«Ceux qui auront acquis la connaissance comprendront qu'ils doivent leur progression au Créateur, à l'Arbre de Vie, et les Justes brilleront comme la Splendeur (Zohar) du ciel (Daniel 12.3) grâce au livre de rabbi Shimon, le livre du «Zohar» émanant de la force divine qui fait revenir chacun au Créateur. Dans le futur, tout Israël goûtera à l'Arbre de Vie, au Zohar, qui le fera sortir de l'exil par la miséricorde divine» (Nasso, 90).
Le livre du Zohar a été écrit par le RASHBI, le cabaliste rabbi Shimon bar Yohaï. Le RASHBI est né 4O années avant la destruction du Second Temple. Il fut l'élève du tanna rabbi Akiva. Rabbi Akiva a dit à propos du RASHBI (Talmud de Jérusalem, Sanhed.Par. 1, chap. 2): «Le Créateur et moi, nous connaissons ta force», ce qui témoigne de qui était le RASHBI. Rabbi Shimon bar Yohaï se rapprocha encore plus de rabbi Akiva quand celui-ci fut emprisonné par les Romains parce qu'il enseignait la Torah, suite à une épidémie de peste, il ne restait plus alors que 5 (dont le RASHBI) des 24 000 élèves de rabbi Akiva.
Rabbi Akiva et rabbi Yéhouda ben Baba ont désigné rabbi Shimon bar Yohaï pour continuer à transmettre les connaissances dont ils étaient les dépositaires. C'est grâce à ces cinq élèves survivants de rabbi Akiva que s'est transmis le puissant courant de la Torah qui a subsisté au cours des siècles.
Très tôt, rabbi Shimon se maria à la fille d'un tana, rabbi Pinhas ben Yaira. Ils eurent un fils, Eliezer. Au cours des années qui suivirent, rabbi Shimon bar Yohaï fut la lumière de sa génération: son nom est mentionné 30 fois dans la Michna et plus de 2 300 fois dans le Talmud et le Midrash.
Rabbi Akiva fut emprisonné pour avoir enseigné la Torah, et rabbi Shimon et son fils durent se cacher dans une grotte pendant 13 ans dans le village de Pkin. Se nourrissant de caroubes et buvant l'eau d'une source située à proximité de la grotte, ils se sont hissés sur les 125 degrés de la progression spirituelle (Talmud Chabat 33. 2).
Le Zohar nous conte la progression de rabbi Shimon et de son fils jusqu'au niveau du prophète Elie et, selon la légende, le prophète lui-même leur apparaissait pour leur enseigner la Torah.
Divreï Yoel dans son ouvrage «La Torah du Rashbi» nous dit «Si avant l'étude des secrets de la Torah par rabbi Shimon dans la grotte, il était d'usage de se référer à l'opinion de rabbi Yéhouda, autorité talmudique, pour résoudre les questions litigieuses, après le séjour de rabbi Shimon dans la grotte, tout ce qui avait été écrit dans le livre du Zohar fut considéré dès lors comme surpassant tout ce à quoi peut parvenir un homme». Rabbi Shimon était appelé « Lumière sainte» (boutsina kadisha), il avait accédé au niveau de l'âme de Moïse.
Les décisions relatives aux questions légales et exécutives sont prises en référence soit au Talmud soit au livre du Zohar, selon le degré de rigueur. Si la question n'est pas abordée dans le Talmud ou dans le Zohar, c'est la source qui traite de cette question qui tranche. Si la question est sujette à litige entre le Talmud et les législateurs, l'affirmation du Zohar en la matière fait autorité. Si une question est litigieuse entre les législateurs, elle est résolue en prenant pour référence le livre du Zohar (voir «Mishna Broura», 25, 42).
Le continuateur de rabbi Shimon, l'héritier de son niveau d'âme, rabbi Isaac Louria, le Ari, indique dans ses écrits que son âme est le retour de l'âme de rabbi Shimon, et que l'âme de celui-ci était le retour de l'âme de Moïse (Rabbi Isaac Louria «Shaar guilgoulim», p. 64) qui s'est incarnée en l'âme de rabbi Shimon pour procéder à la réparation de l'âme de Ahiyya de Siloé qui avait «terni» malkhout du fait du péché du roi Jéroboam, ce qui avait provoqué le péché d'Israël. L'accession par rabbi Shimon au niveau de l'âme de Moïse, leur union et l'accession à la connaissance suprême sont exposées dans la partie du Zohar portant le titre de «Raya Miemna», un guide sûr.
Akhida écrit également dans «Maranan et rabanan» et «Kli Yakar» (Rois, 2, 2) que toute l'œuvre du RASHBI a été écrite pour la réparation du péché de Ahiyya de Siloé.
Après l'annulation de sa condamnation, rabbi Shimon fonda une yeshiva dans le mochav de Tekoï situé dans le village de Meiron où il enseigna la Kabbale à ses élèves et continua d'écrire le Zohar, leur dévoilant ce qu'il avait été interdit de révéler depuis le don de la Torah à Israël (voir Tikounei Zohar, Akdama, p. 17 dans l'édition en hébreu).
