Introduction
C’est l’histoire d’un groupe qui s’était perdu dans le désert, affamé et assoiffé. Soudain l’un d’entre eux trouva un endroit prospère et il commença à se souvenir de ses pauvres frères, même s’il n’était plus en contact avec eux et ne savait pas où ils se trouvaient. Qu’a-t-il fait? Il a commencé à crier fort et à sonner le Shofar [corne de bélier], peut-être que ses pauvres amis affamés entendraient sa sonnerie, s’approcheraient de lui et viendraient aussi à cet endroit rempli de tous les délices.
Telle est notre situation : Nous nous sommes perdus dans ce terrible désert avec toute l’humanité et maintenant nous avons trouvé un grand et abondant trésor, à savoir les livres de la Kabbale dans le trésor. Ils rassasient nos âmes impatientes et nous remplissent de richesse et de plaisir ; nous sommes assouvis jusqu’à la lie.
Néanmoins, nous nous souvenons de nos amis qui sont restés sans espoir dans ce terrible désert, et même s’il existe une grande distance entre nous que les mots ne peuvent pas combler, nous avons donc pris cette corne pour qu’elle sonne afin que nos frères puissent peut-être l’entendre, se rapprocher et être aussi heureux que nous.
Sachez, nos frères, notre chair, que l’essence de la sagesse de la Kabbale est la connaissance de la façon dont le monde est descendu de son lieu élevé et céleste, jusqu’à ce qu’il atteigne notre ignoble état. Cette réalité était nécessaire, car « la fin d’un acte se trouve dans la pensée initiale », et Sa pensée agit instantanément car Il n’a pas besoin d’instruments de travail comme nous. Ainsi, nous sommes sortis de Ein Sof [l’infini] dans la plus grande perfection dès le début, et de là nous sommes venus dans ce monde.
Il est donc très facile de trouver toutes les corrections futures à venir dans mondes parfaits qui nous ont précédés. De plus, nous savons désormais corriger nos comportements car l’homme est supérieur à l’animal, et l’esprit de l’animal descend, c’est-à-dire qu’il ne voit qu’à partir de lui-même, sans intelligence ni sagesse pour regarder le passé afin de corriger l’avenir.
L’avantage de l’homme sur l’animal est que l’esprit de l’homme s’élève, c’est-à-dire traverse et regarde le passé comme on se regarde dans un miroir et voit ses défauts afin de les corriger. De même, l’esprit voit ce qu’il a traversé et corrige ses futurs comportements.
Ainsi, les animaux ne changent pas, ils sont toujours pareil comme lorsqu’ils ont été créés car ils n’ont pas comme l’homme de miroir leur permettant de voir comment corriger les choses et évoluer progressivement. L’homme se développe jour après jour tant que son mérite est assuré et ressenti et il conquerra encore des planètes lointaines.
Mais tout cela se réfère aux comportements des natures extérieures, à la nature de la réalité qui nous entoure, à notre alimentation et aux affaires quotidiennes. Pour cela, l’esprit naturel est tout à fait suffisant.
Cependant, à l’intérieur de nous, bien que nous changions un peu, nous évoluons et nous nous améliorons en étant poussés par derrière par la souffrance et les bains de sang, puisque nous n’avons aucun moyen d’obtenir un miroir permettant de voir l’intériorité des gens qui ont vécus aux générations précédentes.
C’est encore plus vrai en ce qui concerne l’intériorité des âmes et des mondes et comment ils sont descendus et ont été affreusement détruits comme aujourd’hui, où nous n’avons aucune sécurité dans nos vies. Dans les années à venir, nous nous tiendrons au seuil de toutes sortes de massacres et de morts, au point où tous admettront qu’ils n’ont aucune solution pour les empêcher.
Imaginez par exemple, que l’on trouve aujourd’hui un livre d’histoire racontant la vie des dernières générations dans dix mille ans, comme nous le sentons, la leçon de la souffrance et du massacres suffirait certainement à ramener l’ordre.
Ces gens ont devant eux des ordres suffisants pour leur apporter la sécurité et la complaisance, du moins pour garantir leur vie quotidienne en paix et dans la tranquillité.
Il ne fait aucun doute que si un sage nous offrait ce livre de science politique et de comportement humain, nos dirigeants chercheraient tous les moyens pour organiser la vie en conséquence, et il n’y aurait « Point de captivité, point de cri dans nos rues ». La corruption et les terribles souffrances cesseront et tout reviendrait à sa place en paix.
Maintenant chers lecteurs, ce livre est devant vous dans un placard. Il y est écrit explicitement toute la science politique et les comportements dans la vie individuelle et publique qui existeront à la fin des temps, c’est-à-dire les livres de la Kabbale [dans le manuscrit, à côté du texte commençant ici, il était écrit : « Ils sont la perfection qui précède l’imperfection »]. Dans ce livre, les mondes corrigés qui sont sortis dans la perfection sont établis, comme il est dit : « la perfection sort d’abord du Créateur et ensuite nous les corrigeons et arrivons à la perfection qui existe dans le monde supérieur, sortant d’Ein Sof, comme dans « la fin d’un acte est dans la pensée initiale ». Parce que l’incomplet s’étend progressivement du complet et qu’il n’y a pas d’absence dans la spiritualité, ils continuent tous d’exister et sont décrits dans leur complète perfection, en particulier et en général, dans la sagesse de la Kabbale.
Ouvrez ces livres et vous y trouverez tous les bons ordres qui apparaîtront et la fin des jours et vous y trouverez la bonne conclusion qui vous permettra aussi d’organiser les choses banales aujourd’hui, car nous pouvons apprendre de l’histoire et ainsi corriger l’avenir.
Un appel aux élus pour qu’ils étudient la Kabbale
Moi, l’écrivain, je me connais et je sais que je ne suis pas parmi les meilleurs de la race humaine. Si une personne comme moi aujourd’hui a travaillé et trouvé tout cela dans les livres cachés dans nos bibliothèques, il n’y a pas l’ombre d’un doute que si les élus de la génération se plongent dans ces livres, une grande partie du bonheur et de la générosité les attendrait eux et le monde entier.
Ma voix qui est dans le Shofar [corne], pourquoi est-elle venue ?
Tout ceci pèse sur mon cœur et je ne peux plus me retenir. J’ai décidé de dévoiler mes observations et ce que j’ai trouvé écrit dans ces livres concernant les futurs chemins de correction. Je sors et j’appelle les gens du monde avec ce Shofar. Je crois et j’estime qu’il suffira de rassembler tous les élus pour commencer à étudier et à lire les livres afin qu’ils puissent se juger eux-mêmes et le monde entier favorablement.
Lettre n° 6
Le 5 août 1921, Varsovie, Pologne
A mon âme sœur... que sa bougie brûle pour l’éternité :
Je t’ai déjà écrit deux lettres mais je n'ai pas eu le temps de te les envoyer. En vérité, j'aimerais te voir avant mon départ le 22 Av. J'aimerais maintenant t’offrir un avant-goût du miel de mon rayon de miel.
Il est écrit : « Tu détruis ceux qui profèrent le mensonge. L’homme de sang et d’imposture, le Seigneur l’a en horreur. »
C’est l’histoire d'un roi qui a pris sur lui d'enseigner à son fils les coutumes du royaume. Il lui montra tout le domaine, ses ennemis et ses amis. Le roi donna également à son fils une épée provenant de ses trésors cachés. L'épée possédait un pouvoir merveilleux : Quand il montrait l'épée aux ennemis, ils tombaient instantanément devant lui comme une mouche.
Le fils du roi s'en alla conquérir de nombreux pays, s’appropria leur butin, et fut victorieux.
Un jour, le roi dit à son fils : « Maintenant, je vais m’installer dans la tour, et je m’y cacherai, toi tu seras sur mon trône, et tu dirigeras tout le pays avec sagesse et puissance. Et voici aussi ce bouclier qui, jusqu'à présent, était caché dans le trésor du royaume. Aucun ennemi ou comploteur ne pourra te faire du mal tant que tu auras ce bouclier. »
Le roi prit l'épée, l'attacha au bouclier, les donna à son fils, et le roi lui-même s’installa dans la tour et s'y cacha.
Mais le fils du roi ne savait pas que l'épée et le bouclier étaient indissociables, et comme il n’accordait aucune importance au bouclier, il ne veilla pas sur lui, et on lui vola le bouclier, et avec lui, l'épée.
Lorsque la nouvelle se répandit dans le pays que l'épée et le bouclier avaient été volés au fils du roi, le souverain du pays, immédiatement il fut mis au défi et ses ennemis commencèrent à lui faire la guerre jusqu'à le faire prisonnier, lui et tous ses biens. Maintenant que leurs ennemis les possédaient, ils se vengèrent de lui, en se vengeant de toutes les souffrances subies, quand son père dirigeait le pays. Chaque jour, ils le battaient férocement.
Le fils eut honte de lui parce que la souffrance de son père lui faisait plus de mal que la sienne, alors il réfléchit et décida de faire une épée et un bouclier identiques, pour apaiser son père et lui montrer sa sagesse et sa puissance.
A l’aide d’astuces, il fabriqua une épée semblable à la première ainsi qu’un bouclier qui ressemblait au premier.
Quand les armes furent prêtes, il appela son père qui était en haut de la tour : "Sois fier de moi, car un fils sage rend un père heureux." Et tandis qu'il appelait son père, ses ennemis le frappaient à la tête et au ventre. Plus ils le battaient, plus il reprenait des forces et se dépassait pour apaiser son père en criant : "A présent, je n'ai peur de rien, et qui peut me vaincre quand j'ai en main, mon épée et mon bouclier ?".
Plus il se pavanait, plus ses ennemis le frappaient et le blessaient, ils lui jetaient des pierres et des bâtons, et son visage était en sang. Pendant tout ce temps, il essayait de se tenir droit, fièrement, comme un héros, pour montrer à son père qu'il n'avait peur de rien, que les autres étaient comme de la poussière sur une balance par rapport à sa force, parce que l'épée l'aidait, ou le bouclier l’aidait.
C'est ce que l’histoire suggère: « Tu détruis ceux qui profèrent le mensonge », c'est-à-dire ceux dont le visage est comme un singe en face d'un homme, qui font de leurs propres forces une épée comme celle que le Créateur a faite. Qui plus est, ils veulent se vanter de leur travail comme le Créateur se vante. Il est dit d'eux : « L’homme de sang et d’imposture, le Seigneur l’a en horreur », car le bouclier est fait par l'homme qui se vante de ne pas ressentir de douleur, etc. et cela aussi, le Créateur l’a en horreur, c’est-à-dire celui qui fait semblant en disant qu'il est sage, fort et sans peur, mais c’est un imposteur qui cherche des ruses. C'est ce que le Créateur a en horreur.
Cependant, toute la perfection est dans le nom sacré, « Dieu de ma justice », dont chaque organe et chaque tendon sait que le lieu de l'instillation de la Shekhina [Divinité] est dans un endroit de justice, ce qui signifie dans la connaissance absolue que toutes Ses pensées sont justes, et jamais un homme n'a fait un seul mauvais pas dans le monde, tout comme il n’en fera pas un bon de lui-même.
Et même si tout le monde y croit, ils ont en fait besoin de le savoir, pour qu’ils l’acceptent dans le cœur. C'est comme un premier concept, où l’expression des sentiments d'un cœur vraiment fidèle au Créateur peut révéler ce concept dans le monde, comme toute chose simple et normale est acceptée entièrement par le cœur.
C'est la signification de « Et vous chercherez "de là" le Seigneur ton Dieu et tu trouveras. » C'est aussi le sens de la bénédiction, "le bien qui fait le bien", qui fait le bien aux autres, car son atteinte est vraiment le bien, c'est pourquoi il est appelé "bon/bien". Ce nom est facilement compris par toute personne, et il est aussi appelé "Dieu de ma miséricorde". C’est parce qu’il est accepté facilement que l'individu ne domine pas tous les gens.
C'est pourquoi le travail en exil et le respect de la Torah dans la pauvreté sont évidemment révélés aux yeux de tous les organes d'un serviteur du Créateur, le nom sacré, "Dieu de ma justice". C'est-à-dire qu'il n’y avait pas du tout de mal dans la réalité, pas même un seul instant, ce qui est le sens de "et fait le bien", c'est-à-dire qu'il n'apparaît pas comme le "bien", mais seulement comme "faisant le bien aux autres", comme il est écrit "c’est aussi pour le bien". Il s'agit d'une question très profonde et très importante, et cette unicité ne laisse aucune place, même pour ... à ce moment-là, autre que lui.
C'est aussi la signification de "Le Seigneur est un et Son nom Un','" une expression simple pour ceux qui sont entiers.
Yéhouda Leib
« Tu m’enserres par derrière et par devant », c’est-à-dire la révélation et la dissimulation de la face du Créateur. C’est parce que, en effet, « Son royaume règne sur tout », et tout retournera à sa racine parce qu’il n’y a pas un endroit sans Lui. Mais la différence est au présent ou dans l’avenir, parce que celui qui est récompensé de relier les deux mondes découvre Son vêtement au présent, que tout ce qui est fait est un vêtement pour la révélation de la Shekhina [Divinité].
Ceci est le présent, ce qui signifie que maintenant, il sort aussi en tenue royale et montre de toute évidence que le cavalier n’est pas subordonné au cheval. Mais bien qu’il semble en apparence, que le cheval mène son cavalier, la vérité est que le cheval réagit à tout mouvement seulement par la sensation du harnais du cavalier et des rênes. C’est ce qu’on appelle « La construction de la stature de la Shékhina », et c’est aussi ce qu’on appelle « face à face ».
Mais celui qui n’a pas encore été récompensé de dédier tous ses mouvements uniquement au Créateur, et que le cheval n’égalise pas ses mouvements au harnais et aux rênes du cavalier, mais semble faire le contraire... et fait gouverner la servante sur la maîtresse, cela s’appelle « par derrière ». C’est-à-dire que, vous ne devez pas imaginer que vous vous éloignez de Kedousha [la sainteté], car « ce qui vous vient à l’esprit ne sera pas ».
Ainsi parle le Seigneur : « Si ce n’est pas d’une main puissante», etc., « Car le réprouvé ne sera pas réprouvé de Lui », et toute roue tourne pour venir à la Kedousha, à sa racine. Par conséquent, bien qu’il semble que le cheval guide le cavalier d’après son petit désir, la vérité est tout autre. C’est le cavalier qui conduit le cheval d’après sa volonté. Cependant, il ne le découvre pas au présent, mais dans l’avenir. De cette façon, il y a donc aussi un contact, mais il est dos à dos, c’est-à-dire qu’il ne s’effectue pas selon la volonté de celui qui s’habille ou la volonté de l’habilleur.
Mais ceux qui font Sa volonté, c’est-à-dire qui révèlent par eux-mêmes la tenue royale au présent, sont reliés face à face par la bonne volonté de celui qui s’habille et la bonne volonté de l’habilleur, car c’est précisément Son désir.
C’est la signification de « Parce que tu n’as pas servi le Seigneur ton Dieu avec joie.» Bon gré mal gré, tu Le serviras, mais la différence est que ce chemin est « en état de siège et de détresse », c’est-à-dire à contrecœur, et l’autre chemin est en raison de l’abondance de toutes choses, c’est-à-dire volontairement.
Il est également écrit dans le Midrash : « Le Créateur regarde les actions des justes et les actions des méchants, et il ne sait pas lequel des deux, le Créateur veut, leurs actions, etc. Quand il dit: « Dieu a vu que la lumière était bonne ; et Il sépara », cela signifie les actions des justes.
Cela signifie que le Créateur examine, c’est-à-dire qu’il se connecte à toutes les actions et les conduites, et tout s’enchaîne et retourne à sa racine. La question à poser est « Quel chemin est préférable ? » À cet égard, le Midrash s’aide du verset « Et Dieu a vu que la lumière était bonne », ce qui signifie la révélation, qui est dans les actions des justes. C’est le sens de ce que nos sages ont dit: « Long et court, et court et long. »
Monde - dissimulation
C’est le sens de « Tu les as tous faits avec sagesse ; la terre est remplie de Tes biens.» Tout est gardé dans les trente-deux sentiers de la sagesse ; c’est pourquoi « la terre est remplie de Tes biens », et il n’y a aucun endroit sans Toi, car tout va à sa racine. Maintenant, cependant, il est caché, et est donc appelé Olam [monde], du mot Eélem [dissimulation].
Et la lumière qui disparaît et se revêt dans le monde est appelée « un point », considéré comme un Youd. Il est divisé en deux Hey : un monde de dissimulation et un monde de révélation. Et tout le travail de l’homme est de découvrir ce point et de l’étendre d’un monde à l’autre sous la forme du Vav, c’est-à-dire le Vav entre les deux Hey, pour révéler à tous l’abondance de lumière qui s’étend de la lumière environnante à celle qui est entourée, c’est-à-dire les deux Hey, comme dans Bina, Yessod, Malkhout.
Soumission, séparation, adoucissement
Trois discernements sont exigés d’un homme sur le chemin désiré : la soumission, la séparation, l’adoucissement, signifiant « illumination sans trace écrite », puisque la lumière de ce monde a été créée à partir des ténèbres, « Comme l’avantage de la lumière sur l’obscurité » et « A quoi sert une bougie l’après-midi ? Sa lumière ne brille pas le jour ». C’est le sens de la Klipa [peau/écorce] qui précède le fruit. Pour cette raison, elle est devenue le partenaire du Créateur dans l’œuvre de la création pour faire sortir la lumière des ténèbres, c’est-à-dire que l’homme se regarde pour savoir à quel point il est sombre et méprisable comparé à la Kedousha [sainteté] d’en haut, et combien ses vêtements sont sales. Telle est la lumière environnante
En ce qui concerne la question du Créateur, « craindre le nom honorable et terrible », il se renforce d’une grande force pour soumettre le mal en lui, afin que le mauvais serviteur et la mauvaise servante se rendent à la maîtresse, qui demeure avec eux au milieu de leur Touma [impureté], jusqu’à sentir dans son âme que le réveil de l’extérieur est fini et caduc. A ce moment, il sera récompensé de la « séparation », en distinguant la lumière des ténèbres, et ne remplacera pas le mal par le bien ni le bien par le mal. Et s’il le remplace, c’est-à-dire le réveil d’une inclination nécessaire, elle ne sera dédiée qu’au Créateur. C’est ce qu’on appelle « adoucissement », un grand désir du Créateur, comme pour le véritable amour.
Ce discernement vient après qu’il a séparé le bien du mal, l’exaltation du Créateur de sa propre bassesse. Il observera « Tu extirperas le mal qui est en toi », car il aura honte de ses actes. Alors il sera récompensé de l’adoucissement du reste de son penchant, qui ne peut pas être extirpé, et il l’élèvera à sa véritable racine.
Souviens-toi et garde ont été dits d’une seule parole
« Souviens-toi » et « Garde » ont été dits d’une seule parole. Ce que la bouche ne peut pas dire ni ce que l’oreille ne peut entendre, ni le cœur penser ou examiner, etc. Nous devons comprendre pourquoi cela a été dit ainsi et ce que cela signifie pour nous.
Il est écrit : «l’homme et l’animal, Seigneur, Tu sauveras. » Nos sages ont dit : « Ce sont des gens rusés qui font semblant d’être comme des animaux. » Cela signifie que tout le chemin de la création que le Créateur a créé, est deux opposés dans un même sujet, et toutes les connexions dans le monde ont été faites de cette manière, et c’est l’ensemble de l’œuvre de la création.
La force de la parole
Cependant, dans l’œuvre de la création, le Créateur n’a révélé qu’une partie de ce discernement, comme il est écrit : « Les cieux ont été faits par la parole du Seigneur », car il a pris le feu et l’eau et les a mélangés en un seul sujet. Et le Créateur a implanté la force de la parole dans l’homme, afin qu’il s’associe à Lui dans l’œuvre de la création, afin qu’il crée des mondes avec sa parole à partir de ce discernement, ce qui signifie deux opposés dans un même sujet, comme une autre nouveauté... dans le monde.
Telle est la voie du juste ; qui adhère au Créateur : De tous leurs énoncés, les mondes ont été créés selon la parole du Créateur, ainsi que la force active chez les humains, puisqu’elle avait déjà été implantée dans leur bouche, les vingt-deux lettres [de l’alphabet hébraïque] avec lesquelles Il avait créé le monde. Ce que je veux dire, c’est qu’elles contiennent cette Segoula [force/remède].
Et la raison pour laquelle aucune action ne se termine en ce monde, sauf si ce n’est par des paroles, c’est en raison des descentes de ce monde qui se matérialisent. Ainsi rien n’apparaît par la parole, mais seulement par les mains et les jambes. Cependant, en vérité, le Créateur a implanté suffisamment de force dans la parole pour révéler toutes les actions, puisque la force de l’Opérateur est dans l’entité activée, et nous aussi, nous exprimons avec notre bouche les mêmes vingt-deux lettres.
Pourtant, les Klipot couvrent et affaiblissent cette force, et le Créateur voulait purifier Israël des Klipot, alors Il leur donna la Torah et les Mitsvot [commandements] avec lesquels ils se rapprochent de Sa Kedousha [sainteté], et la Shekhina [divinité] sort de leur bouche en pureté. Alors, ils accomplissent des actes avec leurs paroles.
La bénédiction du juste
C’est le sens des bénédictions des justes, qui révèlent avec leurs paroles plus de choses qu’une personne ordinaire ne peut révéler avec ses mains et ses jambes. Quand une personne ordinaire veut faire du bien à son ami, elle lui donne beaucoup d’argent et l’enrichit. Pourtant, il ne sait pas si cela va durer très longtemps.
Mais celui qui est parfait, qui veut faire du bien à son ami, lui donne une bénédiction orale - quelques courtes paroles relative à la richesse - et l’enrichissement apparaît instantanément à son ami, etc.
Comment en est-on récompensé? Cela se produit par la Torah et les Mitsvot, ce qui signifie qu’en faisant Sa volonté, la forme d’une personne devient semblable à celle de son Créateur. En vérité, cependant, toute la question de la Torah et des Mitsvot qui se rapporte à une personne, est également du genre susmentionné, ce qui signifie deux opposés dans un même sujet. C’est l’essentiel du désir, puisque le Créateur a créé le monde avec la Torah, et la force de l’Opérateur est dans l’entité activée. C’est l’essence même de la connaissance, que nous ne connaissons pas : Lorsque ces deux opposés s’unissent en un seul Gouf [corps] dans l’esprit de l’homme, il est alors désiré par le Créateur et est « un homme entier ».
La fin d’une chose vaut mieux que son commencement
Essentiellement, le don de la Torah dans ce monde vil est une chose opposée, car les anges se sont trompés. C’est le sens de « La fin d’une chose vaut mieux que son commencement. » Interprétation : « La fin d’une chose » est la bassesse du degré, c’est-à-dire à la création du monde pour que tout le monde puisse le voir, il n’est pas nécessaire d’être examiné. C’est ce que les livres appellent les « premiers concepts ». C’est-à-dire que, si quelqu’un ne mange pas, il sera affamé ; s’il touche le feu, il se brûlera ; et s’il se jette à l’eau, il se noiera, etc. Ces choses sont également comprises par les animaux et les bêtes, puisque l’esprit animal leur dira également la même chose. C’est pourquoi on l’appelle « la fin d’une chose ».
« Le commencement d’une chose » est l’esprit de la Torah, qui n’est même pas atteint par les Parlants, ce qui signifie tous les gens sans éducation, sauf par les descendants de Jacob, les élus du Créateur. Dans le monde, le bien et le mal se mélangent. Pour distinguer le bien du mal, l’écrit nous dit que la meilleure voie est la « fin d’une chose », c’est-à-dire se comporter comme les humbles discutent, à travers ce qui est atteint par tout le peuple, mais y relie l’esprit de la Torah. Il en est ainsi parce que c’est le but des contraires dans le monde, et l’homme tout entier doit connecter et unir ceci dans son esprit dans une véritable union. Et c’est ce qu’on appelle le « bien », comme il est écrit : « La fin d’une chose est bonne », si elle est bien reliée à son début, ce qui signifie que l’esprit de la Torah et l’esprit animal ne font qu’un.
Deux opposés dans un même sujet
C’est le sens des paroles de nos sages : « l’Homme et l’animal Tu sauveras, Seigneur, ce sont des gens avec un esprit rusé, qui se font passer pour des animaux ». Nous avons expliqué plus haut que ces deux opposés s’unissent en eux pour faire un.
Prenez, par exemple, ce qui est écrit : « Sans farine, il n’y a pas de Torah ; sans Torah, il n’y a pas de farine ». Dans la première partie, c’est un esprit animal - un esprit atteint par tous. Dans la deuxième partie, c’est l’esprit de la Torah, car quel est le rapport entre avoir de la farine et la puissance de la Torah ? Mais d’après la Torah, nous comprenons que le Créateur n’enlève jamais Sa Providence du monde, ne serait-ce qu’un instant ; ainsi, Il fait le bien à ceux qui font Sa volonté et Il entend leur prière.
En conséquence, celui qui a été récompensé de travailler dur dans la Torah n’a certainement pas besoin de travailler comme celui sans éducation, puisqu’il demande à Celui qui l’a vraiment fait, et Il lui donnera, comme il est écrit : « Puisqu’ils sont pieux, leur Torah est préservée et leur travail est béni ». Le Tanna nous dit : « Sans farine », etc., c’est-à-dire ce qui est souhaitable, c’est de les relier ensemble, signifiant prétendre être comme un animal, de savoir que sans farine il n’y a pas de Torah et donc de faire de son mieux avec ce que son esprit animal lui dit de faire, pour avoir de la farine et de quoi nourrir son corps.
En effet, même si l’esprit de la Torah le permet, car « Il ne prend point plaisir dans la force du cheval ; Il ne veut pas les jambes de l’homme. Le Seigneur veut ceux qui Le craignent, ceux qui attendent Sa miséricorde. » Alors, pourquoi devrait-il toucher et dépouiller une carcasse sur le marché ? Pour ne pas avoir besoin des gens, il préfère s’engager dans la Torah - pour craindre le Créateur et attendre Sa miséricorde, car « Il ne veut pas les jambes de l’homme », etc.
Pourtant, le Tanna enseigne à s’appliquer de toutes ses forces pour la farine, car sans elle, il n’y a pas de Torah, et il est préférable de profaner un seul Shabbat pour observer beaucoup de Shabbats, etc..., tout en sachant que « Sans farine, il n’y a pas de Torah ». Cela signifie que le travail et l’effort n’apportent ni ne produisent la farine, mais seulement l’observance de la Torah et la crainte du ciel, car « Il ne veut pas les jambes de l’homme ». Ce sont deux opposés qui ne font qu’un, c’est-à-dire que, pour celui qui fait comme un animal et sait que c’est futile, alors que tout lui vient de la table du roi ; un tel homme est appelé « entier ».
C’est le sens du verset : « Heureux est l’homme qui a mis sa confiance en le Seigneur et qui ne s’est pas tourné vers les arrogants ni les menteurs ». Il unit les deux choses : Il fait confiance au Créateur, et s’applique de toutes ses forces d’avoir de quoi manger pour sa famille, toutefois, il sait que toutes ses actions et tous ses efforts ne sont que mensonge et arrogance, et l’essentiel est de mettre sa confiance en le Créateur.
Il est écrit : « Car le sceptre du méchant ne se posera pas sur le destin des justes.» Cela signifie que, bien que leurs actes soient similaires, l’écrit interprète : « Les justes ne tendent pas leurs mains à l’iniquité », car ils acceptent complètement le fardeau du royaume des cieux et savent que c’est Lui qui leur donne la force.
La raison à cela est de voir jusqu’où va la foi du juste en le Créateur. Bien que le Créateur connaisse les pensées, les actes doivent néanmoins être clairs pour le juste lui-même, car la nature de la matière est qu’elle ne permet pas au juste de croire en lui tant qu’il ne voit pas concrètement et réellement, et il a toujours peur d’engendrer un péché et de tomber de son degré durant l’acte.
La qualité de Jacob le Patriarche
Maintenant nous pouvons comprendre ce que nos sages ont interprété, que Jacob est retourné à ses petites jarres. C’est en effet étonnant qu’à un tel moment, quand il a vu qu’Ésaü venait le tuer et voler tout ce qu’il avait, il songeait encore à rester seul à cet endroit dangereux, pour sauver ses petites jarres. Et il ne croyait pas en sa vie, comme il est écrit : « Et Jacob avait très peur… et il sépara le peuple ... en deux camps ».
Cependant, cela explique bien ce qui précède, parce que la voie de l’homme et de l’animal était la qualité de Jacob le Patriarche, qui est devenu un Merkava [char/structure] pour cette qualité. Comme il est écrit dans les livres : Abraham le Patriarche devint un Merkava pour la qualité de l’amour, et Isaac le Patriarche pour la qualité de la peur.
Ces deux qualités sont opposées, car celui qui aime n’a pas peur et fait toujours confiance à l’être aimé, et « l’amour couvrira tous les crimes ». Inversement, celui qui craint n’a pas confiance, car s’il avait confiance, il n’aurait pas peur du tout. Mais Jacob le Patriarche, l’aîné des Patriarches, est devenu un Merkava pour la qualité de la miséricorde, c’est-à-dire ces deux opposés dans un même sujet -- l’amour et la crainte ensemble -- qui sont l’essentiel de cette qualité.
C’est le sens du verset : « Et Jacob avait très peur » etc., « et il sépara le peuple... en deux camps » pour qu’il lui reste quelque chose. De plus, il lui a envoyé des cadeaux, peut-être qu’il se réconcilierait avec lui.
Et vous voyez que sa conduite à cet égard était la même que celle d’une personne tout à fait ordinaire, car quelle est la différence entre une personne qui se soucie de ne pas mourir de faim et cherche jour et nuit toutes sortes de stratagèmes pour subvenir à ses besoins, et celle qui craint que son ennemi puisse lui voler ses biens et la tuer, et fait tout son possible pour l’éviter ?
C’était la question de Rachi : Pourquoi Jacob le Patriarche avait-il peur ? Après tout, Il lui a promis : « Et Je te garderai », etc. Il a expliqué qu’il craignait de provoquer un péché. Nous devrions préciser qu’il aurait dû dire, « de peur qu’il ait provoqué, et non de peur qu’il n’ait pas provoqué.» Cela le réconcilie, car en effet, Jacob le Patriarche avait la pleine mesure de l’amour, c’est-à-dire la confiance, et il n’avait aucun doute que le Créateur le protègerait et qu’il ne manquerait de rien. Pourtant, il s’est comporté comme n’importe qui et a prétendu craindre, comme l’esprit animal l’exige, de trouver une tactique simple contre cela, qu’il avait très peur des 400 hommes contre lui. Par cela, il semble avoir mis de côté sa confiance afin d’avoir vraiment peur. C’est ainsi qu’il s’est protégé comme le font ceux qui craignent l’ennemi : il sépara les camps, offrit des cadeaux, etc.
Et pourquoi a-t-il fait cela s’il n’avait vraiment pas peur, car il avait confiance en le Créateur ? C’est par crainte de provoquer le péché, puisque dans son humilité, le juste ne croit pas en lui-même, qu’il ne tombera pas de son degré pendant l’acte. Par conséquent, il a préparé tous les moyens habituels pour se protéger de l’ennemi. Et après tout cela, il a estimé en son for intérieur que tout ceci était arrogance et mensonge, et a mis sa confiance en le Créateur et a prié le Créateur.
Nous comprenons maintenant pourquoi il est resté pour les petites jarres, pour annoncer qu’avec la peur, il avait la mesure complète de l’amour, sans défaut, et il appréciait même les petites jarres, car il savait très bien qu’aucun étranger ou ennemi ne toucherait à ses biens.
La différence entre celui qui sert le Créateur et celui qui ne Le sert pas
Ceci fait la distinction entre celui qui sert le Créateur et celui qui ne Le sert pas. Celui qui a vraiment peur et ne fait pas confiance ; n’aurait même pas remarqué les grandes jarres à un moment où il craint qu’un ennemi vienne frapper les mères et leurs enfants et tout détruire. Mais un serviteur du Créateur, avec le travail et l’effort dus à sa peur, sait avec certitude et fait confiance à Sa miséricorde - que tout lui appartient et qu’aucun étranger ne contrôlera ses biens. Et même à un tel moment, il est capable de veiller sur les petites jarres, comme les justes, qui aiment leur richesse.
C’est pourquoi, dans le don de la Torah, la force nous a été donnée par « souviens-toi et garde ont été dits d’une seule parole. Ce que la bouche ne peut dire, ni l’oreille entendre ni le cœur penser ou réfléchir.» Cela signifie qu’il est écrit que « Souviens-toi » est l’amour et « Garde » est la crainte, qui sont deux opposés.
Ils nous ont été dits et donnés comme un seul, pour les unir. Bien qu’ils soient réellement opposés, et il est impossible pour la bouche, l’oreille et le cœur de comprendre qu’une telle chose puisse exister dans la réalité, mais c’est par la force de la Torah pour celui qui y adhère, qu’elle le récompense – ils sont connectés et unis dans son cœur, comme dans la qualité de Jacob le Patriarche.
La Klipa d’Ismaël et la Klipa d’Ésaü
C’est ce que Jacob dit à ses fils lors des années de famine : « Pourquoi avez-vous peur ?» Et Rachi interprète : « Pourquoi craignez-vous les enfants d’Ismaël et les enfants d’Ésaü comme si vous étiez rassasiés ?» C’est déconcertant : Les fils d’Ésaü habitaient à Séir, et les fils d’Ismaël dans le désert de Paran, et que leur est-il arrivé ? Il aurait dû se préoccuper davantage des Cananéens et des Hittites, ses voisins dans le pays.
Ceci répond à ce qui précède : Rachi a fait deux interprétations : 1) Pourquoi avoir l’air rassasié ? 2) Pourquoi ignorer la famine ?
Nous comprenons maintenant que c’est ce que Jacob leur avait dit : « Si vous mangez à satiété, vous craindrez les enfants d’Ismaël ; et si vous niez la faim, vous craindrez les enfants d’Ésaü.» Cela signifie qu’il est écrit qu’Ismaël est le résidu d’argent (amour) et Esaü est le résidu d’or (peur).
C’est ce que Jacob avait enseigné à ses fils : Si vous vous accrochez à la qualité de l’amour, et si vous avez confiance en le Créateur que Sa main ne sera pas courte même pendant les années de famine, vous devriez craindre la Klipa d’Ismaël. Et si vous ne vous accrochez qu’à la qualité de la peur et limitez votre alimentation, vous devriez craindre la Klipa d’Ésaü, qui s’alimente de cette qualité. Par conséquent, mieux vaut manger à satiété et unir une chose, en ce moment-là, à la qualité de la peur : Descendez et achetez-nous de la nourriture d’Egypte, car par cela vous serez sauvés des deux Klipot.
[Extrait d’une lettre manuscrite]
Et il arriva, au cours des années de guerre, à l’aube d’un massacre menaçant, que j’ai prié et beaucoup pleuré, toute la nuit. Et voici, au petit matin, il me semblait que tous les individus de la terre étaient rassemblés en un seul groupe sous mes yeux. Et un homme planait au milieu d’eux, son épée pointée au-dessus de leur tête, et les frappait à la tête. Les têtes s’élevaient, et leurs cadavres tombaient dans un très grand bassin puis devenaient une mer d’os.
Et une voix m’a appelé : « Je suis El Shadaï, qui gouverne le monde entier avec grande miséricorde. Tends ta main et saisis l’épée, car maintenant Je t’ai donné le pouvoir et la puissance.» Et l’esprit de Dieu s’est revêtu en moi, et je tenais l’épée, et cet homme disparut immédiatement. J’ai regardé attentivement dans sa direction, et il était parti, et l’épée était en ma possession, mon bien personnel.
Et le Seigneur me dit : « lève-toi et quitte ta terre natale pour un pays agréable, la terre des saints patriarches, où Je ferai de toi un grand sage puissant, et tous les sages du pays seront bénis par toi, car Je t’ai choisi pour être le juste et le sage de toute cette génération, pour guérir la souffrance humaine par un salut durable. Prends cette épée dans ta main et garde-la de tout ton cœur et de toute ton âme, car c’est un signe entre Moi et toi que toutes ces bonnes choses arriveront grâce à toi, car jusqu’à présent, Je n’avais aucun homme aussi fidèle que toi à qui remettre cette épée. C’est pourquoi les méchants ont fait ce qu’ils ont fait, mais dorénavant, tout saboteur qui verra Mon épée dans ta main disparaîtra promptement et sera extirpé de la terre.»
Et j’ai caché mon visage, car j’ai eu peur de regarder Celui qui me parlait. Et l’épée, sous mes yeux semblait être une simple épée de fer sous la forme d’un horrible destructeur ; voilà qu’elle s’est transformée entre mes mains en lettres scintillantes du nom sacré El Shadaï dont l’éclat est rempli de lumière, de satisfaction, de tranquillité et d’assurance pour le monde entier. Et je me suis dit : « Faites que je puisse donner à tous les habitants du monde une goutte de la pureté de cette épée, car alors ils sauront qu’il y a de la bonté du Seigneur sur la terre.»
J’ai levé les yeux, et voici, le Seigneur se tenait au-dessus de moi et me disait : « Je suis le Seigneur, Dieu de tes pères. Lèves les yeux du lieu sur lequel tu te tiens devant Moi et vois toute la réalité que J’ai créée ex nihilo, les supérieurs et les inférieurs ensemble, depuis le tout début de leur découverte de la réalité, tout au long de leur évolution continue jusqu’à la fin de leur tâche, comme il sied à l’œuvre de Mes mains d’être glorifiée ».
Alors j’ai vu et j’étais très content de la magnifique création et de tout ce qu’elle renferme, et de la joie et du plaisir dont se réjouissent tous les habitants de la terre. Et j’ai remercié le Seigneur.
Alors, j’ai dit au Seigneur : « Nous te servirons avec peur et crainte et nous serons à jamais reconnaissants en ton nom, parce que de Toi ne sort ni mal ni bien, mais une longue succession de plaisirs qui nous attend du début à la fin. Heureux sont ceux qui marchent dans Ton monde, à qui Tu as préparé le plaisir, la douceur et l’abondance. Il n’y a pas de sournoiserie ou d’obstacles dans toutes Tes actions, en haut et en bas ensemble.» Et je me suis rempli d’une sagesse merveilleuse, et par-dessus tout, la sagesse de sa Providence individuelle absolue. C’est ainsi que j’ai acquis plus de sagesse chaque jour, pendant de nombreux jours -- cent quatre-vingts jours.
En ces jours-là, mon cœur m’a dit de prier le Seigneur en disant : « Vois, j’ai acquis plus de sagesse que tous mes prédécesseurs, et il n’y a rien au monde que je ne sache pas. Pourtant, je ne comprends pas un mot des paroles des prophètes et des sages du Seigneur. De plus, je ne comprends pas la plupart des noms sacrés. Et j’ai réfléchi ; le Seigneur m’a promis une sagesse et une connaissance telles qu’elles deviendront un modèle pour les sages et les individus, mais je ne comprends toujours pas leurs paroles.»
Et avant d’appeler, le Seigneur vint à moi et dit : « Vois ta sagesse et tes atteintes sont bien supérieures à celles de tous les sages qui ont vécu sur terre jusqu’ici. Que M’as-tu demandé que Je ne t’aie donné ? Pourquoi te tourmenter pour comprendre les paroles de la prophétie, dont tu sais pertinemment qu’elles ont été dites à un degré inférieur à ton atteinte ? Voudrais-tu que Je te fasse descendre de ton degré pour que tu puisses comprendre leurs paroles, comme eux ?»
J’étais silencieux, je pavanais, et je n’ai rien répondu. Ensuite, j’ai demandé au Seigneur : « Jusqu’à présent, je n’ai rien entendu quant à l’existence de mon cadavre ; tous les bienfaits et les missions me sont parvenus uniquement du spirituel, et tout est à cette fin. Et si une maladie ou une blessure me trouble l’esprit et que je pèche devant Toi ? Me renverras-Tu de Toi, et je perdrai toute cette abondance, ou me puniras-Tu ?»
Et le Seigneur m’a juré en Son grand et terrible Nom et en Son trône éternel, qu’Il ne laissera jamais Sa miséricorde me quitter pour l’éternité. Que je pèche ou non, Sa miséricorde et Sa sainteté ne me quitteront jamais. Et j’ai écouté et j’étais très content. (Car tu as déjà atteint ton but, et J’ai pardonné tous tes crimes, et cette miséricorde.)
Tout au long de ces jours, j’ai écouté attentivement toutes les promesses et les missions pour lesquelles j’ai été choisi par le Seigneur, mais je n’ai trouvé en elles ni la satisfaction ni les mots pour parler aux habitants de ce monde et les conduire à la volonté de Dieu, comme Il me l’avait annoncé. Je ne pouvais pas me résoudre à marcher au sein du peuple --, qui est vide de tout et calomnie le Seigneur et Sa création--, alors que j’étais rassasié, reconnaissant, et marchait dans la joie, comme si je me moquais de ces malheureux.
Ces choses m’ont touché au plus profond de mon cœur, et j’ai décidé que quoi qu’il advienne, même si je descends de mon haut degré, je dois adresser une prière sincère au Seigneur pour qu’Il m’accorde l’atteinte et la connaissance de la prophétie et de la sagesse, et les paroles avec lesquelles aider le peuple malheureux, pour l’élever au même degré de sagesse et de plaisir que moi. Bien que j’aie su qu’il m’était interdit de m’attrister, je n’ai pas pu me retenir, et j’ai épanché mon cœur avec une prière très sincère.
Le lendemain matin, j’ai levé les yeux et j’ai vu Celui qui est au ciel se moquer de moi et de mes paroles. Il m’a dit : « Que vois-tu ? »
J’ai dit « Je vois deux personnes qui se battent, l’une sage, parfaite et forte, l’autre petite et stupide, comme un nouveau-né. Et la seconde, la faible, la petite et sans goût vainc la forte et la parfaite.» Et le Seigneur me dit : « Ce petit deviendra grand.»
Et le petit ouvrit la bouche et me dit quelques versets que je n’ai pas compris suffisamment, mais j’ai senti en eux tous les trésors de la sagesse et de la prophétie qui s’appliquent à tous les vrais prophètes, jusqu’à ce que je sache que le Seigneur m’avait répondu et qu’Il m’avait donné des chemins parmi tous les prophètes et sages du Seigneur.
Et le Seigneur me dit : «Lève-toi, et regarde vers l’orient.» J’ai levé les yeux et j’ai vu que ce petit garçon s’est tout de suite levé et qu’il s’est élevé et a égalé son niveau à celui du grand, alors qu’il manquait encore de saveur et d’intelligence, comme avant. Et j’étais très émerveillé.
Ensuite, le Seigneur me parla en vision, en me disant : « Allonge-toi sur le côté droit.» Et je me suis allongé par terre. Et Il me dit : « Que vois-tu ?» Et j’ai dit : « Je vois beaucoup de peuples et de nations, qui se lèvent et tombent, et leurs visages sont des humains déformés.» Et le Seigneur me dit : « Si tu peux donner forme à toutes ces nations et leur insuffler l’esprit [également souffle] de vie, alors Je te conduirai dans le pays que J’ai promis à tes pères, Je te le donnerai, et tous Mes buts seront réalisés par toi. »
« S’il accomplit une Mitsva [commandement], heureux est-il, car il s’est jugé et le monde entier favorablement. »
Servir le Créateur et observer les Mitsvot [commandements] ne se font que Lishma [en Son Nom] - ce qui signifie apporter contentement à son Créateur. Pourtant, nos sages ont déjà dit de s’engager dans la Torah et les Mitsvot même Lo Lishma [pas en son Nom], puisque « de Lo Lishma il viendra à Lishma »... Je dis que la première et la seule Mitsva qui soit la plus sûre pour aspirer à atteindre Lishma est d’accepter ne pas travailler pour soi, sauf pour ce qui est nécessaire - simplement pour assurer sa propre existence. Le reste du temps, il travaillera pour le public : pour sauver les opprimés et tous les êtres dans le monde qui ont besoin du salut et de bonté.
Servir les individus d’après le commandement du Créateur
Il y a deux mérites à cette Mitsva : 1) Chacun comprendra qu’il travaille parce que ce travail est approuvé et consenti par tous les individus de la terre. 2) Cette Mitsva peut mieux le qualifier à observer la Torah et Mitsvot Lishma, puisque la préparation fait partie du but. Il en est ainsi parce qu’en s’habituant à servir les gens, il le fait pour les autres et dans leurs intérêts et non pour soi-même. Ainsi, il devient progressivement apte à observer les Mitsvot du Créateur d’après la condition désirée – dans l’intérêt du Créateur et non pour soi-même. Naturellement, l’intention devrait être d’observer les Mitsvot du Créateur.
La partie de la Torah entre l’homme et son prochain
Il y a deux parties dans la Torah : l’une concerne l’homme et le Créateur, et l’autre l’homme et son prochain. Et je vous appelle, dans tous les cas, à vous engager et à assumer ce qui est relatif à l’homme et son prochain, car par cela vous apprendrez aussi la partie concernant l’homme et le Créateur.
Parole, pensée et action
Le travail, quel qu’il soit, devrait inclure la pensée, la parole et l’action.
Nous avons déjà expliqué la partie « pratique » de la Mitsva : L’homme devrait accepter de consacrer tout son temps libre à être utile aux individus dans le monde. La question de la « pensée » est plus essentielle dans cette Mitsva que dans les Mitsvot entre l’homme et le Créateur car dans les Mitsvot entre l’homme et le Créateur, « l’acte » en lui-même témoigne que l’intention est en faveur de son Créateur, car il n’y a d’autre place pour une telle action à part Lui.
Pourtant, pour celles entre l’homme et son prochain, elles se justifient d’elles-mêmes, puisque la conscience humaine l’oblige à les faire. Cependant, si quelqu’un les exécute dans cette perspective, il ne fait rien. En d’autres termes, ces actions ne le rapprocheront pas du Créateur ni du vrai travail de Lishma.
Ainsi, chacun devrait penser qu’il les fait uniquement pour apporter du contentement à son Créateur et pour ressembler à Ses voies : « Comme Il est miséricordieux, moi aussi je suis miséricordieux » « comme Il ne fait que le bien, moi aussi… etc. » Cette représentation en y ajoutant les bonnes actions, le rapprochera du Créateur, ainsi il égalisera sa forme avec la spiritualité et avec la Kedousha [sainteté], et il deviendra comme une empreinte, apte à recevoir la véritable abondance supérieure.
La « parole » fait référence à la prière de la bouche - pendant le travail et à des heures fixes - pour que le Créateur transforme son cœur de la réception au don, ainsi que contempler la Torah et les choses qui l’encouragent.
Contenter inconsciemment son Créateur
Il est inutile d’attendre le moment où il trouvera une solution qui lui permettra de commencer de servir le Créateur Lishma. Comme c’était par le passé, il en va de même aujourd’hui, et il en sera de même demain : Chaque serviteur du Créateur doit commencer à s’engager dans le travail Lo Lishma, et à partir de là, il arrivera à Lishma.
La manière d’atteindre ce degré n’est pas limitée par le temps, mais par ses individus, et par la mesure du contrôle que l’on a sur son cœur. Par conséquent, nombreux sont tombés et tomberont sur le champ du travail Lo Lishma, et mourront sans sagesse. Néanmoins, leur récompense est grande, puisque la pensée de l’homme ne peut pas apprécier le véritable mérite ni la valeur de contenter son Créateur. Même s’il ne le fait pas d’après cette condition, puisqu’il ne peut pas autrement, il procure quoi qu’il en soit satisfaction à son Créateur. C’est ce qu’on appelle « inconsciemment ».
La vérité prophétique d’après la mesure physique
Comme c’est une certitude absolue, l’abondance prophétique doit être reçue dans ces combinaisons de lettres entièrement adaptées à l’esprit des débutants, c’est-à-dire que leur utilité est révélée aux yeux de cette génération aveugle. Ce n’est qu’alors qu’il sera certain que la parole du Créateur sera acceptée par la génération sous la forme de Lo Lishma, car le Créateur ne les a pas préparés autrement.
C’est donc le signe d’un vrai prophète : Sa prophétie convient mieux au succès physique de ses contemporains, comme il est écrit : « Et quelle grande nation a des lois et des ordonnances aussi justes que toute cette Torah que je vous ai donnée aujourd’hui ? » Il en est ainsi parce que la proximité du succès physique confirmera leur véracité, qu’en fin de compte, c’est vraiment le seuil d’entrée.
La nécessité d’observer les 613 commandements
Les 613 Mitsvot, considérés comme les Noms sacrés, sont la Providence individuelle pour quiconque se rapproche de la réception de l’abondance divine. Il faut faire l’expérience de tous ces ordres sans aucune exception. C’est pourquoi, de tout leur cœur et de toute leur âme, ils implorent de les observer jusqu’à leurs branches terrestres, comme il est écrit : « En tout lieu où Je mentionnerai Mon nom, Je viendrai à toi et Je te bénirai ».
La sagesse de la vérité
Les prédécesseurs se sont choisis une voie individuelle, et moi, j’ai choisi une voie générale, car à mon avis, il est plus approprié à un sujet divin d’être vêtu de combinaisons de lettres éternelles qui ne changeront jamais. Je tiens à dire qu’avec le succès physique, elles ne changeront nulle part ni à aucun moment. Pour cette raison, mes paroles sont limitées.
C’est pour cette raison que j’ai été contraint d’exprimer la spiritualité d’une manière générale. Cependant, malgré tout, j’ai choisi d’expliquer tous les détails et les combinaisons spirituelles jusque dans les moindres détails, et qui n’ont aucune autre source ou origine que cette généralité, c’est-à-dire la pureté de la Kabbale. Et puisque je clarifie les détails spirituels sans être revêtu de combinaisons matérielles, cela sera bien plus utile au développement de l’atteinte. Cette sagesse est appelée « la sagesse de la vérité ».
La prophétie
Il ne peut y avoir d’erreurs ou de mensonges dans la prophétie, comment pourrait-il y avoir une erreur dans la lumière de la vérité venant du Créateur ? Mais c’est aussi sûr que la pluie et la neige tombant du ciel sur le sol et ne s’en vont pas tant que leur mission n’est pas accomplie avec succès. Pourtant, il y a une différence dans celui qui reçoit, c’est-à-dire le sol : La terre qui a été préparée, en enlevant les pierres et en labourant, peut mieux recevoir qu’une terre non préparée. Tout dépend de la préparation.
De plus, il y a certainement des différences dans les prophètes qui reçoivent. L’un n’est jamais au même degré que l’autre. Cette grandeur ou petitesse est mesurée par la préparation de ce prophète : L’un, dans une moindre mesure, en raison de l’absence d’une bonne préparation, omettra nécessairement une certaine inclination quand la lumière lui parviendra, est-il concevable de dire que la lumière de la prophétie n’accepte pas l’erreur ? Cependant, sa petitesse provoque une multiplication des combinaisons de lettres, qui est la multiplication des canaux et des récipients jusqu’à ce qu’il atteigne la prophétie.
Le succès prophétique est la vitesse
Bien que finalement toute la vérité de la prophétie apparaisse avec le succès désiré, un prophète d’un plus petit degré engendre néanmoins toujours un plus long chemin aux individus à qui il a été envoyé. Inversement, celui d’un grand degré, dont la préparation est plus parfaite, ne connaitra aucune déviation lorsqu’il recevra sa prophétie du Créateur. Par conséquent, il ne multipliera pas les récipients et les canaux, et donc sa prophétie sera claire, concise et facilement et rapidement acceptée par ceux à qui il a été envoyé.
Les petits peuvent réussir plus que les grands
En plus des paroles ci-dessus, il est possible que le plus petit des prophètes réussisse dans sa prophétie encore plus que le plus grand des prophètes - en ce qui concerne la vitesse mentionnée ci-dessus - puisqu’il s’appuie sur les révélations des prophètes précédents qui lui ont pavé le chemin. Évidemment, cela dépend aussi du développement de ceux qui écoutent sa prophétie, car des mots clairs et concis exigent une génération plus développée, afin qu’elle puisse le comprendre. Si ces deux choses s’ajoutent à celui [prophète] du petit degré, il peut réussir bien plus qu’un grand.
La prophétie à travers les générations
Bien que Moïse ait reçu la Torah et les lois pour toutes les générations, à tel point qu’un prophète n’a pas le droit de renouveler quoi que ce soit, sa prophétie ne fut néanmoins donnée que pour un temps. Le verset en témoigne : « Un prophète, un de tes proches, un de tes frères, comme Moi, le Seigneur, ton Dieu, se lèvera pour toi, et tu l’écouteras ». Si la prophétie de Moïse avait été suffisante pour l’éternité, pourquoi le Créateur ferait apparaitre d’autres prophètes comme lui ? De toute évidence, sa prophétie n’a été utile que pour un certain temps. Quand cette période est terminée, le Créateur envoie un autre prophète pour continuer et compléter Sa volonté.
Pourtant, le prophète n’a pas le droit de renouveler ni d’enlever quoi que ce soit, car cela signifierait qu’il y avait une omission chez le prophète précédent. Les paroles du Créateur sont toujours complètes, comme il est écrit : « Je suis le premier et Je suis le dernier. » Sa seule tâche est plutôt de continuer cette même prophétie aux générations qui ne sont plus dignes de recevoir de la première.
Et le dernier prophète est le Messie, qui les complète tous. Lui non plus n’a certainement pas le droit d’ajouter ou de retirer, mais son succès sera plus grand, puisque toute la génération sera apte à accepter ses paroles et à se parfaire grâce à lui. Il en est ainsi pour deux raisons : soit pour sa grandeur, soit à cause de ses contemporains, soit à cause des deux.
L’essence du succès prophétique
L’essence du succès prophétique est d’étendre la lumière supérieure aux habitants d’en bas. Celui qui la fait descendre le plus bas est celui qui réussit le mieux. La question de haut et d’en bas se mesure avec l’esprit et l’avantage physique, puisque la matérialité atteinte par la prophétie est le point qui donne aux gens une prise, et on sait que le principal point, celui qui est difficile dans le service du Créateur, est la première prise.
Une force générale et une force individuelle
Leur unicité est l’unité du Créateur et de Sa Shekhina [Divinité]. La force individuelle est l’interdiction de recevoir jusqu’au degré le plus bas. La force générale est l’augmentation du don jusqu’à « de tout son cœur et de toute son âme ».
1) Règles
Le général et le particulier
L’examen par des personnes instruites de la création est défini dans le premier concept comme l’imitation de l’œuvre du Créateur. L’œuvre du Créateur est appelée « Providence » ou « nature de la création ».
Ils ne sont pas appelés « corps », mais plutôt « simple matière de chair et de sang sous sa forme minérale [inanimée]», complètement amorphe. Il en est ainsi parce que tout ce qui est appelé par le nom « forme » est considéré comme une force spirituelle et n’est pas un corps.
Cela nous donne une loi selon laquelle tous les corps sont égaux. Cependant, comme la Terre est un corps unique qui ne peut être divisé en plusieurs --- car nous n’y trouvons aucun changement de forme d’une partie à l’autre ---, le minéral ne peut encore être divisé en plusieurs éléments.
De plus, toute la force de prolifération dans le monde est une force spirituelle merveilleuse. Pour cette raison, tout ce qui est général est approprié et louable, car il vient de la force spirituelle, et tout ce qui est particulier est méprisable et bas. Cela désigne la différence entre une personne égoïste et une personne qui se consacre à sa nation.
Bien sûr, la valeur du collectif se définit par la taille de sa prolifération, car si nous avons décidé que la force de prolifération est une question spirituelle et importante, de ce fait, si la prolifération est plus grande, alors elle est plus importante.
Il s’ensuit que celui qui se consacre à sa nation est plus important que celui qui se consacre à sa ville, et celui qui se consacre au monde est plus important que celui qui se consacre à sa nation. C’est le premier concept.
La naissance dans la spiritualité
Par conséquent, comme il y a naissance d’un individu, après la construction des corps, il y a également la naissance du collectif. Cela se fait par le renouvellement de la force spirituelle, ce qui signifie que le développement intellectuel est la naissance du collectif, car, dans le spirituel, la disparité de forme divise les mondes les uns des autres. Cette naissance signifie arriver dans le monde de la correction.
La sortie d’Égypte est appelée naissance
Si nous parlons de la multiplication de l’essence spirituelle, cela ressemble à ce qui se passe dans la matérialité avec la naissance du ventre de la mère --- qui est un monde sombre et avarié par toutes sortes de saletés et de désagréments ---, vers un monde illuminé de toute la perfection, le monde de la correction.
C’est ainsi que nous comprenons la signification de la préparation telle qu’elle est définie dans le royaume des prêtres, qui y sont venus par la prophétie de Moïse, et pour laquelle ils ont été récompensés d’être libérés de l’ange de la mort et de recevoir la Torah. Alors, ils ont eu besoin d’une nouvelle naissance à l’air du monde éclairé, appelé, dans le verset, « Une terre agréable, bonne et large ».
Mort-né
Ce nourrisson est mort-né parce qu’après la grossesse --- qui est un haut fourneau et l’esclavage en Égypte --- arrive l’accouchement. Mais ils n’étaient pas encore aptes à respirer le souffle de vie du monde éclairé, où on leur avait promis qu’ils viendraient, tant que le décompte n’avait pas commencé, ni la guerre contre Amalek ni les épreuves avec l’eau. Et ils sont arrivés dans le désert du Sinaï. Sinaï (comme le disaient nos sages) signifie Sina [haine], car ils se prononcent de la même façon, ce qui signifie la souffrance qui s’applique à toute maladie.
Naître d’un père et d’une mère
Alors, ils ont mérité de respirer le souffle de vie, et la prophétie « Vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte » se réalisa; d’abord un royaume de prêtres, en annulant leurs biens personnels, et ensuite une nation sainte, qui doit contenter son Créateur par « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Comme dans la vie courante, le nourrisson tombe entre des mains aimantes et loyales, qui sont son père et sa mère, qui se soucient de lui et garantissent sa subsistance et sa santé. De même, après que chacun ait été prêt à ce que 600 000 personnes se préoccupent de son existence, il respire ce souffle de vie, comme il est écrit : « Et Israël campait là, devant la montagne, » et Rachi l’a interprété comme « un seul homme dans un seul cœur ».
2) Dos [derrière] et face [devant]
Les yeux de l’homme sont devant lui. Cela implique qu’il ne peut regarder l’avenir que dans une optique de croissance, de bas en haut. Cependant, il ne peut pas regarder derrière lui, dans une optique d’une fécondation de haut en bas (comme il est écrit à propos de Loth : « Ne regarde pas derrière toi »).
Par conséquent, l’homme est privé de toute connaissance réelle parce qu’il n’a pas le commencement. Il est comme un livre dont la première moitié est manquante, donc son contenu est entièrement incompréhensible. Tout l’avantage de ceux qui l’atteignent, c’est qu’ils sont récompensés d’atteindre aussi la fécondation, c’est-à-dire le processus de haut en bas.
L’homme inclut tout, et cela se voit évidemment quand il regarde et examine quelque chose. Chacun sait qu’il ne regarde pas en dehors de son propre corps et de ses idées, mais il atteint néanmoins le monde entier, sait ce que les gens pensent, et il évalue comment leur plaire et s’adapte à leurs désirs.
Pour le savoir, il lui suffit de regarder en lui, et il comprend déjà les pensées de ses contemporains parce que tout le monde est pareil, et qu’une personne contient tout le monde en elle. La limite de cette connaissance est que nous ne connaissons pas notre propre fécondation ni ne nous souvenons de cette période pour pouvoir en parler un tant soit peu.
La cinquantième porte
C’est la signification du verset : « Tu verras Mon dos, mais Mon visage ne sera pas vu. » Moïse a atteint la fécondation, c’est-à-dire tous les discernements de haut en bas, dans leur intégralité. On l’appelle « le dos des mondes spirituels », et tout ce qui lui manquait, c’était de regarder « devant », c’est-à-dire de voir l’avenir jusqu’à la réparation finale. C’est ce qu’on appelle les « cinquante portes de Bina », car le niveau de Bina est de cent portes, et Bina est appelée Ima [mère] par les kabbalistes, car elle est la mère du monde entier. Celui qui est récompensé d’atteindre les cent portes en elle est récompensé de la révélation de la perfection.
Leurs cinquante portes de derrière sont la fécondation, c’est-à-dire le processus de haut en bas, et leurs cinquante portes de devant sont le chemin de développement nécessaire jusqu’à la réparation finale. Alors, « La terre entière sera remplie de la connaissance du Seigneur » et « On n’enseignera plus à son prochain ni à son frère en disant ‘Connaissez le Seigneur, car tous Me connaîtront, du plus petits aux plus grands. »
C’est le sens de la prière de Moïse : « Montre-moi s’il te plaît Ta gloire », qui signifie les cinquante portes de Bina de devant. Et le Créateur lui dit : « Tu verras Mon dos » ; cela te suffit de voir les cinquante de Mon dos, de haut en bas. « Mais Mon visage tu ne verras pas », car tu ne verras pas toutes les cinquante de devant, « car l’homme ne pourra pas Me voir et vivre », c’est-à-dire avant que le temps ne soit venu, quand les récipients auront évolué et se seront entièrement développés.
Avant cela, il doit mourir en voyant cela parce que les récipients ne pourront pas recevoir cette grande lumière et s’annuleront. C’est le sens de ce qui est écrit : « Cinquante portes de Bina ont été créées dans le monde, et toutes, sauf une, ont été données à Moïse. »
Mais dans la spiritualité, il n’y a pas de manque. Au contraire, c’est tout ou rien, comme dans « Un vœu légèrement rompu est un vœu complètement rompu. » Mais à la fin, quand la mesure des récipients augmentera et se développera suffisamment, ils mériteront d’atteindre la cinquantième porte. (Vous devez aussi savoir qu’il y a deux sortes d’atteinte : la prophétie et la sagesse. En ce qui concerne la sagesse, Moïse a atteint ce que tous les sages ont atteint. Mais en ce qui concerne la prophétie, il n’a pas pu atteindre. C’est à ce sujet que nos sages ont dit : « mieux vaut être sage que prophète », et ils ont dit aussi que Salomon avait atteint la cinquantième porte).
L’âme engendre le corps : fécondation et croissance
Il y a deux développements dans le blé semé :
-
A partir du moment où il est placé dans le sol, il commence alors à se dépouiller de sa forme. Ceci est considéré comme la naissance, jusqu’à ce qu’il devienne rien, c’est-à-dire le support de la négation de la forme de ses géniteurs, et que le réel devienne potentiel. Jusque-là, la chose est considérée comme une fécondation, qui s’étend du processus de haut en bas.
-
Quand il parvient au dernier point, la croissance commence. C’est le processus de bas en haut jusqu’à ce qu’il atteigne le niveau de son géniteur.
Le général et le particulier sont égaux
Le général et le particulier sont égaux comme deux gouttes d’eau. Il en est ainsi à la fois extérieurement, dans l’état de la planète en général, et intérieurement, car même dans le plus petit atome nous retrouvons le système solaire complet avec ses planètes qui l’entoure, comme dans l’univers. De même, l’homme est l’intériorité du monde, et vous retrouvez en lui toutes les images des mondes supérieurs: Atsilout, Briya, Yetsira et Assiya. C’est comme le disaient les kabbalistes : « Atsilout est Rosh [tête], Briya s’étend jusqu’au Khazé [poitrine], Yetsira s’étend de là jusqu’au Tabour [nombril], et Assiya du Tabour vers le bas. »
Il en est de même pour la fécondation de l’homme, il y a un développement de haut en bas, ce qui signifie une lente propagation de son parent, sa mère, jusqu’à ce qu’il s’en détache complètement quand il sort au monde, passant d’acteur à réalisateur, de l’autorité du parent à sa propre autorité.
C’est à ce moment que commence le processus de bas en haut, les jours d’allaitement, lorsqu’il est encore collé aux seins de la mère, jusqu’à ce que sa forme soit complétée, au dernier niveau de ses parents.
Cependant, Adam HaRishon [le premier homme] était une création du Créateur. Il n’est certainement pas né d’une femme, mais de la poussière de la terre, comme le reste des premières créations, qui a été formé de cette poussière, comme il est écrit : « Tout était de la poussière ». Et pourtant, cette poussière s’étend des mondes supérieurs qui la précèdent.
Il en est ainsi parce qu’en haut aussi, il y a la lumière et le récipient. La lumière est sous les formes de la réception, et le récipient est le désir de recevoir les formes qui leur conviennent. Ce récipient, qui est le désir de recevoir, n’est jamais constant, ni en termes d’importance, ni en termes d’une réalité indépendante qui se suffit à elle-même, mais seulement avec ce qu’elle reçoit. Elle n’a donc pas plus de valeur que ce qui est reçu.
Par exemple, un homme pauvre qui souhaite s’enrichir n’est pas plus important qu’un homme pauvre qui est content de son sort et qui ne veut pas être riche. Au contraire, il est pire que lui parce que le désir de recevoir devient un avec la matière reçue, et ils ne sont que les deux moitiés d’une chose. Lorsque chaque moitié est séparée, elle n’a aucune valeur en soi, avec qui vous pouvez discuter ou négocier.
3) Qu’est-ce qu’une âme ?
La loi du développement selon la sagesse de la Kabbale
Il est impossible d’examiner quoi que ce soit avant de le voir du début à la fin. Et puisque l’homme ne ressent que ce qui est en lui (tout comme les ophtalmologistes ont constaté que les couleurs ne sont pas identiques dans les deux yeux, mais qu’il y a plutôt un consensus ici), il faut donc d’abord se connaître soi-même de la tête au pied, au moins depuis la fécondation jusqu’à être un être humain. Et parce que ce n’est pas le cas, car l’homme ne commence à se connaître lui-même qu’en devenant un être humain à part entière, il est donc dépourvu de la capacité de s’autocritiquer.
Personne ne se connaît soi-même
La deuxième raison est que pour connaitre quelque chose, il faut d’abord observer ses aspects négatifs. Et comme l’homme ne peut pas voir ses propres défauts (et dans la même mesure, il emprunte ce qu’il voit chez les autres, et il se regarde dans un miroir qui n’illumine pas), puisque tout ce qu’il doit recevoir de mauvais nous vient sous la forme d’un plaisir, sinon il ne le recevrait pas.
De plus, il existe une loi où partout où il y a du plaisir, une personne ne le considère pas comme mauvais, sauf après de nombreuses expériences qui se développent en elle. Cependant, cela exige des jours et des années, ainsi que de la mémoire, des conclusions et des observations, dont tout le monde n’est pas capable. Pour cette raison, personne ne se connaît.
Mais les kabbalistes ont atteint et atteignent une chose en entier. C’est-à-dire qu’ils sont récompensés d’atteindre tous ces degrés dans la réalité que l’homme atteindra. Alors cela signifie qu’ils ont atteint une chose en totalité, et que cette chose complète est appelée une « âme ».
Cette âme est le patrimoine d’Adam HaRishon
J’ai déjà expliqué ci-dessus, au point 2, que les mondes sont atteints de deux façons : de haut en bas et de bas en haut. D’abord, on atteint de haut en bas, la descente de l’âme, et ensuite de bas en haut, à savoir l’atteinte elle-même.
Le premier développement est appelé Ibour [fécondation] car il équivaut à une goutte qui se détache progressivement du cerveau du père et féconde la mère jusqu’à ce qu’elle vienne au monde. Ceci est considéré comme le dernier degré de haut en bas, c’est-à-dire en tenant compte de l’origine du nourrisson. Après tout, jusque-là, il était encore en partie lié à son père et à sa mère, c’est-à-dire à la cause, et lorsqu’il vient au monde, il a sa propre autorité, et c’est l’ordre de haut en bas.
Et la raison de tout cela est que Sa pensée est unique. Par conséquent, tous les évènements sont égaux, et tout ressemble au particulier.
La fécondation et la croissance d’un corps en tant qu’âme
A partir de la naissance, quand on est au point le plus éloigné, commence le retour à l’atteinte, de bas en haut. C’est ce qu’on appelle la « loi du développement », qui suit exactement les mêmes voies et passages qui sont descendues de haut en bas.
Ceci est atteint par les kabbalistes, mais aux yeux des hommes, cela ressemble à des états ordinaires -- lents et graduels -- jusqu’à ce que le niveau culmine comme celui de son père et sa mère. A ce moment-là, cela veut dire que l’on a atteint tous les degrés de bas en haut, c’est-à-dire une chose complète.
4) De haut en bas et de bas en haut
La croissance témoigne de la fécondation
Et puisque les deux processus, de haut en bas et de bas en haut, sont aussi semblables que deux gouttes d’eau, on peut comprendre la progression de haut en bas en observant la progression de bas en haut, qui est la deuxième progression du développement, à savoir la croissance.
Ainsi, vous verrez qu’il y a quatre mondes ABYA, en commençant par Assiya, par exemple, quand vous examinez la progression de la croissance d’un fruit, de sa plantation jusqu’à sa maturité complète, vous y trouverez quatre états.
1) Avant que les signes de la maturité n’apparaissent en lui, qui sont toutes les lois des états dans le fruit. C’est le monde d’Assiya.
2) A partir du moment où vous pouvez le manger et être rassasié, bien qu’il soit encore sans saveur. C’est Yetsira.
3) A partir du moment où une saveur peut être détectée en lui. C’est Briya.
4) A partir du moment où sa pleine saveur et sa beauté apparaissent, et c’est Atsilout. Cet ordre est de bas en haut.
Toutes les personnes émanées et nées viennent de deux façons
Toute la question de haut en bas et de bas en haut qui a été expliquée en général dans les quatre mondes ABYA s’applique même au plus petit objet dans les mondes, c’est-à-dire dans chaque cause et conséquence. Une cause est le père, la racine, l’agent. Une conséquence signifie qu’elle agit et est faite par la cause. Pour cette raison, elle s’appelle le fils, ou la branche, ou une extension et une cause.
La signification de ces deux progressions est comprise dans le particulier comme dans le général. De haut en bas est le moyen de séparer la cause de ses conséquences jusqu’à ce qu’elle émerge et devienne une autorité à part entière. Et de bas en haut, c’est la loi du développement qui l’éveille pour croître de bas en haut jusqu’à ce qu’elle atteigne sa cause. En d’autres termes, elle devient complètement son égale.
Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, le père corporel et sa descendance qui vient du cerveau du père jusqu’à la naissance est le temps de l’ascension de bas en haut. Vous devriez voir de même dans les quatre types : minéral, végétal, animal et Parlant.
Il en en de même dans l’émanation des éléments de la spiritualité comme dans tous les mondes. Il en est ainsi parce que d’un [Ehad] sort Yékhida [seul/unique], et tous les traits que Yékhida a reçus nécessitent tous les enchaînements ultérieurs, tant dans le général que dans le particulier.
5) L’imitation de la Création
Naissance d’une humanité heureuse
En regardant le sceau de l’œuvre de la création, on y trouve les mots : « Ce que Dieu a créé à faire. » Cela signifie que l’œuvre du Créateur, qui se trouve dans la création devant nous, nous est donnée pour que nous la fassions et que nous l’enrichissions. Sinon, le mot « faire » aurait été complètement redondant et dénué de sens, et il aurait dû dire : « Car c’est en cela qu’Il s’est reposé de toute Son œuvre que Dieu a créée. » Alors pourquoi le mot « faire » a-t-il été ajouté ici ? Mais ce verset doit nous enseigner que toute l’étendue de l’œuvre que le Créateur a laissée dans la création est exacte, ni plus ni moins, pour nous permettre d’accomplir par nous-mêmes son développement et son achèvement.
En vérité, tout notre développement dans la création n’est qu’une copie de celle-ci. Toutes les saveurs et la beauté des couleurs que nous corrigeons et renouvelons ne sont que la copie des couleurs savoureuses que l’on retrouve dans les fleurs. Et de même, d’où le menuisier sait-il faire une table à quatre pieds, sinon en imitant l’œuvre du Créateur, qui a fait des créations qui se tiennent sur quatre pattes ? D’où sait-il assembler deux morceaux de bois si ce n’est en imitant les organes du corps, qui sont unis ensemble, qui ont fait en sorte que l’homme est allé et a travaillé le bois en conséquence ?
Les individus observent et étudient la réalité qui s’offre à nous dans une raison et une beauté parfaites. Par la suite, lorsqu’ils la comprennent, ils la copient et en font un exemplaire. Par la suite, cet exemple devient la base d’un autre exemple, jusqu’à ce que l’homme ait créé un beau monde rempli d’inventions.
En regardant la création, les avions ont été construits avec des ailes semblables à celles des oiseaux. Une radio a été construite pour capter les ondes sonores comme les oreilles. Bref, toutes nos réussites nous sont présentées dans la création et dans la réalité telle qu’elle est, et tout ce dont nous avons besoin, c’est de l’imiter et de faire.
La réalité et l’existence de la réalité se contredisent
La réalité, c’est-à-dire la réalité en général, et toutes ses parties qui sont créées comme créations par rapport à ce qui appartient à leur existence, nous voyons qu’elle est bien agencée, avec toute beauté et tout le plaisir, sans aucune lacune. Vraiment, il s’agit d’un monde éclairé. Mais lorsque nous plaçons en face de cela l’existence de cette réalité, c’est-à-dire les manières par lesquelles toutes ces créations se nourrissent et subviennent à leurs besoins, elles sont désorientées, désordonnées, sans goût et très débridées. Cependant, nous avons déjà expliqué la réalité et l’existence de la réalité en général dans l’article « Le sens de l’unité » et nous en avons tiré des leçons.
Fin et naissance
De tout cela, sachez que le général est toujours égal au particulier, que le Créateur en Lui-même ne ressent pas la multiplicité, car Il est toujours une seule autorité, et déduisez-en l’avantage du collectif par rapport à l’individu.
Et comme l’existence et la naissance de l’individu --- que le Créateur a fait naturellement --- sont mises à l’épreuve depuis sa naissance et de son arrivée à un endroit que le Créateur lui a préparé, qui est appelé ce monde, on considère qu’Il s’est assuré qu’il tombe entre les mains de personnes aimantes et fidèles qui veilleront, le soigneront et répondront à tous ses besoins dans un dévouement et un amour complets.
Il en va de même pour tout le collectif. S’il veut naître et sortir au monde de sorte qu’il soit corrigé pour l’ensemble de la collectivité, il faut veiller à ce que cet enfant général tombe entre les mains de parents fidèles qui l’aimeront avec autant de dévouement qu’un père et une mère, c’est-à-dire par le commandement de l’amour du prochain. Cela ressemble à la préparation pour le don de la Torah.
Cependant, nous ne nous engagerons ici que dans l’espèce humaine, et nous verrons quelle part de douceur et de bien que l’œuvre du Créateur a mise en place concernant son existence, pour le garder jusqu’à ce qu’il soit digne d’être appelé, en tant qu’être humain actif. Et quand nous prenons l’ordre de notre propre existence, la part de ce qu’il y a de détestable et de terrible en elle --- où que l’on se tourne, on condamne, et le droit d’exister d’une personne se construit sur la destruction de son prochain.
6) Ce qu’il y a de corrigé et de nécessaire dans le travail de l’homme
Ce que Dieu a créé de faire
Sachez que le Créateur n’a besoin de l’œuvre de la création que dans la mesure où la force humaine ne peut y agir. Tout comme la digestion, le Créateur a tout créé de telle sorte que la digestion des aliments dans notre estomac se fasse sans effort de notre part.
Cependant, à partir du moment où l’homme a la force de travailler --- car c’est toute la saveur et le contentement du Créateur, qui voulait se réjouir de Son travail, c’est-à-dire façonner des créations qui peuvent ajouter, se réjouir et créer comme Lui, mais qui ne veut absolument pas préparer notre repas, qui est dans le four, sans que nous le sachions, car nous pouvons le faire par nous-même.
Cela ressemble à un enseignant et à un élève, où l’intention première de l’enseignant est de donner à l’élève la force d’être comme lui, et d’enseigner aux autres élèves, comme lui. Aussi, le Créateur est content quand Ses créations créent et innovent comme Lui. Pourtant, toute notre force d’innovation et de développement n’est pas une véritable nouveauté. C’est plutôt une sorte d’imitation. Et plus l’imitation correspond au travail de la nature, plus notre niveau de développement est mesuré.
De là, nous savons que nous avons la force de nous corriger nous-mêmes, l’existence de la réalité, comme le bel exemple que la nature nous donne de la réalité. La preuve en est que, si le Créateur n’avait pas également œuvré de Sa pleine Providence ainsi, car « la main du Seigneur est-elle courte ?», mais il est nécessaire qu’à cet endroit, qui est notre propre correction, nous soyons capables de nous corriger.
7) Le mouvement comme signe de vie
Minéral, végétal, animal, Parlant
En ce qui concerne la vie spirituelle, les gens sont divisés en deux : 1) minéral, végétal, animal ; 2) Parlant.
Le minéral, le végétal et l’animal sont considérés comme entièrement mort. Le Parlant est considéré comme en vie.
La vie est la force du mouvement. On sait que le début de la vie se fait par deux actions complètement opposées.
Quand le Parlant naît, il est aussi considéré comme mort, jusqu’à ce qu’on le réveille par des poussées, car ses récipients sont prêts à recevoir la vie et le mouvement alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère. Lors de sa venue au monde, l’air du monde agit sur lui avec une froideur à laquelle il n’est pas habitué, ce qui provoque l’éveil de la contraction.
Et après la première contraction, il doit s’étendre une fois de plus jusqu’à son ancienne mesure. Ces deux choses --- la contraction et l’expansion --- sont la première étape qui lui donne vie.
Cependant, parfois, en raison de la faiblesse à la naissance, le fœtus s’affaiblit et la contraction ne s’éveille pas en lui, car la réception du froid de l’air du monde est trop faible pour agir sur sa contraction. C’est ainsi qu’il naît mort-né, c’est-à-dire qu’il n’a toujours pas de place ni de raison de vivre --- qui commence par la contraction --- pour s’y revêtir.
Sans contraction interne, il n’y a pas d’expansion. Il en est ainsi parce qu’il ne s’étend en aucun cas au-delà de sa limite, s’il en est ainsi, il n’y a pas de mouvement. Et le signe d’une créature qui est prête pour la lumière de la vie est qu’elle a au moins la force de se contracter pour une raison quelconque. À ce moment-là vient la lumière de la vie engendrant l’expansion, et le premier mouvement de la vie se produit. Pour cette raison, le mouvement ne cessera pas d’exister et deviendra vivant et mobile.
Ce premier mouvement est appelé « une âme », c’est-à-dire le souffle de vie qui souffle dans ses narines, comme il est écrit, « et a insufflé dans ses narines le souffle de vie ».
Cependant, le minéral, le végétal et l’animal ne possèdent pas cette force de faire une contraction interne, pour quelque raison que ce soit. Et parce qu’il en est ainsi, il est impossible que la lumière de la vie s’en revêtisse et en cause l’expansion.
Il a donné une loi inflexible selon laquelle sans contraction et expansion, le récipient ne pourra pas s’étendre au-delà de ses limites. Pour cette raison, la sentence du minéral, végétal et animal est la mort éternelle.
Mais le Parlant est vraiment prêt à la vie. Cependant, il naît mort, comme on l’a dit ci-dessus, puisqu’il a besoin d’une raison et d’une cause qui agissent sur lui et, qui feront au moins la première contraction. Cela lui arrive par l’air frais qui lui vient de la Torah et des bonnes actions.
La qualité de la contraction
La contraction doit se faire par la force de la créature elle-même. On distingue deux types de contraction : 1) une contraction due à une cause externe, tel que le froid; 2) une contraction provenant de la construction du récipient lui-même.
1) Comme vous le voyez en tapotant et en bougeant le nourrisson pour qu’il se réveille, bien que chaque pression et chaque légère frappe provoque une contraction dans le corps du nourrisson, l’expansion revient. Elle ne revient pas à cause de la lumière de la vie, mais à cause de la structure du récipient lui-même, qui doit toujours maintenir ses limites exactes et sa fonction. Pour cette raison, lorsqu’un élément fait pression sur lui, le récipient a la force de revenir à sa place, par la force qui cause sa limite positive.
2) Mais si la contraction se produit de l’intérieur du récipient lui-même, et non d’une cause extérieure, alors il ne peut pas du tout retourner à sa limite précédente, car la contraction qui a eu lieu en lui venait de sa propre structure. Il lui est donc impossible de revenir à sa frontière d’origine.
Le Créateur est l’exception, ce qui signifie qu’une nouvelle lumière personnelle doit s’en revêtir, la ramener à sa fonction, où cette lumière est ajoutée à la lumière précédente, pour y être en permanence. C’est-à-dire que chaque fois qu’elle se contracte, la lumière revient et augmente sa taille précédente. Cette lumière est appelée « vie ».
Deux contractions: partielle et générale. En face d’elles, deux expansions
Le sang est l’âme. Il en est ainsi parce que la couleur rouge a besoin que la couleur blanche se connecte à elle, et alors cela s’appelle « sang ». Avant qu’elle ne s’y connecte éternellement, ce n’est pas considéré comme du sang parce qu’à ce moment-là il y a « couché » et « levée » en lui. Il en est ainsi parce que sa nature est O-Dem [deux mots en hébreu qui signifient « ou sang »] et qu’on y peint des levées intermittentes, qu’on appelle seulement «la couleur O-Dem », des mots « Garde le silence devant le Seigneur ». Pour cette raison, la couleur en tombe à nouveau et il devient blanc, incolore, ce qui signifie être couché par intermittence.
Et quand les deux se connectent, ils deviennent les tendons du sang de la vie.
Quand les deux deviennent des tendons du sang de la vie, quand il y a en eux des opposés, l’un devient l’âme vivante, ce qui signifie que le O est coupé de l’Odem [rouge], laissant le Dam [sang] en permanence. Et pourtant, « couché » et « levée » qui y étaient avant, se connectent maintenant, dans ce sang.
On distingue donc deux sortes de sang : le rouge et le blanc. C’est-à-dire que le même rouge et le même blanc qui fonctionnaient un à la fois auparavant se sont maintenant unis et ont fait ce sang, qui est appelé une « âme vivante ». Sachez que c’est le sens de la contraction partielle et de l’expansion partielle, que l’on appelle Néfesh [âme] et Rouakh [esprit].
Cependant, cette lumière, qui s’est étendue --- partiellement de l’âme --- est une lumière supérieure générale et merveilleuse. Pour cette raison, elle remplit et complète tout type de contraction inscrite dans cette structure.
Nous savons qu’il y avait déjà du blanc dans ce corps, dans la partie inapte à recevoir la couleur Odem [rouge], puisque .... du rouge, ont été volés et sont tombés quand ils se sont réunis en vain, etc. Pour cette raison, après que la lumière ait complété la première expansion de la lumière de l’âme vivante mentionnée ci-dessus, elle revient remplir cette vieille contraction qui a été faite en elle initialement. Sachez que cela s’appelle « l’expansion générale », ou « tendons du cerveau », qui s’étend de la matière rouge, dont la forme a été complètement effacée.
C’est le sens de ce qui est écrit : « Et insufflé dans ses narines » [en hébreu, il est écrit : « nez »], deux narines. La première narine est de couleur rouge-blanche. La deuxième narine est du blanc qui s’est complètement effacé. « Et l’homme devint une âme vivante », d’abord de la narine rouge-blanche, qui est le sang et la première expansion, mais finalement c’était l’âme de la vie parce qu’elle s’est étendue dans la seconde narine, du blanc effacé, qui est une âme et considéré comme GAR.
Vous devez également savoir que la première expansion des tendons du sang se rapporte au cerveau corporel et inférieur, appelé moelle, qui est là. ...agissant à son insu puisque l’état intermédiaire, de la première narine à la deuxième narine, est le temps de la croissance de... et alors la lumière agit alors à insu de l’homme, car il n’a pas encore atteint son âme.
Et la deuxième expansion dans les tendons de la moelle conservée pour elle comme la deuxième opposition, qui s’appelle la « deuxième narine », est la relation du cerveau supérieur : ... aux trois Mokhin qui agissent consciemment en lui. C’est ce qu’on appelle...
Opposition entre la tête et le corps
Il a été expliqué que dans les tendons de la moelle, le rouge est à droite. C’est la couleur et l’entité qui est formé sur ce papier. Le blanc est la gauche complète, car la deuxième narine en est effacée, et même la couleur en disparaît, de sorte que le rouge est l’entité et le blanc est l’absence.
A l’opposé, il y a les tendons de sang, puisque le rouge est la gauche, c’est-à-dire le O qui s’est connecté à l’avance, et comme « rivière et peut-être ». Inversement, bien que le blanc soit couché, cette image est à droite et debout. Pour cette raison, c’est une âme éternelle, qui n’a plus besoin de couleur. Et la couleur rouge qui reste et qui est inscrite à l’envers est maintenant mise à gauche, à Guevoura. Il est appelé Dam [sang] sans le O [d’Odem = rouge], de sorte que le blanc est à droite, dont on n’a pas besoin, et la couleur rouge n’y apparaîtra pas, et le rouge est considéré comme à gauche, seule Guevoura, qui est appelée « sang ».
Ici, il faut comprendre que le Reshimo [réminiscence] du rouge susmentionné dans la première narine --- et leurs tendons, qui sont montés à gauche, après la deuxième narine, considérée comme âme --- s’est effacée et disparaît définitivement de cette structure. Pour cette raison, la tête, le cerveau, est blanc sans absolument aucun rouge.
Ibour [fécondation]
Pendant la grossesse, le fœtus n’est qu’un végétal. Tous ses mouvements ne sont pas considérés comme des mouvements de vie, puisque les mouvements sont effectués par sa mère, dont le fœtus fait partie.
Son environnement est appelé « ventre », et la mère est la limite de l’environnement qui lui est donné, et il mange ce que sa mère mange, etc. Et la naissance commence par la tête.
L’essence de la vie
Connaître ce qui est en vie, c’est l’essence de soi. Le mouvement est défini par la contraction (voir ci-dessus) car aucune création ne peut sortir de sa limite même d’un fil de cheveux.
Cela s’étend de la tête, car là, l’attribution de cette force se restreint à un peu moins que sa limite, en ce qui concerne la question.
Sachez que tant qu’une autre force la contracte en dessous de sa mesure, cela ne transforme pas le minéral [l’inanimé] en animal. Il doit plutôt se contracter lui-même. Mais comment cela est-il possible alors qu’il est encore inanimé ? Cela nécessite une prière pour être récompensé de la force supérieure.
C’est ainsi que nous pouvons comprendre ce qui est caché sous la lumière environnante, et la signification de « car l’homme ne pourra Me voir et vivre », car les vivants peuvent bouger, et tant qu’ils ne peuvent toujours pas se contracter, ils ne sont pas vivants, mais inanimés. C’est le sens de « La mort des justes est d’un baiser », ce qui signifie qu’ils perdent la force de contraction.
1927 Londres
Mon cher élève et âme sœur, et à tous les amis, que le Seigneur soit avec vous.
J’ai reçu toutes tes lettres, et puissent-elles plaire au Maître du monde. Toutefois, « Connais le Dieu de ton père et sers-Le ». Connaître, c’est être conscient, car une âme sans connaissance n’est pas bonne. Cela signifie que, si quelqu’un aspire et désire ardemment Le servir même s’il a une âme, ce n’est pas bien.
Bien qu’il ait une âme, il n’est pas prêt à Le connaître, et tant que « l’esprit » d’en haut n’est pas sur lui, il doit prêter attention et écouter les paroles des sages, et y croire entièrement.
Il est écrit: « La bonté et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie ». Le Baal Shem Tov l’interprète comme « Le Seigneur est ton ombre », comme l’ombre qui suit les mouvements de l’homme, ses directions sont comme celles de l’homme, et ainsi en est-t-il pour tout homme par rapport au Créateur. Cela signifie que lorsque de l’amour s’éveillera pour le Créateur, il comprendra qu’un fort engouement s’est réveillé chez le Créateur à son égard, etc. Tel est le sens des paroles de rabbi Akiva : « Heureux es-tu Israël, devant qui tu te purifies, et qui te purifie. »
Ainsi, lorsqu’une personne commence à s’approcher, on lui donne une âme qui est comme un cercle. Cela signifie que le Créateur s’éveille à son égard. À tout moment, il existe une opportunité d’adhérer à quelqu’un avec un grand désir. C’est ce que le poète écrit : « Oui, la bonté et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie », car le roi David est l’âme collective de tout Israël. Par conséquent, il aspirait toujours ardemment, désirait ardemment et voulait ardemment une véritable adhésion à Lui.
Cependant il faut savoir dans notre âme, que le Créateur nous poursuit autant qu’on poursuit le Créateur. Il ne faut jamais l’oublier, Dieu nous en préserve, même quand la nostalgie est plus grande. En se souvenant qu’il manque au Créateur et qu’Il poursuit l’homme pour adhérer à lui aussi intensément qu’Il le désire, les forces de l’homme augmentent pendant qu’il avance, avec un grande envie et nostalgie, dans un accouplement sans fin, la perfection complète de l’âme, jusqu’à être récompensé de la repentance par amour, ce qui signifie le retour du Vav au Hey, ce qui est l’union du Créateur à la Divinité.
Cependant, une âme sans compréhension ni connaissance de Son maître est en grand déclin après que la nostalgie eut augmenté dans une certaine mesure. Il en est ainsi parce qu’il lui semble que le Créateur ne l’aime plus, Dieu nous en préserve ! Malheur à cette honte et à cette disgrâce. Non seulement ne parvenons-nous pas à combler notre désir d’être rempli d’un amour éternel, mais nous sommes même comme « le détracteur qui se sépare du champion », Dieu nous en préserve, puisqu’il nous semble que c’est seulement nous qui voulons et désirons ardemment le Créateur. Nous ne croyons pas ce que disent nos sages, à savoir qu’exactement dans la même mesure, le Créateur Lui aussi nous désire et nous veut.
Que devons-nous faire pour aider ceux dont le cœur n’a pas accepté la foi en les sages? « De ma chair je verrai Dieu », Je vous ai déjà prouvé à plusieurs reprises que les comportements de ce monde sont des Otiot [lettres] que l’homme doit copier à leur vraie place dans la spiritualité, car la spiritualité n’a pas de lettres.
