Fils aîné et successeur du Rav Yéhouda Ashlag (connu sous le nom du Baal HaSoulam pour son Péroush HaSoulam, commentaire du Livre du Zohar), il poursuivit tout au long de sa vie l'oeuvre de son père.
Le Rav Baruch Shalom Ashlag (1907-1991) était un kabbaliste discret. Fils aîné et successeur du Rav Yéhouda Ashlag (connu sous le nom du Baal HaSoulam pour son Péroush HaSoulam, commentaire du Livre du Zohar), il poursuivit tout au long de sa vie l'oeuvre de son père. C'était un homme d'une grande humilité, évitant de se montrer en public et qui passait son temps à étudier et à écrire.
Il est malgré tout difficile de trouver les mots à la mesure pour décrire, son énorme contribution à notre génération et aux générations futures.
Le Dernier des Mohicans
Le Rav Baruch Ashlag (le Rabash) fut à certains égards le «dernier des Mohicans». Il fut le dernier maillon de la fameuse chaîne des plus illustres kabbalistes qui débuta avec Abraham et s'acheva avec son père, le Rav Yéhouda Ashlag et lui-même. Son rôle dans cette chaîne est peut-être le plus important pour notre génération: celui de relier tous les grands kabbalistes qui l'ont précédé avec notre monde et en adaptant la méthode de la Kabbale aux âmes de notre génération.
Bien qu'il fut au sommet de l'échelle spirituelle, le Rabash restait en contact avec la réalité et à l'écoute de toute personne désireuse de savoir si ce monde avait quelque chose de plus élevé à offrir. Le Rabash comprit à travers sa perception spirituelle élevée, combien les hommes en cette fin de XX0 siècle, avaient besoin de comprendre la raison de leur existence, et à cette fin, il réussit à adapter la Sagesse de la Kabbale pour la rendre plus proche ede notre génération. Le Rabash nous ouvrit les portes d'un monde merveilleux et éternel et dans des termes simples, il traça le chemin le plus sûr pour y parvenir.
L'étudiant de son père
Le début du XX0 siècle n'était pas porteur de bonnes nouvelles pour l'Europe. Le Baal HaSoulam n'ignorait pas la tendance qui se profilait, et il décida, lorsque Baruch Ashlag eut atteint sa 13ème année, qu'il était temps de partir en Israël.
Le Baal HaSoulam espérait trouver en Israël davantage de kabbalistes qui le rejoindraient dans son travail de diffusion de la Kabbale. C'est donc en 1921 que la famille Ashlag quitta la Pologne pour s'installer à Jérusalem.
Au cours de ses premières années en Israël, le Rabash fit ses études dans l'une des principales Yeshiva de Jérusalem et excella dans ses études. Ses professeurs lui prédirent un brillant avenir et une position sociale élevée, mais le Rabash n'était pas intéressé par une reconnaissance publique ni par des titres honorifiques de quelque sorte que ce soit.
Pourtant, bien qu'il n'ait eu besoin d'aucune décoration ni de statut symbolique, le Rabash se plia à la demande de son père et reçut l'ordination rabbinique à la fois des partis orthodoxe et sioniste. Il fut ordonné par le Rav Abraham Kook, grand rabbin d'Israël et par le Rav Chaim Sonnenfeld, Grand Rabbin de Jérusalem et chef spirituel et politique de la communauté orthodoxe d'Israël de l'époque. A cette époque le Rabash n'avait que dix sept ans.
Il se découvrit très tôt un attrait pour la Kabbale et son unique désir fut dès lors d'étudier avec son père, le plus grand kabbaliste de sa génération. Il voulait continuer sur ses traces et approfondir l'étude de la Kabbale. De fait, une fois qu'il eut prouvé que ses intentions étaient sincères, le Baal HaSoulam l'intégra dans son groupe d'étudiants.
Shamati
Étudier avec le Baal HaSoulam était une tâche ardue, mais le Rabash entretenait un immense désir de découvrir la raison de son existence. Ce désir ne lui laissait aucun repos mais l'aidait cependant à surmonter les difficultés rencontrées le long de son chemin. Le Rabash devait marcher plusieurs kilomètres, chaque nuit pour assister aux leçons depuis son domicile dans la vieille ville de Jérusalem jusqu'à celui de son père dans le quartier de Guivat Shaul. En chemin, il devait franchir les barrages des forces militaires britanniques sans se faire repérer et éviter dans la ville les guets-apens nocturnes.
En dépit des conditions difficiles qu'il rencontrait à Jérusalem dans le début des années 30, Baruch Ashlag était attaché au désir de suivre le chemin de son père et n'a jamais manqué un seul cours ni aucun événement auquel il participait. Toujours présent à ses côtés, il l'accompagnait dans tous ses voyages, s'occupant de ses courses et le servant au mieux qu'il le pouvait.