Pour consigner par écrit les mystères de la Torah, rabbi Shimon fut obligé de les formuler sous une forme voilée. Il demanda donc à son élève, rabbi Aba d'exprimer sa pensée. C'est celui-ci qui, de par la qualité de son âme, a pu transmettre ces connaissances spirituelles sous une forme voilée. «PARCE QUE LE LIVRE DU ZOHAR DOIT RESTER VOILE JUSQU'A LA GENERATION PROCHE DE LA VENUE DU MESSIE POUR QUE, GRACE A L'ETUDE DE CE LIVRE, L'HUMANITE SORTE DE SON EXIL» (Rabbi Isaac Louria «Shaar akdamot. Akdama», page 3 de l'édition en hébreu). Rabbi Aba a par conséquent consigné par écrit l'enseignement de rabbi Shimon en araméen, langue qui est le revers de l'hébreu.
Ainsi que l'écrit rabbi Isaac Louria (Maare RASHBI, page 100 de l'édition en hébreu), rabbi Aba avait une âme émanant de la lumière environnante, non de la lumière intérieure, c'est ce qui lui a permis d'entreprendre l'écriture du Zohar sous une forme voilée et d'exposer les connaissances suprêmes en dissimulant leurs secrets, en ayant recours à des récits simples.
Rabbi Shimon vécut 80 ans et mourut à LAG BA OMER, le huitième jour de Yaar, entouré de ses élèves, reconnu universellement. Ce jour est fêté comme la Fête de la Lumière. Le corps de rabbi Shimon repose dans une grotte de la montagne de Miron. A une dizaine de mètres repose son fils, rabbi Eliezer.
Tout comme les oeuvres du Ari et autres kabbalistes (il semble en être ainsi des oeuvres d'authentique spiritualité), le livre du Zohar fut dissimulé aussitôt écrit et pendant 800 ans, non loin de Méron. C'est un Arabe qui l'a trouvé et le vendit à un passant comme papier d'emballage.
Une partie des feuillets arrachés parvint entre les mains d'un sage qui sut apprécier le texte et se mit à la recherche de l'autre partie. Il put rassembler beaucoup de pages, et c'est à partir de ces feuillets retrouvés que nous est parvenu le Zohar tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Depuis des siècles et jusqu'à nos jours, les disputes entre les philosophes, les savants, et autres «érudits» ne cessent à propos de ce livre. En fait, seul les kabbalistes, autrement dit, ceux qui sont parvenus à se hisser spirituellement à un certain degré peuvent comprendre ce dont parle ce livre. Pour les autres, qui ne peuvent pas le pénétrer, ce livre est un recueil de légendes, d'histoires, de philosophie ancienne, etc. Ne se livrent à la controverse à propos de ce livre que ceux qui ne comprennent pas ce qui y est exposé. Pour les kabbalistes, une chose est claire, le livre du RASHBI est la source suprême de la connaissance spirituelle transmise par le Créateur aux hommes de ce monde.
Bien que le livre du Zohar fût écrit au 4ème siècle, son commentaire exhaustif n'a pu être rédigé que par rabbi Yéhouda Ashlag dans les années 40 de notre siècle. La raison de la dissimulation du livre du Zohar du 4ème au 11ème siècles et l'absence de commentaire exhaustif pendant 16 siècles est expliquée dans «L'introduction au livre du Zohar», (paragraphe 62 de l'édition en hébreu).
Le Rabbi Yéhouda Ashlag a appelé son commentaire «Soulam» («Echelle» en hébreu) parce qu'en l'étudiant, l'homme peut s'élever sur les degrés de la connaissance des mondes spirituels, tout comme s'il s'élevait sur une échelle dans notre monde. Après la parution du commentaire «Soulam», rabbi Yéhouda Ashlag fut appelé le «Baal HaSoulam», ainsi qu'il est d'usage d'appeler les sages de la Torah non pas par leur nom, mais par leur réalisation suprême.
Le «Livre du Zohar» est constitué de:
AKDAMAT SEFER ZOHAR: «L'Introduction du livre du Zohar». Cette partie se compose de toute une série d'articles qui exposent de manière exhaustive le sens intrinsèque de la Torah.
SEFER HAZOHAR: Le «Livre du Zohar». Il est divisé en parties et chapitres correspondant aux sections hebdomadaires de la Torah.
BERESHIT- Genèse: Bereshit, Noah, Lekh Lekha, Vayera, Haye Sarah, Toldot, Vayetse, Vaychlakh, Vayeshev, Mikets, Vaigash, Vayehi;
CHEMOT- Exode: Chemot, Vaera, Bo, Beshalah, Ytro, Michpatim, Terouma, (Safra De Tsniouta), Tetsave, Ki Tissa, Vayakahel, Pekoudei;
VAYIKRA- Lévitique: Vayikra, Tsav, Shemini, Tazrya, Metsoura, Aharei Mot, Kedoushim, Emor, Bahar, Behoukotai;
BAMIDBAR- Nombres: Bamidbar, Nasso (Idra Raba), Baalotha, Chelah Lekha, Kora, Houkat, Pinhas, Matot;
DEVARIM- Deutéronome: Veetkhanan, Ekev, Shoftim, Titse, Vaieleh, Haazinou (idra Zouta).