Cependant, à cause de la brisure des récipients, toutes les lettres se sont détachées en raison des conduites corporelles et des personnes. Quand l’homme se complète et parvient à la racine de son âme, il doit les recueillir de lui-même, une par une, et les ramener à leur racine, à la sainteté. C’est le sens de « se juger soi-même et le monde entier favorablement. »
La question de l’union du Créateur et de la Divinité que l’on provoque en atteignant la bonne mesure de désir ardent et d’aspiration, ressemble exactement à l’accouplement des inférieurs, qui s’appliquent à la naissance d’un corps matériel. Elle s’étend aussi nécessairement de cause à effet, c’est-à-dire par le durcissement, qui est une certaine mesure d’envie et de nostalgie, appelée dureté dans la langue matérielle. Ensuite, sa semence sera aussi bénie, car elle atteint comme une flèche Néfesh [âme], Shana [année] et Olam [monde]. C’est le sens de « comment la repentance existe-t-elle? » « Au même endroit, au même moment, et avec la même femme », puisque le Hey inférieur se compose de Néfesh, de Shana et d’Olam.
Néfesh est la mesure d’envie ardente et de nostalgie. Shana est le temps des préliminaires, car le rapport sexuel complet porte une mesure complète pour restaurer la gloire passée, c’est-à-dire comme lorsque tous deux adhéraient à leur racine avant d’être séparés dans le monde corporel. Cependant, on ne peut être prêt pour ce sublime accouplement, appelé l’union sexuelle complète, en une fois, mais plutôt « oui, la bonté et la grâce m’accompagneront ».
C’est pourquoi il y a des préliminaires qui sont le début du rapport sexuel, c’est le sens de « il est juste mais il se sent mal », car le Créateur ne veut pas de son adhésion, et il ne goûte donc pas à l’amour par nostalgie ni désir qui auraient besoin « de la même chose » et « du même lieu ». Ainsi, on se trouve dans un état de souffrance, qui est Néga [affliction] ; qui s’adoucira en Oneg [délice].
Néanmoins, « Le temps fera ce que l’esprit ne fait pas ». Le Créateur compte tous les préliminaires et les recueille dans une mesure complète, qui est la mesure de dureté pour le jour prévu. C’est ce que le poète veut dire par « Réveille-toi et sonne pour couper à tout cri ». Le « son », c’est l’orgasme, comme on dit: « coincé avec la femme de son frère », [son et coincé s’écrivent avec les même lettres en hébreu] qui est l’accouplement du Créateur avec la Divinité de haut en bas, avant que l’âme ne se revête de l’incarnation de ce monde.
Après cela, quand une personne se prépare à retourner à sa racine, elle ne fera pas un accouplement complet en une fois, mais réalisera des préliminaires, qui sont le degré de Néfesh, au moyen de cycles, pourchassant la Divinité de toutes ses forces, en frémissant et transpirant, jusqu’à ce qu’elle encercle cette extrémité toute la journée et toute la nuit, incessamment, comme cela est écrit dans les livres, c’est-à-dire par cycles.
Tant que son âme n’est pas parfaite aux degrés de Néfesh, l’homme s’approchera toujours plus près, et ainsi sa nostalgie et sa tristesse augmenteront. Il en est ainsi parce qu’une puissante passion insatisfaite laisse derrière elle une grande tristesse, selon l’ampleur de la passion.
C’est le sens de « sonnerie » [du Shofar, la corne de bélier]. Le poète nous enseigne et dit: « Éveillez », ce qui signifie que nous provoquons les préliminaires chez la Divinité. Le « son », c’est parce que nous provoquons une grande tristesse, comme nulle d’autre, ce qui est le sens de « il gémissait et gémissait », car « Que dit la Divinité quand l’homme regrette, etc. » Pourquoi fais-tu cela ? C’est pour « couper court à tout cri. »
Cela veut dire: « La justice du juste ne le sauvera pas le jour de son crime ». Pour celui qui connaît tous les mystères, la mesure du désir dans son cœur est connue pour se rapprocher du Créateur, et elle peut encore être interrompue ; Espérons que non ! Ainsi, le Créateur augmente Ses préliminaires, c’est-à-dire le début des relations sexuelles, car si l’homme écoute Sa voix, comme dans « le Seigneur est ton ombre », il ne tombe pas ni ne chute à cause de la souffrance croissante des préliminaires. Il en est ainsi parce qu’il voit et entend que la Divinité souffre aussi comme lui à cause d’une envie grandissante. Ainsi, les envies d’une personne s’intensifient de plus en plus à chaque fois, jusqu’à ce que son point dans le cœur atteigne un désir complet, un nœud solide qui ne casse pas.
Rabbi Shimon Bar-Yohaï a dit dans l’Idra: « je suis à mon bien-aimé et sur moi est Son désir. Tous les jours, où j’étais lié à ce monde, je l’étais par un nœud relié au Créateur, et de ce fait, maintenant Son désir est sur moi, etc. » Cela signifie « jusqu’à ce que celui qui connaît tous les mystères témoigne qu’il ne retournera plus à sa bêtise ». C’est ainsi qu’il est récompensé de ramener le Hey au Vav pour l’éternité, ce qui signifie l’union sexuelle complète et la restauration de la gloire passée, qui est le sens de la « grande sonnerie ».
Tout cela par la puissance et la vertu des sonneries, car elles ont coupé court à tout cri, et il ne reviendra pas à la bêtise. Alors il est récompensé de la conscience complète dans un accouplement sans fin, appelé « la connaissance ». De plus, il comprend que toutes les fois où il a eu des difficultés, ce n’était que « pour connaître ». C’est le sens de « au même moment », signifiant « connu de celui qui connaît les mystères », que ces périodes ont créé ce pouvoir en lui, de rester dans sa justice pour toujours.
« Au même endroit », c’est la restauration de la gloire passée, comme elle l’était avant sa diminution, comme vous l’avez entendu de moi à plusieurs reprises ; que le Créateur ne fait rien de nouveau à la réparation finale, comme le pensent les imbéciles. Mais c’est plutôt « Et vous mangerez une récolte passée », c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il dise : « Je veux. »
« Avec la même femme » car « la grâce est trompeuse et la beauté est vaine; mais une femme qui craint le Seigneur, sera louée ». Cela signifie que, pendant la préparation, la beauté et la grâce apparaissent comme l’essence de la perfection que l’on veut et désire ardemment. Cependant, au moment de la correction, quand « la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur », alors « je verrai un monde à l’envers », car seules la peur et la nostalgie sont l’essence de la perfection désirée. On sent alors que, pendant le temps de la préparation, on se mentait. C’est le sens de « un juste pour qui tout va bien », signifiant l’union sexuelle complète pour celui qui est récompensé de la grande sonnerie. C’est le juste complet.
Faites lire ces paroles à tous les amis, et je vous bénirai en écrivant et en signant dans les livres des justes.
Yéhouda Leib
J’ai de nombreux soucis, et je ne peux pas vous faire savoir combien vous me manquez, mais je suis très certain que la rédemption est proche. Ne me privez pas de vos lettres, au moins une lettre par semaine. Croyez-moi, alors que vous serez en train de m’écrire, vous obtiendrez immédiatement votre réponse.
Je n’ai pas de nouvelles de notre ami... n’a-t-il pas besoin de Le craindre? Ça aussi, il aurait dû me le dire. Ne rien entendre de lui ni de sa famille me manque.
Que tout se passe pour le mieux, et, si Dieu le veut, nous aurons l’opportunité de parler plus amplement de bonnes choses.
Yéhouda
1932 Jérusalem
Au saint rabbin dont la lumière brillera éternellement....
... La question était: Qu’est-ce que suggère « Haman de la Torah, d’où ça? », d’après le verset « As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai ordonné de ne pas manger? » Il a dit que la question était : « Où trouvons-nous dans la Torah que le Créateur a fait venir un messager pour ramener une personne vers le bien contre sa volonté, comme ce fut le cas avec Haman? », comme il est écrit: « Je placerai sur vous un roi comme Haman, et vous reviendrez vers le bien contre votre gré. »
C’est ce que nos sages ont montré dans le verset : « As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai ordonné », etc., car alors le mauvais penchant – l’ange de la mort – a été créé, forçant l’homme à s’engager dans la Torah, comme il est écrit : « J’ai créé le mauvais penchant, j’ai créé pour lui la Torah comme une épice. » Si l’homme ne s’engage pas dans la Torah, le mauvais penchant le mettra à mort.
Il s’avère que la révélation du péché de l’arbre de la connaissance qui fait mourir –expliqué dans les mots, « de l’arbre », etc. – est le messager qui oblige une personne à revenir vers le bien contre son gré. C’est comme : « Je placerai sur vous un roi comme Haman, et vous reviendrez vers le bien contre votre gré. »
S’il n’avait pas été pris au piège dans le filet du serpent et s’il n’avait pas attendu le shabbat et mangé de l’arbre de vie avant de manger de l’arbre de la connaissance, il aurait été récompensé du Tikoun [correction] du mauvais penchant, qui est une épice pour la Torah. Il n’aurait pas eu besoin d’un messager contraignant comme Haman, comme dans : « J’ai créé le mauvais penchant, j’ai créé pour lui la Torah comme une épice. » Au contraire, le mauvais penchant serait devenu une épice pour la Torah, et maintenant qu’il a péché, il a besoin d’un messager astreignant.
J’y ai ajouté, selon une source plus élevée, qu’il y a dans la sainteté du shabbat, que le mauvais penchant devenant une épice pour la Torah est le repas du vendredi soir. C’est ce qui est sous-entendu dans les cantiques du ARI. « Entrer par les portes du champ de pommes », comme dans « Voici la porte du Seigneur », et comme il est expliqué dans le reste de ces cantiques.
Le jour du shabbat, au repas du saint Atik, il est possible de recevoir de l’endroit le plus élevé, car ici la Torah n’a besoin d’aucune épice, c’est-à-dire selon « La Torah et le Créateur sont un », en montant dans le monde d’Atsilout, où il est dit : « Tu ne prends pas plaisir au mal ». Il s’avère donc que si Adam HaRishon avait attendu le shabbat pour son Zivoug [accouplement], il aurait été récompensé du merveilleux degré ; « La Torah et le Créateur sont un », car à l’époque d’Adam HaRishon, les mondes étaient très élevés, comme le dit l’article de Rashbi, Kedoshim [saints].
En effet, même après le péché, il aurait pu s’élever jusqu’ à Atsilout, par l’ascension du shabbat, et non en descendre. C’est le sens de « De peur qu’il n’étende sa main et ne prenne de l’arbre de vie, qu’il mange et vive éternellement. » C’était sous la forme de « La Torah et le Créateur sont un ». Mais le Créateur l’a chassé de là, comme il est écrit: « Et Il a chassé Adam. » Nous devrions nous demander : « En quoi cela intéresse le Créateur s’il mange de l’arbre de vie et vive éternellement? »
La réponse est que toute la merveilleuse Kedousha [sainteté] de « la Torah et le Créateur sont un » qui a été révélée le jour du shabbat, n’est qu’un emprunt. Le shabbat est un éveil d’en haut, sans éveil d’en bas. Cependant la Torah n’est complétée que par un éveil d’en bas, en observant la Torah et les Mitsvot. Nous devrions donc nous demander pourquoi il a été récompensé de la complétude du Créateur si la Torah était encore incomplète ?
C’est ce que nos sages ont répondu au sujet de ce que le Créateur a dit : « Ils M’ont emprunté et Je collecte. » C’est-à-dire, « Je peux leur prêter l’intégralité de la Torah jusqu’à ce qu’elle soit complète, jusqu’à ce qu’elle soit suffisante pour que ‘ La Torah et le Créateur soient un’ parce que ‘Je collecte’ ». Cela signifie que, je n’ai pas du tout peur de « Prêter au méchant et qu’il ne paie pas », car Je peux placer sur vous un roi comme Haman, et vous reviendrez vers le bien contre votre gré et observerez la Torah par amour.
« Tout ce qui est destiné à être perçu est considéré collecté. » C’est pourquoi, Je vous prête le jour du shabbat, selon ce qui est écrit: « et un juste pardonne et donne. » C’est pourquoi le Créateur ne voulait pas qu’il « tende la main et prenne de l’arbre de vie », car alors Adam HaRishon n’aurait pas payé ni révélé la Torah comme un éveil d’en bas, et elle serait restée un prêt.
Cela l’aurait rendue sans fondement, parce qu’une Torah incomplète ne mérite pas d’être « La Torah et le Créateur sont un ». Cependant, le Créateur considère le prêt comme s’il avait déjà été remboursé, puisqu’Il peut le contraindre, et « tout ce qui est destiné à être perçu est considéré collecté ». C’est pourquoi, Il l’a vraiment forcé : « Et Il chassa Adam », pour rembourser le prêt.
En vérité, l’expulsion vient aussi d’avoir mangé de l’arbre de la connaissance, et c’est le sens de ce que nos sages ont dit à propos du verset : « La diffamation est terrible pour les gens. » Le péché de l’arbre de la connaissance est venu à lui par diffamation. Avec ce qui précède, nous comprenons que c’est pour le forcer à payer son emprunt.
Par ces mots, nous comprenons aussi ses saintes paroles quand il a suggéré qu’Haman vient de la Torah, puisque l’arbre de la connaissance est « Je placerai sur vous un roi comme Haman, etc. » Tout comme Haman a voulu détruire, tuer et anéantir tous les Juifs, toutes les femmes et tous les enfants en un seul jour, de même l’arbre de la connaissance, « le jour où tu en mangeras, tu mourras sûrement. »
Tout comme Il les a forcés à se repentir par amour par peur de la mort en raison du décret d’Haman, de même la révélation du péché de l’arbre de la connaissance, expliquée dans le verset : « As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai ordonné... », etc.
Il forcera l’homme à se repentir par amour, comme « j’ai créé le mauvais penchant et j’ai créé la Torah comme une épice ». Il en est ainsi parce que s’il ne s’engage pas dans la Torah, il mourra rapidement à cause du serpent.
Que le Créateur nous aide à payer ce que nous avons emprunté, pour obtenir la rédemption complète.
1932, Jérusalem
A l’étudiant célèbre et pieux... que sa bougie brûle.
J’ai reçu ta lettre, et au lieu d’être désolé de ce qui ne manque pas, tu devrais te préoccuper de ce qui manque. C’est la règle: Tout ce qui dépend du Créateur existe en grande abondance, mais les récipients de réception ne peuvent être impressionnés que par les inférieurs, puisque c’est leur effort dans la Kedousha et la pureté qu’Il veut et qu’Il attend. Il se soucie de cela, comment faire plus d’efforts. Celui qui ajoute à cela et s’inquiète inutilement ne fait que soustraire. Non seulement c’est inutile, mais c’est aussi néfaste.
En ce qui concerne la question de l’ami que tu poses, je n’ai pas d’objection pour le moment, et « Quiconque est prudent agit en connaissance de cause. » En ce qui concerne les autres questions auxquelles tu souhaites obtenir des réponses, j’en donnerai une pour toutes.
Il n’y a pas de situation plus heureuse au monde pour l’homme que lorsqu’il est désespéré de ses propres forces. Autrement dit, il a déjà fait des efforts et tout ce qu’il pouvait imaginer, mais n’a pas trouvé de remède. C’est alors qu’il mérite de prier de tout son cœur pour recevoir Son aide parce qu’il sait avec certitude que son propre travail ne l’aidera pas.
Tant qu’il sentira qu’il a une force de travail, sa prière ne sera pas parfaite parce que le mauvais penchant le devance et lui dit: « D’abord, tu dois faire ce que tu peux, et ensuite tu seras digne du Créateur. »
Il a été dit: « Le Seigneur est haut et Il verra celui qui est humble. » Après qu’une personne a travaillé dans toutes sortes de travaux, et se désespère, elle arrive à la véritable bassesse, sachant qu’elle est la plus basse de tous les êtres humains, et qu’il n’y a rien de bon dans son corps. À ce moment-là, sa prière est parfaite et elle est exaucée par Sa main généreuse.
Le verset dit à ce sujet : « Les enfants d’Israël gémissaient à cause du travail... et leur appel est monté. » C’est parce qu’à ce moment-là, tout Israël avait atteint le désespoir « à cause du travail. » C’est comme celui qui pompe dans un seau percé. Il pompe toute la journée mais n’a pas une goutte d’eau pour étancher sa soif. Il en était de même pour les enfants d’Israël en Égypte : tout ce qu’ils bâtissaient était aussitôt englouti dans le sol, comme nos sages l’ont dit.
De même, celui qui n’a pas été récompensé de Son amour, tout ce qu’il a fait dans son travail de purification de l’âme la veille se retrouve entièrement brûlé le lendemain. Et chaque jour et chaque instant, il doit recommencer comme s’il n’avait rien fait de sa journée.
Alors, « Les enfants d’Israël gémissaient à cause du travail », car ils ont vu qu’ils ne seraient jamais capables de produire quoi que ce soit par leur propre travail. C’est pourquoi leur gémissement et leur prière étaient entiers, comme ils devraient l’être, et c’est pourquoi « leur appel est monté », puisque le Créateur entend la prière, et n’attend qu’une prière entière.
Il s’avère de ce qui précède que tout, petit ou grand, n’est obtenu que par la prière. Tous nos efforts et notre travail que nous devons faire ne font que révéler la faiblesse de nos forces et notre bassesse - que nous ne sommes capables de rien par nous-mêmes - pour que nous puissions alors déverser devant Lui une prière entière.
Nous pourrions nous demander : « S’il en est ainsi, je décide à l’avance que je ne mérite rien, et pourquoi faire tout le travail et l’effort? » Cependant, c’est une loi naturelle « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », et avant qu’une personne n’essaie de faire effectivement tout ce qu’elle peut, elle est totalement incapable d’arriver à la vraie bassesse, dans sa vraie mesure, comme nous l’avons mentionné ci-dessus.
C’est pourquoi nous devons travailler beaucoup dans la Kedousha [sainteté] et la pureté, comme il est écrit, « Tout ce que ta main trouve la force de faire, fais-le », et comprend ceci parce que c’est vrai et profond.
Je ne t’ai pas révélé cette vérité pour que tu baisses les bras ou que tu désespères, Dieu nous en préserve, de la miséricorde. Et même si tu ne vois rien, c’est parce même quand la mesure du travail est terminée, c’est le temps de la prière. Mais jusque-là, crois en nos sages: « Je n’ai pas fait d’effort et j’ai trouvé, n’y crois pas. »
Quand la mesure sera complète, ta prière sera entière, et le Créateur t’exaucera généreusement, comme nos sages nous l’ont dit: « J’ai fait des efforts et j’ai trouvé, crois-le », car l’homme est incapable de prier avant cela, et le Créateur entend une prière.
Yéhouda Leib
1926
Cher…
... Avec tout ceci, je t’écris à propos du pilier du milieu dans le travail du Créateur, afin que ce soit toujours ton objectif entre la droite et la gauche. C’est parce qu’il y a celui qui marche, qui est pire que celui qui reste assis sans rien faire. C’est lui qui dévie de la route, car le chemin de la vérité est une ligne très mince sur laquelle l’homme marche jusqu’à ce qu’il arrive au palais du roi.
Celui qui commence à emprunter la ligne doit faire très attention à ne pas en dévier à droite ou à gauche, ne serait-ce que d’un millimètre, parce que si au début l’écart est minuscule, même s’il continue vraiment tout droit, en aucun cas, il n’arrivera au palais du roi, car il ne marche pas sur la vraie ligne, comme il se doit, et c’est un exemple véridique.
Je vais t’expliquer le sens du pilier du milieu, qui signifie « La Torah, le Créateur, et Israël sont un ». Le but de l’âme quand elle s’incarne dans un corps est de retourner à sa racine et d’adhérer à Lui alors qu’elle est encore vêtue du corps, comme il est écrit : « Aimez le Seigneur votre Dieu, marchez dans toutes Ses voies, observez Ses commandements, et adhérez à Lui ». Tu vois que le sujet finit avec « adhérez à Lui », c’est-à-dire comme avant s’être revêtue d’un corps.
Cependant, une grande préparation est nécessaire -- c’est-à-dire qu’il faut marcher sur toutes Ses voies. Et qui connaît les voies du Créateur? Cependant, c’est le sens de la « Torah, qui a 613 voies » : Celui qui les emprunte sera finalement purifié jusqu’à ce que son corps ne soit plus un mur d’acier entre lui et son Créateur, comme il est écrit : « Et j’enlèverai le cœur de pierre de votre chair », alors il adhérera à son Créateur vraiment comme il était avant le revêtement de l’âme dans le corps.
Il s’avère qu’il y a trois aspects : 1. Israël, est celui qui s’efforce de retourner à sa racine ; 2. Le Créateur, qui est la racine à laquelle il aspire ardemment ; 3. Les 613 voies de la Torah, par lesquelles il purifie son âme et son corps. C’est l’épice, comme il est écrit : « J’ai créé le mauvais penchant, j’ai créé pour lui la Torah comme une épice. »
Cependant, en vérité, ces trois-là ne sont qu’un. En fin de compte, tout serviteur du Créateur les atteint comme un, seul et unique. Ils semblent être divisés en trois parce que l’homme n’a pas terminé le travail du Créateur.
Je vais te l’expliquer : tu verras un peu, mais pas tout, sauf quand Il te délivrera. Nous savons que l’âme est une partie de Dieu en haut. Avant de venir dans un corps, elle était collée, comme une branche à la racine. Nous voyons au début de l’Arbre de Vie, qu’Il avait créé les mondes parce qu’Il voulait dévoiler Ses Noms : « Miséricordieux » et « Clément », etc. S’il n’y avait pas de créatures, de qui aurions-nous eu pitié, etc.? Ces paroles sont en effet très profondes.
Néanmoins, autant que ma plume le permette « Toute la Torah n’est que les noms du Créateur », comme ont dit les sages et que l’atteinte signifie que « tout ce que nous n’atteignons pas, nous ne le nommons pas. »
Il est écrit dans les livres que tous ces noms sont la récompense des âmes, obligées de venir dans un corps, car c’est précisément par le corps qu’elles peuvent atteindre les noms du Créateur. Son niveau est en fonction de son atteinte.
Il y a une règle fixe : La vie de toute chose spirituelle dépend de sa connaissance. Un animal terrestre se ressent parce qu’il est doté d’intelligence et de matière.
Il s’avère qu’une sensation spirituelle est une certaine connaissance, et son niveau spirituel est mesuré par l’importance de la connaissance, comme il est écrit : « un homme est loué selon son intelligence », mais l’animal sait, mais ne sent pas du tout. Réfléchissez bien à cela.
Comprends la récompense des âmes : Avant qu’une âme vienne dans le corps, elle n’est qu’un minuscule point, même si elle est attachée à la racine comme une branche à un arbre. Ce point est appelé la racine de l’âme et de son monde. Si elle n’était venue en ce monde dans un corps, elle n’aurait eu que son propre monde, c’est-à-dire sa propre part dans la racine.
Cependant, plus elle est récompensée de marcher sur tous les chemins du Créateur, qui sont les 613 voies de la Torah qui redeviennent vraiment les noms du Créateur, plus son niveau grandit, selon ces noms qu’elle a atteints. C’est le sens de « le Créateur donnera à chaque juste 310 mondes. »
Interprétation : L’âme se compose de deux justes : le Juste Supérieur, et le Juste inférieur, car le corps est divisé du Tabour (nombril) vers le haut et du Tabour vers le bas. Elle est ainsi récompensée de la Torah écrite et de la Torah orale, qui sont deux fois 310, soit 620 en gématrie. Ce sont le 613 Mitsvot [commandements] de la Torah et les sept Mitsvot de Rabanan (des grands rabbins).
Il est écrit dans l’Arbre de Vie que « les mondes n’ont été créés que pour révéler les noms du Créateur ». Ainsi, vous voyez que puisque l’âme est descendue pour se revêtir dans cette substance sale, elle ne pouvait plus revenir ni se rattacher à sa racine, à son propre monde, comme elle était à sa racine avant qu’elle ne vienne en ce monde. Au contraire, elle doit augmenter son niveau 620 fois plus que ce qu’elle était auparavant dans la racine. C’est le sens de toute la perfection, de toutes les NRNHY jusqu’à Yékhida, et donc Yékhida s’appelle Kéter, qui suggère le chiffre 620.
Ainsi, tu vois que la signification des 620 noms, soit les 613 Mitsvot de la Torah et les sept Mitsvot de Rabanan, sont en fait les cinq Béhinot [discernements/aspects] de l’âme, ce qui signifie NRNHY. C’est parce que les récipients de NRNHY viennent des 620 dites Mitsvot, et les lumières de NRNHY sont la lumière même de la Torah dans chaque Mitsva. Il s’avère que la Torah et l’âme ne font qu’un.
Cependant, le Créateur est la lumière d’Ein Sof, revêtue de la lumière de la Torah, qui est dans les 620 Mitsvot ci-dessus. Comprend bien cela, car c’est là le sens des mots des sages : « toute la Torah est les noms du Créateur », c’est-à-dire que le Créateur est le tout, et que les 620 noms sont des éléments et des parties. Ces éléments suivent les degrés et les étapes de l’âme qui n’acquiert pas sa lumière en une fois, mais progressivement, l’une après l’autre.
De tout ce qui précède, tu vois que l’âme est destinée à acquérir les 620 Noms sacrés, tout son niveau, soit 620 plus qu’avant sa venue. Son niveau apparaît dans les 620 Mitsvot où la lumière de la Torah est revêtue, et le Créateur dans la lumière générale de la Torah. Tu comprends donc que « la Torah, le Créateur et Israël » ne sont qu’un.
Lis attentivement ces mots, car ils n’exigent qu’une simple explication. C’est à propos de cela qu’ils ont dit : « Je n’expliquerai pas ce qui est littéral », et sois heureux si tu comprends ce qui est sous tes yeux.
Revenons à notre sujet, qu’avant la complétude du travail du Créateur, la Torah, le Créateur et Israël apparaissent comme trois discernements. Parfois, on veut compléter son âme et la ramener à sa racine, qui est considérée comme Israël. Parfois, on veut comprendre les voies du Créateur et les secrets de la Torah, « car celui qui ne connaît pas les commandements de Son maître, comment le servira-t-Il ? » C’est la Torah.
Parfois, on désire atteindre le Créateur, c’est-à-dire adhérer à Lui avec une parfaite connaissance. On aspire essentiellement qu’à cela mais on ne regrette pas de ne pas atteindre les secrets de la Torah ni de ramener son âme à sa racine, comme elle l’était avant de se revêtir dans un corps.
C’est pourquoi celui qui marche sur le vrai chemin de préparation au service du Créateur doit toujours se demander s’il aspire aux trois discernements ci-dessus de la même façon, car la fin de l’acte est égale à son commencement. Si on désire l’un d’entre eux plus que le second ou le troisième, alors on dévie du chemin de la vérité, et comprends-moi bien.
Ainsi, tu ferais mieux de t’accrocher au but de désirer ardemment le commandement du Maître car « Celui qui ne connaît pas les voies de Son maître et les commandements de son maître, qui sont les secrets de la Torah, comment le servira-t-il ? » Des trois, c’est lui qui garantit le mieux la ligne médiane.
C’est le sens de « Faites-moi une ouverture de repentance de la taille du chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai des portes pour que des charrettes et des wagons y entrent ». Cela signifie que la porte n’est pas pour entrer et sortir, mais pour insérer le fil pour coudre et travailler.
De même, ne désire que le commandement du Maitre, de travailler, et alors Je vous ouvrirai une porte telle une porte d’entrée d’une grande salle. C’est la signification du Nom explicite dans le verset « mais [écrit comme grande salle en hébreu] je suis vivant, et la gloire du Seigneur remplira toute la terre. »
1925, Varsovie (Pologne)
Aux étudiants du séminaire, que le Seigneur soit avec eux :
... Je regrette terriblement la dispersion des organes, que des circonstances extérieures ont empêchés de se joindre à vous. Que le Créateur leur donne la force pour qu’ils puissent se joindre à nous, et le Créateur sera avec eux.
Je comprends que vous ne vous engagez pas tellement dans l’union de l’esprit et du cœur comme je le voudrais. Cependant, faites ce que vous pouvez et le salut du Seigneur arrive en un clin d’œil. La chose la plus importante pour vous aujourd’hui est l’unité des amis. Exercez-vous en cela de plus en plus, car elle peut compenser tous les défauts.
Il est dit : « Un étudiant exilé, son Rav [professeur] est exilé avec lui ». Cela a déconcerté nos sages, car comment se peut-il que des accusations existent dans la Torah et le travail de l’étudiant au point de l’expulser du domaine du Créateur, surtout une fois qu’il s’est attaché à un vrai professeur ? Ils ont expliqué que lorsque l’étudiant descend, il lui semble que son professeur descende aussi avec lui. Et puisque c’est le cas, il en est vraiment ainsi, ce qui signifie qu’il ne peut apprécier son Rav que tel que son cœur le suppose. Par conséquent, tout ce qu’il a, c’est un Rav méprisé et inférieur, selon son appréciation. Ainsi, son Rav est exilé avec lui.
L’exil et l’esclavage en Égypte commencent par ces mots : « Et un nouveau roi se leva en Égypte, qui ne connaissait pas Joseph ». C’est-à-dire qu’une nouvelle domination est apparue dans l’esprit de tous et chacun, une nouvelle domination en eux, puisqu’ils sont tombés de leur degré précédent. Nous avons dit que « un étudiant exilé, son Rav [professeur] est exilé avec lui », au point, qu’ils ne connaissaient pas Joseph. En d’autres termes, ils l’ont atteint d’après ce qu’ils ont supposé dans leur cœur.
Par conséquent, ils ont dépeint l’image de Joseph tel qu’ils étaient eux-mêmes. C’est pourquoi, « ils ne connaissaient pas Joseph » et l’esclavage a commencé. Sinon, les justes les auraient certainement protégé et ils ne se seraient pas du tout dépeint l’exil et l’esclavage.
Leur asservissement à « Homère [mortier/matière] et Levenim » [briques, ainsi que blanc] est expliqué : le mortier est l’infraction du Hamor [âne] par lequel on est condamné pour la pensée. Les briques [blanc] sont la repentance, lorsqu’ils ont été récompensés des clémences supérieures et qu’ils ont obtenu temporairement la lumière supérieure de la foi des patriarches, et ont été blanchis de leurs infractions. Mais pas pour toujours, et ils se sont réincarnés et sont venus à tous les travaux du champ, c’est-à-dire continuer le dur labeur qui s’applique à tout le reste des Mitsvot [commandements].
Nos sages ont dit : « Les intermédiaires, les deux sont jugés. » C’est pourquoi cette Klipa [écorce] est appelée Pharaon, avec les lettres Pé-Hey Reish-Ayin formant les mots Pé Ra [mauvaise bouche]. C’est-à-dire que Malkhout dans Mochin est appelée Pé [bouche], ce qui signifie que c’est une sentence et un consentement à ne pas briser Sa parole, et tout ce qui sort de Sa bouche sera fait.
Lors de l’exil d’Egypte, la domination était celle de la « mauvaise bouche » susmentionnée, et ils sont retournés vers le mal. Ainsi, bien qu’ils aient été récompensés d’une illumination supérieure des neuf premières, elle ne pouvait pas être absorbée dans le Gouf [corps] à cause de la « mauvaise bouche », le contraire de « Pé de Kedousha [sainteté] ». C’est-à-dire que la nuque bloquait l’abondance qui descend de Rosh [tête] et tétait et aspirait toute l’abondance qui commençait à descendre pour Israël. C’est le sens « d’aucun esclave n’a pu s’échapper d’Egypte », parce que Pharaon a mis un grand sortilège aux portes d’Egypte, comme nos sages l’ont dit.
C’est ainsi que nous comprenons le verset : « Et Je sais que le roi d’Égypte ne vous laissera pas partir si ce n’est par une main puissante ». Par l’intermédiaire de Moïse, Son serviteur, le Créateur a annoncé qu’aucune main puissante ni forces dans le monde n’aiderait cette mauvaise Klipa, parce qu’elle ne se soumet qu’au Créateur. C’est la signification de « Moi et non un messager », et de « Et J’étendrai Ma main, et frapperai l’Egypte .... Et Je ferai trouver grâce à ce peuple aux yeux des Égyptiens... ».
Nous allons maintenant interpréter l’annonce de la rédemption et de la mission de Moïse. Il est écrit : « Moïse répondit et dit: ‘Mais ils ne me croiront pas’... car ils diront: ‘Le Seigneur ne t’est pas apparu’ ».
Interprétation : Parce que la bouche de Kedousha était en exil, comme dans « car j’ai la bouche lourde et la langue lourde ». C’est pourquoi Moïse, le fidèle berger, répond au Créateur: « Mais ils ne me croiront pas ». Même si j’attache Israël à moi et que je fais descendre quelque don à eux, la Klipa de Pharaon l’aspire et le leur vole. Et bien qu’ils soient attachés à moi, ils ne m’écouteront toujours pas. C’est-à-dire que, tant que la Klipa de Pharaon domine, et qu’une bouche et une parole sont en exil, s’ils avaient néanmoins cru en le fidèle berger comme il le fallait, les enfants d’Israël auraient pu écouter la voix de Moïse, qui est au-dessus de la bouche et de la parole. S’ils s’étaient fortifiés en cela, ils auraient certainement été sauvés de la Klipa de Pharaon.
C’est ce dont Moïse, le fidèle berger, s’est plaint au Créateur : « Ils diront: Le Seigneur ne t’est pas apparu », comme expliqué ci-dessus, « Et un nouveau roi s’est levé en Egypte, qui ne connaissait pas Joseph ».
Lors de leur descente dans la « matière » [également mortier], ils nieront aussi la grandeur de Moïse, le fidèle berger, alors comment Moïse aurait-il pu les racheter de cette maléfique et puissante Klipa ?
C’est pourquoi le Créateur a remis à Moïse trois signes à montrer aux enfants d’Israël, et lui a enseigné à arranger ces signes devant eux, l’un après l’autre. Le Créateur lui a également promis qu’Il l’aiderait du ciel, afin qu’il puisse les leur montrer, et après que les enfants d’Israël auront accepté ces signes de sa part, ils viendront écouter la voix de Moïse, et alors il pourra les sauver de cet amer exil.
Je vais maintenant expliquer les trois signes. Le premier signe est la transformation du sceptre en serpent, et du serpent en sceptre. Le deuxième signe est quand il ne sort pas sa main de sa poitrine, elle est aussi lépreuse [blanche] que la neige. Et quand il sort sa main de sa poitrine, elle redevient comme sa chair. Le troisième signe est qu’en jetant l’eau du Nil au sol, elle serait du sang.
Maintenant, je vais interpréter comment Il les a montrés à Israël. Dans la main du rédempteur se trouvait un « sceptre », qui est le fidèle berger. Il tient le sceptre pour « diriger » le blanc d’Israël vers leur père qui est aux cieux. « S’il le jette à terre », cela signifie que les enfants d’Israël prennent Son sceptre pour faire comme bon leur semble (Artsa [au sol/ à terre] est comme Ratson [désir]). « Et c’était un serpent » signifie que leur péché leur paraissait comme des animaux.
Avant qu’ils ne s’approchent de Son sceptre, leur péché était au niveau « minéral ». Après s’être dirigé vers Son sceptre, il est devenu un vrai serpent jusqu’à ce que « Et Moïse s’enfuit » (selon ce qu’Israël mesuraient en eux, comme dans « Qui ne connaissait pas Joseph »).
Par la suite, quand Moïse est venu les sauver de la morsure du serpent, il a saisi le serpent par la queue, et non par la tête, parce que lorsqu’un faux rédempteur vient sauver Israël, il saisit le serpent par la tête, pour la lui briser, comme le pratiquent tous ceux qui attrapent les serpents.
Cependant un vrai rédempteur l’attrape précisément par la queue (d’après le sens « du serpent incline sa tête et frappe avec sa queue », que je vous ai déjà interprété). « Et il avait un sceptre dans sa main », car alors il agit vraiment dans leur cœur pour les diriger vers l’échelle du mérite. Et une fois que les enfants d’Israël acceptent ce signe, le Créateur lui donne la permission et la procuration de leur montrer le second signe.
Je vous ai déjà interprété les paroles des sages : « Je le sacrifierai à Son désir », comment cela ? On le force jusqu’à ce qu’il dise : « Je le veux. » Il en est ainsi parce qu’en jugeant la pensée, la saleté du serpent sera corrigée par l’holocauste qui expie la pensée.
Et pourtant, faire un sacrifice devrait se faire avec amour et crainte, et celui qui a besoin d’un sacrifice peut faire des efforts par peur, mais pas par amour. Si tel est le cas, le sacrifice est également invalide car il manque l’amour. Nos sages expliquent « on le force », c’est-à-dire le Créateur comme dans « Mes fils m’ont vaincu », car le Zivoug de celui qui sert par crainte est appelé « une contrainte ». « Jusqu’à ce qu’il dise » signifie le Créateur. Enfin, le Créateur lui révèlera Son désir et lui dira « Je Le veux » c’est-à-dire ce travail [service], et il est évident qu’il n’y avait pas de contrainte, mais un vrai Zivoug par amour et amitié.
C’est le sens de « Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et l’enseignement de la miséricorde est sur sa langue ». Par l’ouverture de la bouche, Hokhma supérieure apparaît parce qu’à ce moment, quand la Klipa de la « mauvaise bouche » se sépare de Kedousha, la « bouche de Kedousha » sort. C’est le sens d’ouvrir la bouche, et il n’y a plus de mauvaises choses pour briser Sa parole parce que « Celui qui connaît les mystères témoignera qu’il ne reviendra pas à sa stupidité ». Immédiatement, il est récompensé de Hokhma supérieure parce que l’apparition de la loi et du jugement viennent toujours ensemble. C’est le sens de « Elle ouvre sa bouche avec sagesse ».
Après être parvenu à la révélation de Hokhma, dont il n’a été récompensé que par ses efforts précédents dans ses Zivougim [accouplements], par contrainte, il s’avère que s’il n’y avait pas eu la langue de Noukva, en qui il y a le mérite [Segoula : mérite/remède] de l’effort, il n’aurait pas été récompensé de quoi que ce soit. D’une façon ou d’une autre, il s’avère qu’au départ, même les Zivougim forcés étaient vraiment des Zivougim d’amour et d’étreinte. C’est le sens de « et l’enseignement de la miséricorde est sur sa langue », précisément « sur sa langue », et non sur la langue d’autrui.
Revenons à notre sujet relatif au premier signe, Moïse le saisissant par la queue [le serpent], il s’est transformé en un sceptre dans sa main. C’est le sens de « la repentance par crainte », comme dans « Elle ouvre sa bouche avec sagesse », qu’à partir du moment où il est un sceptre - et que la Klipa est envoyée et ne revient pas -, commence la racine de la révélation de Hokhma supérieure.
La signification du second signe est la racine pour la repentance par amour. Quand il a mis sa main sur sa poitrine, dans une foi supérieure, l’enseignement de la miséricorde apparaît sur sa langue, et non sur celle d’un autre.
Lisez bien les mots parce qu’il doit effectivement retirer sa main de sa poitrine, car « poitrine » signifie « moi, et tu n’auras pas ». Retirer la main veut dire l’expansion de la connaissance [Daat]. Si, - quand il sort une main pour l’expansion des saveurs de la Torah et des secrets de la Torah - il se souvient bien de sa racine, pour ne pas changer sa saveur, et il sait pertinemment qu’il sort sa main de sa poitrine.
Il s’avère que la loi et le jugement sont liés l’un à l’autre comme deux amis qui ne se séparent pas. À ce moment-là, l’abondance s’écoule à lui comme il se doit.
Par cela vous comprendrez le sens de « Et il a mis sa main sur sa poitrine », qui est l’acceptation de la loi, « et l’a retirée », qu’il est venu étendre l’expansion de Daat [connaissance] sans se renforcer pour adhérer aussi à la racine, qui est la poitrine. Alors « Voici, sa main était aussi lépreuse [blanche] que la neige ». Cela est traduit par Jonathan Ben Ouziel comme « Ses mains étaient fermées », ce qui signifie que les portes de l’abondance s’étaient fermées, et qu’il n’y avait pas de correction, sauf en se renforçant une deuxième fois. « Et il remit sa main sur sa poitrine », acceptant la loi, et alors, « quand il l’enleva de sa poitrine, elle redevint comme sa chair ». C’est-à-dire que la loi s’accompagne et se relie au retrait de la main, et que la loi et le jugement sont liés. À ce moment-là, le flux de la vie et de l’abondance revient à sa place.
C’est le sens de « Et s’ils ne croient pas... la voix du premier signe », il n’enlèvera pas sa main de sa poitrine. « Et ils croiront la voix du dernier signe, car il verra qu’en retirant sa main de sa poitrine, elle a retrouvé la santé ».
Le troisième signe est un sujet profond. Le Nil est le dieu de l’Égypte, et Pharaon est le dieu du Nil, il a dit : « Mon Nil est à moi, et je l’ai fait ». Nous avons déjà dit que Pharaon a dérobé pour lui-même toute l’abondance qui est descendue de Rosh pour Israël.
Cependant, il a donné à Israël un extrait de l’abondance qu’il a volé, et l’extrait donné par Pharaon est appelé « Nil ». C’est lui qui abreuve tous les habitants d’Egypte. On l’appelle le « pain de la paresse », car il ne nécessite pas d’effort. C’est pourquoi on craignait que les enfants d’Israël ne soient endommagés après la rédemption de l’Égypte par le pain des puissants, comme c’est arrivé dans le désert lorsqu’ils ont dit : « Nous nous souvenons du poisson que nous mangions pour rien en Égypte ». C’est la correction, « Et l’eau... devient du sang sur la terre ferme », car tous verront qu’elle n’était plus potable pour Israël. C’est de là que découlent, le sang de la Pâque et le sang de la circoncision.
C’est aussi le sens de « Elle veille à la bonne marche de sa maison ». Cela signifie que l’eau du Nil s’est transformée en sang par terre, et alors, « et ne mange pas du pain de la paresse ». C’est un sujet très profond, à développer ailleurs.
Yehouda Leib
« Aime ton prochain comme toi-même.» Rabbi Akiva dit que c’est une grande règle de la Torah. (Béréshit Raba, 24)
Le collectif et l’individuel
La déclaration ci-dessus, bien qu’elle soit l’une des plus célèbres et la plus citée, est encore incompréhensible pour tout un chacun dans toute sa portée. C’est parce que le mot règle [ou collectif/général] indique une somme de détails qui se rapporte à la règle ci-dessus, que chaque détail en contient une partie de telle sorte que la combinaison de tous les détails crée cette règle.
Et si nous disons « une grande règle de la Torah », cela signifie que tous les textes et les 612 Mitsvot [commandements] sont la somme des détails qui se rapportent au verset « Aime ton prochain comme toi-même ». Il est difficile de comprendre comment une telle déclaration peut être la totalité de tous les commandements de la Torah? Au mieux, elle peut être la règle (le tout) de la partie de la Torah et des textes qui se rapportent aux commandements entre l’homme et son semblable. Mais comment pouvez-vous y inclure la plus grande partie de la Torah, qui traite du travail entre l’homme et le Créateur dans le verset « tu aimeras ton prochain comme toi-même»?
Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse
Si nous parvenons à concilier le texte ci-dessus, voici la déclaration de Hillel l’ancien à l’étranger qui est venu devant lui et lui a demandé de le convertir, comme il est dit dans la Guémara: « Convertissez-moi afin que vous puissiez m’enseigner toute la Torah pendant que je me tiens sur une jambe ». Il lui a dit: « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse.» C’est toute la Torah, « et le reste signifie étudie ! »
Nous constatons qu’il lui dit que la totalité de la Torah est une interprétation du verset : « tu aimeras ton prochain comme toi-même.»
Maintenant, selon les propos de Hillel, le maître de tous les Tanaïm de son temps, et dont la pratique [du judaïsme] suit son interprétation, il est parfaitement clair que le but premier de notre Torah est de nous amener à ce degré sublime où nous pouvons observer ce verset: « tu aimeras ton prochain comme toi-même », parce qu’il dit spécifiquement: « le reste signifie étudie !». Cela signifie qu’ils interprètent pour nous comment en arriver à cette règle.
Il est surprenant qu’une telle affirmation puisse être exacte pour la plupart des questions de la Torah, qui concernent l’homme et le Créateur, alors que tout débutant sait manifestement qu’il s’agit du cœur de la Torah et non de l’interprétation de « Tu aimeras ton prochain comme toi-même».
Tu aimeras ton prochain comme toi-même
Nous devrions étudier plus en profondeur et comprendre le sens du verset « tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Le sens littéral est d’aimer votre ami de la même manière dont vous vous aimez. Cependant, nous constatons que le collectif n’arrive pas du tout à le suivre. S’il avait été écrit « aimez ton prochain autant qu’il t’aime », il y aurait également peu de gens qui pourraient totalement l’observer, mais cela serait acceptable.
Mais aimer son ami autant qu’il s’aime me semble impossible. Même s’il n’y avait qu’une seule personne au monde, en plus de moi, ce serait encore impossible, encore moins quand le monde est peuplé de gens. De plus, si l’homme aimait tout le monde autant qu’il s’aime, il manquerait de temps pour lui-même. Car il est évident qu’il doit satisfaire ses propres besoins pour ne manquer de rien et avec beaucoup énergie, car il s’aime.
Ce n’est pas le cas des besoins de la société, car l’homme n’a pas de grande motivation pour stimuler son désir de travailler pour elle. Même s’il avait un désir, peut-il quand même observer cette déclaration au pied de la lettre? En aurait-il la force ? Dans la négative, comment la Torah peut-elle nous obliger à faire quelque chose qui n’est pas réalisable?
Nous ne devrions pas considérer que cette déclaration soit exagérée, parce que nous sommes prévenus par l’adage : « Tu n’y ajouteras rien ni n’en retrancheras rien.» Tous les commentateurs ont accepté d’interpréter le texte littéralement. De plus, ils ont dit qu’il faut satisfaire les besoins de son ami même s’il est lui-même dans le besoin. Même dans ce cas, il a obligation de satisfaire les besoins de son ami et quant à lui, rester dans le besoin.
Les Tosfot (Kidoushin 20) interprètent que quiconque achète un esclave hébreu, s’achète un maître. Et les Tosfot interprètent au nom du Jérusalmi et des sages que si l’homme n’a qu’un seul oreiller, s’il est couché dessus, il ne respecte pas « car il est heureux avec toi ». Et s’il ne se couche pas dessus et ne le donne pas à son esclave, c’est de la méchanceté. Il s’avère qu’il doit le donner à son esclave, c’est-à-dire, à son maître.
Une Mitsva [commandement]
Cela soulève plusieurs questions: D’après ce qui précède, nous commettons tous des infractions contre la Torah. De plus, nous ne respectons même pas l’essence de la Torah, parce que nous observons les détails et non la règle. Il est écrit: « Quand vous observez la volonté du Créateur, les pauvres sont dans les autres et non en vous.» En effet, comment est-il possible qu’il y ait des pauvres quand chacun respecte la règle, le désir du Créateur, et aime ses prochains comme lui-même?
La question de l’esclave hébreu apportée par le Jérusalmi mérite une étude plus approfondie: le sens du texte est que l’on doit aimer son esclave comme soi-même, même un prosélyte qui n’est pas hébreu. Et il n’y a pas d’exception, parce que la règle pour le converti est la même règle que pour l’hébreu, parce que «Vous aurez une loi [Torah] et un jugement pour vous et le converti qui habite avec vous ». Le mot « converti » signifie aussi « prosélyte partiel », c’est-à-dire il n’accepte pas la Torah, mais se sépare de l’idolâtrie. Il est écrit à propos d’une telle personne: « Tu peux la donner au prosélyte qui est dans tes portes.»
Et c’est le sens de Une Mitsva dont parle le Tana lorsqu’il dit: « Exécuter une Mitsva, c’est se juger et le monde entier favorablement ». Il est très difficile de comprendre ce que le monde entier a à voir là-dedans? Et nous ne devrions pas nous justifier du fait qu’il est « à moitié coupable, et à moitié innocent » et que le monde entier est « moitié coupable et moitié innocent ».
Nous disons alors qu’il manque l’essentiel dans le livre. Qui plus est, le monde entier est rempli d’étrangers et de tyrans alors comment peut-il voir qu’ils sont « moitié coupables et moitié innocents ». Quand il s’agit de lui, il peut se voir « moitié coupable et moitié innocent », mais pas le monde entier, De plus, le texte aurait dû dire « Tout Israël », mais pourquoi dit-il « le monde entier » que le Tana a ajouté? Sommes-nous les garants des nations du monde? Est-ce qu’on les ajoute à nos bonnes actions?
Nous devons comprendre que nos sages n’ont parlé que de la partie pratique de la Torah, qui amène le monde et la Torah au but désiré. Par conséquent, quand ils disent Un commandement, ils font certainement référence à un commandement pratique. Et c’est bien ce que dit Hillel: « tu aimeras ton prochain comme toi-même.» C’est par ce seul commandement que l’on est récompensé du but réel, qui est l’adhésion au Créateur. Ainsi vous trouvez qu’avec ce commandement, l’homme est récompensé d’observer tout le but et le dessein.
Et maintenant il n’y a plus de difficulté pour ce qui est des commandements entre l’homme et le Créateur parce que leur application a pour but de purifier le corps, dont l’ultime objectif est d’aimer votre ami comme vous-même. La phase suivante et immédiate est l’adhésion [Dvékout].
Et en cela, il y a le général [collectif] et le particulier [l’individu]. Nous allons du particulier au général, parce que le général mène au but ultime. Ainsi, il n’est certainement pas important de savoir de quel côté commencer, du particulier ou du général, car l’essentiel est de commencer et de ne pas rester sur place, jusqu’à ce que nous atteignions notre but.
Et Adhérez à Lui
Il nous reste encore un sujet à examiner : Si tout le but de la Torah et de toute la création n’est que d’élever l’humanité si vile pour devenir digne de cette merveilleuse sublimité, « et pour adhérer à Lui », Il aurait dû nous créer avec cette sublimité, au lieu de nous faire travailler dur en faisant des efforts dans la création et dans la Torah et les commandements.
Nous pourrions expliquer cela par les mots de nos sages: « Celui qui mange ce qui ne lui appartient pas, a peur de Le regarder en face. » Cela signifie que quiconque se nourrit du travail d’autrui a peur (honte) de regarder sa propre forme, car sa forme est inhumaine…Parce qu’aucun manque ne sort de Sa perfection, Il nous a donc préparé ce travail, afin que nous puissions avoir du plaisir en travaillant de nos propres mains. C’est pourquoi Il a créé la création d’après cette bassesse.
Le travail dans la Torah et commandements nous élève de la bassesse de la création, et par lui, nous atteignons notre sublimité de nous-mêmes. Alors nous ne ressentons pas la joie et la bonté qui nous viennent de Sa main si généreuse, comme un cadeau, mais comme nous appartenant.
Cependant, nous devons encore comprendre la source de la bassesse que nous ressentons en recevant un cadeau. Nous allons le faire à l’aide de la loi bien connue des spécialistes en sciences naturelles stipulant que la nature et la loi de chaque branche sont comme sa racine. Tout ce qui s’applique à la racine, sa branche l’aimera, le convoitera et s’en servira. De même, toute chose qui n’est pas dans la racine, la branche s’en éloignera, ne pourra pas la tolérer et lui nuira.
Et parce que notre racine est le Créateur, et qu’Il ne reçoit pas mais donne, nous ressentons de la peine et bassesse à chaque fois que nous recevons d’autrui.
Maintenant nous avons clarifié le but d’adhérer à Lui. La sublimité de cette adhésion n’est que l’équivalence de la branche à sa racine, et toute la question de la bassesse n’est que l’éloignement de sa racine. En d’autres termes, chaque créature dont la voie est corrigée en vue de donner plus à autrui devient plus sublime et peut adhérer davantage à Lui. Cependant, chaque humain dont le chemin est la réception et l’amour de soi est encore plus avilie et plus éloignée du Créateur.
Pour remédier à cela, la Torah et les commandements nous ont été préparés. Au début, nous devons observer Lo Lishma [Pas en Son nom] c’est-à-dire sans recevoir de récompense. C’est le cas pendant la période du Katnout [petite enfance], pour nous éduquer. Quand une personne grandit, on lui apprend à s’engager dans la Torah et les commandements Lishma [en Son nom], ce qui signifie apporter contentement à son Créateur, et non par amour à des fins personnelles.
Maintenant, nous pouvons comprendre les paroles de nos sages: « Qu’importe au Créateur que l’animal soit abattu en lui tranchant la gorge ou en lui tranchant la nuque, car les Mitsvot [commandements] n’ont été donnés que pour purifier les créatures ».
Mais nous ne savons toujours pas ce qu’est cette purification. En ce qui concerne ce qui précède, on sait que « un ânon sauvage engendrera un homme ». Et nous sommes complètement immergés dans la saleté et dans la bassesse de la réception pour soi et dans l’amour-propre, sans aucune étincelle d’amour ou de don envers les autres. Dans cet état, il se situe au point le plus éloigné du but, de Sa racine.
Quand la personne grandit et est éduquée avec la Torah et les commandements, définis seulement dans l’intention d’apporter du contentement à son Créateur et pas du tout à des fins personnelles, elle arrive au degré du don sans réserve à son prochain par le remède naturel de l’étude de la Torah et des commandements en Son nom que le donneur de la Torah connaît, comme nos sages l’ont dit: « J’ai créé le mauvais penchant, j’ai créé pour lui la Torah comme une épice ».
De cette façon, l’être humain se développe dans les degrés de la sublimité ci-dessus jusqu’à ce que l’homme perde toute forme d’amour propre et de réception pour lui-même, tous ses attributs ne sont que pour donner sans réserve, ou de recevoir pour donner. Nos sages ont dit à ce sujet: « Les commandements n’ont été donnés que pour purifier les individus » et alors il adhère à Sa racine, comme on dit, « et adhérez à Lui.»
Les deux parties de la Torah : entre l’homme et le Créateur et entre l’homme et son semblable
Même si nous voyons qu’il y a deux parties à la Torah: la première – les commandements entre l’homme et le Créateur, et la seconde – les commandements entre l’homme et son semblable, ils sont une seule et même chose. Cela signifie que leur observation et le but recherché sont un, à savoir Lishma [en Son nom].
Peu importe que l’homme travaille pour son ami ou pour le Créateur. C’est parce que c’est gravé en lui depuis la naissance, que tout ce qui vient d’autrui apparaît vide et irréel.
C’est pourquoi quoi qu’il arrive, nous sommes obligés de commencer par Lo Lishma. Maïmonide a dit: « Nos sages ont dit : l’homme s’engagera toujours dans la Torah, et même Lo Lishma, parce que de Lo Lishma il arrivera à Lishma. Par conséquent, lorsqu’on enseigne aux petits, aux femmes et au petit peuple, on leur apprend à travailler par crainte et pour recevoir une récompense, jusqu’à ce qu’ils accumulent des connaissances et acquièrent de la sagesse. Puis on leur révèle ce secret progressivement et ils s’habituent à ce sujet avec aisance jusqu’à ce qu’ils L’atteignent et Le connaissent et Le servent avec amour.»
…Ainsi, lorsque l’homme se complète dans son travail dans l’amour et le don à son prochain au point ultime, il se complète aussi dans l’amour du Créateur et Lui procure contentement. Il n’y a pas de différence entre les deux, car tout ce qui est en dehors de son corps, c’est-à-dire pas dans son intérêt personnel, est jugé de la même manière - soit pour donner à son ami, soit pour procurer contentement à son Créateur.
C’est ce que Hillel HaNassi a supposé, qu’« aime ton prochain comme toi-même » est le but ultime de l’observation. C’est parce que c’est la forme la plus évidente pour l’homme.
Nous ne pouvons pas nous tromper sur les actes, car ils sont sous nos yeux. Nous savons que si nous faisons prévaloir les besoins de notre ami aux nôtres, c’est le don sans réserve. C’est pour cette raison qu’il ne définit pas le but comme « tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force», parce qu’ils sont vraiment une seule et même chose. En effet, il doit aussi aimer son ami de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, parce que c’est le sens des mots « comme toi-même ». Après tout, il est certain que l’on s’aime de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, mais en ce qui concerne le Créateur, on peut se mentir; alors que pour ce qui est de son ami, c’est toujours sous ses yeux.
Pourquoi la Torah n’a-t-elle pas été donnée aux Patriarches?
Cela répond aux trois premières questions. Mais il reste encore la question de savoir comment l’observer, car c’est apparemment impossible. Vous devez savoir que c’est pourquoi la Torah n’a pas été donnée aux Patriarches, mais à leurs petits-enfants, qui étaient une nation complète, composée de 600 000 hommes âgés de 20 ans et plus. Il a été demandé à chacun d’entre eux s’il était prêt à prendre sur lui ce travail et ce sublime but.
Après que chacun ait dit: « Nous ferons et nous écouterons », la chose est devenue possible. C’est parce qu’il est certain que si 600 000 hommes n’ont pas d’autre intérêt dans la vie que de veiller à ce que leurs amis ne manquent jamais de rien, et si, de plus, ils le font avec un véritable amour de toutes leurs âme et de toutes leurs forces, il n’y a absolument aucun doute : aucun homme de la nation n’aura plus besoin de se soucier de son propre bien-être. C’est parce qu’il aura 600 000 hommes aimants et loyaux qui s’assureront que pas un seul de ses besoins ne soit laissé pour compte.
Nous répondons donc à la question de savoir pourquoi la Torah n’a pas été donnée aux patriarches. C’est parce que la Torah ne peut pas être observée par un petit groupe de personnes car il est impossible de commencer le travail en Son nom, comme susmentionné. Pour cette raison, la Torah ne leur a pas été donnée.
Tout Israël est solidaire de chacun de ses membres
A la lumière de ce qui précède, nous pouvons comprendre un dicton troublant de nos sages qui disaient: « Tout Israël est solidaire de chacun de ses membres ». Qui plus est, Rabbi Elazar, fils de Rabbi Shimon, ajoute: « Le monde est jugé par sa majorité.»
Il s’avère que nous sommes également responsables de toutes les nations du monde. A priori, l’esprit ne peut pas supporter une chose pareille. Comment peut-on être responsable des péchés d’un autre qu’il ne connaît pas? Alors que le verset interprète « Les pères ne seront pas mis à mort pour les enfants, et les enfants ne seront pas mis à mort pour les pères, et chacun sera mis à mort pour son propre péché ».
Maintenant, nous pouvons comprendre le sens des mots en toute simplicité. Il est manifestement impossible d’observer la Torah et les commandements si toute la nation ne participe pas.
Il s’avère que chacun est devenu responsable de son prochain malgré lui. Cela signifie que ceux qui commettent des infractions font rester dans leur saleté ceux qui observent la Torah. Ils ne peuvent pas se parfaire dans l’amour et le don à leur prochain sans leur aide. Ainsi, si certaines personnes de la nation pèchent, elles font donc souffrir le reste de la nation.
Il est écrit dans le Midrash: « Israël, si l’un d’eux pèche, tous le ressentent.» Rashbi l’explique avec l’histoire de plusieurs personnes étant sur un bateau, et soudain l’un d’eux commence à percer un trou dans la coque. Ses amis lui demandent « Pourquoi fais-tu un trou ? », et l’autre répond : « Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Je perce sous moi » Alors l’un lui dit : « Imbécile que tu es, nous allons tous couler ! »
Comme nous l’avons expliqué plus haut, parce que les frondeurs sont immergés dans l’amour-propre, leurs actes créent un mur d’acier qui empêche ceux qui observent la Torah de commencer à observer la Torah et les commandements, comme il faut.
Maintenant, nous allons clarifier les paroles de Rabbi Elazar, après celles de Rabbi Shimon, qui dit: « Puisque le monde est jugé par la majorité, et que l’individu est jugé par la majorité, si quelqu’un exécute un commandement, heureux est-il car il se juge lui-même et le monde entier favorablement. S’il commet une infraction, malheur à lui car il se condamne lui-même et le monde entier défavorablement. Il est dit: « Mais un seul pécheur fera perdre beaucoup de bien.
Nous voyons que Rabbi Elazar, fils de Rabbi Shimon, va encore plus loin dans la question de l’Arvout [Solidarité], car il dit: « Le monde est jugé par sa majorité. D’après lui, cela ne suffit pas qu’une nation reçoive la Torah et les commandements. Cette opinion lui est venue soit en observant la réalité, car nous voyons que la fin n’est pas encore arrivée, soit il l’a reçue de ses maîtres.
Le texte le confirme aussi, car il nous promet qu’au moment de la rédemption que « la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur », et aussi « toutes les nations afflueront vers Lui », et beaucoup d’autres versets. C’est la raison pour laquelle il a conditionné l’Arvout à la participation du monde entier. Il dit qu’un individu ne peut pas atteindre le but désiré en observant la Torah et les commandements, sauf avec l’aide de tous les peuples du monde.
Par conséquent, chaque commandement que l’homme accomplit touche le monde entier. C’est comme une personne qui pèse des petits pois sur une balance. Tout comme chaque petit-pois que l’on met sur la balance influence la décision finale désirée, de même chaque commandement que l’individu exécute avant que « la terre entière ne soit remplie de la connaissance », fait que le monde se développe pour parvenir à cette règle.
Ils ont dit : « un seul pécheur fera perdre beaucoup de bien.» Cela signifie que le péché de l’un fait baisser le poids de la balance, comme si cette personne reprenait le petit pois qu’elle avait mis sur le plateau de la balance. Il s’avère qu’elle fait régresser le monde.
Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée à Israël?
Maintenant, nous pouvons mieux expliquer la question: Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée à la nation d’Israël sans la participation de toutes les nations du monde? La vérité est que le dessein de la création s’applique à toute l’espèce humaine, personne n’en est exclu. Cependant, à cause de bassesse de la nature de la création et de son pouvoir sur les gens, il leur était impossible de comprendre, de décider ni d’accepter de s’élever au-dessus d’elle. Ils n’ont pas manifesté le désir de sortir de l’amour de soi et d’arriver à l’équivalence de forme, qui est l’adhésion à Ses attributs, comme nos sages l’ont dit: « Comme il est miséricordieux, alors soyez miséricordieux.»
Par la vertu des patriarches, Israël ont réussi, et pendant plus de 400 ans, ils se sont développés et se sont améliorés et se sont jugés favorablement. Chaque membre de la nation a accepté d’aimer son prochain.
Elle était la seule petite nation parmi soixante-dix grandes nations. En face d’Israël se trouvaient plus de cent étrangers contre eux. Lorsqu’ils ont pris sur eux d’aimer leur prochain, la Torah a été donnée spécifiquement à la nation d’Israël pour qu’elle s’améliore.
Cependant, la nation d’Israël n’a été établie que pour servir de « relais ». Cela signifie que, dans la mesure où Israël se purifient en observant la Torah, ils transmettent leur force au reste des nations. Et quand les autres nations se jugeront favorablement, alors le Messie apparaitra. Son rôle n’est pas seulement que les enfants d’Israël complètent le but ultime et adhèrent à Lui, mais aussi d’enseigner les voies du Créateur à toutes les nations, comme il est écrit : « Et toutes les nations afflueront vers Lui ».
Lettre n°13
1925, Varsovie (Pologne)
A mon cher.... que sa bougie brûle à jamais :
J’ai reçu tes paroles avec un cœur rempli de nostalgie, car tu te caches de moi. Tu pourrais quand même me parler par écrit.
Je suis surpris par ce que tu m’as écrit pour m’annoncer l’exil d’Egypte ; c’est de notoriété publique. « Ils poussaient des cris, et leur plainte est montée vers Dieu du sein du travail » alors « Et Dieu savait. » Si le Créateur n’avait pas été connu en exil, la rédemption aurait été impossible. Et connaitre l’exil est en soi la raison de la rédemption, alors pourquoi me l’annoncer au moment de la rédemption ?
La vérité montrera son chemin, celui qui regrette fait connaître ses regrets. Il ne peut pas se retenir ni se cacher. Cependant, je vous ressens tous ensemble, vous avez remplacé aujourd’hui par demain, et au lieu de « maintenant », vous dites « plus tard ». Il n’y a pas d’autre remède que de s’efforcer de comprendre cette erreur et cette déformation : celui qui est sauvé par le Créateur n’est sauvé que s’il a besoin du salut aujourd’hui. Celui qui peut attendre demain l’obtiendra entièrement après des années. Espérons que non !
Ceci vous est arrivé parce que vous avez négligé ma demande de faire des efforts dans l’amour des amis, comme je vous ai expliqué de toutes les manières possibles, que ce remède est suffisant pour compléter tous vos défauts. Et si vous ne pouvez pas monter au ciel, alors je vous ai donné des chemins sur terre. Alors pourquoi n’avez-vous rien ajouté à ce travail ?
En plus de la grande guérison qui s’y trouve, que je ne peux interpréter, vous devez savoir qu’il y a beaucoup d’étincelles de sainteté dans chacun des membres du groupe. Quand vous réunirez toutes les étincelles de sainteté en un seul lieu, comme une tribu de frères, avec amour et amitié, vous aurez certainement un niveau très important de sainteté pendant un certain temps, grâce à la lumière de la vie, et j’en ai déjà longuement parlé dans toutes mes lettres aux amis.
J’ai également demandé que chacun d’entre vous montre sa lettre à son ami, et tu devrais en faire de même. Interrogez-moi dès aujourd’hui pour comprendre et m’écouter, tout du moins pour ce que vous devez faire, car alors « Le Seigneur t’ouvrira Son bon trésor ».
Et à … dis-lui de faire un examen de conscience. Qu’est-ce qu’il perdrait à correspondre avec moi ? Pourquoi se cache-t-il de moi ? Je lui demande de s’efforcer de voir les qualités des amis et absolument pas leurs défauts (Dieu nous en préserve !), et de se lier dans le véritable amour, ensemble, jusqu’à ce que « l’amour couvrira tous les crimes ». Qu’il lise toutes les lettres que j’envoie aux amis, pour apprendre à « ne plus manger du pain de la paresse ».
Où sont... et... ? Je n’ai pas eu la moindre nouvelle jusqu’à présent. Dites-leur de s’accrocher à la veste de leurs amis et de lire leurs lettres autant qu’il le faut, et de ne pas oublier que la première question est : « As-tu espéré le salut ? »
S’ils attendent le salut, se peut-il qu’ils disent : « Est-ce que ce travail est suffisant pour faire la volonté du Créateur ? Et si je devais sauver la vie de l’un d’entre eux, des amis du groupe, j’aurais travaillé et fait certainement plus d’efforts que vous, et encore plus s’il s’agissait de la vie du Roi, pour ainsi dire ».
C’est pourquoi, multipliez les dots de et les cadeaux au Roi du monde, et vous serez récompensés de la fille du Roi, et le salut du Seigneur arrive en un clin d’œil.
Yéhouda
[D’une lettre manuscrite ]
Israël ne retourneront pas sur leur terre tant qu’ils ne formeront pas tous une seule gerbe de blé.
Nos sages ont dit : « Israël ne seront pas rachetés tant qu’ils ne seront pas tous une seule gerbe de blé ».
2) Nous devons comprendre comment l’unité d’Israël est liée à la rédemption.
3) Nous devons d’abord considérer la question de « Comment saurai-je », etc., « car ta postérité sera étrangère », etc., « et ensuite ils en sortiront avec de grand bien ». La réponse à la question d’Abraham est difficile à comprendre.
4) Nous devons comprendre toute la question de cette création, dans laquelle l’homme souffre tant, et à quoi cela sert-il ? N’aurait-Il pas pu réjouir Ses créations sans tout cela ?
5) Il est écrit dans les livres que les âmes ne peuvent recevoir la bonne récompense pour laquelle Il a créé le monde et les âmes si elles n’ont pas un récipient prêt à recevoir. Et la seule façon d’obtenir ce récipient est de travailler et de peiner à observer les commandements à travers la pression et les guerres que nous livrons contre le mauvais penchant et les nombreux troubles et empêchements. Cette souffrance et le travail dans la Torah et les commandements fournissent un récipient à l’âme afin qu’elle soit prête à recevoir tout le plaisir et la bonté pour lesquels Il a créé tous les êtres humains.
6) Nous pouvons maintenant comprendre les paroles de Ben Hé Hé dans la Mishna, (Traité des Pères) qui a dit : « Le salaire est proportionnel à la peine », ce qui signifie que la récompense est mesurée par la quantité de douleur. Ceci est déroutant, car comment la douleur est-elle liée à la récompense ?
7) Maintenant nous pouvons mieux comprendre que toute la douleur et le travail qui ont été préparés dans le monde sont pour fournir le récipient pour recevoir la bonne récompense pour le travail dans la Torah et les commandements. Ainsi, naturellement, plus la souffrance est grande dans la Torah et les commandements, plus grand sera le récipient pour recevoir une plus grande récompense.
8) Nous pouvons maintenant comprendre la réponse du Créateur à la question d’Abraham : « Comment saurai-je », etc. La question d’Abraham venait du fait qu’il voyait par l’esprit saint la grande quantité de bonne récompense qu’Israël recevront grâce à l’héritage de la terre, puisque l’observation des commandements dépend entièrement de la terre. C’est pourquoi le patriarche Abraham a demandé : « Comment saurai-je que j’hériterai ?» C’est-à-dire « Comment saurai-je que les enfants d’Israël pourront être récompensés d’une si grande récompense, d’une si grande abondance ? D’où prendraient-ils de si grands récipients pour mériter une réception aussi merveilleuse ?»
Le Créateur lui a donc répondu : « Ta postérité sera un étranger… et elle sera asservie et opprimée durant quatre cents ans », etc. car alors ils auront un grand travail dans la Torah et les commandements. C’est alors qu’il comprit que c’est de cette manière qu’ils obtiendraient certainement de grands récipients de réception, et la réponse lui suffit amplement.
9) Il découle de nos paroles que l’héritage de la terre exige une grande préparation, puisque toute la vertu de la Torah et des commandements en dépend entièrement, car c’est par elle qu’ils sont récompensés de toute l’abondance et de la bonté que le Créateur a prévues pour toutes les âmes d’Israël avant de les avoir créées. C’est aussi la raison pour laquelle Abraham le patriarche s’étonna et n’avait pas compris d’où ils prendraient de si grands récipients pour être récompensés de la sainteté de la terre. Enfin, le Créateur lui dit que le travail dans la Torah et les commandements, pendant l’exil égyptien, leur prépareraient ces grands récipients et qu’ils mériteraient la Terre Sainte.
10) Ceci nous rend perplexe : c’est une chose en ce qui concerne ceux qui s’engagent dans la Torah, mais qu’en est-il de ceux qui s’engagent dans les plaisirs futiles, qui ne sont pas du tout prêts à s’engager dans la Torah ? Comment seront-ils récompensés de tels récipients ?
11) La réponse est que c’est la raison pour laquelle ils ont dit dans le Midrash qu’Israël ne seront pas rachetés tant qu’ils ne seront pas tous une seule gerbe de blé. Il en est ainsi parce que tout Israël est en fait un seul corps, et chaque organe a son rôle unique. Par exemple, la tête réfléchit avec l’esprit et la raison, les mains travaillent et nourrissent la tête, tandis que la tête elle-même n’a pas à travailler. Elle n’en a pas besoin parce que les mains suffisent amplement. De même, les mains n’ont pas besoin de réfléchir à la façon de travailler, car la tête est toute désignée pour cela.
12) Si Israël devient une seule gerbe, comme un seul corps, où les travailleurs - qui sont les mains du corps - fournissent la tête, alors le travail et la douleur de ceux qui s’engagent dans la Torah et le labeur compensera les travailleurs... et ceci clarifie le Midrash [Israël ne seront pas rachetés tant qu’ils ne seront pas tous une seule gerbe de blé], et « un rédempteur viendra à Sion ».
Description de la dissimulation de la face
1. Il éprouve des souffrances, comme par exemple un manque d’argent, de santé, se sent honteux et il ne réussit pas à terminer ce qu’il entreprend ou il est insatisfait.
2. Il prie et ne reçoit pas de réponse, lorsqu’il entreprend de bonnes actions, par exemple, il s’empêche d’arnaquer son ami, il recule donc, et lorsqu’il commet de mauvaises actions, il réussit au mieux. L’argent qu’il gagne, il ne l’obtient pas honnêtement mais en trichant ou profanant Shabbat.
3. Tous ses proches qui empruntent le droit chemin sont pauvres, malades, et méprisés. Toutes ses mauvaises connaissances qui se moquent de lui jour après jour sont celles qui réussissent et s’enrichissent, sont en bonne santé et vivent sereinement.
4. Tous ses connaissances justes respectant la Torah et les Commandements lui ressemblent, elles sont cruelles et des égoïstes en tout genre ou stupides, incultes, de grands hypocrites et il ne supporte pas leur présence, même pas au paradis, à un tel point, qu’il ne peut pas être en leur compagnie ne serait-ce qu’un instant.
Description de la découverte de la face
1. L’homme ressent le bien, une plénitude. Il gagne facilement et bien sa vie, ne connaît pas la pression ni la maladie, il sera respecté où qu’il aille et connaîtra un succès dans tout ce qu’il entreprend, et tous ses projets réussiront.
2. Il prie et reçoit immédiatement une réponse. S’il améliore ses actions son succès grandit et inversement.
3. Tous ses proches qui empruntent un droit chemin sont en bonne santé, gagnent bien leur vie, sont les plus respectés, et vivent tranquillement et sereinement. Ses proches qui n’empruntent le droit chemin, sont sans revenu, sont assaillis par les soucis et peurs, sont malades et sont méprisés par la société.
Tous les justes qu’il connait, il les voit comme étant des personnes perspicaces, polies, honnêtes et il est très agréable d’être en leur compagnie.
L’harmonie entre la religion et la loi du développement ou le destin aveugle
« Parmi ces nations, tu n’auras aucun repos, pas un point d’appui pour ta plante de pied. » (Deutéronome 28, 65)
« Ce que vous vient à l’esprit n’aura pas lieu, quand vous dites : Devenons comme les nations, comme les familles des pays. » (Ézéchiel 20, 32)
Le Créateur nous montre de toute évidence qu’Israël ne peut pas exister en exil et ne trouvera pas de repos, comme les autres peuples qui se sont mêlés à des nations et y ont trouvé le repos et se sont assimilées à tel point qu’il ne reste d’eux aucune trace.
Il n’en est pas de même pour la maison d’Israël qui ne trouvera pas de repos parmi les nations tant qu’elle ne réalisera pas le verset : « Tu chercheras de là-bas le Seigneur, ton Dieu, et tu le trouveras, parce que tu Le demanderas de tout ton cœur et de toute ton âme. »
Nous pouvons clarifier cette question par la Providence et ce qui est décrété à notre propos, que « la Torah est vraie et toutes ses paroles sont vraies, et malheur à nous tant que nous doutons de sa véracité », et nous disons que tous les reproches que nous avons, ne sont que le hasard et le destin aveugle. Pour cela, il n’y a qu’un seul remède : de prendre sur nous les malheurs et voir qu’ils ne sont pas une coïncidence, mais la solide Providence prévue par la Torah.
Il faut clarifier cette question par la loi de l’évolution elle-même qui se trouve dans la nature de la Guidance inébranlable que nous avons atteinte par la Torah — la voie de la Torah dans la Providence (voir « deux voies ») nous ayant faire vivre une évolution beaucoup plus rapide que les autres nations. Parce que les membres de la nation se sont développés, ils devaient tout le temps avancer et être extrêmement méticuleux avec tous les commandements de la Torah, comme ils ne l’ont pas fait, puisqu’ils ont voulu impliquer leur égoïsme étroit, ce qui signifie Lo Lishma ; ceci a conduit à la destruction du Premier Temple, car ils voulaient placer les vertus de la richesse et de la puissance au-dessus de la justice, comme les autres nations.
Mais puisque la Torah interdit cela, ils ont nié la Torah et la prophétie et ont adopté les mœurs des pays voisins afin qu’ils puissent profiter de la vie autant que l’égoïsme l’exigeait. Puisqu’ils ont agi ainsi, les forces de la nation se sont désintégrées : certains ont suivi les rois et les dirigeants égoïstes, et certains ont suivi les prophètes. Cette séparation a continué jusqu’à la destruction.
Au Second Temple, ce phénomène était encore plus apparent, lorsque le début de la séparation a été accentué publiquement par les disciples non vertueux, dirigés par Sadok et Boethos. Leur mutinerie contre nos sages était essentiellement relative à l’obligation de Lishma, comme nos sages ont dit : « Les sages, soyez prudents avec vos paroles. » Comme ils ne voulaient pas se séparer de l’égoïsme, ils ont créé des communautés de la pire espèce et ont formé une grande secte appelée « Sadducéens », qui comprenait des riches et des officiers poursuivant leurs désirs égoïstes, et allant à l’encontre de la voie de la Torah. Ils ont combattu les Pharisiens et ce sont eux qui ont apporté la domination du royaume de Rome sur Israël. Ce sont eux qui n’ont pas voulu faire la paix avec les irréductibles, comme nos sages le conseillaient selon la Torah, jusqu’à ce que le Temple soit détruit et la gloire d’Israël exilée.
La différence entre un idéal laïc et un idéal religieux
Un idéal laïc provient de l’humanité et ne peut donc pas s’élever au-dessus de l’humanité. Mais une idée religieuse, qui provient du Créateur, peut s’élever au-dessus de toute l’humanité. C’est parce que la base d’un idéal laïc est l’égalité et le prix de la glorification de l’homme et son action est de se vanter aux yeux des gens. Même s’il est parfois humilié aux yeux de ses contemporains, l’homme s’appuie toujours sur les autres générations, et de toute façon c’est une chose précieuse pour lui, comme un joyau qui fait vivre son propriétaire, même si personne ne le sait ni ne le chérit.
Une idée religieuse, par contre, est basée sur la gloire aux yeux de Dieu ; c’est pourquoi celui qui suit un idéal religieux peut s’élever au-dessus de l’humanité.
Il en est de même de notre exil parmi les nations. Tant que nous avons suivi le chemin de la Torah, nous étions protégés, car toutes les nations savaient que nous étions un peuple hautement développé et elles recherchaient notre coopération. Mais voilà qu’elles nous ont exploités, chacune selon son désir égoïste. Pourtant, nous avions assez de puissance parmi les nations, car après chaque exploitation, il nous restait encore une belle portion, plus importante que celle des habitants du pays.
Mais puisque les gens se sont rebellés contre la Torah dans leur aspiration à exécuter leurs stratagèmes égoïstes, ils ont perdu le but de la vie, qui consiste à se mettre au service du Créateur. Ils ont échangé le but sublime pour des objectifs égoïstes relevant des plaisirs de la vie.
Ainsi, celui qui fait fortune a atteint son but avec gloire et beauté. Tandis que l’homme religieux distribuait son surplus financier à la charité, aux bonnes actions, à l’établissement de séminaires et à d’autres besoins collectifs, ces égoïstes répandaient leurs excédents sur les joies de la vie — la nourriture et la boisson, les vêtements et les bijoux — et se comparaient aux dignitaires de leurs nations respectives.
Tout ce que je veux montrer par ces mots, c’est que la Torah et la loi du développement naturel vont de pair dans une merveilleuse unité, et même selon un destin aveugle. Ainsi tous les maux de l’exil, dont nous avons beaucoup à dire depuis qu’il a commencé, tous nous sont parvenus parce que nous nous étions détournés de la Torah. Si nous avions suivi les commandements de la Torah, aucun mal ne nous serait arrivé.
La concordance et l’unité entre la Torah et le destin aveugle, et le développement du bilan humain
Par conséquent, je propose à la maison d’Israël de dire à nos problèmes : « Assez ! » Et à tout le moins de faire le point, un bilan humain relatif à ces aventures qui nous ont été infligées maintes et maintes fois, y compris dans notre pays où nous souhaitons établir une nouvelle politique, car nous n’avons aucun espoir de nous accrocher à la terre en tant que nation, tant que nous n’acceptons pas notre Torah sans excuse, jusqu’à l’ultime condition du travail Lishma et non pour nous-mêmes avec quelque résidu d’égoïsme, comme je l’ai démontré dans l’article « le Don de la Torah ».
Si nous ne nous organisons pas ainsi, alors il y aura des classes parmi nous, qui sans aucun doute nous pousserons à droite et à gauche comme toutes les nations, et bien plus encore. La nature des êtres évolués fait qu’elle ne peut pas être maitrisée, toute opinion importante venant d’une personne intelligente ne pliera pas devant quoi que ce soit et ne connaîtra pas de compromis. C’est pourquoi nos sages ont dit : « Israël est la plus dure des nations », comme celui dont l’esprit est vaste est aussi le plus obstiné.
C’est une loi psychologique. Et si vous ne me comprenez pas, allez et apprenez cette leçon parmi les membres actuels de la nation : nous venons seulement de commencer à la construire et nous avons déjà eu le temps de découvrir notre rigueur et notre fermeté d’esprit — et ce que l’un construit, l’autre le détruit.
... Nous savons tous cela, mais il n’y a qu’une seule innovation dans mes propos : ils croient qu’à la fin l’autre côté va comprendre le danger et inclinera la tête et acceptera leur opinion. Mais je sais que même si nous les mettions dans le même sac, personne ne céderait à l’autre un seul centimètre, et aucun danger ne dérangerait quiconque de réaliser son ambition.
En un mot, tant que nous n’élèverons pas notre objectif au-dessus de la vie matérielle, nous n’aurons aucune renaissance matérielle, car le spirituel et le matériel en nous ne peuvent résider dans le même sac, car nous sommes les enfants de l’Idée. Et même si nous sommes plongés dans quarante-neuf portes de matérialisme, nous ne renoncerons jamais à l’Idée. Par conséquent, c’est du but sacré de Son Nom dont nous avons besoin.
Tout d’abord, il faut savoir que lorsqu’il est question d’affaires spirituelles, qui sont au-delà du temps, de l’espace et du mouvement, sans parler de notre relation à la Divinité, nous n’avons pas de mots pour les méditer ni les exprimer, car tout notre vocabulaire provient des sensations de nos sens imaginaires. Comment donc peuvent-ils nous aider là où le sens et l’imagination ne contrôlent pas ?
Si vous prenez, par exemple, le plus subtil des mots, « lumières », il est aussi imaginaire, emprunté à la lumière du soleil, ou à la lumière ressentie de la satisfaction. Comment donc est-ce possible d’exprimer avec eux les affaires divines, puisqu’ils ne pourraient certainement apporter au lecteur aucune vérité ?
C’est encore plus vrai quand ces mots, écrits dans des livres, doivent être utilisés pour des négociations en matière de sagesse, comme il est de coutume dans l’étude de toute sagesse. Si on échoue, ne serait-ce qu’avec un seul mot inadéquat, le lecteur sera tout de suite désorienté et ne s’y retrouvera plus.
Pour cette raison, les sages de la Kabbale ont choisi un langage particulier, que l’on peut appeler « le langage des branches », car il n’y a aucune essence et aucune conduite dans ce monde qui ne provienne de sa racine dans le monde supérieur. En fait, le début de toute entité dans ce monde commence dans le monde supérieur, puis descend en ce monde.
Ainsi, les sages ont trouvé un langage adéquat, sans trop de peine, grâce auquel se transmettre leurs atteintes, oralement ou par écrit, de génération en génération. Ils ont pris les noms des branches en ce monde, où chaque nom est explicite, comme pointant sa racine supérieure dans le système des mondes supérieurs.
Ceci devrait apaiser votre esprit quant aux expressions étonnantes que l’on trouve fréquemment dans les livres de Kabbale, qui sont parfois étrangères à l’entendement humain. Après avoir choisi ce langage pour s’exprimer, c’est-à-dire le langage des branches, ils ne peuvent plus écarter une branche à cause de son degré inférieur et ne pas l’utiliser pour exprimer le concept désiré, et ce tant qu’il n’y aura pas en notre monde une autre branche pour la remplacer.
Tout comme deux cheveux ne poussent à partir d’une même racine, il n’y a pas deux branches qui proviennent de la même racine. Il est donc impossible d’éliminer un élément de la sagesse qui doit s’exprimer par cette expression inférieure. Qui plus est, une telle perte engendrerait un dommage et la confusion dans tout le spectre de la sagesse, car il n’y a pas d’autre sagesse dans le monde où les sujets soient aussi interconnectés selon le principe de cause à effet, comme la sagesse de la Kabbale, où les sujets sont connectés et reliés les uns aux autres du début à la fin, comme une seule longue chaîne.
Ainsi, il n’y a pas de libre choix ici pour ce qui est d’échanger ou de remplacer les mauvais termes par de meilleurs. Il faut toujours employer la branche exacte qui pointe vers sa racine supérieure et la préciser jusqu’à trouver la définition exacte pour les lecteurs méticuleux.
En effet, ceux dont les yeux ne se sont pas ouverts sur les visions du Ciel et n’ont pas encore acquis la compétence dans les relations des branches de ce monde avec leurs racines dans les mondes supérieurs, sont comme un aveugle qui tâte le mur. Ils ne comprennent aucun mot dans son sens véritable, car chaque mot est le nom d’une branche par rapport à sa racine, sauf s’ils reçoivent l’interprétation de la bouche d’un sage authentique qui offre de le leur expliquer dans le langage parlé, ce qui est forcément comme une traduction d’une langue à une autre, c’est-à-dire du langage des branches au langage parlé. Ce n’est qu’alors qu’il pourra d’expliquer les termes spirituels tels qu’ils sont.
C’est pourquoi j’ai œuvré dans ce commentaire, pour expliquer les dix Sefirot comme le sage, le Ari, nous les a enseignées, dans leur pureté spirituelle, dépourvues de tout terme tangible, pour qu’un novice puisse approcher la sagesse sans échouer en matérialisant et en se trompant. La compréhension de ces dix Sefirot permettra aussi d’observer et de savoir comment mieux comprendre les sujets de cette sagesse.
Chapitre 1
« Sachez qu’avant que les Néétsalim [êtres émanés] n’aient émané et que les créatures ne soient créées, une simple lumière supérieure remplissait toute la réalité, etc. » (L’Arbre de Vie). Ces mots nécessitent une explication : comment pouvait-il y avoir une réalité que la lumière simple remplissait entièrement avant l’émanation des mondes [Olamot]? Il en va de même avec la question du désir qui se restreint pour que la perfection de Ses actions apparaisse, il semblerait que d’après le livre, qu’il y avait déjà là un certain manque.
La question du point médian qui est en Lui, où le Tsimtsoum [restriction] se fait, est aussi très troublante, car nous avons déjà dit qu’il n’y avait là ni début [Rosh] ni fin (Sof), alors comment pourrait-il y avoir un milieu ? En effet, ces paroles sont plus profondes que la mer et je dois, par conséquent, les interpréter longuement.
Il n’y a rien dans toute la réalité qui ne soit inclus dans l’infini [Ein Sof]. Tout ce que nous atteignons — de façon inversée — se trouve en lui selon le principe de « Un, Seul et Unique »
1) Sachez qu’il n’y a aucune essence en ce monde, qui soit perçue par nos sens ou notre esprit, qui n’est pas inclus dans le Créateur. Tout nous vient de Lui. Est-ce que quelqu’un pourrait donner ce qu’Il n’a pas ?
Il faut comprendre que pour nous de tels concepts sont séparés ou opposés. Par exemple, la notion de sagesse est perçue différemment de la notion de douceur ; la sagesse et la douceur sont deux notions distinctes. De même, la notion de celui qui agit est différente de la notion d’action : l’opération et l’action sont deux notions distinctes. C’est encore plus clair quand il s’agit de termes opposés comme doux et amer, et ainsi de suite, qui sont considérés séparément.
Néanmoins, chez le Créateur, sagesse, plaisir, doux, amer, piquant, action, acteur et autres formes, différentes et opposées, tout cela est inclus comme Un dans Sa simple lumière, sans aucune distinction ou différence, selon le principe de « Un, Seul, et Unique ».
« Un » veut dire qu’il est en équivalence. « Seul », c’est ce qui s’étend de Lui, et toutes ces multitudes formes sont chez Lui sous une seule forme, comme Atsmouto [Son essence]. « Unique » montre que bien qu’Il fait de nombreuses actions, cependant, c’est une seule force qui fait agir tout cela, et que tout s’unit et retourne à une seule forme. Cette seule forme avale toutes les formes qui sont apparentes dans Ses actions. C’est un sujet très subtil et tous ne peuvent le comprendre.
Nahmanide nous a expliqué l’unité du Créateur selon le principe de « Un, Unique et Unifié ». Il explique la différence entre Un, Seul, et Unique.
Quand Il s’unit pour agir d’une seule force, cela est appelé Unique.
Quand Il se divise pour agir, chaque partie de Lui est appelée Seul.
Et quand Il est en une seule équivalence, Il s’appelle Un.
« Il s’unit pour agir d’une seule force » veut dire qu’Il agit pour faire du bien, ce à quoi nous nous attendons de Son unicité, et ses actions ne changent pas. Quand Il se divise pour agir, c’est-à-dire que Ses actions sont différentes les unes des autres, et Il semble qu’il agit pour faire le bien et pour faire le mal. Alors Il est appelé Seul, car toutes ces différentes actions ont un seul résultat — faire le bien. Il est Seul dans chaque action, Il ne change pas, bien que Ses actions soient différentes.
Quand Il est en une seule équivalence, Il est appelé Un. Un indique Son essence où toutes les formes inversées se trouvent en équivalence, comme l’a écrit Maïmonide : « En Lui, celui qui sait, ce qui est su, et le savoir sont Un, car Ses pensées sont beaucoup plus élevées que nos pensées et Ses chemins sont plus élevés que les nôtres. »
Il y a deux façons de donner : avant de recevoir et après avoir reçu
2) Apprenez de ceux qui mangent la manne. La manne est appelée « le pain du ciel », car elle ne s’est pas matérialisée par son revêtement en ce monde. Les sages ont dit que chacun y trouvait le goût qu’il désirait, il est donc évident qu’il y avait en elle ces formes opposées ; c’est-à-dire que pour l’un son goût était doux, pour l’autre il était piquant et amer, donc la manne était obligatoirement composée de deux goûts opposés ensemble, car on ne peut donner ce qu’on n’a pas. Comment est-ce alors possible d’avoir deux opposés dans une même chose ?