Baruch devint au cours des années l'étudiant le plus proche du Baal HaSoulam avec qui il commença même à étudier séparément. Son père, l'un des plus grands kabbalistes de tous les temps, lui enseigna l'Etude des dix Sefirot et le Livre du Zohar, il répondait aussi à ses nombreuses questions et le préparait à tenir le rôle auquel il était destiné, à savoir, diffuser la sagesse de la Kabbale aux masses dans un langage le plus clair et le plus adapté possible à notre époque.
Le Rabash, en étudiant dévoué, écrivit tout ce qu'il entendait de son père dans un cahier qu'il intitula Shamati (J'ai entendu). Il rassembla des milliers de notes qui accompagnaient les explications du Baal HaSoulam sur le travail spirituel d'une personne. Sur son lit de mort, le Rabash légua ce cahier à son assistant personnel et étudiant, le Rav Michaël Laitman qui le publia trois ans plus tard dans un livre portant le même nom.
La Rabash a été l'étudiant et l'assistant personnel du Baal HaSoulam pendant plus de trente ans au cours desquels, il assimila l'enseignement de son père, ainsi que l'amour qu'il portait au monde. Ses étudiants affirmèrent des années plus tard, que sa vie entière fut marquée par le sceau de cet esprit qui composa l'essentiel de son message qu'il leur légua.
Relié au monde tout en se tenant à l'écart
A la mort de son père, le Rabash partit en Angleterre et enseigna la Kabbale aux étudiants du Rav Dessler dans la ville de Gateshead, ainsi que dans plusieurs autres villes du pays. De retour en Israël, il poursuivit le chemin unique du Baal HaSoulam, offrant une interprétation et explication de ses commentaires et en diffusant la Kabbale à tous.
Le Rabash, tout comme son père avant lui, ne voulait pas être loué comme un kabbaliste. Il refusa de nombreux rôles officiels qui lui furent proposés. Au lieu de gagner en considération et de diriger de grandes organisations publiques, le Rabash dévoua sa vie entière au travail intérieur, ainsi qu'à la formation des étudiants qui étaient destinés à diffuser la sagesse de la Kabbale et de continuer le chemin de Baal HaSoulam avec fidélité.
Le Rabash était connecté avec le monde entier de l'intérieur. Cependant extérieurement, il vivait comme un exclu. Sa veuve, Feiga Ashlag témoigne que «même nos voisins ne savaient pas qu'il enseignait la Kabbale». Sa modestie n'était cependant pas un obstacle pour ceux qui le cherchait vraiment. Son étudiant et assistant le Rav Michaël Laitman déclare qu'il y a avait parmi ceux qui l'ont approché, des rabbins de grands renoms qui venaient discrètement à son domicile pour étudier.
Un héritage inestimable
1983, fut un tournant dans la vie du Rabash. Jusque là, il enseignait à une poignée d'étudiants qui suivaient ses cours depuis de nombreuses années. Mais en 1983, un groupe d'une quarantaine d'étudiants apparut. C'était des jeunes, laïcs pour la plupart, dont l'ambition était de comprendre le monde dans lequel ils vivaient. Ils provenaient de toutes les classes de la société et se distinguaient singulièrement des étudiants que le Rabash avait rencontré jusque là.
Le Rabash développa, lors de son travail avec ces nouveaux étudiants, une méthode spirituelle unique, plus adaptée à notre génération. Il écrivait des articles hebdomadaires dans lequel il décrivait avec des mots simples, les détails de chaque étape du travail intérieur d'une personne engagée sur le chemin spirituel. Il nous a ainsi légué un véritable trésor, une méthode complète, permettant à toute personne d'atteindre le monde spirituel.
Ces articles hebdomadaires furent collectés au fur et à mesure, puis compilés dans une série de livres intitulée Shlavey HaSoulam (les barreaux de l'échelle). Le Rabash laissa derrière lui de nombreux groupes d'étude en Israël et dans le monde, qui étudient à partir de ses livres et de ceux du Baal HaSoulam. Le Rabash réussit là où beaucoup d'autres échouèrent. Il nous offrit le chemin le plus sûr pour découvrir l'aspect le plus profond de la réalité.
Bnei Baruch
Après la mort du Rabash en 1991, son étudiant et assistant personnel, le Rav Michaël Laitman fonda un groupe de kabbalistes, portant le nom de Bnei Baruch (les fils de Baruch) en hommage à son professeur. Son but est de continuer le chemin du Rabash et de faire connaître sa méthode au plus grand nombre. Bnei Baruch est à présent devenu une organisation internationale, composée de centaines de milliers d'étudiants en Israël et dans le monde. Ils étudient la Kabbale à partir de sources authentiques et la diffuse gratuitement auprès de ceux qui désirent la connaître.
Le Rav Baruch Ashlag fut un homme exceptionnel; un kabbaliste discret dont la vocation fut d'instruire une nouvelle génération de kabbalistes à une nouvelle méthode spirituelle appropriée à la société d'aujourd'hui. Il était persuadé que si nous pouvions adapter la méthode de la Kabbale à notre époque, ce serait le pas en avant le plus significatif que l'humanité puisse faire pour assurer à chacun d'entre nous et au monde, un futur meilleur.