ZOHAR HADACH: Le «nouveau Zohar», suppléments aux sections hebdomadaires: BERESHIT, NOAH, LEKH LEKHA, VAYERA, VAYETSE, VAYESHEV, BESHALAH, YTRO, TEROUMA KI TITSE, TSAV, AKHAREI MOT, BAHAR, NASSO, HOUKAT, BALAK, MATOT, VEETKHANAN, KI TITSE, KI TAVO
ADDITIFS AU LIVRE DU ZOHAR qui ne sont pas un commentaire du Pentateuque
«Idra raba», «Idra zouta», «Safra de tsniouta», «Raza de Razin», «Tosefta», «Raya miemna», «Sitrei Torah», «Sitrei Otiot», «Tikounei Zohar».
«MIDRASH HANEELAM», commentaires sur les rouleaux: «CHIR HACHIRIM» (le Cantique des Cantiques, RUTH, EIKHA ( Lamentations) et sur le Pentateuque.
Le Baal HaSoulam a rédigé un commentaire sur l'ensemble du Zohar qui nous est parvenu. Ses principaux commentaires, dans «L'Introduction au Livre du Zohar» et dans «Bereshit» (Genèse), sont exposés dans la langue du travail spirituel des hommes. Pour la science de la Cabale, ce sont les articles du Zohar «Idra raba», «Idra Zouta», «Safra de Tsniouta» qui sont les plus précieux.
Sous sa forme originelle, rédigée par rabbi Aba il y a 16 siècles, le livre du Zohar n'était pas divisé en sections hebdomadaires, son volume était plus important que celui dont nous disposons, il exposait des explications non seulement sur la Torah mais aussi sur les 24 livres du Tanah (les « Prophètes » et les «Ecrits saints»).
En plus du livre du Zohar, le livre des «Tikounim» de rabbi Shimon nous est également parvenu, il est constitué de 70 commentaires sur le mot BERESHIT, le premier mot de la Torah qui englobe tout en lui.
Le présent ouvrage est constitué de la traduction littérale du livre du Zohar, des commentaires de rabbi Yéhouda Ashlag, le Soulam, et de mes explications, il a trait à la première partie du livre du Zohar, «Akdamat sefer haZohar».
Au début du texte, nous donnons en caractère gras, la traduction sémantique. Le commentaire du «Soulam» et le texte de mes explications sont en caractères simples ou en italique car il n'a pas été possible techniquement de séparer mes explications des textes sacrés de rabbi Yéhouda Ashlag. Les chiffres au début des paragraphes correspondent à ceux des paragraphes du Zohar avec les commentaires du Soulam.
Le chevauchement des textes est dû, en premier lieu, au fait que l'objectif posé est d'expliquer le sens du dit du Zohar simultanément en ayant recours à plusieurs langues a) dans la langue de la Kabbale, la langue des sefirot; des partsoufim, de la gématrie, des mondes; b) dans la langue du travail spirituel, la langue du ressenti; c) dans la langue de la Torah, narrative; d) dans la langue du Talmud, juridique.
Je recommande de revenir au texte de la traduction originale après avoir lu et assimilé les commentaires afin de se pénétrer du style du livre du Zohar.
Depuis les temps antiques, le livre du Zohar avertit: sache et enseigne à tous que là où dans ce livre des termes comme «goï» (en hébreu non juif, d'une autre religion), nations, etc., il s'agit toujours des peuples de l'Antiquité que la lumière de la foi et de l'enseignement n'avait pas touchés, qui n'avaient pas la connaissance du Créateur et n'étaient pas tournés vers Lui. A notre époque (cela signifie au moment de l'écriture de cet avertissement) les peuples du monde, les nations, reconnaissent la Torah et la considèrent comme fondement, Moïse est un prophète, leur profession de foi est basée sur les principes de la Torah. Il est interdit de dire, d'écrire et de penser à mal d'eux.
Le livre du Zohar, tout comme la Torah dans son ensemble, ne parle que de la création qu'est l'homme et de sa relation avec le divin. Tous les attributs intrinsèques de l'homme sont désignés par la Torah au moyen de dénominations de notre monde: l'aspiration orientée vers le Créateur est désignée par le terme «Israël», l'aspiration à la satisfaction personnelle des désirs est désignée par le terme «nations». Il n'y a aucun lien entre ces dénominations de la Torah et les Juifs et autres peuples de notre monde.
La Kabbale s'adresse à L'HOMME!
Il y a dans le livre des articles commentés dans la langue de la Kabbale, d'autres dans la langue du ressenti qui est bien plus accessible au débutant. Dans tous les cas, la Kabbale pénètre progressivement dans le cœur de l'homme à mesure que son être s'habitue à elle. Il n'est possible de progresser dans son approche qu'au moyen de la répétition du texte.