Il est certainement simple et dénué des deux goûts, et il est seulement inclus en eux, pour que celui qui reçoit au niveau matériel puisse y distinguer le goût qu’il veut. Vous pouvez ainsi comprendre toute chose spirituelle, qui est elle-même unique et simple, bien qu’elle renferme toutes les multiples formes du monde. Quand elle est reçue au niveau matériel et limité, celui qui la reçoit lui donne une forme parmi toutes les formes qui sont unies dans cette essence spirituelle.
Il faut donc toujours voir deux aspects dans le don du Créateur :
Le premier est la forme de l’essence de l’abondance spirituelle avant d’être reçue, quand elle est encore une lumière simple et générale.
Le deuxième est après la réception de l’abondance, lorsqu’elle prend une forme séparée et partielle selon la qualité de celui qui la reçoit.
Comment comprendre que l’âme est une partie du Divin ?
3) Ainsi, nous pouvons comprendre ce qu’on dit les kabbalistes sur l’essence de l’âme : l’âme est vraiment une partie divine d’en Haut et il n’y a aucun changement en elle par rapport au « tout », sauf que l’âme n’est qu’une partie et non le « tout ». Cela ressemble à une pierre qui est taillée dans une montagne, où l’essence de la pierre et de la montagne est égale : il n’y a aucune différence entre la pierre et la montagne, si ce n’est que la pierre est une partie de la montagne et la montagne est le « tout ».
Apparemment, il s’agit d’une chose très surprenante : il est encore plus difficile de comprendre comment on peut parler d’une différence et d’une partie du Divin, et comparer cela à une pierre taillée dans une montagne. La pierre est taillée dans la montagne à l’aide d’un burin et d’un marteau, mais comment et qu’est-ce qui dans la Divinité pourrait les séparer ?
La spiritualité est séparée par la disparité de forme comme la matérialité peut l’être par une hache.
4) Avant d’en venir à clarifier cette question, nous allons expliquer l’essence des différences qui existent dans la spiritualité. Sachez que les éléments spirituels ne se séparent que par la disparité de forme. Autrement dit, si une entité spirituelle acquiert deux formes, alors elle n’est plus une, mais deux.
Laissez-moi expliquer cela à propos des âmes des hommes, qui sont également spirituelles. Selon la loi spirituelle, dont la forme est simple, il y a autant d’âmes qu’il y a de corps, que les âmes illuminent. Cependant, elles sont séparées les unes des autres par la disparité de forme qui existe entre elles, comme nos sages ont dit : « Tout comme leurs visages ne sont pas les mêmes, leurs opinions ne se ressemblent pas. » Il est possible pour un corps de discerner la forme des âmes et de dire qu’une âme est bonne et une autre mauvaise, et il en va de même pour toutes les formes séparées.
Ainsi, on peut voir que tout comme une chose matérielle se divise, est coupée et est séparée avec une hache, et que le mouvement accroît la distance entre les parties, le spirituel aussi se divise, est coupé et est séparé à cause de la disparité de forme entre les parties. Selon la mesure de la disparité, on peut évaluer la distance entre les parties.
Comment peut-il y avoir une disparité de forme dans la Création par rapport à l’Infini [Ein Sof] ?
5) Ces choses sont claires en ce monde ci, en ce qui concerne l’âme des gens. Mais l’âme, qui est une partie de Dieu en haut, la façon dont elle est séparée du Divin — au point où nous pouvons l’appeler « une partie divine » — n’est pas encore claire. On ne peut pas parler de disparité de forme, car nous avons déjà dit que la Divinité est une lumière simple qui inclut des multitudes des formes et leurs opposées dans le monde, dans sa simple unité selon le principe de « Un, Seul et Unique ». Ainsi, comment peut-on imaginer une disparité de forme dans l’âme, qu’elle soit différente du Divin et séparée de Lui, pour y acquérir une partie de Lui ?
En fait, cette question s’applique principalement à la lumière infinie [Ein Sof] avant la restriction [Tsimtsoum], car telle est la réalité devant nous ; tous les mondes, supérieurs et inférieurs, sont perçus selon deux discernements :
Le premier est la forme de toute cette réalité avant la restriction, où tout était illimité et sans fin. Ce discernement est appelé la lumière d’Ein Sof.
Le deuxième est la forme de toute cette réalité à partir de la restriction vers le bas, où tout est limité et mesuré. Ce discernement est appelé les quatre mondes Atsilout, Briya, Yetsira et Assiya.
On sait qu’aucune pensée ne peut percevoir Son essence, il n’y a en Lui ni nom ni appellation — et ce que l’on ne peut atteindre, comment pourrait-on le nommer ? Car le nom indique ce qui est atteint par ce nom. Il est donc évident que pour Son essence il n’y a aucun nom ou appellation. Tous les noms et appellations ne sont que pour Sa lumière qui s’étend de Lui. L’expansion de Sa lumière avant la restriction, qui remplissait toute la réalité sans limite ni fin, est appelée Ein Sof. Et selon cela, il faut comprendre pourquoi la lumière d’Ein Sof est définie en soi ; elle sort de Son essence et nous pouvons donc la définir par un nom, comme nous l’avons dit à propos de l’âme.
Clarification des paroles: le travail et l’effort ont été préparés pour la récompense des âmes, car celui qui mange ce qui n’est pas à lui a peur de le regarder en face
6) Pour comprendre quelque peu cet endroit sublime, nous devons approfondir l’axe de toute la réalité devant nous et son but général. Existe-t-il un Opérateur sans objectif ? Et quel est-il, quelle est la raison pour laquelle le Créateur a inventé toute cette réalité devant nous, dans tous les mondes, supérieurs et inférieurs ?
En effet, les sages nous ont déjà montré à maintes reprises que tous les mondes n’ont été créés que pour Israël, qui observe la Torah et des Mitsvot. Cependant il nous faut comprendre la question des sages à ce propos : Si l’intention de la création des mondes est de faire plaisir à Ses créatures, alors pourquoi a-t-Il créé un monde matériel sale et rempli de souffrances? Sans cela, Il aurait pu donner aux âmes autant de plaisir qu’Il le voulait. Et pourquoi a-t-Il conduit l’âme à un corps à la fois sale et aussi souillé ?
Ils ont répondu que « celui qui mange ce qui n’est pas à lui a peur de le regarder en face », c’est-à-dire que dans tout cadeau gratuit, il y a l’inconvénient de la honte ; et pour épargner à l’âme ce désagrément, Il a donc créé ce monde où il y a la réalité du travail — et ils pourront profiter plus tard de leur travail. Ainsi, ils reçoivent un salaire pour leurs efforts et ils évitent le sentiment de honte.
Quel est le rapport entre les soixante-dix ans de travail et le plaisir éternel, puisqu’il n’y a pas de cadeau plus gratuit que celui-là ?
7) Ces paroles des sages sont très déconcertantes de bout en bout. La première difficulté est que l’essentiel de notre tendance et de notre prière est de nous épargner un cadeau reçu gratuitement. Les sages disent que le trésor d’un cadeau reçu gratuitement est préparé seulement pour les plus grandes âmes de ce monde. Cette réponse des sages est très difficile ; ils disent que dans ce cadeau gratuit, il y a un grand inconvénient — c’est-à-dire la honte que ressent celui qui reçoit un cadeau gratuit —, et pour compléter cela, le Créateur a préparé ce monde où il y a une réalité du travail et des efforts, pour que dans le monde à venir il reçoive une récompense pour les efforts et le travail accomplis.
Cette réponse est très étonnante. Elle ressemble à une personne qui dit à une autre : « travaille avec moi un court instant et je te donnerai en contrepartie tous les plaisirs et trésors du monde, pour toute ta vie. » On ne peut recevoir de plus grand cadeau gratuitement ; la récompense n’a aucune commune mesure avec le travail, car on travaille dans ce monde transitoire qui n’a aucune valeur par rapport à la récompense et au plaisir du monde éternel. Quelle valeur peut avoir ce monde face au monde éternel ?
Et ne parlons même pas de la qualité de l’effort, laquelle n’a aucune valeur par rapport à la qualité de la récompense, comme les sages ont dit que « le Créateur donnera à chaque juste 310 mondes ». On ne peut pas dire que le Créateur donne une partie de la récompense pour le travail et le reste comme un cadeau offert gratuitement. Car à la fin, quelle utilité y aurait-il ici, s’il y a toujours le désagrément de la honte pour le reste du cadeau ? Il ne faut donc pas prendre leurs mots au pied de la lettre, car il existe là une intention profonde.
Toute la réalité émane et a été créée à partir d’une seule Pensée, qui est à la fois l’Opérateur, l’Opération, la réalité de la récompense attendue, et l’Essence même du travail
8) Il faut comprendre que dans la pensée du Créateur, dans la création des mondes et de la réalité devant nous, les actions n’ont pas été exécutées par de nombreuses pensées, comme c’est le cas pour nous. Car Il est Un, Seul et Unique. Et comme Il est Simple, les lumières qui s’étendent de Lui sont simples et uniques, sans aucune multiplicité de formes, comme il est écrit : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, ni vos chemins Mon chemin. »
Vous devez donc comprendre et savoir que tous les noms et appellations, ainsi que tous les mondes, supérieurs et inférieurs, sont tous une seule lumière simple, seule et unique. Chez le Créateur, la lumière qui s’étend, la Pensée, l’action et l’Opérateur, et toute chose à laquelle le cœur peut penser et analyser, sont chez Lui une seule et même chose.
Vous pouvez donc juger et comprendre que toute cette réalité, supérieure et inférieure, jusqu’à sa complétude à la réparation finale, émane et a été créée par une seule Pensée. Cette seule Pensée réalise toutes les opérations, elle est l’essence de toutes les opérations, le But ultime et l’Essence du travail. Elle est par elle-même toute la perfection et la récompense espérée, comme le Nahmanide l’a écrit : « Un, Seul et Unique ».
La restriction [Tsimtsoum] explique comment une opération imparfaite sort d’un Opérateur parfait.
9) ARI nous explique longuement que la première restriction [Tsimtsoum Aleph] est le sujet le plus important, car il est évident que les corruptions et tous les manques, s’étendent et viennent aussi du Créateur, comme il est écrit : « Il forme la lumière et crée l’obscurité ». Ainsi, ces corruptions et cette obscurité sont vraiment opposées au Créateur. Comment est-ce donc possible que l’une sorte de l’autre, et comment viennent-elles ensemble avec la lumière et le plaisir de la Pensée de la Création ?
Nous ne pouvons pas dire que ce sont deux pensées spéciales. Alors comment est-ce possible que tout s’étende du Créateur et arrive jusqu’à ce monde rempli d’ordures, de souffrances et de grande saleté ? Et comment est-ce possible qu’elles existent ensemble dans une seule pensée ?
Chapitre 2
Explication de la Pensée de la Création
10) Maintenant, nous allons expliquer la forme de la Pensée de la Création. Il est certain que toute la fin de l’action commence par une pensée préliminaire. Même pour un homme en ce monde, qui pense beaucoup, la fin de l’action commence aussi par sa pensée. Par exemple, s’il construit sa maison, nous comprenons que sa première pensée est relative à la forme de la maison qu’il veut habiter. Donc, l’homme pense et agit beaucoup, jusqu’à ce qu’il parvienne à cette forme escomptée, et cette forme apparaîtra lorsque l’action sera terminée.
Vous voyez donc que toute action commence par une pensée préliminaire. La fin de l’action, qui est l’axe et le but pour lesquels tout cela a été créé, est de faire plaisir à Ses créatures. On sait que lorsque la Pensée du Créateur se termine et agit instantanément, car Il n’est pas homme ayant besoin de faire, mais Sa seule pensée réalise instantanément et immédiatement toute l’action. Il est donc clair que lorsque le Créateur pense à la création pour faire plaisir à Ses créatures, cette lumière se propage de Lui instantanément dans toutes ses variantes, niveaux et toute la mesure des plaisirs auxquels Il a pensé, que tout est inclus dans cette pensée, qu’on l’appelle la Pensée de la Création. Sachez que l’on appelle cette Pensée de la Création la lumière d’Ein Sof car pour ce qui est de Son essence, nous n’avons aucun nom pour Le définir.
Le désir de donner chez l’Émanateur engendre nécessairement le désir de recevoir chez l’être émané, qui est le récipient dans lequel l’être émané reçoit Son abondance
11) C’est ce que dit le Rav : qu’au début la lumière de l’Infini remplissait toute la réalité. Cela signifie que le Créateur a pensé faire plaisir aux créatures, et comme la lumière se propageait et sortait soi-disant de Lui, le désir de recevoir ce plaisir a été immédiatement implanté dans cette lumière. Notez aussi que ce désir est toute la mesure de l’ampleur de la lumière qui se propage, c’est-à-dire que la mesure de Sa lumière et de Son abondance équivaut à la mesure selon laquelle Il veut faire plaisir, ni plus ni moins.
L’essence de ce plaisir de recevoir qui est implanté dans cette lumière par la force de Sa pensée est appelée le lieu [place/endroit]. Quand on dit, par exemple, qu’une personne a de la place pour manger un kilogramme de pain lors d’un repas et qu’une autre personne ne peut pas manger plus d’une 500 grammes, de quelle place parle-t-on ? On ne parle pas de la taille des intestins, mais de l’amplitude du désir et de l’envie de manger. Vous voyez que la mesure de la place pour recevoir le pain dépend de l’ampleur du désir et de l’envie de manger. C’est encore plus vrai dans la spiritualité, où le désir de recevoir l’abondance est le lieu de l’abondance, et que l’abondance est mesurée selon l’ampleur du désir. Il est impossible d’approfondir ici.
Le désir de recevoir inclus dans la Pensée de la Création est sorti de Son essence sous le nom d’Ein Sof
12) Vous pouvez donc comprendre que la lumière d’Ein Sof (Infini) est sortie de Son essence, pour laquelle nous n’avons aucun nom, car elle est définie par le nom de lumière d’Ein Sof. Il en est ainsi du fait de ce discernement, que cette lumière inclut le désir de recevoir de Son essence, qui est une nouvelle forme qui n’est pas du tout incluse dans Son essence, car de qui pourrait-Il recevoir ? Cette forme est également toute la mesure de cette lumière.
Avant la restriction, la disparité de forme du désir de recevoir n’était pas discernable
13) Cependant, dans sa toute-puissance, cette nouvelle forme n’aurait pas été considérée comme un changement de Sa lumière, comme il est écrit « qu’avant que le monde n’ait été créé, Lui et Son Nom sont Un ». « Lui » renvoie à la lumière qui se trouve dans Ein Sof, et « Son nom » se réfère au lieu, Malkhout de Ein Sof qui est le désir de recevoir de Son essence, inclus dans la lumière d’Ein Sof.
Il nous dit : « Lui et Son nom sont Un », c’est-à-dire que dans Son Nom, Malkhout de Ein Sof — qui est le désir, c’est-à-dire le désir de recevoir implanté dans toute la réalité qui a été incluse dans la Pensée de la Création avant la restriction —, on ne discerne aucune disparité de forme ni différence avec la lumière en lui. La lumière et le lieu sont réellement Un. S’il y avait eu un changement ou un déficit dans le lieu, par rapport à la lumière de Ein Sof, il y aurait alors eu deux discernements.
Tsimtsoum [la restriction] signifie que Malkhout de Ein Sof réduit le désir de recevoir en elle. La lumière disparaît donc, car il n’y a pas de lumière sans récipient
14) Ceci est la restriction : le désir de recevoir inclus dans la lumière de Ein Sof, appelé Malkhout de Ein Sof, qui est la Pensée de la Création qui se trouve dans Ein Sof et qui inclut toute la réalité, s’est paré pour s’élever et parvenir à l’équivalence de forme avec Son Essence. C’est pour cette raison qu’elle réduit son désir de recevoir Son abondance dans Béhina Dalet [la quatrième phase] du désir, avec l’intention que par cela tous les mondes émaneront et seront créés jusqu’à ce monde ci. De cette façon, la forme du désir de recevoir sera corrigée et reprendra la forme du don, ce qui l’amènera à l’équivalence de forme avec l’Émanateur. Voici qu’après avoir réduit son désir de recevoir, la lumière s’en va, car nous savons que la lumière dépend du désir, et le désir est l’endroit de la lumière, car il n’y a pas de contrainte dans la spiritualité.
Chapitre 3
Explication de l’origine de l’âme
15) Maintenant, nous pouvons expliquer d’où viennent les âmes, dont nous avons dit qu’elle était une partie divine d’en haut. On a posé la question suivante : comment la forme de l’âme diffère-t-elle de Sa lumière simple, de sorte qu’elle soit séparée, du Tout ? Maintenant, il est clair que c’est parce qu’il y a eu une grande disparité de forme. Bien que le Créateur inclue en Lui toutes les formes que l’on puisse imaginer, après ce qui vient d’être dit, qu’il y a une forme qui n’est pas incluse dans le Créateur, c’est-à-dire le désir de recevoir, car de qui pourrait-Il recevoir ?
Cependant les âmes, qui ont été créées parce que le Créateur voulait leur donner du plaisir — ce qui est la Pensée de la Création —, ont nécessairement cette loi de vouloir recevoir et aspirer à recevoir Son abondance implantée en elles.
C’est en cela qu’elles diffèrent de Lui, car elles ont changé de forme par rapport à Lui. En effet, nous avons déjà expliqué que l’essence matérielle se divise et diffère par la force du mouvement et de la distance, tandis que l’essence spirituelle se divise et diffère par la disparité de forme. D’après la mesure de la disparité de forme, on peut mesurer la distance. Si la disparité de forme atteint le comble de l’opposition, il se fait une coupure et une séparation totale, à tel point qu’elles ne peuvent plus se nourrir, car elles sont alors considérées comme étrangères.
Chapitre 4
Après la restriction et que l’écran aient été placés sur le désir de recevoir, il cesse d’être un récipient de réception, il sort du système sacré, la Lumière réfléchie sert de récipient de réception à sa place, et le récipient du désir de recevoir est remis au système d’impureté
16) Après que la restriction et l’écran aient été placés sur ce récipient appelé le désir de recevoir, il s’annule et sort du système sacré, et à sa place la lumière réfléchie devient le récipient de réception. Sachez que c’est là toute la différence entre ABYA de Kédousha [sainteté] et ABYA de Touma [impureté], car les récipients de réception de ABYA de Kédousha viennent de la lumière réfléchie, corrigée et en équivalence de forme avec Ein Sof, tandis qu’ABYA de Touma utilise le désir de recevoir restreint, qui est une forme opposée à Ein Sof ; c’est pour cela qu’il est coupé et séparé de la Vie des vies, qui est Ein Sof.
L’homme se nourrit des restes des écorces, c’est pourquoi il utilise comme elles le désir de recevoir
17) Maintenant, nous pouvons comprendre la racine des corruptions qui est instantanément incluse dans la Pensée de la Création, qui est de faire plaisir aux créatures. Après avoir descendu les cinq mondes que sont Adam Kadmon [l’homme primordial] et ABYA, les Klipot se dévoilent dans les quatre mondes ABYA d’impureté, ce qui est le sens de « le Seigneur les a faits l’un opposé à l’autre ».
On trouve alors en face de nous ce corps impur matériel, de qui il est dit « le penchant du cœur de l’homme est mauvais dès sa jeunesse », car tout ce qu’il tète depuis sa jeunesse sont les restes des Klipot. Car les Klipot et l’impureté sont la forme du « seul désir de recevoir » qu’il y a en elles, et elles n’ont rien du désir de donner.
Elles sont donc opposées au Créateur, qui n’a aucun désir de recevoir, et son seul désir est uniquement de donner et de faire plaisir. C’est pour cela que les Klipot sont appelées « morts », car elles sont à l’inverse de la Vie des vies ; elles sont coupées du Créateur et n’ont rien de Son abondance.
C’est pour cela que le corps qui s’alimente de ces Klipot est aussi détaché de la vie et est rempli de saleté, tout cela à cause du « désir de seulement recevoir » et non « de donner » qui est implanté en lui, car son désir est tout le temps disposé à dévorer le monde entier.
C’est pourquoi les méchants sont appelés morts durant leur vie, car par cette disparité de forme qui existe depuis leur racine où il n’y a aucun don, ils se coupent du Créateur et ils sont vraiment morts. Et bien qu’on ait l’impression que les méchants aient aussi le don, quand ils donnent la charité, etc., en fait, il est écrit dans Le Zohar que toute miséricorde qu’ils font, ils la font pour eux-mêmes et pour leur honneur.
Cependant, les justes qui s’engagent dans la Torah et les Mitsvot non pour recevoir une récompense, mais uniquement pour faire plaisir au Créateur, purifient en cela leur corps et transforment leurs récipients de réception en don. En cela ils adhèrent au Créateur, car ils ont l’équivalence de forme avec le Créateur sans aucune disparité de forme. C’est ce qu’on dit nos sages à propos du verset : « Dis à Sion : “Tu es Mon peuple” », vous êtes avec Moi en partenariat, c’est-à-dire que les justes sont associés au Créateur, car c’est Lui qui a commencé la Création et les justes la terminent, car ils transforment les récipients de réception en récipients de don.
Toute la réalité est incluse dans Ein Sof et s’étend de l’existence à partir de ce qui existe. Seul le désir de recevoir est nouveau et s’étend ex nihilo
18) Sachez qu’en ce qui concerne la nouveauté que le Créateur a introduite dans la Création, qu’Il l’a fait sortir ex nihilo, cette nouveauté s’applique uniquement à la forme du désir de plaisir qui est implanté dans chaque créature. Rien d’autre n’est nouveau dans la Création, comme il est écrit : « Il forme la lumière et crée l’obscurité. Nahmanide explique que le mot Boré [« Créateur » ou « crée »] indique un nouveauté, quelque chose qui n’existait pas avant.
Nous voyons qu’il n’a pas dit « et crée la lumière » parce qu’il n’y a rien de nouveau, dans le sens d’inventer quelque chose ex nihilo, car la Lumière et tout ce qu’elle contient, c’est-à-dire toutes les sensations et les connaissances agréables dans le monde, tout cela provient de ce qui existe déjà, c’est-à-dire que tout cela est déjà inclus dans le Créateur, et il n’y a donc pas de nouveauté. C’est pourquoi il est écrit « forme la lumière » pour nous dire qu’il n’y a pas de nouveauté ni création.
Cependant, pour l’obscurité, qui inclut toutes les sensations et les connaissances désagréables, il est dit « et crée l’obscurité » car Il les a inventées vraiment ex nihilo, c’est-à-dire qu’elles n’existent pas du tout dans Sa réalité, mais ont été inventées maintenant.
La racine de tout est la forme du « désir de plaisir » incluse dans Ses lumières qui se propagent de Lui. Au début, elle est plus sombre que la Lumière supérieure, et s’appelle donc l’obscurité par rapport à la lumière.
Mais finalement, les Klipot [écorces], la Sitra Akhra [l’autre côté] et les méchants descendent en raison de cela et sont tout à fait coupés de la Racine de la Vie. Comme il est écrit : « ses pieds descendent à la mort ». Ses pieds, signifie la fin. Donc, des pieds de Malkhout, qui est le désir de plaisir qui se trouve dans la propagation de Sa lumière, sort à la fin la mort de la Sitra Akhra et de ceux qui s’en nourrissent et la suivent.
Nous sommes des branches qui s’étendent de Ein Sof ; par conséquent, les choses qui se trouvent dans notre racine nous font plaisir et les choses qui ne se trouvent pas dans notre racine nous sont pénibles et douloureuses
19) On peut se demander : cette disparité de forme du désir de recevoir se trouve forcément dans les créatures, car comment pourraient-elles sinon provenir du Créateur, passer du Créateur à la créature ? Cela n’est possible que grâce à la disparité de forme susmentionnée.
De plus, cette forme de désir de plaisir est la partie principale de la Création, l’axe de la Pensée de la Création, c’est aussi la mesure de la quantité de bien et de plaisir, et c’est pour cela qu’elle est appelée « un endroit ». Aussi, comment peut-on dire d’elle qu’elle s’appelle l’obscurité qui s’étend jusqu’à la mort et qui sépare et détache de la Vie des vies les inférieurs qui reçoivent ? Il faut aussi comprendre cette grande anxiété de la part de ceux qui reçoivent, en raison de la disparité de forme avec le Créateur, et pourquoi il y a une si grande colère.
Pour expliquer ce sujet, il faut commencer par expliquer l’origine des plaisirs et des souffrances que l’on ressent dans ce monde. Vous savez bien que chaque branche a la même nature que sa racine. Donc, tout ce qui s’applique à la racine, la branche s’en contente, l’aime et le convoite ; et tout ce qui ne s’applique pas à sa racine, la branche s’en éloigne, ne le tolère pas et le déteste.
Cette loi s’applique à chaque racine avec sa branche, sans exception, et comme le Créateur est la racine de toutes Ses créatures, tout ce qui est inclus en Lui et nous vient directement de Lui nous fait plaisir et nous plaît, car notre nature est proche de notre racine. De même, tout ce qui ne se trouve pas dans le Créateur et ne s’étend pas directement de Lui, mais est contraire à la Création elle-même, cela aussi sera contre notre nature et sera difficile à tolérer.
Par exemple, nous aimons le repos et nous détestons beaucoup tout mouvement, à tel point que nous ne faisons aucun mouvement si ce n’est pour atteindre le repos. La raison en est que dans notre racine il n’y a pas de mouvement, seulement le repos. Car le mouvement n’y existe pas. C’est pourquoi il est contre notre nature et nous le détestons. De la même façon, nous aimons la sagesse, la vaillance, la richesse et tous les bons attributs, car ils se trouvent dans le Créateur, qui est notre racine. Nous détestons l’inverse, comme la bêtise, la faiblesse, la pauvreté, l’humiliation et ainsi de suite, car cela ne se trouve pas du tout dans notre racine ; cela nous est donc extrêmement détestable et méprisable et donc insupportable.
Il faut pourtant examiner comment il y a une quelconque extension qui ne provienne pas directement de Lui, mais est opposée à la Création. Cela ressemble à un riche qui invite un pauvre et lui donne chaque jour de la nourriture, de l’argent et de l’or, et chaque jour il lui donne davantage. Le pauvre goûte dans ces grands cadeaux deux goûts différents à la fois : d’un côté, il ressent un énorme plaisir provenant de tous ces cadeaux, et de l’autre, il lui est difficile de les supporter ; il a honte quand il les reçoit, et il est embarrassé de toute cette abondance qu’il reçoit à chaque fois. Il est évident que le plaisir qu’il reçoit des cadeaux provient directement du riche qui les lui donne, mais la difficulté qu’il ressent en recevant le cadeau ne provient pas directement du riche qui lui donne, mais de sa propre essence en tant que celui qui reçoit, car la honte s’éveille à cause de la réception et des cadeaux reçus gratuitement, bien qu’en vérité cela provienne aussi du riche, mais indirectement.
Parce que le désir de recevoir n’est pas dans notre racine, nous ressentons de la honte et de l’impatience. Il est écrit que pour corriger cela, Il nous a « préparés » en ce monde le labeur dans la Torah et les Mitsvot [commandements] pour transformer le désir de recevoir en désir de donner
20) Il s’avère que toutes les formes qui nous viennent indirectement du Créateur sont contraires à notre nature et difficiles à tolérer. Ainsi, vous pouvez comprendre que la nouvelle forme qui apparaît chez celui qui reçoit, c’est-à-dire le « désir de plaisir », n’est en aucun cas un défaut dans la valeur du Créateur, mais au contraire, il s’agit de l’axe principal de Sa création ; sans cela, il n’y aurait pas eu de Création du tout. Cependant celui qui reçoit, qui porte cette forme, ressent la difficulté de la tolérer lui-même, parce que cette forme n’existe pas dans sa racine.
Ainsi, on peut comprendre la réponse des sages — que ce monde est créé parce que « celui qui mange ce qui n’est pas à lui à peur de le regarder en face. » Ils parlaient de la disparité de forme du « désir de plaisir » qui se trouve nécessairement dans les âmes, parce que « celui qui mange ce qui n’est pas à lui a peur de le regarder en face ». Autrement dit, celui qui reçoit un cadeau a honte lors de la réception, à cause de la disparité de forme avec la racine qui ne contient pas cette forme de réception.
Donc, afin de corriger cela, Il créa ce monde où l’âme se revêt dans le corps, et grâce à l’engagement dans la Torah et les Mitsvot [commandements] dans le but de faire plaisir au Créateur, les récipients de réceptions de l’âme se transforment en récipients de don. Cela signifie que pour elle-même, elle n’aspire pas à l’abondance, mais elle la reçoit dans le but de faire plaisir au Créateur, qui veut que les âmes se réjouissent de Son abondance. Du fait qu’elle soit lavée de tout désir de recevoir pour elle-même, l’âme n’a plus peur de le regarder en face, et ainsi se révèle la perfection de la créature. La nécessité et le besoin du long enchaînement jusqu’à ce monde, avec ce grand travail de transformation de la forme de réception en forme de don ne peut se faire que dans ce monde ci.
La destruction des méchants est double et les justes hériteront du double
21) Viens et vois que les méchants, leur destruction est double, car ils tiennent la corde par les deux bouts. Ce monde a été créé avec un manque et un vide de toute l’abondance, et pour acquérir des biens, un mouvement est nécessaire. Et nous savons que la multiplicité des mouvements est pénible pour l’homme, car cela ne s’étend pas directement de l’essence du Créateur. Cependant, demeurer sans bien et ni bonté est également impossible, car cela aussi est opposé à la racine, cette dernière étant remplie de bien.
C’est pour cela que l’on choisit de souffrir en faisant des mouvements, afin d’acquérir toutes ces acquisitions. Mais puisque toutes celles-ci ne sont que pour lui-même, et que celui qui a cent en veut deux cent, « l’homme meurt sans avoir atteint la moitié de ses désirs ». On souffre donc des deux côtés : de la peine causée par les nombreux mouvements effectués et de la peine du manque d’acquisitions, car il nous en manque la moitié.
Les justes dans leur pays hériteront du double : une fois qu’ils auront transformé leur désir de recevoir en désir de donner et qu’ils recevront ce qu’ils reçoivent dans le but de donner, alors ils hériteront du double. Car non seulement ils atteindront tout le plaisir et différents biens, ils atteindront en plus l’équivalence de forme avec leur Créateur. Ainsi, ils se trouveront dans la vraie Dvékout [adhésion] et aussi au repos, car l’abondance leur viendra d’elle-même, sans effort ni mouvement.
Chapitre 5
La Pensée de la Création force chaque chose dans la réalité à sortir l’une de l’autre, jusqu’à la réparation finale
22) Maintenant, nous pouvons comprendre la puissance de la particularité du Créateur, que Ses pensées ne sont pas les nôtres, etc. La multiplicité de formes et de concepts que nous percevons dans toute cette réalité qui est devant nous, tout cela s’unit chez le Créateur en une seule et même pensée : la Pensée de la Création, qui est de faire plaisir à Ses créatures. Cette pensée unique entoure toute la réalité en unité absolue jusqu’à la réparation finale, car elle est là tout le But de la Création.
Elle est l’Opératrice, c’est-à-dire la force qui agit, car ce qui n’est que pensée chez le Créateur est une loi obligatoire chez les créatures, et du fait qu’Il a pensé à nous faire plaisir, il s’est obligatoirement passé en nous : être les receveurs de Sa bonne abondance.
Ceci est l’action, c’est-à-dire qu’après que cette loi du désir de recevoir du plaisir a été implantée en nous, nous sommes maintenant définis comme une « action », où, à cause de cette disparité de forme, nous sommes sortis du Créateur en créatures, et d’Opérateur nous sommes devenus l’action.
Tel est l’effort et le travail, car à cause de cette force qui agit en nous, l’envie de recevoir s’accroît en nous suivant la descente des mondes jusqu’au corps séparé dans ce monde, dont la forme est opposé à la Vie des vies, et qui n’est pas capable de donner à l’extérieur de lui-même, ce désir amenant la mort aux corps et toutes sortes de souffrances et d’efforts à l’âme. C’est cela de servir le Créateur par la Torah et les Mitsvot [commandements], car à travers l’illumination de la ligne à l’endroit restreint s’étendent les noms sacrés, la Torah et les Mitsvot.
Grâce au labeur dans la Torah et les Mitsvot avec l’intention de faire plaisir au Créateur, les récipients de réception se transforment petit à petit en récipients de don, et c’est toute la récompense que nous espérons. Car tant que nos récipients de réception ne sont pas corrigés, il nous est impossible d’ouvrir notre bouche pour recevoir Son abondance, en raison de la peur de la disparité de forme, car « celui qui mange ce qui n’est pas à lui a honte de le regarder en face. » C’est la raison de la première restriction, mais lorsque nous corrigeons nos récipients de réception pour qu’ils soient afin de donner, nous les rendons équivalents au Créateur et nous méritons de recevoir Son abondance sans fin.
Vous pouvez voir que toutes ces formes opposées dans toute cette Création devant nous, c’est-à-dire les formes de l’acteur et l’objet de l’action, les formes des corruptions et des corrections, les formes du travail et de sa récompense, etc., tout cela est inclus dans la seule pensée du Créateur, en toute simplicité, c’est-à-dire de faire plaisir à Ses créatures, ni plus ni moins.
De même, cette Pensée inclut toute la multiplicité des concepts, à la fois les concepts de notre Torah et ceux des enseignements séculiers, ainsi que toutes les créatures, les mondes et les différentes formes de conduite en chacun, tous sortent et proviennent de cette seule pensée.
Malkhout de Ein Sof (infini) signifie que Malkhout n’est pas la fin
23) Comment peut-on donner le nom de Malkhout à Ein Sof, s’il y a aussi ici les neuf premières Sefirot, etc. Il s’avère que ce qui est appelé Malkhout de Ein Sof, c’est le désir de recevoir inclus dans la Lumière d’Ein Sof. Sauf que là, Malkhout n’a pas placé de limite ou de fin sur la Lumière d’Ein Sof, car elle n’a pas encore découvert la disparité de forme dans le désir de recevoir. C’est pourquoi cela s’appelle Ein Sof, c’est-à-dire que Malkhout n’y met pas fin, tandis qu’après la restriction et en bas, dans chaque Sefira ou Partsouf, une fin est faite par la force de Malkhout.
Chapitre 6
Il est impossible que le désir de recevoir se dévoile dans une essence, si ce n’est dans les quatre Béhinot qui sont les quatre lettres HaVaYaH [Seigneur]
24) Comprenons bien la question de la fin qui se réfère à Malkhout. Expliquons d’abord ce qu’ont défini les kabbalistes : il n’y a ni grande ni petite lumière dans les mondes supérieurs ou inférieurs qui ne soit arrangée selon l’ordre du nom à quatre lettres, HaVaYaH.
Cela est conforme à la règle qu’il n’y a pas une lumière dans les mondes qui ne soit revêtue dans un récipient. J’ai déjà expliqué la différence entre Atsmouto [Son essence] et la lumière qui se propage de Lui. Elle n’est due qu’au désir de plaisir inclus dans Sa lumière qui se diffuse, qui est en disparité de forme par rapport à Son essence qui n’a certainement pas ce désir. Cette lumière qui se propage est définie comme Né’étzal [émanée], car à cause de cette disparité de forme, la lumière sort de l’Émanateur et devient émanée. On explique aussi que le désir de plaisir inclus dans Sa lumière est aussi la mesure de la grandeur de cette lumière ; et c’est appelé « l’endroit » de la lumière c’est-à-dire qui reçoit l’abondance du Créateur selon la mesure de son désir et son envie de recevoir, ni plus ni moins.
On explique aussi que ce sujet du désir de recevoir est la nouveauté de la création des mondes, une forme qui est sortie ex nihilo, car c’est la seule forme qui ne soit pas incluse dans Son essence et qui n’a été inventée que maintenant par le Créateur pour la Création. C’est le sens de « et Il crée l’obscurité », car cette forme est la racine de l’obscurité en raison de sa disparité de forme. C’est pourquoi elle est plus sombre que la Lumière qui se propage en elle et autour d’elle.
Ainsi, vous pouvez comprendre que chaque lumière qui se diffuse du Créateur a instantanément deux Béhinot :
La première est l’essence de la lumière qui se propage avant qu’apparaisse en elle la forme du désir de plaisir.
La deuxième est après qu’apparaisse en elle la forme du désir de plaisir, alors elle s’épaissit et s’obscurcit légèrement en raison de l’acquisition de cette disparité de forme.
Béhina Aleph [la première phase] est la lumière, et Béhina Bet [la deuxième phase] est le récipient. Donc, dans chaque lumière qui se propage, il y a quatre Béhinot qui enthousiasment le récipient, car la forme du désir de recevoir, appelé récipient par rapport à la lumière qui se propage, ne se complète pas d’un seul coup, mais par voie de cause à effet. Il y a deux Béhinot dans Celui qui agit et deux Béhinot dans celui qui subit l’action ; elles s’appellent « potentiel » et « exécution » dans Celui qui agit, et « potentiel » et « exécution » dans celui qui subit l’action. Ce sont les quatre Béhinot.
Le désir de recevoir n’est déterminé dans l’être émané que par un éveil pour recevoir de ses propres forces
25) Puisque le récipient est la racine de l’obscurité, qui est opposé à la lumière, il doit s’enthousiasmer tout doucement d’un degré à l’autre, par voie de cause à effet, comme il est écrit « les eaux ont conçu et ont engendré l’obscurité » (Midrash Raba, Exode chapitre 22). Car l’obscurité est le résultat de la lumière et est activée d’après le modèle de la grossesse et de la naissance, c’est-à-dire « potentiel » et « exécution ». C’est-à-dire que le désir de recevoir est inclus nécessairement et instantanément dans toute lumière qui se propage, mais ce n’est pas une disparité de forme tant que ce désir n’est pas solidement fixé dans la lumière.
Donc, cela ne suffit pas d’avoir le désir de recevoir inclus dans la lumière qui vient de l’Émanateur, mais l’être émané lui-même doit dans les faits découvrir en lui le désir de recevoir, c’est-à-dire qu’il doit étendre l’abondance avec son désir plus que la mesure de la lumière qui se propage de l’Émanateur. Après que l’être émané ait augmenté ce désir de ses propres forces, l’envie et le désir de recevoir sont déterminés en lui et la lumière peut alors se revêtir en permanence dans ce récipient.
Il est vrai que la lumière de l’infini se propage soi-disant aussi aux quatre Béhinot jusqu’à la mesure de la grandeur du désir de l’être émané lui-même, qui est Béhina Dalet [la quatrième phase]. Car il est évident qu’il ne sortirait pas de Son essence pour avoir un nom en propre, c’est-à-dire Ein Sof. Cependant, dans Sa toute-puissance, la forme ne change pas du tout, à cause du désir de recevoir, et il n’y a aucune différence entre la lumière et l’endroit de la lumière, qui est le désir de plaisir ; ils sont un.
Il est écrit qu’avant que le monde ne soit créé, « Il était Un et Son nom Un ». Il est vraiment difficile de comprendre ce doublon— Lui et Son nom —, car avant que le monde n’ait été créé, comment pouvait-on parler de Son nom ? On aurait dû dire : « avant que le monde n’ait été créé, Il était un ».
Mais il s’agit de la lumière de l’Infini avant la restriction. Bien que l’on parle de l’endroit et du désir de recevoir l’abondance de Son essence, il n’y a aucune différence ni distinction entre la Lumière et l’endroit.
Il est un — c’est la Lumière d’Ein Sof et Son Nom est Un —, c’est le désir de plaisir inclus là, sans aucun changement. Vous pouvez comprendre ce qu’ont suggéré les sages, que le Nom en gématrie est égal à Ratson [le désir], c’est-à-dire le désir de plaisir.
Tous les mondes qui se trouvent dans la Pensée de la Création sont appelés la Lumière d’Ein Sof, et la totalité de ceux qui y reçoivent sont appelés Malkhout de Ein Sof
26) Nous avons déjà expliqué que « la fin d’une action est dans la pensée initiale » est la Pensée de la Création qui s’est étendue de Son essence pour faire plaisir à Ses créatures. Il s’avère que chez le Créateur, la pensée et la lumière sont la même chose. Ainsi, il est clair que la lumière d’Ein Sof qui se propage de Son essence inclut toute la réalité qui se trouve devant nous, jusqu’à la future réparation finale, qui est la fin de l’action, car chez le Créateur, toutes les créatures sont déjà parfaitement achevées et éprouvent tout le plaisir qu’Il voulait leur donner. Cette réalité parfaite est appelée la Lumière d’Ein Sof, et ce qui la contient est appelé Malkhout de Ein Sof.
Chapitre 7
Bien que seule Béhina Dalet [la quatrième phase] se soit restreinte, la lumière s’en va aussi des trois premières Béhinot
27) Il a déjà été clarifié que le point médian qui inclut la Pensée de la Création, c’est-à-dire le désir de plaisir qui s’y trouve, s’est paré pour être en équivalence de forme avec le Créateur. Bien que du point de vue du Créateur il n’y ait aucune disparité de forme dans Sa toute-puissance, le point du désir a ressenti cela comme une extension indirecte de Son essence, comme dans l’histoire de l’homme riche. C’est pourquoi elle diminua son désir de la dernière Béhina, qui est le but de la grandeur du désir de plaisir, afin d’ajouter à la Dvékout [adhésion] par une extension directe à partir de Son essence.
Ensuite, la lumière s’est vidée de l’endroit, c’est-à-dire de tous les quatre degrés présent sur place. Et bien qu’elle n’ait diminué son désir que de Béhina Dalet, c’est la nature du spirituel d’être indivisible.
Puis Il étendit à nouveau une ligne de lumière des trois premiers discernements et Béhina Dalet est restée un espace vide
28) Ensuite, la lumière d’Ein Sof s’étendit une fois de plus vers le lieu qui s’est vidé, mais ne remplit pas l’endroit de toutes ses quatre Béhinot, mais seulement de trois Béhinot, comme était le désir du point de Tsimtsoum [restriction]. Ainsi, le point médian qui s’est restreint est resté vide et creux, car la lumière éclairait seulement jusqu’à Béhina Dalet, mais pas entièrement, et la lumière d’Ein Sof s’arrêta là.
Le principe de l’inclusion des Béhinot l’une dans l’autre, qui a lieu dans les mondes supérieurs, sera analysé plus loin. En cela, vous comprenez que ces quatre Béhinot sont incluses l’une dans l’autre de telle façon que dans Béhina Dalet elle-même il y a toutes les quatre Béhinot. Il s’avère que la lumière d’Ein Sof atteint les trois premières Béhinot de Béhina Dalet, et seulement la dernière Béhina de Béhina Dalet reste vide et sans lumière.
Chapitre 8
Hokhma est appelée « Lumière », et Hassadim, « Eau ». Bina est appelée « eaux supérieures », et Malkhout, « eaux inférieures »
29) Maintenant, nous allons expliquer la signification des quatre Béhinot de cause à effet, lesquelles sont nécessaires pour compléter le désir de recevoir. Il y a deux Béhinot de lumière dans Atsilout. La première Béhina est appelée « Lumière », à savoir Hokhma, et la deuxième Béhina est appelée « Eau », ce qui correspond à Hassadim.
La première Béhina s’étend de haut en bas, sans aucune aide de la part de l’inférieur. La deuxième Béhina s’étend avec l’aide de l’inférieur, d’où le nom « eau », car il est dans la nature de la lumière d’être en haut, comme la nature de l’eau est d’être en bas.
Il y a aussi deux Béhinot dans l’eau: les eaux supérieures, par Béhina Bet, dans les quatre Béhinot ; et les eaux inférieures, par Béhina Dalet, dans les quatre Béhinot.
Explication de l’expansion de la lumière d’Ein Sof en quatre Béhinot afin de dévoiler le Kli [récipient], qui est le désir de recevoir
30) Pour cette raison, dans toute expansion de la lumière d’Ein Sof il y a dix Sefirot. C’est parce qu’Ein Sof, qui est la Racine et l’Émanateur, s’appelle Kéter. La lumière de l’expansion elle-même s’appelle Hokhma, et c’est toute la mesure de l’expansion de la lumière d’en haut, de Ein Sof.
Nous savons déjà que le désir de recevoir est incorporé dans chaque expansion de la lumière d’en haut. Cependant, la forme du désir n’est pas vraiment apparente tant que le désir ne se réveille chez l’émané, pour étendre plus de lumière que la mesure de son expansion.
Ainsi, parce que le désir de recevoir est immédiatement inclus à l’état de potentiel dans la lumière de l’expansion, la lumière est donc obligée de faire que potentiel soit réel. En conséquence, la lumière s’éveille pour étendre l’abondance supplémentaire, dans une mesure qui surpasse son expansion à partir d’Ein Sof. Ainsi, le désir de recevoir apparaît réellement dans cette lumière et acquiert la nouvelle forme dans la disparité de forme, par cela il devient plus sombre que la lumière, s’étant épaissit en raison de la nouvelle forme, puisqu’il s’est densifié par la nouvelle forme.
De plus, cette partie, qui s’est densifiée, s’appelle Bina. En vérité, Bina est une partie de Hokhma, c’est-à-dire la lumière même de l’expansion d’Ein Sof. Mais parce qu’elle a accru son désir et attiré plus d’abondance que la mesure d’expansion d’Ein Sof en elle, elle a ainsi acquis une disparité de forme et s’est légèrement densifiée par rapport à la lumière. Ainsi, son propre nom vient de là, qui est « Sefira Bina ».
L’essence de l’abondance supplémentaire qu’elle a étendue d’Ein Sof par le renforcement de son désir s’appelle la lumière de Hassadim, ou « eaux supérieures ». C’est parce que cette lumière ne s’étend pas directement d’Ein Sof, comme la lumière de Hokhma, mais avec l’aide de l’émané, qui a intensifié le désir. Par conséquent, elle mérite son propre nom, à savoir la lumière de Hassadim, ou « Eau ».
Maintenant, vous pouvez constater que la Sefira Bina se compose de trois types de lumière :
La lumière de l’essence de Bina, qui est une partie de la lumière de Hokhma.
L’épaississement et la disparité de forme en elle, acquise par le renforcement du désir.
La lumière Hassadim qui est venue à elle par sa propre extension depuis Ein Sof.
Cependant, cela ne complète toujours pas entièrement le récipient de réception, puisque Bina est essentiellement Hokhma, qui est en effet très élevée, une expansion directe de la lumière d’Ein Sof. En conséquence, seule la racine pour les récipients de réception et l’opérateur pour l’action du Kli sont apparus dans Bina.
Par la suite, cette même lumière de Hassadim qu’elle a étendue par son intensification s’est à nouveau diffusée d’elle, et une petite illumination de Hokhma a été ajoutée. Cette expansion de la lumière de Hassadim est appelée Zeir Anpin [ZA], ou HGT.
Cette lumière de cette expansion a également augmenté son désir d’étendre une nouvelle abondance, plus que la mesure d’illumination de Hokhma dans son expansion à partir de Bina. Cette expansion est également considérée comme deux Béhinot, puisque la lumière de l’expansion elle-même s’appelle ZA ou VAK, tandis que l’intensification en elle est appelée Malkhout.
Telles sont les dix Sefirot : Kéter est Ein Sof ; Hokhma est la lumière de l’expansion d’Ein Sof ; Bina est la lumière de Hokhma qui s’est intensifiée afin d’accroître l’abondance et par laquelle elle s’est épaissie : ZA, qui se compose de HGT NHY, est la lumière de Hassadim avec l’illumination de Hokhma, laquelle se diffuse de Bina ; et Malkhout est le deuxième renforcement pour ajouter davantage une illumination de Hokhma qu’il y en a dans ZA.
Les quatre Béhinot dans le désir sont les quatre lettres HaVaYaH, lesquelles sont KHB TM
31) C’est la signification des quatre lettres dans le tétragramme [HaVaYaH]:
La pointe du Youd est Ein Sof, ce qui signifie la force opératrice comprise dans la Pensée de Création, qui est de faire plaisir à Ses créatures, à savoir le Kli de Kéter.
Youd est Hokhma, c’est-à-dire Béhina Aleph, qui est l’état réel du potentiel contenu dans la lumière de l’expansion d’Ein Sof.
Le premier Hey est Bina, Béhina Bet, qui est l’exécution du potentiel, c’est-à-dire la lumière qui s’est épaissie de Hokhma.
Vav est Zeir Anpin ou HGT NHY, c’est-à-dire l’expansion de la lumière de Hassadim qui est sortie grâce à Bina. C’est Béhina Guimel, la force qui fait apparaitre l’action.
Le Hey inférieur de HaVaYaH est Malkhout, c’est-à-dire Béhina Dalet. C’est la manifestation de l’acte complet dans le Kli de réception qui s’est renforcé pour étendre plus d’abondance que la mesure de son expansion depuis Bina.
Ceci détermine la forme du désir de recevoir, et la lumière qui revêt son Kli, qui est le désir de recevoir qui est seulement complet à la quatrième Béhina, et pas avant.
Maintenant, vous pouvez facilement comprendre qu’il n’y a aucune lumière dans les mondes supérieurs et inférieurs qui ne soit arrangée suivant le tétragramme, c’est-à-dire les quatre Béhinot. Sans lui, le désir de recevoir qui devrait être dans chaque lumière n’est pas déterminé, car ce désir est l’endroit et la mesure de cette lumière.
Les lettres Youd et Vav de HaVaYaH sont fines, car elles sont un simple potentiel
32) Ceci pourrait nous étonner, puisque Youd implique Hokhma et que Hey implique Bina, et toute l’essence de la lumière qui existe dans les dix Sefirot existe dans la Sefira Hokhma, alors que Bina, Zeir Anpin et Malkhout sont simplement des vêtements, par rapport à Hokhma. Ainsi, Hokhma aurait dû prendre la plus grande lettre du tétragramme.
Le fait est que les lettres du tétragramme ne concernent pas ni ne suggèrent la quantité de lumière dans les dix Sefirot. Elles indiquent plutôt des mesures d’impact sur le Kli. Le blanc sur le rouleau du livre de la Torah suggère la lumière, et le noir, c’est-à-dire les lettres dans le livre de la Torah, suggèrent la qualité des Kélim [récipients].
Ainsi, parce que Kéter n’est que la racine de la racine du Kli, elle suggère seulement la pointe du Youd. Hokhma, qui n’est qu’une force avant d’apparaitre réellement, suggère la plus petite des lettres, à savoir Youd.
Bina, où la force s’exécute, suggère la lettre la plus large, Aleph. ZA n’est que la force qui exécute l’action ; par conséquent, il est suggéré dans une lettre longue et fine, Vav. La minceur de sa ligne indique que l’essence du Kli y est encore dissimulée à l’état de potentiel, et la longueur de sa ligne indique qu’à la fin de son expansion, le Kli complet et parfait apparaît en lui.
Hokhma n’est pas parvenue à faire apparaitre tout le Kli [récipient] dans son expansion, car Bina n’est pas encore véritablement un Kli, mais en est l’opérateur. Par conséquent, la jambe du Youd est courte, pour montrer qu’elle est encore courte et que tout le récipient à travers son expansion et la force qui y est dissimulée n’est pas apparent.
Malkhout est également sous-entendue par la lettre Hey, comme le Sefira de Bina, qui est une lettre plus large, et qui apparaît sous sa forme complète. Vous ne devriez pas être étonné de ce que Bina et Malkhout ont les mêmes lettres, puisque dans le monde de la correction elles sont vraiment semblables et se prêtent leurs récipients respectifs, comme il est écrit « Elles marchèrent ensemble ».
Chapitre 9
Le mouvement spirituel signifie le renouvellement de la disparité de forme
33) Il nous reste à voir la signification du temps et du mouvement que nous rencontrons presque à chaque mot dans cette sagesse. En effet, sachez que le mouvement spirituel n’est pas comme un mouvement réel d’un endroit à un autre. Il se réfère plutôt à un renouvellement de forme.
Nous appelons chaque renouvellement de forme par le nom de « mouvement ». C’est parce que ce renouvellement, c’est-à-dire cette disparité de forme qui s’est renouvelée dans le spirituel, contrairement à sa forme générale précédente dans ce spirituel, est considérée comme s’étant divisée et éloignée de ce spirituel, comme étant sortie avec son propre nom et sa propre autorité. En cela, elle ressemble complètement à une essence corporelle dont une certaine partie s’est séparée et va d’un endroit à un autre. Par conséquent, le renouvellement de forme s’appelle un « mouvement ».
Le temps spirituel signifie un certain nombre de nouvelles disparités de forme dérivant l’un de l’autre. Avant et après signifie cause et conséquence
34) En ce qui concerne la définition spirituelle du temps, comprenez que, pour nous, l’essentielle de la définition spirituelle du temps n’est qu’une sensation de mouvements. Notre imagination visualise et conçoit un certain nombre de mouvements, qu’elle distingue un à un et les traduit comme une certaine quantité de « temps ».
Ainsi, si quelqu’un se retrouvait à l’état de repos complet au sein de son environnement, il ne serait même pas conscient du concept de temps. Ainsi en va-t-il de la spiritualité : un certain nombre de renouvellements de forme est considéré comme des mouvements spirituels. Ceux-ci se mêlent les uns aux autres par voie de cause à effet, et s’appellent « temps » dans la spiritualité. La question « d’avant » et « d’après » se réfère toujours à la « cause et la conséquence ».
Chapitre 10
L’entière substance qui est attribuée à l’émané est le désir de recevoir. Tout ajout en lui est attribué à l’Émanateur
35) Sachez que le désir de recevoir dans l’émané, qui est son Kli, est également toute la substance générale qui est attribuée à l’émané, de sorte que tout ce qui existe à côté est attribué à l’Émanateur.
Le désir de recevoir est la première forme de chaque essence. Nous définissons la première forme comme « substance », car nous n’en atteignons pas l’essence
36) Bien que nous percevions le désir de recevoir comme un incident et une forme dans l’essence, comment se fait-il que nous le percevions comme la substance de l’essence ? En fait, c’est la même chose avec les essences qui sont près de nous. Nous nommons la première forme dans l’essence « la première substance dans l’essence », puisque nous n’avons rien atteint ni perçu dans quelque substance que ce soit, car nos cinq sens en sont complètement incapables. La vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher n’offrent à notre esprit d’analyse que des formes abstraites « d’incidents » de l’essence, issus de la collaboration avec nos sens.
Par exemple, même si nous prenons les atomes les plus petits et les plus microscopiques à leur fondation, et séparés au moyen d’un processus chimique, ils ne sont, à leur tour, que de simples formes abstraites apparaissant comme telles à nos yeux. Plus précisément, nous les distinguons et les examinons par les voies du désir de recevoir, et à recevoir, que nous trouvons en elles.
Après ces démarches, nous pouvons distinguer et séparer ces différents atomes de la toute première matière de cette essence. Toutefois, même là, ils ne seraient pas plus que des forces dans l’essence, et non une substance.
Ainsi, vous constatez que même dans la matérialité, nous n’avons aucune autre manière de comprendre la première matière, si ce n’est qu’en supposant que la première forme est la première matière, laquelle porte en elle tous les autres incidents et formes qui suivront. Et à plus forte raison dans les mondes supérieurs, là où le tangible et l’imaginaire ne s’appliquent pas.
1) Au commencement de mon discours, j’ai grand besoin de briser le mur de fer qui, depuis la destruction du Temple jusqu’à cette génération, nous a séparé de la sagesse de la Kabbale. Il repose lourdement sur nous et suscite une peur d’être oubliée d’Israël.
Cependant, quand je commence à parler au cœur de quiconque de cette étude, sa première question est « Pourquoi devrais-je savoir combien d’anges il y a dans le ciel et quels sont leurs noms? Est-ce que je ne peux pas observer l’ensemble de la Torah dans tous ses détails et ses complexités sans ces connaissances? »
Sa deuxième question sera « Les sages ont déjà déterminé que l’on doit d’abord remplir son ventre avec la Guémara et le Talmud. Alors comment quelqu’un peut-il se leurrer en pensant qu’il a fini toute la Torah révélée et qu’il ne lui manque que la sagesse cachée? »
La troisième « Comme il y a déjà eu des cas de déviation du chemin de la Torah à cause d’un engagement dans la Kabbale, il a peur de mal tourner à cause de cet engagement. Pourquoi aurais-je besoin de ce désagrément? Qui serait assez bête pour se mettre en danger pour rien? »
La quatrième « Même ceux qui favorisent cette étude ne la permettent seulement qu’à de saintes personnes, serviteurs du Créateur. Est-il donné à tous ceux qui veulent saisir le Seigneur de venir et de se servir? »
La cinquième et la plus importante « Nous avons une habitude, qui veut que lorsque nous doutons, nous suivions: « Fais comme les autres » et je vois que tous ceux qui étudient la Torah dans ma génération sont unanimes et s’abstiennent d’étudier ce qui est caché. De plus, à ceux qui le leur demandent, ne conseillent-ils pas de manière indubitable d’étudier une page de Guémara à la place de cet engagement? »
2) En effet, si on prenait à cœur de ne répondre qu’à une seule question très connue, je suis sûr que toutes ces questions et ces doutes disparaîtraient, comme s’ils n’avaient jamais existé. Ainsi la question pressante que tous les hommes se posent est : Quel est le sens de notre vie? En d’autres termes, ces nombreuses années de notre vie qui nous coûtent si chères, à savoir, les nombreuses douleurs et les nombreux tourments que nous souffrons à cause d’elle, et allons jusqu’au bout et demandons, qui en profite? Pour être encore plus précis, à qui est-ce que je fais plaisir?
Il est vrai que les historiens sont déjà las de la considérer, sans parler de notre génération, où personne ne veut même la soulever. En dépit de tout, la question même garde toute sa force et son amertume. Parfois elle nous rencontre, sans avoir été invitée, elle assaille notre esprit et nous rabaisse jusqu’à la poussière, avant que nous ne parvenions à retrouver le stratagème connu, c’est-à-dire, se laisser entraîner dans les courants de la vie, comme autrefois.
3) En effet, c’est pour résoudre cette énigme impénétrable que le verset dit: « Goûtez et voyez que le Seigneur est bon ». Ceux qui respectent la Torah et les Mitsvot suivant les lois sont ceux qui goûtent la saveur de la vie et ce sont eux qui voient et témoignent que le Seigneur est bon, comme nos sages disent, qu’Il a créé les mondes pour faire du bien à Ses créatures, puisque la voie de Celui qui est bon est de prodiguer le bien.
Mais il est évident que celui qui n’a pas encore goûté à la saveur de la vie en observant la Torah et les Mitsvot ne peut pas comprendre ni ressentir que le Seigneur est bon comme nos sages le disent, car toute l’intention du Créateur, en le créant, n’était que de lui faire du bien. Donc, il n’a pas d’autre conseil que d’aller pratiquer la Torah et les Mitsvot suivant les lois.
Il est écrit dans la Torah (Deutéronome 30:15): « Vois, J’ai mis devant toi aujourd’hui la vie et le bien et la mort et le mal ». Ceci veut dire qu’avant le don de la Torah, nous n’avions que la mort et le mal devant nous, comme nos sages disent, que « les méchants dans leur vie sont appelés morts », car leur mort est meilleure que leur vie, puisque les douleurs et les souffrances qu’ils endurent pour obtenir leur subsistance sont bien plus grandes que le peu de plaisir qu’ils ressentent dans cette vie.
Cependant, maintenant nous avons été récompensés de la Torah et des Mitsvot et en les observant nous sommes récompensés de la vie véritable, joyeuse et qui réjouit son propriétaire, comme il est écrit : « Goûtez et voyez que le Seigneur est bon ». Le texte dit à ce sujet : « Vois, J’ai mis devant vous aujourd’hui, la vie et le bien », ce qu’en réalité, vous n’aviez pas du tout avant le don de la Torah.
Le texte finit par (Deutéronome 30 :19): « Alors choisis la vie, afin de vivre, toi et ta descendance » et il y a apparemment une répétition « choisis la vie, afin de vivre ». Mais ceci fait référence à la vie où l’on observe la Torah et les Mitsvot, car alors on vit dans la vérité, alors qu’une vie sans Torah ni commandements est plus dure que la mort. C’est la signification des mots de nos sages: « les méchants dans leur vie sont appelés morts ».
Le texte a dit: « afin de vivre, toi et ta descendance ». Cela veut dire, non seulement qu’une vie sans Torah est sans joie aucune pour son propriétaire, mais aussi, que celui-ci ne peut pas non plus faire plaisir aux autres, c’est-à-dire qu’il ne trouve même pas de satisfaction dans les fils qu’il engendre, puisque la vie de ceux-ci aussi, est plus dure que la mort. Quel cadeau leur fait-il?
En fait, celui qui vit selon la Torah et les Mitsvot non seulement est récompensé de sa propre vie, mais il est heureux aussi de donner naissance à des fils et de leur léguer cette bonne vie. Ceci est la signification de « afin de vivre, toi et ta descendance », car il a un plaisir supplémentaire dans la vie de ses fils, dont il est la cause.
4) Par cela, vous comprendrez les mots de nos sages à propos du verset « Et tu choisiras la vie ». Il exprime: « Je vous indique de choisir la part de la vie, comme une personne dit à son fils: choisis pour toi-même une bonne part de mes biens. Il le place sur le bon lot et lui dit : choisis cela pour toi-même ». Il est écrit à ce propos « Le Seigneur est mon destin et ma chance, Tu assures mon sort. Tu as placé ma main sur le bon destin et Tu as dit: Prends cela pour toi ».
Ces mots sont en apparence déconcertants, car le verset dit : « et tu choisiras la vie », ce qui veut dire que l’homme choisit de lui-même. Cependant, ils disent « Il le place sur le bon lot ». N’y a-t-il donc plus de choix ici? Et de plus, ils disent que c’est le Créateur qui place la main de l’homme sur le bon destin. C’est très surprenant, car, si tel est le cas, où est alors le choix de l’homme?
Dans l’explication vous comprendrez la signification des leurs paroles. Car il est vrai et très exact que le Créateur Lui-même place la main de l’homme sur le bon destin, à savoir, en lui donnant une vie de satisfaction et de plaisir dans sa vie matérielle remplie de tourments et de douleurs et qui est vide de tout sens. L’homme forcément s’en détache et s’en échappe quand il lui semble même, qu’à travers les fentes, un endroit paisible apparaît à peine où s’évader de cette vie qui est plus dure que la mort. Car n’y a-t-il pas de plus grande patience du Créateur avec l’homme que celle-là?
Le choix de l’homme est seulement de se renforcer, parce qu’il y a certainement un grand effort et travail avant de purifier son corps et de pouvoir observer correctement la Torah et les Mitsvot, c’est-à-dire, non pour son propre plaisir mais pour contenter son Créateur, ce qui est appelé Lishma « en Son nom », car ce n’est que de cette façon, que l’homme est récompensé d’une vie de bonheur et de plaisir accompagnant l’observation de la Torah.
Avant d’arriver à cette purification, il a certainement le choix de se renforcer dans la bonne voie, par toutes sortes de moyens et de stratagèmes et il fera tout ce que sa main trouvera la force de faire, jusqu’à achever le travail de purification sans tomber à mi-chemin, sous le poids du fardeau.
5) On comprend alors les mots de nos sages dans le Traité des Pères (6:4): « Ainsi est la voie de la Torah: tu mangeras du pain avec du sel, boiras un peu d’eau, dormiras par terre, vivras une vie pénible et travailleras dur dans la Torah. Si tu agis ainsi, heureux es-tu, heureux dans ce monde et heureux dans le monde à venir ».
Il faut se demander : En quoi la sagesse de la Torah est-elle différente des autres enseignements dans le monde qui n’ont pas besoin d’ascétisme ni d’une vie pénible, mais pour lesquels le travail est suffisant pour en être récompensé? Bien que nous travaillions intensivement dans la Torah, cela n’est pas encore suffisant pour être récompensés de la sagesse de la Torah, sauf par l’ascétisme du pain avec du sel et une vie pénible etc.
La dernière phrase est encore plus surprenante car ils disent « Si tu agis ainsi, heureux es-tu, heureux dans ce monde et heureux dans le monde à venir ». Il en est ainsi, parce qu’il est possible d’être heureux dans le monde à venir. Cependant, dans ce monde, quand je me mortifie en mangeant et buvant et dormant et en vivant une vie très pénible, ils ont dit de cette vie « heureux es-tu dans ce monde»? Est-ce là, la signification d’une vie heureuse dans ce monde?
6) En fait, il vient d’être expliqué que l’engagement dans la Torah et des Commandements, selon les lois et leurs conditions strictes, est de faire plaisir à son Créateur et non pas pour une satisfaction personnelle. Il n’est possible d’y arriver que par un grand labeur et beaucoup d’efforts pour purifier le corps.
Le premier stratagème est de s’habituer à ne rien recevoir pour son propre plaisir, même les choses permises et nécessaires à l’existence de son corps, telles que manger, boire, dormir et autres nécessités. Ainsi, il se détache complètement de tout plaisir qui se présente à lui, même du nécessaire vital, en cessant de se le procurer, jusqu’à vivre littéralement une vie pénible.
Alors, après s’y être habitué et que son corps ne désire plus recevoir aucun plaisir pour lui-même, il lui est alors possible de s’engager aussi dans la Torah et d’exécuter les Mitsvot, c’est-à-dire contenter son Créateur et non pas pour un quelconque plaisir personnel.
Quand il en est récompensé, il est alors récompensé de goûter la vie heureuse, remplie de tout le bien et le plaisir, qui apparaissent par l’engagement dans la Torah et des Commandements Lishma, [en Son nom], sans aucun défaut dû à la peine. C’est comme Rabbi Meir dit (Traité des Pères 6:1) « Celui qui s’engage dans la Torah Lishma, est récompensé de nombreuses choses. Qui plus est, le monde entier le favorise … et les secrets de la Torah lui sont révélés et il devient comme une source abondante ».
C’est à son sujet que le verset dit: « Goûtez et voyez que le Seigneur est bon ». Celui qui goûte la saveur de l’engagement dans la Torah et des Mitsvot Lishma, est récompensé de voir par lui-même l’intention de la Création, qui est uniquement de faire le bien à Ses créatures, puisque c’est la voie de Celui qui est bon de faire le bien. Il est joyeux et content des nombreuses années de vie que le Créateur lui a attribuées et le monde entier le soutient.
7) Maintenant vous comprendrez les deux côtés de l’engagement dans la Torah et les Mitsvot. D’un côté, c’est la voie de la Torah, c’est-à-dire une préparation considérable par laquelle l’homme doit préparer la purification de son corps, avant d’être récompensé d’observer la Torah et les Mitsvot.
Il pratique alors forcément la Torah et les Mitsvot Lo Lishma [pas en Son nom], mais en y mêlant son propre plaisir car il n’a pas encore eu le temps de nettoyer ni de purifier son corps du désir de recevoir les plaisirs des vanités de ce monde. C’est à ce moment qu’il doit vivre une vie pénible et travailler dur dans la Torah, comme il est écrit dans la Mishna.
Certes, lorsqu’il a accompli la voie de la Torah, qu’il a déjà purifié son corps et qu’il est maintenant prêt à observer la Torah et les Mitsvot Lishma, pour satisfaire son Créateur, il arrive alors de l’autre côté, qui est la vie de plaisir et de grande sérénité qui était l’intention de la Création de « faire le bien à Ses créatures », c’est-à-dire une vie la plus heureuse dans ce monde et dans le monde à venir.
8) Ceci explique bien la grande différence entre la sagesse de la Torah et les autres enseignements du monde: acquérir les autres enseignements dans le monde n’améliore pas du tout à la vie dans ce monde, parce qu’ils ne donnent même pas la moindre gratification pour les tourments et les souffrances que l’individu subit durant sa vie. Il n’est donc pas obligé de corriger son corps; le travail qu’il donne en contrepartie est tout à fait suffisant, comme c’est le cas avec toutes les autres possessions matérielles acquises en contrepartie du labeur et du travail.
Cependant, le seul but de l’engagement dans la Torah et les Mitsvot est de rendre l’individu capable de recevoir toute cette bonté qui est dans l’intention de la Création, « de faire le bien à Ses créatures ». Il doit donc certainement purifier son corps pour mériter et bénéficier de cette bonté divine.
9) Ceci clarifie bien, aussi, les paroles de la Mishna, « Si tu agis ainsi, heureux tu seras dans ce monde ». Cette précision est donnée intentionnellement pour indiquer qu’une vie heureuse dans ce monde n’est préparée que pour ceux qui ont accompli la voie de la Torah. Donc, la question de la mortification en mangeant, buvant, dormant et en ayant une vie pénible, mentionnée ici, ne dure que quand il est sur la voie de la Torah. C’est pourquoi ils précisent et disent: « Ainsi est la voie de la Torah ».
Quand l’individu a terminé cette voie de Lo Lishma dans une vie pénible et dans la mortification, la Mishna termine en disant: « heureux es-tu dans ce monde », parce que tu acquerras le même bonheur et la même bonté qui sont dans l’intention de la Création et le monde entier te favorisera à savoir même ce monde ci et encore plus, le monde à venir.
10) Le Zohar (Genèse 72) écrit à propos du verset « Et Dieu dit: Que la lumière soit et la lumière fut. La lumière était dans ce monde et la lumière était dans le monde à venir ». Ce qui veut dire que l’œuvre de la création a été créée dans son entière forme et stature, c’est-à-dire dans leur perfection et gloire absolues. En conséquence, la Lumière qui a été créée le premier jour, est apparue dans toute sa perfection et contenait également la vie de ce monde dans une douceur et une délicatesse totales, comme exprimées dans les mots « la lumière fut ».
Cependant, pour préparer un espace où choisir et travailler, Il se dressa et la dissimula pour les justes à la fin des temps, comme nos sages le disent. Ainsi ils dirent dans leur langue pure « la Lumière était dans ce monde » Cependant, ce n’est pas resté ainsi mais « la Lumière était dans le monde à venir ».
En d’autres termes, ceux qui observent la Torah et les Commandements Lishma n’en seront récompensés qu’à la fin des temps, c’est-à-dire dans l’avenir après la purification de leur corps par la voie de la Torah car ils sont alors également dignes de cette formidable Lumière dans ce monde, comme nos sages disent « Tu verras ton monde dans ta vie ».
11) Cependant, nous trouvons et voyons dans les mots des sages du Talmud, qu’ils nous ont facilités davantage la voie de la Torah que les sages de la Mishna, en disant « L’homme pratiquera toujours la Torah et les Commandements, même Lo Lishma et de Lo Lishma il arrivera à Lishma, car la Lumière en elle le ramène vers le bien ».
Ainsi ils nous ont inventé un nouveau moyen pour remplacer l’ascétisme, présenté dans la Mishna (Traité des Pères) et qui est la « Lumière dans la Torah ». Elle a suffisamment de puissance pour le ramener vers le bien et le mener à pratiquer la Torah et les Commandements Lishma.
Ils n’ont pas mentionné ici la mortification, mais uniquement l’engagement dans la Torah et les Commandements seuls, cette Lumière lui suffit et le ramène vers le bien, pour qu’il puisse s’engager dans la Torah et les Commandements, pour procurer contentement à son Créateur et en aucun cas pour son plaisir personnel. Ceci est appelé Lishma.
12) Mais nous devons apparemment y réfléchir. Après tout, n’avons-nous pas trouvé que l’engagement dans la Torah de quelques étudiants n’a pas aidé à venir à Lishma à travers la Lumière qui est en elle? En effet, observer la Torah et les Mitsvot Lo Lishma veut dire qu’il croit en le Créateur et en la Torah et en la récompense et punition. Il s’engage dans la Torah parce que le Créateur en a ordonné la pratique, mais il associe son propre plaisir avec la satisfaction de son Créateur.
Si après tout son labeur dans la pratique de la Torah et des Mitsvot, il savait qu’il ne lui reviendrait aucun plaisir, ni gratification personnelle de ce grand labeur et effort, il regretterait d’avoir accompli tous ces efforts, car dès le début il se serait torturé, en pensant qu’il se réjouirait lui aussi de ce travail. Ceci est appelé Lo Lishma.
Néanmoins, nos sages ont aussi permis le début de l’engagement dans la Torah et les Mitsvot Lo Lishma, parce que de Lo Lishma il arrivera à Lishma. En effet, il n’y a pas de doute que si cet étudiant n’a pas acquis la foi en le Créateur et en Sa Torah, mais demeure dans le doute, ce n’est pas à son sujet que nos sages ont dit « de Lo Lishma il viendra à Lishma » et ce n’est pas de lui qu’ils ont dit « qu’en s’y engageant la Lumière qui est en elle le ramène vers le bien ».
La Lumière de la Torah n’illumine que ceux qui ont la foi. De plus, la mesure de cette Lumière est à la mesure de la force de sa foi. C’est l’opposé pour ceux qui n’ont pas la foi, car ils reçoivent les ténèbres de la Torah et leurs yeux s’obscurcissent.
13) Les sages ont composé une belle allégorie à propos de ce verset « Malheur à vous qui désirez le jour du Seigneur! Pourquoi voulez-vous le jour du Seigneur? Il est ténèbres et non lumière » (Amos 5:18). C’est l’histoire d’un coq et d’une chauve-souris qui attendaient la lumière. Le coq dit à la chauve-souris « J’attends la lumière parce que la lumière est mienne, mais toi, pourquoi as-tu besoin de la lumière? » (Sanhédrin 98).
On comprend bien, que ces mêmes étudiants qui n’ont pas été récompensé de venir de Lo Lishma à Lishma, à cause de leur manque de foi, n’ont reçu aucune lumière de la Torah et donc ils marchent dans les ténèbres et mourront sans sagesse.
Mais ceux qui ont été récompensés d’une foi complète, il leur est garanti, dans les mots de nos sages, qu’en s’engageant dans la Torah même Lo Lishma, la lumière qui est en elle les ramènera vers le bien et ils seront récompensés de la Torah Lishma qui apporte une vie heureuse et bonne dans ce monde et dans le monde à venir, même sans souffrance préalable ni vie pénible. C’est d’eux que le verset dit « Alors tu te délecteras dans le Seigneur et Je te ferai chevaucher sur les hauts lieux de la terre ».
14) Concernant le propos évoqué ci-dessus, j’ai autrefois interprété le dicton de nos sages: « Celui dont la Torah est son art ». La mesure de sa foi est apparente dans sa pratique de la Torah parce que les lettres du mot Oumanouto [son art] sont les mêmes en hébreu que les lettres du mot Emounato [Sa foi].
C’est comme une personne qui a confiance en son ami et lui prête de l’argent. Elle peut lui faire confiance pour un Euro, mais si il lui demande deux Euros elle refusera de lui prêter et elle peut lui faire confiance jusqu’à cent Euros, mais pas plus. Elle peut aussi lui faire confiance pour la moitié de ses biens, mais pas tous ses biens. Enfin, elle peut aussi lui faire confiance pour la totalité de ses biens, sans le moindre soupçon de peur. Cette dernière foi est considérée comme une foi complète, mais dans les cas précédents, elle est considérée comme une foi incomplète. C’est plutôt une foi partielle, soit plus soit moins.
Ainsi, l’un alloue seulement une heure par jour pour pratiquer la Torah et travailler à la mesure de sa foi en le Créateur. L’autre alloue deux heures, en fonction de sa foi en le Créateur. Le troisième ne néglige même pas un seul instant de son temps libre, sans s’engager dans la Torah et le travail. Ainsi, seule la foi du dernier est complète puisqu’il fait confiance au Créateur pour tous ses biens. Mais les précédents, n’ont pas encore une foi tout à fait complète.
15) Ainsi, il a été très bien clarifié que l’homme ne doit pas s’attendre à ce que la Torah et les Commandements Lo Lishma l’amènent à Lishma, sauf quand il sait dans son âme qu’il a été récompensé de la foi en le Créateur et en Sa Torah. C’est alors que la Lumière qui est en elle le ramène vers le bien et il sera récompensé du jour du Créateur qui est entièrement Lumière. La sainteté de la foi purifie les yeux de l’homme pour se réjouir de Sa Lumière, jusqu’à ce que la Lumière de la Torah le ramène vers le bien.
Cependant, ceux qui sont sans foi ressemblent à des chauves-souris qui ne peuvent pas regarder la lumière du jour, parce que la lumière du jour s’est transformée en une obscurité plus terrible que les ténèbres de la nuit, car elles ne se nourrissent que dans l’obscurité de la nuit.
De même, les yeux de ceux qui n’ont pas la foi sont aveuglés par Sa Lumière et ainsi la Lumière devient pour eux obscurité et la potion de vie devient pour eux une potion de mort. C’est à leur sujet que le texte dit : « Malheur à vous qui désirez le jour du Seigneur! Pourquoi voulez-vous le jour du Seigneur? Il est ténèbres et non lumière ». Il faut donc, d’abord, faire que la foi soit complète.
16) Ceci répond à une question dans les Tossafot (Taanit p7) « Pour celui qui s’engage dans la Torah Lishma, Sa Torah devient pour lui une potion de vie. Pour celui qui s’engage dans la Torah Lo Lishma, Sa Torah devient une potion de mort ». Ils demandent « L’homme s’engagera toujours dans la Torah et les Commandements Lo Lishma, car de Lo Lishma il viendra à Lishma ».
Selon ce qui a été expliqué, il faut diviser cela simplement: celui qui s’engage dans la Torah au nom du Commandement d’étudier la Torah et qui croit en la récompense et punition, bien qu’il associe son plaisir et son utilité personnelle avec l’intention de contenter son Créateur, la Lumière qui est en elle le ramènera vers le bien et il viendra à Lishma.
Celui qui étudie la Torah, non parce que c’est un Commandement d’étudier la Torah, puisqu’il ne croit pas en la récompense et punition au point de travailler dur pour elle, mais ne fait des efforts que pour son propre plaisir, elle devient donc une potion de mort pour lui, car la Lumière qui est en elle sera pour lui obscurité.
17) C’est pourquoi l’élève se doit, avant son étude, de renforcer sa foi en Dieu et en Sa Providence de la récompense et la punition, comme l’ont dit nos sages « sache… qui est ton employeur qui te payera le salaire pour ton travail ». L’élève orientera son effort vers les Mitsvot [commandements] de la Torah et ainsi il sera récompensé de se réjouir de Sa Lumière. Par la Sgoula [remède/mérite] de Sa Lumière, il renforcera et augmentera aussi sa foi, comme il est écrit « ce sera le remède à ta chair et la potion pour tes os » (Proverbes 3: 8).
Ainsi, il est certain que son cœur sera prêt, car de Lo Lishma il viendra à Lishma. De cette façon, même celui qui sait qu’il n’a pas encore été récompensé de la foi, aura l’espoir d’y arriver aussi en étudiant la Torah. Par cela, il n’y a pas de plus grande Mitsva, que celle de mettre tout son cœur et tout son esprit pour être récompensé de la foi en le Créateur, comme le disent nos sages « Habacuc arriva et insista: le juste vivra dans sa foi » (Makot 24).
Non seulement cela, mais il n’a pas d’autre conseil, comme il est écrit (dans Massekhet Baba Batra) « Raba dit: Job demanda à ce que le monde entier soit exempt du jugement. Il Lui dit: Maitre du monde, Tu as créé les justes, Tu as créé les méchants, qui Te retient ? ». Rachi explique « Tu as créé des justes par le bon penchant, Tu as créé des méchants par le mauvais penchant, personne n’échappe à Tes mains, car qui T’en empêcherait. Les pécheurs y sont obligés. Que lui ont répondu ses amis (Job 15 :4) : même toi tu transgresses la crainte et tu apaises ta dévotion devant Dieu. Le Créateur a créé le mauvais penchant et a créé l’épice de la Torah ».
Et Rachi interprète « Il lui a créé la Torah, qui est l’épice et qui annule les pensées de transgression » comme il est écrit (dans Kidoushin page 30) « si ce scélérat t’a blessé, emmène-le au séminaire. S’il est pierre, il se rompra, leur voie n’est pas forcée, car ils peuvent se sauver ».
18) Il est clair qu’ils ne peuvent pas échapper au jugement, s’ils ont dit qu’ils ont reçu cette épice et qu’ils ont encore des pensées de transgression, c’est-à-dire qu’ils vivent encore dans le doute et leur mauvais penchant ne s’est pas encore dissous. Car le Créateur, qui a créé et a donné au mauvais penchant sa validité, savait évidemment créer aussi son remède et l’épice, qui infailliblement épuisent la force du mauvais penchant et l’anéantissent complètement.
Si quelqu’un s’est engagé dans la Torah et n’a pas réussi à se défaire de son mauvais penchant, ce n’est que parce qu’il a négligé d’y mettre tout le labeur et les efforts exigés pour étudier la Torah, comme il est écrit « Je n’ai pas fait d’effort et j’ai trouvé, n’y crois pas » mais il se peut qu’il ait donné « la quantité » d’efforts exigée, mais a négligé « la qualité ».
C’est-à-dire qu’ils n’ont pas mis leur esprit ni leur cœur, tout en s’engageant dans la Torah, pour être récompensé d’attirer la Lumière de la Torah, qui apporte la foi dans le cœur de l’homme, mais s’y sont engagés sans être attentifs au point principal exigé dans la Torah, qui est sa Lumière qui amène à la foi. Bien qu’ils en aient eu l’intention au début, ils en ont dévié pendant l’étude.
Quoi qu’il en soit, il ne peut pas s’exempter du jugement en plaidant la contrainte, suite à l’impératif de nos sages « J’ai créé le mauvais penchant, Je lui ai créé l’épice de la Torah », car s’il existait une exception, la question de Job serait encore valide.
19) Par toutes ces clarifications, j’ai ôté une grande revendication quant à ce qui étonne dans les écrits de Rabbi Haim Vital, dans son introduction à Shaar HaHakdamot du Ari et dans l’introduction au livre L’arbre de vie et je cite :
« En effet, un homme ne devrait pas dire : je vais m’engager dans la sagesse de la Kabbale avant de m’engager dans la Torah et la Mishna et le Talmud », car nos sages ont déjà dit: « un homme n’entrera pas dans le Pardes, si son ventre n’est pas plein de viande et de vin ». Cela ressemble à une âme sans corps, qui n’a ni récompense, ni action, ni compte, jusqu’à ce qu’elle se relie au corps, quand il est complet, corrigé dans les Mitsvot de la Torah, les 613 Mitsvot.
De même, à l’inverse, quand il s’engage dans la sagesse de la Mishna et du Talmud de Babylone, sans consacrer une part aux secrets de la Torah et à ses mystères, c’est comme un corps assis dans l’obscurité sans une âme humaine, la chandelle de Dieu, qui l’éclaire à l’intérieur. De sorte que le corps est sec et n’attire pas une source de vie.
Donc, l’élève intelligent qui s’engage dans la Torah Lishma, doit d’abord étudier la sagesse de la Bible, de la Mishna et du Talmud, autant que son esprit puisse l’endurer et ensuite il se mettra à connaître son Créateur par la sagesse de la vérité. Tel que le roi David a ordonné à son fils Salomon « Connais le Dieu de ton père et sers-Le ». Si l’homme trouve l’étude du Talmud difficile et pesante, après s’y être donné une chance, il ferait mieux d’y renoncer et de s’engager dans la sagesse de la vérité.
Il est écrit que l’élève qui n’a pas vu de bon signe de son étude en cinq ans, n’en verra plus (Houlin page 24). Cependant, tout homme qui étudie facilement, doit étudier une heure ou deux par jour la Halakha, expliquer et interpréter les questions qui se posent dans les lois littérales ».
20) Et voilà qu’apparemment ses paroles étonnent beaucoup, car il dit, qu’il aille s’engager dans la sagesse de la vérité, avant d’avoir réussi dans l’étude du révélé, ce qui est en contradiction avec ses propres paroles précédentes, que la sagesse de la Kabbale sans la Torah révélée, est comme une âme sans corps et n’a ni action, ni compte, ni récompense. La preuve est que l’élève qui n’a pas vu de bon signe, est encore plus étonnante, car nos sages n’ont-ils pas dit de renoncer à l’étude de la Torah que pour cette raison? Mais évidemment, c’est pour l’avertir de vérifier sa conduite et d’essayer chez un autre Rav, ou dans une autre partie de la Torah. Mais il ne doit en aucun cas renoncer à la Torah, pas même à la Torah révélée.
21) Une autre difficulté dans les paroles du Rabbi Haim Vital et celles de la Guémara dont il ressort que l’homme a besoin d’une certaine préparation et d’une excellence spéciale pour être récompensé de la sagesse de la Torah. Mais nos sages ont dit (dans Midrash Raba portion « et c’est la bénédiction »): « Le Saint béni soit-Il dit à Israël: votre vie, toute la sagesse et toute la Torah sont des choses faciles. Tous ceux qui Me craignent et observent les paroles de la Torah, toute la sagesse et toute la Torah sont dans leur cœur ». Donc, il n’y a aucun besoin d’une excellence préalable et c’est seulement par la vertu de la crainte du Créateur et l’observation des Mitsvot, que l’on est récompensé de toute la sagesse de la Torah.
22) Ainsi, en faisant attention à ses paroles, elles sont claires comme un ciel sans nuage. Le texte « il ferait mieux d’y renoncer, après s’être donné une chance dans la sagesse révélée », ne se réfère pas à la chance d’être perspicace et érudit, mais comme nous l’avons expliqué plus haut dans « J’ai créé le mauvais penchant, J’ai créé l’épice de la Torah », c’est-à-dire qu’il a mis son labeur et ses efforts dans la Torah révélée, mais le mauvais penchant se trouve encore là, valide et ne se dissout pas du tout, car il n’est pas encore sauvé de pensées de transgression, comme l’a écrit Rachi, plus haut dans l’explication de « Je lui ai créé l’épice de la Torah ».
C’est pourquoi il lui conseille d’y renoncer et de s’engager dans la sagesse de la vérité, car il est plus facile d’attirer la Lumière de la Torah en étudiant et en faisant des efforts dans la sagesse de la vérité, qu’avec l’effort dans la Torah révélée. La raison est simple, car la sagesse de la Torah révélée est revêtue de vêtements extérieurs et matériels, comme le vol, la nuisance etc., ce qui rend difficile à tout homme d’orienter son esprit et son cœur pendant l’étude vers le Créateur, pour attirer la Lumière de la Torah.
De plus, cet homme, qui a déjà de lourdes difficultés à étudier le Talmud, comment pourrait-il encore se rappeler du Créateur pendant l’étude, alors qu’elle traite de sujets matériels, qui ne peuvent être en lui en même temps que l’intention pour le Créateur?
C’est pourquoi il lui conseille de s’engager dans la sagesse de la Kabbale, qui est une sagesse vêtue entièrement des noms du Créateur et alors évidemment il pourra, sans peine, orienter son esprit et son cœur vers le Créateur durant l’étude, même si elle est des plus difficiles, car traiter de sujets de sagesse et du Créateur, est la même chose, et c’est très facile.
23) C’est pourquoi, il apporte une belle preuve des écrits de la Guémara « de là, l’élève qui n’a pas vu de bon signe de son étude en cinq ans, n’en verra plus », car pourquoi n’a-t-il pas vu de bon signe de son étude? Ce n’est certainement qu’à cause du manque d’intention de son cœur et non pas parce qu’il n’a pas de disposition pour la Torah, car la sagesse de la Torah n’a besoin d’aucun talent.
Mais d’après le verset ci-dessus, « Le Saint béni soit-Il dit à Israël: votre vie, toute la sagesse et toute la Torah sont des choses faciles. Tous ceux qui Me craignent et observent les paroles de la Torah, toute la sagesse et toute la Torah sont dans leurs cœurs ».
Certes, cela lui demande du temps pour s’habituer à la Lumière de la Torah et aux Mitsvot et je ne sais pas combien. L’homme peut attendre ainsi soixante-dix ans de sa vie. C’est pourquoi la Braita (Houlin 24) nous prévient qu’il ne faut pas attendre plus de cinq ans. Rabbi Yossi dit que trois ans sont plus que suffisants pour être récompensé de la sagesse de la Torah. S’il n’a pas vu de bon signe durant cette période, qu’il ne se berce pas de faux espoirs et ne soit pas frustré ni déçu, mais qu’il sache qu’il ne verra jamais un bon signe.
C’est pourquoi il doit immédiatement se trouver un beau stratagème, par lequel il réussira à atteindre Lishma et être récompensé de la sagesse de la Torah. La Braita n’a pas spécifié quel stratagème, mais met en garde de ne pas rester dans la même situation, à attendre. C’est ce que dit le Rav, que le stratagème le plus fructueux et le plus sûr pour lui, est de s’engager dans la sagesse de la Kabbale. Il renoncera complètement à la sagesse de la Torah révélée, vu qu’il s’y est déjà donné une chance et n’y a pas réussi et il dédiera tout son temps à la sagesse de la Kabbale, par laquelle sa réussite sera certaine.
24) C’est très simple, car il n’y a là rien de l’enseignement de la Torah révélée qu’il faille savoir pratiquement, car « l’ignorant n’est pas pieux, un enseignement erroné conduit à la malveillance et un pécheur fera perdre beaucoup de bien ». De sorte qu’il soit obligé de les répéter jusqu’à ne plus y échouer en pratique.
Mais tout ce dont on parle ici n’est que d’étudier la sagesse de la Torah révélée, de voir et d’expliquer les questions qui se posent dans les lois littérales, comme en déduit Rabbi Haim Vital lui-même, c’est-à-dire la partie de l’étude de la Torah qui n’est pas du tout pratiquée par des actions, ni par des lois.
On peut donc en faciliter l’étude par les écrits abrégés au lieu de la source. Cela aussi exige une grande attention, car celui qui connaît la loi par sa source, ne ressemble pas à celui qui la connaît par la lecture d’un résumé. Pour ne pas s’y tromper, Rabbi Haim Vital déclare dès le début de ses paroles, que l’âme ne se lie au corps que quand celui-ci est complet et corrigé par les Mitsvot de la Torah, des 613 Mitsvot.
25) Vous verrez à présent, que toutes les questions que nous avons posées au début de l’introduction ne sont que des futilités. Ce sont ces filets mêmes que le mauvais penchant déploie pour piéger les âmes naïves et les tourmenter dans ce monde sans pitié.
Voyons la première question, où ils prétendent pouvoir pratiquer la Torah entière sans avoir aucune connaissance de la sagesse de la Kabbale. Je leur dis, en effet, si vous pouvez étudier la Torah et pratiquer ses Mitsvot, suivant les lois, Lishma, c’est-à-dire, uniquement, pour contenter le Créateur, alors vous n’avez vraiment pas besoin de l’étude de la Kabbale, car alors on dira de vous « L’âme de l’homme nous enseignera », car alors tous les secrets de la Torah vous sont révélés, comme une source abondante, comme le dit Rabbi Meir, dans la Mishna (Avot), sans avoir besoin d’aide des livres.
Mais si vous étudiez encore Lo Lishma et que vous espérez être récompensé de Lishma, je dois donc vous demander, combien de temps étudiez-vous ainsi? Si vous vous trouvez encore dans les cinq ans, d’après Tana Kama, ou bien les trois ans, d’après Rabbi Yossi, vous avez alors encore le temps d’attendre et d’espérer.
Mais si, dans l’engagement de la Torah Lo Lishma, vous avez dépassé les trois ans, d’après Rabbi Yossi et les cinq ans, d’après Tana Kama, la Braita vous avertit que vous ne verrez pas de bon signe sur la voie prise!
Pourquoi donc bercer votre âme de faux espoirs, alors que vous possédez un conseil aussi proche et sûr que l’étude de la sagesse de la Kabbale, comme j’en ai prouvé le sens plus haut, vu que l’étude des sujets de la sagesse ne font qu’un avec le Créateur ?
26) La seconde question touche à ce qui est écrit, qu’il faut d’abord remplir son ventre avec la Mishna et la Guémara. Certes, tout le monde est d’accord avec cela. Mais il est évident que tout cela est vrai si vous avez déjà été récompensé de l’étude Lishma, ou même Lo Lishma, si vous êtes encore dans les trois ans ou les cinq ans. Mais après cela, la Braita vous avertit que vous ne verrez jamais de bon signe. Vous devez donc tenter votre chance dans l’étude de la Kabbale.
27) Nous devons aussi savoir que la sagesse de la vérité comprend deux parties:
La première partie est nommée « les secrets de la Torah », qu’il est interdit de révéler, excepté à travers des indices, de la bouche d’un sage kabbaliste, à quelqu’un qui en comprend le sens. Et les Maassé HaMerkava et Maassé Béréshit appartiennent à cette partie. Les sages du Zohar nomment cette partie « les trois premières Sefirot », « Kéter, Hokhma, Bina ». Elle est également nommée « Roch HaPartsouf » [la tête du Partsouf].
La deuxième partie est nommée « les goûts de la Torah » [Taamim], qu’il est permis de dévoiler et c’est aussi une grande Mitsva de les révéler. Elle est appelée dans le Zohar « les sept Sefirot inférieures du Partsouf ». Elle est aussi appelée Gouf HaPartsouf » [le corps du Partsouf].
Car dans chaque Partsouf de sainteté, il y a dix Sefirot, nommées : Kéter, Hokhma, Bina, Hessed, Guevoura, Tifféret, Netsakh, Hod, Yessod, Malkhout. Les trois premières Sefirot sont appelées « Roch HaPartsouf ». Les sept Sefirot inférieures sont nommées « Gouf HaPartsouf ». L’âme de l’homme inférieur contient également les dix Sefirot sous leurs noms ci-dessus et de même dans chaque discernement, les supérieurs comme les inférieurs.
La raison pour laquelle les sept Sefirot inférieures, qui sont le corps du Partsouf, sont nommées Taamim de la Torah « les goûts de la Torah », est le sens de : « un palais qui mange goûte », car les lumières qui se révèlent sous les trois premières, qui sont le sens de Roch, s’appellent « les goûts » et Malkhout de Roch est nommée « Palais » (Heikh). C’est pourquoi ils sont appelés « les goûts de la Torah », c’est-à-dire qui apparaissent dans le palais de la bouche, qui est la source de tous les goûts, qui est Malkhout de Roch. Et de là et en bas, il n’est pas interdit de révéler. Au contraire, il n’y a pas de plus grande récompense pour celui qui les dévoile.
Et donc ces trois premières et ces sept inférieures sont expliquées, ou bien dans leur entièreté, ou bien dans les plus petits détails possibles, de sorte que même les trois premières de Malkhout de la fin du monde Assiya appartiennent à la partie « des secrets de la Torah » dont la révélation est interdite et les sept Sefirot inférieures de Kéter de Roch Atsilout, appartiennent aux « goûts de la Torah », qu’il est permis de révéler. Toutes ces choses sont écrites dans les livres de Kabbale.
28) Vous trouverez la source de tous ces écrits dans Massekhet Pessakhim (page 119), comme il est écrit (Isaïe 23) « et son négoce et son salaire seront consacrés à Dieu, il ne sera ni prisé ni conservé, car son salaire sera pour ceux qui demeurent devant Dieu pour se nourrir à satiété et se vêtir majestueusement ». Que veut dire « se vêtir majestueusement »? C’est ce qui couvre les choses qu’Atik Yomin couvrait. Et que sont-elles? Les secrets de la Torah. Il y en a qui disent, ce qui révèle les choses couvertes par Atik Yomin. Que sont-elles? Les goûts de la Torah ».
L’interprétation du Rashbam : Atik Yomin est le Saint béni soit-Il, comme il est écrit « Atik Yomin est assis ». Les secrets de la Torah sont Maassé Merkava et Maassé Béréshit. La signification du « Nom » est comme il est écrit « C’est Mon Nom à jamais ». « Le vêtement » veut dire qu’il ne les transmet pas à n’importe qui, mais seulement à celui dont le cœur est anxieux.
« Ce qui découvre les choses que Atik Yomin recouvre » - qui veut dire recouvre les secrets de la Torah, qui étaient couverts au début et que Atik Yomin a dévoilé et a permis de révéler. Celui qui les révèle est récompensé de ce qui est dit dans ce verset.
29) Voici explicitement la grande différence entre les secrets de la Torah, dont celui qui les atteint en reçoit toute cette grande récompense pour les avoir couverts, sans les dévoiler et leur contraire, les Taamim de la Torah, dont celui qui les atteint en reçoit toute cette grande récompense pour les avoir révélés aux autres. On ne contredit pas le premier avis, mais seulement l’examen des différentes significations entre elles.
Le Lishna Kama déclare que c’est la fin, comme il est dit : « se vêtir majestueusement ». Ainsi interprète-t-on l’atteinte de la grande récompense pour avoir couvert les secrets de la Torah. D’autres déclarent que c’est le début comme il est dit « Manger à satiété » qui veut dire Taamim de la Torah, comme il est écrit « le palais qui mange goûtera », car les lumières des Taamim sont nommées nourriture.
C’est ainsi qu’on explique l’atteinte de la grande récompense, pour celui dont il est dit qu’il dévoile les Taamim de la Torah. (Il n’y a pas de différence entre eux, l’un parle des secrets de la Torah et l’autre des Taamim de la Torah). Mais les deux pensent qu’il faut couvrir les secrets de la Torah et révéler les goûts de la Torah.
30) Et voici donc une réponse claire aux quatrième et cinquième questions du début de l’introduction. Les paroles des sages et des livres saints expliquent aussi qu’il ne faut les transmettre qu’à celui dont le cœur est anxieux, en l’occurrence cette partie nommée « secrets de la Torah », qui sont les trois premières Sefirot et Roch, qu’on ne transmet qu’aux humbles sous certaines conditions, car tu n’en trouveras même pas une seule mention dans tous les livres de Kabbale écrits et imprimés, car ce sont les choses qu’Atik Yomin a recouvertes cité dans la Guémara.
De plus, pouvez-vous dire que l’on puisse penser et même concevoir, que tous ces saints et ces justes renommés, qui sont les plus grands et les meilleurs de la nation, comme le Sefer Yetsira (livre de la Création), le livre du Zohar et la Braita de Rabbi Ismaël, Rabbi Hai Gaon, et Rabbi Hamai Gaon, Rabbi Eléazar de Garmiza et le reste des Richonim (les premiers) jusqu’au Nahamanide et Baal HaTourim et Baal Shoulchan Aroukh jusqu’au Gaon de Vilna et le Gaon de Ladi et les autres justes, que ce sont d’eux qu’est sortie toute la Torah révélée et que nous vivons de leur mots, pour savoir ce qu’il faut faire pour plaire aux yeux du Créateur. Ils ont tous écrit et imprimé des livres sur la sagesse de la Kabbale et il n’y a pas de plus grande révélation que d’écrire un livre et l’écrivain ne sait pas qui le lira et il se peut que des méchants le lisent et il n’y a donc plus de grande révélation des secrets de la Torah que cela.
Ne vous imaginez pas que ces saints et purs aient pu transgresser d’un iota ce qui est écrit et expliqué dans la Mishna et la Guémara, qu’il est interdit de les révéler, comme écrit dans Massekhet Haguiga dans Ein Dorshin.
Mais forcément, tous ces livres écrits et imprimés, sont les Taamim de la Torah, qu’Atik Yomin avait recouvert au début et qu’il a révélé plus tard dans le sens du « palais qui mange goûtera » et que non seulement, il n’est pas interdit de dévoiler ces secrets, mais au contraire, c’est une grande Mitsva de les révéler (ci-dessus Pessakhim 119). La récompense de celui qui sait les découvrir et les révèle, est très grande, car du dévoilement de ces lumières à un grand nombre et expressément à un grand nombre, dépend la venue du Messie, bientôt de nos jours Amen.
31) Pour une fois, il faut expliquer pourquoi la venue du Messie dépend de la diffusion de l’enseignement de la Kabbale aux masses, qui a été tellement publiée dans le Zohar et les livres de Kabbale. Les foules considèrent cela vain et c’est insupportable.
L’explication de ce sujet est commentée dans les Tikounim [corrections] du Zohar (Tikoun 30 « Netiv Tanina »). Traduction abrégée : « Quand la Sainte Shékhina [Divinité] est descendue en exil, cet esprit s’est répandu sur ceux qui étudient la Torah, car la Sainte Shékhina se trouve parmi eux. Ils sont tous comme des animaux ruminants du foin. Quelque faveur qu’ils fassent, c’est dans leur propre intérêt. De même pour tous ceux qui étudient la Torah, quelque faveur qu’ils fassent, c’est dans leur propre intérêt. A ce moment-là, l’esprit les quitte et ne reviendra plus jamais. C’est l’esprit du Messie.
Malheur à celui qui fait partir l’esprit du Messie et fasse qu’il ne revienne plus jamais. Ils rendent la Torah aride et ne veulent pas faire d’efforts dans la sagesse de la Kabbale. Ces personnes font que la source de la sagesse s’en va, qui est le Youd du nom HaVaYaH. L’esprit du Messie part, le saint esprit, l’esprit de la sagesse et de la compréhension, l’esprit du conseil et de la puissance, l’esprit de la connaissance et de la crainte de Dieu. « Et Dieu dit: que la Lumière soit », c’est la Lumière de l’amour, l’amour de la Grâce, comme il est écrit : je t’ai aimé d’un amour éternel. A ce sujet il est dit « si vous éveillez et attisez l’amour jusqu’à ce qu’il satisfasse… » C’est l’amour qui ne reçoit pas de récompense. Car si la crainte et l’amour sont pour recevoir une récompense, c’est une servante…une servante qui hérite de sa maîtresse».
32) Nous commencerons à expliquer les Tikounim du Zohar de la tête aux pieds, car il dit que la crainte et l’amour, que l’homme a dans la pratique de la Torah et des Mitsvot afin d’avoir une récompense, c’est-à-dire espérer en récolter un bienfait dû à la Torah et au travail, sont considérés comme la servante, de laquelle il est écrit « la servante qui hérite de sa maîtresse ».
C’est apparemment dur, car il est écrit : « L’homme pratiquera toujours la Torah et les Mitsvot Lo Lishma ». Pourquoi la terre s’est-elle mise en colère? Il faut aussi comprendre le rapport entre la pratique Lo Lishma et la servante, spécifiquement, ainsi que l’expression « qui hérite de sa maîtresse », de quel héritage parle-t-on ici?
33) Vous comprendrez cette question par tout ce qui est expliqué plus-haut dans cette introduction. Ils n’ont permis de pratiquer Lo Lishma que parce que, de Lo Lishma on arrive à Lishma, car sa Lumière ramène vers le bien et inversement, la pratique de Lo Lishma est considérée comme la servante qui aide et fait les basses corvées pour sa maîtresse, qui est la Sainte Shékhina, car à la fin, il arrivera à Lishma et sera récompensé de l’inspiration de la Shékhina. Alors la servante, considérée comme l’engagement dans Lo Lishma, sera aussi considérée comme la servante de la Sainteté, car c’est elle qui aide à préparer la Sainteté, mais est appelée le monde de Assiya de Kedousha.
Cependant, si sa foi n’est pas complète et ne s’engage dans la Torah et le travail seulement parce que le Créateur lui en a ordonné l’étude, il a déjà été expliqué plus haut que dans cette Torah et ce travail, Sa Lumière n’apparaîtra pas du tout car ses yeux sont défectueux et comme avec la chauve-souris, la lumière devient obscurité.
Cette façon d’étudier l’a fait sortir de l’autorité de la servante de la Sainteté, car il ne sera pas récompensé d’arriver à Lishma, mais il sera sous l’autorité de la servante des Klipot, qui hérite de cette Torah et de ce travail et se les approprie. C’est pourquoi la terre s’est mise en colère, c’est-à-dire la Sainte Shékhina qui est nommée la Terre, car cette même Torah et ce même travail, qui devaient lui revenir et être la propriété de la Sainte Shékhina, la mauvaise servante se l’est appropriée et les a réduits à la possession des Klipot. La servante se retrouve donc à hériter de sa maîtresse.
34) Les Tikounim du Zohar ont expliqué le sens du serment, « si vous éveillez et attisez l’amour jusqu’à ce qu’il satisfasse ». L’insistance est sur le point qu’Israël attirera la lumière de Hessed supérieur, qui est nommée « l’amour de la Grâce », car c’est ce qui est « désirable » et qui est attiré expressément par la pratique de la Torah et des Mitsvot, sans en recevoir de récompense. Le sens en est que, c’est par cette Lumière de Hessed que la Lumière de Hokhma supérieure s’étend sur Israël et se dévoile et se revêt de cette Lumière de Hessed qu’Israël a attiré.
Cette lumière de Hokhma est le sens du verset « Et l’esprit du Seigneur repose sur lui, l’esprit de la sagesse et de la compréhension, l’esprit du conseil et de la puissance, l’esprit de la connaissance et de la crainte de Dieu » (Isaïe 11), qui se rapporte au Roi Messie « Il portera un drapeau pour les peuples et rassemblera ceux qui sont loin d’Israël et regroupera ceux de Juda qui sont dispersés aux quatre coins du monde », car après qu’Israël aura attiré la lumière de Hokhma à travers la lumière de Hessed, le Messie se dévoilera et regroupera ceux qui sont loin d’Israël.
Tout cela dépend de l’engagement dans la Torah et du travail dans Lishma, qui est capable d’attirer la grande lumière de Hessed, dans qui se revêt et est attirée la lumière de Hokhma. Et c’est le sens du serment « si vous éveillez et attisez », car la rédemption complète et le rassemblement des exilés sont impossibles sans cela, vu que c’est ainsi que les voies saintes sont ordonnées.
35) Il est aussi expliqué : « et l’esprit de Dieu planait sur les eaux ». Quel est « l’esprit de Dieu»? Pendant l’exil, quand Israël s’engagent encore dans la Torah et les Mitsvot Lo Lishma, et s’il en est vraiment ainsi, que de Lo Lishma ils arrivent à Lishma, alors la Shékhina est parmi eux, bien qu’ils soient en exil car ils ne sont pas encore dans Lishma.
Il est écrit que la Shékhina est cachée, mais à la fin ils seront récompensés de découvrir la Shékhina et alors l’esprit du Roi Messie planera sur ceux qui s’y engagent et les éveillera pour arriver à Lishma, car « Sa Lumière les ramène vers le bien ». C’est elle qui aide et prépare à l’inspiration de la Shékhina, qui est sa maîtresse.
Au contraire, si leur engagement dans Lo Lishma ne les amènent pas à Lishma, la Shékhina est alors désolée et déclare qu’elle ne se trouve pas chez ceux qui s’engagent dans la Torah, ce même esprit qui élève l’homme, car ils se contentent de l’esprit animal qui abaisse et tout leur engagement dans la Torah et les Mitsvot n’est que dans leur propre intérêt et satisfaction personnelle. L’engagement dans la Torah n’est pas capable de les amener à Lishma, car l’esprit du Messie ne plane pas sur eux, mais s’en éloigne et ne reviendra plus à eux, car la servante impure s’approprie leur Torah et hérite de la maîtresse, parce qu’ils ne sont pas sur la voie pour aller de Lo Lishma à Lishma.
Bien qu’ils ne réussissent pas dans l’engagement de la Torah révélée, car elle ne contient pas de Lumière et est aride à cause de leur petitesse d’esprit, ils peuvent quand même réussir dans l’étude de la Kabbale, car sa Lumière est vêtue des vêtements du Créateur, c’est-à-dire des Noms sacrés et des Sefirot, qui les amèneraient bien facilement de Lo Lishma à Lishma, et alors l’esprit de Dieu planera sur eux, car « Sa Lumière les ramène vers le bien ».
Mais ils ne veulent en aucun cas étudier la Kabbale. C’est pourquoi il est écrit qu’ils causent la misère, le saccage, la destruction, le massacre et la destruction dans le monde, car l’esprit du Messie est parti, le saint esprit, l’esprit de la sagesse et de la compréhension.
36) Les Tikounim du Zohar expliquent qu’il y a un serment : la Lumière de Hessed et l’amour dans le monde n’apparaîtront pas tant que les actions d’Israël, dans la Torah et les Mitsvot, ne seront pas avec l’intention de ne pas en recevoir de récompense, mais uniquement pour plaire au Créateur, ce qui est le sens du serment « Je vous en conjure, filles de Jérusalem ».
De sorte que toute la durée de l’exil et les souffrances que nous subissons dépendent de nous et attendent que nous soyons récompensés de nous engager dans la Torah et les Mitsvot Lishma. Dès que nous en serons récompensés, cette lumière de l’amour et de Hessed s’éveillera immédiatement, comme il est écrit « et l’esprit de la sagesse et de la compréhension reposera sur lui ». Alors nous serons récompensés de la rédemption complète.
Il a aussi été expliqué qu’il n’est pas possible que tout Israël atteigne cette grande pureté, sauf par l’étude de la Kabbale, qui est la voie la plus facile et elle suffit aussi aux plus simples d’esprit. Ce qui n’est pas le cas dans la pratique seule de la Torah révélée, par laquelle on ne peut pas y arriver, sauf quelques élus et avec beaucoup d’efforts, mais pas par la majorité du peuple (pour les raisons expliquées au point 22). Ainsi, l’insignifiance des quatrième et cinquième questions du début de l’introduction a été bien démontrée.
37) La troisième question qui est la crainte de mal tourner, il n’y a aucune crainte ici, car le fait de dévier de la voie du Créateur, qui est arrivé dans le passé, s’est passé pour deux raisons : ou bien ils ont transgressé les paroles de nos sages au sujet de ce qui est interdit de dévoiler, ou bien ils ont saisis les paroles de la Kabbale dans leur signification extérieure, c’est-à-dire comme des directives matérielles et ont transgressé « Tu ne te feras point de sculpture, ni d’image ».
C’est pourquoi, il y avait une muraille fortifiée autour de cette sagesse jusqu’à ce jour et nombreux ont essayé de commencer à étudier et n’ont pas pu continuer à cause d’un manque de compréhension et en raison des expressions matérielles. C’est pourquoi j’ai pris la peine, dans le commentaire de Panim Meirot et Panim Masbirot, d’expliquer l’important livre L’arbre du vie du Ari, en rendant abstraite les formes matérielles et en les plaçant sous les lois de la spiritualité, au-delà de l’espace et du temps, de sorte que chaque débutant puisse comprendre le sens et le motif des choses, dans un esprit clair et d’une grande simplicité, comme quiconque comprend la Guémara grâce aux commentaires de Rachi.
38) Continuons à élargir l’obligation de l’étude de la Torah et des Mitsvot Lishma. Il faut comprendre ce terme « Torah Lishma ». Pourquoi ce travail complet et désiré est-il défini par ce terme « Lishma » et le travail non désiré par le terme « Lo Lishma »? Dans le sens élémentaire, où celui qui s’engage dans la Torah et les Mitsvot doit orienter son cœur pour plaire à Dieu et non à lui-même, n’aurait-il pas fallu le définir par le terme « Torah Lishmo » et « Torah Lo Lishmo » qui veut dire pour le Créateur ? Et pourquoi le définir par « Lishma » et « Lo Lishma », qui veut dire pour la Torah?
Il doit certainement y avoir un autre sens à que ce qui est dit, car l’expression prouve que la Torah Lishmo (pour Lui), c’est-à-dire pour satisfaire son Créateur, ne suffit pas encore et il faut s’engager Lishma, qui veut dire pour la Torah. Cela nécessite une explication.
39) Nous savons que la Torah porte le nom de « Torah de la vie », comme il est dit « Car c’est la vie pour ceux qui la trouvent » (Proverbes 4 :22), « Ce n’est pas une chose vaine pour vous, c’est votre vie » (Deutéronome 32:47). Vu qu’il en est ainsi, la signification de Torah Lishma est donc, que l’engagement dans la Torah et des Mitsvot donne vie et longévité et alors la Torah porte bien son nom.
Pour celui qui n’oriente pas son cœur ni son esprit vers ce qui a été dit, l’engagement dans la Torah et des Mitsvot lui apporte le contraire de la vie et de la longévité, à savoir tout à fait « Lo Lishma », car son nom est « Torah de la vie » et comprenez cela. Ces paroles sont expliquées par nos sages (Taanit 7 p1) « Celui qui s’engage dans la Torah Lo Lishma, sa Torah devient pour lui un élixir de mort. Celui qui s’engage dans la Torah Lishma, sa Torah devient pour lui un élixir de vie ».
Mais leurs paroles doivent être éclairées pour comprendre comment et en quoi la Sainte Torah devient pour lui un élixir de mort. Cela est très déconcertant.
40) Comprenons d’abord les paroles de nos sages (Méguila 6), qui disent « j’ai fait des efforts et j’ai trouvé, crois-le. Je n’ai pas fait d’efforts et j’ai trouvé, ne le crois pas ». Il faut examiner l’expression « j’ai fait des efforts et j’ai trouvé », qui parait contradictoire, car « l’effort » veut dire un travail et un labeur qui sont le prix de toute possession désirée et on fait beaucoup d’efforts pour une possession importante et on fait moins d’efforts pour une moindre possession.
Son opposé est de « trouver », c’est une chose qui arrive à l’homme sans qu’il y pense, sans qu’il soit préparé à un labeur, à un travail ou à un prix. S’il en est ainsi, comment peut-on dire « j’ai fait des efforts et j’ai trouvé »? S’il y a là un effort, il aurait fallu dire « j’ai fait des efforts et j’ai acheté » ou bien « j’ai fait des efforts et j’ai gagné » etc. et non « j’ai fait des efforts et j’ai trouvé ».
41) Le Zohar pose la question au sujet de « Mes adeptes Me trouveront », où trouve-t-on le Créateur? Et ils dirent que l’on ne trouve le Créateur que dans la Torah. C’est ce qu’ils disent du verset « Tu es un Dieu qui se cache », car le Créateur se cache dans la Torah. Il convient de comprendre correctement les paroles de nos sages car, apparemment, le Créateur ne se cache que d’éléments et de voies matériels et de toutes les futilités de ce monde qui sont extérieurs à la Torah. Alors comment peut-on dire le contraire, qu’Il ne se cache que dans la Torah?
Il y a aussi la signification générale, que le Créateur se cache pour qu’on Le cherche. Pourquoi a-t-Il besoin de se cacher? Aussi « tous ceux qui Le cherchent Le trouveront », que l’on comprend du verset « tous Mes adeptes me trouveront », il faut bien comprendre cette recherche et cette découverte, que sont-elles et quel est leur but?
42) Il faut néanmoins savoir qu’il n’y a qu’une seule raison à notre grand éloignement du Créateur et à notre possible transgression de Sa volonté et cette seule raison est devenue la source de tous nos maux et souffrances, de toutes les malveillances et erreurs qui nous font échouer et sur qui nous nous heurtons.
De plus, on comprend qu’en supprimant cette raison, on se défait immédiatement de toute peine et de toute douleur et on est récompensé immédiatement d’une grande adhésion à Lui, dans le cœur, âme et force. Je vous dirai que cette raison première n’est autre que « notre peu de compréhension de Sa Providence sur Ses créatures », nous ne comprenons pas le Créateur correctement.
43) Supposons, par exemple, que Sa Providence soit révélée à Ses créatures, de sorte que quiconque mangerait une chose interdite étoufferait sur place et quiconque ferait une Mitsva y trouverait un plaisir merveilleux ressemblant aux meilleurs plaisirs de ce monde matériel. Qui donc serait assez sot pour penser goûter une chose interdite, en sachant qu’il y perdrait sa vie immédiatement, de même qu’il ne penserait pas à se jeter dans le feu?
De même, qui serait assez sot pour abandonner une Mitsva, sans la pratiquer promptement et au plus vite, de même qu’il ne pourrait abandonner ou retarder un grand plaisir matériel se présentant à lui, sans le recevoir sur le champ et le plus vite possible. Il est évident que si la Providence était manifeste, tout le monde serait des justes complets.
44) A vos yeux donc, rien ne nous manque dans notre monde sauf la Providence manifeste. Si la Providence manifeste existait, tout le monde serait des justes complets. Ils adhéreraient aussi au Créateur d’un amour absolu. Ce serait assurément un grand honneur pour chacun de se lier d’amitié et d’aimer le Créateur de tout cœur et de toute leur âme et d’adhérer toujours à Lui sans perdre un seul instant.
Mais vu que ce n’est pas le cas et que la Mitsva n’est pas récompensée en ce monde, de même, ceux qui transgressent Sa volonté ne seront pas punis à nos yeux et le Créateur est patient avec eux. Qui plus est, parfois c’est l’inverse, comme dans le verset (Psaumes 73-12) « Ainsi sont les méchants, toujours sereins, ils accroissent leurs puissances ». Donc, ce n’est pas tous ceux qui veulent atteindre le Créateur qui l’atteindront, car nous trébuchons à chaque pas, comme l’ont écrit nos sages (VaYikra Rabba 82) au sujet du verset « J’ai trouvé un homme sur mille, et mille entrent en classe et un seul en sort pour enseigner ».
Donc, comprendre Sa Providence est la raison de tout le bien et son incompréhension est la raison de tout le mal. Il s’avère qu’elle est donc l’axe autour duquel tout le monde tourne, pour le meilleur ou pour le pire.
45) En observant bien l’atteinte de la Providence que les hommes ressentent, nous en trouvons quatre. Chacune reçoit la Providence divine spécifiquement. De sorte qu’il y a quatre discernements dans l’atteinte de la Providence.
En vérité, il n’y en a que deux : la dissimulation de la face et la révélation de la face. Mais il y a quatre divisions, qui sont : Deux discernements de la Providence dans la dissimulation de la face qui sont la simple dissimulation et la dissimulation dans la dissimulation. Deux discernements de la Providence dans la révélation de la face qui sont la Providence de la récompense et de la punition et la Providence éternelle.
46) Il est écrit (Deutéronome 31 : 17) : « Et Ma colère s’enflammera contre lui en ce jour-là; et Je les abandonnerai et Je leur cacherai Ma face; et il sera dévoré et de nombreux maux et détresses l’atteindront; et il dira en ce jour-là: N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas en moi que ces maux m’ont atteint? Et Moi, Je cacherai et dissimulerai Ma face, en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il a fait; parce qu’il se sera tourné vers d’autres dieux ».
En examinant le verset vous trouverez qu’au début il est écrit : « Et Ma colère s’enflammera... et Je leur cacherai Ma face », c’est-à-dire une seule dissimulation. Ensuite il est écrit : « et de nombreux maux et détresses l’atteindront…Et Moi, Je cacherai et dissimulerai Ma face », c’est-à-dire une double dissimulation. Nous devons comprendre quelle est cette double dissimulation.
47) Pour commencer, comprenons quel est le sens de la Face du Créateur, dont le verset en dit « Et Je leur cacherai Ma face »? Tu comprendras cela comme un homme qui, en voyant le visage de son ami, le reconnaît tout de suite. Mais quand il le voit de dos, il n’est plus sûr de le reconnaître et il se peut qu’il doute « Peut-être est-ce un autre et non son ami? »
C’est le cas présent, car tout le monde sait et ressent que le Créateur est Bon et Il fait le Bien et c’est pourquoi quand le Créateur fait le bien aux créatures qu’Il a créées, comme un cadeau de Sa main généreuse, nous considérons que Sa Face est révélée aux créatures, et alors toutes savent et Le reconnaissent, vu qu’il se conduit selon Son Nom, comme cela a été expliqué plus haut au sujet de la Providence manifeste.
48) Mais quand Il se conduit avec Ses créatures contrairement à ce qui a été dit, c’est-à-dire quand elles éprouvent des souffrances et des maux dans Son monde, nous considérons ceci comme le dos du Créateur car Sa face, qui est la mesure du Bien parfait, leur est entièrement cachée, et cette conduite ne convient pas à Son Nom. Et cela ressemble à celui qui voit son ami de dos et qui pourrait douter et penser « c’est peut-être un autre ? »
Et le verset « Ma colère s'enflammera... Je leur cacherai ma face», est qu’au moment de la colère, les créatures éprouvent des souffrances et des maux, et il se trouve que le Créateur cache Sa face, qui est la mesure du Bien parfait, et seul Son dos est apparent. Et c’est alors qu’il faut se renforcer fortement dans Sa foi, pour prendre garde de ne pas tomber dans des pensées de transgression, car c’est difficile de Le reconnaître de dos. Cela s’appelle la « simple dissimulation ».
49) Cependant, les souffrances et les maux, augmentant dans une très grande mesure, causent une double dissimulation, qui s’appelle dans les livres « la dissimulation dans la dissimulation ». Cela signifie que même Son dos n’est pas vu, c’est-à-dire, qu’ils ne croient pas que le Créateur soit irrité contre eux et les punit, mais ils attribuent cela au hasard et à la nature, et donc ils renient Sa Providence dans la récompense et punition. C’est le sens du verset « Je cacherai et dissimulerai Ma Face, car il se sera tourné vers d’autres dieux », c’est-à-dire, qu’ils profanent et se tournent vers l’idolâtrie.
50) Mais dans le cas précédent, où le verset parle seulement de la dissimulation unique, il se termine par : « et il dira en ce jour-là: N'est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas en moi que ces maux m’ont atteint?». Ce qui veut dire qu’ils croient encore en la Providence dans la récompense et punition, et qu’ils disent que les calamités et les souffrances leur viennent car ils n’adhèrent pas au Créateur, comme il est écrit « N'est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas en moi que ces maux m’ont atteint», et c’est considéré qu’ils voient encore le Créateur mais seulement Son dos. Cela s’appelle la « simple dissimulation », c’est-à-dire la dissimulation de la Face seulement.
51) Nous avons expliqué, ici, les deux discernements de la perception de la Providence cachée ressentie par les créatures, la simple dissimulation, et la dissimulation dans la dissimulation.
La simple dissimulation, veut dire la dissimulation de la face seulement, le dos leur étant dévoilé. C’est-à-dire qu’ils reconnaissent que le Créateur leur a causé les souffrances comme punition. Et bien qu’il leur soit dur de connaître le Créateur, toujours de dos, car c’est ce qui les amène à la transgression, ils sont quand même appelés « méchants incomplets ». C’est-à-dire que ces transgressions ressemblent à des erreurs, car ils y sont arrivés à cause de nombreuses souffrances, mais en général, ils croient en la récompense et la punition.
52) La dissimulation dans la dissimulation veut dire que, même le dos du Créateur leur est caché, car ils ne croient pas en la récompense et la punition. Leurs transgressions sont considérées comme des malveillances. Ils sont appelés « méchants complets », car ils sont insoumis et déclarent que Sa Providence ne veillent pas sur ses créatures, et ils se tournent vers l’idolâtrie, comme il est écrit : « parce qu’il se sera tourné vers d’autres dieux ».
53) Il faut savoir, que tout le travail qui s’applique dans la pratique de la Torah et des Mitsvot, par le choix, se base principalement sur les deux discernements mentionnés de la Providence cachée. Et au sujet de cette période Ben Hé Hé dit « le salaire sera proportionnel à la peine » (Avot 5 :26). Etant donné que Sa Providence n’est pas révélée, et que nous ne pouvons Le voir que dans la dissimulation de Sa face, c’est-à-dire de dos seulement, de même qu’un homme voit son ami de dos et peut douter et penser que c’est un autre. De même, le choix de respecter Sa volonté ou de la transgresser se trouve toujours entre les mains de l’homme.
Les calamités et les douleurs qu’il éprouve le mènent à douter de l’existence de Sa Providence sur Ses créatures sous le premier aspect, qui sont les erreurs, ou sous le second aspect qui sont les malveillances. Et quoi qu’il en soit, il se trouve dans une grande détresse, et fait beaucoup d’efforts. Et de cette période, il est écrit : « ce que tu as la force de faire, fais-le » (Ecclésiaste 9), car il ne sera pas récompensé de découvrir Sa face, ce qui veut dire la complète mesure de Sa bonté, avant d’avoir fait tous les efforts possibles de toutes ses forces. (Le salaire sera proportionnel à la peine).
54) En effet, quand le Créateur voit que l’homme a terminé la mesure de ses efforts, et a achevé tout ce qu’il avait la force de faire, de son propre choix et par le renforcement de sa foi en Dieu, alors le Créateur l’aide et il est récompensé d’atteindre la Providence révélée, à savoir la révélation de la face. Il est alors récompensé de la repentance complète, ce qui veut dire qu’il adhère de nouveau à Lui, de tout son cœur et âme et force, comme s’il était attiré de lui-même vers l’atteinte de la Providence révélée.
55) L’atteinte et le repentir mentionnés, viennent à l’homme en deux degrés, dont le premier est l’atteinte de la Providence de l’absolue récompense et punition. En plus de l’atteinte claire de la récompense pour chaque Mitsva dans le monde à venir, il est aussi récompensé d’un plaisir merveilleux au moment même de la Mitsva dans ce monde. De même, en plus de la punition amère pour chaque transgression après sa mort, il mérite aussi de goûter l’amertume de chaque transgression alors qu’il est encore en vie. Il est évident, que celui qui atteint cette Providence révélée est certain de ne plus pécher, de même qu’un homme ne s’amputerait pas un organe, ce qui lui causerait de terribles souffrances. Il est également sûr de lui de ne pas manquer la pratique d’aucune Mitsva, au moment même où elle se présente, de même qu’il serait certain de ne manquer aucun plaisir de ce monde, ou grand bénéfice qui se présenterait à lui.
56) Vous comprendrez ce que nos sages ont écrit : « A quoi ressemble le repentir ? Quand Celui qui connaît les mystères témoignera qu’il ne retournera plus à sa bêtise. » Ce qui est apparemment étonnant, car qui montera au ciel pour entendre le témoignage du Créateur? Et aussi, devant qui le Créateur doit-il témoigner ? Ne suffit-il pas que le Créateur lui-même sache que l’homme s’est repenti de tout son cœur et ne péchera plus ?
L’explication est des plus simples. En effet, l’homme n’est jamais absolument sûr de ne plus pécher avant d’être récompensé d’atteindre la Providence de la récompense et punition, qui a été expliquée, à savoir la révélation de la face. Cette révélation de la face, de la part du salut du Créateur s’appelle « témoignage », car Son salut en lui-même, par cette atteinte de la récompense et punition, lui assure qu’il ne péchera plus.
Pour lui ceci est considéré comme le témoignage du Créateur. Il est écrit « A quoi ressemble le repentir ? » c’est-à-dire quand l’homme sera-t-il sûr qu’il a été récompensé de la complète repentance? Pour cela un signe clair lui a été donné, à savoir, quand celui qui connait les mystères témoignera pour lui qu’il ne retournera plus à sa bêtise. C’est-à-dire qu’il aura été récompensé de la révélation de la face, car alors Son salut témoigne pour lui qu’il ne retournera plus à sa bêtise.
57) Et cette repentance s’appelle « la repentance par crainte », car bien qu’il se soit repenti devant Lui, de tout son cœur et de toute son âme, et que Celui qui connaît les mystères ait témoigné qu’il ne retournera plus à sa bêtise, cette assurance de ne plus pécher ne provient que de son atteinte et de sa perception de la punition et des terribles souffrances, découlant des transgressions, et il est donc sûr de lui de ne pas pécher, dans le sens qu’il est sûr de ne plus s’infliger de terribles souffrances.
Cependant, finalement, cette repentance et cette assurance ne proviennent que de la crainte des punitions découlant des transgressions. Sa repentance ne provient donc que de la crainte de la punition, et s’appelle donc « la repentance par crainte ».
58) Par cela nous comprenons les paroles de nos sages, que « celui qui se repent par crainte voit que ces malveillances deviennent des erreurs ». Il faut comprendre comment cela se produit-il ? Et par ce qui a été dit plus haut, vous comprendrez bien, car cela a été expliqué plus haut (point 52), que les malveillances de l’homme proviennent de la Providence de la double dissimulation, qui est la dissimulation dans la dissimulation, ce qui veut dire qu’il ne croit pas en la Providence de la récompense et punition.
La simple dissimulation veut dire qu’il croit en la Providence de la récompense et punition. Néanmoins, à cause de nombreuses souffrances, il pense parfois commettre une infraction. Il en est ainsi, parce que même s’il croit que les souffrances sont la punition, il est comme celui qui voit son ami de dos, et pourrait douter et penser que c’est peut-être un autre, c’est pourquoi ces péchés-là ne sont que des erreurs, car il croit en la Providence de la récompense et punition.
59) C’est pourquoi, après avoir été récompensé de la repentance par crainte, qui veut dire l’atteinte claire de la Providence de la récompense et punition, jusqu’à être sûr de ne plus pécher, la dissimulation dans la dissimulation est complètement corrigée. A présent, il voit manifestement que la Providence de la récompense et punition existe. Il lui est évident que toutes les souffrances qu’il avait toujours ressenties, étaient la punition de Sa Providence pour les péchés qu’il avait commis. Il découvre par la suite, qu’il avait commis une erreur amère, et c’est pourquoi toutes ces malveillances sont déracinées de leur racine.
Cependant, pas entièrement, mais elles deviennent des erreurs, c’est-à-dire elles ressemblent aux transgressions qu’il avait commises dans la simple dissimulation, où il avait échoué à cause de sa confusion due aux nombreuses souffrances, qui désorientent l’homme. Elles sont regardées comme des erreurs.
60) Pourtant, par cette repentance, il n’a absolument pas corrigé la première dissimulation de la face, celle qu’il avait auparavant, qui ne sera corrigée qu’à partir du moment où il aura été récompensé de la révélation de la face. Mais avant d’avoir été récompensé de la repentance, la dissimulation de la face et toutes les erreurs restent telles quelles, sans aucune correction, ni changement. Par le passé, il croyait aussi que les ennuis et les souffrances étaient une punition, comme il est écrit « et il dira en ce jour-là: n’est-ce pas parce que mon Dieu n'est pas en moi que ces maux m’ont atteint? »
61) C’est pourquoi il ne s’appelle pas encore un juste complet. Celui qui été récompensé de la révélation de la face, ce qui signifie la mesure de Sa bonté parfaite, comme il sied à Son Nom, porte le nom de juste (point 55), car il justifie Sa Providence telle qu’elle est en vérité, à savoir, qu’Il agit envers Ses créatures avec une bonté absolue et une perfection absolue, de sorte qu’Il fait le bien aux méchants et aux gentils.
Etant donné qu’il a été récompensé de la révélation de la face, par la suite il lui convient de porter le nom de « juste ». Néanmoins, vu qu’il n’a corrigé que la dissimulation dans la dissimulation, et qu’il n’a pas encore corrigé la première dissimulation, et ce n’est qu’à partir de maintenant, à ce moment-là, avant d’être récompensé de la repentance, qu’il ne peut pas encore être appelé « juste ». Il en est ainsi car la dissimulation de la face reste telle qu’elle était. Pour cette raison, il est appelé « juste incomplet », signifiant qu’il doit encore corriger son passé.
62) Il est également appelé « moyen », car après avoir été récompensé de la repentance par crainte, il devient apte par la pratique complète de la Torah et des bonnes actions, à être aussi récompensé de la repentance par amour, ce qui lui vaudra alors d’être un « juste complet ». En effet, à présent, il est l’intermédiaire, entre la crainte et l’amour, et de là appelé « moyen/intermédiaire ». Ce qui n’était pas le cas avant, quand il n’était absolument pas apte à se préparer même à la repentance par amour.
63) Ceci a bien expliqué le premier degré d’atteinte de la révélation de la face, c’est-à-dire, l’atteinte et la perception de la Providence de la récompense et punition, par le témoignage de Celui qui connait les mystères qu’il ne retournera plus à sa bêtise, s’appelle « la repentance par crainte », et où toutes ses malveillances deviennent des erreurs. Il est appelé « juste incomplet », et aussi « moyen/intermédiaire ».
64) Nous allons maintenant expliquer le second degré d’atteinte de la révélation de la face, qui est l’atteinte de la Providence complète, véritable, éternelle. Cela signifie que le Créateur veille sur Ses créatures sous la forme du bien qui fait le bien aux méchants et aux gentils. A présent il s’appelle un « juste complet » et « la repentance par amour » quand il a été récompensé de changer ses malveillances en mérites.
Ceci explique les quatre discernements de perception de la Providence qui s’appliquent aux créatures. Les trois premiers discernements, la double dissimulation, la simple dissimulation et l’atteinte de la Providence de la récompense et punition, ne sont que des préparations, par lesquelles l’homme atteindra le quatrième discernement, qui est l’atteinte de la Providence véritable, éternelle.
65) Cependant, il faut comprendre pourquoi le troisième discernement, qui est l’atteinte de la Providence de la récompense et punition n’est pas suffisante. Nous avons dit qu’il a déjà été récompensé de Celui qui connaît les mystères témoigne pour lui qu’il ne retournera plus à sa bêtise. Pourquoi est-il encore appelé « moyen » ou « juste incomplet », ces noms prouvent que son travail n’est pas encore désirable aux yeux du Créateur, et qu’il y a encore un manque et un défaut dans sa Torah et dans son travail ?
66) Commençons par examiner la question que les commentateurs ont posée au sujet de la Mitsva de l’amour du Créateur. Comment la Torah nous a-t-elle obligés à faire une Mitsva, que nous sommes incapables de respecter ? L’homme peut s’obliger et s’asservir à tout faire, mais pour ce qui est de l’amour, aucune servitude ni contrainte au monde ne l’aidera.
La raison est qu’en faisant toutes les 612 Mitsvot selon les lois, l’amour de Dieu s’étend à lui de lui-même. C’est pourquoi elles sont faisables, car il peut s’asservir et se forcer à faire les 612 Mitsvot selon les lois, et alors il atteindra l’amour du Créateur.
67) Cependant, ces paroles doivent encore être largement expliquées. Car finalement, l’amour de Dieu ne devait pas nous venir en tant que Mitsva, puisque nous n’avons aucune action ni astreinte qui soit entre nos mains et cet amour nous vient de lui-même après avoir complété les 612 Mitsvot. Par conséquent, le commandement des 612 Mitsvot nous suffisent amplement. Et pourquoi la Mitsva de l’amour a-t-elle été écrite ?
68) Pour comprendre cela, il nous faut d’abord comprendre véritablement l’essence de l’amour même du Créateur. Il faut savoir que toutes les tendances et les qualités implantées dans l’homme, pour être utilisées envers ses amis, sont toutes des tendances et des qualités naturelles et sont toutes sont nécessaires pour le Son travail. Dès le début, elles ont été créées et implantées dans l’homme uniquement pour leur rôle final mentionné, qui est le but et l’achèvement de tout homme, comme il est écrit « Et Il ne repoussera pas de Lui le banni », car alors les hommes en ont besoin pour se parfaire dans les voies de réception de l’abondance et accomplir la volonté du Créateur.
Il est écrit « Tous ceux qui appellent en Mon Nom, et que J’ai créé en Mon honneur » (Isaïe 43 :7), et aussi « Le Seigneur a tout fait pour Son propre but » (Proverbes 16 :4). Mais, entre-temps, un monde entier a été préparé pour l’homme pour que toutes ses tendances et ses qualités naturelles se développent et se complètent, en les appliquant aux gens, de sorte qu’elles soient dignes de leur but.
Il est écrit : « L’homme doit dire, le monde a été créé pour moi ». Car toutes les créatures du monde sont nécessaires à l’individu, car ce sont elles qui développent et disposent les tendances et les qualités de chaque individu, jusqu’à ce qu’il devienne un instrument apte pour Son travail.
69) Puisqu’il en est ainsi, il nous faut donc comprendre l’essence de l’amour du Créateur, d’après les qualités de l’amour dans la conduite de l’homme envers son ami, car forcément, l’amour du Créateur est aussi influencé par ces qualités, qui, dès le début, n’ont été implantées dans l’homme qu’en Son Nom. En observant les qualités de l’amour entre l’homme et son prochain, on y trouvera quatre mesures d’amour, l’une au-dessus de l’autre, deux qui font quatre.
70) La première est « l’amour conditionnel ». Ce qui veut dire, qu’à force de bonté et de plaisir et l’utilité qu’il a reçu de son ami, son âme s’y est attachée d’un amour merveilleux.
En cela, il y a deux mesures : la première mesure est avant de se rencontrer et de tomber amoureux, ils se faisaient du mal, mais ils ne veulent pas s’en souvenir, car « l’amour couvre tous les crimes ». La seconde mesure est qu’ils se sont toujours fait du bien et se sont entraidés, et il n’y a pas le moindre souvenir de nuisance ni de mal, entre eux.
72) La seconde mesure est « l’amour inconditionnel ». Ce signifie qu’il connaît la qualité de son ami, qui est excellente et dépasse de très loin toute supposition et imagination, et c’est en cela que son âme est attachée à lui dans un grand amour à l’infini. Et ici aussi, il y a deux mesures : la première mesure est avant qu’il ne connaisse toutes les habitudes et les actions de son ami avec autrui, et cet amour est considéré comme « l’amour qui n’est pas absolu ».
C’est parce que son ami se comporte ainsi avec autrui, ce qui superficiellement fait penser qu’il leur nuit par négligence. De sorte que, si celui qui l’aime les voyait, toute la qualité de son ami serait entachée, et l’amour se détériorerait entre eux. Mais il n’a pas encore vu agir ainsi. Et c’est pourquoi leur amour est encore, fort, complet et vraiment grand.
73) La seconde mesure de l’amour inconditionnel est la quatrième mesure de l’amour en général, et provient aussi de la connaissance du mérite de son ami. Mais à présent, il connaît aussi toutes ses actions et son comportement avec tout homme, aucun ne manque. Et en examinant il trouve que, non seulement ils ne contiennent aucune trace d’imperfection, mais que sa bonté dépasse toute supposition et imagination. A présent c’est « l’amour éternel et absolu ».
74) Ces quatre mesures d’amour qui existent entre les hommes, existent aussi entre l’homme et le Créateur. En outre, dans l’amour du Créateur, elles deviennent des degrés allant de cause à effet.
On ne peut en acquérir aucune avant d’avoir obtenu la première mesure de l’amour conditionnel. Et après l’avoir acquise à la perfection, cette première mesure fait qu’il est récompensé de la seconde mesure. Et après avoir acquis pleinement cette seconde mesure, elle lui permet d’acquérir la troisième mesure. Finalement, de la troisième mesure à la quatrième mesure, l’amour éternel.
75) Ainsi, la question se pose : comment l’homme pourra acquérir le premier degré de l’amour du Créateur, la première mesure de l’amour conditionnel, qui est l’amour qui provient de l’immense bonté qu’il a reçue du bien-aimé, alors qu’il n’y a pas de récompense pour la Mitsva dans ce monde ?
De plus, il a été expliqué, que chaque homme est obligé de passer par les deux premiers aspects de la Providence par la dissimulation de la face, ce qui veut dire que la Face du Créateur, à savoir la mesure de Sa bonté - la voie du bien est de faire le bien- est cachée durant cette même période (point 47). C’est pourquoi il reçoit alors douleurs et souffrances.
Il a été expliqué en effet que toute la pratique de la Torah et du travail par le choix existe principalement en cette période de dissimulation de la face. S’il en est ainsi, comment pourrait-il acquérir la seconde mesure d’amour conditionnelle, signifiant que jusqu’à présent, le bien aimé ne lui a fait que de nombreuses et merveilleuses bontés, et ne lui a jamais fait de mal ? Et à plus forte raison, pour acquérir la troisième ou quatrième mesure ?
76) Nous avons en effet plongé dans des eaux formidables. Il nous faut cependant en retirer un joyau précieux. Nous expliquerons pour cela, un article de nos sages (Brakhot 17) « Tu verras ton monde dans ta vie, et après toi, la vie du monde à venir ». Et il faut comprendre, pourquoi n’ont-ils pas dit « tu recevras ton monde dans ta vie », mais seulement « tu verras ». Et s’ils venaient bénir, ils auraient dû bénir parfaitement, c’est-à-dire qu’il atteigne et reçoive son monde dans sa vie ? Il faut également comprendre, pourquoi l’homme devrait-il voir son monde à venir dans sa vie, la moindre des choses ne serait-elle pas que sa fin soit la vie du monde à venir ? De plus, pourquoi cette bénédiction est-elle la première ?
77) Il faut tout d’abord comprendre quelle est cette vision de son monde à venir dans sa vie ? Il est évident qu’avec des yeux physiques on ne voit rien de spirituel. Il n’est pas non plus dans les coutumes du Créateur de changer les ordres de la Création. Dès le début, le Créateur n’a organisé l’ordre de la Création que parce qu’il est le plus fructueux pour son dessein désiré, qui est que l’homme soit récompensé d’adhérer au Créateur, comme il est écrit, « le Seigneur a agi dans Son propre but ». Il faut donc comprendre, comment l’homme se figurera-t-il la vision de son monde dans sa vie ?
78) Je vous dirai que cette vision vient à l’homme par l’ouverture de ses yeux dans la Torah, comme il est écrit « Dessille mes yeux et je contemplerai les merveilles de Ta Torah ». Et c’est ce qu’on fait jurer à l’âme avant qu’elle n’arrive dans le corps (Nida p 30), que « même si tout le monde te dit que tu es un juste, sois un méchant à tes yeux ». Ce qui veut dire, à vos yeux expressément.
Cela signifie que tant que vous n’avez pas été récompensé de l’ouverture « des yeux » dans la Torah, considérez-vous méchant. Ne vous dupez pas de votre réputation de juste dans le monde. Vous comprendrez aussi pourquoi ils ont mis en premier la bénédiction « tu verras ton monde dans ta vie », c’est parce qu’avant cela, il ne peut même pas être récompensé du nom de « juste incomplet »
79) Il faut comprendre en effet, que s’il sait vraiment qu’il a accompli toute la Torah et que tout le monde est d’accord avec lui, pourquoi cela ne lui suffit pas ? Au contraire, il doit jurer de continuer à se considérer comme un méchant. Et est-ce parce qu’il lui manque ce merveilleux degré d’ouvrir les yeux dans la Torah, de voir son monde dans sa vie, que vous le comparez à un méchant ?
80) Certes, les quatre voies par lesquelles les hommes atteignent Sa Providence ont déjà été expliquées. Deux d’entre elles sont dans la dissimulation de la Face et deux sont dans la révélation de la Face.
Le sens de « la dissimulation de la Face » aux créatures a été expliqué. Elle est intentionnelle, pour donner aux hommes l’espace de faire des efforts et de s’engager dans Son travail dans la Torah et les Mitsvot par « choix ». C’est parce que le Créateur a plus de satisfaction de leur travail dans Sa Torah et Ses Mitsvot, que de satisfaction de Ses anges en haut qui n’ont pas de choix mais sont contraints par leur mission.
81) Malgré les louanges faites pour la phase de la dissimulation de la Face, elle n’est pas considérée parfaite car c’est uniquement une phase de « transition ». C’est l’endroit d’où l’on est récompensé de toute la perfection espérée. Cela signifie que toute récompense pour une Mitsva, préparée pour l’homme, n’est obtenue que par son labeur dans la Torah et les bonnes actions durant la période de dissimulation de la Face, ce qui veut dire quand il travaille par « choix ».
Il en est ainsi parce qu’il ressent de la peine en renforçant Sa foi pour accomplir Sa volonté. Et toute la récompense de l’homme n’est mesurée que par la peine qu’il endure dans l’observation de la Torah et des Mitsvot comme il est écrit « le salaire sera proportionnel à la peine ».
82) C’est pourquoi chaque homme doit passer cette « transition » pendant la période de dissimulation de la Face. Quand il la complète, il est récompensé alors d’atteindre la Providence révélée, soit la révélation de la Face. Avant d’être récompensé de la révélation de la Face, et bien qu’il voie le dos, il ne peut pas s’empêcher de commettre une infraction.
Non seulement il ne peut accomplir les 613 Mitsvot, car l’amour ne vient ni par contrainte ni par force, mais il ne peut même pas non plus accomplir les 612 Mitsvot, parce que même sa crainte n’est pas stable comme il se doit.
C’est le sens de « Torah » étant 611 en Guématria (toute Guématria signifie le dos), car il ne peut même pas accomplir les 612 Mitsvot correctement. C’est le sens de « Il ne contestera pas ». Mais à la fin, il sera récompensé de la révélation de la Face.
83) Le premier degré de la révélation de la Face est l’atteinte de la Providence de la récompense et punition dans une clarté absolue. Elle ne vient à l’homme que par Son salut, quand il est récompensé de l’ouverture des yeux dans la Torah par une prodigieuse atteinte, « et devient comme une source abondante » (Avot 6). Pour chaque Mitsva de la Torah, qu’il a déjà respectée de son propre choix, il est récompensé de voir la récompense de la Mitsva qui lui est destinée dans le monde à venir. De même, la grande perte qu’entraîne une transgression.
84) Bien qu’il n’ait pas encore la récompense en main, car la récompense de la Mitsva n’est pas dans ce monde, cette atteinte claire lui suffit par la suite, pour ressentir le grand plaisir de faire une Mitsva « car tout ce qui est sur le point d’être collecté est considéré collecté ».
Par exemple, un commerçant qui a fait une affaire et a gagné beaucoup d’argent, même si le profit ne viendra qu’après une longue période, s’il est certain, sans le moindre doute, qu’il fera du profit en son temps, il est heureux comme s’il l’avait reçu immédiatement.
85) Naturellement, une telle Providence révélée témoigne pour lui que par la suite, il adhérera à la Torah et aux Mitsvot de tout son cœur, âme, et force. Il abandonnera et fuira les transgressions, comme il fuirait le feu. Et bien qu’il ne soit pas encore un juste complet, car il n’a pas encore été récompensé de la repentance par amour, sa grande adhésion à la Torah et aux bonnes actions l’aide peu à peu à être récompensé de la repentance par amour, soit le deuxième degré de « la révélation de la Face ». Il peut alors observer toutes les 613 Mitsvot à la perfection, et devient un juste complet.
86) Maintenant nous comprenons très bien notre question relative au serment, qu’on fait jurer à l’âme avant son arrivée dans ce monde « même si tout le monde te dit que tu es un juste, sois à tes yeux un méchant ». Nous avons demandé, « puisque tout le monde est d’accord avec lui qu’il est un juste, pourquoi est-il obligé de se considérer comme méchant, n’aurait-il pas confiance en le monde entier ?
Nous devons également ajouter à propos de la phrase « et même si le monde entier dit ». Quel est ici l’intérêt du témoignage de tout le monde ? L’homme ne se connait-il pas mieux que tout le monde? Il aurait dû lui jurer, « que même si tu sais toi-même que tu es juste ».
Plus difficile encore est le commentaire de la Guémara (Brakhot 61), que l’homme doit savoir en son âme, s’il est un juste complet ou non. Il y a donc une obligation et une possibilité d’être véritablement un juste complet. Qui plus est, il est obligé de rechercher et de connaitre cette vérité. Et s’il en est ainsi, comment fait-on jurer à l’âme d’être, à ses yeux, toujours méchante, et de ne jamais connaître la vérité, quand nos sages ont obligé l’inverse ?
87) Les paroles sont cependant très exactes, car tant que l’homme lui-même n’a pas été récompensé de l’ouverture des yeux dans la Torah par une atteinte merveilleuse, qui lui suffira pour atteindre clairement l’atteinte de la récompense et de la punition, il ne pourra évidemment pas se leurrer, ni se considérer juste, car il ressentira forcément, qu’il lui manque les deux Mitsvot les plus globales de la Torah, qui sont « l’amour et la crainte ».
Même s’il atteint la crainte complète, comme dans « Celui qui connaît les mystères témoigne pour lui qu’il ne retournera plus à ses bêtises », en raison de sa forte crainte de la punition, et de la perte que cause la transgression, l’homme ne peut pas se l’imaginer avant d’avoir été récompensé de l’atteinte complète, claire et absolue de la Providence de la récompense et de la punition.
Cela fait référence à l’atteinte du premier degré de la révélation de la Face qui vient à l’homme par l’ouverture des yeux dans la Torah. Sans parler de l’amour, qui est tout à fait au-dessus de sa capacité, car il dépend de la compréhension du cœur, et aucun effort ni contrainte ne l’aidera ici.
88) Par conséquent, le serment affirme « et même si le monde entier te dit que tu es un juste ». Il en est ainsi par que ces deux Mitsvot « amour et crainte » ne sont données qu’à l’homme, et il n’y a personne au monde, à part lui, qui puisse les discerner et les connaître.
C’est pourquoi, en le voyant complet dans les 611 Mitsvot, ils disent immédiatement qu’il a probablement aussi les Mitsvot d’amour et de crainte. Et comme la nature humaine l’oblige à croire le monde, il risquerait fort de tomber dans une erreur amère.
C’est la raison pour laquelle on fait jurer à l’âme, avant même son arrivée dans ce monde, et espérons que cela nous aide. Néanmoins, c’est à l’homme évidemment qu’il appartient de rechercher et de savoir dans son âme s’il est un juste complet.
89) Nous comprenons aussi notre question « Comment le premier degré de l’amour peut-il être atteint alors qu’il n’y a pas de récompense pour une Mitsva dans ce monde ? (dans cette vie)». Maintenant il est clair que l’homme n’a pas besoin en fait de recevoir une récompense pour une Mitsva dans sa vie d’où leur précision « Tu verras ton monde durant ta vie et après toi, la vie dans le monde à venir », indiquant que la récompense pour une Mitsva n’est pas dans ce monde, mais dans le monde à venir.
Pourtant, pour voir, savoir, et ressentir la future récompense de la Mitsva dans le monde à venir, l’homme doit le savoir de la façon la plus certaine durant sa vie, par la merveilleuse atteinte dans la Torah. Il en est ainsi parce qu’alors l’homme atteint l’amour conditionnel, qui est le premier degré de la sortie de la dissimulation de la face, et son entrée dans la révélation de la face, qu’il doit avoir afin d’observer la Torah et les Mitsvot correctement, de façon que « Celui qui connaît tous les mystères témoignera qu’il ne retournera plus à ses bêtises ».
90) A présent, en travaillant pour observer la Torah et les Mitsvot sous la forme de l’amour conditionnel, qui vient à lui par la connaissance de la récompense future dans le monde à venir, comme dans « tout ce qui est sur le point d’être collecté est comme collecté », l’homme atteint alors le second degré de la révélation de la face – Sa providence sur le monde par Son éternité et Sa véracité, c’est-à-dire qu’Il est bon et fait le bien aux gentils et aux méchants.
Dans cet état l’homme atteint l’amour inconditionnel et ses malveillances deviennent des mérites. De là, il est appelé « juste complet », puisqu’il peut garder la Torah et les Mitsvot avec amour et crainte. Et il est appelé « complet » parce qu’il a les 613 Mitsvot en totalité.
91) Cela répond à notre question : « Celui qui atteint la troisième mesure de Providence, c’est-à-dire la Providence de la récompense et punition, quand « Celui qui connait tous les mystères témoigne qu’il ne retournera plus à ses bêtises », est néanmoins encore considéré comme « juste incomplet ». Maintenant nous comprenons entièrement qu’il lui manque toujours une Mitsva, la Mitsva de l’amour. Bien sûr, l’homme est incomplet, puisqu’il doit nécessairement compléter les 613 Mitsvot, ce qui est nécessairement la première étape au seuil de la perfection.
92) Avec tout ce qui a été dit plus haut, nous comprenons ce que nous avons demandé « Comment est-ce que la Torah nous oblige à la Mitsva de l’amour quand pour cette Mitsva il n’est pas en notre pouvoir de nous y engager ni même de la toucher » ? Maintenant vous voyez et comprenez que c’est à ce propos que nos sages nous ont averti « J’ai travaillé et je n’ai pas trouvé, n’y crois pas » et aussi « L’homme s’engage toujours dans la Torah et les Mitsvot Lo Lishma car de Lo Lishma il vient à Lishma » (Pessakhim 50). Le verset « ceux qui Me cherchent Me trouveront » (Proverbes 8), en témoigne aussi.
93) Voici les paroles de nos sages (Méguilla p. 6) : « Rabbi Yitzhak disait ‘Si un homme te dit ‘j’ai travaillé et je n’ai pas trouvé’, n’y crois pas ; ‘je n’ai pas travaillé et j’ai trouvé’ n’y crois pas ; ‘j’ai travaillé et j’ai trouvé’, crois-le’ ».
Et nous demandons à propos de « J’ai travaillé et j’ai trouvé », que ces mots semblent contradictoires, puisque le travail se rapporte aux possessions, et une trouvaille est quelque chose qui lui vient sans aucun effort et sans y penser. Il aurait dû dire, « J’ai travaillé et j’ai acheté ».
Cependant, vous devriez savoir que ce terme « trouvé » mentionné ici, se rapporte au verset « ceux qui Me cherchent Me trouveront ». Cela se réfère à trouver la face du Créateur, comme il est écrit dans le Zohar, qu’Il n’est trouvé que dans la Torah. Cela signifie que l’homme, par son travail dans la Torah, est récompensé de trouver la face du Créateur. De ce fait, nos sages ont été précis dans leurs mots et ont dit « J’ai travaillé et j’ai trouvé, crois-le », parce que le travail est dans la Torah et la trouvaille est dans la révélation de la face de Sa providence.
Ils se sont délibérément abstenus de dire « J’ai trouvé et gagné, crois », ou « J’ai trouvé et acheté », parce qu’alors cela aurait pu induire en erreur, puisque gagner et posséder se seraient référés uniquement à la possession de la Torah. De ce fait, ils ont précisé en utilisant le mot « trouvé », indiquant qu’il se réfère à une chose de plus que l’acquisition de la Torah, c’est-à-dire la révélation de la face de Sa providence.
94) Cela explique le verset « Je n’ai pas travaillé et j’ai trouvé, ne le crois pas ». Cela semble déconcertant car qui penserait qu’il soit possible d’atteindre la Torah sans avoir travaillé pour elle ? Mais puisque les mots sont en rapport avec le verset « Ceux qui Me chercheront Me trouveront » (Proverbes 8 :17), cela veut dire que quiconque, petit ou grand, qui Le cherche, Le trouve immédiatement. C’est ce que le mot « cherche » suggère.
L’homme pourrait penser que cela ne requière pas tant de travail, et que même la moindre des personne, ne voulant faire aucun effort pour cela, Le trouverait aussi. Nos sages nous avertissent à ce propos de ne pas croire une telle explication, mais que le travail est obligatoire ici, et « Je n’ai pas travaillé et j’ai trouvé, n’y crois pas ».
95) Maintenant vous voyez pourquoi la Torah est appelée « Vie » comme il est écrit « Vois, J’ai mis devant toi aujourd’hui la vie et le bien » (Deutéronome 30 :15) et aussi « et tu choisiras la vie » et « Car elle est la vie pour ceux qui la trouvent » (Proverbes 4 : 22). Cela vient du verset « Dans la lumière du visage du roi est la vie » (Proverbes 16 :15), puisque le Créateur est la source de toute vie et de tout le bien.
De ce fait, la vie s’étend dans les branches mêmes qui adhèrent à leur source. Cela se réfère à ceux qui ont travaillé et trouvé la lumière de Sa face dans la Torah, à ceux qui ont été récompensé de l’ouverture de leurs yeux dans la Torah par une merveilleuse atteinte, jusqu’à être récompensé de la révélation de la face, qui signifie l’atteinte de la véritable Providence qui s’accorde à Son nom, « Le Bien », car la voie du Bien est de faire le bien.
96) Ces privilégiés ne peuvent plus s’arrêter de respecter la Mitsva correctement, comme un homme ne peut s’empêcher de saisir un merveilleux plaisir qui se présente à lui. De ce fait, ils fuient la transgression comme on s’enfuit devant le feu.
Il est dit d’eux « Et vous, qui adhérez au Seigneur votre Dieu vous vivez tous aujourd’hui », car Son amour, leur vient en abondance dans un amour naturel, par des canaux naturels préparés pour l’homme par la nature de la création. Il en est ainsi parce que maintenant la branche adhère à sa racine comme il se doit, et la vie lui est donnée en abondance depuis Sa source et sans arrêt. C’est pourquoi la Torah est appelée « Vie ».
97) Nos sages nous ont donc avertis à beaucoup d’endroits de la condition obligatoire dans l’engagement dans la Torah, qui est spécifiquement Lishma. L’homme sera récompensé de la vie grâce à elle, car elle est la Torah de la vie, et c’est pourquoi elle nous a été donnée comme il est écrit : « et tu choisiras la vie ».
De ce fait, durant la pratique de la Torah, chaque personne doit y travailler et y mettre son esprit et son cœur pour y trouver la lumière « de la face du roi vivant ». Cela veut dire l’atteinte de la Providence révélée appelée « lumière de la face ».
Tout homme est en digne comme il est écrit « ceux qui Me cherchent Me trouveront ». Et comme il est écrit « J’ai travaillé et je n’ai pas trouvé, ne le crois pas ».
Ainsi, rien ne lui manque, à part de faire l’effort. Il est écrit « Quiconque pratique la Torah Lishma sa Torah lui devient une potion de vie» (Taanit 7a). Cela signifie que l’homme doit seulement mettre son cœur et son esprit à atteindre la vie, c’est cela le sens de Lishma.
98) Vous verrez à présent que la question des interprètes de la Mitsva de l’amour, disant que cette Mitsva n’est pas entre nos mains, puisque l’amour ne vient ni par contrainte ni par servitude, n’est plus pertinente, parce qu’elle est entièrement entre nos mains. Chaque personne peut travailler dans la Torah jusqu’à y trouver l’atteinte de Sa Providence révélée, comme il est écrit « J’ai travaillé et j’ai trouvé, crois-le ».
Quand l’homme atteint la Providence révélée, l’amour se répand en lui de lui-même par les canaux naturels. Celui qui ne croit pas qu’il puisse en être récompensé par ses efforts, pour quelque raison que ce soit, ne croit forcément pas en les paroles de nos sages. Il s’imagine à la place, que le travail n’est pas suffisant pour chaque personne, ce qui est l’opposé du verset « J’ai travaillé et je n’ai pas trouvé, n’y crois pas » et également contraire au verset « ceux qui Me cherchent Me trouveront » ; spécifiquement ceux qui « Me cherchent », quels qu’ils soient, petit ou grand. Cependant, il doit certainement faire des efforts.
99) De ce qui précède, vous comprendrez le sens de « Quiconque pratique la Torah LoLishma sa Torah devient une potion de mort » (Taanit 7a), et le verset « Vraiment Tu es un Dieu qui se cache », signifie que le Créateur Lui-même se cache dans la Torah.
Nous avons demandé « Il semblerait raisonnable que le Créateur soit caché dans les vanités de ce monde, qui sont en-dehors de la Torah, et non pas dans la Torah elle-même. Le lieu de la révélation se trouverait-il en elle uniquement ? » Et allons plus loin, cette dissimulation où le Créateur se cache, pour être cherché et trouvé, à quoi bon ?
100) D’après l’explication susmentionnée, vous comprendrez bien que cette dissimulation, où le Créateur se cache afin d’être recherché, est la dissimulation de la face par laquelle il mène Ses créatures de deux manières : la simple dissimulation, et la dissimulation dans la dissimulation.
Le Zohar nous dit que nous ne devrions même pas penser que le Créateur souhaite rester dans la Providence de la face dissimulée envers Ses créatures, mais cela ressemble plutôt à un homme qui se cache délibérément afin que son ami le cherche et le trouve.
De même, quand le Créateur se comporte selon la dissimulation de la face vis-à-vis de Ses créatures, ce n’est que parce qu’Il veut que les créatures recherchent la révélation de Sa face et Le trouvent. En d’autres mots, les créatures n’auraient pas d’autre façon d’être récompenser de la Lumière de la face du Roi vivant, s’Il ne se comportait pas tout d’abord avec elles selon la dissimulation de la face. Ainsi, toute la dissimulation n’est qu’une simple préparation à la révélation de la face.
101) Il est écrit que le Créateur se cache dans la Torah. En effet, les souffrances et les douleurs que l’homme éprouve durant la dissimulation de la face, sont différentes pour celui qui a commis des infractions et a peu pratiqué la Torah et les Mitsvot, et pour celui qui s’est engagé largement dans la Torah et les bonnes actions. Il en est ainsi parce que le premier est bien capable de juger son Créateur favorablement, en pensant que les souffrances endurées viennent des infractions et de son peu de pratique de la Torah.
Pour l’autre cependant, il est très dur de juger son Créateur favorablement, parce qu’à son avis il ne mérite pas de punitions aussi dures et de plus, il voit que ses amis, qui sont pires que lui, ne souffrent pas autant, comme il est écrit : « les méchants, toujours heureux, s’enrichissent » et aussi « en vain j’ai purifié mon cœur ».
Ainsi vous verrez que tant que l’homme n’a pas été récompensé de la Providence de la révélation de la face, l’abondance de la Torah et des Mitsvot alourdit encore plus la dissimulation de la face. C’est le sens de « le Créateur se cache dans la Torah ».
En effet, toute cette lourdeur qu’il ressent par la Torah sont des appels avec lesquels la Torah elle-même l’appelle, l’éveillant à se presser et à faire les efforts requis, pour être récompensé immédiatement de la révélation de la face, tel qu’Il le veut.
102) C’est pourquoi quiconque étudie la Torah Lo Lishma, sa Torah devient pour lui, une potion de mort. Non seulement il ne sort pas de la dissimulation de la face vers la révélation de la face, puisqu’il n’a pas l’intention de travailler ni de l’atteindre, mais en plus, la Torah qu’il accumule lui ajoute d’avantage la dissimulation de la face. Finalement, il tombe dans la dissimulation de la dissimulation qui est considérée comme la mort, car il est complètement détaché de sa racine. Ainsi sa Torah devient pour lui, une potion de mort.
103) Ceci clarifie les deux noms portés par la Torah : « révélée » et « dissimulée ». Nous devons comprendre pourquoi nous avons besoin la Torah dissimulée et pourquoi la Torah entière n’est pas révélée.
En effet, il y a une intension profonde. La Torah « dissimulée » suggère que le Créateur « se cache dans la Torah » d’où son nom « la Torah du caché ». Inversement, elle est appelée « révélée » parce que le Créateur est révélé par la Torah.
Par conséquent les kabbalistes ont dit, et nous trouvons aussi cela dans le livre de prières du Gaon de Vilna, que l’ordre d’atteinte de la Torah commence avec le dissimulé et se termine par le révélé. Cela signifie que par un travail approprié, où l’homme peine dès le début dans la Torah du caché, il est ainsi récompensé de la Torah révélée, celle qui est littérale. Ainsi, l’homme commence avec le dissimulé, appelé Sod (secret) et quand il est récompensé, il aboutit au littéral.
104) Il a été bien clarifié comment il est possible d’atteindre le premier degré de l’amour, qui est l’amour conditionnel. Nous avons appris que, bien qu’il n’y ait pas de récompense pour une Mitsva dans ce monde, l’atteinte de la récompense pour la Mitsva existe néanmoins dans la vie terrestre. Elle vient à l’homme par l’ouverture des yeux dans la Torah. Et cette claire atteinte ressemble entièrement à recevoir une récompense immédiate pour une Mitsva.
De ce fait, l’homme ressent le bénéfice merveilleux contenu dans la pensée de la Création, qui est de délecter Ses créatures de Sa main pleine, bienfaisante et généreuse. Grâce à l’abondance de faveurs que la personne atteint, un amour merveilleux apparaît entre elle et le Créateur. Il se déverse sans cesse sur la personne à travers les mêmes chemins et canaux par lesquels l’amour naturel apparaît.
105) Cependant, tout cela n’arrive à l’homme qu’à partir du moment de son atteinte. Pourtant, il ne veut pas se souvenir de tous les tourments dus à la Providence en dissimulation de la face, dont il a souffert avant qu’il n’atteigne la révélation de la face, puisque « l’amour couvre tous les crimes ». Ils sont néanmoins considérés comme un grand défaut, même pour l’amour entre les gens, et il va sans dire envers la véracité de Sa providence, puisqu’Il est bon et fait le bien aux méchants et aux gentils.
Par conséquent, nous devons comprendre comment l’homme peut-il être récompensé de Son amour d’une telle façon, qu’il ressentira et saura que le Créateur lui a toujours fait un bien merveilleux, dès sa naissance, et qu’Il ne lui a jamais causé le moindre mal, ni ne lui en fera jamais ; c’est cela le deuxième aspect de l’amour.
106) Pour comprendre cela, nous avons besoin des paroles de nos sages. Ils disent : « celui qui se repent par amour, ses malveillances deviennent des mérites ». Cela signifie que non seulement le Créateur lui pardonne ses malveillances, mais aussi que chaque malveillance et infraction que l’homme a commise, est transformée en Mitsva par le Créateur.
107) De ce fait, après que l’homme ait atteint l’illumination de la face dans une telle mesure, que chaque infraction qu’il a commise, même délibérément, soit transformée en Mitsva, il se réjouit de toutes les souffrances et afflictions amères, et des nombreux tourments dont il a souffert depuis toujours, dès le moment où il a été placé dans les deux discernements de la dissimulation de la face. Ce sont eux qui l’ont amené à toutes ces malveillances, qui sont devenues maintenant des Mitsvot, par l’illumination de Sa face, qui réalise des merveilles.
Et tout ennui ou problème qui lui a fait perdre ses esprits, et l’a fait échouer en faisant des erreurs, comme dans la première dissimulation, ou bien par malveillance comme dans la double dissimulation, est maintenant devenu une cause et une préparation pour l’observance d’une Mitsva et la réception d’une grande récompense merveilleuse et éternelle. Par conséquent tout ennui s’est transformé en une grande joie et tout mal en un bien merveilleux.
108) Cela ressemble à la légende du Juif qui était l’intendant de la maison d’un certain propriétaire. Le propriétaire l’aimait tendrement. Un jour, le propriétaire partit en voyage et laissa son affaire à son substitut, qui haïssait Israël.
Que fit-il ? Il prit le Juif et le fouetta cinq fois devant tout le monde pour l’humilier grandement. Au retour du propriétaire, le Juif alla le trouver et lui raconta ce qu’il lui était arrivé. Ce dernier se mit en colère, et appela le substitut et lui ordonna de donner immédiatement au Juif mille pièces d’or pour chaque coup donné.
Le Juif prit l’argent et rentra chez lui. Sa femme le trouva en pleurs. Elle lui demanda anxieuse, ce qu’il lui était arrivé avec le propriétaire. Il lui raconta. Elle lui dit alors pourquoi tu pleures ? Il lui dit : « Je pleure parce qu’il ne m’a fouetté que cinq fois. J’aurais souhaité qu’il me batte au moins dix fois, car maintenant j’aurai dix milles pièces d’or. »
109) Maintenant vous voyez que l’homme, après avoir été pardonné pour ses iniquités, ses malveillances deviennent des mérites, il est alors récompensé du discernement du deuxième degré d’amour du Créateur, où Celui Qui est aimé n’a jamais causé aucun mal, ni même une ombre de mal, à celui qui L’aime, mais Il lui a fait, plutôt, un bien merveilleux et abondant, depuis toujours et à jamais, de façon à ce que la repentance par amour et la transformation des malveillances en mérites arrivent ensemble.
110) Jusqu’ici, nous n’avons examiné que les deux degrés de l’amour conditionnel. Cependant, nous devons encore comprendre comment l’homme est récompensé d’arriver aux deux discernements de l’amour inconditionnel pour son Créateur.
Pour cela nous devons comprendre complètement ce qui est écrit (Kidoushin page 40) : « L’homme doit toujours se considérer à moitié coupable et à moitié innocent. S’il réalise une Mitsva, heureux soit-il, car il a fait pencher la balance du côté du mérite. S’il commet une infraction, malheur à lui, car il fait pencher la balance du côté de la faute.
Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, dit « puisque le monde est jugé selon sa majorité et l’individu est jugé par la majorité, s’il réalise une Mitsva, heureux soit-il, car il fait pencher la balance du côté du mérite pour lui et le monde entier. S’il commet une infraction, malheur à lui, car il s’est condamné, lui et le monde entier, à la faute, car à cause de ce seul péché qu’il a commis, lui et le monde ont perdu beaucoup de bien ».
111) Ces mots semblent déconcertants du début à la fin. Il dit que celui qui réalise une Mitsva, fait pencher immédiatement la balance du côté du mérite, car il est jugé par la majorité. Pourtant cela se réfère à ceux qui sont à moitié coupables et à moitié innocents. Et Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, ne parle pas de cela du tout. Ainsi le principal manque dans le livre.
Rachi a interprété ses paroles comme se référant aux mots: « L’homme devrait toujours se considérer comme à moitié coupable et à moitié innocent ». Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, ajoute que l’homme devrait toujours considérer le monde comme s’il était à moitié coupable et à moitié innocent. Pourtant le principal manque toujours et pourquoi a-t-il changé ses paroles si le sens en est le même ?
112) Ceci est encore plus difficile pour ce qui est du sujet lui-même, c’est-à-dire pour que l’homme se voit lui-même comme à moitié coupable. C’est étonnant, car si l’homme connaît ses nombreux méfaits, se mentirait-il en disant qu’il est à moitié ceci et à moitié cela ?
La Torah déclare « Eloigne-toi des mensonges ! » De plus, il est écrit « un pécheur perd beaucoup de bien ». Il en est ainsi parce qu’une infraction condamne une personne et le monde entier à la faute. C’est donc bien par une réalité évidente, et non par une imagination trompeuse, que l’homme devrait se représenter lui-même et le monde.
113) Il y a une autre source de confusion : se peut-il qu’il y ait peu de personnes dans chaque génération qui réalisent une Mitsva ? Ainsi comment le monde est-il jugé d’après le mérite ? Est-ce que cela veut dire que la situation ne change pas, et qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil ? En effet, une grande profondeur est requise ici, car les mots ne doivent pas être compris superficiellement.
Cependant, il ne s’agit pas d’un homme qui sait que ses iniquités sont nombreuses, pour lui apprendre à mentir, qu’il est à moitié ceci ou à moitié cela, ni pour insinuer qu’il ne lui manque qu’une seule Mitsva. Cela n’est absolument pas la voie des sages.
Mais cela fait référence à un homme qui ressent et qui s’imagine être totalement un juste complet, et qui pense être dans la perfection absolue. Il en est ainsi parce qu’il a déjà été récompensé du premier degré de l’amour par l’ouverture des yeux dans la Torah, et que « Celui qui connaît tous les mystères témoigne déjà qu’il ne retournera plus à sa bêtise ».
Les écrits lui montrent le chemin et prouvent qu’il n’est pas encore un juste, mais entre les deux – à moitié coupable et à moitié innocent. Il en est ainsi parce qu’il lui manque encore l’une des 613 Mitsvot dans la Torah, la Mitsva de l’amour.
Tout le témoignage de Celui qui connait les mystères qu’il ne pêchera plus, existe uniquement à cause de la clarté de l’atteinte de l’homme, de la grande perte en transgressant. Ceci est considéré comme la crainte de la punition et par conséquent appelé « la repentance par crainte ».
114) Nous avons aussi appris que ce degré de la repentance par crainte ne corrige un homme qu’à partir du moment de la repentance. En effet, toute la peine et souffrances vécues, avant la récompense de la révélation de la face, restent telles quelles, non corrigées. De même, les infractions que l’homme a commises ne sont pas entièrement corrigées mais subsistent en tant qu’erreurs.
115) C’est pourquoi il est dit d’un homme, à qui il manque encore une Mitsva, se considérera comme à moitié coupable et à moitié innocent. C’est-à-dire qu’il devra s’imaginer que la période où il a été récompensé de la repentance était au milieu de ses années. De ce fait, il est toujours « à moitié coupable », pour la moitié des années qu’il a vécues avant de se repentir. A ce moment, l’homme est certainement coupable puisque la repentance par crainte ne les corrige pas.
Il s’avère qu’il est également à moitié innocent, pour la moitié de ses années, depuis qu’il a été récompensé de la repentance. A ce moment, il est certainement innocent car il est sûr qu’il ne péchera plus. Ainsi, dans la première moitié de ses années il est coupable et dans la dernière moitié de ses années, il est innocent.
116) Il lui est dit de penser de lui-même, que s’il a réalisé une Mitsva, cette même Mitsva qu’il lui manque des 613, heureux sera-t-il car il s’est jugé du côté du mérite. Il en est ainsi parce que celui qui a été récompensé de la Mitsva de l’amour, par la repentance par amour, grâce à elle, est récompensé de changer ses malveillances en mérites.
Ainsi, chaque peine et chaque chagrin ressentis depuis toujours, avant d’être récompensé de la repentance, sont transformés en de merveilleux et infinis plaisirs pour lui, au point qu’il regrette de ne pas avoir souffert deux fois plus, comme dans l’histoire du propriétaire et du Juif qu’il aimait. Ceci est appelé « faire pencher la balance du côté du mérite », puisque toutes les émotions de l’homme, les erreurs et les malveillances se sont transformées en « mérites ». Ainsi, faire pencher « la balance du côté du mérite » signifie que le plateau [de la balance] qui était rempli de fautes est devenu un plateau rempli de mérites. Cette inversion est appelée par les sages « juger ».
117) Il nous avertit plus loin et dit, que tant que l’homme est au milieu et n’a pas encore été récompensé de cette « seule Mitsva » qu’il lui manque des 613, il ne devrait pas croire en lui jusqu’au jour de sa mort. Il ne devrait pas non plus compter sur le témoignage de Celui qui connaît tous les mystères, qu’il ne retournera plus à sa bêtise, car il pourrait commettre une infraction. De ce fait, l’homme devrait toujours penser de lui-même que s’il a commis une infraction, malheur à lui, car il s’est condamné à la faute.
Il en est ainsi parce qu’alors, il perdra immédiatement toute sa merveilleuse atteinte dans la Torah, et toute la révélation de la face dont il a été récompensé, et il retournera à la dissimulation de la face. Ainsi il se condamnera à la faute car il perdra tous les mérites et le bien, même ceux de la dernière moitié de ses années. Et comme preuve, il cite le verset « un pécheur perd beaucoup de bien ».
118) Maintenant vous comprenez l’ajout de Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, et pourquoi il ne cite pas la phrase « à moitié coupable et à moitié innocent ». Il en est ainsi parce qu’il s’agit des deuxième et troisième discernements de l’amour, alors que Rabbi Eléazar fils de Shimon parle du quatrième discernement de l’amour, l’amour éternel – la révélation de la face, telle qu’elle est en vérité, bonne et bienfaisante aux mauvais et aux gentils.
119) Nous avons appris qu’il est impossible d’atteindre le quatrième discernement, sauf quand l’homme est compétent et connaît tous les agissements de l’aimé et son comportement envers tous les autres, jusqu’à ce qu’aucun ne lui manque. C’est aussi pourquoi le grand privilège dont l’homme est récompensé, en faisant pencher la balance du côté du mérite, n’est toujours pas suffisant pour qu’il soit récompensé de l’amour complet, c’est-à-dire le quatrième discernement. Il en est ainsi parce que maintenant il n’atteint pas Sa qualité du bien qui fait le bien aux méchants et aux gentils, mais que Sa Providence sur lui.
Cependant, il ne connaît toujours pas Sa Providence, dans cette sublime et merveilleuse façon, vis-à-vis du reste des gens dans le monde. Ainsi, nous avons appris ci-dessus, que tant que l’homme ne connaît pas les agissements de l’aimé avec autrui, jusqu’à ce qu’aucun ne manque, l’amour n’est toujours pas éternel. De ce fait, l’homme est obligé de faire aussi pencher la balance du monde entier vers le mérite. Ce n’est qu’alors que l’amour éternel lui apparaît.
120) C’est ce que Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, dit « Puisque le monde est jugé par sa majorité et l’individu est jugé par sa majorité », et puisqu’il considère le monde entier, il ne peut pas dire, comme il est écrit, qu’il les considère à moitié coupable et à moitié innocent. Une personne n’atteint ce degré, que quand elle est récompensée de la révélation de la face et de la repentance par crainte. Pourtant, comment peut-il dire cela du monde entier, alors qu’il n’a pas encore été récompensé de cette repentance? Ainsi, l’homme doit seulement dire que le monde est jugé par la majorité et l’individu est jugé par la majorité.
L’explication est qu’on pourrait penser que l’homme n’est récompensé d’être un juste complet, que s’il n’a commis aucune infraction et qu’il n’a jamais péché, et que ceux qui ont échoué en commettant des péchés et des malveillances ne méritent plus de devenir des justes complets. C’est pourquoi, Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, nous apprend qu’il n’en est pas ainsi, mais que le monde est plutôt jugé selon sa majorité, de même que l’individu.
Cela veut dire qu’après ne plus être considéré comme moyen, ce qui veut dire après s’être repenti par crainte, et avoir été récompensé immédiatement des 613 Mitsvot et d’être appelé « moyen », c’est-à-dire durant la moitié de ses années il est coupable et durant l’autre moitié il est innocent, ce n’est qu’après, si l’homme ajoute une seule Mitsva, la Mitsva de l’amour, qu’il est considéré essentiellement innocent et fait pencher la balance vers le mérite. Ainsi, la balance des infractions devient aussi celle des mérites.
Il s’avère que même si l’homme a une balance pleine d’iniquités et de malveillances, elles se transforment toutes en mérites. Alors, l’homme ressemble à celui qui n’a jamais péché et est considéré « un juste complet ». C’est le sens du verset que le monde et l’individu sont jugés par la majorité. Ainsi, les transgressions commises par l’homme avant la repentance ne sont pas prises en compte, car elles sont devenues des mérites. En fait, même « les méchants complets » sont considérés « justes complets » après avoir été récompensés de la repentance par amour.
121) Par conséquent, il dit que si un individu réalise « une seule Mitsva », c’est-à-dire après s’être repenti par crainte, car alors il ne lui manque plus « qu’une seule Mitsva », « il est heureux car il a fait pencher la balance pour lui-même et pour le monde entier vers le mérite ». Ainsi, non seulement il est récompensé de s’être repenti par amour, en faisant pencher la balance vers le mérite, comme le verset le dit, mais il est aussi récompensé de faire également pencher la balance du monde entier vers le mérite.
Cela signifie qu’il est récompensé de s’élever vers de merveilleuses atteintes dans la Torah, jusqu’à découvrir comment tous les peuples du monde seront finalement récompensés de la repentance par amour. Ensuite, eux aussi découvriront et verront cette merveilleuse providence, comme il l’a atteinte lui-même. Et eux aussi feront tous pencher la balance vers le mérite. A ce moment, « les péchés cesseront sur la terre et les méchants ne seront plus ».
Et bien que les peuples du monde n’aient même pas encore été récompensés de la repentance par crainte, toujours est-il qu’après qu’un individu ait fait pencher la balance vers le mérite, destiné à lui revenir par une atteinte claire et absolue. Cela ressemble à « Vous verrez votre monde dans votre vie », qui est dit à propos de celui qui se repent par crainte. Nous avons dit que l’homme est impressionné et ravi par cela, comme s’il l’avait atteint instantanément, puisque « tout ce qui doit être collecté est considéré comme collecté ».
Cela concerne aussi ici l’individu qui atteint la repentance du monde entier précisément comme s’il avait été récompensé et en était venu à la repentance par amour. Chacun d’entre eux a fait pencher la balance de leur culpabilité vers les mérites, au point de connaître suffisamment toutes les actions du Créateur avec chaque individu dans le monde.
C’est pourquoi Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon dit « Heureux est-il car il a fait pencher la balance pour lui-même et pour le monde entier vers le mérite ». A partir de là, l’homme connaît entièrement les voies de Sa providence, avec chaque création, du fait de la révélation de Son véritable visage, c’est-à-dire le Bien qui fait le bien aux méchants et aux gentils. Et puisqu’il sait cela, il a été par conséquent récompensé du quatrième discernement de l’amour, soit « l’amour éternel ».
Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, avertit comme dans le verset, que même après que l’homme ait fait pencher la balance du monde entier vers le mérite, il ne devrait toujours pas croire en lui-même jusqu’au jour de sa mort. S’il chute avec une seule infraction, il perdra immédiatement toutes ses merveilleuses atteintes et faveurs, comme il est écrit « un pécheur perd beaucoup de bien ».
Cela explique la différence à propos de laquelle Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, écrit. L’écrit parle uniquement du deuxième et du troisième discernement de l’amour, et de ce fait elles ne mentionnent pas le jugement du monde entier.
En effet, Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, parle du quatrième discernement de l’amour, qui ne peut être représenté que par l’atteinte de juger le monde entier sur l’échelle du mérite. Cependant, il nous reste encore à comprendre comment atteindre cette merveille qui est de juger le monde entier sur l’échelle du mérite.
122) Nous devons comprendre ce qui est écrit (Taanit 11, p 1), « Quand le public se désole, l’homme ne devrait pas dire ‘Je rentre chez moi pour manger et boire et mon âme sera en paix’. S’il agit ainsi, l’écrit dit de lui : Voici la joie et le plaisir, tuer un bœuf et égorger un mouton, manger de la viande et boire du vin – buvons et mangeons car demain nous mourrons ! ».
Qu’est-il écrit à ce sujet? « Et le Seigneur des armées se révèle dans mes oreilles : certainement ton iniquité ne sera pas expiée jusqu’à ta mort. Jusque-là l’attribut des moyens. Mais il est écrit de l’attribut des méchants, ‘Viens, j’apporterai du vin et nous nous enivrerons ; et demain sera comme aujourd’hui ».
Qu’est-il écrit de cela ? « Le juste périt et personne n’y prête attention, car le juste est pris à cause du mal ». A la place, l’homme se désole avec le public, il en est récompensé du réconfort du public ».
123) Ces mots semblent complètement hors sujet, car il souhaite donner la preuve du verset, que l’homme devrait s’affliger avec le public. De ce fait, pourquoi devrions-nous différencier et séparer l’attribut des moyens de l’attribut des méchants ? De plus, qu’elle est la précision qui est faite pour « l’attribut des moyens » et « l’attribut des méchants » ? Et pourquoi ne dit-il pas « intermédiaires » et « méchants » ? Pourquoi ai-je besoin des attributs ? De plus, où est-il suggéré que l’écrit parle d’une iniquité où l’homme ne souffre pas avec le public ? Qui plus est, nous ne voyons pas aucune punition dans l’attribut des méchants, mais seulement dans ce qu’il est écrit « Le juste périt et personne n’y prête attention ». Si les méchants ont péché, qu’a fait le juste pour qu’il soit puni, et qu’importe aux méchants si le juste périt ?
124) Pourtant sachez que ces attributs, « moyens/intermédiaire », « méchants » et « juste » ne sont pas dans des personnes spéciales, mais plutôt tous les trois existent dans chacun d’entre nous. Ces trois attributs sont discernables dans chaque personne. Pendant la période de dissimulation de la Face chez l’homme, c’est-à-dire avant même qu’il ne soit récompensé de la repentance par crainte, il est considéré comme étant dans l’attribut des méchants.
Ensuite, s’il est récompensé de la repentance par crainte, il est considéré comme moyen. Et ensuite, s’il est aussi récompensé de la repentance par amour, dans son quatrième discernement, c’est-à-dire l’amour éternel, il est considéré « juste complet ». C’est pourquoi, ils n’ont pas dit moyens et justes tout simplement, mais l’attribut des moyens et l’attribut des méchants.
125) Nous devons aussi nous rappeler qu’il est impossible d’être récompensé du quatrième discernement de l’amour, sans d’abord avoir été récompensé de la révélation de la face, qui sera révélée au monde entier. Cela donne à l’homme la force de faire pencher la balance du monde vers le mérite comme Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon, le dit. Nous avons déjà vu que la question de la révélation de la face transformera toute peine et tristesse survenues durant la dissimulation de la face, en plaisirs merveilleux, au point que l’homme regrettera d’avoir si peu souffert.
De ce fait, nous devons poser la question : quand l’homme fait pencher sa balance vers le mérite, il se souvient certainement de toutes les peines et les douleurs subies durant la dissimulation de la face. C’est pourquoi il est possible qu’elles se transforment toutes en plaisirs merveilleux pour lui, comme nous l’avons dit plus haut. Mais quand il fait pencher la balance du monde entier vers le mérite, comment connaît-il la mesure de toutes les peines et les douleurs dont souffrent toutes les créatures du monde, afin de pouvoir le comprendre et comment elles font pencher la balance vers le mérite, comme nous l’avons expliqué quand l’homme se juge lui-même?
Pour éviter que l’échelle du mérite du monde entier ne manque, quand l’homme sera qualifié pour faire pencher leur balance vers le mérite, l’homme n’a d’autre stratagème que de toujours souffrir avec les peines du public, comme il souffre des siennes. Car alors, l’échelle de la culpabilité du monde entier sera prête en lui, comme sa propre échelle de culpabilité. Ainsi, s’il est récompensé de se juger sur la balance du mérite, il pourra également juger le monde entier sur l’échelle du mérite, et sera récompensé d’être un juste complet.
126) Ainsi si l’homme ne souffre pas avec le public, même s’il est alors récompensé de la repentance par crainte, c’est-à-dire l’attribut du moyen, l’écrit dit de lui « Voici la joie et le plaisir ». Cela veut dire que celui qui a été récompensé de la bénédiction « tu verras ton monde dans ta vie », et voit toute sa récompense pour sa Mitsva préparée pour le monde à venir, est certainement « rempli de joie et de plaisir ». Et il se dit « tuer le bœuf et égorger le mouton, manger de la viande et boire du vin – Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! »
En d’autres mots, il est rempli d’une grande joie à cause de la récompense qui lui est assurée dans le monde à venir. C’est pourquoi il dit si joyeusement « car demain nous mourrons », et je récolterai la vie du monde à venir et je paierai après ma mort.
Cependant il est écrit à ce sujet : « Et le Seigneur des armées se révéla dans mes oreilles : cette iniquité ne sera pas expiée jusqu’à ta mort ». Cela veut dire que le texte lui montre les malveillances qu’il a commises. Il s’avère que les malveillances de celui qui se repent par crainte deviennent de simples erreurs. De ce fait, puisqu’il n’a pas souffert avec le public et ne peut pas être récompensé de la repentance par amour, moment auquel ses malveillances se transformeront en vertus, il est donc nécessaire que les malveillances qu’il a commises ne soient pas expiées dans sa vie.
Ainsi comment peut-il se réjouir de sa vie dans le monde à venir ? C’est pourquoi il est écrit : « cette iniquité ne sera pas expiée par toi », c’est-à-dire les erreurs, « jusqu’à ta mort », c’est-à-dire avant qu’il ne meure, et ainsi il a empêché d’expier.
127) Il est aussi écrit « l’attribut du moyen », c’est-à-dire que ce texte parle du moment où l’homme s’est repenti par crainte. A ce moment, l’homme est appelé « moyen ». Pourtant, qu’est-il écrit à propos de « l’attribut des méchants » ? En d’autres mots, qu’advient-il de la période où il était dans la dissimulation de la face, qui était alors appelée « l’attribut des méchants » ? Nous avons appris que la repentance par crainte ne corrige pas le passé de l’homme, avant qu’il ne se soit repenti.
De ce fait, le texte apporte un autre verset : « Viens, j’apporterai du vin et nous nous enivrerons ; et demain sera comme aujourd’hui ». Cela veut dire que ces jours et ces années passés depuis le temps de la dissimulation de la face, qu’il n’a pas encore corrigés, appelés « l’attribut des méchants », ils ne veulent pas qu’il meurt, puisqu’ils n’ont aucune part après la mort dans le monde à venir, étant l’attribut des méchants.
Par conséquent, dès que l’attribut du moyen en lui est joyeux et se réjouit, « car demain nous mourrons », et il sera récompensé de la vie dans le monde à venir, en même temps, l’attribut des méchants en lui ne dit pas la même chose. Il dit plutôt « et demain sera comme aujourd’hui », c’est-à-dire qu’il souhaite vivre heureux dans ce monde pour toujours, car il n’a toujours pas de part dans le monde à venir, puisqu’il ne l’a pas corrigé, et qu’il n’est corrigé que par la repentance par amour.
128) Il est écrit « Le juste perd », c’est-à-dire l’attribut du juste complet, qu’un homme devrait mériter, est perdu pour lui. « Et personne ne prête attention au juste qui est éliminé à cause du mal ». En d’autres mots, le moyen n’a pas souffert avec le public, il ne peut donc pas atteindre la repentance par amour, qui transforme les malveillances en vertus et les maux en plaisirs merveilleux. A la place, toutes les erreurs et le mal dont l’homme a souffert avant d’avoir été récompensé de la repentance par crainte, subsistent encore dans l’attribut des méchants, qui ressentent des désastres de Sa Providence. Et à cause de ces désastres qu’ils ressentent encore, ils ne peuvent pas être récompensés ni être des justes complets.
Les écrits disent « et personne ne prête attention » c’est-à-dire que cet homme ne prend pas à cœur « à cause du mal ». En d’autres mots, à cause des « désastres » que l’homme ressent encore de son passé dans Sa providence, « le juste périt » c’est-à-dire qu’il perd l’attribut du juste. Et il mourra et quittera le monde comme un simple moyen. Tout cela concerne celui qui ne souffre pas avec le public et qui n’est pas récompensé ni ne voit le réconfort du public, car il ne sera pas capable de le juger favorablement ni de voir son réconfort. De ce fait, il ne sera jamais récompensé de l’attribut du juste.
129) De tout ce qui a été dit plus haut, nous avons mérité de savoir qu’il n’y a pas d’être né d’une femme qui n’expérimentera pas les trois attributs susmentionnés: l’attribut des méchants, l’attribut des moyens, l’attribut des justes.
Ils sont appelés Midot (attributs) puisqu’ils proviennent de Midot (mesures) de leur atteinte de Sa providence. Et comme nos sages l’ont dit : « l’homme est mesuré selon la mesure avec laquelle il mesure » (Soutah 8).Car ceux qui atteignent Sa Providence dans la dissimulation de la face sont considérés méchants, soit méchants incomplets d’après la simple dissimulation ou méchants complets dans la double dissimulation.
Et parce qu’ils pensent et ressentent que le monde est conduit par une mauvaise Providence, c’est comme s’ils se condamnaient eux-mêmes, puisqu’ils reçoivent des tourments et des peines de Sa providence et ils se sentent mal toute la journée. Et ils condamnent encore plus en pensant qu’une mauvaise providence veille sur tous les peuples du monde, comme sur eux.
De ce fait, ceux qui atteignent la Providence selon la perspective de la dissimulation de la face sont appelés « méchants », puisque ce nom apparaît en eux de la profondeur de leur sensation. Or cela dépend de la compréhension du cœur. La parole ou la pensée qui justifie Sa providence ne compte pas du tout, quand elle s’oppose à la sensation de tous les organes et des sens qui ne savent pas se forcer à mentir comme elle peut le faire.
De ce fait, ceux qui sont dans cette mesure d’atteinte de Sa providence sont considérés comme s’étant condamnés eux-mêmes et ayant condamné le monde entier à la faute, comme il est écrit à propos des paroles de Rabbi Eléazar, fils de Rabbi Shimon. Il en est ainsi parce qu’ils imaginent qu’une mauvaise providence veille sur les peuples du monde, comme sur eux, comme cela sied à Son nom, « le Bien qui fait le bien aux méchants et aux gentils ».
130) Ceux qui ont été récompensés de la sensation de Sa providence, dans la forme du premier degré de la révélation de la face, appelée « repentance par crainte », sont appelés moyens. Il en est ainsi parce que leurs émotions sont partagées en deux parties, appelées les « deux plateaux de la balance ». Maintenant qu’ils ont été récompensés de la révélation de la face, selon « tu verras ton monde durant ta vie », ils ont déjà tout du moins atteint dès à présent, Sa bonne providence comme il sied à Son nom de « Bon ». Ils sont, de ce fait, sur l’échelle du mérite.
Cependant, toute la peine et les tourments amers qui ont bien été gravés dans leurs sentiments durant toutes les journées et les années où ils ont reçu la Providence de la face cachée, c’est-à-dire, dans le passé, avant d’être récompensé de ladite repentance, voici qu’ils subsistent tous et sont appelés « la balance de la faute ».
Puisqu’ils ont ces deux plateaux, se tenant l’un en face de l’autre, de façon qu’avant leur repentance se dresse la balance de la faute, et après leur repentance c’est la balance du mérite qui leur est assuré. Le « moment » de la repentance se tient « entre » la faute et le mérite, et de ce fait ils sont appelés « moyens ».
131) Ceux qui sont récompensés de la révélation de la face du second degré, appelée « repentance par amour », quand les malveillances deviennent des mérites, et font pencher le plateau des fautes, vers le plateau du mérite. Cela signifie que toute la peine et les afflictions gravées dans leurs os, durant la providence de la dissimulation de la face, se sont maintenant rendues et sont devenues la balance du mérite ». Il en est ainsi parce que chaque peine et affliction s’est transformée en un plaisir magnifique et sans fin. Ils sont appelés maintenant « justes », car ils justifient Sa providence.
132) Nous devons savoir que l’attribut des moyens, ci-dessus, s’applique même quand l’homme est sous la providence de la dissimulation de la face, car par de grands efforts dans la foi en la récompense et la punition, une grande lumière de confiance dans le Créateur leur apparaît. Ils sont alors récompensés du degré de la révélation de Sa face, dans la mesure des moyens. Mais l’inconvénient est qu’ils ne peuvent pas rester de façon permanente à leurs degrés, puisque qu’y rester en permanence n’est possible que par la repentance par crainte.
133) Nous devons aussi savoir que ce que nous avons dit, qu’il n’y a de choix que lorsqu’il y a dissimulation de la face, et ne veut pas dire qu’après qu’une personne ait été récompensée de la providence de la révélation de la face, il n’y ait plus de travail ou d’effort à faire dans l’engagement dans la Torah et les Mitsvot. Bien au contraire, l’essentiel du travail dans la Torah et les Mitsvot, comme il se doit, commence après que l’homme ait été récompensé de la repentance par amour. Ce n’est qu’alors qu’il est capable de s’engager dans la Torah et les Mitsvot avec amour et crainte, comme il nous est ordonné, « Et le monde n’a été créé que pour le juste complet » (Brakhot 61).
La chose ressemble à un roi qui souhaitait choisir pour lui-même ses plus loyaux sujets de son pays, et les amener à son palais pour qu’ils y travaillent. Qu’a-t-il fait ? Il a publié un décret qui stipulait que quiconque le souhaitait, jeune ou vieux, pouvait venir au palais pour s’engager dans des travaux à l’intérieur du palais. Cependant, il assigna beaucoup de ses serviteurs pour garder l’entrée du palais et toutes les routes y menant, et leur ordonna d’induire en erreur, avec ruse, tous ceux qui s’approcheraient du palais et de les détourner du chemin qui mène au palais.
Naturellement, tous les gens du pays commencèrent à affluer vers le palais du roi, et, en effet, furent repoussés avec ruse par les gardes diligents. Beaucoup d’entre eux réussirent à passer les gardes et à se rapprocher de l’entrée du palais, mais les gardes à l’entrée étaient des plus diligents, et si quelqu’un s’approchait de la porte, ils le déviaient et le repoussaient avec grande astuce, jusqu’à ce qu’il s’en aille comme il était venu. Et ainsi ils retournaient, et venaient et repartaient, et regagnaient de la force et revenaient et repartaient, ainsi de suite jour après jour, d’année en année, jusqu’à ce qu’à se lasser de réessayer. Et, uniquement, les héros parmi eux, ceux qui ont été patients et qui ont vaincu ces gardes, et qui ont ouvert la porte, ont été récompensés d’être accueilli immédiatement par le Roi, qui assigna à chacun d’eux le rôle lui convenant. Bien sûr, à partir de ce moment, ils n’ont plus eu à faire avec ces gardes, qui les avaient détournés et repoussés, et leur avaient rendu la vie amère pendant plusieurs jours et années, à aller et venir vers l’entrée. Ils ont ainsi été récompensés de travail et de servir devant la splendeur de la lumière de la face du Roi dans Son palais.
Tel est le travail des justes complets. Le choix appliqué durant la dissimulation de la face, ne s’applique certainement plus dès qu’ils ont ouvert la porte pour atteindre la providence révélée. Ils commencent, en effet, principalement, Son travail dans le discernement de la révélation de la face. A ce moment, ils commencent à gravir les nombreux degrés de l’échelle établie sur terre, et dont le sommet atteint le ciel, comme il est écrit « Les justes iront de force en force ». C’est comme nos sages ont dit « Chaque juste est brûlé par le dais de son ami ». Ces travaux les préparent à la volonté du Créateur, pour que Sa pensée de la Création se réalise en eux, qui est de « réjouir Ses créatures » selon Sa bonne et généreuse main.
134) Il faut connaître cette loi supérieure, qu’il n’y a de révélation qu’à l’endroit où il y avait une dissimulation. C’est comme dans ce monde où l’absence précède l’existence, comme le blé pousse uniquement là où il a été semé et a pourri. De même des choses élevées, où la dissimulation et la révélation ont la même relation que la mèche et la lumière qui s’y attrape. C’est parce que chaque dissimulation, une fois corrigée, est la raison de la révélation de la lumière relative à ce type de dissimulation, et la lumière qui apparaît y adhère comme la lumière à la mèche. Rappelez-vous de cela en chemin.
135) Maintenant vous pouvez comprendre ce que nous sages ont écrit, que la Torah entière porte les noms du Créateur. C’est en quelque sorte déroutant, vu que nous y trouvons beaucoup de grossièretés, comme les noms des méchants – Pharaon, Balaam etc., interdiction, impureté, malédictions impitoyables dans les deux admonestations et ainsi de suite. Ainsi, comment pouvons-nous comprendre que tous ces noms soient ceux du Créateur ?
136) Pour comprendre cela, nous devons savoir que Ses voies ne sont pas les nôtres. Par nos voies nous arrivons de l’imperfection à la perfection, et par Sa voie, toutes les révélations nous viennent de la perfection à l’imperfection. Car au début, la perfection complète émane et émerge de Lui, et cette perfection descend de Sa face, et s’enchaine de restriction en restriction à travers plusieurs étapes, jusqu’à la dernière phase, la plus réduite, convenant à notre monde matériel. Et cela nous apparait ici dans ce monde.
137) Et de ce qui a été dit, vous saurez que la Torah, dont la hauteur de sa grâce est infinie, n’a pas émané et émergé immédiatement de Lui, telle que nous la trouvons sous nos yeux ici dans ce monde, car nous savons bien que « la Torah et le Saint Béni soit-il ne font qu’Un ». Cela n’apparait pas dans la Torah de ce monde, et plus encore, à celui qui l’étudie Lo Lishma, Sa Torah devient une potion de mort.
Cependant, comme ci-dessus, quand elle émana de Lui, elle émana et émergea dans une perfection absolue, ce qui veut dire, selon « la Torah et le Créateur ne sont qu’Un ». C’est ce qui est nommé Torah de Atsilout dans l’introduction aux corrections du Zohar (p 3) « Lui, Sa vie et Lui-même sont Un ». Ensuite, elle descendit de Sa face, et se réduisit à travers les échelons par de nombreuses restrictions, jusqu’à être donnée du Sinaï, étant écrite telle qu’elle est sous nos yeux ici dans ce monde, revêtue de l’habillement grossier du monde matériel.
138) Cependant vous saurez que, bien que la distance entre l’habillement de la Torah dans ce monde, et l’habillement dans le monde d’Atsilout soit infinie, malgré tout, la Torah elle-même, c’est-à-dire, la lumière qui se trouve dans l’habillement, ne change pas du tout entre la Torah d’Atsilout et celle de ce monde, comme il est dit « Moi le Seigneur, Je ne change pas » (Malachie 3-6)
De plus, cet habillement grossier de notre Torah de Assya, ne rabaisse en aucune manière la valeur de la lumière qui s’en revêt. Bien au contraire, son importance a de loin plus de valeur du point de vue de son Gmar Tikoun, que tout son habillement pur des mondes supérieurs.
Il en est ainsi car la dissimulation est la cause de la révélation. La dissimulation, après avoir été corrigée au moment de la révélation, devient la révélation, comme la mèche et la flamme qui y adhère. Plus la dissimulation est grande, plus la lumière qui y apparaîtra et s’y maintiendra sera grande pendant sa correction. Donc tous ces habillements grossiers, dont la Torah s’est revêtue dans ce monde, ne dévaluent en aucune manière la Lumière qui s’y revêt, mais bien au contraire.
139) C’est en cela que Moïse vainquit les anges, par son argument « Il n’y a pas de jalousie entre vous, le mauvais penchant est entre vous » (Shabbat 89). Ce qui veut dire, comme expliqué, que la dissimulation la plus grande révèle la plus grande Lumière. Et il leur a montré que par l’habillement pur dont la Torah se revêt en eux dans le monde des anges, ils ne peuvent pas découvrir les lumières les plus grandes, comme cela est possible dans l’habillement de ce monde.
140) Il est déjà clair, qu’il n’y a aucun changement dans la Torah de Atsilout, où « la Torah et le Créateur sont Un », jusqu’à la Torah de ce monde. Tout le discernement n’est que dans l’habillement. Car les habillements de ce monde dissimulent le Créateur et Le cachent.
Et sachez que selon Son revêtement dans la Torah, il porte le nom « enseignant », pour vous informer que même pendant la dissimulation de la face, et même dans la double dissimulation, le Créateur réside et se revêt dans la Torah. Car Il est « l’enseignant » et elle est la « Torah » [enseigment]. Mais, à nos yeux, les habits grossier de la Torah sont comme des ailes, qui couvrent et cachent l’Enseignant qui en est revêtu et qui S’y cache.
Certes, quand l’homme est récompensé de la révélation de la face par la repentance par amour du quatrième discernement, il est dit de lui « Et ton enseignant ne se cachera plus, et tes yeux verront ton enseignant » (Isaïe 30-20), car à partir de là, les habits de la « Torah » ne dissimulent et ne cachent plus l’enseignant ». Et il découvre éternellement que « la Torah et le Créateur sont Un ».
141) Par cela vous comprendrez ce qui est écrit : « Abandonnez-Moi, et gardez Ma Torah ». Ce qui veut dire : « Je souhaite qu’ils Me laissent et qu’ils gardent Ma Torah, la lumière en elle les ramènera au bien » (Talmud de Jérusalem, Haguiga page 6b). Ce qui est en quelque sorte bizarre. En effet leur intention était de jeûner et de se tourmenter pour trouver la révélation de Sa face, comme dans le verset « Ils aiment la proximité de Dieu » (Isaïe 58-2).
Et le texte leur dit, au nom du Créateur: « Je souhaite que vous m’abandonniez, car tout votre travail est en vain, et ne sert à rien, car Je ne me trouve nulle part, excepté dans la Torah. C’est pourquoi, gardez la Torah et cherchez-y Moi, et la lumière en elle vous ramènera au bien, et vous Me trouverez », comme il est expliqué dans le verset « Et ceux qui Me cherchent me trouveront ».
142) Nous pouvons à présent expliquer un peu l’essence de la sagesse de la Kabbale, pour avoir une notion fidèle et suffisante de la qualité de cette sagesse, pour ne pas nous tromper à cause de fausses idées que la majorité des foules s’imagine.
Vous devez savoir que la Torah est divisée en quatre aspects, qui incluent toute la réalité. Car trois aspects sont distingués dans toute la réalité de ce monde, et sont nommés : le monde, l’année, l’âme. Et le quatrième aspect est la voie d’existence de ces trois parties de la réalité, à savoir, leur alimentation, leur conduite, et toutes leurs circonstances.
143) L’extériorité de la réalité, comme le ciel et le firmament, la terre et les mers, etc., qui sont inscrits dans la Torah, tous ceux-là sont nommés « monde ».
L’intériorité de la réalité, à savoir, l’homme et la bête, et l’animal et les sortes d’oiseaux, etc., mentionnés dans la Torah, et qui se trouvent dans les endroits ci-dessus appelés « extériorité », sont intitulés « âme ».
L’évolution de la réalité à travers les générations est nommée cause et effet. Par exemple, la succession des chefs des générations, depuis Adam HaRishon jusqu’à Josué et Caleb qui sont entrés dans le pays, qui est cités dans la Torah, et où le père est discerné comme la « cause » de son fils qui a été «causé » par lui. Cet aspect de l’évolution des détails de la réalité de cause à effet mentionné, est nommé « année ».
Et toutes les voies de subsistance de toute la réalité, extérieures et intérieures ci-dessus, dans toutes leurs conduites et circonstances, rapportées dans la Torah, sont appelées « l’existence de la réalité ».
144) Sachez que les quatre mondes, appelés dans la sagesse de la Kabbale Atsilout, Briya, Yetsira, Assya, quand ils se sont enchainés et sortis, sont issus l’un de l’autre comme le sceau et l’empreinte. C’est-à-dire, comme tout ce qui est inscrit dans le sceau est forcément découvert et sort dans son empreinte, ni plus ni moins. C’est ainsi que les mondes ont évolué. De sorte que les quatre discernements qui sont monde-année-âme et leurs existences dans le monde d’Atsilout, en ont tous émergé et en ont été empreints, et leur modèle est également apparu dans le monde de Briya. Et ainsi du monde de Briya au monde de Yetsira, jusqu’au monde d’Assya.
De sorte que tous les trois discernements qui sont dans la réalité qui est devant nous, appelés monde-année-âme et toutes leurs voies d’existence présentées à nos yeux, ici, dans ce monde, se sont étendus et sont apparus ici du monde de Yetsira. Et dans Yetsira de celui au-dessus de lui.
De sorte que l’origine de tous ces nombreux détails, sous nos yeux, se trouve dans le monde d’Atsilout. Et plus encore, même ces nouveautés qui se renouvellent de nos jours dans ce monde, chaque innovation doit être forcément découverte d’abord en-haut dans le monde d’Atsilout. Et de là, elle s’enchaine et apparaît dans ce monde.
Nos sages ont écrit « Il n’y a aucune herbe en bas, qui n’ait pas sur elle un destin et un gardien en haut, qui la frappe et lui dise de pousser » (Bereshit Raba 81). Il est écrit « Il n’y a personne qui lève le doigt en bas, avant que ce ne soit proclamé en haut » (Khoulin p 7).
145) Sachez que l’habit de la Torah dans les trois discernements de la réalité monde-année-âme, et leurs existences matérielles dans ce monde, engendre l’interdiction et l’impureté et la proscription, qui se trouvent dans la Torah révélée, comme expliqué ci-dessus, dont le Créateur se revêt, dans « la Torah et le Créateur sont Un », mais en dissimulation et en grande cachette, car ces habits matériels sont les ailes qui Le couvrent et Le cachent.
En effet, l’habit de la Torah dans les formes pures monde-année-âme et leur existence dans les trois mondes supérieurs, appelés Atsilout, Briya, Yetsira, s’appelle généralement « la sagesse de la Kabbale ».
146) De sorte que la sagesse de la Kabbale et la Torah révélée sont identiques. Mais quand l’homme reçoit la providence de la dissimulation de la face, et que le Créateur se cache dans la Torah, cela est considéré comme l’étude de la Torah révélée. Ce qui veut dire, qu’il ne peut recevoir aucune illumination de la Torah de Yetsira, et il est même inutile de dire au-dessus de Yetsira.
Quand l’homme est récompensé de la révélation de la face, il commence alors à s’engager dans la sagesse de la Kabbale. C’est parce que les habits de la Torah révélée eux-mêmes se sont purifiés et sa Torah est devenue la Torah de Yetsira, qui est appelée « sagesse de la Kabbale ». Et même celui qui est récompensé de la Torah d’Atsilout, cela ne veut pas dire que les lettres de la Torah ont changé, mais plutôt que ces habits mêmes de la Torah révélée se sont purifiés en lui et sont devenus des habits très purs, car ils sont devenus comme il est écrit « Et ton enseignant ne se cachera plus, et tes yeux verront ton enseignant», car alors ils sont devenus comme « Lui, Sa vie et Lui-même sont Un ».
147) Et pour un peu rapprocher cela de l’esprit, je vous en donnerai un exemple. Quand l’homme était dans la dissimulation de la face, les lettres et les habits de la Torah cachaient forcément le Créateur, et donc il échouait dans les malveillances et les erreurs qu’il a commises. Et il était alors sous la verge de la punition, les habits grossiers dans la Torah, qui sont l’impureté, l’interdiction et la proscription etc.
Cependant, quand il est récompensé de la providence révélée, et de la repentance par amour, où les malveillances deviennent des mérites, toutes les malveillances et les erreurs, dans lesquelles il a échoué étant sous la dissimulation de la face, se sont dévêtues à présent de leurs habits grossiers et très amers, et se sont revêtues d’habits de lumière et de Mitsva et de mérites. Car ces mêmes habits grossiers se sont transformés en mérites, qui sont maintenant des habits s’étendant du monde d’Atsilout ou Briya, qui n’enveloppent pas ni ne recouvrent « l’Enseignant », mais au contraire « et tes yeux verront ton Enseignant ».
Il n’y a donc aucun changement entre la Torah d’Atsilout et la Torah de ce monde, à savoir entre la sagesse de la Kabbale et la Torah révélée, mais la seule différence est entre les personnes qui s’engagent dans la Torah. Les deux s’engagent dans la Torah selon la même loi et le même langage, et malgré tout, pour l’une cette Torah sera la sagesse de la Kabbale et la Torah d’Atsilout, et pour l’autre la Torah sera celle d’Assya, la révélée.
148) Par cela vous comprendrez la justesse des mots du Gaon de Vilna dans le livre de prière dans la bénédiction de la Torah, où il a écrit, que l’on commence la Torah par Sod [secret], à savoir la Torah révélée d’Assya, qui est dissimulée, où Il se cache complètement. Et ensuite par Remez [indice], ce qui veut dire qu’il découvre beaucoup plus de la Torah de Yetsira. Jusqu’à être récompensé de Pshat (sens littéral), qui est la Torah d’Atsilout, appelée ainsi car elle s’est dévêtue de tous les habits qui cachent le Créateur.
149) Et après être arrivé ici, nous pouvons donner quelques notions et discernements des quatre mondes connus dans la sagesse de la Kabbale, sous les noms de Atsilout, Briya, Yetsira, Assya de sainteté, et des quatre mondes ABYA des écorces, présentés l’un opposé à l’autre, opposé à ABYA de la sainteté.
Vous comprendrez cela dans les quatre discernements de l’atteinte de Sa providence, et dans les quatre degrés de l’amour. Nous expliquerons d’abord les quatre mondes ABYA de sainteté [Kedousha]. Nous commencerons par le bas, du monde d’Assya.
150) Les deux premiers discernements de la providence de la dissimulation de la face, ont été expliqués plus haut. Sachez que les deux sont considérés comme le monde d’Assya. C’est pourquoi il est écrit dans le livre « L’arbre de vie », que le monde d’Assya est principalement mauvais, et même le peu de bien qui s’y trouve, est mêlé à la méchanceté et est méconnaissable.
De la première dissimulation découle surtout la méchanceté, à savoir les tourments et les douleurs que ressentent ceux qui reçoivent cette providence. De la double dissimulation, le bien est également mêlé au mal, et le bien est complètement méconnaissable.
Et le premier discernement de la révélation de la face est le monde de Yetsira, et il est écrit à ce sujet dans le livre « L’arbre de Vie » (porte 48 ch.3), que le monde de Yetsira est à moitié bon et à moitié mauvais. Ce qui veut dire, que celui qui atteint le premier discernement de la révélation de la face, étant le premier aspect de l’amour conditionnel, considéré seulement la « repentance par crainte », est appelé « moyen », et est à moitié coupable et à moitié innocent.
Le second discernement de l’amour est aussi conditionnel, mais où il n’y a aucune réminiscence entre eux d’aucun grief ni de mal, et le troisième discernement de l’amour est le premier discernement de l’amour inconditionnel, sont tous les deux considérés comme « du monde de Briya ».
Il est donc écrit à ce sujet dans le livre « L’arbre de vie », que le monde de Briya est en grande partie bon et un peu mauvais, et le peu de mal est indiscernable. A savoir, que le « moyen » est récompensé d’une seule Mitsva, il se juge sur la balance du mérite, et il est donc considéré comme « essentiellement bon » signifiant le deuxième discernement de l’amour.
Le peu de mal qui est indiscernable dans Briya, s’étend du troisième discernement de l’amour, lequel est inconditionnel. Et il s’est déjà jugé favorablement, mais il n’a pas encore jugé le monde entier, et c’est en cela que se trouve le peu de mal, car cet amour n’est pas encore considéré éternel. Cependant ce peu est indiscernable, car il n’a pas encore ressenti de méchanceté ni de grief même envers les autres.
Le quatrième discernement de l’amour, qui signifie l’amour inconditionnel, est lui aussi éternel, c’est celui du monde d’Atsilout. Il est écrit dans le livre « L’arbre de vie », qu’il n’y a pas du tout de mal dans le monde d’Atsilout. Et là, « le mal ne séjournera pas en toi ».
Après avoir également jugé favorablement le monde entier, l’amour est éternel et absolu, et aucun revêtement ni dissimulation n’existera plus jamais. Car c’est là l’endroit de la révélation complète de la face, comme dans le verset « Et ton Enseignant ne se cachera plus, et tes yeux verront ton Enseignant ». Il en est ainsi, car il connait déjà toutes les actions du Créateur envers toutes les créatures du point de vue de la providence véritable, découverte dans Son nom de Bien qui fait le bien pour les méchants et pour les gentils.
151) Vous comprendrez par cela aussi le discernement des quatre mondes d’ABYA de Klipa (écorce), opposés à ABYA de Kedousha, dans le verset « Dieu fit l’un opposé à l’autre ». Car le char des Klipot d’Assya vient de la dissimulation de la face dans ses deux degrés, car ce char domine pour que l’homme juge tout défavorablement.
Le monde de Yetsira de Klipa attrape dans ses mains la balance des fautes, qui n’est pas corrigée dans le monde de Yetsira de Kedousha. C’est ainsi qu’ils dominent les moyens, qui reçoivent du monde de Yetsira comme dans le verset « Dieu fit l’un opposé à l’autre ».
Le monde de Briya de Klipa, a entre ses mains la même force pour annuler l’amour conditionnel, ce qui veut dire annuler uniquement ce dont l’amour dépend. C’est-à-dire l’imperfection de l’amour du second discernement.
Le monde d’Atsilout de Klipa, attrape dans ses mains ce peu de mal qui est imperceptible dans Briya par le troisième discernement de l’amour. Car bien qu’il soit l’amour véritable par la force du Bien qui fait le bien pour les méchants et pour les gentils, qui est considéré comme Atsilout de Kedousha, et vu qu’il n’a pas été récompensé de juger favorablement le monde entier, les Klipot ont toute la force de faire échouer l’amour par la Providence sur les autres.
152) Il est écrit dans « L’arbre de vie » que le monde d’Atsilout de Klipot se tient en face du monde de Briya, et non en face du monde d’Atsilout, car du monde d’Atsilout de Kedousha, ne provient que le quatrième discernement de l’amour, et donc les Klipot n’ont aucun contrôle, vu qu’il a déjà jugé le monde entier favorablement, et qu’il connaît aussi toutes les actions du Créateur, dans sa Providence sur toutes les créatures, par la Providence de Son nom, de Bien et qui fait le bien pour les méchants et les gentils.
Mais dans le monde de Briya, d’où provient le troisième discernement, il n’a pas encore jugé le monde entier, et c’est pourquoi les Klipot s’y accrochent encore. Mais ces Klipot sont considérées comme Atsilout de Klipa, car elles sont en face du troisième discernement, qui est l’amour inconditionnel. Et cet amour est d’Atsilout.
153) Les quatre mondes ABYA de Kedousha et les Klipot ont donc été bien expliqués, les Klipot étant l’opposé de chacun des mondes. Ils sont considérés comme le manque qu’il y a dans leur monde correspondant, dans la Kedousha, et ils sont appelés les quatre mondes ABYA des Klipot.
154) Ces mots suffisent à chaque lecteur, pour ressentir quelque peu dans son esprit l’essence de la sagesse de la Kabbale. Et il convient que vous sachiez, que la plupart des auteurs de livres de Kabbale n’ont écrit leurs livres que pour des lecteurs qui ont déjà été récompensés de la révélation de la face, et de toutes les atteintes supérieures. Et ne posons pas la question, s’ils ont déjà été récompensés de l’atteinte, ils savent donc tout par leur propre atteinte, pourquoi devraient-ils donc encore étudier dans les livres de sagesse de la Kabbale des autres ?
Cependant cette question n’est pas intelligente, car cela ressemble à celui qui étudie la Torah révélée, et qui ne sait absolument rien des affaires de ce monde du point de vue monde-année-âme de ce monde, et ne sait rien de la conduite des gens et de leur comportement envers eux-mêmes et envers les autres. Et il ne sait rien des bêtes, des animaux et des oiseaux de ce monde.
Et vous viendriez-t-il à l’esprit, qu’une telle personne puisse comprendre correctement quelque texte dans la Torah ? Elle inverserait le sens des textes de la Torah de mauvais à bon, et de bon à mauvais, et ne s’y retrouverait pas.
De même notre cas : bien que l’homme ait été récompensé de l’atteinte, et même de l’atteinte de la Torah d’Atsilout, néanmoins, il ne percevrait pas ce qui touche à sa propre âme. Et il faut quand même encore connaitre les trois discernements monde-année-âme dans toutes leurs circonstances et conduites par une connaissance absolue, pour pouvoir comprendre les cas de la Torah relatifs à ce même monde.
Ces cas sont expliqués dans le livre du Zohar et les véritables livres de Kabbale dans tous leurs détails et précisions, ainsi tout sage et érudit doit examiner jour et nuit.
155) D’après cela il faut poser la question: s’il en est ainsi, pourquoi les kabbalistes ont-ils obligé chaque personne à étudier la sagesse de la Kabbale? En effet il y a en elle quelque chose d’élevé, qu’il est approprié de publier: il y a une Sgoula (remède) merveilleuse et infinie pour ceux qui s’engagent dans la sagesse de la Kabbale, et bien qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils étudient, leur envie et leur fort désir de comprendre ce qu’ils étudient éveillent sur eux les lumières qui entourent leurs âmes.
Ce qui signifie que chaque personne d’Israël est assurée d’atteindre finalement toutes les merveilleuses atteintes que le Créateur a conçues dans la pensée de la création afin de réjouir chaque créature. Et celui qui n’en en pas été récompensé dans cette vie, le sera dans la prochaine, et ainsi de suite, jusqu’à être récompensé de compléter Sa pensée qu’Il a conçue pour lui.
Et tant que l’homme n’a pas atteint la perfection, toutes ces mêmes lumières, qui lui sont destinées, sont considérées comme des Lumières Environnantes (Orot Mekifim). Ce qui signifie qu’elles sont prêtes pour lui, mais elles attendent que l’homme purifie son Kli (récipient) de réception, et c’est alors que ces lumières se revêtiront dans ces récipients adéquats.
C’est pourquoi, même quand l’homme n’a pas les Kélim, mais qu’il s’engage dans cette sagesse, et mentionne les noms des lumières et des Kélim, qui sont relatives à son âme, elles l’illuminent immédiatement, dans une certaine mesure. Elles l’illuminent sans le revêtement de l’intériorité de son âme, vu que les Kélim appropriés pour leur réception manquent. Cependant l’illumination qu’il reçoit chaque fois qu’il étudie, attire sur lui la Grâce des Cieux, et lui accorde une abondance de sainteté et de pureté, qui rapprochent beaucoup l’homme de l’atteinte de sa perfection.
156) Mais il y a une condition sévère à l’engagement dans cette sagesse, qui est de ne pas la réaliser à des fins imaginaires ni matérielles, qui transgressent le commandement « Tu ne feras pas d’idole ni de représentation quelconque ». Car cela, au contraire, leur nuira plutôt que de leur servir. C’est pourquoi nos sages ont averti de n’étudier la sagesse qu’après l’âge de quarante ans, ou bien de la bouche d’un Rav, etc., autres précautions. Et tout cela pour la raison ci-dessus.
Et c’est pour sauver les lecteurs de toute matérialisation, que j’ai composé le livre « Talmud des dix Sefirot » du Ari, où je rassemble les livres du Ari, tous les articles principaux touchant à l’explication des dix Sefirot, en simplicité et dans un langage aussi facile que possible. J’en ai ordonné le tableau de questions et le tableau de réponses, pour tous les mots et tous les sujets. « Et que la volonté de Dieu réussisse entre ses mains ».
Les quatre phases de la lumière directe
L’apprentissage commence avec un discernement appelé « la connexion entre le Créateur et les créatures », puisque nous ne parlons pas du Créateur Lui-même et que nous ne pouvons pas L’atteindre Lui-même. Au lieu de cela « Par Tes actions nous Te connaissons », c’est-à-dire l’atteinte est uniquement par les actions se déployant de Lui.
Cette connexion est aussi appelée « le but de la création ». Nos sages ont perçu que Ses souhait et but étaient de faire du bien à Ses créations. De ce fait, l’ordre d’évolution commence avec ce discernement jusqu’à ce qu’il atteigne les âmes dont la racine est l’âme d’Adam HaRishon, qui provient de l’intériorité des mondes de BYA.
D’une manière allégorique, quand le Créateur souhaita faire du bien à Ses créatures, Il voulut leur donner 100 kg de plaisir. De ce fait, Il a dû créer des créations telles qu’elles voudraient recevoir ce plaisir. Nous avons appris que le désir de recevoir délices et plaisirs est l’essence même de la créature et la raison pour laquelle la création est appelée « existence depuis l’absence ». Et Il la créa afin que Sa pensée de réjouir Ses créations soit réalisée.
Et pour que le désir de recevoir naisse, il y a dû y avoir un ordre de quatre discernements, puisque l’homme se réjouit de quelque chose uniquement selon son désir pour cette chose. C’est la raison pour laquelle nous appelons le Kli (récipient) par le nom, « volonté de recevoir », « désir ardent ». Ainsi la mesure du besoin détermine la mesure du désir pour satisfaire le besoin.
Il y a deux conditions pour la fabrication du désir ardent :
- L’homme devrait savoir quoi désirer ardemment. Il ne peut pas désirer quelque chose qu’il n’a jamais vue ou dont il n’a rien entendue.
- Il n’aura pas la chose désirée puisque si son souhait a déjà été réalisé il perd le désir ardent.
Pour réaliser ces deux conditions, quatre phases/discernements ont émergé dans le désir de recevoir, qui sont en fait cinq avec leur racine. Le cinquième discernement est appelé un Kli approprié pour recevoir délices et plaisirs.
Les discernements suivent l’ordre suivant :
- 1) Kéter : Son désir de réjouir Ses créations
- 2) Hokhma : Son désir de donner du plaisir à Ses créations a créé un manque – existence depuis l’absence – avec cela, la lumière. Ainsi l’abondance et le désir de recevoir l’abondance sont arrivés ensemble. Il en est ainsi parce que le désir ne sait pas encore quoi vouloir ; de ce fait il est né avec ce qui le comble. Mais s’il a ce qui le comble, son remplissage, il perd le désir pour le remplissage, comme la deuxième condition le requière. Ce discernement est appelé BéhinaAleph (premier discernement) de Aviout (du désir).
- 3) Bina : puisque la lumière vient du Donneur, la force de don sans réserve est incluse en elle. De ce fait, à sa fin, Hokhma souhaite égaliser sa forme, c’est-à-dire ne pas être un receveur mais un donneur. Il y a une règle en spiritualité : « Toute genèse d’une forme est considéré comme un nouveau discernement. » De ce fait, ce discernement reçoit son propre nom – Bina, et ceci est BéhinaBet (deuxième discernement de Aviout). Nous avons aussi appris que la lumière qui se répand alors que l’inférieur souhaite égaliser sa forme est OhrHassadim (lumière de Miséricorde) et c’est la lumière qui brille dans Bina.
Question : si Bina désire ardemment donner sans réserve, pourquoi est-elle considérée comme Aviout Bet (deuxième degré d’Aviout) ? Au contraire il semble qu’elle aurait dû être plus pure que la Béhina Aleph de Aviout (premier degré d’Aviout).
Réponse : je vais l’expliquer avec une allégorie. Une personne donne à son ami un présent et l’ami le reçoit. Après il considère et décide que ce n’est pas dans son intérêt de recevoir et retourne le cadeau. Au début il était sous l’influence et la domination du donneur ; de ce fait, il a reçu. Mais une fois qu’il a reçu, il a ressenti qu’il était le receveur et cette sensation lui a causé de retourner le cadeau.
Leçon : dans Béhina Aleph, il a reçu à cause de la domination du donneur mais il ne s’est pas ressenti comme un receveur. Et quand il a vu et ressenti qu’il était le receveur, il a arrêté de recevoir et ceci est Béhina Bet. En d’autre mot, dans cet état il a ressenti qu’il était le receveur et de ce fait il a voulu donner sans réserve au donneur. C’est pourquoi Béhina Bet est appelée Bina, car elle Hitbonéna (observa) elle-même étant receveur et de ce fait voulut donner sans réserve. C’est aussi pourquoi nous apprenons que le début de l’apprentissage est depuis Bina vers le bas.
- 4) ZA : à sa fin Bina reçut un genre de motivation qui provient du but de la Création, qu’elle doit recevoir parce que le but de la Création n’était pas pour que les créatures s’engagent dans le don sans réserve. D’un autre côté, elle voulait aussi l’équivalence de forme, le don sans réserve. Par conséquent elle a fait un compromis : elle recevra Hassadim (miséricorde) et l’illumination de Ohr Hokhma (lumière de la sagesse).
Ceci est appelé Béhina Guimel de Aviout, puisqu’elle déploie déjà Hokhma, mais il y a toujours Hassadim en elle. C’est la raison du nom Zeir Anpin (petit visage). Hokhma est appelé Panim (visage) comme dans « La sagesse de l’homme fait briller son visage », mais elle reçoit cette Ohr Hokhma dans un Zeir, c’est-à-dire selon une très petite mesure. Mais ce discernement n’est toujours pas considéré comme un Kli (récipient), puisqu’il peut toujours donner et recevoir uniquement une illumination de Ohr Hokhma c’est un signe que son désir ardent de recevoir est incomplet, puisqu’il a toujours la force de s’engager aussi dans le don sans réserve.
- 5) Malkhout : à la fin Béhina Guimel est incitée d’en haut à recevoir abondamment à cause de Son désir de faire du bien à Ses créations. Après tout, le but de la création n’était pas que l’inférieur reçoive dans Zeir Anpin. De ce fait, cet éveil cause à Malkhout d’avoir un désir et une envie de recevoir Ohr Hokhma comme elle brillait dans Béhina Aleph, quand elle avait toute Ohr Hokhma.
Mais la différence entre Béhina Aleph et Béhina Dalet est que dans Béhina Aleph il ne peut pas être dit qu’elle se réjouisse de Ohr Hokhma puisqu’elle ne possède toujours pas le désir ardent et le manque, puisque le Kli et l’abondance sont venus ensemble. Mais Béhina Dalet désire ardemment Ohr Hokhma quand elle ne l’a pas ; par conséquent quand elle reçoit, elle ressent le délice et le plaisir qui vient réaliser son souhait.
Uniquement cette Béhina Dalet est appelée un Kli, puisqu’il souhaite uniquement recevoir. Toutes les Béhinot (pluriel de Béhina) avant cela sont considérées « Lumière sans Kli ». Et quand cette Béhina Dalet reçoit la lumière, c’est un état appelé « le monde de Ein Sof », et aussi « remplissant toute la réalité.
Question : Si nous nous occupons de la spiritualité, où il n’y a ni temps ni lieu, qu’est-ce que « remplissant toute la réalité » veut dire ?
Réponse : retournons à notre allégorie du début de notre explication, l’allégorie qui Le décrit comme voulant donner à Ses créatures 100 kg de plaisir et de ce fait a dû créé 100 kg de manque et un désir de recevoir dans les créatures, correspondant au plaisir. Quand les 100 kg de désir reçoivent les 100 kg de satisfaction, ceci est appelé « remplissant toute la réalité », c’est-à-dire qu’aucun manque n’est laissé insatisfait.
Et maintenant nous allons expliquer le sens du nom Malkhout de Ein Sof : cette Malkhout, qui désire recevoir l’abondance pour remplir ses manques, est appelée « recevoir afin de recevoir ». Cela veut dire qu’elle reçoit afin de satisfaire son manque. A un état plus avancé, elle y met fin et y met un Tzimtzoum (restriction) sur l’utilisation de ce Kli. Mais dans l’état initial, avec lequel nous sommes occupés, elle n’a toujours pas fait ce Sof (fin) et Sioum (conclusion) ; de ce fait cet état est toujours appelé Ein Sof (sans fin).
Nous avons appris que, à sa fin, après avoir reçu l’abondance, un désir de donner sans réserve s’éveille dans Hokhma, correspondant au souhait de l’Emanateur de donner sans réserve. Aussi, une fois que Malkhout a reçu la lumière, cela évoque en elle un désir de donner puisque cette lumière possède la pouvoir du don sans réserve. Bina souhaitait donner mais échoua car à la manière de Bina il manque le but de la création. Même sa réception de lumière qui suit dans ZA n’était pas suffisante, puisque le désir du Créateur de faire du bien à Ses créations était pour l’abondance et pas pour ZA. De ce fait, comment Malkhout peut-elle accomplir l’équivalence de forme et obtenir aussi le but de la création ?
Il est dit à propos de cela qu’elle a inventé quelque chose de nouveau : Malkhout devait tout recevoir, mais pas comme Ein Sof où tout était avec l’intention de recevoir, elle devait le faire avec l’intention de donner. Ainsi, d’un côté elle devait réaliser le but de la création de faire plaisir à Ses créations puisqu’elle recevrait, et d’un autre côté son but serait de donner, ce qui est l’équivalence de forme.
Tzimtzoum Aleph
La décision de Malkhout de ne pas recevoir avec l’intention de recevoir est considérée comme le fait qu’elle repousse la lumière. Cet état est appelé Tzimtzoum (restriction). Il y a une règle en spiritualité que toute apparition d’une nouvelle forme est considérée comme un nouveau discernement. Par conséquent, nous devrions discerner deux états :
- Quand Béhina Dalet a reçu toute la lumière avec un Kli appelé « désir ardent ». Ceci est appelé « remplissant toute la réalité ». C’est aussi appelé « le monde de Ein Sof ».
- Après avoir voulu l’équivalence de forme, cet état est considéré comme un monde différent, appelé « le monde du Tzimtzoum », d’où la lumière est partie.
De ce fait, comme nous avons discerné que Hokhma reçoit et Bina réfléchit la lumière, Malkhout reste comme elle était, dans l’état du monde de Ein Sof, recevant toute la lumière. Et maintenant nous discernons une nouvelle Malkhout, qui réfléchit la lumière.
Nous devrions savoir que dans le premier état, appelé Ein Sof, c’était « Lui et Son nom sont un », c’est-à-dire que la lumière et le Kli étaient un discernement. Seulement après le Tzimtzoum y-a-t-il eu la distinction des quatre phases ou des dix Séphirot puisque la lumière les a quittées.
Question : avec ce Tzimtzoum, la lumière a quitté toutes les dix Séphirot. Ceci est déroutant, puisque le Tzimtzoum était sur la réception avec l’intention de recevoir, qui est Béhina Dalet et pas sur les autres Béhinot !
Réponse : Les trois premières Béhinot ne sont pas considérées comme des Kélim, elles entrainent un ordre de développement, à la fin duquel le Kli, appelé recevoir avec l’intention de recevoir, est né et se sépare du Donneur. Mais les trois premières Béhinot ne sont toujours pas séparées du Donneur.
Après la naissance de Malkhout, elle a obtenu ses causes. De ce fait, il ne peut pas être dit qu’après le Tzimtzoum, les lumières soient restées dans les neuf supérieures puisqu’elles ne sont pas des Kélim. Le seul Kli est Malkhout, et si elle ne veut pas recevoir, toutes les lumières partent et elle ne reçoit rien.
Le Ari dit aussi « le Tzimtzoum était égal » sans aucune distinction de degrés.
Question : s’il en est ainsi, pourquoi disons-nous que les quatre Béhinot sont devenues distinctes après le Tzimtzoum ?
Réponse : la distinction a été faite selon cause et conséquence, mais il n’y avait pas de distinction d’en-haut et d’en bas.
Question : qu’est-ce que en-haut et en bas veulent dire en spiritualité ?
Réponse : importance – tandis que cause et conséquence n’implique pas l’importance. Par exemple le Gaon de Vilna était une conséquence de son père mais qui était le plus important, la cause ou la conséquence ?
Nous avons besoin de comprendre pourquoi il n’y avait aucune distinction d’en-haut ou d’en bas. Malkhout a reçu la lumière qui « remplit toute la réalité » et ceci n’est pas considéré comme un manque ou une infériorité selon l’importance. De ce fait, elle aurait pu rester dans cet état si elle n’avait pas choisi de faire le Tzimtzoum.
C’est ce que le Ari souhaitait suggérer quand il disait que le Tzimtzoum était égal, que Malkhout n’était pas d’une moindre importance, mais que le Tzimtzoum a été fait suite à son propre choix. Mais après, quand Malkhout ne reçoit plus à cause de l’interdiction, elle devient inférieure selon l’importance. Ensuite, ce qui est le plus éloigné de Malkhout devient d’une plus haute importance et ce qui est le plus proche de Malkhout devient d’une moindre importance.
Les dix Séphirot de Igoulim et la ligne de Ein Sof qui les remplit
Après le Tzimtzoum les Kélim sont restés vides et en eux se trouvaient les Reshimot (mémoires) de la lumière qu’ils ont eue. Ils sont appelés « les dix Séphirot de Igoulim dans le monde du Tzimtzoum ». Ils sont appelés Igoulim pour suggérer que la question d’en-haut et d’en bas ne s’applique pas à eux comme c’est le cas dans un cercle corporel.
Et puisque Malkhout est l’opérateur, puisqu’elle est le véritable Kli, Malkhout de Igoulim a renvoyé et a déployé la lumière pour la recevoir avec l’intention de donner. Et ici nous apprenons une nouvelle règle : « Un désir dans le Supérieur devient une loi obligatoire dans l’inférieur ». De ce fait maintenant il lui est interdit de recevoir.
J’ai une fois raconté une allégorie à propos de cela : la veille d’un nouveau mois est le moment pour dire la petite prière de Yom Kippour et pour éveiller la repentance. Parfois, une personne débat pour savoir s’il faut jeûner ce jour-là. Ce n’est pas obligatoire de jeûner et il n’y a pas d’interdit sur la nourriture. De ce fait, le choix est entre ses mains.
Si, à la fin, une personne décide de jeûner et plus tard le regrette et souhaite manger, la règle est que maintenant la nourriture est maintenant interdite, ainsi « il ne devra pas briser sa parole » à propos du serment. Ainsi, nous voyons qu’initialement il n’y avait pas de prohibition sur la nourriture, mais après qu’il a choisi d’éviter de manger, la nourriture est devenue interdite.
Leçon : au début, Malkhout ne voulait pas recevoir, c’était son choix. Mais maintenant qu’elle étend de nouveau la lumière, il est interdit de recevoir la lumière. Et s’il y a un interdit, il y a l’importance d’en-haut et d’en bas. De ce fait, cette extension est appelée « une ligne qui s’étend depuis Ein Sof de haut en bas.
Nous avons aussi appris que même si les Igoulim déploient la lumière, ils la reçoivent uniquement de la ligne. Nous devons comprendre pourquoi il en est ainsi : chaque nouvelle forme en spiritualité est un nouveau discernement. De ce fait il y a deux type de Kélim :
- Kélim où il n’y a pas d’interdit sur la réception
- Kélim qui se déploient maintenant, avec l’extension de la lumière et dont Malkhout est appelée Malkhout de Yosher (droit, ligne), sur laquelle il y a un interdit sur la réception à cause d’une règle : un désir dans le Supérieur devient une loi obligatoire dans l’inférieur.
Nous avons aussi appris que les Igoulim doivent recevoir la lumière de ce qu’ils ont attiré à nouveau. Cette lumière est appelée « une ligne ». Elle contient en haut et en bas en importance et il n’y a pas d’autre lumière. C’est le sens des Igoulim n’ayant de lumière que de la ligne.
Pourtant il y a une grande différence entre Malkhout de Igoulim et Malkhout de la ligne. Malkhout de Igoulim a eu la lumière selon la forme de « remplissant toute la réalité » alors que Malkhout de Yosher n’a jamais eu de lumière, ni n’aura jamais de lumière dans son Kli appelé « recevoir afin de recevoir ».
La ligne et le Zivoug de Hakaa
Jusque-là nous avons parlé de trois états :
- La volonté de recevoir qui a été créée dans le monde de Ein Sof et qui a reçu toute la lumière.
- Dans le monde du Tzimtzoum il est devenu apparent que la volonté de recevoir doit être corrigée dans un but de décoration.
- Dans la ligne, il est apparent que le Kli doit être corrigé à cause du manque, sinon la lumière ne s’y déploie pas.
Et maintenant nous allons parler de la ligne. Nous avons déjà appris que la ligne a en importance l’en haut et l’en bas, puisque Malkhout de la ligne n’est pas autorisée à recevoir parce qu’elle est considérée comme réception afin de recevoir. La règle est que dans tous les degrés, le nom de Malkhout n’a pas été changé, qui est « recevoir afin de recevoir ». Et sa lumière est Ohr Hozer, c’est-à-dire qu’elle souhaite donner sans réserve au Supérieur.
Et quand la lumière se déploie vers Malkhout elle a fait un Zivoug de Hakaa, un Massakh, ce qui implique mettre fin à la lumière et faire des calculs. Par exemple, elle supposait qu’elle ne pouvait recevoir seulement vingt pour cent avec l’intention de donner. Ainsi elle a décidé de n’habiller que cette quantité de lumière.
Cependant, elle a senti qu’il y avait trop de plaisir dans les quatre-vingt pour cent de lumière qui restaient et si elle les recevait se serait avec l’intention de recevoir. De ce fait, elle a décidé de ne pas recevoir cette partie de la lumière. Alors quelle est la différence entre un Tzimtzoum et un Massakh ?
- Un Tzimtzoum se passe par choix comme nous savons que Malkhout avait toute la lumière et décida de ne pas la recevoir.
- Un Massakh est la domination du Supérieur sur lui. Ainsi même si l’inférieur souhaitait recevoir, le Supérieur ne le laisserait pas.
La signification du terme Zivoug de Hakaa (accouplement frappant) est comme suit : selon la corporalité il arrive parfois que lorsque des personnes sont en désaccord elles se frappent. En spiritualité quand deux choses se contredisent il est considéré qu’elles se frappent l’une l’autre.
Et sur quoi porte le différend ? Le Supérieur qui souhaite faire plaisir à Ses créations, évoque chez les inférieurs un désir de recevoir toute la lumière. Mais les inférieurs souhaitent le contraire, égaliser sa forme et ainsi ne veulent pas recevoir du tout. C’est la frappe qui a lieu entre le Supérieur et l’inférieur.
A la fin, ils en viennent à une égalité et créent une union et un Zivoug entre eux. En d’autres mots, l’inférieur reçoit la lumière comme le Supérieur le veut mais uniquement autant qu’il peut recevoir afin de donner, comme l’inférieur le souhaite. Ainsi il y a deux choses ici : 1) l’équivalence de forme, 2) la réception de la lumière.
Cependant le Zivoug est possible uniquement si un coup le précède puisque sans le coup et le désir de l’inférieur de recevoir la lumière, cela ne pourrait pas être une opposition et une séparation du Créateur. Ce procédé, le Zivoug de Hakaa, est appelé Rosh (tête). Rosh signifie racine, un potentiel qui a besoin d’un processus de réalisation. Rosh existe à cause de l’existence du Sof, l’interdiction de la réception. De ce fait Malkhout est poussée à calculer, et c’est appelé Rosh, précédant la véritable réception.
En conséquence, nous pouvons comprendre les paroles du Ari au début du Talmud des dix Séphirot : « Vois, avant que les émanés soient émanés et que les créatures soient créées, etc., et il n’y avait pas de parties telles la tête et la fin, » etc. Il en est ainsi parce que dans Ein Sof il n’y avait toujours pas d’interdiction sur la réception ; de ce fait il la reçoit immédiatement. Mais puisque maintenant il y une fin, nous devrions distinguer entre Rosh, qui est un potentiel et le Gouf (corps), qui est la réalisation.
Et après il reçoit véritablement c’est-à-dire les vingt pour cent qu’il reçoit afin de donner sans réserve sont appelés Tokh (intérieur) du degré et le lieu de l’expansion de la lumière est appelé de Peh (bouche) au Tabour (nombril). Et Malkhout de Tokh se tient au Tabour disant « Ce que je reçois à partir d’ici, c’est-à-dire les quatre-vingt pour cent, seront avec l’intention de recevoir. De ce fait, je ne veux pas recevoir ainsi je ne serai pas séparée ». Ainsi les lumières partent et ce discernement est appelé le Sof du degré.
Le Bitoush dans le Partsouf entre l’intériorité et l’environnant
Tout ce qui a été discuté ici concernant RTS (Rosh, Tokh, Sof) concerne le premier Partsouf appelé Galgalta, qui utilise l’Aviout de Béhina Dalet. Et nous avons appris que Galgalta a reçu le maximum qu’il pouvait avec l’intention de donner. Il ne pouvait pas recevoir plus. Pourtant nous avons appris que dans la pensée de la création, le Kli a tout reçu. Il en est ainsi parce que le Kli de réception afin de recevoir a été créé par le Créateur, tandis que dans le Kli que l’inférieur fait, appelé « avec l’intention de donner », a une limite à la quantité qu’il peut recevoir. Il suit qu’il n’y a pas de Kli qui puisse recevoir les quatre-vingt pour cent qui restent à l’extérieur du Partsouf.
Alors qu’est-ce qu’il advient d’eux ? Pour corriger cela, un Bitoush intérieur et extérieur a été créé. Voici les mots du Ari concernant cette question (Talmud Esser Séphirot, 4e partie, chapitre 1, point 4) : « Quand les lumières intérieures se connectent aux lumières environnantes, elles se connectent à l’intérieur de Péh. De ce fait, quand elles émergent ensemble en-dehors de Péh, liées ensemble, elles se frappent et se battent l’une l’autre et leurs coups engendrent les Kélim ». Ainsi c’est par les coups que les Kélim sont faits.
Et nous devons comprendre pourquoi 1) Ohr Pnimi (lumière intérieure) et Ohr Makif (lumière environnante) se frappent l’une l’autre et 2) pourquoi ces frappes créent les Kélim.
Réponse : nous avons déjà dit qu’en spiritualité une frappe est faite quand deux choses sont en opposition l’une vis-à-vis de l’autre. Mais nous avons besoin de comprendre pourquoi cette frappe arrive « quand elles émergent ensemble à l’extérieur de Péh ».
Au niveau de Rosh du degré, 100% de la lumière se répand sans distinction entre intérieur et environnant. Il en est ainsi parce que Son désir de faire du bien à Ses création est complet. Mais l’inférieur, qui est limité, calcule et décide, par exemple, qu’il ne peut recevoir que vingt pour cent avec l’intention de donner. Cela se passe dans Rosh, en potentiel. « Quand elles émergent ensemble en-dehors de Péh » : l’émergence en spiritualité est appelé « révélation », quand ce qui était en potentiel est effectivement révélé. A ce moment, une partie est reçue et une partie est rejetée devenant Ohr Makif.
Cette Ohr Makif arrive apparemment au Massakh et fait valoir son point de vue « Ta conduite, c’est-à-dire le fait que tu as érigé un Massakh, n’est pas bon puisque comment le but de la création de faire du bien à Ses créature peut-il être accompli ? Qui va recevoir la lumière ? »
D’un autre côté, Ohr Pnimi est d’accord avec le Massakh puisque la véritable expansion de la lumière est à travers le Massakh et Ohr Hozer (lumière réfléchie). Cette dispute est appelée Bitoush de Ohr Makif et Ohr Pnimi ou Bitoush de Ohr Makif dans le Massakh.
En vérité, Ohr Makif est à droite ; de ce fait le Massakh est d’accord avec. Et puisqu’il est d’accord il ne peut plus repousser et élever Ohr Hozer et de ce fait ne peut plus recevoir avec l’intention de donner. Ainsi, la lumière part et le Massakh est purifié c’est-à-dire arrête de recevoir. Cet état est appelé Din (jugement) et Akhoraim (arrière).
Et puisque chaque Béhina (discernement) consiste de quatre Béhinot, le Massakh part graduellement, commençant avec Béhina Dalet dans la Béhina Dalet, puis de Béhina Guimel dans Béhina Dalet, etc., jusqu’à ce qu’il s’élève à Peh de Rosh, la source par laquelle le Massakh de Gouf est arrivé. En d’autres mots, il arrête de recevoir complètement.
Alors qu’il s’élève, il utilise une plus petite Aviout chaque fois et ainsi reçoit de plus petites lumières afin de donner sans réserve. Par exemple, quand il s’élève à Béhina Aleph, il ne peut recevoir que la lumière de Rouakh. Quand il s’élève à Béhinat Shoresh (racine), il ne peut recevoir que la lumière de Néfesh afin de donner. Finalement, il ne peut rien recevoir avec l’intention de donner et ainsi arrête de recevoir complètement.
Question : quel est le bénéfice de Ohr Makif, qui veut briller à cause du but de la création et par conséquent souhaite que le Massakh reçoivent plus ? Après tout, les choses se dévoilent en contraste avec sa volonté, c’est-à-dire que le Massakh perd même ce qu’il avait.
Réponse : tous les degrés qui sont apparus durant le départ ne sont pas un résidu de ce qu’il avait au début puisqu’il y a une règle, « Il n’y a pas de genèse de lumière qui ne provient de Ein Sof. » Cela veut dire que chaque discernement qui apparaît est un nouveau discernement. Ainsi au début il ne pouvait rien recevoir de plus. Mais maintenant que Béhina Dalet est partie il peut recevoir plus de Béhina Guimel.
C’est le sens de : « Les Kélim ont été fait par le Bitoush », en fait, avant le Bitoush il n’avait plus de Kélim pour la réception, puisqu’il avait reçu tout ce qu’il pouvait avec l’intention de donner. Mais après le Bitoush, quand le Massakh de Béhina Dalet ait été purifié, il y a eu de la place pour recevoir sur Béhina Guimel, puisqu’il partit de Béhina Dalet et n’avait rien. Et quand il a quitté Béhina Guimel, il a pu recevoir sur Béhina Bet.
Mais il reste la question suivante : Quel est le bénéfice s’il reçoit moins chaque fois ?
Réponse : il n’y a pas d’absence en spiritualité. Cela veut dire que chaque chose qui apparaît reste, sauf qu’il ne la voit et ne peut pas à l’heure actuelle s’en réjouir mais peut se réjouir uniquement du présent. Mais quand le travail est fait, toutes les lumières apparaissent en une fois. Ainsi, à la fin il y a un bénéfice.
Baal HaSoulam a raconté une fois une allégorie à propos de cela : deux hommes qui étaient des amis d’enfance ont été séparés à l’âge adulte. L’un d’entre eux est devenu un roi et l’autre un indigent. Après beaucoup d’années, le pauvre entendit que son ami était devenu roi et décida d’aller au pays de son ami et de demander de l’aide. Il emballa son peu d’affaires et s’en alla.
Quand ils se rencontrèrent, il dit au roi qu’il était dans le dénuement et cela toucha le cœur du roi. Le roi dit à son ami : « je vais te donner une lettre pour mon trésorier pour t’autoriser l’entrée à ma salle du trésor pour deux heures ». Le pauvre homme se rendit auprès du trésorier et reçut l’autorisation tant attendue. Il entra dans la salle du trésor avec la boîte qu’il utilisait pour demander l’aumône et en cinq minutes il remplit sa boîte à ras-bord et sortit joyeusement de la salle du trésor.
Mais le trésorier lui prit la boite et renversa tout son contenu. Ensuite le trésorier dit l’indigent qui sanglotait « Prends ta boîte et remplit encore ». Le pauvre entra dans la salle du trésor une fois encore et remplit sa boîte. Mais quand il sortit le trésorier renversa comme précédemment le contenu de la boîte.
Ce cycle se répéta jusqu’à la fin des deux heures. La dernière fois le quémandeur sortit et dit au trésorier « Je te supplie, laisse-moi ce que j’ai collecté. Mon temps est passé et je ne peux plus entrer dans la salle du trésor ». Alors le trésorier lui dit : « le contenu de cette boîte est tien et il en est aussi ainsi de tout ce que j’ai renversé de ta boîte lors des deux dernières heures. J’ai renversé ton argent à chaque fois car je voulais te faire du bien puisque chaque fois tu venais avec ta petite boîte pleine et tu n’avais plus de place pour plus. »
Leçon : chaque réception de lumière avec l’intention de donner reste. Mais si la lumière reste nous ne voudrions plus recevoir puisque nous ne serions plus capables de recevoir avec l’intention de donner plus que ce que nous avons reçu. Par conséquent, chaque degré doit partir et chaque fois nous corrigeons un Kli de volonté de recevoir avec le but de donner jusqu’à ce que tout soit corrigé. Alors, toutes les lumières brilleront en une fois.
Et maintenant retournons à la purification du Massakh. La première expansion qui émergea de Peh vers le bas est appelé Taamim (parfums), du verset « comme le palais goûte sa nourriture ». Après le Bitoush de Ohr Makif, le Massakh commença à se purifier et en chemin produit un nouveau degré chaque fois. Ces degrés sont appelés Nékoudot (points).
J’ai déjà expliqué les paroles du Ari, que les Kélim ont été faits par le Bitoush puisque maintenant il a la capacité de recevoir plus de lumière. Mais le Baal HaSoulam interprète la fabrication des Kélim différemment : alors que la lumière était dans le Kli, la lumière et le Kli étaient mélangés l’un dans l’autre. Par le Bitoush, la lumière est partie et alors le Kli est devenu apparent.
Interprétation : alors que la lumière brille dans le Kli le manque du Kli n’est pas distinguable ; de ce fait, il ne mérite pas le terme Kli. Il en est ainsi parce que sans le Kli la lumière ne peut pas briller. De ce fait, ils sont d’importance égale. Mais une fois que la lumière est partie, le Kli est distingué comme Kli et la lumière comme lumière.
Le Nékouda (point) du Tzimtzoum est la raison pour laquelle les degrés émergeant durant la purification sont appelés Nékoudot.
Et qu’est-ce que le Nékouda du Tzimtzoum ? Le saint Zohar explique que Malkhout est appelée « un point noir sans blanc dedans ». Cela signifie que durant l’obscurité, Malkhout est appelée « un point ». Et quand il y a Tzimtzoum, et il est interdit de recevoir avec l’intention de recevoir, il devient obscur. En d’autres mots, le point du Tzimtzoum est présent où qu’il soit impossible de recevoir avec l’intention de donner et où il y a un désir de recevoir avec l’intention de recevoir.
Pour retourner au sujet, quand le Massakh a été purifié de la Béhina Dalet, il a été interdit à Béhina Dalet de recevoir. C’est la signification du point du Tzimtzoum étant au-dessus d’elle. Mais Béhina Guimel pouvait toujours recevoir et quand le Massakh a été purifié de la Béhina Dalet aussi c’est devenu le point du Tzimtzoum.
Nous devrions aussi expliquer la différence entre Rosh, Tokh et Sof. Rosh est considéré comme « potentiel », c’est-à-dire qu’il n’y a pas de réception là. Deux parties se déploient depuis Rosh :
- Une partie peut recevoir la lumière et elle est appelée dix Séphirot de Tokh. La lumière est l’abondance qui entre dans les Kélim et est appelée Ohr Pnimi, qui est Ohr Hokhma – la lumière de Son désir de faire du bien à Ses créations.
- La seconde partie qui se répand depuis Tokh est la partie du désir de recevoir afin de recevoir, qu’il ne veut pas utiliser. Il est dit qu’il ne veut pas recevoir là, c’est-à-dire qu’il finit là. De ce fait cette partie est appelée dix Séphirot de Sof.
Question : nous avons appris que le mot Séphirot vient du mot ‘saphir’ c’est-à-dire qu’elles brillent. Mais si Malkhout de Gouf, appelée Malkhout de Tabour, ne veut pas recevoir et met une fin sur la lumière, pourquoi est-ce que cette partie est appelée Séphirot ?
Réponse : elles sont appelées Séphirot parce qu’en vérité, la lumière a brillé pour elles. Une explication de cela peut être trouvée dans la 4e partie, Chapitre 5, point, 1, où il explique la différence entre Tokh et Sof. « De Péh de AK a émergé dix Séphirot intérieures et dix Séphirot environnantes. Elles se déploient opposées aux Panim à travers l’opposition au Tabour de AK. C’est la lumière essentielle, mais elle brille aussi par les côtés et tout autour de cette Adam », c’est-à-dire pas nécessairement opposée aux Panim mais aussi depuis les côtés.
Dans le point 2, il interprète les paroles du Ari comme suit : « Rapidement, nous expliqueront que du Tabour vers le haut c’est appelé Panim. C’est parce que la lumière de Hokhma, considérée comme la lumière principale, se répand là et du Tabour vers le bas est appelé Akhor (postérieur), puisque c’est considéré réception avec l’intention de recevoir. De ce fait, la lumière de Hokhma ne se répand pas ici mais vient par les côtés. »
Plus bas sur cette page il continue « … parce que par Ohr Hozer que Béhina Dalet amène au Partsouf, qui est Ohr Hassadim. » Cela signifie que Malkhout de Tabour ne veut pas recevoir là puisqu’il s’agit d’un désir de recevoir afin de recevoir. Au lieu de cela, elle veut l’équivalence de forme appelée Hassadim. « Ainsi, elle reçoit l’illumination de Hokhma aussi, quoique dans une forme de ‘lumière féminine’, c’est-à-dire seulement recevant et pas donnant. » « Recevant et non donnant » signifie qu’elle ne veut se donner la lumière à elle-même, mais au contraire elle dit qu’elle ne veut pas recevoir.
Et par la Dvékout (adhésion), une illumination de la lumière de Hokhma brille sur elle et cela est appelé « illumination de Hokhma ». En conséquence la différence entre Tokh et Sof est que la lumière de Hokhma brille dans Tokh et dans Sof tant qu’elle ne veut pas recevoir, dans un but d’équivalence de forme, la lumière qui brille est Ohr Hassadim dans l’illumination de Hokhma.
Et nous avons toujours besoin d’expliquer pour les noms dans Ohr Hassadim sont « droits » et « gauches » et dans Ohr Hokhma ils sont appelés « long » et « court ». Quand la lumière brille, en Hassadim, c’est appelé « droit » et dans Hokhma « long ». Et quand elle ne brille pas, dans Hassadim c’est appelé « gauche » et dans Hokhma c’est appelé « court ». Que signifient ces noms ?
Réponse : nous avons appris que Ohr Hokhma brille dans les Kélim de réception avec l’intention de donner, bien sûr. De ce fait, la mesure d’illumination dépend de l’Aviout. C’est appelé « en haut » et « en bas » et c’est pourquoi les noms dans Ohr Hokhma sont appelés « longs » et « courts ». Mais Ohr Hassadim n’est pas déployé par l’Aviout et ne dépend pas de cela. De ce fait, les noms dans Ohr Hassadim se rapporte à la largeur : « droite » et « gauche », suggérant qu’ils brillent dans le même degré et cela ne leur importe pas s’il y a plus ou moins d’Aviout.
Un Partsouf intérieur
Jusque-là nous avons discuté le premier Partsouf de AK, appelé Galgalta ou le Partsouf intérieur de AK. Maintenant nous allons expliquer le Partsouf intérieur. Il y a une loi que dans tous les mondes il y a des Partsoufim (pluriel de Partsouf) avec quatre habits. Nous expliquerons cela dans AK : le Partsouf Galgalta a un complet HaVaYaH dans son degré et un degré complet émerge de chaque lettre dans cet HaVaYaH.
- Sa Rosh, appelé Kéter ou la pointe du Youd, est inatteignable.
- De Peh à Khazeh, c’est appelé Youd de HaVaYaH et de là émerge le Partsouf AB de AK qui l’habille.
- De son premier Hey, appelé Bina, émerge SAG, du Khazeh vers le bas.
Ainsi, le Youd-Hey est appelé le tiers supérieur de Tifféret, qui est AB et SAG, l’habille du Tabour vers le haut. Et sous le Tabour c’est Vav-Hey de HaVaYaH.
- Le Vav est appelé le tiers supérieur de NHY, appelé Partsouf MA et de là émerge le monde de Nékoudim, qui habille ici.
- De son dernier Hey, appelé Malkhout, qui sont les deux-tiers inférieurs de NHY de AK, a émergé le Partsouf BON, appelé le monde d’Atsilout, qui utilise l’Aviout Shoresh.
Les Reshimot
Quand la lumière quitte le Partsouf Galgalta, les Kélim sont restés vides et en eux il y a les Réshimot des lumières qui ont brillé dans le Kélim. La signification des Reshimot est comme nous le voyons dans la corporalité : quand une personne mange un plat délicieux ou écoute quelque chose de plaisant, un goût reste de ce qu’elle a ressenti, le poussant à recevoir de nouveau ce qu’il a eu. De même, un Réshimo (singulier de Réshimot) est un désir de ce que l’individu a eu.
Il y a deux discernements dans les Réshimot : 1) la lumière pure dans le Réshimo et 2) la lumière épaisse dans le Réshimo.
Cela signifie que alors que Ohr Yashar a brillé dans les Kélim appelés « Ohr Hozer générale », quand Ohr Yashar part, elle laisse un Réshimo qui est une partie de Ohr Yashar. Ce Réshimo s’habille dans une partie de Ohr Hozer qui était là c’est-à-dire elle laisse un souvenir du fait du travail avec le but de donner. Ceci est appelé Reshimo de Ohr Hozer.
- Ce qui reste de Ohr Yashar est appelé « la pure lumière dans le Réshimo » :
- Et ce qui reste de Ohr Hozer est appelé « la lumière épaisse dans le Réshimo ».
Les deux sont habillés dans Ohr Hozer général, appelé Kli, et les deux sont un discernement.
Explication : quand la lumière brille dans les Kélim, nous disons que la lumière et le Kli sont mélangés l’un dans l’autre jusqu’à ce que la lumière et le Kli sont non distinguables. Cela signifie qu’ils réalisent la même action et ne peuvent pas être l’un sans l’autre. C’est comme le repas et l’appétit : les deux réalisent la même action puisqu’il est impossible de manger s’il y a l’appétit mais pas le repas, et aussi il est impossible de manger s’il y a un repas mais pas d’appétit. Mais après quand la lumière part nous discernons le Kli c’est-à-dire Ohr Hozer reçoit là un Kli.
Ainsi cela concerne les Réshimot : quand la lumière pure et la lumière épaisse sont ensembles, elles sont toutes les deux appelées lumière et sont mélangées l’une dans l’autre. Et quand la lumière pure est séparée de la lumière épaisse, la lumière épaisse reçoit un nouveau nom : Nitzotzine (étincelles).
Nous devrions comprendre pourquoi lorsque Ohr Yashar générale part, Ohr Hozer générale est appelée Kli, mais quand Ohr dans le Réshimo part, la lumière épaisse dans le Réshimo est appelée Nitzotz (étincelle), c’est-à-dire une étincelle de lumière.
Réponse : nous devrions dire que lorsque Ohr Yashar générale part, elle ne brille pas du tout. Mais quand Ohr Yahsar dans le Réshimo part elle brille de loin.
Maintenant nous pouvons comprendre la question de la racine des Kélim et la racine des lumières : il y a une règle selon laquelle tous les mondes émergent selon la forme du sceau et de l’empreinte. Cela signifie que comme les discernements sont sortis la première fois, les mondes se déploient de haut en bas selon le même ordre. La première fois que les Kélim ont émergé c’était dans le Partzouf Galgalta. C’est pourquoi il est considéré « la racine des Kélim ».
Cela veut dire que lorsque la lumière brille dans les Kélim, ils sont mélangés. Pour cette raison, il est impossible de distinguer la lumière du Kli. Mais après le départ de la lumière, les Kélim apparaissent. Aussi, les Réshimot de la lumière restent dans les Kélim : un Réshimo de la lumière de Kéter dans le Kli de Kéter, un Réshimo de la lumière de Hokhma dans le Kli de Hokhma etc. De ce fait, quand nous parlons des Kélim nous commençons par KHB.
Et quand le second Partsouf a émergé, appelé AB, où la lumière de Hokhma brille, suivant la règle selon laquelle chaque lumière qui vient brille dans le Kli le plus pur, appelé Kéter, maintenant la lumière de Hokhma brille dans le Kli de Kéter. Ceci est appelé « la racine des lumières », qui sont arrangées dans cet ordre, l’ordre de HBD. Ainsi nous pouvons comprendre pourquoi parfois il commence les dix Séphirot avec KHB et parfois avec HBD.
Taguin et Otiot
Maintenant nous allons expliquer la question de Taguin et Otiot. Nous avons appris que les Reshimot qui sont restés des Taamim sont appelés Taguin. Parfois les Réshimot qui restent des Nékoudot sont appelés Otiot. La raison pour cela est que lorsque le Partsouf entier Galgalta se purifie, étant Béhina Dalet de Aviout, le Massakh qui était inclus dans les Réshimot de tous les niveaux est parti. Ce niveau s’élève à Rosh du degré et a demandé les pouvoirs qu’il a perdus. Et puisque la dernière Béhina est perdue, à cause du Bitoush de Ohr Makif qui a affaibli la force du Massakh, il ne peut pas surpasser Béhina Dalet mais uniquement Béhina Guimel qui est similaire aux Nékoudot.
Et nous avons appris que deux types de Réshimo sont restés – un Réshimo de la lumière de Kéter qui s’habillait dans les Kélim, appelé Dalet de Hitlabshout (habillage). Cependant, il a perdu le Reshimo du pouvoir et de l’intensification. Il est dit à propos de cela, « la dernière Béhina est perdue » et ce qui reste est uniquement Guimel de Aviout.
Il s’ensuit que lorsque le Massakh de Gouf de Galgalta s’est élevé à Rosh de Galgalta, il a demandé le pouvoir du Massakh pour les deux genres de Réshimot :
- Sur Dalet, le Réshimo du niveau de Taamim
- Sur l’Aviout du niveau de Nékoudot
De ce fait deux Zivougim ont été faits au niveau de Rosh du degré :
- Sur Dalet de Hitlabshout au niveau de Kéter.
- Sur Guimel de Aviout au niveau de Hokhma.
Nous discernons aussi que Dalet de Hitlabshout brille uniquement au niveau de Rosh du degré de l’inférieur, Rosh de AB. Mais Guimel de Aviout a une Hitpashtout dans le Gouf aussi. Et puisque le Gouf est Kélim et Otiot, le Reshimo de Aviout, c’est-à-dire le Réshimo de Nékoudot est appelé Otiot. Il en est ainsi parce que après les Kélim se déploient de ce Réshimo, alors que le Réshimo de Hitlabshout reste en tant que Taguin, brillant uniquement au niveau de Rosh du degré.
A l’oral il l’a expliqué de cette manière : Guimel de Aviout de AB et Guimel de Galgalta ne sont pas identiques puisque Guimel de AB est Guimel de l’Aviout générale alors que Guimel de Galgalta est Guimel de Dalet de Aviout. Mais même ainsi, Guimel de AB se déploie de Guimel de Galgalta. De ce fait ici il attribue le Réshimo de Aviout sur lequel le Partsouf AB a émergé au Réshimo de Nékoudot dont la plus haute Béhina est Guimel.
La continuation de la séquence
Retournons à la clarification du reste de la séquence. Une fois que Ohr Makif a annulé le Massakh de Gouf de Galgalta, le Massakh de Gouf s’est élevé à Rosh. Et puisque la dernière Béhina a été perdue, il y a eu un Zivoug au niveau de Rosh de Galgalta sur le Reshimo Dalet Guimel uniquement, se répandant du Péh au Khazéh.
Et puisque le Massakh de Tabour est inclus dans l’Aviout de Rosh, alors qu’il est au niveau de Rosh, il y a deux discernements à faire dedans :
- Sa propre Béhina – Massakh de Tabour ;
- Aviout de Rosh.
Une fois que ce Massakh est descendu de Péh au Khazéh, qui est Béhina Guimel, il considéré que la lumière de AB brille dans l’intériorité des Kélim de Galgalta. Cela veut dire que AB intérieur a fait un Zivoug sur ce qui était inclus dans l’Aviout de Rosh. Du Khazéh à Péh de Galgalta un nouveau degré a émergé appelé « Rosh de AB extérieur » et de Khazéh à Tabour a émergé le Gouf de AB.
Question : ceci est déroutant. Après tout, il y a une règle qui dit que le degré suivant devrait remplir les Kélim vides du degré précédent. Alors pourquoi AB ne se déploie pas sous le Tabour de Galgalta ?
Réponse : C’est parce qu’il n’a pas un Massakh sur la Béhina Dalet. De ce fait, s’il devait se déployer dessous et voir le désir de recevoir qui y est présent, il ne serait pas capable de le surmonter. C’est pourquoi il reste au-dessus du Tabour.
Dans le Partsouf AB aussi il y a eu un Bitoush de Ohr Makif et le Partsouf SAG a émergé du Réshimo du Partsouf AB. Ceux sont toujours les Réshimo d’au-dessus du Tabour de AK mais les Réshimot d’en-dessous du Tabour n’ont pas encore été satisfaits.
Et ce Partsouf SAG a émergé sur le Réshimot Guimel de Hitlabshout et Bet de Aviout et a aussi rempli les Kélim du Partsouf AB. Cependant, il n’a pas pu descendre sous le Tabour de Galgalta et remplir les Kélim là-bas puisqu’il a Guimel de Hitlabshout qui sont les Kélim de l’extension de Hokhma. Il suit que ce discernement appelé Taamim de SAG se sont déployés à travers le Tabour de AK.
Mais les Nékoudot de SAG, considérés simplement comme Hassadim, puisqu’ils n’ont pas la Béhina Guimel mentionnée ci-dessus, pouvaient se déployer sous le Tabour de Galgalta même s’il y a Béhina Dalet de Aviout là-bas, qui est un Kli de réception sur lequel il est impossible de mettre un Massakh. Toujours est-il, à cause du fait que Nékoudot de SAG sont des Kélim de don, ils n’ont aucun intérêt dans les Kélim de réception. De ce fait, ils se sont déployés sous le Tabour de Galgalta et ont rempli les Kélim vides qui étaient là.
Question : nous avons appris que Nékoudot de SAG sont les Kélim de don. Ainsi comment ont-ils été restreints ?
Réponse : il y a une différence entre GAR de Bina et ZAT de Bina puisque nous avons appris que ZAT de Bina doivent recevoir Hokhma afin de donner à ZA, mais GAR de Bina s’engage uniquement dans le don.
Maintenant nous pouvons comprendre pourquoi GAR de Bina, qui sont GE, n’ont pas été mélangés et ont quitté GE dans le degré, non restreints alors que ZAT de Bina, appelé AHP, ont quitté le degré parce qu’ils ont voulu recevoir avec l’intention de recevoir. Ceci est appelé Tzimtzoum Bet (deuxième restriction).
Il suit que dans HBD, HGT de Nékoudot de SAG qui sont GE il n’y a pas de mélange de Béhina Dalet. De ce fait, leur place est toujours considérée comme le lieu d’Atzilout. Et sous le Tabour de Nékoudot de SAG, habillant les deux tiers inférieurs de NHY de AK, la réception afin de recevoir gouverne.
Et quand le Partsouf SAG s’est élevé à Péh de Rosh, deux Zivouguim ont été faits là au niveau de Rosh de SAG :
- Un Zivoug sur les Reshimot Taamim de SAG qui ne sont pas descendus sous le Tabour de AK et duquel le Partsouf MA supérieur a émergé.
- Un Zivoug sur le Réshimot de Nékoudot de SAG qui étaient restreints et mélangés avec Béhina Dalet sous le Tabour de AK, duquel MA a émergé – le monde de Nékoudim. Ce Zivoug s’est dévoilé sur la moitié d’un degré de Aleph de Aviout et sur Bet de Hitlabshout.
Par conséquent, nous devons comprendre que Malkhout ne déploie pas de lumière sur ces propres Kélim de réception mais uniquement sur les Kélim de don à cause du Tzimtzoum. A cause de cela, si elle devait utiliser les Kélim de réception cela serait avec l’intention de recevoir.
Et là aussi, nous apprenons que la lumière se déploie à la fois dans les Kélim intérieurs de SAG et dans les Kélim extérieurs de SAG. Et nous devrions aussi savoir, comme une loi, qu’il ne parle pas de MA supérieur, puisque nous parlons essentiellement de l’association de Midat ha Rakhamim (qualité de miséricorde) dans le Din (jugement), qui commence dans le Partsouf MA, qui est le monde de Nékoudim.
Nous apprenons qu’il y a deux Roshim (pluriel de tête) dans le monde de Nékoudim : 1) de l’Aviout et 2) de l’Hitlabshout (habillage). Kéter est appelé Bet de Hitlabshout et AVI sont Aleph de Aviout. Et puisque Bet de Hitlabshout ne peut pas déployer la lumière, puisqu’il n’y a pas de manque ici, il a besoin l’association avec l’Aviout qui a le pouvoir de déployer la lumière. Nous avons aussi appris que le niveau de la lumière qui brille là est VAK de Bina dans la forme de « Hafez Hessed », qui libère le degré du besoin de Hokhma.
Cette lumière est aussi appelée Tikoun Kavim (corrections des lignes). De ce fait nous avons appris que le Tikoun Kavim brille uniquement au niveau de Rosh, puisque l’Hitlabshout n’a pas d’Hitpashtout (l’expansion) dans le Gouf. Mais le Gouf a uniquement une petite illumination et n’a pas été satisfait avec l’état de Katnout. De ce fait, quand la lumière a accompli la Gadlout, les Kélim de don du se sont aussi brisés.
1) Il est écrit dans le Zohar, (Lévitique, Portion Tazria, point 113), Tout ce qu’il y a dans le monde est uniquement pour Adam, et tout existe pour lui, comme il est écrit : « alors le Seigneur Dieu forma l’homme [Adam] » avec un nom complet, car le nom Adam est la complétude de tout et contient tout et tout ce qui est en haut et en bas est inclut dans cette image ». Il est expliqué que tous les mondes, supérieurs et inférieurs, sont contenus dans l’homme, et de plus toute la réalité dans ces mondes, n’existe que pour l’homme. Et il faut comprendre ces mots : ce monde et tout ce qu’il contient pour son service et son utilité est-il assez pour l’homme, qu’il ait besoin aussi des mondes supérieurs et de tout ce qu’ils contiennent ? Après tout, ils n’ont été créés que pour ses besoins.
2) Pour expliquer cette question en totalité, je devrais vous présenter toute la sagesse de la Kabbale, mais en général, les choses seront suffisamment expliquées dans la préface du livre pour qu’elles soient clarifiées. L’essence de cela est que l’intention du Créateur dans la création, était de faire plaisir à Ses créatures. Et certainement, quand Il pensa à créer les âmes et à les réjouir de tout le bien, elles apparurent immédiatement devant Lui dans tout leur caractère, stature et au niveau des plaisirs auxquels Il avait pensé, car chez Lui, la pensée seule engendre, et Il n’a pas besoin d’action comme nous.
Et d’après cela, il faut poser la question, pourquoi a-t-Il créé les mondes, de restriction en restriction, jusqu’à ce monde glauque, et a vêtu les âmes dans des corps misérables de ce monde.
3) La réponse se trouve dans L’arbre de vie « pour que la perfection de Ses actions sorte à la lumière » (L’arbre de vie, branche 1). Et il faut néanmoins comprendre comment se peut-il que sorte de la perfection des actions incomplètes, au point qu’il faille les compléter par des actes dans ce monde. Pour cela il convient de distinguer dans les âmes la lumière et le Kli [récipient] car l’essence des âmes qui ont été créées, est leur Kli, et toute l’abondance, qu’Il pensa leur donner pour se réjouir, est la lumière en elles. Après avoir pensé à leur faire plaisir, Il les a fait forcément comme un désir de recevoir Son plaisir, car le plaisir et la satisfaction augmenteront dans la même mesure que le désir de recevoir l’abondance. Et sachez que ce désir de recevoir qui est toute l’essence de l’âme, du point de vue de leur renouvellement et de leur venue ex-nihilo, est considéré comme le Kli de l’âme alors que le plaisir et l’abondance sont considérés comme la lumière de l’âme, provenant de Son essence même.
4) Explication. La création est l’apparition de quelque chose qui n’existait pas auparavant et qui est considéré comme existant ex-nihilo. Cependant, comment pouvons-nous concevoir que quelque chose ne soit pas inclus en Lui, car Il est tout puissant et contient le tout, ensemble, et de plus, Il ne donne pas ce qui n’est pas en Lui.
Il a été dit que toute la création qu’Il a créée, n’est que les Kélim des âmes, qui est le désir de recevoir. Nous comprenons bien que forcément, Il n’a pas de désir de recevoir car de qui recevrait-Il ? Et donc c’est vraiment une nouvelle création, dont il n’y a absolument aucune trace auparavant, et qui est donc ex-nihilo.
5) Il faut savoir que la connexion et la séparation dans la spiritualité ne sont que l’équivalence et la disparité de forme, car si deux corps spirituels ont la même forme, ils sont donc unis et font un et non deux, car il n’y a rien qui les différencie, et ils ne peuvent être deux, sauf s’il y a une disparité de forme entre eux.
Et de plus, selon la mesure de leur disparité de forme, ainsi est la mesure de leur éloignement, au point que, s’ils sont en formes opposées, ils sont considérés éloignés comme l’Est de l’Ouest, à savoir la plus grande distance que nous connaissons dans la réalité.
6) Mais dans le Créateur, il n’y a pas de pensée ni perception quelles qu’elles soient, et nous ne pouvons rien en dire. Mais du point de vue de « Nous Te connaitrons par Tes actions », nous devons comprendre qu’Il est le désir de donner, c’est-à-dire qu’Il a tout créé pour faire plaisir à Ses créatures, et pour nous donner toute Sa bonté. C’est en que les âmes se trouvent en disparité de forme par rapport à Lui, car Il est tout entier et uniquement don, et Il n’a pas de désir de recevoir, et les âmes sont imprégnées d’un désir de recevoir pour elles-mêmes, et comme ci-dessus, il n’y a pas de disparité de forme plus opposée que cela. Il s’avère que si les âmes étaient restées en fait, dans le désir de recevoir, elles seraient restées séparées de Lui, à tout jamais.
7) Maintenant vous comprendrez ce qui est écrit (dans L’Arbre de vie, branche 1), que la raison de la création des mondes est qu’Il est obligé d’être complet dans toutes Ses actions et Ses forces etc. et s’Il n’avait pas réalisé Ses actions et forces dans les faits, cela n’aurait pas pu s’appeler entier etc. Apparemment cela est étonnant, car comment se peut-il que dès le début, des actions incomplètes sortent d’un opérateur parfait, au point qu’elles aient besoin d’être corrigées ?
Et de par ce qui a été expliqué vous comprendrez que l’essence de toute la création n’est que le désir de recevoir, même si d’une part, elle n’est pas du tout parfaite, car contraire à la forme de l’Emanateur, qui est la séparation de Lui, elle est d’autre part toute le renouvellement et l’existence ex-nihilo, qu’Il a créée pour qu’elle reçoive de Lui ce qu’Il pensait lui donner et lui faire plaisir.
Mais de plus, s’ils étaient restés séparé de l’Emanateur, Il n’aurait, pour ainsi dire, pas été appelé complet, car finalement des actions complètes doivent sortir d’un opérateur complet. Et c’est pourquoi Il a restreint Sa lumière, et a créé les mondes, restriction après restriction, jusqu’à ce monde, et vêtit l’âme d’un corps de ce monde, et par l’engagement dans la Torah et les Mitsvot [commandements], l’âme atteint la perfection qui lui manquait avant la création, qui est l’équivalence de forme avec Lui. Ainsi elle méritera de recevoir tout le bien et le plaisir inclus dans la pensée de la création, et elle se retrouve aussi en complète Dvékout [adhésion] avec Lui, ce qui veut dire en équivalence de forme.
8) La question de la Segoula [remède/force] de la Torah et des Mitsvot, est de ramener l’âme à être en Dvékout avec Lui, n’est que dans l’engagement en elles, sans recevoir un prix, mais uniquement pour donner de la satisfaction à son Faiseur, car alors, petit à petit, l’âme acquiert l’équivalence de forme avec son Faiseur, comme il est écrit dans l’article de Rabbi Hannania Ben Akachya, au début du livre (Préface à la sagesse de la Kabbale), à bien examiner.
En tout, il y a cinq degrés : Néfesh, Rouakh, Néshama, Haya, Yekhida qui viennent des cinq mondes appelés Adam Kadmon, Atsilout, Bryia, Yetsira, Assyia. Et il y a aussi cinq degrés particuliers NRNHY qui proviennent des cinq Partsoufim particuliers dans chacun des cinq mondes, et il y a NRNHY en détails qui proviennent des dix Sefirot de chaque Partsouf, comme c’est écrit dans le livre. Car par la Torah et les Mitsvot, pour donner satisfaction au Faiseur, nous sommes récompensés et atteignons petit à petit, les Kélim du désir de donner, qui viennent dans ces degrés, degré par degré, jusqu’à ce que nous arrivions à l’équivalence de forme complète, avec Lui.
Alors, la pensée de la création est réalisée en eux, pour recevoir tout le plaisir et la douceur et la bonté auxquels Il avait pensé pour eux. De plus, ils reçoivent une plus grande récompense, car ils sont également récompensés de la vrai Dvékout, car ils ont acquis le désir de donner comme leur Faiseur.
9) A présent, il ne vous sera plus difficile de comprendre les paroles du Zohar, ci-dessus, que tous les mondes supérieurs et inférieurs et tout ce qu’ils contiennent n’ont été créés que pour l’homme. Car tous ces degrés et mondes ne viennent que pour compléter les âmes, dans la mesure de Dvékout qui leur manquait, vis-à-vis de la pensée de la création. Car dès le début, degré par degré, monde après monde, ils se sont restreints et se sont déroulés jusqu’à notre monde matériel, pour amener l’âme dans un corps de ce monde, qui est tout entier pour recevoir, comme les animaux et les bêtes de la terre, et non pour donner.
Il est écrit, « un ânon sauvage engendrera l’homme », qui est tout le désir de recevoir, et qui n’a rien en lui du don sans réserve. Alors l’homme est complètement contraire à Lui, et il n’y a rien de plus éloigné que cela. Et après cela, par l’âme qui se revêt en lui, il s’engage dans la Torah et les Mitsvot, et alors obtient la forme du don, comme son Faiseur, petit à petit, à travers tous ces degrés, de bas en haut, à travers tous ces mêmes discernements qui sont descendus lors de leur enchainement de haut en bas, et qui sont les degrés et les mesures dans la forme du désir de donner.
Chaque degré supérieur signifie qu’il est plus éloigné du désir de recevoir et plus proche du don, jusqu’à ce qu’il soit récompensé d’être tout entier le don, et ne reçoive plus rien pour lui-même. Alors l’homme est complété de la vraie Dvékout avec Lui, car ce n’est que pour cela qu’il a été créé. Ainsi, tous les mondes et leur contenu n’ont été créés que pour l’homme.
10) Maintenant, après avoir compris tout cela, il vous est permis d’étudier cette sagesse sans aucune crainte de la concrétiser. Car les lecteurs sont très désorientés, d’une part il est dit, que les dix Sefirot et les Partsoufim, depuis le début des dix Sefirot de Atsilout jusqu’à la fin des dix Sefirot de Assya, sont la Divinité et l’unité complète. Et d’autre part, il est dit que tous ces mondes sont renouvelés et arrivent après le Tsimtsoum [restriction], et comment cela est-il concevable dans la Divinité ?
De même, il y a également les chiffres, haut et bas, et tous les changements, et les montées et les descentes et les Zivouguim [accouplements], pourtant il est écrit « Moi le Seigneur, Je ne change pas ».
11) Par ce qui a été clarifié, nous comprenons très bien que toutes ces montées et descentes et les restrictions, et les chiffres, ne sont que les Kélim des receveurs, qui sont les âmes. Mais il faut y distinguer en eux entre le potentiel et l’exécution, comme un homme qui construit une maison, dont la fin de l’acte est dans sa pensée initiale. En effet, la qualité de la maison qu’il a en tête ne ressemble en rien à la maison qui en résultera.
La maison dans la pensée est spirituelle, une matière conceptuelle, et est considérée comme la matière de l’homme qui pense, car la maison n’est alors que potentielle, mais quand la construction de la maison commence, elle reçoit une matière tout à fait différente, à savoir du bois et des briques.
De même, il faut discerner dans les âmes le potentiel et l’exécution. Le début de leur sortie de l’Emanateur en âmes réelles, commence seulement dans le monde de Briya, leur inclusion dans Ein Sof, avant le Tsimsoum, du point de vue de la pensée de la création, (voir point 2) ne concerne que le potentiel, sans aucune reconnaissance concrète. Et c’est de ce point de vue, qu’il est dit que toutes les âmes étaient inclues dans Malkhout de Ein Sof, appelée « le point médian », car ce point est inclus « potentiellement » dans tous les Kélim des âmes futures qui sortiront, « dans les faits », du monde de Briya vers le bas.
La première restriction n’existe que dans ce point médian, et donc, seulement et exactement, dans ce discernement et dans la mesure qui sont considérés le « potentiel » des âmes futures, et pas du tout dans son essence. Sachez, que tous les Kélim des Sefirot et les mondes jusqu’au monde de Briya, qui se s’enchainent et sortent de ce point ou de son Zivoug de Hakaa, qui est appelé Ohr Hozer [lumière réfléchie], sont aussi considérés comme un potentiel uniquement, sans aucune essence des âmes.
Mais toutes ces transformations agiront plus tard sur les âmes, dont l’essence commence à sortir du monde de Briya vers le bas, car là, elles ne sont pas encore sorties de l’essence de l’Emanateur
12) Je vous donnerai l’exemple de ce monde, où un homme se couvrirait et se dissimulerait sous différentes couvertures et vêtements, pour que son ami ne le voit pas, ni ne le sente. Pouvons-nous concevoir qu’il ait une certain enthousiasme de la dissimulation en raison de la multitude de couvertures dont il s’est enveloppé ?
De même par exemple, les dix Sefirot que nous nommons Keter, Hokhma, Bina, Hessed, Guevoura, Tifféret, Netsakh, Hod, Yessod, Malkhout, ne sont que dix revêtements dont Ein Sof se recouvre et se dissimule. Ainsi, les âmes qui recevront de lui dans l’avenir, seront obligées de recevoir dans la même mesure que les dix Sefirot leur octroient. Et les receveurs sont impressionnés par ce chiffre des dix Sefirot, et non pas par Sa lumière, car Il est un, unique, sans changement.
Les receveurs sont divisés en dix degrés, exactement d’après les qualités de ces noms. Qui plus est, même ces revêtements dont nous avons dit qu’ils ne sont pertinents que dans le monde de Briya vers le bas, car c’est là que les âmes qui reçoivent de ces dix Sefirot se trouvent. Mais dans les mondes Adam Kadmon [AK] et Atsilout il n’y a pas encore de réalité, pas même pour les âmes, car elles ne sont là qu’en potentiel. Et d’après cela, ces dix revêtements dans les dix Sefirot ne gouvernent que dans les trois mondes inferieurs appelés Briya Yetsira Assiya.
Cependant, également dans les mondes BYA, les dix Sefirot sont considérées divines jusqu’à la fin d’Assiya, tout comme dans AK et ABYA, et comme avant le Tsimtsoum. La seule différence est dans les Kélim des dix Sefirot, car dans AK et Atsilout ils n’ont pas encore découverts leur domination, car ils n’y sont qu’en potentiel, et ce n’est que dans BYA que les Kélim des dix Sefirot commencent à découvrir la force de la dissimulation et leur couverture. Néanmoins, dans la lumière dans les dix Sefirot, il n’y a aucun changement qui serait dû à ces couvertures, comme dans l’exemple, et c’est le sens de « Moi le Seigneur, Je ne change pas ».
13) Et ne faudrait-il pas se demander, puisque dans AK et Atsilout il n’y a pas encore la révélation de l’essence des âmes des receveurs, alors à quoi servent ces Kélim appelés dix Sefirot, et pour qui dissimulent-elles et se couvrent dans ces mesures ?
Il y a deux réponses : la première est dans l’enchainement, comme vous le trouverez à l’intérieur du livre. La seconde est que les âmes aussi recevront de ces dix Sefirot dans AK et Atsilout, c’est-à-dire par l’ascension des trois mondes BYA à eux, (voir point 163 suivant, dans la Préface à la sagesse de la Kabbale). Et il faut donc aussi discerner dans AK et Atsilout, ces changements dans les dix Sefirot, d’après ce qu’elles illumineront aux âmes quand elles s’y élèveront avec les mondes BYA, car alors, elles recevront d’après le degré dans ces dix Sefirot.
14) Il a bien été expliqué que les mondes, le renouvellement, les transformations et le nombre de degrés etc., n’ont été dits que par rapport aux Kélim qui donnent aux âmes, et se dissimulent et mesurent pour eux de sorte qu’ils puissent recevoir progressivement la lumière de Ein Sof en eux. Et ils ne sont en aucun cas impressionnés par la lumière de Ein Sof elle-même, car le revêtement n’agit pas sur celui qui le revêt, mais seulement sur celui qui veut le ressentir et recevoir de lui, comme l’exemple ci-dessus.
15) En général, il faut discerner dans les Sefirot et Partsoufim, où qu’ils soient, ces trois discernements : Atsmouto [Lui-même/Essence], les Kélim et les lumières. Dans Atsmouto, il n’y pas de pensée ni perception quelles qu’elles soient.
Dans les Kélim, il y a toujours deux discernements contraires l’un à l’autre, qui sont la dissimulation et la révélation. Il en est ainsi parce que le Kli, dès le début, dissimule Atsmouto, de sorte que ces dix Kélim dans les dix Sefirot sont dix degrés de dissimulation. Néanmoins, après que les âmes aient reçu ces Kélim d’après toutes leurs conditions, ces dissimulations deviennent des révélations, pour l’atteinte des âmes. Les Kélim incluent donc deux discernements contraires, qui sont un. C’est parce que la mesure de la révélation dans le Kli est tout à fait égale à la mesure de dissimulation dans le Kli, et plus le Kli est épais, plus il dissimule Atsmouto, et dévoile un niveau plus grand.
Et donc ces deux opposés sont un. Et les lumières dans les Sefirot se réfèrent à la mesure du niveau adéquat à apparaitre pour l’atteinte des âmes. Car tout s’étend de Atsmouto, et il n’y a pas d’atteinte en Lui, mais uniquement dans les qualités des Kélim, comme ci-dessus, et donc il y a forcément dix lumières dans ces dix Kélim, à savoir dix degrés de révélation pour les receveurs dans les qualités de ces mêmes Kélim.
Il s’avère que la seule différence entre Sa lumière et Son Essence, se fait par Son Essence, dont nous n’avons aucune atteinte ni perception, sauf pour ce qui nous vient de Lui à travers son revêtement dans les Kélim des dix Sefirot, et de ce point de vue tout ce qu’on atteint est dénommé « lumières ».
(Extrait d’un commentaire de la Haggadah [récit] de la Pâque)
« Voici le pain de misère que nos pères ont mangé en Égypte » car le commandement de manger du pain azyme [Matza] a été donné aux enfants d’Israël avant leur sortie d’Égypte, en vue de la délivrance à venir qui se produirait à la hâte. De ce fait, le commandement de manger de la Matza leur a été donné quand ils étaient encore en esclavage. Et l’intention du commandement était pour le moment de la délivrance, car alors ils sortiraient en hâte.
C’est pourquoi il nous est si agréable de nous souvenir d’avoir mangé de la Matza en Égypte, même aujourd’hui, nous mangeons la Matza des Egyptiens car nous nous trouvons aussi comme dans une période d’esclavage à l’étranger, et notre intention, par ce commandement, est elle aussi d’attirer la délivrance future — bientôt, de nos jours, tout comme nos pères en ont mangé en Égypte.
« Cette année, nous sommes ici… l’an prochain, nous serons libres ». Comme il est écrit ci-dessus, par l’intention de ce commandement, nous devons éveiller la délivrance certaine et à venir, par le commandement de nos pères en Égypte en mangeant de la Matza.
« Nous étions esclaves… » Il est écrit dans Massekhet Pessakhim (page 116) : « Commencer par la déconsidération et terminer par une louange. Et au sujet de la déconsidération, Rav et Shmouel n’étaient pas d’accord : Rav disait de commencer au début, « nos pères étaient des idolâtres », et Shmouel disait de commencer par « nous étions des esclaves ». Et la pratique suit Shmouel.
Il faut comprendre ce désaccord. Et voici que le sens de « commencer par la déconsidération et terminer par une louange » est compris de la même manière que « l’avantage de la lumière sur l’obscurité ». Il faut donc se rappeler le cas de la déconsidération, par lequel on connaîtra la mesure de Sa miséricorde pour nous. Nous savons que tout notre commencement n’est que déconsidération, car « l’absence précède la présence ». C’est pourquoi « un ânon sauvage engendrera un homme ». À la fin, il prendra la forme d’un être humain. Ce qui est la règle pour tous les éléments de la Création. Il en va de même pour la racine de la nation israélite.
Cela vient du fait que le Créateur a fait sortir la Création ex nihilo. Donc, il n’y a aucune création qui ne soit d’abord dans l’absence. Cependant, cette absence prend une forme différente dans chacun des éléments de la création. Ainsi, quand on divise la réalité en quatre espèces — minérale, végétale, animale et parlante —, nous découvrons que le début du minéral est forcément une absence complète. Néanmoins, le début du végétal n’est pas une absence complète, mais seulement le degré qui le précède et qui est considéré une absence par rapport à lui-même. Autrement dit, le fait d’être semée et de se décomposer, ce qui est inévitable pour toute graine, représente ce qu’elle reçoit de la forme du minéral. Il en est de même pour l’absence de l’animal et du Parlant, car la forme du végétal est considérée comme absente par rapport à l’animal, et la forme animale est considérée comme absente par rapport au Parlant.
Ce faisant, l’écrit nous apprend que l’absence précédant l’existence de l’homme est la forme animale. C’est le sens de « un ânon sauvage engendrera un homme », car au début, chaque homme doit se retrouver dans un état animal. Et voilà que le verset nous dit : « Le Seigneur sauvera l’homme et la bête ». De même qu’Il pourvoit à tous les besoins nécessaires à l’existence et à la satisfaction du dessein de la bête, ainsi Il pourvoit à tous les besoins nécessaires à l’existence et à la satisfaction du dessein de l’homme.
Il nous faut donc comprendre où est l’avantage de l’homme sur la bête par rapport à leur préparation particulière. Cela découle en effet de leurs demandes.
Car il est certain que les demandes de l’homme sont différentes de celles de la bête. Donc, dans la même mesure, le salut du Créateur envers l’homme est différent de Son salut envers la bête.
Et voilà qu’après maintes recherches et analyses, nous ne trouvons pas de besoin particulier en l’homme qui n’existe aussi dans toute l’espèce animale, sauf l’éveil envers l’adhésion [Dvékout] divine. Il n’y a que l’espèce humaine qui y soit préparée, et aucune autre.
Il s’avère que toute la question de l’existence du genre humain n’est prévue que pour cette préparation qui est implantée en lui pour aspirer au service du Créateur; c’est en cela qu’il est supérieur à la bête. Nombreux ont déjà avancé que même la compréhension dans l’exercice d’un métier et la gouverne d’un État se trouve avec grande intelligence dans une grande partie de l’espèce animale.
D’après cela, on comprendra que l’absence précédant l’existence de l’homme est la négation du désir du rapprochement divin qui est au degré animal. Par-là, on comprend les paroles de la Mishna : « commencer par la déconsidération et terminer par une louange ». Cela veut dire que nous devons nous souvenir de cette absence et la rechercher, elle qui précède notre existence de manière positive, car elle est la déconsidération qui précède la louange. Grâce à elle, nous comprendrons avec plus de dignité et de force la louange, comme il est écrit : « commencer par la déconsidération et terminer par une louange ».
Et c’est aussi le cas pour nos quatre exils, exil après exil, qui précèdent les quatre délivrances, de délivrance en délivrance, jusqu’à la quatrième, qui est la perfection complète que nous espérons, bientôt, de nos jours. L’exil est « l’absence qui précède l’existence », qui est la délivrance. Du fait que cette absence prépare à l’existence qui lui est attribué, comme la semence qui prépare à la récolte, de même nous trouvons toutes les lettres de Guéoula [rédemption/délivrance/salut] dans Gola [exil], sauf la lettre Aleph, qui, elle, indique « l’Alouph [champion] du monde ».
Ceci pour que nous apprenions que la forme de l’absence n’est que la négation de l’existence. Et ainsi nous prenons connaissance de la forme de l’existence, qui est la délivrance, par le verset « et ils n’enseigneront plus les uns aux autres, car tous Me connaîtront du plus petit au plus grand. » Par conséquent, la forme de l’absence précédente, à savoir la forme de la Gola, ne sera que la négation de la connaissance du Seigneur, qui est l’absence du Aleph dans la Gola [exil], et qu’on attend la Guéoula, qui est Dvékout au « champion du monde ». C’est exactement cela, tout le rachat de nos âmes, ni plus ni moins, comme nous avons dit au sujet de toutes les lettres de Guéoula qui se trouvent dans Gola, sauf le Aleph, « le champion du monde ».
Pour comprendre ce cas prépondérant, que l’absence en elle-même prépare cette même existence qui lui est attribuée, nous devons apprendre des réalités de ce monde matériel. Nous voyons que dans la notion de liberté, qui est un concept très élevé et supérieur, il n’y a que quelques élus qui peuvent y goûter, et même eux par des préparations adéquates. La majorité du peuple n’y trouve cependant aucun goût. En revanche, dans la notion d’esclavage, il y a égalité entre tous, petits et grands, et même les plus petits du peuple ne peuvent la supporter.
(Nous avons constaté que le peuple polonais a perdu sa royauté, car sa majorité n’a pas su comprendre correctement la valeur de la liberté et ne l’a pas préservée. Ainsi, il est tombé sous le joug du gouvernement russe pendant cent ans. Durant toute cette période, tous se sont plaints du joug de la servitude et ils aspiraient tous à la liberté, petits et grands. Ils ne savaient pas encore ressentir dans leur âme le goût de la liberté, son caractère et sa forme, et chacun se l’imaginait comme bon lui semblait. Bien que dépourvus de liberté, c’est-à-dire assujettis, cette Segoula [remède/force/vertu] s’imprima profondément dans leur âme et la liberté était appréciée et chérie.
Pour cette raison, quand ils ont été libérés du joug de l’esclavage, beaucoup d’entre eux étaient étonnés, ne sachant pas du tout ce qu’ils avaient gagné par cette liberté. Une partie d’entre eux a même regretté l’état précédent et a dit que leur gouvernement les accablait de taxes et d’impôts, plus que le gouvernement étranger, et souhaitait son retour. La raison en est que la force de l’absence n’avait pas encore assez agi sur eux.)
Maintenant, nous comprenons la controverse entre Rav et Shmouel. Rav interprète la Mishna « commencer par la déconsidération » pour que l’étendue de la délivrance soit mieux reconnue, et il dit donc de débuter au temps de Terah. C’est à l’opposé de Shmouel, car en Égypte Son amour et Son travail étaient déjà implantés dans une petite partie de la nation. Ainsi, l’épreuve de l’esclavage qui a été ajoutée en Égypte n’est pas un manque en lui-même, dans la vie de la nation appelée « Adam ».
Shmouel n’interprète pas comme Rav, en effet, le concept de la liberté de la nation, en ce qui a trait à la connaissance du Seigneur, est une notion sublime que seuls quelques élus peuvent comprendre, et cela après des préparatifs adéquats. Mais la majorité du peuple ne l’a pas encore atteint. Par contre, tout le monde ressent la difficulté de l’esclavage, comme l’a écrit Eben Ezra au début de la portion Michpatim : « Il n’y a rien de plus dur au monde, pour l’homme, que d’être sous l’autorité d’un homme comme lui. »
Il interprète la Mishna du point de vue de l’absence, qui prépare l’existence et qui est en cela considérée comme une partie de Sa délivrance, et pour laquelle nous devons aussi Le remercier. C’est pourquoi il ne faut pas commencer par « au début nos pères étaient des idolâtres », car cette période ne peut même pas être considérée comme « l’absence précédant l’existence », vu qu’ils étaient tout à fait privés d’existence humaine, car ils étaient totalement éloignés de Son amour.
C’est pourquoi nous commençons par l’esclavage en Égypte, où des étincelles de Son amour brûlaient déjà dans leur cœur, mais à cause de l’impatience et du dur labeur, il s’éteignait un peu plus chaque jour. C’est pourquoi il dit de commencer par « nous étions des esclaves ».
1) Il est écrit à la fin de la Michna (Okatzin), que le Créateur n’a pas trouvé d’autre récipient que la paix pour contenir une bénédiction pour Israël, comme il est dit: « Le Seigneur donnera la force à Son peuple, le Seigneur bénira son peuple de la paix ».
Il y a beaucoup à apprendre ici:
a) Comment ont-ils prouvé qu’il n’y a rien de mieux pour Israël que la paix?
b) Le texte stipule explicitement que la paix est la bénédiction elle-même, comme il est écrit, « donner la force et la bénédiction de la paix ». Selon eux, n’aurait-il pas fallu dire « donner par la paix» ?
c) Pourquoi cette phrase a-t-elle été écrite à la fin de la Michna? De plus, nous devons comprendre la signification des mots « paix », et « force », et ce qu’ils nous enseignent.
Pour interpréter cet article dans son vrai sens, nous aurons à parcourir un long chemin, car le cœur des auteurs est très profond pour y accéder. Cela signifie que dans toutes les questions de la Torah et des Mitsvot [commandements] il y a ce qui est révélé et ce qui est caché, comme il est écrit: « Une parole dite est comme des pommes d’or dans des ornements d’argent ». En effet, les Halakhot [pratique des Mitsvot] sont comme un graal de vin. Celui qui offre en cadeau à son ami une coupe d’argent remplie de vin, alors son contenu et sa quantité sont tous deux importants, car la coupe ainsi que le vin ont chacun leur propre valeur.
Les légendes, cependant, sont comme les pommes. Leur intériorité est mangée et leur extériorité est jetée, car l’extérieur n’a absolument aucune valeur, et nous en trouvons toute la valeur et l’importance uniquement dans l’intériorité, l’intérieur. Il en est ainsi des légendes, la superficialité apparente est dénuée de sens et de valeur.
Cependant le contenu intérieur caché dans les mots est construit uniquement sur le fondement de la sagesse de la vérité, transmis à un petit nombre d’élus. Et qui oserait l’extraire du cœur des masses et de clarifier leur chemins, quand leur atteinte est incomplète dans les deux parties de la Torah appelées Pshat [littérale] et Droush [interprétation]? D’après eux, l’ordre des quatre parties de la Torah [Pardess] commence par comprendre le Pshat, puis le Droush, puis le Rémez [allusion], et ce n’est qu’à la fin qu’on comprend le Sod [secret]. Cependant, il est écrit dans le livre de prière du Gaon de Vilna que le début de l’atteinte commence par Sod, et après avoir atteint une partie du Sod dans la Torah, il est possible d’atteindre une partie de Droush, et ensuite une partie de Rémez.
Après avoir été récompensé de la connaissance complète de ces trois parties de la Torah, alors il est récompensé de l’atteinte de la partie Pshat de la Torah. Il est écrit dans Massekhet Taanit: « S’il est récompensé, la Torah devient un élixir de vie; s’il n’est pas récompensé, elle devient une potion mortelle ». Un grand mérite est requis pour comprendre littéralement les textes de la Bible, puisque nous devons tout d’abord atteindre les trois autres parties intrinsèques de la Torah, que le Pshat enveloppe, et Pshat ne sera pas analysé. Si l’homme n’en est pas récompensé, il aura besoin de beaucoup de compassion, pour qu’elle ne devienne pas une potion mortelle. C’est à l’opposé des arguments des négligents dans l’atteinte de l’intériorité qui se disent: « Il nous suffit d’atteindre Pshat, et si nous l’atteignons cela nous suffira ». Leurs mots peuvent être comparés à un homme qui veut monter à la quatrième marche sans avoir franchi au préalable les trois premières.
2) Cependant, d’après cela nous devons comprendre la grande dissimulation qui s’applique à l’intériorité de la Torah, comme il est dit dans Massékhet Haguiga: « on n’étudie pas Maassé Béréshit en binôme, pas plus que la Merkava, seul ». De plus, tous les livres à notre disposition dans cette discipline, sont scellés et fermés aux yeux des masses. Seuls quelques-uns que le Créateur a appelés, les comprendront car ils ont déjà compris les racines par eux-mêmes, et dans la réception de bouche à bouche. Il est en effet surprenant de voir combien les voies de la sagesse et de l’intelligence sont déniées à la population, pour qui c’est la vie et la longueur de ses jours.
Cela ressemble à une infraction pénale, comme il en ressort des paroles de nos sages dans le Midrash Rabba, Béréshit, au sujet d’Akhaz, qui s’appelle ainsi, (Akhaz est traduit littéralement par « s’accrocher » ou « s’agripper ») car il s’accrochait aux synagogues et aux séminaires, ce qui augmentait sa culpabilité. De plus, c’est une loi naturelle qui dit que l’homme est possessif pour ce qui concerne la distribution de son capital et de ses biens à autrui. Cependant trouverait-on quelqu’un qui soit jaloux de sa sagesse et de son intelligence pour ne pas la donner aux autres? Bien au contraire, plus le veau veut téter, plus la vache veut le nourrir.
En effet, nous trouvons ce mystère dans la sagesse même parmi les sages laïcs des générations précédentes. Dans l’introduction du Rav Boutril dans son commentaire sur Le Livre de la Création, il y a un texte attribué à Platon, qui avertit ses disciples comme suit: « Ne transmettez pas la sagesse à celui qui n’en connait pas son mérite ». Aristote, lui aussi, nous a mis en garde: « Ne transmettez pas la sagesse à ceux qui en sont indignes, de peur qu’elle ne soit dérobée ». Le Rav Boutril interprète cela : si un sage enseigne la sagesse à ceux qui ne la méritent pas, ils la volent et la détruisent.
Les sages laïcs de notre temps n’agissent pas ainsi. Au contraire, ils s’efforcent d’élargir au maximum les portes de leur sagesse à tous, sans aucune limite ni condition.
Apparemment, ils ont un grand grief à l’égard des premiers sages, qui n’ont ouvert les portes de leur sagesse qu’à une poignée d’élus seulement, qu’ils avaient trouvé dignes de cela, et ont laissé le reste de la population avancer à tâtons.
3) Laissez-moi donc vous expliquer la question. Il y a quatre parties dans l’espèce humaine, qui se superposent. Ce sont la Masse Populaire, les Puissants, les Nantis, et les Sages. Ils sont équivalents aux quatre degrés dans toute la réalité et qui sont appelés « le minéral », « le végétal », « l’animal », et « le parlant ».
Du minéral ont émergé les trois autres espèces, le Végétal, l’Animal et le Parlant, et nous y discernons trois valeurs dans la quantité de la force, bénéfique ou nuisible, qui existe en elles. La force la plus faible est celle du Végétal. La flore opère en attirant ce qui lui est bénéfique et en rejetant ce qui lui est nuisible, comme le font les humains et les animaux. Cependant, elle n’a pas de sensation individuelle, mais une force collective, commune à tous les types de plantes dans le monde, les faisant agir ainsi.
Au-dessus d’elle se trouve l’espèce Animale. Chaque créature se sent elle-même, elle se rapproche de ce qui lui est bénéfique et s’éloigne de ce qui lui est nuisible. Il s’avère que la valeur d’un animal est équivalente à la valeur de toutes les plantes dans la réalité. Il en est ainsi parce que la force qui distingue les effets bénéfiques et nuisibles de l’ensemble du Végétal se trouve dans une seule créature dans l’Animal, du fait de sa propre autorité. Cependant cette force existante dans l’Animal est très limitée dans le temps et l’espace, puisque la sensation n’agit pas, même à la plus petite distance, hors de son corps.
De plus, il ne ressent rien à part l’instant donné, c’est-à-dire pas le passé, ou le futur, mais uniquement l’instant présent.
Au sommet se trouve l’espèce dénommée « Parlante » qui est composée d’une force émotionnelle et d’une force intellectuelle. Et donc, son pouvoir d’attirer ce qui est bon pour elle et de rejeter ce qui est nuisible, n’est pas limité dans le temps ni dans l’espace, comme pour l’espèce Animal. Il en est ainsi à cause de sa science, qui est une question spirituelle, illimitée dans le temps et dans l’espace.
Nous pouvons enseigner aux autres où qu’ils soient dans toute la réalité, dans le passé et dans l’avenir, à travers les générations. Il s’ensuit que la valeur d’une personne du Parlant est égale à celle de toutes les forces existantes dans le Végétal et l’Animal, dans toute la réalité actuelle, et dans toutes les générations passées. Il en est ainsi parce que sa force les englobe et les contient dans leurs détails, avec toutes leurs forces.
Cette loi s’applique également aux quatre divisions au sein de l’espèce humaine, à savoir les Masses, les Riches, les Puissants, et les Sages. Certes, ils proviennent tous des Masses, qui sont le premier degré, comme il est écrit, « tous sont de la poussière ». Il est certain que tout le mérite de la « poussière » et de son droit d’exister est d’après la valeur des trois vertus qu’elle a engendré, à savoir le Végétal, l’Animal, et le Parlant. De même, le mérite des Masses correspondra aux vertus qui sortent d’elles.
Ainsi, elles aussi, se connectent sous la forme d’un visage humain. À cette fin, le Créateur a implanté trois penchants dans les masses: « la jalousie », « la convoitise », et « les honneurs ». Grâce à eux, les Masses se sont progressivement développées pour faire sortir le visage de l’homme complet. Le penchant pour la convoitise a généré les riches. Ils sont nantis d’un désir puissant et aussi de convoitise. Ils excellent dans l’acquisition de richesses, qui est le premier degré de développement des masses.
Tout comme le degré Végétal au sein de la réalité générale, ils sont régis par une force étrangère qui les fait dévier vers leur penchant, car la convoitise est une force étrangère à l’être humain, mais est empruntée à l’espèce Animal.
Le penchant pour les honneurs a fait émerger les héros parmi eux. Ils régissent les synagogues, les villes etc. Ceux dotés d’un plus fort désir parmi eux, qui ont également un penchant pour les honneurs, excellent à prendre le pouvoir. Ils sont le second degré de développement des Masses.
Tout comme le degré Animal, au sein de la réalité tout entière, il est animé par une force qui est déjà présente dans sa propre essence, comme nous l’avons dit ci-dessus.
En fait, l’inclinaison aux honneurs est propre à l’espèce humaine, et avec elle, le désir de gouverner.
Le penchant pour la jalousie a fait émerger les savants parmi eux, comme nos sages ont dit « la jalousie des auteurs augmente la sagesse ». Ceux qui ont une grande volonté et ont un penchant pour la jalousie, excellent dans l’acquisition de la sagesse et de la connaissance. C’est le degré du Parlant au sein de la réalité tout entière, dans lequel la force qui agit n’est pas limitée dans le temps ni l’espace, mais est collective et englobe tous les détails du monde, à travers tous les temps.
De plus, la nature de feu de la jalousie est générale, englobant toutes les époques et toute la réalité. Telle est la conduite de la jalousie: si la personne n’avait pas vu l’objet possédé par son ami, le désir pour ce même objet ne se serait en aucun cas réveillé.
Il s’avère que la sensation de manque n’est pas pour quelque chose qu’elle n’a pas, mais pour ce que son ami a, qui est toute la descendante d’Adam et Ève, tout au long des générations. Cette force est illimitée et se trouve donc parfaitement adaptée à son rôle sublime et excitant. Quant à ceux qui sont restés dépourvus de tout mérite, c’est parce qu’ils n’ont pas un désir puissant. Ainsi, les trois penchants susmentionnés fonctionnent en eux ensemble, mélangés.
Parfois, ils sont avides, parfois envieux, et parfois ils aspirent aux honneurs. Leur désir s’est brisé en morceaux, et ils sont comme des enfants qui ont soif de tout ce qu’ils voient, mais ne peuvent rien atteindre. Par conséquent, leur valeur est comparable à de la paille et du son, qui restent après la farine.
Nous savons que la force bénéfique et la force nuisible vont de pair. En d’autres termes, elle peut être tout aussi bénéfique que nuisible. Par conséquent, puisque la force d’un seul individu est plus grande que celle de toutes les bêtes et animaux de toutes les générations et de tous les temps, sa force néfaste dépasse également toutes les autres. Ainsi, tant qu’il ne mérite pas son niveau, où il n’utilisera sa force que pour faire le bien, il devra veiller à ne pas trop acquérir du niveau humain, qui est la sagesse et la science.
Pour cette raison, les premiers sages ont caché la sagesse aux Masses, de peur de former des disciples irrespectueux qui auraient utilisé la force de la sagesse pour faire du mal et nuire. Avec leur convoitise et leur cruauté animales, ils auraient fait éclater et détruit toute la société en utilisant l’immense puissance de l’Homme.
Après que les générations se soient affaiblies et que leurs sages eux-mêmes aient commencé à manger à tous les râteliers, c’est-à-dire pour une vie matérielle confortable, leurs opinions se sont rapprochées de celle des Masses. Ils l’ont échangé et ont vendu la sagesse, comme des prostituées, pour une bouchée de pain.
Depuis, la muraille fortifiée que les premiers sages avaient érigée a été détruite, et les Masses ont tout pillé. Les sauvages se sont remplis les poches grâce aux gens, s’emparant de la sagesse et la déchirant. Une moitié a été héritée par des personnes adultères et l’autre moitié par des assassins. Ils s’en sont servis avec une éternelle disgrâce et honte jusqu’à ce jour.
4) A partir de là, nous pouvons déduire que la sagesse de la vérité contient tous les enseignements séculiers, qui sont appelés ses sept jeunes filles. Elle est la totalité de l’espèce humaine et le but pour lequel tous les mondes ont été créés, comme il est écrit: « Si Mon alliance n’est pas jour et nuit, Je n’aurai pas mis des lois au ciel ni sur terre ». Ainsi, nos sages ont dit (Avot 4, Michna 7), « Celui qui utilise la couronne périra », car il nous est interdit de l’utiliser pour toute sorte de plaisirs futiles de la chair.
C’est ce qui nous a aidé jusqu’à présent, c’est d’avoir maintenu des armées et des murs autour de la sagesse de la vérité, afin qu’aucun gentils ni étranger ne s’y introduise et ne s’en serve dans leurs récipients pour aller la vendre sur les marchés, comme l’ont fait les sages laïcs. Car tous ceux qui y sont entrés, ont déjà été testés sept fois jusqu’à être certain, qu’ils sont au-dessus de tout doute et soupçon. Après ces mots et cette vérité, nous sommes apparemment devant une grande contradiction, passant d’un extrême à l’autre, dans les paroles de nos sages. Il est écrit dans le Zohar que la sagesse se révèlera, même aux plus jeunes, au temps du messie.
Nous avons appris précédemment, qu’aux jours du messie, toute cette génération sera à son plus haut niveau. Nous n’aurons plus besoin de protection, et les fontaines de sagesse s’ouvriront et arroseront toutes les nations. Pourtant, dans Massekhet Soutah, 49, et Sanhédrin 97a, nos sages ont dit « l’insolence se déchaînera au temps du messie, la sagesse des auteurs sera corrompue, et ceux qui craignent le péché seront rejetés ». Cela signifie que cette génération sera la plus pire de toute. Comment pouvons-nous donc concilier ces deux déclarations, sachant que toutes deux sont certainement les mots du Dieu vivant?
En fait, cette protection extrême et cette fermeture des portes du palais de la sagesse est pour faire peur aux gens qui éprouvent de la jalousie envers les auteurs mélangée à de la convoitise et aux honneurs. Leur jalousie n’est pas que limitée à désirer la sagesse et la connaissance.
C’est pourquoi, les deux textes ont raisons et se complètent. Le visage de la génération est semblable à celui d’un chien, c’est-à-dire qu’elle aboie comme les chiens, Hav Hav, et que ceux qui craignent le péché sont rejetés, et la sagesse des auteurs s’est corrompue en eux. C’est pourquoi, il est permis d’ouvrir les portes de la sagesse et d’enlever la scrupuleuse garde, car elle est maintenant naturellement à l’abri du vol et de l’exploitation. Il n’y a plus crainte que des disciples irrespectueux la prennent et la vendent sur les marchés de la plèbe matérialiste, car ils ne trouveront plus d’acheteurs pour cette marchandise, qui est déjà répugnante à leurs yeux.
Le fait qu’ils n’aient plus d’espoir d’acquérir convoitise ni honneur grâce à elle, l’a rendu sûre et protégée. Aucun étranger ne s’approchera d’elle, sauf les amoureux de la sagesse et ceux dont c’est la demeure. Par conséquent, aucun examen n’est plus nécessaire pour ceux qui veulent, et même les très jeunes pourront en être récompensés.
Maintenant vous pouvez comprendre leurs paroles (Sanhédrin 98a): « Le fils de David ne viendra que dans une génération où tous seront innocents, ou tous coupables ». C’est très étrange. Apparemment, tant qu’il y a quelques justes par génération, ils retardent la rédemption. Alors que quand les justes disparaîtront de la terre, le messie pourra alors venir? Je me pose la question.
En effet, nous devons bien comprendre que cette question de la rédemption et de la venue du messie, que nous espérons pour bientôt, est le but ultime de la complétude de l’atteinte et de la connaissance, comme il est écrit: « et ils n’auront plus besoin de s’instruire mutuellement en disant: connaissez le Seigneur. Car tous Me connaîtront, du plus petit au plus grand ». Et lorsque la connaissance complète, les corps seront aussi complétés, comme il est écrit, «le plus jeune mourra à cent ans » (Isaïe 65).
Lorsque les enfants d’Israël auront acquis la connaissance complète, les fontaines de l’intelligence et de la connaissance se déverseront au-delà des frontières d’Israël et arroseront toutes les nations du monde, comme il est écrit, « car la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur (Isaïe 11) », et comme il est écrit: « Ils viendront vers le Seigneur et à Sa bonté ».
L’augmentation de cette connaissance est la question de l’expansion du royaume du messie auprès de toutes les nations. Évidemment, c’est l’inverse pour les masses dans son matérialisme brut, puisque leur imagination est attachée à la toute-puissance de la force du poing, et donc l’expansion du Royaume d’Israël sur les nations est gravée dans leur imagination comme étant seulement la domination des corps sur les corps, pour prélever leurs dus avec un grand orgueil, et de se vanter aux yeux de tous les peuples du monde.
Et que puis-je faire pour eux si nos sages les ont déjà rejeté, eux et leurs semblables, de la congrégation des fidèles du Créateur, en disant: « Celui qui est orgueilleux, le Créateur dit: lui et Moi ne pouvons résider dans la même demeure ».
Inversement, certains se trompent et jugent que le corps doit exister avant l’existence de l’âme et la connaissance complète, et donc la perfection du corps et de ses besoins précèdent dans le temps, l’atteinte de l’âme et de la connaissance complète. Ainsi, la connaissance complète est déniée à un corps faible.
C’est une grave erreur, plus dure que la mort, car un corps parfait est inconcevable, avant d’avoir atteint la connaissance complète, car le corps n’est en lui-même qu’un sac perforé, une citerne fissurée, qui ne peut rien contenir de bon, ni pour lui ni pour les autres, excepté par l’atteinte de la connaissance complète. C’est alors seulement, que le corps s’élèvera aussi à sa complétude, en même temps qu’elle. Cette règle s’applique aussi bien pour les individus que pour la société entière.
5) Maintenant vous comprendrez ce qui est écrit dans le Zohar « Avec cette composition, les enfants d’Israël seront sauvés de l’exil ». De plus, à de nombreux autres endroits, il est écrit que ce n’est que par la seule diffusion de la sagesse de la Kabbale dans la majorité du peuple, que nous serons récompensés de la rédemption complète. Nos sages ont également dit, « la lumière qui est en elle ramène vers le bien ». Ils ont insisté délibérément sur ce point, pour nous montrer que seule la lumière qui est en elle, « comme une pomme en or dans des ornements d’argent », repose le remède pour ramener l’homme vers le bien, car ni les individus, ni les nations ne pourront réaliser complètement le but pour lequel ils ont été créés, si ce n’est en atteignant l’intériorité de la Torah et ses secrets. Et bien qu’une connaissance complète nous fasse espérer la venue du messie, il est cependant écrit: « donnera la sagesse aux sages ». Il est dit : « J’ai donné la sagesse au cœur de tous les sages qui ont du cœur ».
C’est pourquoi, nous avons tout d’abord besoin de diffuser largement la sagesse de la vérité parmi la nation afin que nous puissions être dignes de recevoir les bienfaits de notre messie. Par conséquent, la diffusion de la sagesse et la venue du messie dépendent l’une de l’autre.
Nous devons donc établir des séminaires et écrire des livres pour accélérer la diffusion de la sagesse dans la nation. C’était différent dans le passé, car il y avait la crainte que des disciples irrespectueux soient introduits par mégarde, comme nous l’avons expliqué précédemment. C’était la raison principale de la prolongation de l’exil, pour nos nombreuses iniquités, jusqu’à ce jour.
Nos sages ont dit « le messie, fils de David ne vient que dans une génération qui est entièrement innocente … », ce qui signifie quand tout le monde aura abandonné la quête de la convoitise et des honneurs. A ce moment, il sera possible d’établir de nombreux séminaires pour les préparer à la venue du messie, fils de David, «...ou bien dans une génération qui est complètement coupable » c’est-à-dire dans une génération où « le visage de la génération ressemble à la gueule d’un chien, et ceux qui craignent le péché seront rejetés, et la sagesse des auteurs aura disparu ».
Ce n’est qu’à ce moment qu’il sera possible d’ôter la protection méticuleuse et tous ceux qui restent de la maison de Jacob, et dont le cœur bat afin d’atteindre la sagesse et le but ultime, leurs noms seront « saint » et ils viendront et étudieront, car on ne craindra plus de ne pas pouvoir rester digne et d’aller vendre la sagesse sur les marchés, car personne ne voudra l’acheter, du fait que la sagesse sera répugnante à leurs yeux et qu’elle n’apportera aucune contrepartie à leur désir de respect et de convoitise. Ainsi, tous ceux qui souhaiteront y entrer pourront venir et entrer.
Beaucoup s’égareront, et la connaissance augmentera parmi ceux qui en seront dignes. Et par cela, nous serons rapidement récompensés de la venue du messie, et de la rédemption de nos âmes de nos jours.
Par tous ces mots, je me suis libéré d’une grande critique qui prétend que j’ai osé dévoiler dans mes livres, bien plus que tous mes prédécesseurs, les fondations de la sagesse, qui jusque-là, étaient habituellement dissimulées.
Ceci se rapporte à l’essence des dix Sefirot et tout ce qui les concerne, Yashar [direct] et Hozer [réfléchie], Pnimi [intérieur] et Makif [environnante], le sens de Hakaa [coup] et le sens de la Hizdakhekhout [purification]. Les auteurs qui m’ont précédé ont volontairement dispersé les mots ici et là en allusions subtiles, de façon à ce qu’aucune main ne parvienne à les rassembler. Je les ai recueilli, grâce à Sa lumière, qui m’est apparue, et avec l’aide de mes professeurs et ai dévoilé assez clairement et dans leur forme spirituelle, au-delà de l’espace et du temps.
Ils auraient pu me critiquer plus : S’il n’y a pas eu ici d’ajouts à mes maîtres, alors le Ari et le Rav Haïm Vital eux-mêmes et les véritables auteurs, les commentateurs de leurs mots, auraient pu découvrir et expliquer ces questions aussi ouvertement que moi.
Et si vous dites que cela leur était révélé, alors qui est cet écrivain, pour qui ce serait certainement un grand privilège d’être la poussière et la cendre sous leurs pieds, qui dirait le lot que lui a attribué par le Seigneur est plus grand que le leur ? Cependant, comme vous pourrez le constater dans mes références, je n’ai ni ajouté à mes professeurs, ni innové dans la composition. Tous mes mots sont déjà écrits dans les Huit Portes, dans L’Arbre de vie, et dans Mavo Shéarim (L’accès aux portes) du Ari.
Je n’ai pas ajouté un seul mot aux leurs, mais leur but était de dissimuler les questions, ils les ont donc dispersées ici et là. Il en était ainsi parce que leur génération n’était pas encore complètement coupable et elle exigeait la plus grande précaution. Mais pour nous, avec nos nombreuses infractions, tous les mots de nos sages se sont avérés exacts, ils ont été dits du début de la période du messie, la génération est telle qu’il n’y aurait plus de crainte de dévoiler la sagesse, comme nous l’avons exposé plus haut. Donc, mes paroles sont ouvertes et dans l’ordre.
6) Et maintenant, fils écoutez-moi: La sagesse est proclamée à haute voix dans les rues, elle vous appelle, ceux qui sont avec le Seigneur, qu’ils viennent à moi, car, ce n’est pas une chose vaine pour vous, il s’agit de votre vie, et de la longueur de vos jours. Vous n’avez pas été créés pour suivre le même chemin que le grain et la pomme de terre, vous et vos ânes devant la même mangeoire. Et, tout comme le but de l’âne n’est pas de servir tous les autres ânes de son époque, de même, le but de l’homme n’est pas de servir tous les corps physiques des autres hommes qui lui sont contemporains.
Mais le but de l’âne est plutôt de servir et être utile à l’homme, qui lui est supérieur, et le but de l’homme est de servir le Créateur et de compléter Son dessein. Comme Ben Zoma a dit: « Tout cela a été créé, uniquement pour me servir, et moi, pour servir mon Créateur ». Il a dit: « Le Seigneur a tout fait pour Son but », car Il aspire et réclame notre perfection. Comme il est dit dans Béréshit Rabba, Paracha 8, que les anges Lui ont dit : « Qu’est donc l’homme, que Tu te souviennes de lui? Le fils de l’homme, que Tu penses à lui ? Pourquoi as-Tu besoin de ce problème? ». Le Créateur leur a dit: « Alors, pourquoi tous ces moutons et ce bétail? A quoi cela ressemble? A un roi qui a une tour remplie d’abondance, mais sans invité. Quel plaisir le roi a-t-il de toute cette abondance? ».
Ils répliquèrent sans attendre: « Seigneur notre maitre, Ton nom est glorieux sur toute la terre! Fais ce que bon Te semblera ». Apparemment, on devrait douter de cette allégorie, car où se trouve une telle tour remplie d’abondance? À notre époque, elle aurait été remplie d’invités jusqu’à n’en plus pouvoir! Néanmoins, ces propos sont honnêtes, puisque vous voyez que les anges ne se sont plaints d’aucune autre des créatures créées au cours des six jours de la Création, mais de l’homme. C’est parce qu’il a été créé à l’image de Dieu et est composé du Supérieur et de l’Inférieur, ensemble.
Les anges qui ont vu cela, ont été surpris et effrayés. Comment une âme spirituelle pure pourrait-elle descendre de son degré sublime, pour venir habiter avec ce corps bestial et souillé? En d’autres termes, ils se demandèrent: « Pourquoi as-tu besoin d’un tel problème »? La réponse qui leur a été donnée est qu’il y a déjà une tour remplie d’abondance, mais sans invité. Pour qu’elle soit remplie d’invités, nous avons besoin de l’existence de l’homme, fait du Supérieur et de l’Inférieur.
Pour cette raison, cette âme pure et chaste doit se revêtir sous la forme de ce corps souillé. Ils ont immédiatement compris et ont dit : « fais ce que bon Te semblera ». Sachez que cette tour remplie d’abondance suggère la totalité du plaisir et des bienfaits pour lesquels Il a créé les créatures, comme nos sages ont dit « la conduite du Bien est de faire le bien ».
Par conséquent, Il a créé les mondes pour combler Ses créatures. Et puisqu’il n’y a en Lui, ni passé ni futur, nous devons réaliser que dès qu’Il pensa à créer les créatures et à les combler de plaisir, elles apparurent et se dessinèrent immédiatement devant Lui, pleines de tout le plaisir et le bien, tel qu’Il avait pensé pour elles.
Dans le livre, Heftzi Bah [Mon désir est en elle], du Ari, il est écrit que tous les mondes, supérieurs et inférieurs, sont contenus dans Ein Sof [Infini], avant même le Tsimtsoum [restriction], par le principe de « Il est Un et Son Nom Un ». L’évènement du Tsimtsoum, qui est la racine des mondes ABYA limités jusqu’à notre monde, est survenu parce que les racines des âmes aspirent par elles-mêmes à égaler leur forme avec l’Emanateur. C’est le sens de Dvékout [adhésion], du fait que dans le spirituel, la séparation comme la Dvékout, ne sont possibles que dans des valeurs d’équivalence de forme ou de disparité de forme.
Comme Il voulait les combler de délices, le désir de recevoir du plaisir, a forcément été implanté dans les receveurs. Ainsi, leur forme s’est différenciée de la Sienne, car cette forme n’existe en aucune façon dans l’Emanateur, car, de qui pourrait-Il recevoir ? Le Tsimtsoum et Guevoul [la frontière/ la limite] ont été faits pour cette correction, jusqu’à ce que ce monde apparaisse dans la réalité où l’âme se revêt du corps physique. Et ainsi par la suite, lorsqu’il s’engage dans la Torah et travaille en vue de procurer satisfaction à son Faiseur, la forme de réception se réunira pour donner sans réserve. C’est le sens du texte, « et adhérer à Lui », car alors il égalise sa forme à Son Faiseur, et comme nous l’avons dit, l’équivalence de forme est Dvékout dans la spiritualité.
Lorsque la question de Dvékout est complétée dans toutes les parties de l’âme, les mondes retourneront à l’état d’Ein Sof, comme ils l’étaient avant le Tsimtsoum. « Dans leur pays, ils auront double héritage ». Car ils seront alors en mesure de recevoir une fois de plus tout le plaisir et le bien, qui sont déjà prêts pour eux dans le monde d’Ein Sof.
De plus, ils seront alors prêts pour la vraie Dvékout sans aucune disparité de forme, car leur réception ne sera plus pour eux-mêmes, mais pour contenter leur Faiseur. Il s’avère qu’ils ont égalisé la forme du don sans réserve avec l’Emanateur.
7) Maintenant nous pouvons comprendre leurs mots, que la Divinité dans les inférieurs est d’une grande nécessité. C’est une déclaration des plus étonnantes, bien qu’elle aille de pair avec l’allégorie précédemment citée, où ils ont comparé la question à un roi qui a une tour remplie d’abondance, mais sans invité. Il attend certainement assis que des invités arrivent, car sinon cette préparation aurait été vaine.
C’est comme l’histoire de ce grand roi qui a eu un fils dans sa vieillesse, auquel il était très attaché. Ainsi, depuis le jour de sa naissance, il ne pensait qu’à lui. Il rassembla les meilleurs livres et les meilleurs professeurs du pays, et il construisit pour lui un centre d’études de la sagesse. Il rassembla les meilleurs constructeurs du pays et fit bâtir des palais de plaisir pour lui, il rassembla tous les musiciens et les chanteurs et érigea des salles de concert. Il regroupa les meilleurs chefs cuisiniers et pâtissiers du pays et lui fit servir les mets les plus savoureux du monde entier, et bien d’autres choses encore.
Hélas, le garçon grandit et s’avéra être niais, dénué de toute envie de savoir. Il était également aveugle et ne voyait ni ne sentait la beauté des édifices, il était sourd et n’entendait pas les chanteurs. De plus, il devint diabétique, et ne fut autorisé à manger que du pain au blé entier, et tout cela attirait le mépris et la colère.
Cela nous permet de comprendre maintenant les sages à propos du verset: « Moi, le Seigneur, l’heure venue Je l’accélérerai », qui est interprété dans le Sanhédrin (98), « S’ils ne sont pas récompensés –en son temps; s’ils sont récompensés – Je l’accélérerai ».
Ainsi, il existe deux façons d’atteindre l’objectif ci-dessus: soit en étant attentif ce qui est appelé « le chemin de la repentance ». S’ils en sont récompensés, « Je l’accélérerai » s’appliquera. Cela signifie qu’il n’y a pas de temps précis fixé pour cela, mais il est certain que, lorsque qu’ils seront récompensés, la correction se terminera. S’ils ne sont pas récompensés d’être attentifs, il y a un autre chemin appelé « le chemin de la souffrance ». Comme le Sanhédrin l’a dit (97), « Je placerai sur eux un roi, comme Aman, et ils reviendront vers le bien contre leur volonté », signifiant en son temps, et dans ce cas, il y a un temps fixé.
Par cela, ils ont voulu nous montrer que Ses voies ne sont pas les nôtres. Et il ne Lui arriverait pas ce qui est arrivé à ce roi de chair et de sang, qui s’est donné tant de peine à faire l’impossible pour son fils chéri, et qui a été finalement accablé de mille tourments et tous ces ennuis étaient en vain, ne lui apportant que du mépris et de la colère. Par contre, tous les actes du Créateur sont certains et loyaux, et il n’y a pas de fraude en Lui. C’est ce que nos sages ont dit, « S’ils ne sont pas récompensés- en son temps ».
Ce que la volonté ne fait pas, le temps le fera, comme il est écrit: « vas-Tu envoyé des éclairs pour qu’ils viennent et Te disent : nous voici?». Il y a le chemin de la souffrance qui peut épurer tout défaut et toute matière, jusqu’à ce que l’on comprenne comment sortir la tête de cette auge bestiale, pour s’élever et gravir les échelons de l’échelle du bonheur et de la réussite humaine, pour adhérer à sa racine et compléter l’objectif.
8) Par conséquent, venez et comprenez, combien nous devons être reconnaissants à nos enseignants, qui nous transmettent leurs lumières sacrées et consacrent leurs âmes au bien des nôtres. Ils se tiennent au milieu entre le chemin de la souffrance cruelle et le chemin de la repentance. Ils nous sauvent de l’enfer de ce monde, qui est plus dur que la mort, et nous habituent à atteindre les plaisirs célestes, et à la douceur sublime et à l’amabilité qui est notre lot, prêts et nous attendent depuis le tout début, comme nous l’avons dit ci-dessus. Chacun d’eux opère dans sa génération, en fonction de la puissance de la lumière de sa Torah et de sa sainteté. Nos sages ont déjà dit: « Il n’y a pas une génération sans Abraham, Isaac ou Jacob ».
C’est notre Rav Isaac Louria [le ARI], cet homme divin qui a tant fait pour nous, et nous en fourni la pleine mesure. Il surpassa magistralement tous ses prédécesseurs, et si j’avais su en faire l’éloge, j’aurais loué ce jour où sa sagesse est apparue, presque comme le jour où la Torah a été donnée à Israël. Il n’y a pas assez de mots pour mesurer l’immensité de son œuvre sainte, accomplie en notre faveur. Les portes de l’atteinte étaient fermées et verrouillées. Il est venu et nous les a ouvertes, de telle sorte que celui qui souhaite entrer dans le palais du roi n’a pas besoin d’être pur et saint, d’aller se baigner ni de se raser les cheveux ni de mettre des vêtements propres, pour pouvoir se tenir devant le royaume sublime, de façon bienséante.
Il s’agit d’un homme de 38 ans, qui a subjugué par sa sagesse tous ses prédécesseurs y compris les Guéonim, et ceux de toutes les périodes. Tous les anciens sages de la terre, ces bergers audacieux, amis et disciples du divin sage, le RAMAK (Rabi Moshe de Cordoue), se sont levés devant lui comme les disciples devant le Rav.
Tous les sages des générations ultérieures et jusqu’à ce jour, sans aucune exception, ont abandonné tous les livres et traités antérieurs, la Kabbale du RAMAK, la Kabbale des Premiers et la Kabbale des Guéonim. Ils ont lié entièrement et exclusivement leur vie spirituelle à sa sainte sagesse.
Naturellement, ce n’est pas en vain qu’une victoire aussi totale fut accordée à un homme si jeune et en même temps père d’une sagesse aussi immense. Hélas, le diable continua à faire son travail, et ne cessa de dresser des obstacles tout au long de la route de l’expansion de la sagesse au sein du peuple saint.
Très peu réussirent à les surmonter. Cela est dû principalement au fait que ses paroles ont été consignées oralement, parce qu’il interpréta la sagesse au jour le jour devant ses disciples, qui étaient déjà âgés et très compétents dans le Zohar et les Tikounim [les corrections]. Dans la plupart des cas, ses paroles ont été arrangées en fonction de profondes questions qui lui avaient été adressées, en fonction des intérêts particuliers de chacun. Pour cette raison, il n’a pas transmis la sagesse dans un ordre satisfaisant, comme l’étaient les œuvres précédentes. Nous trouvons dans les textes que le Ari lui-même avait souhaité mettre en ordre toutes les réponses à ces questions.
À cet égard, il faut se référer au début des paroles de Rashbi [Rabbi Shimon Bar Yochaï] dans l’interprétation d’Idra Zouta, dans une brève introduction du Rav Haïm Vital. De plus, son enseignement n’a duré que très peu de temps, toute la période de son séminaire n’a été que d’environ dix-sept mois, comme il est dit dans la Porte des réincarnations, porte 8, p 49, car il est arrivé à Safed venant d’Égypte juste avant Pessah (la Pâque) en 1571, et à ce moment, le Rav Haïm Vital avait vingt-neuf ans. Et en Juillet 1572, à la veille du Shabbat de la Parashat Matot-Massaey, au début du mois d’Av [mois hébraïque], il tomba malade, et le mardi, le cinq du mois d’Av, de la semaine suivante, il est décédé.
Il est également écrit dans la Porte des réincarnations, porte 8, p 71a, que sur son lit de mort, il ordonna au Rav Haïm Vital de ne pas enseigner la sagesse à d’autres, et ne lui permit d’étudier que pour lui-même et en murmurant. Quant au reste de ses amis, il leur était totalement interdit de s’y engager, car, selon ses dires, ils ne comprenaient pas la sagesse correctement. C’est la raison pour laquelle le Rav Haïm Vital n’a pas arrangé les textes et les a laissé tels quels, en désordre. Naturellement, il n’a pas non plus expliqué les liens existant entre les différents sujets, de sorte que cela ne paraissent pas comme un enseignement pour les autres.
C’est la raison pour laquelle nous trouvons une si grande prudence de sa part, comme cela est bien connu de ceux qui maîtrisent les écrits du Ari. Les arrangements trouvés dans les écrits du Ari ont été arrangés et organisés trois générations plus tard, en trois fois, et par trois compilateurs.
Le premier compilateur a été le sage Yakoov Tzemakh. Il a vécu en même temps qu’Abraham Azoulay, qui est décédé en l’an 1643. Une grande partie des textes lui est parvenue, qu’il compila en de nombreux livres, dont le plus important est le livre Adam Yashar [l’Homme Droit], dans lequel il a recueilli la racine et les enseignements essentiels qui étaient à sa disposition. Toutefois, certains des livres que ce Rav avait compilés ont été perdus. Dans l’introduction de son livre, Kol BeRama [à voix haute], il présente tous les livres qu’il a compilés.
Le second compilateur est son brillant disciple, Meir Cohen Poppers [Paprish]. Il a fait plus que son Rav, puisque certains des écrits qui étaient détenus par le sage Samuel Vital lui sont parvenus. Il compila plusieurs ouvrages. Les plus importants d’entre eux sont les livres, Etz HaHaim [L’Arbre de vie] et Pri Etz Haim [Le fruit de l’Arbre de vie]. Ils contiennent toute l’étendue de la sagesse dans son sens le plus large.
Le troisième compilateur était le sage Samuel Vital, le fils de Haïm Vital. Il était un grand sage et de grande renommée. Il compila les célèbres Huit portes grâce au patrimoine que son père lui avait laissé. Ainsi nous voyons qu’aucun des compilateurs n’a eu en sa possession les écrits complets.
Ceci a fait qu’il leur a été très difficile d’arranger les sujets traités, surtout pour ceux qui n’avaient pas de compétence réelle dans le Zohar ni les Tikounim. Ainsi, rares sont ceux qui s’élevèrent.
9) En contrepartie, Il nous a privilégié en nous récompensant de l’esprit du Baal Shem Tov, dont la grandeur et la sainteté sont au-delà de toute parole et toute expression. Il n’a pas été compris et ne sera pas compris, sauf par ceux qui le méritent et qui ont servi à sa lumière, même si ce n’est que par intermittence, et selon ce que chacun a reçu dans son cœur. Il est vrai que la Lumière de sa Torah et sa sagesse sont construites essentiellement sur les fondements du Ari.
Cependant, elles ne se ressemblent pas du tout. Je vais vous l’expliquer à l’aide d’un exemple: c’est comme une personne qui se noie dans le fleuve, qui refait surface et coule, comme cela arrive à ceux qui se noient. Parfois, seuls les cheveux sont visibles, alors un conseil est rechercher pour l’attraper par la tête, parfois, son corps apparaît, alors un conseil est recherché pour l’attraper du côté du cœur.
De la même façon, après qu’Israël se soit noyé dans les eaux malveillantes de l’exil parmi les nations, et jusqu’à maintenant, il s’élève ou s’enfonce, mais toutes les époques ne sont pas identiques. A l’époque du Ari, seule la tête était visible. Ainsi, le Ari s’est donné beaucoup de mal pour nous sauver par le biais de l’esprit. A l’époque du Baal Shem Tov, il y a eu une accalmie. Par conséquent, c’était une bénédiction pour nous d’être sauvé par le cœur, et ce fut une grande et vraie délivrance pour nous.
Et pour nos nombreuses transgressions, la roue a encore tourné à notre génération et nous sommes tombés très bas, comme du sommet de la montagne jusqu’au fond de l’abîme. De plus, il y a eu l’affrontement entre les nations qui a bouleversé le monde entier. Les besoins ont augmenté et l’esprit s’est amenuisé et s’est corrompu dans la fange du matérialisme qui est devenu prépondérant.
Les serviteurs montent à cheval et les ministres vont à pied, et tout ce qui est dit dans notre étude de Massekhet Souta susmentionnée s’est réalisé, à cause de nos nombreuses transgressions. Un mur de fer s’est à nouveau érigé, même sur cette grande lumière du Baal Shem Tov, dont nous avons dit qu’elle nous illuminera jusqu’à l’établissement de notre complète rédemption. Et les sages de cœur n’ont pas cru en la possibilité qu’une telle génération puisse arriver, où ils ne pourraient pas voir sa lumière. Maintenant, nos yeux se sont assombris, nous avons été dépouillés de ce qui est bon, et quand j’ai vu cela je me suis dit: « Il est temps d’agir! ». C’est pourquoi, j’ai entrepris d’ouvrir largement les portes de la lumière du Ari, car il est le plus approprié et le plus apte pour notre génération, et « deux valent mieux qu’un ».
Nous ne devrions pas être blâmé pour la brièveté de ma composition, car elle correspond et est adaptée aux amoureux de la sagesse, car trop transvaser le vin dissipe sa saveur, et l’atteinte de la sagesse serait plus difficile pour le disciple. De plus, nous ne sommes pas responsables de ceux qui ont un cœur épais, puisque le langage pour les aider n’a pas encore été créé. Partout où ils posent leurs yeux, ils ne trouvent que la stupidité, tel que l’énonce la règle: de la même source à laquelle le sage puise sa sagesse, l’imbécile tire sa stupidité.
Ainsi, j’ai affirmé dès le début de mon livre et j’ai averti que je n’ai pas fait tant d’efforts pour ceux qui aiment regarder par la fenêtre, mais pour ceux dont les paroles du Créateur sont précieuses et qui se languissent de Lui et de Sa bonté, pour compléter le but pour lequel ils ont été créés, car pour eux se réalisera le verset « Tous ceux qui Me cherchent Me trouveront ».
10) Venez et voyez les paroles du sage, Eben Ezra dans son livre, « Yessod Mora », p 8b: « Et maintenant, notez et sachez que toutes les Mitsvot qui sont écrites dans la Torah ou les conventions que les pères ont établies, bien qu’elles soient principalement dans les actes ou en parole, ont toutes été établies pour corriger le cœur « car le Seigneur sonde tous les cœurs, et comprend tout dessein des pensées ». Il est écrit: « pour ceux qui sont droits dans leurs cœurs ». A l’opposé il est dit: « un cœur qui est le siège de pensées iniques ».
J’ai trouvé un verset qui contient toutes les Mitsvot, qui est « Tu craindras le Seigneur ton Dieu et tu Le serviras ». Le mot « crainte » contient toutes les Mitsvot négatives en parole et dans le cœur, ou en actes. C’est le premier degré à partir duquel on s’élève à l’œuvre de Créateur, qui contient toutes les Mitsvot positives. Elles habitueront le cœur de l’homme et le guideront jusqu’à ce qu’il adhère au Créateur, car c’est pour cela que l’homme a été créé. Il n’a pas été créé pour amasser des fortunes ni pour bâtir des édifices. Par conséquent, il doit demander tout ce qui l’amènera à L’aimer, à apprendre la sagesse et à rechercher la foi. Et le Créateur ouvrira les yeux de son cœur et renouvellera son esprit différemment. Alors, il sera aimé par son Faiseur, durant sa vie. Sachez que la Torah n’a été donnée qu’aux hommes de cœur.
Les mots sont comme des cadavres et les Taamim [goûts] comme les âmes. S’il ne comprend pas les Taamim, tous ses efforts seront en vain, et son travail insignifiant. C’est comme s’il s’efforçait à compter les lettres et les mots dans un livre de médecine, aucun remède n’en sortira. C’est aussi comme le chameau qui transporte de la soie: la soie ne lui est pas utile, ni le chameau ne lui est utile. Nous ne retiendrons qu’une chose de ses mots : s’accrocher à l’objectif pour lequel l’homme a été créé, à savoir: être en Dvékout [adhésion] avec le Créateur. Il dit donc qu’il faut rechercher tous les moyens qui l’amèneront à L’aimer, à apprendre la sagesse et à rechercher la foi, jusqu’à ce que le Créateur le récompense en lui ouvrant les yeux de son cœur et en lui renouvelant un esprit différent.
Alors, seulement, il sera aimé par son Faiseur durant sa vie. Il accentue délibérément un point précis: être aimé par son Faiseur durant sa vie. Cela indique que tant que l’on n’a pas atteint cela, son travail est incomplet, et que le travail nous a été donné nécessairement pour être fait aujourd’hui. Il termine le sujet en disant que la Torah a été donnée seulement aux hommes de cœur, c’est-à-dire ceux qui ont acquis un cœur pour aimer et Le désirer. Les sages les appellent « sages de cœur », car il n’y aura plus d’esprit bestial qui descendra et le mauvais penchant n’est présent que dans un cœur dénué de sagesse.
Il interprète et dit que les mots sont comme des cadavres et les Taamim, comme les âmes. Ne pas comprendre les Taamim est comme essayer de compter les pages et les mots d’un manuel de médecine, mais que cela n’aboutira pas un médicament. Il veut dire que l’on est obligé de trouver des astuces pour acquérir la possession susmentionnée. Car alors on peut goûter aux saveurs de la Torah, qui est la sagesse intérieure et ses mystères, et aux saveurs de la Mitsva, qui sont l’amour et le désir de Lui.
Sans cela, nous avons seulement les mots et les actes, des corps morts sans âme. C’est comme celui qui travaille dur à compter les pages et les mots d’un manuel de médecine, etc. il ne s’améliorera pas en médecine avant qu’il ne comprenne le sens des textes de médecine. Même après l’avoir acheté, peu importe le prix demandé, si l’organisation de l’étude et des actes n’est pas organisée de façon à le conduire à cela, ce sera comme le chameau qui transporte de la soie: la soie ne lui est d’aucune utilité, de même que le chameau n’est pas utile à la soie, pour l’amener à compléter l’objectif pour lequel il a été créé.
11) D’après ces propos, nos yeux se sont ouverts concernant les mots de Rabbi Shimon dans le Midrash Rabba, chapitre 6, à propos du verset: « Faisons l’homme ». Lorsque le Créateur est venu pour créer l’homme, Il consulta les anges, qui étaient divisés en factions et en groupes. Certains disaient « Qu’il soit créé », et d’autres disaient « Qu’il ne soit pas créé », comme il est écrit « La miséricorde et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ».
• La miséricorde a dit: « Qu’il soit créé, car il fait des actes miséricordieux ».
• La vérité a dit: « Qu’il ne soit pas créé, car il n’est que mensonges ».
• La justice a dit: « Qu’il soit créé, pour qu’il fasse la justice ».
• La paix a dit: « Qu’il ne soit pas créé, car il n’est que discorde ».
Qu’a fait le Créateur ? Il prit la vérité et la jeta à terre, comme il est écrit, « et il jeta la vérité à terre ». Les anges dirent au Créateur: « Pourquoi humilier votre sceau? Que la vérité se relève de la terre », comme il est écrit « la vérité jaillira de la terre ».
Ce texte est difficile à tous les égards:
a) Il n’explique pas encore la sévérité du verset, « Faisons l’homme ». A-t-Il vraiment besoin d’un conseil ? Comme il est écrit « Le salut est dans le cœur d’un conseiller?».
b) En ce qui concerne la vérité, comment peut-il dire que toute l’espèce humaine n’est que mensonge, alors qu’il n’y a pas une seule génération sans Abraham, Isaac ou Jacob?
c) Si ces paroles de vérité sont honnêtes, comment les anges de la miséricorde et de la justice sont-ils d’accord pour un monde qui n’est que mensonge ?
d) Pourquoi la vérité est appelée « sceau », qui vient aux marges d’une lettre? Car il est certain qu’il existe une réalité essentielle à part le sceau. N’y a-t-il aucune réalité en dehors des frontières de la vérité?
e) Se peut-il que les anges de la vérité pensent du Vrai Opérateur, que Son opération soit fausse?
f) Pourquoi la vérité mérite-t-elle une punition aussi sévère que d’être jetée à terre et dans la terre?
g) Pourquoi la réponse des anges n’est-elle pas présentée dans la Torah, comme c’est le cas pour la question?
Nous devons comprendre ces deux conduites complètement opposées qui nous ont été exposées. Ce sont les conduites de l’existence de toute la réalité de ce monde, et les conduites des modes d’existence de tout un chacun pour sa subsistance dans la réalité qui est devant nous. Pour finir, nous trouvons une conduite fiable dans la Providence remarquablement validée, qui contrôle la conception de la réalité de chaque créature.
Prenons par exemple, l’ordre d’arrivée d’un être humain dans la réalité.
L’amour et le plaisir sont sa première raison qui est évidente et fiable pour sa tâche. Dès qu’il a été extirpé du cerveau du père, la Providence lui offre un endroit sûr et protégé dans le ventre de la mère, afin qu’aucun étranger ne puisse le toucher. Là-bas, la Providence lui procure sa nourriture quotidienne dans la juste mesure. Elle répond à chacun de ses besoin, sans l’oublier ne serait-ce qu’un instant, jusqu’à ce qu’il gagne en force et sorte à l’air de notre monde, rempli d’innombrables obstacles.
A ce moment-là, la Providence lui confère la puissance et la force, et comme un héros armé et expérimenté, elle ouvre les portes et brise les murs, jusqu’à ce qu’il arrive à certaines personnes auxquelles il peut faire confiance pour l’aider pendant ses jours de faiblesse. Ce sont les personnes les plus chères au monde pour lui, qui le soutiendront dans son existence avec beaucoup d’amour et une grande compassion. Ainsi, la Providence l’enlace jusqu’à ce qu’il soit apte à exister et à continuer sa propre vie.
Ce qui s’applique à l’homme est également valable pour les espèces animale et végétale. Toutes sont merveilleusement surveillées, ce qui garantit leur existence, et tous les experts en sciences naturelles le savent. À l’autre extrémité, quand nous considérons l’ordre d’existence et de subsistance des modes d’existence de la réalité tout entière, du plus petit au plus grand, nous trouvons des ordres désorientés, qui ressemblent à une armée fuyant le champ de bataille, battue, malade, et affligée par le Créateur. Toute leur vie est comme la mort, ils ne peuvent pas vivre sauf par des souffrances et tourments d’abord, et risquent leurs vies pour gagner leur pain.
Même un pou minuscule doit se briser les dents pour trouver son repas. Combien doit-il sauter pour obtenir suffisamment de nourriture et se maintenir en vie? Cet exemple est valable pour tous, les petits comme les grands, et encore d’avantage avec l’espèce humaine, le joyau de la Création, qui est impliqué dans tout.
12) Nous discernons deux opposés dans les dix Sefirot de Kedousha [Sainteté]. Les neuf premières Sefirot sont dans la forme du don, et Malkhout, dans la réception. De plus, les neuf premières sont remplies de lumière, et Malkhout n’a rien de par elle-même. C’est le sens de notre distinction entre deux lumières dans chaque Partsouf: Ohr Pnimi [lumière intérieure] et Ohr Makif [lumière environnante], et deux dans les Kélim [récipients], qui sont le Kli [récipient] intérieur pour Ohr Pnimi et le Kli extérieur pour Ohr Makif. En ce qui concerne les deux opposés susmentionnés, on sait qu’il est impossible que deux opposés soient présents dans un même sujet.
Ainsi, il est nécessaire d’avoir un sujet spécifique pour Ohr Pnimi et un sujet spécifique pour Ohr Makif. Cependant, ils ne sont pas vraiment opposés dans Kedousha, car Malkhout est en Zivoug [accouplement] avec les neuf premières, et son attribut est également le don, sous la forme d’Ohr Hozer [lumière réfléchie]. Mais la Sitra Akhra [l’Autre Côté] n’a rien des neuf premières.
Elles sont construites principalement de l’espace vacant, qui est la grandeur de la forme de la réception, sur laquelle le premier Tsimtsoum [Restriction] s’est réalisé. Cette racine est restée sans lumière, même après que l’illumination de la Kav [Ligne] ait atteint l’intérieur du Reshimo [Réminiscence]. Et donc, elles sont complètement opposées à la vie et à la Kedousha, comme il est écrit « Dieu les a fait, l’un opposé à l’autre », donc elles sont appelées « morts ».
Il a été expliqué plus haut, au point 6, que toute la question du Tsimtsoum n’était qu’un ornement des âmes pour ce qui est de l’égalisation de leurs formes à celle de leur Créateur, qui est l’inversion des Kélim de réception en forme du don.
On constate que cet objectif est toujours refusé dans les Partsoufim de Kedousha. C’est parce qu’il n’y a aucun Espace Vacant, qui ait la forme complète de réception, sur laquelle a eu lieu le Tsimtsoum, et par conséquent, aucune correction ne lui est applicable, comme si elle n’existait pas dans la réalité. De plus, il n’y a certainement pas de correction dans la Sitra Akhra, bien qu’elle ait un Espace Vacant, car son intérêt est tout à fait opposé, et tout ce qu’elle reçoit meurt.
Par conséquent, nous avons seulement besoin d’un être humain dans ce monde. Durant son enfance, il est entretenu et existe par la Sitra Akhra, il en hérite les Kélim de l’Espace Vacant.
Quand il grandit, il se connecte à la structure de Kedousha grâce à la Torah et aux Mitsvot, pour contenter son Créateur. Ainsi, il transforme la grandeur de la réception déjà acquise, pour qu’elle ne soit que don. En cela, il égalise sa forme avec son Créateur et l’objectif est réalisé.
C’est le sens de l’existence du temps dans ce monde. On trouve en premier lieu, que les deux opposés ci-dessus ont été divisés en deux sujets distincts, à savoir la Kedousha et la Sitra Akhra, d’après « l’un opposé à l’autre». Ils demeurent encore dépourvus de la correction citée auparavant, car ils doivent être dans le même sujet, qui est l’homme.
Par conséquent, l’existence d’un ordre dans le temps nous est nécessaire, dès lors que, les deux opposés se succèdent, chez une personne, l’un après l’autre, signifiant une période de Katnout [petite enfance] et une période de Gadlout [âge adulte / maturité].
13) Maintenant nous pouvons comprendre la nécessité de la brisure des récipients et de leurs attributs, comme il est écrit dans le Zohar et les écrits du Ari, que deux sortes de lumières sont présentes dans chacune des dix Sefirot qui vont et viennent.
• La première lumière est Ohr Ein Sof [lumière de l’infini], qui se déplace de haut en bas. Elle est appelée Ohr Yashar [lumière directe].
• La deuxième lumière est le résultat du Kli de Malkhout, remontant de bas en haut, appelée Ohr Hozer [lumière réfléchie].
Les deux s’unissent en une seule. Sachez qu’à partir du Tsimtsoum, et vers le bas, le point du Tsimtsoum est privé de toute lumière, et il reste un espace vide. La lumière supérieure n’apparaîtra pas dans la dernière Behina [discernement] avant la fin de la correction, et ceci est vrai, en particulier à propos de Ohr Ein Sof, appelée Ohr Yashar.
Toutefois, la deuxième lumière, appelée Ohr Hozer, peut apparaître dans la dernière Behina, vu que le Tsimtsoum ne s’y applique pas. Maintenant, nous avons appris que le système de la Sitra Akhra et des Klipot [écorces] est une nécessité pour le but du Tsimtsoum, afin d’implanter chez une personne le Kli de la grandeur de réception, en Katnout, où il dépend d’elle. Ainsi, la Sitra Akhra a également besoin d’abondance.
Où pourrait-elle la prendre si elle est faite uniquement de la dernière Behina, qui est un espace vide de toute lumière, puisque à partir du Tsimtsoum et en bas, la lumière supérieure s’est complètement séparée d’elle? La brisure des récipients a donc été préparée. La brisure indique qu’une partie d’Ohr Hozer des dix Sefirot du monde des Nekoudim est descendue d’Atsilout jusqu’à l’espace vide. Et vous savez déjà qu’Ohr Hozer peut aussi apparaître dans l’espace vide. Cette partie d’Ohr Hozer qui est descendue d’Atsilout vers l’extérieur, contient 32 Behinot [discernements] particuliers dans chacune des Sefirot des dix Sefirot de Nekoudim. 10 fois 32 font 320.
Ces 320 Behinot qui sont descendues, ont été préparées pour maintenir l’existence des Inférieurs, et viennent à eux sous la forme de deux systèmes, comme il est écrit, « Dieu les a fait opposés l’un à l’autre », ce qui signifie les mondes d’ABYA de Kedousha, et en face d’eux les mondes d’ABYA de Sitra Akhra. Dans l’interprétation du verset, « un peuple sera plus puissant que l’autre », nos sages ont dit que lorsqu’un se lève, l’autre tombe, et Tyr ne s’est construite que sur les ruines de Jérusalem ».
Il en est ainsi quand ces 320 Behinot apparaissent toutes dans la Sitra Akhra, et alors la structure entière de Kedousha, par rapport aux inférieurs est entièrement détruite. En outre, ces 320 Behinot ne peuvent se connecter qu’à la Kedousha. A ce moment, le système de Sitra Akhra est entièrement détruit de la terre, et elles peuvent également se diviser plus ou moins équitablement entre les deux, en fonction des actions des gens, et ainsi ils s’incarnent dans les deux systèmes jusqu’à ce que la correction soit complétée.
Après la brisure des récipients et la descente de ces 320 Behinot d’étincelles de lumière d’Atsilout vers l’extérieur, 288 étincelles se sont clarifiées et sont montées, signifiant que tout ce qui est descendu des neuf premières Sefirot dans les dix Sefirot de Nekoudim. 9 fois 32 font 288 Behinot, qui sont celles qui se reconnectent pour construire le système de Kedousha. Il s’ensuit qu’il ne reste à la Sitra Akhra que les 32 Behinot qui sont descendues de Malkhout du monde des Nekoudim.
C’était le début de la structure de la Sitra Akhra, dans sa forme la plus minimale, quand elle n’est pas encore apte à remplir son rôle. L’achèvement de sa construction ne s’est terminé que plus tard, lors du péché d’Adam ha Rishon avec l’arbre de la connaissance. Ainsi nous trouvons que ces deux systèmes, opposés l’un à l’autre, œuvrent pour la persistance et le maintien de la réalité.
La portion de lumière nécessaire pour cette existence est de 320 étincelles. Celles-ci ont été préparées et mesurées à la brisure des récipients. Ce ratio de lumière se repartit entre les deux systèmes, la conduite du maintien et de l’existence de la réalité dépendent d’eux. Sachez que le système de Kedousha doit contenir au moins un ratio de 288 étincelles pour compléter ses neuf premières Sefirot.
Alors seulement, il pourra assurer et maintenir l’existence des inférieurs, et c’était le cas avant le péché d’Adam ha Rishon. C’est pour cette raison que la réalité tout entière était alors menée par le système de Kedousha, car elle avait toutes les 288 étincelles.
14) Dès lors, nous avons trouvé une solution pour l’histoire des quatre factions: la Miséricorde, la Justice, la Vérité et la Paix, ont protesté contre le Créateur lors de la création de l’homme. Ces anges sont les serviteurs de l’âme humaine, c’est pourquoi Il a négocié avec eux, car tout l’œuvre de la Création a été créé d’après eux, car chaque âme se compose de dix Sefirot d’Ohr Pnimi [Lumière intérieure] et Ohr Makif [la Lumière environnante].
• La miséricorde est l’Ohr Pnimi des neuf premières de l’âme.
• La justice est l’Ohr Pnimi de Malkhout de l’âme.
• La vérité est l’Ohr Makif de l’âme.
Nous avons déjà dit qu’Ohr Pnimi et Ohr Makif sont opposées. En effet, Ohr Pnimi s’étend par la loi de l’illumination de la ligne, qui l’empêche d’apparaître au point du Tsimtsoum, qui est la forme de Gadlout de la réception. Ohr Makif, quant à elle, s’étend d’Ohr Ein Sof, qui entoure tous les mondes, car dans Ein Sof, petits et grands sont égaux.
Pour cette raison, Ohr Makif illumine et donne aussi au point de Tsimtsoum, et à fortiori à Malkhout. Comme elles sont opposées, deux Kélim sont nécessaires. C’est parce que Ohr Pnimi illumine les neuf premières, et Malkhout n’est éclairée qu’en fonction de la loi des neuf premières, et pas du tout pour elle-même. Cependant, Ohr Makif illumine dans les Kélim qui s’étendent spécifiquement du point du Tsimtsoum, qui est appelé le Kli extérieur.
Nous comprenons maintenant pourquoi la vérité est appelée le « Sceau ». C’est un nom emprunté à un sceau apposé en marge de la lettre, à la fin du texte. Cependant, il lui octroie et lui donne sa validité. Sans le sceau, elle est sans valeur et tout le texte devient inutile. De même, Ohr Makif, apporte ses bienfaits au point du Tsimtsoum, qui est la mesure de réception de Gadlout, jusqu’à ce qu’il égalise sa forme avec son Créateur dans le don. En effet, c’est le but de tous les mondes limités, inférieurs et supérieurs.
La vérité a protesté contre la création de l’Homme en déclarant qu’il n’est que mensonges, car selon le point de vue du Créateur, l’homme n’a pas de Kli extérieur, dont il a besoin pour s’étendre du point du Tsimtsoum, parce qu’il s’est déjà séparé de Sa lumière. C’est pourquoi, les anges de la vérité ne pouvaient pas aider l’homme à obtenir Ohr Makif.
C’est pour cette seule fin que les mondes limités, inférieur et supérieur, ont été créés, et l’homme doit en être l’unique sujet. Mais puisque cet homme est inapte à son rôle, ils sont donc tous chaos et mensonges, tout ce travail en eux était inutile.
Cependant, c’est l’inverse avec les anges de la Miséricorde et de la Justice, qui appartiennent spécifiquement à Ohr Pnimi de l’âme. Du fait qu’il n’ait rien de l’Espace Vacant, ils pourront lui octroyer sans réserve toutes les lumières de Neshama, jusqu’à la perfection la plus sublime. Ainsi, ils étaient heureux de pouvoir lui être utile et ils acceptèrent la Création de l’homme. Parce qu’ils sont NHY (Netsakh, Hod, Yessod) qui entrent en Zivoug de Hakaa [accouplement par coups], ils appartiennent à la moitié d’Ohr Makif de la partie Ohr Hozer qui est en elle.
Les anges de la Paix ont affirmé qu’il n’est que querelle. En d’autres termes, comment recevra-t-il Ohr Makif ? En fin de compte, ils ne peuvent venir dans le même sujet avec Ohr Pnimi, puisqu’elles sont opposées l’une à l’autre, ce qui signifie des querelles sans fin. L’Ohr Makif est double : Ohr Hozer future et Ohr Makif future.
Le Kli Extérieur d’Ohr Hozer est le Massakh [l’écran]. Le Kli Extérieur de Ohr Makif est l’Aviout de Bekhina Dalet [quatrième discernement] lui-même, à savoir le Lev Ha Even [le cœur de pierre].
Il s’avère donc qu’il ne manquait à Adam ha Rishon que le Kli Extérieur, qui appartient aux anges de la vérité. Il ne lui manquait pas le Kli Extérieur, qui appartient aux anges de la paix. C’est pourquoi ils ont accepté la Création, tout en affirmant qu’il n’est que dispute, ce qui signifie que Ohr Makif ne peut pas entrer dans le Kli intérieur car ils sont opposés.
15) Maintenant, nous avons été récompensés de comprendre le reste des versets du péché de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui est des plus profonds. Nos sages ne nous en ont révélé qu’une partie, et ont caché, derrière leurs mots, dix autres parties. En avant-propos, il est écrit: « Et ils étaient tous les deux nus, l’homme et sa femme, et n’avaient pas honte ». Sachez que le vêtement signifie un Kli extérieur. Ainsi, l’écrit veut d’abord nous démontrer la raison du péché de l’arbre de la connaissance, comme il est écrit dans le verset « Il est redoutable avec les enfants de l’homme, car Tu viens à lui avec des histoires ». Cela signifie que son péché avait été préparé à l’avance, et c’est le sens des mots qu’Adam et sa femme n’avaient pas un Kli Extérieur au moment de la création, mais seulement des Kélim intérieurs, qui s’étendent du système de Kedousha, c’est pourquoi ils n’avaient pas honte. Cela signifie qu’ils n’ont pas ressenti qu’ils leur manquaient, car la honte se réfère à une sensation d’absence.
Nous savons que la sensation du manque est la première raison pour combler ce manque. C’est comme quelqu’un qui se sent malade et est disposé à recevoir un médicament. Cependant, s’il ne sent pas qu’il est malade, il évitera certainement tout remède. En effet, cette tâche est rempli par le Kli Extérieur, car il est dans la construction du corps et est vide de lumière, puisqu’il vient de l’Espace Vacant, cela engendre la sensation de vide et de manque en lui, et en a honte.
Par conséquent, il doit revenir remplir ce manque et attirer Ohr Makif qui lui manque, et qui est sur le point de remplir ce Kli. C’est le sens du verset: « Et ils étaient tous deux nus, Adam et sa femme », du Kli Extérieur. Pour cette raison, ils n’avaient pas honte, car ils ne ressentaient pas son absence. De cette manière, ils sont dépourvus de la finalité pour laquelle ils ont été créés.
Pourtant, nous devons bien comprendre la sublimité de cet homme, créé par les mains du Créateur, et celle de sa femme, en qui Il a mis plus d’intelligence qu’en lui, comme c’est écrit (Nidah 45) dans l’interprétation de ce verset: « Et le Seigneur fit la côte ».
Alors, comment se fait-il qu’ils aient échoué et aient été si stupides n’ayant pas su se méfier de la ruse du serpent? De plus, le serpent, dont le texte témoigne qu’il était plus rusé que tous les animaux des champs, comment a-t-il proféré une telle sottise et un tel non-sens que s’ils mangeaient le fruit de l’arbre de la connaissance, ils deviendraient Dieu? Comment une telle bêtise a-t-elle pu se nicher dans leurs cœurs? De plus, il est dit ci-dessous qu’ils n’ont pas mangé de l’arbre de la connaissance à cause de leur désir de devenir Dieu, mais simplement parce que le fruit était bon à manger, ce qui est apparemment un désir bestial!
16) Nous devons connaître la nature de deux types de clarifications qui s’appliquent ici:
• La première clarification est appelée «la clarification du bien et du mal ».
• La deuxième clarification est appelée « la clarification de la vérité et du mensonge ».
Cela signifie que le Créateur a implanté une force de clarification dans chaque créature, qui exécute tout ce qui est bon pour elle et qui lui procure la perfection désirée. Donc la première clarification est la force active physique. Elle fonctionne en utilisant la sensation d’amer et de doux, qui déteste et repousse la forme amère, car elle lui est néfaste, et aime et est attirée par le sucré parce qu’il lui est bénéfique. Cette force opérationnelle est suffisante dans le minéral, le végétal et l’animal de la réalité, pour les amener à leur perfection désirée.
Au-dessus d’elles est l’espèce humaine, dans laquelle le Créateur a implanté une force d’action rationnelle. Elle opère par le biais de la deuxième clarification susmentionnée, en rejetant le mensonge et la vacuité, avec un dégoût qui va jusqu’à vomir, et attire les vraies questions et tout ce qui est utile, avec un grand amour.
Cette clarification est appelée « la clarification de la vérité et du mensonge ». Elle s’applique uniquement à l’espèce humaine, chacun selon sa propre mesure. Sachez que cette seconde force agissant a été créée et est arrivée à l’homme en raison du serpent, car lors de la création, il n’avait que la première force active, c’est-à-dire les clarifications du bien et du mal, qui lui était suffisantes à ce moment-là.
Je vous l’expliquerai par une allégorie: si les justes étaient récompensés en fonction de leurs bonnes actions, et les méchants punis selon leurs mauvaises actions dans ce monde, alors la Kedousha serait déterminée pour nous comme une réalité douce et bonne, et la Sitra Akhra serait définie comme une réalité mauvaise et amère.
De cette façon, le commandement du choix nous aurait été donné, de la manière suivante: «Voici, j’ai mis devant toi le doux et l’amer, choisis donc le doux ». Ainsi, tous les gens auraient été certains d’atteindre la perfection, car ils auraient certainement fui la transgression, puisqu’elle est mauvaise pour eux. Et ils auraient été occupés sans cesse, nuit et jour, par Ses Mitsvot, comme le font aujourd’hui certains imbéciles, préoccupés par les questions du corps et de sa saleté, car cela est bien et doux à leurs yeux.
Telle était la question d’Adam ha Rishon, lorsqu’Il l’a créé. « Et Il le plaça dans le Jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder », qui a été ainsi interprété par nos sages: « le cultiver » sont les Mitsvot positives, et « le garder » sont les Mitsvot négatives. Ses Mitsvot positives étaient de manger et de se délecter de tous les arbres du jardin, et ses Mitsvot négatives étaient de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les Mitsvot positives étaient douces et agréables et les Mitsvot négatives étaient de s’écarter du fruit amer et dur comme la mort. Il n’est donc pas surprenant qu’on ne puisse les appeler Mitsvot et travail. Nous en trouvons des identiques dans notre travail actuel, à travers les plaisirs des jours de Shabbat et de fêtes, où nous sommes récompensés d’une Kedousha supérieure, tout comme nous recevons une récompense pour nous être écartés des reptiles et des insectes ou toutes sortes de choses que l’on trouve répugnantes. Nous voyons donc que le choix dans le travail d’Adam ha Rishon était avec « choisis donc le doux ».
Il s’avère que le palais[de la bouche] corporel était à lui seul suffisant pour tout ce dont il avait besoin, pour savoir ce que le Créateur avait ordonné, et ce qu’Il ne lui avait pas ordonné.
17) Maintenant nous pouvons comprendre la ruse du serpent, au sujet duquel nos sages ont ajouté et précisé que SAM s’en était revêtu, parce que ses mots étaient très élevés. Il a commencé par dire incidemment que le Créateur a dit de ne manger d’aucun arbre du jardin. Cela signifie qu’il a commencé à parler avec elle, car la femme n’a pas reçu d’ordre du Créateur. Par conséquent, il la questionne sur les modes de clarifications. Par exemple, comment savait-elle que l’Arbre de la Connaissance avait été interdit? Et puis: « peut-être que tous les fruits du Jardin vous ont-ils été également interdits?». Et la femme dit ... « Nous pouvons manger les fruits des arbres du jardin ... Mais vous ne mangerez pas de cet arbre ci, et vous n’y toucherez point, sinon vous pourriez mourir! ».
Il y deux grandes précisions ici:
A. Le fait de toucher n’a jamais été interdit; pourquoi l’a-t-elle ajouté à l’interdiction?
B. A-t-elle mis en doute les paroles du Créateur ?
Le Créateur a dit « vous mourrez certainement», et la femme a dit « sinon vous pourriez mourir ». Se pourrait-il qu’elle n’ait pas cru aux paroles du Créateur, même avant le péché? Il est vrai que la femme n’a répondu qu’à la question du serpent. Elle savait ce que le Créateur avait interdit, que tous les fruits des arbres du Jardin étaient doux et agréables et comestibles. Cependant, elle était déjà sur le point de toucher cet arbre à l’intérieur du jardin, et goûta en lui une saveur qui était aussi dure que la mort.
Elle-même a prouvé, d’après sa propre observation, qu’il existe un risque de mourir, même en touchant. C’est pourquoi, elle a ajouté à la compréhension du commandement de l’interdiction, qu’elle avait entendu de son mari, car c’est avec l’expérience que l’on devient sage. « Sinon vous pourriez mourir » se réfère à l’action de toucher. La réponse est apparemment suffisante, car qui pourrait se mêler et nier le goût d’un autre?
Cependant, le serpent la contredit et dit : « Vous ne mourrez point; car Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront ». Il nous faut donc examiner avec précision la question de l’ouverture des yeux. En effet, il l’a informée d’une chose nouvelle, au-delà d’elle. Il leur a prouvé que la bêtise était de penser que le Créateur a créé quelque chose de nocif et nuisible dans son monde. Il est clair qu’en ce qui concerne le Créateur, il n’y a pas de mal ni de nuisibilité. Mais l’amertume que vous goûterez en lui, même si ce n’est qu’en le touchant, provient seulement de vous-même, car « manger » vient vous informer de la hauteur de votre mérite.
Aussi, c’est d’une Kedousha supplémentaire dont vous avez besoin pendant l’acte, de sorte que votre seule intention sera d’apporter satisfaction à votre Créateur, et de maintenir l’intention pour laquelle vous avez été créés. C’est pourquoi, il vous apparaît comme mauvais et nocif, afin que vous compreniez le supplément de Kedousha requis de vous.
« Du jour où vous en mangerez » signifie que si l’acte est dans Kedousha et la pureté aussi claire que le jour, alors « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal». Cela signifie que, comme pour le Créateur, cela est certainement d’une douceur sans égale, pour vous aussi, le bien et le mal seront pour vous en équivalence complète, douce et délicieuse.
Néanmoins, il est encore possible de douter de la crédibilité du serpent, car le Créateur ne lui a pas dit cela Lui-même. Par conséquent, le serpent dit en premier: « Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront ». Cela signifie qu’il n’est pas nécessaire pour le Créateur de vous en informer, car Il sait que si vous y faites attention, vous mangerez du côté de Kedousha, et vos yeux s’ouvriront d’eux-mêmes, pour comprendre la mesure de Sa grandeur, car vous sentirez la douceur merveilleuse en Lui. Il n’a donc pas besoin de vous le faire savoir, car Il a implanté en vous la force de clarifier, afin que vous sachiez par vous-mêmes ce qui est bénéfique. Il est écrit juste après: « Et la femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un délice pour les yeux ».
Cela signifie qu’elle ne se fia pas à Ses paroles, mais alla et examina de sa propre initiative et d’après sa compréhension, et se sanctifia d’une Kedousha supplémentaire, afin de contenter le Créateur, et pour accomplir l’intention qui était attendue d’elle, et non pas du tout pour son plaisir. À ce moment, ses yeux s’ouvrirent, comme le serpent l’avait dit: « Et la femme vit que l’arbre était bon à manger ».
En d’autres termes, en voyant que « c’était un délice pour les yeux », avant même de le toucher, elle sentit une grande douceur et un grand désir, et rien qu’à le voir, elle n’avait jamais autant désiré aucun arbre du Jardin. Elle apprit aussi que l’arbre est bon pour la connaissance, ce qui signifie qu’il y a beaucoup plus à envier et à convoiter cet arbre que tous les autres arbres du jardin. Ceci se réfère au fait de savoir qu’ils ont été créés pour cet acte de manger, ce qui est tout le but, comme le serpent le lui avait dit. Après toutes ces observations concluantes, « Elle prit de son fruit et en mangea, et elle en donna aussi à son mari, et il en mangea avec elle ».
Le texte précise « avec elle », signifiant que c’était avec la pure intention de donner sans réserve et non pour dans son propre intérêt. Telle est la signification des mots « et elle en donna aussi à son mari avec elle », avec elle dans Kedousha.
18) Maintenant nous arrivons au cœur du sujet et à l’erreur qui était à sa base. Cet arbre de la connaissance du bien et du mal était mêlé à l’espace vacant, c’est-à-dire à la forme de Gadlout dans la réception, sur laquelle il y avait un Tsimtsoum, et de laquelle la lumière supérieure s’était déjà séparée. Il a également été expliqué qu’Adam ha Rishon n’avait pas du tout la forme Gadlout de réception dans sa structure, qui s’étend de l’espace vacant. Et au contraire, il s’étend tout entier du système de Kedousha, qui ne concerne que le don. Il est écrit dans le Zohar (Kedoshim), qu’Adam ha Rishon n’avait rien de ce monde.
Pour cette raison, l’arbre de la connaissance lui a été interdit, de même que sa racine et tout le système de Kedousha, lesquels sont séparés de la Sitra Akhra, en raison de leur disparité de forme, qui est la séparation. Ainsi, il lui a également été ordonné et avertit de ne pas s’y connecter, car il se serait séparé de sa racine sainte et mourrait comme la Sitra Akhra et les Klipot, qui sont mortes, car elles sont contraires et séparées de la Kedousha et de la vie des vies. Cependant, Satan, qui est SAM, l’ange de la mort, qui s’est vêtu du serpent, est descendu et a séduit Eve par le mensonge: «Vous ne mourrez pas ».
On sait que tout mensonge ne tient pas, s’il n’est pas précédé par des paroles de vérité. Par conséquent, il a commencé par une vérité et lui a révélé que le but de la Création est de corriger cet arbre, c’est-à-dire inverser les grands Kélim de réception du côté du don.
Il lui a dit que le Créateur avait mangé de cet arbre et avait créé le monde, c’est-à-dire qu’Il a regardé ce sujet d’après « la fin d’un acte est dans la pensée préliminaire», et donc, Il a créé le monde. Comme nous l’avons vu plus haut, toute la question du Tsimtsoum Aleph était seulement pour l’homme, destiné à égaliser la forme de réception à celle du don.
C’était la vérité, c’est pourquoi il réussit et la femme le crut quand elle se prépara à recevoir et à se réjouir dans le seul but de donner. Il s’avère que de toute façon, le mal avait disparu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et l’arbre de la connaissance du bien est resté, vu que le mal n’était que le changement de forme de réception pour soi-même qui a été implanté en lui pour qu’il s’implante. Cependant, par la réception afin de donner, il est amené à sa perfection complète, et donc vous trouvez qu’elle a causé la grande union, comme il se doit à la fin de l’acte. Toutefois, cette Kedousha supérieure était encore prématurée, car elle n’était pas encore prête à y être, sauf quand elle a mangé la première fois, mais pas la seconde fois.
Je vais vous expliquer qu’il y a une différence entre s’abstenir d’un grand plaisir avant d’y avoir goûté et s’y être habitué, et s’abstenir du plaisir après y avoir goûté et s’y être attaché. Le premier peut certainement s’abstenir une fois pour toute, mais l’autre doit faire beaucoup d’efforts pour quitter le plaisir petit à petit, jusqu’à s’en défaire.
De même ici, puisque la femme n’avait pas encore goûté à l’arbre de la connaissance, et était complètement dans le don. Il lui a donc été facile d’en manger la première fois, afin de contenter le Créateur dans la Kedousha absolue. Cependant, après y avoir goûté, elle était déjà prise d’un grand désir et de beaucoup de convoitise pour l’arbre de la connaissance, au point qu’elle ne pouvait plus s’en défaire, car elle en avait perdu contrôle.
C’est pourquoi nos sages ont dit qu’ils en ont mangé prématurément, ce qui signifie qu’il n’était pas mûr. A savoir, avant d’avoir acquis la force et la puissance de dominer leurs penchants. Cela ressemble à ce que les sages ont dit dans Massekhet Yévamot, « j’ai mangé et je mangerai encore ».
Cela signifie que même quand il a explicitement entendu que le Créateur était en colère contre lui, il n’a toujours pas pu s’en détacher, car la convoitise s’était déjà connectée à lui. Il s’avère que la première fois que le fruit a été mangé c’était du côté de Kedousha, et la deuxième fois, dans une grande saleté.
Maintenant nous pouvons comprendre la sévérité de la punition de l’arbre de la connaissance, pour lequel tous les hommes sont mis à mort. Cette mort vient de l’avoir mangé, comme le Créateur l’avait prévenu, « le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ».
La forme de Gadlout de la réception s’étend dans ses organes de l’espace vacant, et à partir du Tsimtsoum, la lumière supérieure ne peut plus être avec elle sous le même toit. Ainsi, ce souffle de vie éternelle, exprimé dans le verset, « et il insuffla dans ses narines un souffle de vie », a dû le quitter et se contenter d’une tranche de pain dans sa vie temporaire. Cette vie n’est pas une vie éternelle comme auparavant, ou tout lui était pourvu, mais ressemble plutôt à une vie à transpirer, c’est-à-dire sa vie a été divisée en de minuscules gouttelettes, où chaque goutte est un fragment de sa vie précédente.
Et c’est le sens des étincelles d’âmes qui ont été réparties tout au long de sa descendance. Ainsi toute sa descendance, toutes les personnes dans le monde à toutes les générations, jusqu’à la dernière génération, complètent le but de la création, formant une longue chaîne, et les actes du Créateur n’ont absolument pas changé par le péché de l’arbre de la connaissance. Mais cette lumière de la vie, qui est venue en une fois dans Adam ha Rishon, s’est étendue et s’est prolongée en une longue chaîne, tournant sur la roue de la transformation des formes jusqu’à la fin de la correction, sans s’arrêter un seul instant, puisque les actes du Créateur doivent être vivants et durables, et « On monte dans la sainteté, et on n’en descend pas ».
Comme cela a été le cas pour l’homme, il en est de même pour toutes les créatures dans le monde, car elles descendent toutes d’une forme éternelle et générale, sur la roue de la transformation de forme, comme l’homme. L’homme et le monde ont une valeur intrinsèque et une valeur extrinsèque. L’externe s’élève et diminue toujours en fonction de l’interne. C’est le sens de « à la sueur de ton front tu mangeras du pain ». Car au lieu du souffle de vie antérieur, que le Créateur avait insufflé dans ses narines, il y a maintenant la sueur de la vie dans ses narines.
19) Nos sages ont dit (Babba Batra 17), « Il est le mauvais penchant, il est Satan, il est l’ange de la mort. Il descend et incite, monte et se plaint, il vient et il prend son âme ».
C’est parce que deux défaillances générales se sont produites à cause du péché de l’arbre de la connaissance.
La première défaillance est relative à « monte et se plaint », car après avoir été tenté et avoir mangé de l’arbre de la connaissance, et avoir acquis un récipient de réception de l’espace vacant dans la structure de son corps, il s’ensuivit la haine et l’éloignement entre la lumière éternelle de la vie, que le Créateur avait insufflé dans les narines d’Adam, et le corps d’Adam. Cela ressemble à ce qu’ils ont dit « Tous les orgueilleux, le Créateur dit : Moi et lui ne pouvons habiter dans la même demeure ».
Il en est ainsi, car la fierté découle des récipients de réception de l’espace vacant, duquel la lumière supérieure s’est déjà éloignée et s’est séparée depuis le Tsimtsoum. Il est écrit dans le Zohar que le Créateur déteste les corps, qui sont construits seulement pour eux-mêmes. C’est pourquoi la lumière de la vie l’a fuit, et c’est la première défaillance.
La deuxième défaillance est la descente des 288 étincelles qui étaient déjà connectées au système de Kedousha, et qui à présent ont été transmises et sont descendues au système de Sitra Akhra et des Klipot, pour que le monde ne soit pas détruit. Il en est ainsi parce que le système de Kedousha ne peut pas entretenir ni nourrir l’homme et tout le monde, à cause de la haine qui s’est formée entre la Kedousha et les Kélim de l’espace vacant, d’après la loi des contraires, « Moi et Lui ne pouvons habiter dans la même demeure ».
Ainsi, les 288 étincelles ont été remises au système de la Sitra Akhra, afin d’alimenter et de soutenir l’homme et le monde, tout au long des incarnations des âmes dans les corps comme il est écrit « dix mille par génération, et pendant mille générations », jusqu’à la fin de la correction.
Par cela vous comprendrez pourquoi elles sont appelées Klipot. C’est parce qu’elles sont comme la pelure d’un fruit. La peau dure enveloppe et couvre le fruit pour le protéger de toute saleté et dégât jusqu’à ce qu’il soit consommé, car sans elle, le fruit se gâterait et ne remplirait pas son but. Ainsi, vous trouvez que les 288 étincelles ont été transmises aux Klipot, pour nourrir et permettre la réalité, jusqu’à ce qu’elles s’unissent et atteignent l’objectif souhaité.
La seconde défaillance susmentionnée est relative à « il vient et prend son âme ». Je tiens à dire que même cette infime partie de l’âme qui reste à une personne, comme « la sueur de la vie précédente », la Sitra Akhra l’a également volée, par le même don sans réserve qui lui a donné des 288 étincelles qui lui étaient destinées.
Pour comprendre cela, vous avez besoin de vous représenter clairement la Sitra Akhra, telle qu’elle est, pour pouvoir connaitre tous ses chemins. Toutes les parties de la réalité du monde inférieur sont des branches, s’étendant de leurs racines, comme une empreinte d’un sceau du monde supérieur, et le supérieur en a un de plus haut que lui, et ainsi de suite de haut en plus haut. Sachez que tout discernement des branches aux racines est sur la seule base de leur substance. Cela signifie que les substances en ce monde sont des fondements matériels, et les substances dans le monde de Yetsira sont des fondements spirituels, relatifs à la spiritualité de Yetsira. Et ainsi dans chaque monde. Cependant, les faits et les phénomènes qui s’y passent, ont la même valeur que chaque branche à sa racine, comme deux gouttes d’eau identiques, et comme l’empreinte dont la forme est identique au sceau à partir duquel il a été oblitéré. Et une fois cela compris, nous pouvons chercher la branche que la partie supérieure de Sitra Akhra a dans ce monde, et à travers elle, nous connaitrons aussi la racine de la partie supérieure de Sitra Akhra.
Nous trouvons dans le Zohar (Portion Tazriya) que les afflictions dans les corps des personnes sont les branches de la partie supérieure de la Sitra Akhra. Ainsi, prenons le niveau animal, nous y constatons que efflorescence qui survient dans son corps par l’atteinte du plaisir, est ce qui lui octroie la vie.
Ainsi, la Providence a fait que peu importe où les petits posent leurs yeux, ils auront de la satisfaction et du plaisir, même pour des choses les plus insignifiantes. Il en est ainsi parce que le niveau du petit a besoin de davantage de vitalité, pour pouvoir grandir et se développer. Et donc leur plaisir existe. Ainsi, vous trouvez que la lumière du plaisir est le père de la vie.
Toutefois, cette loi ne s’applique que pour des plaisirs qui viennent au niveau général. Mais pour un plaisir séparé, quand le plaisir est concentré et n’est reçu que par une partie séparée du niveau animal, on y trouve alors la règle inverse. A savoir, s’il y a un endroit défectueux dans sa chair, qui exige de le gratter et le frotter, la démangeaison porte sa récompense en lui, car il en ressent un grand plaisir qu’il poursuit.
Cependant, ce plaisir comporte aussi une goutte de potion mortelle, car s’il ne maîtrise pas son penchant et ne paye pas sa demande incessante, les paiements vont encore augmenter sa dette. En d’autres termes, selon la taille du plaisir à se gratter, de même l’affliction augmentera et le plaisir se transformera en douleur. Quand il commence à se rétablir, une nouvelle demande de gratter apparaît, et dans une plus large mesure qu’auparavant. Et s’il ne peut toujours pas contrôler son penchant ni payer pour satisfaire sa demande, l’affliction grandira aussi.
Finalement, elle lui apporte une goutte amère, qui empoisonne tout le sang de cet animal. Et de ce fait il meurt en recevant du plaisir, car c’est un plaisir de séparation, reçu seulement par une partie séparée du niveau. Ainsi, la mort intervient dans le niveau, à l’inverse du plaisir administré à tout le niveau. Voici que nous avons devant nous, la forme de la partie de la Sitra Akhra supérieure de la tête au pied. Sa tête est le désir de recevoir pour elle seule, et de ne rien donner en dehors d’elle, comme l’exige sa chair souillée, par rapport à tout le niveau animal. Le corps de la Sitra Akhra est la forme d’une certaine exigence qui ne va pas être remboursée. Le remboursement ne fait qu’en augmenter la dette et l’affliction d’autant plus, comme dans l’exemple d’avoir du plaisir à se gratter. Le pied de la Sitra Akhra est la goutte de la potion mortelle, qui vole et le sépare aussi de la dernière étincelle de vie qui lui reste, comme une goutte de potion mortelle qui empoisonne tout le sang du niveau animal. C’est le sens de ce que nos sages ont dit « À la fin, il vient et prend son âme ».
En d’autres termes, ils ont dit que l’ange de la mort arrive avec une épée dégainée, avec une goutte de poison à son extrémité, et l’homme ouvre la bouche, et la goutte s’y introduit, et il meurt. L’épée de l’ange de la mort est l’influence de la Sitra Akhra, appelée Herev, en raison de la séparation qui augmente en fonction de la taille de la réception, et la séparation le détruit. L’homme est obligé d’ouvrir la bouche, puisqu’il doit recevoir l’abondance pour son existence et sa subsistance, jusqu’à ce que la goutte amère, à la pointe de l’épée, lui parvienne, et complète la séparation de la dernière étincelle de son souffle de vie.
20) En raison de ces deux défaillances, le corps de l’homme a été aussi corrompu, car il a été précisément adapté par la création, pour recevoir l’abondance pour son existence du système de Kedousha. Car toute action permise et nécessaire pour vivre, sera protégée de tout excès ou de défaut. Et un acte qui n’est pas permis ni nécessaire pour vivre, sera fait sans mesure, et il contiendra un défaut ou un excès.
Comme il est dit dans le Poème de l’Union: « Dans tout ton travail, n’oublie rien, n’y ajoute rien, et n’en déduit rien ». C’est une loi impérative que les opérations parfaites découlent de l’opérateur parfait. Cependant, quand l’homme passe du système de Kedousha au système de la Sitra Akhra, et en raison de la nuisance supplémentaire dans sa construction, par l’arbre de la connaissance, de nombreuses parties sont déjà en surplus, inutiles, car elles ne reçoivent rien de l’abondance d’existence, donnée par l’autorité de la Sitra Akhra.
Comme nous le trouvons dans l’os Louz (Zohar, Midrash HaNe’elam, Toladot), et aussi dans une certaine partie de chaque organe. Par conséquent, l’homme doit recevoir une subsistance plus que nécessaire pour son corps, puisque l’excédent rejoint toute demande qui s’élève du corps. Ainsi, le corps reçoit pour lui. Toutefois, l’excédent lui-même ne peut pas recevoir sa part. Ainsi, sa part reste dans le corps en tant que surplus et déchet, qu’il doit rejeter plus tard.
En conséquence, les outils d’alimentation et de digestion travaillent en vain. Ils diminuent et sont réduits à l’extinction parce que leur sentence est prédéterminée, comme celle de tout acte déséquilibré, dont la fin est de se désintégrer. Ainsi, vous constaterez que de la perspective de la construction du corps aussi, sa mort dépend de la cause à effet de l’arbre de la connaissance. Et maintenant nous avons été récompensés d’étudier et de connaitre les deux conduites, qui se contredisent en tout point (Point 11), car l’existence et la subsistance des êtres de cette réalité sont déjà passées du système de Kedousha au système de la Sitra Akhra.
Il en est ainsi en raison de la nuisance du grand désir de recevoir pour soi-même, relié aux êtres de cette réalité, du fait d’avoir mangé de l’arbre de la Connaissance, qui a engendré séparation, opposition et haine entre le système de Kedousha et la structure des corps des êtres de la réalité de ce monde.
Quand la Kedousha ne peut plus les soutenir ni les nourrir avec une table plus garnie, et afin que la réalité ne soit pas détruite, et pour les inviter à un acte de correction, elle les transmet donc à l’abondance collective de l’existence de la réalité, qui sont ses 288 étincelles, au système de la Sitra Akhra, afin qu’elles subviennent aux besoins de toutes les créatures du monde, durant la période des corrections.
Et donc, les ordres d’existence sont très désorientés, car le mal sort des méchants, et si on diminue l’abondance aux êtres humains, cela entrainerait certainement la ruine et des souffrances. Et si l’abondance est accrue, cela entrainerait une force excessive de séparation chez les receveurs, comme nos sages ont dit: « Celui qui a une centaine, en veut deux cent; celui qui a deux cent en veut quatre cent ».
C’est comme le plaisir de séparation, dans le sens de la chair séparée et défectueuse, où le plaisir accru augmente la séparation et l’affliction. Ainsi, l’amour de soi augmente considérablement chez les receveurs et ils se dévorent vivant.
En outre, la vie du corps raccourcit, car l’accumulation de réception rapproche la goutte amère de sa fin et où qu’ils se tournent, ils sont condamnés. Maintenant vous pouvez comprendre ce qui est écrit dans le Tosfot (Ktoubot p104) « Avant de prier pour que la Torah entre dans son corps, l’homme doit prier pour qu’aucun met n’y entre ». C’est parce que la forme de la réception pour soi, qui est à l’opposé de Kedousha, augmente et se multiplie selon la taille du plaisir que son corps acquiert. Ainsi, comment peut-il obtenir la lumière de la Torah dans son corps, alors qu’il est séparé et en opposition complète de forme de la Kedousha, et une grande haine est entre eux, comme tous les contraires qui se haïssent et ne peuvent se trouver sous le même toit.
C’est pourquoi, il doit tout d’abord prier pour qu’aucun délice ou plaisir n’entre dans son corps. Et comme les actions dans la Torah et les Mitsvot s’accumulent, il se purifie petit à petit, et inverse la forme de réception en don. Il s’avère qu’il égalise sa forme avec le système de Kedousha, et l’équivalence et l’amour entre eux sont restitués, comme avant le péché de l’arbre de la connaissance. Ainsi, il est récompensé de la lumière de la Torah, puisqu’il est en la présence du Créateur.
21) Maintenant, nous avons bien compris pourquoi la réponse des anges, concernant la création de l’homme, que nous avons appris dans le Midrach (point 11), n’est pas présentée. C’est parce que même les anges de la miséricorde et la justice n’étaient pas d’accord avec l’homme actuel, car il était complètement sorti de leur influence, et était devenu dépendant de la Sitra Akhra. Le Midrach se termine « Il prit la vérité et la jeta à terre. Ils dirent tous immédiatement « que la vérité jaillissent de la terre ». Cela signifie que même les anges de la miséricorde et de la justice ont regretté leur consentement, car ils n’avaient jamais accepté que la vérité soit déshonorée. Cet incident est survenu au moment de manger de l’arbre de la connaissance, quand la vérité était absente de la direction de l’existence de la réalité.
Il en est ainsi parce que la force de clarification, implantée dans l’homme par la création, s’était affaiblie et avait échoué, car elle agissait d’après la sensation d’amer et de doux (point 17). L’abondance de l’existence, qui sont les 288 différentes Behinot, étaient déjà claires comme de l’eau de roche, connectées au système de Kedousha. Et « le palais goûte sa nourriture », pour attirer et consommer tout ce qui lui est agréable et doux, et rejeter tout ce qui est amer et lui nuit, pour que personne n’échoue. Cependant, après avoir goûté la première fois à l’arbre de la connaissance, par qui la forme Gadlout de réception pour soi adhéra à eux, leur corps et la Kedousha devinrent deux opposés. Et c’est alors que l’abondance de l’existence, qui sont les 288 Behinot, tombèrent entre les mains de la Sitra Akhra. Il s’avère que les 288 étincelles qui avaient déjà été clarifiées, ont été désorientées par la Sitra Akhra. Ainsi, une nouvelle forme est née dans la réalité, une forme dont le début est doux et la fin amère. En fait, la forme des 288 a été modifiée par la Sitra Akhra, de sorte que leur lumière de plaisir apporte la séparation et une goutte amère. C’est la forme du mensonge, le père des ancêtres de toutes les destructions et de toute la confusion.
Il est écrit: « Il prit la vérité et la jeta à terre ». Ainsi, l’acte du serpent, a ajouté une nouvelle clarification en l’homme, la force mentale active, qui agit d’après la clarification de la vérité et du mensonge, et il doit l’utiliser pendant toute la période de correction, car sans elle tout est en vain (point 17). Venez et regardez toute la confusion causée par la chute des 288 étincelles entre les mains de la Sitra Akhra. Avant d’avoir goûté à l’arbre de la connaissance, la femme ne pouvait même pas toucher une chose interdite (point 17).
Par la proximité même de l’arbre de la connaissance, elle a goûté l’amertume qui a le goût de la mort. Elle a donc compris et a ajouté l’interdiction de toucher. Et après avoir gouté pour la première fois, lorsque la Sitra Akhra et le mensonge contrôlaient déjà l’existence de la réalité, l’interdiction est devenue si douce au début, qu’ils ne pouvaient plus s’en défaire. C’est pourquoi il dit: « J’ai mangé et je mangerai encore ».
Maintenant vous comprenez pourquoi la récompense dans la Torah est destinée uniquement aux corps mûrs. C’est parce que tout le but de la Torah est de corriger le péché de l’arbre de la connaissance, qui a désorienté la conduite de l’existence de la réalité. C’est pour cette correction que la Torah a été donnée, pour élever à nouveau les 288 étincelles à la Kedousha. Car alors, la conduite de l’existence retournera à la Kedousha et la confusion cessera des modes d’existence de la réalité. Alors, les hommes seront portés d’eux-mêmes à leur perfection désirée, uniquement par la clarification de l’amer et du doux, qui était le premier acteur, avant le péché de l’arbre de la connaissance.
Les prophètes aussi ne parlent que de cette correction, car il est dit « Tous les prophètes n’ont prophétisé que pour les jours du messie ». Telle est la signification du retour des modes d’existence du monde à la Providence clarifiée, comme elle l’était avant le péché. « Mais pour le monde à venir » suggère la fin du sujet, qui est l’équivalence de forme avec le Créateur, « aucun autre œil n’a vu Dieu à part toi ». Il est aussi écrit qu’aux jours du messie, si l’Egypte ne s’élève pas, ils n’auront pas de pluie, à savoir, la clarification du bien et du mal.
22) Maintenant, nous comprenons les paroles de nos sages, que le Créateur n’a pas trouvé un récipient qui détienne une bénédiction pour Israël, sauf la paix. Nous avons demandé « Pourquoi cette déclaration a été choisie à fin de la Michna? » Selon ce qui précède, nous comprenons qu’à cause du péché de l’arbre de la connaissance, l’âme éternelle de la vie, que le Créateur n’avait insufflé que pour les besoins d’Adam ha Rishon, s’est dissipée et a acquis une nouvelle forme, appelée « la sueur de la vie », c’est-à-dire que l’ensemble s’est divisé en un grand nombre de détails, de petites gouttes, divisés entre Adam ha Rishon et tous ses descendants, jusqu’à la fin des temps. Il s’avère qu’il n’y a aucun changement dans les actes du Créateur, mais plutôt une forme supplémentaire. Cette lumière de vie collective, qui a été insérée dans le nez d’Adam ha Rishon, s’est diffusée en une longue chaîne, évoluant sur la roue de la transformation de la forme dans de nombreux corps, les uns après les autres, jusqu’à la fin de la correction indispensable. Et il s’avère que le jour même où il a mangé de l’arbre de la connaissance, il est mort, et la vie éternelle l’a quitté.
A la place, il a été lié au maillon de l’organe de la procréation (qui est le sens de l’accouplement, appelé « Paix »). Il s’avère que l’homme ne vit pas pour lui-même, mais pour toute la chaine. Ainsi, chacune des parties de la chaîne ne reçoit pas la lumière de vie en elle-même, mais ne fait que donner la lumière de vie à toute la chaîne. C’est ce qu’on observe les jours de sa vie: à vingt ans, il peut se marier, et il peut attendre dix ans pour avoir des fils, donc à trente ans il sera certainement père. Alors il s’assied et attend son fils jusqu’à ce qu’il ait quarante ans, l’âge de Bina [compréhension], et donc il peut lui transmettre sa fortune et les connaissances qu’il a acquis par lui-même, et tout ce qu’il a appris et hérité de ses ancêtres, et alors il aura confiance en son fils, qui ne le perdra pas pour une mauvaise chose. Et puis il meurt, et le fils continue la chaîne à la place de son père.
Il a été expliqué (point 15) que l’incident du péché de l’arbre de la connaissance devait arriver à Adam ha Rishon, comme il est écrit « redoutable pour les enfants des hommes ». Il devait ajouter à sa structure un Kli externe pour recevoir la lumière environnante, et pour que les deux opposés se retrouvent dans un même sujet, en deux fois consécutives. Pendant la période de Katnout, il serait dépendant de la Sitra Akhra, et par les plaisirs de séparation qu’il en reçoit, son récipient de réception de l’espace vacant atteindra la mesure souhaitée. Et quand il atteint Gadlout et s’engage dans la Torah et les Mitsvot, il aura la capacité de transformer les grands récipients de réception en vue de donner sans réserve, qui est l’objectif principal, et est appelé « La lumière de la vérité », et « le sceau » (point 14).
Cependant nous savons qu’il doit se séparer de toute forme de réception qu’il a reçue de la table de la Sitra Akhra, avant de se relier à la Kedousha, comme le commandement de l’amour nous est arrivé, « de toute ton âme et de toutes tes forces ». De ce fait, en quoi ont aidé les sages en faisant cette correction s’il perd à nouveau ce qu’il avait acquis de la Sitra Akhra ? C’est pourquoi Sa Providence a pourvu à l’accroissement des corps de génération en génération, comme nos sages l’ont dit : « Il vit que les justes étaient peu nombreux, et Il se mit debout et en planta à chaque génération », c’est-à-dire que le Créateur vit qu’à la fin les justes rejetteront tout à fait la réception pour eux-mêmes, et leur lumière environnante diminuera, car le Kli extérieur qui peut la recevoir s’éloignera d’eux, et c’est pourquoi, Il les planta dans chaque génération, car il n’y a aucune génération qui ne comporte pas un grand nombre des créatures, qui n’ont été créées que pour les justes, pour porter elles-mêmes, pour eux, leur Kélim de l’espace vacant.
Ainsi le Kli extérieur, agirait obligatoirement chez les justes, contre leur gré. Il en est ainsi car tous les gens du monde sont reliés les uns aux autres. Ils s’impressionnent les uns les autres, par leurs inclinaisons physiques et leurs opinions. Et donc ils apporteront forcément leurs tendances de réception pour eux-mêmes aux justes, qui, de cette façon, pourront recevoir la lumière environnante désirée. En fait, d’après cela, les justes et les méchants auraient dû être en nombre égal à chaque génération. Et ce n’est pas le cas, car pour chaque juste, on trouve des millions de personnes ineptes.
Et il faut connaitre les deux genres de gouvernance dans la création : a. la force qualitative, b. la force quantitative. La force de tous ceux qui se trouvent aux pieds de la Sitra Akhra, est insuffisante, vexante, méprisable et indigne, et sans aucun but, et ils sont refoulés comme de la paille dans le vent, comment pourraient-ils accomplir quoi que ce soit pour les sages de cœur, dont le chemin est clarifié avec désir et intention, et qu’une colonne de lumière supérieure éclaire devant eux jour et nuit, de manière à pouvoir amener leurs petites tendances dans leurs cœurs ?
Et c’est pourquoi le Créateur a pourvu la création de la force quantitative, qui n’a besoin d’aucune qualité. Et je vais expliquer cela de la manière où l’on trouve la force qualitative dans la puissance, comme chez les lions et les tigres, dont la force de puissance est d’une telle qualité, qu’aucun homme ne se battrait avec eux. Et à l’opposé, nous trouvons la force et la puissance sans aucune qualité, mais en quantité seulement, comme chez les mouches, avec lesquelles aucun homme ne se battrait, vu leur énorme quantité, et ces volatiles volent librement dans sa maison et sur sa table dressée, et c’est l’homme qui se sent faible face à elles. Mais avec les grosses mouches, les insectes et autres invités non désirés, bien que leur force soit de meilleure qualité que celle des mouches vulgaires, l’homme n’aura de repos qu’après les avoir toutes éliminées de son domaine.
Et cela car la nature ne les a pas dotés de la force de reproduction comme les mouches. Et par cela vous comprendrez qu’il doit forcément y avoir une très grande multitude pour chacun juste, pour qu’elle puisse implanter en lui leurs tendances grossières par la force de leurs nombres, puisqu’elle n’a aucune qualité de valeur.
Et il est écrit : « Le Seigneur donnera la force à Son peuple ». Cela signifie que la lumière de la vie éternelle, atteinte pour toute la chaîne de la création, est appelée « force ». Et les écrits nous promettent que le Créateur nous accordera avec certitude cette force. Cependant nous devons demander : comment ? Car chacun en soi n’est pas complet. Comme nos sages l’ont écrit : « Il aurait été préférable pour l’homme de ne pas avoir été créé, que de l’avoir été ». Et donc comment pouvons-nous être sûrs de Son éternité ? Et le verset final: « Le Seigneur bénira son peuple de la paix ».
A savoir, la bénédiction des fils. Comme les sages le disent dans Massekhet Shabbat : « celui qui fait la paix dans la maison est absent ». Il en est ainsi parce que grâce aux fils cette chaine est liée, connectée jusqu’à la fin de la correction. Et alors toutes les parties seront éternelles. Et d’après cela les sages ont dit « Le Créateur n’a pas trouvé de récipient qui contienne une bénédiction pour Israël, sauf la paix ». Comme Sa bénédiction est éternelle, ainsi ceux qui la reçoivent seront éternels. Et ainsi, les pères s’accrochent à leurs fils, et forment entre eux une chaîne éternelle, capable de tenir la bénédiction de l’éternité. Et donc, c’est la paix qui tient et conduit l’intégrité de la bénédiction. Et c’est ainsi que la Michna se termine par ce verset, car la paix est le récipient qui tient pour nous la bénédiction de la Torah et de toutes les Mitsvot, jusqu’à la rédemption complète et l’éternité, rapidement de nos jours, Amen. Et tout prendra sa place en paix.
Lettre n° 25
20 Novembre 1926, Londres
A mon âme sœur, que sa bougie brûle pour l’éternité:
... A propos de ce que tu as écrit, que tu ne comprends pas les innovations dans la Torah que je t’ai écrites, tu aurais dû néanmoins les comprendre. Lorsque tu aligneras ton travail, tu les comprendras certainement. C'est pourquoi je te les ai écrites.
Tu as expliqué que « les malveillances deviennent pour lui des mérites » que quand il se repent devant le Créateur, il voit évidemment que le Créateur l'a forcé à ses infractions, quoi qu’il en soit il remet son âme pour les corriger comme si elles étaient les siennes. Par ceci, les malveillances deviennent des mérites. Mais tu n’as toujours pas atteint la cible, car en fait, tu transformes les contraintes en mérites mais pas les malveillances.
Plus encore, tu as dévié du chemin en interprétant le péché d'Adam HaRishon, en obligeant son âme à l'exil forcé, et en faisant de la contrainte une erreur. Ton excuse est que peu importe que le bébé se salisse seul ou qu'il le soit par les actes de son père, il est sale et doit prendre un bain, je me demande, comment la saleté est-elle sortie de la pureté ?
Tes dernières paroles sont sincères : parce que tu t’es rendu à un endroit qui n'est pas le tien, et à cause de ton habitude de te couvrir de vêtements qui ne t’appartiennent pas, tu n'as pas compris mes paroles, qui ne visent précisément que toi. J'aimerais que ces paroles te suffisent pour arrêter d'errer encore dans des vignobles qui ne sont pas les tiens, comme il est écrit dans le Zohar : « Il est interdit à l’homme de regarder où il ne faut pas ».
En ce qui concerne ce que tu as écrit - que je parle par énigmes – il est écrit : « Les besoins de Ton peuple, Israël, sont nombreux. » Il n'y a pas de moment qui se ressemble, encore moins pour ceux qui courent après les portes, aller-retour, mais dont les portes ne s'ouvrent pas. Il n'y a plus de changements dans leurs états. Quand j'écris des mots de la Torah, ou oralement, je les dis pour qu'ils durent au moins plusieurs mois, pour qu'ils soient compris aux bons moments avec le temps. Mais que puis-je faire si les bons moments sont rares, ou s’il y a toujours plus de brèches sur les murs, et que mes paroles sont oubliées ?
Bien sûr, le mental intellectuel humain ne regardera mes propos, car ils sont dits et composés des lettres du cœur.
Et en ce qui concerne ton imagination d’être entré mais sans savoir comment sortir, parce que tu t’es lassé d'examiner le sujet, je te dirai qu'en général, celui qui se repent par amour est récompensé de Dvekout complet [adhésion], ce qui signifie le plus haut degré, et l’homme qui est prêt à pécher est dans le monde des ténèbres. Ce sont les deux points les plus éloignés de toute cette réalité.
Apparemment, il faudrait préciser le sens du mot Teshouva [repentance], qui aurait dû être appelé perfection, pour montrer que tout est prédéterminé, et que chaque âme se trouve déjà dans toute sa lumière, sa bonté et son éternité.
Ce n’est qu’à cause du « pain de la honte » que l’âme est sortie par les restrictions jusqu’à se revêtir dans un corps sordide, et c’est par lui qu’elle retournera à sa racine, avant la restriction. De plus sa récompense de ce terrible processus qu’elle a traversé est que toute la récompense est dans la vraie Dvékout [adhésion]. Cela signifie qu’elle s’est débarrassée du pain de la honte, car son récipient de réception s’est transformé en récipient de don sans réserve, et sa forme est semblable à celle de son Concepteur. Je me suis déjà beaucoup exprimé sur ce sujet.
Maintenant tu comprendras que si la chute est dans le but de monter, elle est considérée comme une ascension et non une chute. Et fait, la chute elle-même est une ascension, car les lettres mêmes de la prière se remplissent d’abondance, alors que dans une prière courte, l’abondance sera raccourcie car des lettres y manqueront. De plus, nos sages ont dit : « si Israël n’avaient pas péché, seuls les cinq Livres de la Torah [Pentateuque] et le Livre de Josué leur auraient été donnés ».
A quoi cela ressemble-t-il ? À un homme très riche qui avait un fils unique, très jeune. Un jour ce riche devait partir en voyage, très loin pour plusieurs années. L’homme riche avait peur que son fils ne gaspille tous ses biens inconsidérément.
Il fit preuve d’intelligence et convertit tous ses biens en pierres précieuses et bijoux et en or. Il a fait également construire une grande cave sous terre, et y enfouit tout son or et ses pierres précieuses, et il y installa également son fils.
Il appela ses fidèles serviteurs et leur ordonna de garder son fils et de l’empêcher de sortir de la cave jusqu’à qu’il ait vingt ans. Chaque jour, ils lui apportaient à manger et à boire, mais en aucun cas ils ne devaient y descendre avec des torches et des bougies. Ils devaient aussi contrôler les murs, qu’il n’y ait aucune fissure qui laisserait passer les rayons du soleil. Et pour sa santé, ils le sortiraient de la cave chaque jour pendant une heure, et se promèneraient avec lui dans les rues de la ville, mais sous stricte surveillance pour qu’il ne s’enfuie pas. Et quand il aura vingt ans, ils lui donneraient des bougies, lui ouvriraient une fenêtre et le laisseraient sortir.
Naturellement la détresse du fils était infinie, surtout quand il se promenait, et voyait tous les jeunes gens manger et boire en ville, joyeux, sans surveillance et sans limite de temps, alors que lui, était en prison, et ses moments lumineux étaient comptés. Et s’il essayait de s’enfuir, on le battait sans pitié. Et il souffrait et déprimait encore plus, quand il entendait que c’était son père lui-même qui lui imposait toute cette peine, car les serviteurs de son père exécutaient ses ordres. Bien entendu il pensait que son père était le plus cruel des cruels de tous les temps, car qui a entendu parler d’une chose pareille ?
Le jour de ses vingt ans, les serviteurs lui ont apporté une bougie, comme son père l’avait ordonné. Le garçon a pris la bougie et a commencé à regarder autour de lui, et qu’a-t-il vu ? Des sacs remplis d’or et de richesses royales.
Ce n’est qu’alors, qu’il a compris que son père avait été vraiment charitable, et que toute sa peine n’avait été que pour son bien. Il comprit immédiatement que les serviteurs le laisseraient certainement sortir libre de la cave. Et c’est ce qu’il fit. Il sortit de la cave. Il n’y avait plus de gardes, ni de serviteurs cruels, et il était le plus riche de tous les riches du pays.
En fait, il n’y a rien de nouveau ici, car tout le monde sait maintenant qu’il avait tout le temps été très riche, mais il s’était senti pauvre et perdu, déprimé au fond d’un trou, toute sa vie. Et à présent, en un instant, il s’était enrichi d’une immense fortune, et s’était élevé « du fond du puits au sommet du monde ».
Qui peut comprendre cette histoire? Celui qui comprend que les « malveillances », sont la cave profonde et la surveillance stricte pour ne pas s’enfuir. Et je me demande si tu peux comprendre cela.
En fait c’est simple, la cave et la stricte surveillance sont les « mérites » et la compassion du père pour son fils, sans lesquelles il lui aurait été impossible d’être aussi riche que son père.
Mais les « malveillances » sont « les vraies malveillances », et non « des erreurs », et il n’y a pas de contrainte d’en haut, car avant qu’il ne redevienne riche, ce sentiment-là dominait totalement dans toute son ampleur. Et après être redevenu riche, il voit que tout ceci était la compassion du père, et non de la cruauté.
Il faut comprendre que tout le lien d’amour entre le père et son fils unique dépend de la prise de conscience de la compassion du père pour son fils, en ce qui concerne la cave, l’obscurité et la stricte surveillance. C’est pour que le fils découvre les grands efforts et la profonde sagesse dans la compassion de son père.
Le Zohar en parle aussi, et il est dit que celui qui est récompensé de la repentance, la Présence Divine [Shekhina] se dévoile comme une mère au cœur tendre, qui n’a pas vu son fils depuis plusieurs jours. Ils ont tout fait pour se revoir, et ont connu de terribles dangers.
Finalement, ils ont reçu cette liberté espérée et tant désirée, et ont été récompensés de se revoir. Et alors la mère se jette sur lui et l’embrasse et le console et lui parle gentiment toute la journée et toute la nuit. Elle lui raconte combien il lui a manqué, et tous les dangers qu’elle a rencontré en route jusqu’à ce jour, et comment elle a toujours été à ses côtés et la Présence divine n’a pas bougé, mais qu’elle a souffert avec lui partout, sauf qu’il n’a pas pu le voir.
Ce sont les mots du Zohar : elle lui dit : « ici nous avons dormi, et ici des bandits nous ont attaqué, et nous en avons été sauvés, et ici nous nous sommes cachés dans un puits profond ». Et quel est l’imbécile qui ne comprendrait pas l’immense amour, et l’amabilité et le plaisir qui débordent de ces histoires qui consolent ?
En vérité, avant qu’ils ne se retrouvent face à face, ils ressentaient des souffrances plus dures que la mort. Mais c’est Néga (la douleur) quand la lettre « Ayn » est à la fin du mot, mais quand des paroles rassurantes sont dites, le « Ayn » est au début du mot, et c’est évidement Oneg (plaisir).
Mais ce sont deux points qui ne brillent que quand ils existent dans le même monde. Et imagine-toi père et fils, qui se sont attendus désespérément pendant des jours et des années. A la fin, ils se retrouvent, mais le fils est muet et sourd, et ils ne peuvent pas s’amuser ensemble. Ainsi l’essentiel de l’amour est dans les mains du roi.
Yéhouda Leib
« Quatre sont entrés dans le verger PARDESS », etc. Avant que le monde ne soit créé, Lui et Son Nom étaient UN, car les âmes n’étaient pas considérées comme des âmes et tout l’intérêt d’un nom ne se réfère qu’au moment où l’homme détourne son visage de Lui, Il l’appelle par son nom pour qu’il se retourne vers Lui.
Et vu qu’avant la création, les âmes étaient complètement attachées au Seigneur, Il leur donna des couronnes, gloire et majesté et splendeur, même ce qu’elles n’invoquaient pas, car Lui sait de Lui-même ce qu’elles veulent et Il les en gratifie et donc, dans ce cas, il n’y a aucun besoin de l’appeler par un nom, qui se réfère à un éveil d’en bas d’un certain côté. C’est une simple lumière, car tout est dans un but simple et cette lumière était comprise par tout homme simple, même de celui qui n’avait jamais vu de sagesse.
C’est pourquoi les sages et les instruits l’appellent « Pshat » (littéral), car Pshat est la racine de toute chose et les écrivains et les livres n’en parlent pas, car c’est un concept simple et connu. Et bien que dans les mondes inférieurs, deux divisions soient détectées dans le Réshimo de cette lumière simple, c’est parce qu’une partie de leur cœur est selon « et je suis un homme imberbe ». A propos de ce qui est susmentionné, il n’y a aucun changement dans chaque image qu’on le décrive.
Cela ressemble à un roi qui a pris soudain son fils bien-aimé, et l’a placé dans son vaste et merveilleux verger et quand le fils du roi a ouvert ses yeux, il n’a pas du tout regardé où il se trouvait, à cause de la grande lumière dans le verger, son regard se perdit au loin, comme l’Est est éloigné de l’Ouest. Ses yeux ne se posèrent que sur les édifices et les palais qui se trouvent au loin à l’Ouest et il marcha pendant des jours et des mois, voyageant et s’émerveillant de la gloire et de la grandeur de qu’il voyait à l’Ouest, sous ses yeux.
Quelques mois plus tard, son esprit se tranquillisa, ses désirs furent assouvis, et il fut repu de ce qu’il regardait à l’ouest. Il repensa et réfléchit : que peut-on trouver sur tout le chemin que j’ai traversé ? Il se retourna vers l’Est, le côté d’où il était arrivé, et il fut bouleversé ! Toute la grandeur et toute la beauté étaient juste à côté de lui. Il ne put se comprendre, comment ne l’avait-il pas remarqué jusqu’à présent et n’avait adhéré qu’à la lumière qui brillait vers l’ouest. Depuis lors, il n’adhéra qu’à la lumière qui brille à l’Est, et voyagea vers l’Est jusqu’à ce qu’il arrive vraiment à la porte d’entrée.
Maintenant demande-toi et dis-moi la différence entre les journées d’entrée et les journées de sortie, car tout ce qu’il avait vu les derniers mois, il l’avait vu les premiers mois. Mais au début, il n’était pas inspiré car ses yeux et son cœur n’en avaient que pour la lumière brillant à l’ouest. Et après avoir comblé ses besoins, il se tourna vers l’Est et de là ses yeux et son cœur n’en avaient que pour la lumière brillant à l’Est. Mais comment cela avait-il changé ?
Mais étant près de la porte d’entrée, il y a un endroit pour la révélation d’une seconde manière, qui est nommée par les sages « Rémez » [indice] comme dans «que te suggèrent tes yeux ? ». C’est comme un roi qui fait une allusion à son fils bien-aimé et l’effraye par son clin d’œil. Et il faut comprendre que bien que le fils du roi ne comprenne rien et ne voit pas du tout la peur intérieure enfouie dans cette allusion, quoi qu’il en soit, en raison de sa grande adhérence à son père, il saute immédiatement de l’autre côté.
C’est le sens de la seconde manière appelée « Rémez » et sois très précis. Car les deux manières Pshat et Rémez sont inscrites dans les inférieurs comme une seule racine, comme les méticuleux l’écrivent, qu’il n’y a aucun mot qui n’ait pas une racine de deux lettres, appelée « la source du mot », car une seule lettre n’a aucune signification, et les initiales de Pshat Rémez donnent « PaR » qui est la racine du Par Ben Bakar (jeune taureau), dans ce monde. De même la fertilité (Pria) et la reproduction (Révia) proviennent de cette racine.
Ensuite la troisième manière apparait, et les sages la nomment « Droush » (interprétation) et donc il n’y avait aucune Drisha (demande), comme dans « Lui et Son nom sont Un». Mais de cette façon, on retranche et on rajoute et on interprète et on découvre, comme dans « j’ai travaillé dur et j’ai trouvé », que tu connais évidemment. C’est pourquoi cet endroit est attribué aux inférieurs, car il y a là un éveil d’en bas, pas comme dans l’illumination de la face de l’Est, comme plus haut, qui était selon « avant qu’ils ne M’appellent, je répondrai », mais ici, il y a eu un appel puissant et même un effort et un ardent désir et c’est le sens des « tombes du désir ».
Et puis la quatrième manière débute, que les sages ont nommé Sod (secret), en vérité elle ressemble à Rémez, mais Rémez n’a aucune perception et est plutôt comme l’ombre suivant un homme, et c’est encore plus le cas avec la troisième manière Droush, qui s’est déjà revêtue.
Mais ici c’est comme un chuchotement, comme une femme enceinte…on lui chuchote à l’oreille que c’est aujourd’hui Yom Kippour (jour de l’expiation) etc. pour que le fœtus ne remue pas et tombe. Et nous pouvons dire, qui plus est, est-ce la dissimulation de la face et non la face ? Car c’est le sens des mots « Le conseil du Seigneur est avec ceux qui Le craignent, et leur donne connaissance de Son alliance », c’est pourquoi il fit plusieurs cercles, jusqu’à lui chuchoter en parlant ainsi : « Il donne Teref (nourriture) à ceux qui Le craignent », et non Tréfa (nourriture non cachère), comme ironisait ce soldat.
Tu comprends cette réponse par toi-même, et tu me l’as écrite dans ta lettre, mais avec embarras et modestie, car tu es célibataire et donc poli de nature.
Vu que ce verset se trouve entre tes mains, je te l’expliquerai car c’est aussi l’énigme du poète « Le conseil du Seigneur est avec ceux qui Le craignent », pourquoi a-t-il dit cela ? C’est comme la question de nos sages, où nous avons trouvé que le texte perd (huit) douze lettres, pour parler un langage clair, comme il est écrit : « et un animal qui n’est pas pur etc. ».
Et pourtant ta réponse ne suffit pas au poète, car Il aurait pu accorder aux âmes toute l’abondance, dans un langage clair, comme Laban a dit à Jacob : « pourquoi t’es-tu enfui en cachette, et m’as-tu volé au lieu de me parler et je t’aurais laissé partir avec joie et chants, avec le tambourin et la harpe ». Le poète répond à cela: « et leur donne connaissance de Son alliance ».
C’est le sens de la coupure et du retrait et de la goutte de sang, c’est-à-dire, les treize alliances personnelles. Si le secret n’avait pas été ainsi, mais dans un autre langage, il aurait manqué quatre corrections aux treize corrections de Dikna, et il ne serait resté que neuf corrections de Dikna dans ZA. Ainsi ZA n’aurait pas revêtu AA comme le savent ceux qui sont dans le secret de Dieu. C’est le sens de « et leur donne connaissance de Son alliance », et c’est le sens de « le mérite ancestral est terminé, mais l’alliance ancestrale n’est pas terminée ».
Mais revenons à notre sujet, le secret de « PaR » « PeReD » « PaRDeS ». C’est leur ordre et leur combinaison, de haut en bas. Maintenant tu comprendras le cas de ces quatre sages qui entrèrent dans le verger, c’est-à-dire les quatre manières appelées « Sod » (secret), car l’inférieur contient les supérieurs qui l’ont précédé. Par conséquent les quatre manières sont inclues dans la quatrième, et elles sont la droite et gauche, devant et derrière.
Car les deux premières manières sont droite et gauche c’est-à-dire, « PR » (et c’est le sens de ses mots au pied du Mont du Temple : « A mes yeux tous les sages d’Israël sont inutiles »). Ce sont Ben Azai et Ben Zouma, dont les âmes sucent des deux manières «PR». Et les deux dernières manières sont Panim (devant) et Akhor (derrière/dos), et c’est Rabbi Akiva, qui est entré en paix et en est sorti en paix. Ils ont très bien dit : « Cela nous apprend qu’il faut discuter beaucoup de lois pour chaque épine ».
Et Akhor est Elisée Ben Avouya qui s’égara (devint hérétique). Ns sages ont dit à ce sujet: « L’homme ne doit pas élever un mauvais chien dans sa demeure », car c’est s’égarer. Tout ce qui a été dit à leur sujet: « il jeta un œil et mourut », « il jeta un œil et fut blessé » « s’égara » est dit de cette génération quand ils se sont étroitement rassemblés ensemble, mais furent tous complètement corrigés l’un après l’autre, comme le savent ceux qui connaissent le secret de la réincarnation.
Mais après avoir vu le langage de Houzpit le traducteur, il dit « revenez fils immoraux sauf l’autre », et Rabbi Meir, élève de Rabbi Akiva, lui succéda. Il est vrai que la Guemara aussi a du mal à expliquer : comment Rabbi Meir a-t-il pu étudier la Torah d’un autre, et ils ont dit « il a trouvé une grenade, en a mangé le contenu et a jeté son écorce (l’autre) ». Et certains disent qu’il a également corrigé la Klipa (écorce), comme dans «de la fumée s’éleva sur sa tombe». Et cela suffit à celui qui comprend.
Tu comprendras ainsi les mots d’Elisée Ben Avouya : « A quoi ressemble celui qui apprend à un enfant? » A de l’encre sur un papier neuf» signifiant l’âme de Rabbi Akiva. « Et à quoi ressemble celui qui apprend à un vieillard? A de l’encre sur un papier usé ». Il l’a dit de lui-même. C’est le sens de son avertissement à Rabbi Meir. « Jusqu’ici la limite du Shabbat ». Car il comprenait et évaluait les pas de son cheval, dont il n’en était jamais descendu.
C’est le sens de : « le feu de l’enfer ne gouverne pas les criminels d’Israël, et ils sont remplis de Mitsvot comme une grenade » et a fortiori l’autel en or, qui est aussi épais qu’une pièce d’or. Il s’est tenu plusieurs années, et la lumière ne le gouverna pas, etc. « et à plus forte raison les personnes futiles parmi vous sont aussi remplies de Mitsvot comme une grenade » comme il dit que l’écorce est aussi corrigée.
Sachez que le grand Rabbi Eliezer et Rabbi Yehochoua, eux aussi sont des âmes « PR », comme Ben Azai et Ben Zouma. Mais Ben Azai et Ben Zouma étaient de la génération de Rabbi Akiva et étaient ses élèves, parmi les vingt-quatre mille. Mais Rabbi Eliezer et Rabbi Yehochoua étaient ses enseignants.
C’est pourquoi il a été dit qu’à la place de Rabbi Eliezer, ils purifiaient les purifications (Pchat), qu’ils faisaient sur le four d’Akhnai, car ils l’ont coupé en dix-huit tranches, et ils mettaient du sable entre chaque tranche, c’est-à-dire que la troisième manière, ressemble à du sable entre la première tranche qui est la deuxième manière et le seconde tranche qui est la quatrième manière. Naturellement la sœur et la conscience ne font qu’un. Et Rabbi Tarfon et Rabbi Yehochoua font un, ils sont les élèves du grand Rabbi Eliezer, et Rabbi Akiva est apparemment inclus entre eux. C’est parce le second bon jour [jour de fête], par rapport au premier bon jour, est comme un jour de semaine aux yeux de nos sages, car Droush par rapport à Rémez est comme une bougie à midi.
Mais les sages de sa génération ont souillé toutes ces purifications et les ont brûlées, et le grand Rabbi Eliezer a prouvé par l’aqueduc dont les eaux s’élevaient que Rabbi Yehochoua était un grand sage et que les murs du Temple le prouveront. Et ils commencèrent à s’écrouler devant la gloire de Rabbi Eliezer, mais ils ne tombèrent pas devant la gloire de Rabbi Yehochoua. C’est la preuve totale qu’il n’y a pas de doute qu’il est pur.
Mais les sages ont pris Rabbi Yehochoua en lui-même, et ne voulurent pas rendre la loi comme avec Rabbi Eliezer, son maître, jusqu’à ce qu’une voix descendit, que Rabbi Yehochoua était vraiment son élève. Mais Rabbi Yehochoua ne se connecta à sa place, et dit qu’il ne faut pas faire attention à une voix, « elle n’est pas du ciel « etc. Alors les sages le bénirent, car la lumière de l’oreille s’annula d’eux, car ils n’avaient pas obéi aux lois du grand Rabbi Eliezer. Et Rabbi Akiva, son élève bien-aimé, lui annonça que ses vingt-quatre mille élèves étaient morts pendant le décompte et le monde fut lésé du tiers des olives etc.
Elisée Ben Avouya et Rabbi Tarfon viennent de la même racine. Mais Elisée Ben Avouya est Akhoreim (dos), et Rabbi Tarfon est (Panim de Akhoreim). A quoi ressemble la chose ? : Dans une maison il y a des olives amères dont personne ne veut et dans l’autre maison se trouve la poutre de la presse à huile, que personne n’utilise, un homme arrive et assemble les deux car il a placé la poutre sur les olives et produit beaucoup d’huile.
Il s’avère que la bonne huile qui apparait est Panim et la poutre est Akhoreim et les outils de bois simples sont jetés après avoir terminé leur tâche.
Et comprend que cette tradition est dans l’expansion des racines jusqu’aux branches dans les mondes inférieurs, mais dans leur racine les deux apparaissent en même temps, comme une personne qui vient soudain au pressoir à huile et voit la poutre et sous elle une grande caisse d’olives et de l’huile qui en ruisselle en quantité. Il en est ainsi parce qu’à la racine tout est vu en même temps et c’est pourquoi l’un est appelé «autre» et l’autre est appelé « Tarfon ». L’un est une « poutre » et l’autre est « huile » qui ruisselle immédiatement par d’elle.
C’est le sens de s’égarer. Après que le désir ait émergé, qui est l’âme de Rabbi Tarfon, l’âme de « l’autre » est restée comme « de mauvaises manières » dans la maison de l’homme. Et c’est le sens de la combinaison des lettres « Sod » : Samekh est la tête du mot secret même, l’âme de « l’autre ». Dalet est la tête de Droush, l’âme de Rabbi Akiva, car elles agissent. Le Vav au milieu est Rabbi Tarfon.
Lettre n°1
2 Mai 1922, Jérusalem
A mon ami....
Il est maintenant midi et j’ai reçu sa lettre recommandée en date du huit du premier mois, et tes reproches à mon égard moi sont une prière acceptée, comme il est écrit dans le Zohar.
Je t’ai déjà prouvé dans mes précédentes lettres que si tu me reproches de ne pas écrire, c’est ta propre faiblesse que tu devrais te reprocher. Sache que depuis le sept de Shevat [mois hébreu vers février] jusqu’au huit de Nissan, soit plus de deux mois, tu ne m’as rien écrit, alors que moi pendant ce temps je t’ai écrit quatre lettres: le 22 de Shevat, le 10 d’Adar, le 1er de Nissan, et le 8 de Nissan.
Et si ce peu rassasie toujours le lion, il est écrit : « car celui qui est élevé est sous la surveillance d’un plus élevé, et au-dessus d’eux, il en est de plus élevés ». Et quant à la réponse que tu demandes fermement, je te répondrai que tout le monde croit en la Providence individuelle, mais n’y adhère pas du tout.
La raison est que, comment peut-on attribuer une pensée étrangère et stupide au Créateur, Lui qui est bon et fait le bien ? Cependant, ce n’est qu’aux seuls véritables serviteurs de Dieu que la connaissance de la Providence individuelle est ouverte en premier, et que c’est Lui qui a causé toutes les raisons précédentes, les bonnes comme les mauvaises. Ainsi, ils adhèrent à la Providence individuelle, car quiconque est connecté à la pureté est pur.
Et vu que le gardien est uni à celui qu’il garde, il n’y a pas de différence apparente entre le mal et le bien. Ils sont tous aimés et tous sont clairs, car tous sont les porteurs des récipients du Seigneur, et sont prêts à glorifier la découverte de Son unité. Nous le savons en ressentant, et d’après cette mesure ils sauront à la fin que toutes les actions et les pensées - les bonnes comme les mauvaises - toutes sont les porteuses des récipients du Seigneur. Il les a préparées et de Sa bouche elles en sont sorties. Et cela sera connu aux yeux de tous à la réparation finale.
Mais entre-temps, il y a un long exil menaçant. Et le principal malheur est que quand il voit une action incorrecte, il tombe de son degré (et s’accroche à un fameux mensonge et oublie qu’il est la hache dans la main de son bucheron), car il se considère le maître de l’action et oublie la raison de toutes les conséquences, que tout provient de Lui, et qu’il n’y a personne d’autre qui agit au monde, à part Lui.
Telle est la leçon : bien qu’il le sache au début, néanmoins quand il en aura besoin, il ne contrôlera pas ce savoir pour tout unir à la cause, pour décider favorablement. C’est tout ce que j’ai à répondre à sa lettre.
Je t’ai déjà raconté, en privé, cet exemple véridique au sujet des deux concepts où l’un élucide l’autre. Quoi qu’il arrive, la force de la dissimulation augmente et contrôle les deux, comme nos sages ont écrit des deux blagueurs qui étaient devant le Rabbi et qui divertissaient ceux qui étaient tristes.
C’est l’histoire d’un roi, à qui son serviteur plaisait, au point qu’il désirait l’élever et le placer au-dessus de tous les ministres, car il reconnaissait dans son cœur un amour fidèle immuable.
Mais ce n’est pas une coutume royale d’élever une personne au plus haut niveau d’un coup et sans raison manifeste. La coutume royale est de révéler aux yeux de tous les raisons avec une profonde sagesse.
Qu’a-t-il fait ? Il nomma le serviteur gardien aux portes de la ville et a dit à un ministre qui avait le sens de l’humour, de se déguiser et de se révolter contre le royaume et de partir en guerre pour conquérir les lieux, alors que les soldats n’étaient pas prêts.
Le ministre exécuta les ordres du roi et avec grande astuce et sagesse, il entreprit la conquête du palais du roi. Le serviteur à la porte risqua sa vie et sauva le roi et s’est battu contre le ministre avec un héroïsme prodigieux et un immense dévouement, jusqu’à ce que son amour pour le roi soit évident aux yeux de tous.
Alors le ministre enleva son costume et tous éclatèrent de rire, (car il s’était battu avec beaucoup de courage et un grand héroïsme et maintenant il réalise que tout n’avait été ici que fiction et non réalité. Et ils rirent encore plus, quand le ministre raconta la profondeur de son imagination cruelle et la peur qu’il avait vue dans ses yeux. Et chaque détail de cette terrible guerre provoquait des rires et une grande gaieté.
Cependant, il était toujours un serviteur ! Il n’était pas instruit. Alors comment peut-on l’élever au-dessus de tous les ministres et les serviteurs du roi ?
Alors le roi réfléchit et dit au même ministre qu’il devait se déguiser en brigand et assassin, et de mener une guerre acharnée contre lui. Le roi savait que par cette deuxième guerre, il découvrirait une merveilleuse sagesse, au point qu’il serait digne d’être à la tête de tous les ministres.
Ainsi, il assigna le serviteur en charge du trésor royal. Et ce même ministre se déguisa en bandit cruel, et vint piller les richesses du roi.
Le malheureux responsable se battit contre lui avec beaucoup de bravoure et dévouement, jusqu’à ce que la coupe soit pleine. Alors le ministre enleva son déguisement et il y eut une grande joie et une immense gaieté dans le palais du roi, encore plus qu’avant.
Les stratagèmes du ministre dans leurs moindres détails font éclater de rire, car à présent le ministre avait dû être bien plus malin qu’avant, car maintenant, nous savons qu’il n’y a pas d’homme cruel dans le domaine du roi et toutes les sortes de brutes ne sont que des plaisantins. Par conséquent, le ministre a utilisé des ruses ingénieuses, pour porter les vêtements du méchant.
Mais entre-temps, le serviteur hérita de la sagesse de la connaissance finale et de l’amour de la première connaissance, et alors il devient éternel.
En vérité, c’est un spectacle fabuleux que toutes ces guerres en l’exil et tout le monde sait dans son for intérieur, qu’elles ne sont que des plaisanteries très gaies qui ne font que du bien. Néanmoins, il n’y a aucune ruse pour alléger le poids de la guerre et de la menace.
Voilà, je t’ai expliqué longuement ici et désormais tu as la connaissance d’une fin de cette histoire et avec l’aide de Dieu tu comprendras aussi l’autre fin.
Et la chose dont tu voudrais m’entendre parler et celle à laquelle je ne pourrai rien te répondre. Je t’en ai donné également une histoire en privé, car « le royaume terrestre ressemble au royaume du ciel » et la vraie guidance est remise aux ministres.
Tout est exécuté d’après le conseil du roi et sa signature. Le roi lui-même ne fait rien de plus que de signer le plan que les ministres ont conçu. S’il trouve un défaut dans le plan, il ne le corrige pas, mais nomme un autre ministre à sa place et le premier démissionne de son charge.
De même l’homme, un petit monde, se conduit d’après les lettres implantées en lui, car les rois gouvernent les 70 nations en lui. C’est le sens de ce qui est écrit dans le Sefer Yetsira, (livre de la création) « Il couronna une certaine lettre ». Chaque lettre est comme un ministre en son temps, qui fait des estimations et le roi du monde les signe. Quand la lettre se trompe dans un certain plan, elle démissionne immédiatement de sa charge, et Il couronne une autre lettre à sa place.
C’est le sens « chaque génération et ses juges », car à la réparation finale cette lettre appelée le messie régnera et complètera et réunira toutes les générations en une couronne de gloire dans la main du Seigneur.
A présent, tu peux comprendre comment je peux interférer dans les affaires de ton pays qui a déjà…. des rois et des juges…où chacun est obligé de découvrir tout ce qu’il lui a été assigné de découvrir et de la fureur de l’unité…il ne veut pas les corriger, je les corrigerai néanmoins, mais tout sera clarifié dans les incarnations.
C’est pour cette raison que je désire ardemment entendre toutes tes décisions dans tous leurs détails, puisqu’il y a une sagesse profonde dans chaque détail, et si j’entendais quelques ordres fixes de ta part, je serais capable de les remplir et de réjouir ton cœur.
Sache qu’il m’est très difficile d’entendre tes paroles, car tu n’as aucune régularité dans les noms et leurs suggestions. C’est pourquoi je t’ouvrirai une porte relative aux valeurs des appellations, et d’après la phrase des appellations que tu indiqueras, tu en évalueras pour moi la phrase de ta sagesse. De cette façon, je pourrai suivre tes paroles jusqu’au bout.
Ainsi je fixerai les appellations, comme je l’ai compris dans toutes tes lettres que nous appliquerons entre nous en permanence, pour savoir tout ce que tu écriras sans les examiner minutieusement, comme des signes sur des tonneaux de vin.
Nous partirons de la racine de toutes les racines, jusqu’à la fin de tout. Cinq degrés sont indiqués en général : Yekhida, Haya, Nechama, Rouakh, Néfech. Tous ces éléments sont regroupés dans le corps qui se corrige. Yekhida, Haya et Néchama sont au-dessus du temps, et bien qu’ils se trouvent dans le cœur d’une créature, ils sont considérés comme les entourant de loin. Ils ne viennent pas dans un corps pendant sa correction, car même à la source cachée, la racine, est Roch, Tokh, Sof [respectivement : tête, buste, fin].
Roch est la racine de Yekhida ; c’est Ein Sof [l’infini]. Là, même à sa place, Sa lumière n’est pas dévoilée et tout s’annule comme une bougie devant une torche.
Ensuite, la racine de Tokh est la racine de Haya. C’est le sens de la lumière de Ein Sof, c’est-à-dire l’apparition de Sa lumière complète. Tandis qu’avec le temps, cette lumière n’est atteinte que pour son existence, et c’est pourquoi on l’appelle la « racine de Haya ».
Ensuite, la racine de Sof est la racine des âmes. C’est vraiment comme au début, Ein Sof. Ici, un voile supérieur s’étend, et le temps commence sous la forme de « six mille ans, le monde existe, et un est détruit ». C’est ce qu’on appelle Rouakh, Néfech, et leur racine adhère à Néchama.
Cependant, ils s’étendent aussi en bas comme la Torah, qui est un esprit de vie, et une Mitsva [commandement] est Néfech. Néfech est la permanence, l’immobilité, la force qui enlace et fortifie le corps dans un état permanent par la force des Noukvot implantée dans cette Néfech.
Ce Rouakh souffle l’esprit de vie et la lumière de la Torah à l’image de la femme. Sa racine explique le sens de « et insuffla dans ses narines le souffle de vie ; et l’homme devint une âme vivante ». Il s’agit de l’esprit qui monte à l’âme et en reçoit la vie à la lumière du visage du Roi, apportant cette vie à l’âme qui, à ce moment, est appelée une « âme vivante ».
Tel est l’ordre dans tous les Zivougim [accouplements] des sept femelles de Roch, et des deux femelles en bas, dans Néfech. C’est le sens de « Dieu donne aux solitaires une maison », c’est-à-dire quand la force des femmes apparaît, par « Toute la gloire de la fille du roi est à l’intérieur ».
L’essentiel des corrections et du travail est de découvrir les forces de l’âme, que le Zohar appelle « le monde supérieur ». Ceci aussi relève de la source cachée, en tant que racine de la fin, et chaque Zivoug [accouplement] est la révélation d’une lumière dans la réalité du monde supérieur. C’est le sens de « Nous dont les fils sont comme des plantes qui poussent dans leur jeunesse », ce qui signifie l’Ibour [fécondation] dans le monde supérieur. Par le Zivoug .... avec les inférieurs... Ainsi était Sa pensée, à la fin de Roch, la source cachée, complétera toutes les lumières... la suite du livre « Trésor de la connaissance ».
Le mental lui-même est l’âme de l’homme et de chaque homme, car par elle, il est entièrement défini. Ce qui émerge d’elle sont ses vêtements et ceux qui la servent. Certaines sont ses branches, d’autres lui sont étrangères.
Cette force, bien qu’elle soit dans son âme, il ne la verra toujours pas ; elle est cachée à tout être vivant. Ne t’étonne pas à ce sujet, car l’œil contrôle et il est le plus important de tous les sens. Pourtant, on ne se voit jamais soi-même, mais on sent seulement son existence d’une manière telle que la vue n’y ajouterait aucune connaissance. Par conséquent, rien n’a été créé en vain, car ce sont des sensations pour eux et il n’est pas nécessaire d’ajouter à la sensation.
Il y a aussi la force de la pensée, qui est le moi de l’homme. Il n’a aucun discernement dans les sens, car la sensation de l’existence lui est tout à fait suffisante, et aucune personne ne se satisfait de sa propre existence qui nécessite un témoignage de ses sens (et la raison pour laquelle il n’y a pas d’émotion sans mouvement, ce qui signifie que parfois la sensation cesse et il n’y a aucun mouvement en lui, cela ressemble plus à une conscience absolue). C’est une grave erreur de comparer la forme de l’essence de l’esprit à la forme de concept en raison d’une baisse de l’imagination. C’est totalement faux, car ce concept est comme une lumière qui sort et agit. Sa lumière est ressentie tant qu’elle est active jusqu’à ce qu’elle cesse son action et que sa lumière disparaisse.
De là, tu sauras que le concept ressenti quand il est actif n’en est qu’une petite et faible branche (la sensation de soi est la connaissance, car la faculté de sentir est aussi un sens, une conséquence, et ne nécessite pas la sensation de soi).
Il n’est pas du tout comme son essence, ni en quantité ni en qualité, comme la pierre frappée fait apparaitre des étincelles de lumière, qui se renouvellent et agissent par la force générale d’enlacement dans la pierre, bien que sous la forme de la force d’enlacement en elle, il n’y ait pas du tout de lumière. Aussi, le cœur de l’esprit est la force globale dans l’homme, et diverses branches en découlent, comme dans l’héroïsme et le pouvoir, la chaleur et la lumière, selon les lois actives qui agissent sur lui.
Bien que nous l’appelions « l’âme de l’esprit », ou « le cœur de l’esprit », c’est parce que l’esprit en est aussi une branche, la plus importante au monde puisque « l’on loue un homme d’après son esprit ».
Puisqu’on ne donne pas ce qu’on n’a pas, on le définit donc comme « esprit », c’est-à-dire pas moins que l’esprit qui ressent, car c’est une branche et une partie d’elle. Il règne sur toutes ses branches et les absorbe comme une bougie devant une torche. L’esprit ne se connecte à aucune action, mais les diverses actions se connectent et se fixent dans l’esprit.
Toute la réalité n’est que Ses serviteurs, tant dans la discipline que pour Le louer, car nous sommes tous perdus, tandis que l’esprit en général se développe. Par conséquent, tous nos engagements ne sont que dans les voies de l’esprit et de ses aspirations, et nous n’avons pas besoin plus que cela.
Yéhouda Leib
L’essentiel dans le travail est le choix, à savoir « et tu choisiras la vie «, qui est Dvékout [adhésion], Lishma [En Son nom], par qui il est récompensé de Dvékout avec la vie des vies. Mais quand la Providence est révélée, il n’y a pas lieu de choisir. Et c’est pourquoi le supérieur a élevé Malkhout, qui est la mesure du jugement [Midat Ha Din], jusqu’à Eyneim. Par cela il y eut la dissimulation, signifiant qu’il est apparent à l’inférieur qu’il y a un manque dans le supérieur, qu’il n’y a pas de grandeur (Gadlout) dans le supérieur. Et alors les qualités du supérieur sont placées dans l’inférieur, c’est-à-dire qu’elles manquent.
Il s’avère que ces Kélim sont en équivalence avec l’inférieur : comme l’inférieur n’a pas de vitalité, les qualités supérieures n’en ont pas non plus, ce qui veut dire qu’il n’y a aucun goût dans la Torah et les Mitsvot, qu’elles sont sans vie.
C’est alors qu’il y a lieu de choisir, signifiant que l’inférieur doit dire que cette dissimulation qu’il ressent est parce que le supérieur s’est restreint en faveur de l’inférieur. Ceci est appelé « quand Israël est en exil, la Divinité est avec eux ». Ainsi peu importe ce qu’il goûte, il dit que qu’il n’est pas coupable de ne pas ressentir le goût de la vie, car à son avis, il n’y a vraiment aucune vie dans le supérieur.
Et si l’homme devient fort et dit qu’il trouve ces nourritures amères, c’est qu’il n’a pas les Kélim appropriés pour recevoir l’abondance, parce que ses Kélim sont pour recevoir et non pour donner sans réserve, et il regrette que le supérieur ait dû Se cacher, permettant à l’inférieur de médire. Ceci est considéré comme l’élévation de MAN, que l’inférieur élève. Par cela, le supérieur élève son AHP, l’ascension signifie que le supérieur peut montrer à l’inférieur la louange et le délice dans les Kélim d’AHP, que le supérieur peut dévoiler. Ainsi, par rapport à l’inférieur, le supérieur élève GE de l’inférieur, du fait que l’inférieur voit le mérite du supérieur. Il s’avère que l’inférieur s’élève avec l’AHP du supérieur.
Et donc, quand l’inférieur voit la grandeur du supérieur par cela l’inférieur grandit. Mais au début l’inférieur ne mérite que de recevoir l’enfance (Katnout). Et quand la grandeur (Gadlout) sort du supérieur, il y a une dispute entre la droite et la gauche, entre la foi et la connaissance.
Mais le supérieur est également diminué par l’inférieur, regardé comme le Massakh de Hirik. Autrement dit, pour que l’inférieur puisse recevoir les degrés du supérieur, pour qu’il reçoive la connaissance uniquement dans la mesure de la foi, et pas plus, il se trouve que l’inférieur restreint la ligne gauche du supérieur, c’est-à-dire l’inférieur est la cause. Et alors l’inférieur peut exister, car il contient la connaissance et la foi ensemble. Ceci est appelé les trois lignes, car ce n’est qu’ainsi que l’inférieur reçoit la perfection.
Mon cher fils, Baruch Shalom.
J’ai reçu ta lettre et je te félicite pour l’ordination que tu as obtenue. Et c’était le premier mur qui t’empêchait d’avancer. Et j’espère qu’à partir d’aujourd’hui tu réussiras et te renforceras jusqu’au arriver au palais du Roi.
Je voudrais que tu obtiennes encore une ordination. Mais hâte-toi, dès aujourd’hui, de passer la plus grande partie du temps à préparer ton corps et rassembler tes forces et ton courage « comme un bœuf au joug et un âne a la charge », pour ne pas perdre un seul instant. Et si tu me demandes comment se préparer ? Je te dirai que dans le temps, les sept sagesses laïques, et de terribles mortifications devaient précéder l’atteinte du Seigneur. Néanmoins peu furent récompensés de trouver grâce aux yeux du Seigneur.
Cependant, depuis que nous avons été récompensé de l’enseignement du ARI, bénie soit sa mémoire, et au labeur du Baal Chem Tov, chacun peut vraiment L’atteindre, et il n’y a plus besoin de préparation.
que ton pied marche dans ces deux, et par la compassion de Dieu à mon égard, j’ai trouvé grâce à Ses yeux et je l’ai reçu à deux mains, et mon esprit est aussi proche de toi comme un père est proche de son fil. Et je te les transmettrai dès que tu seras digne de recevoir de bouche à bouche.
Mais l'essentiel est l'effort, désirer s’efforcer à Son travail. C’est parce que le travail ordinaire ne compte pas du tout, mais seuls les surplus qui dépassent l’ordinaire, qui sont appelés « l’effort ». Cela ressemble à un homme qui doit manger une livre de pain pour être rassasié, ainsi tout ce qu’il mange n’est pas considéré un repas qui le rassasie, sauf la dernière bouchée de la livre, qui, aussi petite soit-elle, fait que le repas le rassasie De même, pour chaque travail, le Seigneur n’aspire qu’au surplus qui excède l’ordinaire, et il deviendra les lettres et les Kélim (récipients) pour recevoir la lumière de Sa face.
Je vais t’écrire au sujet du pilier du milieu dans le travail de Dieu, pour que ton but soit toujours entre la droite et la gauche. Car il y a celui qui marche qui est pire que celui qui est assis oisif c’est celui qui dévie du chemin, car le chemin de la vérité est une ligne très fine sur laquelle il marche jusqu’à arriver au palais du roi.
Et celui qui commence à marcher au début de la ligne, doit faire très attention de ne pas dévier à droite ou à gauche de la ligne, ne serait ce que d’un fil de cheveu. Il en est ainsi car si au début il dévie d’un fil, même s’il continue tout droit après, il est certain de ne pas arriver au palais du roi, car il ne marche pas sur la vraie ligne. Et c’est un vrai exemple.
Laisse moi t’expliquer le sens du pilier du milieu, qui est le sens de « la Torah, Le Saint béni soit-Il et Israël sont Un ». Le but de l’âme en entrant dans le corps est d’être récompensée, tout en étant revêtue du corps, de retourner à sa racine et d’adhérer à Lui, comme il est écrit : « aimez le Seigneur votre Dieu et marchez dans toutes Ses voies et gardez Ses commandements et adhérez à Lui ». Tu vois que le sujet se termine par «adhérez à lui». A savoir, comme elle était avant de se revêtir dans le corps.
Cependant, une grande préparation est nécessaire – qui est de marcher dans toutes Ses voies. De plus, qui connait les voies du Seigneur? En fait c’est le sens de «la Torah qui a 613 voies». Celui qui marche selon elles, sera purifié à la fin, jusqu’à ce que son corps ne soit plus une cloison de fer entre lui et son Créateur, comme c’est écrit : « et J’ôterai le cœur de pierre de votre chair «. Alors il adhérera à son Créateur, exactement comme il l’était avant que son âme ne se revête dans le corps.
Il se fait qu’il y a trois discernements :
1. Israël, est celui qui s’efforce de retourner à sa racine. 2. Le Saint béni soit-Il, est la racine, à laquelle il aspire ardemment. 3. Les 613 voies de la Torah, par lesquelles il purifie son âme et son corps, qui est le sens de l’épice comme il est écrit : « J’ai créé le mauvais penchant, et Je lui ai créé la Torah comme une épice ».
Mais en vérité ces trois-là sont vraiment un, vu qu’à la fin, chaque serviteur de Dieu les atteint d’une seule manière, unique et spéciale. Elles nous apparaissent divisées en trois, car le travail de Dieu est incomplet.
Je vais te le clarifier un peu : tu en verras un bout, mais tu ne le verras en entier que quand Il te délivrera : nous savons que l’âme est une partie de Dieu en haut. Avant d’entrer dans le corps, elle est attachée comme une branche à la racine. Et vois dans L’arbre de vie que la raison pour laquelle le Seigneur a créé les mondes est parce qu’Il voulait dévoiler Ses Noms sacrés « Miséricordieux et Compatissant » et s’il n’y avait pas eu de créatures, Il n’aurait pas eu de qui avoir pitié.
Pour autant que je puisse l’écrire, « toute la Torah est les noms du Saint béni soit-Il » comme nos Sages le disent. Le sens de l’atteinte est que « tout ce qu’on n’atteindra pas, on n’en connaitra pas le nom ». Il est écrit dans les livres que tous ces Noms sont la récompense de l’âme, obligée à venir dans un corps, car c’est précisément au moyen du corps qu’elle peut atteindre les Noms du Saint béni soit-Il, et sa stature est d’après son atteinte.
Il y a une règle : la vitalité de toute chose spirituelle est d’après le mérite de sa connaissance. Un animal terrestre se ressent car il est composé d’esprit et de matière. Il s’avère que la sensation spirituelle est une certaine connaissance et la stature spirituelle est mesurée par l’étendue de la connaissance, comme il est écrit : « un homme est loué d’après son esprit ». Cependant un animal sait et ne ressent rien.
Comprend la récompense des âmes : avant qu’une âme ne vienne dans un corps elle est un petit point, bien qu’attachée à la racine comme une branche à l’arbre. Ce point s’appelle « la racine de l’âme et son monde ». Et si elle n’était pas venue dans ce monde dans un corps, elle n’aurait eu que son monde à elle, signifiant sa propre part dans la racine.
Cependant, plus elle est récompensée de marcher dans les voies du Seigneur, qui sont les 613 voies de la Torah qui redeviennent vraiment les noms du Saint béni soit-Il, plus sa stature grandit d’après le niveau des noms qu’elle a atteint.
C’est le sens des mots « le Saint béni soit-Il attribue à chaque juste 310 mondes ». Interprétation : L’âme est composée de deux justes : le juste supérieur et le juste inférieur, comme la division du corps à partir du nombril vers le haut, et du nombril vers le bas. Elle est récompensée de la Torah écrite et de la Torah orale, qui font deux fois 310, qui font en guématria Tarakh (620), qui sont les 613 Mitsvot de la Torah et les sept Mitsvot de Rabanan [de grands rabbins].
Il est écrit dans l’arbre de vie : « les mondes n’ont été créés que pour dévoiler les noms du Saint béni soit-Il ». Ainsi tu vois que puisque l’âme est descendue se vêtir de cette matière ignoble, elle ne pouvait plus revenir ni adhérer à la racine de son propre monde, comme à sa racine avant sa venue dans ce monde. Elle est donc obligée d’augmenter sa stature de 620 fois plus que ce qu’elle était auparavant dans la racine. C’est le sens de toute la perfection, tout NRNHY jusqu’à Yékhida. C’est pourquoi Yékhida est appelée Kéter, suggérée dans le nombre « 620 ».
Ainsi tu vois que le sens des 620 noms, étant les 613 Mitsvot de la Torah et sept Mitsvot de Rabanan, sont en fait les cinq propriétés de l’âme. A savoir, NRNHY. Il en est ainsi parce que les récipients de NRNHY sont des 620 Mitsvot et les lumières de NRNHY sont la lumière même de la Torah, dans chacune des Mitsvot. Il s’avère que la Torah et l’âme sont Une.
Mais le Saint béni soit-Il est la lumière de Ein Sof revêtue dans la lumière de la Torah, trouvée dans les 620 Mitsvot susmentionnées, comme les Sages ont dit : « toute la Torah est les noms du Saint béni soit-Il ». Cela veut dire que le Saint béni soit-Il est la généralité et les 620 noms sont les éléments et les parties. Ces éléments sont d’après les pas et degrés de l’âme, qui ne reçoit pas toute sa lumière en une fois, mais pas à pas petit à petit, l’un après l’autre.
Il découle de tout cela que l’âme est destinée à atteindre tous les 620 noms sacrés, toute sa stature, qui est 620 fois plus que ce qu’elle avait avant son arrivée. Sa stature apparait dans les 620 Mitsvot où la lumière de la Torah se revêt, et le Saint béni soit-Il est toute la lumière de la Torah. Ainsi tu vois que « la Torah, Le Saint béni soit-Il et Israël sont Un ».
Et retournons au sujet, qu’avant la complétude du travail de Dieu, la Torah, le Saint béni soit-Il et Israël apparaissent comme trois discernements. Parfois l’homme veut compléter son âme et la ramener à sa racine, ce qui est considéré comme Israël. Parfois il veut comprendre les voies de Dieu et les secrets de la Torah « car celui qui ne connait pas les commandements du supérieur, comment le servira-t-Il », ceci est considéré comme la Torah.
Et parfois il aspire à atteindre le Saint béni soit-Il, adhérer à Lui de pleine conscience et il ne regrette que cela et pas tellement d’atteindre les secrets de la Torah, ni de ramener son âme à sa racine, comme elle était avant son revêtement dans un corps.
C’est pourquoi celui qui marche sur la vraie ligne de préparation pour le travail de Dieu, doit toujours s’examiner : aspire-t-il aux trois discernements ci-dessus de manière égale ? Parce que la fin de l’acte s’égalise avec son début. S’il aspire au premier discernement plus qu’au deuxième ou au troisième, alors il dévie de cette voie de la vérité.
Donc il vaut mieux s’en tenir au but d’aspirer au commandement du supérieur, « car celui qui ne connait pas les voies du supérieur et les commandements du supérieur, qui sont les secrets de la Torah, comment le servira-t-Il », De tous les trois, c’est ce qui garantit le plus la ligne médiane.
Et c’est le sens « ouvrez-Moi une ouverture de repentance comme le chas de l’aiguille, et Je vous ouvrirai des portes où entreront des chariots et des carrosses ». Interprétation : Le chas de l’aiguille n’est pas pour entrer ni sortir, mais pour y enfiler un fil de couture et travailler.
De même, tu aspireras seulement au commandement du supérieur, à travailler, et alors Je vous ouvrirai une porte comme l’entrée d’une salle. C’est le sens du nom explicite dans le verset « cependant, Je suis vivant et toute la terre sera remplie de la gloire du Seigneur ».
Certes, garde-toi des secousses prématurées, car « l’homme est là où il pense ». Et donc quand un homme est sûr qu’il ne manquera de rien, il peut se mettre à la tâche dans les mots de la Torah, car « le béni adhère au béni ».
Mais quand il manquera de confiance, il devra travailler dur et tout labeur est de la Sitra Akhra. Et « le maudit n’adhère pas au béni », car il ne pourra pas mettre tout son labeur dans les mots de la Torah et s’il veut errer à l’étranger, il ne considérera pas du tout ces mots, mais retournera à sa routine aussi vite que possible, comme par compulsion diabolique, ainsi il n’éparpillera pas ses étincelles en temps et endroits qui ne sont pas encore unis adéquatement.
Et sache qu’aucun défaut n’est attribué aux inférieurs, sauf en temps et à l’endroit permis, comme c’est le cas à présent. Je veux dire, s’il se détourne ou regrette, se désespère du moment présent, « il rejette tous les temps et tous les endroits du monde ». C’est le sens de « un moment dans sa colère et combien dans sa rage ? Un moment ».
Donc l’homme n’a pas d’autre correction que de rectifier tous les moments présents et à venir et de les consacrer et les offrir à Son Grand Nom. Et celui qui rejette le moment présent, car il est endurci, révèle sa bêtise à tous : car tous les mondes et tous les temps ne sont pas pour lui, car la lumière de son visage n’est pas revêtue dans les changements de temps, bien que le travail de l’homme en soit forcément transformé. Pour cette raison, la foi et la confiance au-dessus de la raison ont été préparées pour nous par le mérite de nos saints Pères, pour que l’homme les utilise sans efforts dans les moments difficiles.
Cela nécessite une explication approfondie. Pour bien la faire comprendre à tous, je vais choisir d’interpréter la question d’après ce qui nous apparaît en être la raison et qui s’étend à nous jusque dans la conduite de ce monde.
L’intériorité de l’extériorité
Le fait est que les racines supérieures s’enchaînent jusqu’à ce que leurs branches apparaissent dans ce monde, comme il est écrit dans l’explication de la racine et de la branche. Dans l’ensemble, les mondes se distinguent par l’intériorité et l’extériorité. C’est comme une lourde charge, que nul ne peut soulever ou déplacer d’un endroit à l’autre. Par conséquent, la solution est de diviser la charge en petits morceaux, puis de les déplacer l’un après l’autre.
Il en va de même de notre matière, puisque le but de la Création est inestimable, car une petite et fine étincelle — comme l’âme d’une personne — peut s’élever dans son atteinte à un degré supérieur que celui des anges serviteurs, comme nos sages ont dit à propos du verset : « Maintenant, il dira à Jacob et à Israël : “Mais qu’est-ce que Dieu a fait !” » Ils ont cru que les anges supérieurs demandaient à Israël : « Mais qu’est-ce que Dieu a fait ? »
L’évolution d’Israël (intériorité) : un par un
Cette abondance ne nous parviendra qu’en nous développant un par un. Comme dans la précédente allégorie, même la plus lourde charge peut être soulevée si nous la divisons en morceaux et que nous les soulevons les uns après les autres. Non seulement l’objectif général nous vient-il de cette manière, mais même le but physique, qui n’est qu’une préparation pour le but général, nous parvient à travers un développement progressif et lent.
Ainsi, les mondes ont été divisés en intériorité et en extériorité, où chaque monde contient des illuminations adaptées pour agir suivant un lent développement. Et on les appelle « l’intériorité du monde ».
Évolution des nations du monde (extériorité) - instantanément
À l’opposé, il y a des illuminations qui ne peuvent agir qu’instantanément. Par conséquent, quand elles apparaissent ici dans leurs branches, dans ce monde, et qu’un pouvoir leur est donné, non seulement elles ne se corrigent pas, mais elles endommagent.
Nos sages les appellent « non mûrs », comme il est écrit de l’Arbre de la Connaissance et d’Adam HaRishon, qu’ils mangeaient des fruits verts. Cela signifie qu’il s’agit vraiment d’un fruit délicat, destiné à réjouir l’homme, mais plus tard et non à l’heure actuelle, car il est encore en croissance et en développement. C’est pourquoi ils l’ont comparé à un fruit non encore arrivé à maturité, comme la figue qui est le plus doux et le plus délicat des fruits, mais lorsque consommée prématurément, elle nuit à l’estomac de l’homme et il meurt.
En effet, nous devrions nous demander : « Qui est celui qui est à l’origine d’un tel acte dans le monde ? » Après tout, nous savons qu’il n’y a pas d’action dans notre monde qui ne vienne sans une frappe d’une racine supérieure. Sachez que c’est ce que nous appelons « la domination de l’extériorité », comme dans le verset : « Dieu les a fait l’un opposé à l’autre. » Elle contient une force qui pousse et accélère la révélation de la domination de l’intériorité, comme nos sages l’ont dit : « Je placerai sur eux un roi tel qu’Haman et ils reviendront au bien contre leur gré. »
L’intériorité est le peuple d’Israël
Après avoir clarifié les racines supérieures, nous allons clarifier les branches dans ce monde. Sachez qu’une branche qui s’étend de l’intériorité est le peuple d’Israël, qui a été choisi comme l’opérateur de l’objectif général et de la correction. Il contient la préparation nécessaire pour la croissance et le développement, jusqu’à qu’il pousse également les nations du monde à atteindre le but général.
L’extériorité est les nations du monde
La branche qui s’étend de l’extériorité est le reste des nations. Les mêmes vertus ne leur ont pas été préparées pour les rendre dignes de recevoir le développement du but l’une après l’autre. Au contraire, elles seront prêtes à recevoir la correction d’un coup et en totalité, en fonction de leur racine supérieure. Par conséquent, quand elles reçoivent la domination de leur racine, elles détruisent les vertus des enfants d’Israël et elles causent des souffrances dans le monde.
Un esclave et une servante
Les racines supérieures appelées « extériorité », comme nous l’avons expliqué ci-dessus, sont généralement appelées « servante » et « esclave ». C’est pour nous montrer qu’ils ne sont pas là pour nuire ou endommager, comme cela pourrait paraître à première vue, mais ils servent l’intériorité, comme l’esclave et la servante servent leurs maîtres.
L’extériorité domine quand Israël n’exige pas de profondeur dans son travail
La domination de ladite l’extériorité est appelée « l’exil d’Israël parmi les nations du monde ». Ces dernières infligent de nombreuses formes de souffrance, du mépris et des destructions à la nation d’Israël. Toutefois, pour être brefs, nous n’allons expliquer que ce qui est révélé à travers une observation générale, qui est le but général. Ceci se réfère à l’idolâtrie et à la superstition, comme il est écrit : « Mais ils se mélangèrent aux nations et apprirent leurs façons de faire. » C’est le plus terrible et dangereux poison qui puisse détruire les âmes d’Israël, car il rapproche leur absurdité de la raison humaine. En d’autres termes, elles n’exigent pas de grande profondeur pour être comprises et plantent ainsi les fondations de leur travail dans les cœurs des enfants d’Israël. Bien qu’un homme d’Israël soit tout à fait incapable d’accepter leur inepties, il s’avère qu’en fin de compte, elles induisent de la saleté et conduisent à une flagrante hérésie, jusqu’à ce qu’il dise : « tous les visages sont égaux ».
La raison de la dissimulation de la Kabbale
Maintenant, vous pouvez comprendre pourquoi la sagesse du caché a été soustraite aux regards extérieurs, de même que ce que les sages ont dit : « Il est interdit d’enseigner la Torah à un gentil [non juif]. » Il semble y avoir une contradiction entre cette affirmation et le Tana [grand sage du début de notre ère] Devei Eliyahou, qui a dit : « Même un gentil, un esclave ou une servante, s’ils s’assoient pour apprendre la Torah, la Divinité est avec eux. » Mais alors, pourquoi les sages ont-ils interdit d’enseigner la Torah aux gentils ?
L’enseignement de la Torah aux gentils
En effet, le Tana Devei Eliyahou se réfère à un gentil qui s’est converti, ou du moins à celui qui a abandonné l’idolâtrie, c’est-à-dire la superstition. Inversement, nos sages se référaient à celui qui n’a pas quitté l’idolâtrie et voulait connaître la loi d’Israël et sa sagesse afin de renforcer et de fortifier son idolâtrie. Vous pourriez dire : « Mais qu’importe si un gentil est devenu plus pieux dans son idolâtrie à cause de notre Torah ? Si elle ne l’aide pas, quel mal peut-elle lui faire ? »
Les pleurs de Rashbi
En effet, c’est à ce propos que Rashbi pleura avant qu’il n’ait expliqué un secret important dans la sagesse du caché, comme il est écrit : « Rabbi Shimon pleura : “Malheur si je dis et malheur si je ne dis pas. Si je dis, les pécheurs sauront comment servir leurs idoles ; et si je ne dis pas, les amis perdront cette parole.” »
Il avait peur que ce secret ne tombe entre les mains des idolâtres et qu’ils en fassent l’objet de leur idolâtrie, avec la force du saint esprit. C’est ce qui prolonge notre exil et nous apporte tous les maux et les destructions possibles, comme nous le voyons maintenant de nos propres yeux, puisque les sages de toutes les nations du monde ont étudié tous les livres des enfants d’Israël et les ont transformés en délices aptes à renforcer leur foi, signifiant leur sagesse, appelée la « théologie ».
Deux torts avec la révélation de la sagesse d’Israël aux nations du monde
Deux erreurs ont été commises :
1) Outre le fait d’avoir revêtu notre châle, en disant que toute cette sagesse est l’atteinte de leur propre saint esprit, ces imitations ont acquis leur réputation à nos dépens. Ainsi, elles renforcent leurs faux enseignements et acquièrent la force nécessaire pour nier notre Torah.
2) Mais un mal encore plus grand nous est arrivé : celui qui regarde leur théologie y trouve des concepts et une sagesse concernant le service de Dieu qui semblent plus vrais et plus authentiques que notre sagesse.
Il en est ainsi pour deux raisons :
La première est qu’ils sont nombreux et que parmi eux il y a de très grands linguistes compétents et qui connaissent leur travail : rendre les choses acceptables aux personnes peu instruites. La linguistique provient des enseignements extérieurs et certainement qu’une société de huit milliards de personnes peut en produire beaucoup plus que la nôtre avec ses quinze millions. Ainsi, celui qui lit leurs livres se met à douter et se dit qu’ils pourraient peut-être avoir raison, ou que sais-je pire encore.
La seconde, et plus importante raison, c’est que les sages d’Israël cachent la sagesse de la religion derrière des portes closes et par tous les moyens aux masses. Les sages de chaque génération offrent des explications simples aux masses et les repoussent avec toutes sortes de ruses afin d’éteindre le désir ne serait-ce que de s’approcher et de se servir de la sagesse du caché.
Malheur si je dis
Ils font ceci par crainte que ces choses et cette sagesse ne tombent entre les mains des idolâtres, comme Rashbi a écrit : « Si je dis, les pécheurs sauront comment servir leurs idoles. » Après tous, nous sommes méprisés et assez émoussés, même pour les petites choses qu’ils ont volées dans nos récipients, lesquelles sont arrivées à eux en dépit d’une veille méticuleuse.
La raison de la dissimulation de la Kabbale
Ceci permet de comprendre ce qui se serait passé si nos sages avaient révélé la sagesse du caché à tous. Puisque nous dissimulons, tant qu’un homme ordinaire ne mérite pas de recevoir les secrets de la Torah, il n’a aucune connaissance dans la sagesse de la religion. Par conséquent, il est évident qu’une telle personne est enthousiaste quand elle acquiert une sagesse et des explications de leur théologie, dont l’essence est cependant un assortiment de concepts volés à notre sagesse du caché, avec quelques friandises littéraires en prime. Après avoir vu cela, elle dit et renie notre Torah pratique et termine dans une complète hérésie.
Une servante qui hérite de sa maîtresse
Ceci est appelé « une servante qui hérite de sa maîtresse », puisque toute la force de la maîtresse — la domination de l’intériorité — vient de la force de notre sagesse et de notre connaissance, comme il est écrit : « Nous nous distinguons, nous et Ton peuple, de tout peuple à la surface de la terre. » Maintenant, la servante s’avance et se vante en public d’être l’héritière de cette sagesse. Sachez que leur force est la chaine à laquelle les pieds des enfants d’Israël en exil sont attachés, se retrouvant sous leur domination.
Chaînes de l’exil
Ainsi, l’essence des chaînes de l’exil et de leur puissance provient de la sagesse de la Torah et de ses secrets, qu’ils ont réussi à voler et à mettre dans leurs récipients, en dépit de la grande vigilance et des dissimulations que nous avons mises en place. Avec cela, ils trompent les masses, en disant qu’ils ont hérité du service de Dieu, et ils sèment également le doute et l’hérésie dans les âmes d’Israël.
Je ne peux plus me taire devant tout ce qui se dresse devant nous et je vais vérifier la vraie controverse qui se dévoile, car je dois savoir ce que vaut la vérité dans notre pays : telle a toujours été mon approche, d’analyser toutes les actions de la Création et d’en connaître leur valeur, bonne ou mauvaise et ce avec une précision extrême.
Car c’est le seul endroit que mes Pères m’ont laissé à définir et j’ai déjà trouvé des finesses et des mystères dans toutes ces images insignifiantes: car ce n’est pas en vain que tout ce lot a été placé sous mes yeux. Il y a belles lettres pour énoncer toute sagesse et toute idée, qui n’ont été créées que pour les combinaisons de la sagesse.
Pour commencer nous allons examiner la qualité de la paresse qui existe dans ce monde. Et en général ce n’est pas une qualité tellement mauvaise ni méprisable et la preuve en est que les sages ont déjà dit : « s’assoir et ne rien faire est mieux ». Et bien que le bon sens et certains textes dénient cette règle, afin d’être précis comme il se doit, je montrerai que « tout est parole du Dieu vivant ». Et tout rentrera posément dans l’ordre.
Il est sans aucun doute clair, qu’il n’y a aucun autre travail au monde à part le travail de Dieu. Et tout autre travail, à part le Sien, même pour les âmes, s’il n’est que pour la personnalité individuelle, il aurait mieux valu qu’il ne soit pas venu au monde, car il bouleverse les choses, celui qui reçoit n’est pas devenu celui qui donne sans réserve. Ceci est une loi qui est inviolable, et « s’il avait été là il n’aurait pas été délivré ».
Ainsi, il n’est pas indiqué de juger un tel employé ou travail dont l’exécuteur est sous la forme de receveur, car c’est sans doute en vain, et il aurait mieux valu « qu’il s’asseye et ne fasse rien » car il fait du mal par cet acte, soit à lui-même, soit aux autres. Et son utilité en est complètement entravée, comme nous l’avons dit ci-dessus.
Je me moque si certains de tes 248 organes se sentent mal à l’aise par rapport à cette loi et même s’ils protestent ouvertement contre mes paroles, car ainsi est la nature de toute parole de vérité : elle n’exige aucun accord du nouveau-né de la femme, petit ou grand. Et quiconque est récompensé de savoir davantage la Torah devient plus perspicace.
… Nous savons que le Baal Shem Tov a donné un signe évident, pour savoir combien le Saint béni soit-Il s’amusait avec lui - examiner son cœur, et voir combien il s’amuse avec le Saint béni soit-Il. Ainsi est la signification de « Le Seigneur est ton ombre ». Et donc celui qui sent encore une distinction entre « chérir et connaître », doit encore unir son cœur, car de la perspective du Saint béni soit-Il, ils sont vraiment UN, car le Saint béni soit-Il réside vraiment dans le cœur de chaque homme d’Israël. Cela est de Sa perspective. Et ainsi que manque-t-il à l’homme ? Juste de le savoir! Et la connaissance se modifie et la connaissance conclut. Et c’est cela le sens « Le Seigneur est ton ombre ».
Dix Sefirot
1) Tout d’abord, nous devons connaître les noms des dix Sefirot : KHB, HGT, NHYM. Ce sont les acronymes de Kéter, Hokhma, Bina, Hessed, Guevoura, Tifféret, Netsakh, Hod, Yessod, Malkhout. Ce sont aussi les dix couvertures de Sa lumière, établies afin que les inférieurs puissent recevoir Sa lumière.
C’est comme la lumière du soleil, qui est impossible à regarder sauf à travers des verres fumés qui diminuent sa lumière et l’adaptent pour que les yeux puissent voir. De même, si Sa lumière n’avait pas été couverte de ces dix couvertures, appelées « dix Sefirot », dans lesquelles chaque inférieur couvre Sa lumière, les inférieurs n’auraient pas pu l’obtenir.
2) Ces dix Sefirot sont les dix noms sacrés dans la Torah : le nom Ehyé (prononcé Ekyé), est la Sefira Kéter ; le nom Yah (prononcé Koh) est la Sefira Hokhma ; et le nom HaVaYaH avec la ponctuation de Elohim est Bina. Le nom El (prononcé Kel) est Hessed ; le nom Elohim (prononcé Elokim) est Guevoura; et le nom HaVaYah avec la ponctuation de Shva, Holam, Kamatz est Tifféret. Le nom Tsvaot est Netsakh et Hod ; le nom Shadaï (prononcé Shadai) est Yessod ; le nom Adonay (prononcé Adnai) est Malkhout (Le Zohar, Vayikra, points 157-163, 166-177).
3) Et bien que l’on compte dix Sefirot, il n’y a pas plus de cinq Behinot [discernements] en elles, appelées Kéter, Hokhma, Bina, Tifféret et Malkhout. La raison pour laquelle nous comptons dix Sefirot est que la Sefira Tifféret contient six Sefirot, nommées Hessed, Guevoura, Tifféret, Netsakh, Hod, et Yessod, ce qui fait dix (Introduction au Livre du Zohar, « Miroirs du Soulam », p.5).
Et ces cinq Behinot, KHB TM sont discernées dans chaque émané et dans chaque créature, dans tous les mondes - les cinq mondes, appelés Adam Kadmon, Atsilout, Briya, Yestira, et Assya, qui correspondent aux cinq Behinot KHB TM – aussi bien que dans le plus petit détail dans la réalité. Nous discernons que Roch (Tête) en lui est Kéter ; de sa Roch à Khazé (poitrine), c’est Hokhma ; de Khazé à Tabour (nombril) c’est Bina ; et de Tabour et en dessous c’est Tifféret et Malkhout.
Pourquoi Tifféret inclut HGT NHY
4) Quand les cinq Behinot KHB TM sont sorties, elles se sont inclues les unes dans les autres de sorte que chacune contenait KHB TM. Toutefois, dans la Sefira Tifféret, le niveau des Sefirot descendit de GAR, donc les noms des KHB TM inclus en elles changèrent en HGT NH, et Yessod, qui les contient. Par conséquent, lorsque nous disons que Tifféret contient six Sefirot, ce n’est pas en raison de son mérite sur les trois premières Sefirot, mais l’inverse, c’est le manque de lumière de GAR en elle qui fait que les cinq Behinot KHB TM ont reçu d’autres noms: HGT NH.
Donc, Hessed, est Kéter, Guevoura est Hokhma, et Tifféret est Bina, Netsakh est Tifféret, et Hod est Malkhout. La Sefira Yessod leur est ajoutée, mais ce n’est pas une Behina (singulier de Behinot) supplémentaire aux cinq Behinot. C’est plutôt un discernement général qui contient les cinq Behinot HGT NH en lui. En outre, elles sont toujours appelées VAK, qui est un acronyme de Vav [six] Ktsavot [extrémités, bouts], qui sont les six Sefirot HGT NHY. Et comme cette descente des cinq Behinot à HGT NH ne s’est produite que dans ZA, nous n’appliquons les cinq Behinot qui changent qu’à ZA.
Lumière et Kli
5) Il est impossible d’avoir la lumière sans un Kli dans aucun des mondes. Au début, il n’y avait qu’un Kli dans les dix Sefirot – Malkhout. La raison pour laquelle nous disons qu’il y a cinq Behinot KHB TM est qu’elles sont toutes des parties de Malkhout, qui s’appelle Behina Dalet. Cela signifie qu’elles sont arrangées selon leur proximité au Kli complet, qui est Malkhout, appelée Behina Dalet.
Mais après le Tsimtsoum Aleph [la première restriction], un Massakh [écran] a été établi dans le Kli de Malkhout, qui empêche la lumière supérieure de le vêtir. Donc, lorsque la lumière supérieure atteint le Massakh, le Massakh la frappe et la repousse. Cette frappe est appelée « Zivoug de Hakaa » [accouplement par coups] de la lumière supérieure avec le Massakh dans le Kli de Malkhout, et la lumière repoussée est appelée « dix Sefirot de Ohr Hozer » [lumière Réfléchie].
Il en est ainsi car la lumière repoussée s’élève de bas en haut et habille les dix Sefirot dans la lumière supérieure, qui s’appellent « dix Sefirot de Ohr Yashar [lumière directe]. » Et de nouveaux Kélim ont été faits de cette Ohr Hozer, pour vêtir la lumière supérieure à l’endroit de Malkhout, qui s’était restreinte afin de ne pas recevoir la lumière. Le contenu de ces nouveaux Kélim (pluriel de Kli), s’appelle « dix Sefirot de Ohr Hozer. »
Roch-Tokh-Sof, Pé-Tabour-Sioum Raglin
6) Et à cause des nouveaux Kélim de Ohr Hozer, il y a trois parties dans chaque Partsouf, appelées Roch, Tokh, Sof [Tête, Intérieur/buste, Fin]. Il a été expliqué que par la force du Massakh qui empêche la lumière d’atteindre Malkhout il y a eu un Zivoug de Hakaa avec la lumière, faisant sortir les dix Sefirot de Ohr Hozer et a habillé les dix Sefirot de Ohr Yashar dans la lumière supérieure.
Ces dix Sefirot de Ohr Yashar et Ohr Hozer s’appellent dix Sefirot de Roch. Toutefois, ces dix Sefirot de Ohr Hozer, qui sont sorties du Massakh vers le haut et habillent les dix Sefirot de Ohr Yashar, ne sont pas encore les vrais Kélim. Ceci est dû au fait que le nom Kli indique l’Aviout en lui, c’est-à-dire la force du Din [jugement] dans le Massakh, qui empêche le revêtement de la lumière dans Malkhout.
La règle est que la force de Din n’opère qu’à partir de la sortie du Din vers le bas. Et non de l’endroit de la sortie du Din vers le haut. Et comme les dix Sefirot de Ohr Hozer ont émergé du Massakh vers le haut, la force de Din n’est pas apparente dans Ohr Hozer et ne mérite pas d’être un Kli. C’est pourquoi, ces dix Sefirot de Ohr Hozer sont appelées Roch, c’est-à-dire une racine pour les Kélim, et non les Kélim eux-mêmes.
Et Malkhout, en qui le Massakh pour le Zivoug de Hakaa a été établi, s’appelle par conséquent Pé [bouche]. Ceci suggère que comme dans une bouche physique, de laquelle les Otiot [lettres] sortent par un Zivoug de Hakaa des cinq sorties de la bouche, le Pé spirituel a un Zivoug de Hakaa pour faire sortir dix Sefirot de Ohr Hozer, à savoir les cinq Behinot KHB TM, qui sont les Kélim pour les dix Sefirot de Ohr Yashar, et les Kélim sont appelés Otiot. Ainsi, nous avons expliqué les dix Sefirot de Roch.
7) Par conséquent, les dix Sefirot de Ohr Yashar et les dix Sefirot de Ohr Hozer se sont diffusées du Massakh vers le bas, et à ce moment les dix Sefirot de Ohr Hozer sont devenues des Kélim qui reçoivent et habillent les dix Sefirot de Ohr Yashar. C’est parce que maintenant il y a un Massakh sur les dix Sefirot de Ohr Hozer. Pour cette raison, son épaisseur contrôle les dix Sefirot de Ohr Hozer et par cela, les Kélim sont faits.
De plus ces dix Sefirot, qui sont les Kélim à proprement parler, sont appelés Tokh et Gouf [corps], c’est-à-dire qu’ils sont vraiment à l’intérieur de lui et le corps du Partsouf. Et Malkhout de Tokh s’appelle Tabour, comme dans la phrase « le Tabour (nombril) de la terre », qui se réfère au centre et au milieu. Ceci indique que Malkhout de Tokh est la Malkhout centrale, et c’est de son Ohr Hozer que les Kélim véritables du Gouf sont faits.
Nous pouvons également dire que Tabour vient des mots Tov Ohr [bonne lumière], ce qui indique que jusqu’à présent la lumière est bonne, puisqu’elle est habillée dans des Kélim qui conviennent pour la recevoir. Nous avons donc expliqué les dix Sefirot de Tokh jusqu’au Tabour.
8) Donc, nous trouvons deux discernements dans Malkhout de Roch :
- Malkhout terminale : le Massakh empêchant la lumière supérieure de se revêtir dans le Kli de Malkhout.
– Malkhout s’accouplant : S’il n’y avait pas eu un Zivoug de la lumière Supérieure avec le Massakh par un Zivoug de Hakaa, qui élève Ohr Hozer pour habiller la lumière supérieure, il n’y aurait pas de récipient de réception pour la lumière supérieure, et il n’y aurait pas de lumière dans la réalité, puisqu’il n’y a pas de lumière sans Kli.
Mais dans Malkhout de Roch, ces deux discernements ne sont que deux racines. Malkhout terminale est la racine de Malkhout qui finit le degré, et Malkhout s’accouplant est la racine de l’habillage de la lumière dans les Kélim.
Ces deux actions sont apparues et se sont produites dans le Gouf du Partsouf :
- De Pé à Tabour, Malkhout s’accouplant montre sa force et la lumière supérieure se revêt dans les Kélim.
- Et de Tabour vers le bas, Malkhout terminale, montre sa force et fait sortir dix Sefirot de Sioum (fin). Chaque Sefira émerge avec la seule illumination de Ohr Hozer sans la lumière supérieure. Et quand elle atteint Malkhout de ces dix Sefirot de Sioum, chaque Partsouf se termine, parce que cette Malkhout est Malkhout terminale, qui ne reçoit rien, et donc met fin à l’expansion du Partsouf en elle.
Et nous appelons cette Malkhout, « Malkhout de Sioum Raglin », qui coupe la lumière et termine le Partsouf. Et ces dix Sefirot de Sioum qui se diffusent du Tabour et en bas jusqu’au Sioum Raglin s’appellent « dix Sefirot de Sof » [fin], et elles sont toutes des parties de Malkhout de Sof et de Sioum. De plus, lorsque nous disons qu’il n’y a que Ohr Hozer en elles, cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas du tout d’Ohr Yashar, mais cela signifie qu’elles ont une certaine illumination de Ohr Yashar, mais considérée comme VAK sans Roch.
Khazé
9) Jusqu’à présent nous avons discuté des Partsoufim (pluriel de Partsouf) d’Adam Kadmon. Mais dans les Partsoufim du monde de Atsilout, un nouveau Sioum a été ajouté aux dix Sefirot de Tokh : Malkhout de Tokh, nommée Tabour, s’éleva à Bina des dix Sefirot de Tokh, et termina le degré des dix Sefirot du degré Tokh à cet endroit. Ce Sioum s’appalle Khazé, et la Parsa y a pris place.
Ceci signifie que le nouveau Sioum qui a été fait par l’ascension de Malkhout à Bina à l’endroit de Khazé est appelé Parsa, comme le firmament qui sépare les eaux supérieures – Kéter et Hokhma qui sont restées au degré Tokh – de Bina et TM, qui sont sorties du degré des dix Sefirot de Tokh et sont devenues le degré des dix Sefirot de Sof.
Pour cette raison, les dix Sefirot de Tokh se sont divisées en deux degrés :
- De Pé à Khazé, on les considère comme dix Sefirot de Tokh, et Atsilout, et GAR du Gouf.
- De Khazé et en bas jusqu’au Tabour, on les considère comme dix Sefirot de Sof, et Briya, et VAK sans Roch, comme les dix Sefirot de Sof.
Relation inverse entre les Kélim et les lumières
10) Il y a toujours une relation inverse entre les lumières et les Kélim. Dans les Kélim, l’ordre est que les supérieurs sont les premiers à grandir dans un Partsouf. D’abord, Kéter vient au Partsouf, ensuite Hokhma, ensuite Bina, ensuite Tifféret, et ensuite Malkhout. Pour cette raison, nous nommons les Kélim KHB TM, c’est-à-dire de haut en bas, parce que tel est leur ordre de venue dans le Partsouf.
Mais pour les lumières c’est l’inverse. L’ordre des lumières est que les inférieurs viennent au Partsouf en premier. La première à venir est la lumière de Néfesh, ensuite la lumière de Rouakh, ensuite la lumière de Neshama, ensuite la lumière de Haya, ensuite la lumière de Yékhida.
Donc, au début arrive la lumière de Néfesh, qui est la lumière de Malkhout, la plus petite de toutes les lumières. Et la dernière à arriver est la lumière de Yékhida, la plus grande de toutes les lumières. C’est pourquoi nous appelons toujours les lumières NRNHY, c’est-à-dire, de bas en haut, car tel est leur ordre d’arrivée dans le Partsouf.
11) Par conséquent, il s’avère qu’alors qu’il n’y a qu’un seul Kli dans le Partsouf, qui est nécessairement le Kli le plus haut – Kéter – qui est le premier à grandir, la plus grande lumière associée à Kéter, la lumière de Yékhida, n’entre pas dans le Partsouf. A la place, la lumière qui entre et s’habille dans le Kli de Kéter est la plus petite lumière, la lumière de Néfesh.
Et lorsque deux Kélim grandissent dans le Partsouf, qui sont les plus grands Kélim – Kéter et Hokhma – la lumière de Rouakh entre aussi. Alors la lumière de Néfesh descend du Kli de Kéter au Kli de Hokhma, et la lumière de Rouakh se revêt dans le Kli de Kéter. De même, quand un troisième Kli grandit dans le Partsouf – le Kli de Bina – la lumière de Neshama entre dans le Partsouf. Alors la lumière de Néfesh descend du Kli de Hokhma au Kli de Bina, la lumière de Rouakh sort du Kli de Kéter et va dans le Kli de Hokhma, et la lumière de Neshama se revêt dans le Kli de Kéter.
Et quand un quatrième Kli grandit dans le Partsouf, à savoir le Kli de Tifféret, la lumière de Haya entre dans le Partsouf. Alors la lumière de Néfesh descend du Kli de Bina au Kli de Tifféret, la lumière de Rouakh au Kli de Bina, la lumière de Neshama au Kli de Hokhma, et la lumière de Haya au Kli de Kéter.
Et quand un cinquième Kli grandit dans le Partsouf, le Kli de Malkhout, toutes les lumières viennent dans leur Kélim respectifs. Ceci parce que la lumière de Yékhida s’étend alors dans le Partsouf : la lumière de Néfesh descend du Kli de Tifféret au Kli de Malkhout, la lumière de Rouakh descend du Kli de Bina et va dans le Kli de Tifféret, la lumière de Neshama descend du Kli de Hokhma et va dans le Kli de Bina, et la lumière de Haya descend du Kli de Kéter et vient dans le Kli de Hokhma, et la lumière de Yékhida vient se revêtir dans le Kli de Kéter.
12) Vous voyez que tant que tous les cinq Kélim KHB TM n’ont pas grandi dans le Partsouf, les lumières ne sont pas à leur place respective. De plus, elles ont une valeur inverse puisque si le Kli de Malkhout – le plus petit Kli – manque au Partsouf, la lumière de Yékhida – la plus grande lumière – sera manquante. Et si les deux Kélim inférieurs– Tifféret et Malkhout manquent les deux plus grandes lumières – Haya et Yékhida – seront manquantes. Et si les trois Kélim inférieurs – Bina, Tifféret et Malkhout – manquent, les trois plus grandes lumières – Neshama, Haya et Yékhida – seront manquantes, etc.
Donc, tant que tous les cinq Kélim KHB TM n’ont pas grandi dans le Partsouf, il y a une relation inverse entre les Kélim et les lumières. Si une lumière et un Kli manquent, alors la plus grande lumière, la lumière de Yékhida manquera. Et c’est le contraire avec les Kélim : le plus petit Kli manquera – le Kli de Malkhout.
13) Maintenant vous voyez pourquoi nous disons que par l’ascension de Malkhout à Bina, le degré s’est terminé sous Hokhma. Et pour cette raison, seules deux Sefirot sont restées dans le degré – Kéter et Hokhma, et Bina et TM du degré se sont annulées et sont descendues du degré. Pourtant, ceci ne concerne que les Kélim. Mais c’est le contraire avec les lumières : Les lumières Néfesh – Rouakh restèrent dans le degré, et les lumières Neshama, Haya et Yékhida se sont annulées dans le degré.
14) Maintenant vous comprendrez pourquoi le Zohar dit parfois qu’avec l’ascension de Malkhout à Bina, les cinq Otiot [lettres] du nom Elohim se sont divisées de sorte que les deux lettres MI (Mem, Youd) sont restéest dans le degré et les trois lettres ELEH (Aleph, Lamed, Hey) sont sorties et se sont annulées dans le degré.
Mais parfois le Zohar dit le contraire, que quand Malkhout s’est élevée à Bina, les deux lettres EL (Aleph, Lamed) sont restées dans le degré, et les trois lettres HYM (Hey, Youd, Mem) s’annulèrent et descendirent du degré. C’est parce que les cinq lettres du mot Elohim sont les cinq Sefirot KHB TM ou les cinq lumières NRNHY. Et quand Malkhout monte à Bina, seuls les Kélim Kéter et Hokhma, qui sont les deux lettres EL, restent dans le degré, et les trois lettres HYM descendent du degré.
Dans les lumières c’est l’inverse : les deux lettres finales MI, qui suggèrent les deux lumières inférieures Néfesh-Rouakh, restèrent dans le degré, et les trois premières lettres, ELEH, suggérant Yékhida, Haya, Neshama, sont sorties et se sont annulées dans le degré.
Donc, dans L’Introduction au Livre du Zohar, Le Zohar parle de cinq lumières NRNHY, soit les cinq lettres d’Elohim. C’est pourquoi il est écrit que MI restèrent et ELEH sont sorties du degré. Egalement, dans Le Zohar (Genèse 1), il parle des cinq Kélim KHB TM, à savoir les cinq lettres d’Elohim.
Pour cette raison, il est écrit le contraire : EL sont restées dans le degré et les trois lettres HYM sont sorties du degré. Nous devrions nous souvenir de ces mots et examiner chaque passage pour voir si l’on parle de lumières ou de Kélim, et cela résoudra de nombreuses contradictions apparentes.
L’ascension de Malkhout à Bina
15) Nous devrions parfaitement comprendre la question de l’adoucissement de Malkhout dans Bina, car c’est la racine de toute cette sagesse. Malkhout est Midat Ha Din [qualité du jugement], en qui le monde ne peut pas exister. Pour cette raison, L’Emanateur l’a élevée à la Sefira de Bina, qui est Midat Ha Rakhamim [qualité de la miséricorde]. Nos sages y ont fait allusion : « Au commencement, Il pensa créer le monde avec Midat Ha Din », c’est-à-dire, seulement dans Malkhout, qui est Midat Ha Din. « Il vit que le monde n’existait pas, Il a fait d’abord venir Midat Ha Rakhamim et l’associa à Midat Ha Din (Béréshit Rabba, 12).
Grâce à la montée de Malkhout à Bina, Malkhout reçoit la forme de Bina, qui est Midat Ha Rakhamim, et alors Malkhout conduit le monde avec Midat Ha Rakhamim. Cette question de la montée de Malkhout à Bina se passe à chacun des degrés, depuis le sommet du monde d’Atsilout jusqu’à la fin du monde d’Assiya puisqu’il n’y a pas de degré sans dix Sefirot KHB, HGT NHYM. Et Malkhout de chaque degré s’est élevée à Bina dans ce degré et s’y est adoucie.
La division de chaque degré en deux moitiés
16) Nous savons que Malkhout qui termine chaque Sefira et chaque degré, veut dire que par le Tsimtsoum [restriction] qui s’est fait sur elle, de ne pas recevoir la lumière supérieure, Malkhout empêche la lumière de se diffuser dans ce degré. Donc, la lumière de ce degré s’étend seulement jusqu’à Malkhout et s’arrête quand elle atteint le Massakh dans Malkhout, et un Zivoug de Hakaa avec la lumière s’effectue sur le Massakh dans Malkhout.
Par conséquent, puisque Malkhout de chaque degré s’est élevée à Bina de ce degré, Malkhout met fin à la lumière à l’endroit où elle est montée, c’est-à-dire au milieu de Bina. Donc, la moitié de Bina, Tifféret, et Malkhout, qui sont sous Malkhout terminale, sortent de leur degré et deviennent un autre degré, sous Malkhout.
Donc, par l’ascension de Malkhout à Bina, chaque degré est coupé en deux : Kéter, Hokhma, et la moitié de Bina au-dessus de Malkhout restent dans le degré, et la moitié de Bina, Tifféret (comprenant HGT NHY), et Malkhout sortent du degré et deviennent un degré sous elle. Cette fin faite par Malkhout au milieu de Bina est appelée Parsa.
17) Chaque degré doit avoir cinq lumières, appelées Yekhida, Haya, Neshama, Rouakh, et Néfesh habillées dans les cinq Kélim, appelés Kéter, Hokhma, Bina, Tifféret (comprenant HGT NHY), et Malkhout. Et puisqu’en raison de l’ascension de Malkhout à Bina, seuls deux Kélim complets sont restés dans le degré –Kéter et Hokhma- et trois Kélim, Bina, Tifféret et Malkhout y sont manquants, seules deux lumières y restent –Néfesh, Rouakh- revêtant les deux Kélim, Kéter et Hokhma. Et les trois lumières Neshama, Haya et Yekhida y sont manquantes, puisqu’elles n’ont pas de Kélim dans lesquels se revêtir.
Il s’avère qu’il manque au degré des trois premières Sefirot, puisqu’en raison de l’ascension de Malkhout à Bina, le degré s’est percé en deux moitiés : une moitié resta au degré – Kéter-Hokhma des Kélim et Néfesh-Rouakh des lumières – et l’autre moitié quitta le degré – Bina et TM des Kélim, et Neshama, Haya, Yekhida des lumières. C’est pourquoi cette ascension de Malkhout à Bina est suggérée dans le Youd qui est entré dans la lumière du degré, et Ohr [lumière, אור] est devenu Avir [airאויר]. A la suite de l’ascension de Malkhout à Bina, le degré a perdu la lumière de ses trois premières Sefirot et est resté au niveau de Rouakh-Néfesh, appelé Avir. Ce sujet est aussi suggéré dans les cinq lettres du nom Elohim, divisé en deux moitiés : MI-ELEH. Les deux lettres MI impliquent les deux lumières Rouakh Néfesh, habillées dans les deux Kélim Kéter Hokhma qui sont restées dans le degré, et les trois lettres ELEH suggèrent les trois Kélim Bina, Tifféret, et Malkhout qui ont quitté le degré.
La descente de Malkhout de Bina à sa place
18) Toutefois, par l’élévation de Mayin Noukvin, à partir de la Torah et des prières des inférieurs, l’illumination supérieure s’étend de Hokhma et Bina de AK, ce qui fait sortir Malkhout de Bina de tous les degrés, et l’abaisse à sa place (Le Zohar, VaYikael). Alors les trois Kélim, Bina, Tifféret et Malkhout qui étaient auparavant sortis du degré en raison de l’entrée du Youd, qui est Malkhout, dans la lumière du degré, termine ainsi le degré sous Hokhma et transforme Ohr [lumière] en Avir [air].
Mais maintenant, après que Malkhout soit descendue et soit sortie de Avir, les Kélim reviennent à leur degré. Ainsi, à nouveau il y a cinq Kélim KHB TM dans le degré. Et puisqu’il y a cinq Kélim, toutes les cinq lumières Yékhida, Haya, Neshama, Rouakh, Néfesh reviennent et s’y revêtent, et Avir redevient Ohr, puisque le retour au niveau des trois premières, est appelé Ohr,
Un temps de Katnout et un temps de Gadlout
19) Donc, nous avons expliqué qu’en raison de l’ascension de Malkhout à Bina, deux temps furent faits dans chaque degré : un temps de Katnout [petitesse, enfance] et un temps de Gadlout [grandeur, âge adulte]. Avec l’ascension de Malkhout à Bina, elle finit le degré sous Hokhma, et Bina, Tifféret, et Malkhout du degré en sortent et viennent au degré inférieur. Donc, seules Kéter Hokhma de Kélim et Rouakh Néfesh des lumières restent dans le degré, et il manque GAR [trois premières]. C’est le temps de Katnout.
Mais après que les inférieurs aient élevé Mayin Noukvin [MAN] et étendent l’illumination de Hokhma Bina de AK, faisant sortir Malkhout de Bina, alors les trois Kélim Bina et TM qui étaient tombés au degré inférieur reviennent et s’élèvent de là à leur degré initial. Et puisqu’il y a déjà cinq Kélim KHB TM dans le degré, les cinq lumières reviennent et se revêtent en eux : Néfesh, Rouakh, Neshama, Haya et Yekhida. C’est le temps de la Gadlout du degré.
Ainsi nous avons expliqué qu’à cause de la chute de Bina et TM du degré au degré inférieur, le degré est en Katnout, sans GAR. Et par le retour de Bina et TM au degré, le degré est en Gadlout, c’est-à-dire avec le remplissage de GAR.
Comment l’inférieur s’élève à son supérieur
20) Par cette ascension de Malkhout à Bina, la connexion et la possibilité d’élever chaque inférieur à son supérieur ont été préparées. C’est parce que la règle veut que quand le supérieur descend à l’inférieur, il devient comme lui. Et également, quand l’inférieur s’élève au supérieur, il devient comme lui.
Donc, dans l’état de Katnout du degré, quand Malkhout terminale s’élève à Bina, elle fait sortir Bina et TM du degré et vers le degré inférieur. Alors, ces Bina et TM deviennent un degré avec le degré sous de lui, puisque le supérieur qui descend à l’inférieur devient comme lui. C’est pourquoi, dans l’état de Gadlut du degré, quand Malkhout revient et sort de Bina et arrive à sa place, et que Bina et TM qui étaient tombées de Bina retournent à leur degré, elles prennent avec elles le degré inférieur dans lequel elles étaient lors de leur chute.
Parce qu’elles sont désormais devenues un degré avec le degré inférieur, lors de leur chute, et n’ont fait qu’un lui, elles l’emmènent également avec elles lors de leur retour au degré et élèvent le degré inférieur au degré supérieur. Selon la règle qui veut que l’inférieur qui s’élève au lieu du supérieur devient comme lui, le degré inférieur reçoit maintenant toutes les lumières et Mokhin qui existent au degré supérieur.
Donc nous avons clarifié comment l’ascension de Malkhout à Bina a engendré la connexion entre les degrés, pour que chaque degré puisse s’élever au degré supérieur. Ainsi, même le degré le plus bas peut s’élever jusqu’au degré le plus haut par cette connexion faite par la chute de Bina et TM de chaque degré au degré inférieur (Le Zohar, VaYikahel).
Katnout et Gadlout de YESHSOUT et de ZON
21) Maintenant que la question de l’ascension de Malkhout à Bina, appliquée à chaque degré dans les quatre mondes ABYA a été expliquée en général, je vais ici les expliquer en détail. Prenons pour exemple deux degrés, appelés YESHSOUT et ZON dans le monde d’Atsilout.
De par l’ascension de Malkhout de YESHSOUT à Bina de YESHSOUT dans l’état de Katnout, les trois Sefirot Bina et TM de YESHSOUT sont sorties et sont tombées dans le degré sous YESHSOUT, qui est ZON. Et ces Bina et TM ont adhéré au degré de ZON durant leur chute.
Donc, lorsque le temps de Gadlout est arrivé, Malkhout qui était sortie de Bina de YESHSOUT est retournée à sa place. Ainsi, Bina et TM de YESHSOUT se relevèrent de leur chute et arrivèrent au degré de YESHSOUT. Et elles élevèrent ZON avec elles, puisqu’elles y adhéraient en Katnout, lors de leur chute. Il s’avère que ZON aussi se sont élevés et sont devenus le degré de YESHSOUT, recevant également les mêmes lumières et Mokhin convenant au degré de YESHSOUT.
Sans l’ascension de Malkhout à Bina, ZON n’auraient pas mérité les Mokhin
22) Et ici nous devrions savoir que par eux-mêmes, ZON ne méritent pas de recevoir aucun Mokhin, puisque la source de ZON est sous le Tabour de AK, où gouverne Malkhout de Midat Ha Din, qui est gouvernée par la force du Tsimtsoum et n’est pas digne de recevoir la lumière supérieure. Mais maintenant que Bina et TM de YESHSOUT ont élevé ZON au degré de YESHSOUT, ZON sont devenus comme le degré de YESHSOUT et peuvent recevoir la lumière supérieure comme ils le font.
23) Maintenant vous comprenez parfaitement pourquoi nos sages disaient (Béréshit Rabba, Paracha 12) : « Au commencement, Il pensa créer le monde avec Midat Ha Din », c’est-à-dire avec Malkhout de la première restriction, qui est Midat Ha Din. Et « monde » doit être compris comme ZON de Atsilout, appelés « monde ». Et il devrait être également compris comme « ce monde », qui reçoit de ZON de Atsilout. C’est parce que tout ce qui est reçu dans ZON de Atsilout peut être reçu par les gens dans ce monde, et tout ce qui n’est pas reçu dans ZON n’est pas reçu par les gens dans ce monde, puisque nous ne pouvons pas recevoir au-dessus du degré de ZON.
C’est pourquoi, puisque la racine de ZON est sous Tabour de AK, où gouverne Malkhout de Midat Ha Din, ils ne peuvent pas recevoir la lumière supérieure et exister, puisqu’ils sont sous le Tsimtsoum dans Malkhout. A fortiori, ce monde ne peut exister.
C’est le sens de, « Il vit que le monde n’existe pas, Il fit tout d’abord venir Midat Ha Rakhamim et l’associa à Midat Ha Din ». Cela signifie qu’Il éleva Malkhout de chaque degré, qui est Midat Ha Din, à Bina de chaque degré, qui est Midat Ha Rakhamim. Il s’avère que Malkhout de YESHSOUT s’éleva à Bina de YESHSOUT, de ce fait Bina et TM de YESHSOUT tombèrent au degré inférieur, qui est ZON, et y adhérèrent.
Pour cette raison, pendant Gadlout de YESHSOUT, quand Malkhout est descendue de Bina de YESHSOUT et est retournée à sa place, et les trois Kélim Bina et TM de YESHSOUT retournèrent à leur place, à YESHSOUT, comme au début, ils ont pris alors avec eux ZON qui adhéraient à eux et les élevèrent au degré de YESHOUT. Ainsi, ZON sont devenus comme le degré de YESHSOUT, c’est-à-dire ont pu recevoir la lumière supérieure comme YESHSOUT. Pour cette raison, ils reçoivent la lumière supérieure de YESHSOUT et donnent à ce monde, et maintenant le monde peut exister.
Mais s’il n’y avait pas eu l’association de Midat Ha Din à Midat Ha Rakhamim, c’est-à-dire si Malkhout de YESHSOUT ne s’était pas élevée à Bina de YESHSOUT, Bina et TM de YESHSOUT ne seraient pas tombées à ZON, et il n’y aurait pas de possibilité pour ZON de s’élever à YESHSOUT. A ce moment, ils n’auraient pas pu recevoir la lumière supérieure pour le monde, et le monde n’aurait pas pu exister. Ainsi nous avons expliqué la question de l’ascension de Malkhout à Bina.
Tikoun Kavim [correction des lignes]
24) Dans les trois premiers Partsoufim de AK, appelés Galgalta, AB, SAG de AK, les Sefirot étaient sur une seule ligne, l’une sous l’autre. Mais dans le monde de Nékoudim, habillant de Tabour de AK vers le bas, il y a eu un Tikoun Kavim (correction des lignes) dans leur GAR, mais pas dans les sept Sefirot inférieures. Et dans le monde d’Atsilout, il y a aussi eu un Tikoun Kavim dans les sept Sefirot inférieures.
Deux discernements dans le Tikoun Kavim
25) La raison en est que le Tikoun Kavim effectué dans les dix Sefirot s’étend de l’ascension de Malkhout à Bina, qui devint Noukva [femelle] de Hokhma. Il en résulte que deux côtés se sont formés dans les dix Sefirot :
- La Malkhout qui s’est mélangée à chaque Sefira devient le côté gauche de la Sefira ;
- La Sefira elle-même est considérée comme la ligne droite dans la Sefira.
De plus, la ligne gauche endommage la ligne droite. A ce moment, la lumière supérieure s’accoupla sur le Massakh des Dinim (pluriel de Din) dans cette Malkhout, et le niveau de Hassadim qui est sorti dans le Zivoug de Hakaa de la lumière Supérieure sur le Massakh de cette Malkhout devient la ligne médiane, unissant et égalisant les deux lignes. Sans les Dinim dans Malkhout, il n’y aurait pas eu de Zivoug de Hakaa, ni beaucoup de Hassadim. Donc Malkhout, qui est la gauche, devient aussi importante que la Sefira elle-même, qui est la droite.
Nous savons que le début du Tikoun de la montée de Malkhout à Bina était dans le monde de Nékoudim, qui émergea après le Partsouf SAG de AK. Donc, le Tikoun des trois Kavim commence également dans le monde de Nékoudim, car l’un dépend de l’autre. Mais dans les trois premiers Partsoufim, Galgalta, AB SAG qui précédent le monde des Nékoudim, où la question de l’ascension de Malkhout à Bina n’existe pas encore, il n’y a donc pas trois lignes en eux, mais seulement une ligne.
26) Et tout ceci n’est possible que dans GAR du monde de Nékoudim, considéré comme GAR de Bina, dont les Hassadim sont GAR, puisqu’ils sont la lumière de Hassadim par leur essence-même, puisqu’ils ne reçoivent jamais la lumière de Hokhma. C’est pourquoi, le niveau de Hassadim qui est sorti sur le Massakh de Malkhout suffit à unir les deux lignes, droite et gauche, l’une à l’autre, et à ramener GAR aux Sefirot.
Pourtant, ça n’est pas le cas dans les sept Sefirot inférieures du monde de Nékoudim, qui sont ZA, dont l’essence est l’illumination de Hokhma dans Hassadim, puisqu’elles ont besoin de Hokhma. Et puisque Malkhout est mélangée dans toutes les Sefirot, elles ne peuvent pas recevoir Hokhma. C’est pourquoi, elles ont un défaut et sont endommagées tant que Hokhma n’illumine pas en elles.
Ainsi, le niveau de Hassadim qui émergea sur le Massakh de Malkhout ne les aide pas du tout à égaliser les deux lignes, droite et gauche, l’une à l’autre. C’est parce que les Dinim de gauche, qui sont les Dinim de Malkhout qui s’est élevée à Bina, endommagent la ligne droite et éloignent d’elle la lumière de GAR. Ainsi, le Tikoun Kavim des GAR n’aide pas du tout à corriger les deux lignes, droite et gauche dans VAK, car VAK de toutes les Sefirot proviennent de la Hitkalelout [inclusion/intégration] de ZA à cet endroit. Et aussi longtemps qu’il n’a pas l’illumination de Hokhma, il est déficient et endommagé.
Tikoun Kavim dans ZAT et dans YESHSOUT
27) Donc, le premier Tikoun dont les sept Sefirot inférieures ont besoin est d’enlever les Dinim dans Malkhout qui s’est mélangée aux Sefirot, c’est-à-dire simplement étendre l’illumination de Hokhma Bina de AK, qui abaisse Malkhout de Bina et la fait retourner à sa place. A ce moment, les trois Kélim Bina et TM retournent à la Sefira et deviennent la ligne gauche, et Kéter et Hokhma qui restent, deviennent la ligne droite.
Et puisque le degré est complet avec cinq Kélim, KHB TM, toutes les cinq lumières NRNHY y retournent, et la lumière de Hokhma retourne au degré. Alors la ligne médiane peut unir les deux lignes et compléter le degré avec toutes ses corrections.
28) Le second Tikoun est pour renforcer la Parsa, qui est la force de fin de Malkhout qui s’éleva à Bina, pour qu’elle ne s’annule jamais. Et même quand Malkhout descend de Bina, sa force de fin reste à l’endroit de Bina. Alors Bina et TM, qui se connectent au degré, devraient s’élever au-dessus de la Parsa et se connecter ici au degré. Mais comme elles sont sous la Parsa, elles ne peuvent pas se connecter au degré, bien que Malkhout y soit déjà descendue, puisque sa force de fin reste aussi après sa descente.
29) Et quand Bina et TM s’élèvent au-dessus de la Parsa et se connectent au degré, elles ne deviennent pas vraiment un degré avec les deux Kélim Kéter et Hokhma. Il en est ainsi parce qu’il reste une différence entre les deux Kélim Kéter et Hokhma, qui n’ont jamais été endommagés, parce qu’ils n’ont jamais quitté leur degré et entre les trois Kélim Bina et TM qui ont quitté leur degré, et se sont endommagés pendant Katnout, et sont maintenant revenus. Et cette différence les transforme en deux lignes, droite et gauche, où Kéter et Hokhma du degré deviennent la ligne droite, et Bina et TM du degré deviennent la ligne gauche.
30) Cette différence et ces droite et gauche ne se réfèrent pas à un lieu, parce que le spirituel est au-dessus du lieu et du temps. Mais, une différence signifie qu’elles ne veulent pas se connecter ensemble. Par ailleurs, la droite se réfère à la lumière de Hassadim et la gauche à la lumière de Hokhma.
Le fait est que Kéter et Hokhma du degré, qui y restent pendant Katnout – avec la lumière de Hassadim – se contentent de cette lumière de Hassadim également pendant Gadlout, c’est-à-dire après que Malkhout soit descendue de Bina. C’est parce que cette lumière n’était pas endommagée. Elles ne veulent pas recevoir la lumière de Hokhma ni GAR qui sont maintenant revenus au degré, avec le retour de Bina et TM au degré. Pour cette raison, Kéter et Hokhma sont considérées comme ligne droite, c’est-à-dire la lumière de Hassadim.
De plus, ces Bina et TM, qui, à leur retour au degré, amènent la lumière de Hokhma et GAR au degré, ne veulent pas se connecter à Kéter et Hokhma, puisqu’elles s’accrochent à la lumière de Hassadim qu’elles avaient pendant Katnout. Bina et TM prennent plus en considération la lumière de Hokhma qui est maintenant arrivée dans le degré ; donc, elles sont la ligne gauche, puisqu’elles s’accrochent à la lumière de Hokhma.
31) Et cette différence entre la ligne droite et la ligne gauche est aussi considérée comme la dispute entre la droite et la gauche. La ligne droite s’accroche aux Hassadim, et veut annuler la lumière de Hokhma dans la ligne gauche, et imposer la lumière de Hassadim. La ligne gauche s’accroche à la lumière de Hokhma, veut annuler la lumière de Hassadim dans la ligne droite et imposer la lumière de Hokhma. A cause de cette dispute, aucune des deux ne brille, puisque la lumière de Hassadim dans la ligne droite manque de la lumière de Hokhma, comme un Gouf sans Roch, et la lumière de Hokhma dans la ligne gauche est dans l’obscurité totale parce que la lumière de Hokhma ne peut pas briller sans la lumière de Hassadim.
32) Et il n’y a pas de correction à cette dispute sauf par la ligne médiane créée par l’inférieur qui y élève MAN, sous la forme de ligne médiane. Un Zivoug de la lumière supérieure est effectué sur le Massakh de l’inférieur, appelé Massakh de Hirik, et le niveau des Hassadim en sort, et c’est la ligne médiane. D’une part, ce Massakh diminue GAR de la ligne gauche, et d’autre part il augmente la lumière de Hassadim. Par ces deux, il oblige la ligne gauche à s’unir à la ligne droite.
Ainsi, la lumière de VAK de Hokhma de la ligne gauche habille les Hassadim de la ligne droite, et maintenant elle peut briller. De plus, cela complète la ligne gauche, et la lumière de Hassadim dans la ligne droite s’unit à Hokhma de la ligne gauche, obtenant ainsi la lumière de GAR, qui complète la ligne droite. Ainsi, vous voyez comment la ligne médiane complète les deux lignes, droite et gauche. Ceci explique en termes généraux la correction des trois lignes qui sont dans les sept Sefirot inférieures.
La sortie des trois lignes dans YESHSOUT
33) Maintenant nous allons expliquer l’ordre de sortie des trois lignes dans un degré particulier. Et de là, vous pourrez en déduire pour tous les degrés.
Prenons le degré de YESHSOUT, par exemple, c’est-à-dire les sept Sefirot inférieures de Bina. GAR de Bina de AA sont établis dans AVI supérieurs, et ZAT de Bina de AA sont établis dans YESHSOUT. La première à sortir fut la ligne droite de YESHSOUT – Kéter et Hokhma de YESHSOUT. Elle s’est établie durant la montée de Malkhout de YESHSOUT à Bina de YESHSOUT, qui termina le degré de YESHSOUT sous Hokhma, et Bina et TM de YESHSOUT tombèrent en dessous, au degré de ZA.
Alors, ces deux Kélim, Kéter et Hokhma, sont restés dans le degré de YESHSOUT et sont devenus la ligne droite. Et puisqu’il n’y a que deux Kélim là, Kéter et Hokhma, ils n’ont que deux lumières, Néfesh Rouakh, sans GAR.
34) Ensuite la ligne gauche est sortir – les trois Kélim de Bina et TM de YESHSOUT – après être revenu et s’être relever de leur chute. Elle est établie par l’illumination de Hokhma et Bina de AK, qui fait sortir Malkhout terminale de Bina de YESHSOUT, et la ramena à sa place. A ce moment, Bina et TM de YESHSOUT s’élèvent à nouveau à leur degré.
Et puisque les cinq Kélim du Partsouf sont maintenant complets, toutes les NRNHY se revêtent maintenant en eux. A ce moment, ils deviennent la ligne gauche de YESHSOUT. De plus, avec la sortie de la ligne gauche, il y a une dispute entre droite et gauche ; la droite veut annuler la gauche et régner seule, et la gauche, également, veut annuler la droite et régner seule. Pour cette raison, aucune des deux ne peut illuminer tant que la ligne médiane, qui les unit, n’a pas été établie.
35) Ensuite, la ligne médiane est sortie. Elle émergea par le Massakh du plus bas degré de YESHSOUT, ZA, qui s’éleva en tant que MAN à YESHSOUT. Elle s’éleva à YESHSOUT avec les trois Kélim, Bina et TM quand ils remontèrent à leur degré.
Le niveau de lumière qui sort sur ce Massakh unit la droite et la gauche dans YESHSOUT en une seule. Toutefois, la droite brille de haut en bas, et la gauche brille de bas en haut. A ce moment, Hokhma se revêt des Hassadim et peut briller, tandis que Hassadim sont inclus dans l’illumination de Hokhma et sont complétés de GAR.
Ainsi, vous voyez qu’avant la venue de la ligne médiane, la ligne droite et la ligne gauche se disputaient. Elles voulaient s’annuler; la ligne droite, étant sans défaut et étant la racine du degré, voulait annuler la domination de la gauche et la soumettre, comme est la relation de la racine à sa branche. Et comme la ligne gauche s’accroche à la lumière de Hokhma, qui est plus grande que la lumière de Hassadim dans la ligne droite, elle a par conséquent une grande force pour annuler la lumière de Hassadim dans la ligne droite. C’est pourquoi aucune des deux ne pouvait briller, puisque Hokhma ne peut pas briller sans l’habillage de Hassadim, et Hassadim sans l’illumination Hokhma sont VAK sans Roch.
36) La raison pour laquelle Hokhma ne peut pas briller sans la lumière de Hassadim est qu’elle est YESHSOUT – les sept Sefirot inférieures de Bina – HGT NHYM de Bina. Et ces HGT NHYM de Bina ne sont pas Bina elle-même, mais proviennent de la Hitkalelout de ZA dans Bina. C’est parce que toutes les dix Sefirot sont inclues les unes dans les autres et chaque Sefira contient dix Sefirot.
Par exemple, la Sefira Bina est comprise de toutes les dix Sefirot KHB TM, et sa Bina est discernée en tant qu’elle-même. Kéter et Hokhma en elle proviennent de Kéter et Hokhma qui sont inclues en elle, et Tifféret et Malkhout, qui sont ses HGT NHYM, viennent de la Hitkalelout de ZON en elle. Et nous savons que la Sefira ZA depuis son origine dans les dix Sefirot de la lumière directe est principalement la lumière de Hassadim, mais la lumière de Hokhma brille dans ses Hassadim. De ce fait, il est impossible que Hokhma brille sans Hassadim dans toutes les sept Sefirot inférieures puisqu’il leur manque le noyau et le porteur de l’illumination de Hokhma – Hassadim – l’essence de ZA des dix Sefirot de Ohr Yashar, qui est la racine de chacune des sept Sefirot inférieures inclues dans tous les degrés.
Donc, la règle veut que Hokhma peut briller sans Hassadim uniquement dans la lumière des trois premières Sefirot. Mais dans les sept Sefirot inférieures, où qu’elles se trouvent, elles sont considérées comme ZA, et Hokhma ne peut pas briller sans Hassadim, puisque les Hassadim sont son essence principale. C’est pourquoi, si Hokhma manque de Hassadim, elle est obscurité et non lumière.
37) Mais en raison de la hauteur de Hokhma que la gauche tient, la ligne gauche ne se rend en aucune manière pour s’unir aux Hassadim dans la ligne droite. Qui plus est, elle la combat et veut l’annuler. Elle ne se soumet pas à la droite, sauf par les deux forces qui s’élèvent de la ligne médiane, qui agissent sur elle et la soumettent :
1. Le Massakh de Béhina Aleph dans la ligne médiane, qui est ZA. Ce Massakh diminue le niveau de Hokhma dans la ligne gauche de GAR de Hokhma au niveau de VAK de Hokhma. C’est pour que Hokhma ne se diffuse pas et ne brille pas de haut en bas, mais brille de bas en haut. Cette illumination est considérée seulement VAK de Hokhma.
2. Le Zivoug de la lumière supérieure sur ce Massakh de Béhina Aleph, qui étend le niveau de la lumière de Hassadim. Alors, d’une part, le niveau de Hokhma à gauche descend à VAK de Hokhma par le force du Massakh ; et d’autre part, les Hassadim sur la ligne gauche augmentent de deux côtés : du côté de la ligne droite et du côté du Zivoug de la lumière supérieure sur le Massakh de la ligne médiane. A ce moment, la ligne gauche se rend et s’unit aux Hassadim dans la ligne droite et dans la ligne médiane. Toutefois, aussi longtemps que le Massakh dans la ligne médiane ne diminue pas le niveau de GAR de Hokhma, il n’y a aucune force au monde qui puisse l’unir à la ligne droite.
38) Nous devrons savoir que deux forces opèrent dans ce Massakh de la ligne médiane, pour diminuer le niveau de GAR de Hokhma dans la ligne gauche. C’est parce qu’en eux-mêmes, ZON ne sont pas capables de recevoir Mokhin, car ils sont contrôlés par Malkhout de Midat Ha Din, qui est chevauchée par la force du Tsimtsoum, pour ne pas recevoir l’illumination de Hokhma. Nous appelons cette Malkhout de Midat Ha Din, Manoula [verrou]. Mais ensuite, Malkhout est associée à Midat Ha Rakhamim, Bina, et quand Malkhout est associée à Bina, elles sont dignes de recevoir Mokhin – la lumière de Hokhma. Et nous appelons cette Malkhout, associée à Bina, Miftakha [clé].
Donc, dans le Massakh de ZA aussi, qui est la ligne médiane, il y a ces deux forces, de Miftakha et de Manoula. Au début, quand il a besoin de diminuer GAR de la ligne gauche, il travaille dans ce Massakh de Manoula, c’est-à-dire dans Malkhout de Midat ha Din. A chaque fois qu’il apparaît, la lumière supérieure s’enfuit. Mais comme il désire que VAK de Hokhma reste, il enlève alors ce Massakh de Manoula, et opère avec le Massakh de Miftakha, à savoir Malkhout associée à Bina. Et par cette force, une illumination de VAK de Hokhma néanmoins demeure.
Ainsi, nous avons parfaitement expliqué comment ZA s’élève avec Bina et TM de YESHSOUT au degré de YESHSOUT, et par son Massakh, unit et complète les deux lignes, droite et gauche dans YESHSOUT, où il y devient une ligne médiane. Et ces trois lignes dans YESHSOUT s’appellent Hokhma, Bina, Daat de YESHSOUT. Les deux lignes, droite et gauche, s’appellent HB, et ZA, la ligne médiane qui décide entre elles, s’appelle Daat.
HOLAM, SHOUROUK, HIRIK
39) Ces trois lignes s’appellent également « les trois points, Holam, Shourouk, Hirik. » La ligne droite est le point de Holam, la ligne gauche est le point de Shourouk, le Melafom, c’est-à-dire un Vav avec un point à l’intérieur, et la ligne médiane est le point de Hirik. La raison en est que les points suggèrent l’illumination de Hokhma, qui fait vivre et font bouger les Otiot [lettres], qui sont les Kélim.
Donc, la ligne droite, établie lors de la montée de Malkhout à Bina, qui manque de Hokhma, est suggérée par le point de Holam, qui se tient au-dessus des lettres. Cela indique le point, qui est Hokhma, ne se revêt pas dans les Kélim, qui sont les lettres, mais est au-dessus des Kélim.
Et la ligne gauche est établie de Bina et TM, qui s’accrochent à la lumière de Hokhma, après leur retour à leur degré. Pour cette raison, elle est suggérée par le point de Shourouk, qui est un Vav avec un point à l’intérieur. Ceci indique que le point, qui est Hokhma, est revêtu dans les Kélim, appelés lettres. Et la ligne médiane est faite du degré inférieur, qui est monté au degré supérieur, décidant et complétant ses deux lignes.
Sans la ligne médiane, Hokhma n’aurait pas pu briller. Et puisque cette correction vient du degré sous elle, elle est suggérée par le point de Hirik, qui se tient sous les lettres – les Kélim – puisque c’est son degré inférieur. De ce fait, nous appelons toujours le Massakh de la ligne médiane le Massakh de Hirik.
La ligne médiane au-dessus des deux lignes
40) En vérité, il y a une ligne médiane au-dessus des deux lignes, dans les trois premiers Rochim (têtes) de Atik, où Reicha de lo Etyada décide et unit les deux lignes, droite et gauche, qui sont les deux Rochim, Kéter et Hokhma Stima de AA, qui sont sous elle. Mais bien qu’elles aient été établies comme racines pour les trois lignes, dans toutes les trois lignes, la ligne médiane vient d’en bas, sauf dans celles-ci.
Et vous trouvez qu’il y a trois Tikoun Kavim :
1. Tikoun Kavim dans les trois Rochim de Atik, où la ligne médiane est au-dessus des deux lignes.
2. Tikoun Kavim dans GAR, où Hokhma n’apparaît même pas dans la ligne gauche (point 26).
3. Tikoun Kavim dans les sept Sefirot inférieures, où Hokhma apparaît dans la ligne gauche (points 27-39).
Trois sortes de Hokhma dans Atsilout
41) Il y a trois Hochma dans Atsilout ;
1. Hokhma dans les dix Sefirot de Ohr Yashar, qui dans les Partsoufim, est Hokhma Stimaa de AA ;
2. GAR de Bina qui dans les Partsoufim, est AVI, et s’appelle « Hokhma de droite ».
3. ZAT de Bina, qui dans les Partsoufim, est YESHSOUT, et s’appelle « Hokhma de gauche ».
Les deux premières Hochma sont bloquées et ne brillent pas vers les inférieurs. Seule la troisième Hokhma, Hokhma de gauche, est apparente à l’endroit de Malkhout, et brille vers ZON et les inférieurs.
42) Vous savez déjà que AA est Hokhma de Atsilout, et AVI sont GAR de Bina de Atsilout, et YESHSHOUT sont les sept Sefirot inférieures de Bina de Atsilout. Et nous savons qu’il y a seulement deux Sefirot, Kéter et Hokhma, dans Roch de AA, appelées Kitra et Hokhma Stimaa [29]. Sa Bina est sortie de sa Roch et devient un Gouf sans Roch à cause de la Malkhout terminale qui s’est élevée et a terminé Roch sous sa Hokhma.
Pour cette raison, Bina et TM sont déjà sous Malkhout terminale dans Roch (point 33), et donc sont discernées comme un Gouf. De plus, ces Bina et TM sont toutes nommées d’après la plus grande Béhina en elles, qui est Bina. Et puisqu’elle est sortie de Roch pour être un Gouf sans Roch, elle n’est plus digne de recevoir Hokhma jusqu’à ce qu’elle retourne à Roch de AA.
43) Cette Bina est divisée en deux : GAR et ZAT, puisque le défaut de l’absence de Hokhma qui y fut fait par sa sortie de Roch de AA n’affecte aucunement GAR de Bina, puisqu’ils sont toujours dans l’état de « Il désire la miséricorde » [Hafets Hessed]. Donc, Bina désire seulement la lumière de Hassadim, et non la lumière de Hokhma. Même quand elle était à Roch de AA, ses GAR ne recevaient pas Hokhma, mais seulement Hassadim.
Ceci lui est venu de Bina de Ohr Yashar, dont l’essence est Hassadim sans Hokhma. Pour cette raison, GAR de Bina ne sont pas endommagés par leur sortie de Roch, et ils sont considérés comme complètement parfaits alors qu’ils sont encore dans Roch de AA. Donc, GAR de Bina se sont séparés en un degré par eux-mêmes et d’eux-mêmes. Egalement, AVI supérieurs, habillant de Pé de AA vers le bas, qui sont toujours considérés GAR, sont faits d’elles, même s’ils sont sous Roch de AA.
Mais les sept Sefirot inférieures de Bina ne sont pas l’essence de Bina, mais sont de l’Hitkalelout de ZON dans Bina. Et l’essence de ZA est l’illumination de Hokhma dans Hassadim. C’est pourquoi, elles ont besoin de l’illumination de Hokhma afin de donner à ZON. Et puisqu’elles ne méritent pas de recevoir Hokhma pour ZON lors de leur sortie de Roch de AA, elles sont considérées endommagées.
Pour cette raison, elles se sont séparées des GAR de Bina complets et sont devenues un degré séparé en lui-même, à partir duquel est établi le Partsouf YESHSOUT de Atsilout qui habille à partir de Khazé de AA vers le bas. Aussi, elles sont considérées comme VAK sans Roch, jusqu’à ce que Bina revienne à Roch de AA, et c’est alors qu’elles obtiennent GAR.
44) Ainsi, vous voyez que Hokhma est principalement à Roch de AA, appelée Hokhma Stimaa, puisque cette Hokhma initiale était bloquée à Roch de AA et ne brillait pas vers les inférieurs, sous Roch de AA. Et AVI et YESHSOUT sont Bina de Atsilout d’origine, appelée « le niveau de SAG de MA », dont l’essence est Hassadim et non Hokhma.
Et lors de la sortie de Bina de Roch de AA, seules ZAT de Bina – YESHOUT – furent endommagées, et donc restèrent sans GAR. Elles ne sont complétées qu’au retour de Bina à Roch de AA, et c’est alors que Hokhma reçoit pour ZON.
A ce moment, elles sont considérées comme Hokhma de la ligne gauche. Ceci signifie que cette Hokhma n’apparaît qu’à travers les trois lignes qui émergent dans YESHSOUT, où Hokhma apparaît dans la ligne gauche de ces trois lignes (point 34).
Cependant, bien que GAR et ZAT de Bina, qui sont AVI et YESHSOUT, soient retournés à Roch de AA, YESHSOUT ne reçoivent pas Hokhma directement de Hokhma Stimaa dans Roch de AA, parce que chaque degré reçoit seulement de son supérieur adjacent. Ainsi, AVI reçoivent Hokhma de Hokhma Stimaa à Roch de AA, et donnent à YESHSOUT.
45) AVI sont considérés comme Hokhma de droite. Ceci parce que même quand ils sont sous Roch, ils sont complets comme lorsqu’ils étaient à Roch. Ils sont toujours unis à Hokhma Stimaa à Roch de AA, mais ne reçoivent pas d’elle, puisqu’ils sont toujours dans l’état de « car il désire la miséricorde. »
Ceci explique très bien que l’essence de Hokhma est à Roch de AA, mais elle est bloquée et ne brille pas du tout sous sa Roch. De plus, l’illumination de Hokhma Stimaa, inclue dans AVI, est considérée Hokhma de droite, même s’ils ne la reçoivent pas. Et à leur retour à Roch, ils sont appelés Hokhma Ilaa (Hokhma supérieure).
Et la raison pour laquelle ils sont considérés Hokhma, bien qu’ils ne la reçoivent pas est que leur union à Hokhma transforme Hassadim dans AVI en GAR complets. De plus, Hokhma qui brille dans YESHOUT est Hokhma de gauche, car elle ne brille que dans la ligne gauche. Cette Hokhma de gauche est appelée « les trente-deux sentiers de sagesse [Hokhma] » et c’est Hokhma qui apparait à ZON et aux inférieurs.
Mais Hokhma de droite ne brille pas du tout de Hokhma, mais seulement Hassidim, puisque AVI ne reçoivent pas de Hokhma, encore moins Hokhma de Ohr Yashar dans Roch de AA, qui ne brille pas sous son Roch. C’est pourquoi, elle est appelée Hokhma Stimaa. Ainsi, l’illumination de Hokhma n’apparaît que dans Hokhma de gauche, même si ce n’est pas la Hokhma véritable, mais Bina qui reçoit Hokhma pour ZON.
Trois lettres : Mem, Lamed, Tsadik dans Tsélèm
46) Les Mokhin de Gadlout – après que Malkhout soit redescendue de l’endroit de Bina à la sienne, et que Bina et TM soient retournées à leur degré, et que le degré ait été complété avec les cinq Kélim KHB TM et les cinq lumières NRNHY, nous considérons que Malkhout, qui est le Youd qui entra dans Ohr [lumière] et la transforma en Avir [air], retourna et sortit de Avir, et que Avir est redevenu Ohr. Il y a trois degrés à discerner dans ces Mokhin, suggérés dans les trois lettres [hébraïques] –Mem, Lamed, Tsadik – ce qui fait Tsélèm.
Premier degré : C’est GAR de Bina qui sont établis dans AVI supérieurs. Ils sont dans un état de « car Il désire la miséricorde », et ne reçoivent jamais Hokhma. Pour cette raison, on discerne en eux que le Youd ne sort pas de leur Avir. C’est parce que Avir suggère le niveau de Rouakh, Hassadim et dans AVI ces Hassadim sont considérés comme les véritables GAR, et ils n’ont aucun intérêt à faire sortir le Youd de leur Avir.
Elles sont aussi appelées Mem de Tsélèm, car cette lettre suggère qu’ils contiennent quatre Mokhin : Hokhma, Bina, la droite de Daat, et la gauche de Daat. Chaque Moakh (singulier de Mokhin) comprend dix Sefirot, donc il y a quarante [la lettre Mem en hébreu vaut 40] Sefirot. Cela suggère également que les Mokhin sont fermés comme par un anneau, qui est la forme du Mem [ם] pour ne pas recevoir Hokhma.
47) Second degré : Ce sont les sept Sefirot inférieures de Bina qui ont été établies dans YESHSOUT, qui ont besoin de Hokhma afin de donner à ZON. Donc, pendant Gadlout, le Youd sort de leur Avir et la lumière de Hokhma leur revient pour donner à ZON. Pourtant, elles non plus ne reçoivent pas Hokhma pour elles-mêmes, puisqu’elles viennent de Bina, et chaque Bina, qu’elle soit GAR ou ZAT, vient de la lumière de Hassadim. La seule différence est dans ZAT, qui reçoivent Hokhma afin de donner à ZON.
Ce degré s’appelle Lamed de Tsélèm. Cette lettre suggère qu’il y a trois Mokhin en elles : Hokhma, Bina, et Daat. Chaque Moach contient dix Sefirot, donc il y a trente Sefirot. C’est parce que la droite de Daat et la gauche de Daat sont ici considérées comme une seule, puisqu’elles sont la ligne médiane, unissant Hokhma et Bina.
48) Le troisième degré est ZON, dans lesquels Hokhma apparaît à partir du Khazé vers le bas, puisque l’endroit où Hokhma apparaît est en eux. Il s’appelle Tsadik de Tsélèm, d’après les neuf Sefirot de ZON. Chacune en comprend dix, donc elles sont quatre-vingt-dix [la lettre Tsadik vaut 90 en hébreu]. Nous avons donc expliqué les trois lettres Mem, Lamed, Tsadik (MLTz) dans les trois Partsoufim AVI, YESHSOUT et ZON dans le monde d’Atsilout en général. Pourtant, il en va de même dans chaque détail, puisqu’il n’y a pas de degré dans lequel ces trois Behinot MLTz ne sont pas présentes, puisque chacun contient MLTz.
49) Cependant, l’endroit où Hokhma apparaît n’est pas dans ZA, mais dans Malkhout. Quand nous disons que Hokhma apparaît de Khazé de ZA vers le bas, c’est parce que du Khazé de ZA vers le bas, nous le considérons comme Malkhout. Donc, Hokhma n’apparaît pas dans les neuf premières Sefirot, mais seulement dans Malkhout. C’est pourquoi Malkhout est appelée Hokhma Tataa (Hokhma inférieure).
Deux discernements dans l’élévation de MAN
50) Il y a deux Behinot [discernements] dans l’élévation de MAN de ZA ; 1) Quand GAR de Bina, qui sont les AVI supérieurs, sont toujours en Akhoreim par rapport à Hokhma. Ceci signifie qu’ils ne veulent pas recevoir Hokhma, mais Hassadim, comme il est écrit, « car il désire la miséricorde ». Aussi, YESHSOUT ne peuvent pas recevoir Hokhma de AA, mais seulement par AVI (point 44). Donc, YESHSOUT ne peuvent pas recevoir Hokhma par AVI, sauf si ZA élève MAN à YESHSOUT. A ce moment, AVI enlèvent leur Akhoreim de Hokhma, et Hokhma passe par AVI à YESHSOUT.
Cet éveil s’étend de Bina de Ohr Yashar, qui étend l’illumination de Hokhma dans Hassadim pour ZA de Ohr Yashar. Et par conséquent, à chaque fois que ZA élève MAN, AVI s’éveillent pour lui étendre Hokhma.
51) Le second discernement dans l’élévation de MAN par ZA est pour unir les deux lignes, droite et gauche, dans YESHSOUT (point 35). C’est parce que lorsque la ligne gauche de YESHSOUT émerge, une dispute a lieu entre la droite et la gauche. Pour cette raison, aucune des deux ne brille jusqu’à ce que ZA les unisse par la ligne médiane et alors elles brillent toutes les deux.
Trois sortent d’un, un existe en trois
52), Donc, nous avons expliqué que le second discernement dans l’élévation de MAN de ZAT à YESHSOUT est pour unir les deux lignes de YESHSOUT, droite et gauche. Elles ne peuvent briller que par le Massakh de Hirik dans ZA (point 39), qui complète la ligne médiane en elles et soumet les deux lignes de Bina. On considère alors que trois lignes sortent de Bina par le Massakh de ZA, appelées Hokhma, Bina, et Daat.
La règle veut que l’inférieur soit récompensé de la pleine illumination qu’il cause au supérieur. Donc, puisque ZA, avec son Massakh, a provoqué la sortie des trois lignes, Hokhma, Bina, et Daat dans YESHSOUT, ZA, aussi, est récompensé des trois lignes, Hokhma, Bina et Daat. C’est la signification de ce qui est écrit dans le Zohar : « Trois sortent d’un, un existe en trois » (Genèse, 1, point 363).
La racine de Noukva de ZA, signifiant Malkhout
53) Pendant Katnout du monde de Nékoudim, ZA, qui est HGT NHY de Nékoudim, avait six Kélim, HBD HGT. C’est parce que, du point de vue des lumières, où les petites grandissent en premier, elles sont appelées HGT NHY et il leur manque GAR. Et du point de vue des Kélim, où les plus grandes grandissent en premier, elles sont appelées HBD HGT, et il leur manque NHY de Kélim.
Ainsi, il manquait NHY de Kélim à cause de l’ascension de Malkhout à l’endroit de Bina de ZA, à savoir la Sefira Tifféret, puisque HGT de ZA sont KHB (point 9), c’est-à-dire dans le tiers supérieur de Tifféret, à l’endroit de Khazé. Et les deux tiers, Bina et TM, qui, dans ZA s’appellent les deux tiers Tifféret et NHY, tombèrent de leur degré au degré au-dessous, vers les mondes Briya, Yetsira, et Assiya, sous ZA de Atsilout.
Pour cette raison, seuls HBD HGT de Kélim jusqu’au point de Khazé restèrent à cet endroit. Et le point de Khazé, qui est Malkhout qui finit le degré à l’endroit de Bina, et abaisse Bina et TM, appelées TNHY, au degré sous lui (point 16). C’est pourquoi ZON en Katnout sont toujours appelés VAK et Nékouda, puisque les six Kélim HBD HGT en eux s’appellent VAK, signifiant Vav Ktsavot |six extrémités], et le point de Khazé, qui est Malkhout qui finit son degré s’appelle Nékouda [point]. Du point de vue des lumières, où les plus petites grandissent en premier, elles s’appellent HGT NHY, et Malkhout qui termine s’appelle « le point sous Yessod ».
54) Pour cette raison, Malkhout a pris tous les Kélim de BYA sous son autorité, qui est le point de Khazé. C’est parce que ce point a fait sortir les Kélim de THNY de ZA vers BYA. De plus, il ramena ces Kélim au degré de Atsilout quand Gadlout de Nékoudim émergea, avant leur brisure. C’est parce que pendant Gadlout, Malkhout qui termine descend de l’endroit du Khazé à sa propre place, sous NHY de Kélim de ZA. Alors les Kélim de Bina et TM qui étaient tombés à BYA, qui sont TNHY, remontèrent à Atsilout. Et puisque ZA a acquis les THNY de Kélim, il a les lumières de GAR.
Et puisqu’il n’y a pas d’absence dans le spirituel, nous considérons que même maintenant quand Malkhout demeure à l’endroit de Khazé de ZA comme avant, et seule la force de Din et du Sioum (fin) en elle est descendue au point de ce monde. Donc, ces Kélim TNHY de ZA qui étaient sous son autorité en Katnout, et qui sont maintenant revenus et se sont connectés à ZA, se connectent également à elle en Gadlout, après s’être connectés et avoir complété les TNHY de ZA.
Ainsi, elles deviennent ses neuf Sefirot inférieures, puisque le point de Khazé, qui est la racine de Malkhout qu’elle a depuis le temps de Katnout, est devenu Kéter. Et dans les trois Kélim NHY de ZA, chaque Kli est divisé en trois tiers. Les trois tiers de Netsakh de ZA devinrent Malkhout, Hokhma, Hessed, Netsakh. Et les trois tiers de Hod de ZA devinrent Malkhout, Bina, Guevoura, Hod, et les trois tiers de Yessod de ZA devinrent Malkhout, Daat, Tifféret, Yessod. Ainsi, ces TNHY de ZA qui s’élevèrent de BYA en Gadlout, et se connectèrent à son degré, ont engendré ses GAR de lumières, se connectent aussi à Malkhout et deviennent ses neuf Sefirot inférieures des Kélim et les neuf premières des lumières.
55) Et vous trouvez que la racine de Noukva de ZA est le point de Khazé, qui n’en est pas absent même pendant Katnout. Et elle s’appelle Kéter de Malkhout. Ces Kélim TNHY de ZA qui tombèrent dans BYA en Katnout et sont revenus à Atsilout en Gadlout, se divisent en deux Partsoufim : ZA et Malkhout. C’est parce qu’ils servent de TNHY de Kélim pour ZA et de HBD HGT NHY de Kélim pour Malkhout.
De Khazé de ZA vers le bas, cela appartient à Noukva
56) Ceci donne lieu à la règle qui veut que de Khazé de ZA vers le bas, c’est-à-dire les Kélim TNHY de ZA, soient Malkhout, qui s’appelle « Noukva séparée de ZA». C’est parce que toutes les neuf Sefirot inférieures de Malkhout sont faites de ces TNHY de ZA après qu’elles s’y soient connectées, en Gadlout. De plus, nous comprenons parfaitement lorsque nous disons qu’en Katnout, ZA et Malkhout sont sous la forme de Vav et Nékouda, c’est-à-dire HBD HGT de Kélim et Nékouda de Khazé. ZA manque des GAR de lumières à cause de l’absence de NHY de Kélim, et Malkhout manque des neuf premières Sefirot des lumières à cause de l’absence des neuf inférieures dans les Kélim.
Ainsi, nous avons parfaitement clarifié le fait que la racine de Noukva de ZA en Katnout et en Gadlout est de Katnout et de Gadlout du monde des Nékoudim. Et bien que les Kélim de Nékoudim se soient brisés, ils sont quand même revenus et se sont corrigés dans le monde de Atsilout, dans ces deux temps de Katnout et Gadlout. Ainsi, ZA et Malkhout et Atsilout sont à la fois VAK et Nékouda en Katnout, comme dans la Katnout des sept Sefirot de Nékoudim.
A ce moment, TNHY de ZA de Atsilout sont tombées dans BYA, et ce point est la racine de Noukva. En Gadlout, ils reviennent à leur degré dans ZA de Atsilout et complètent NHY de Kélim pour ZA et les neuf inférieures de Kélim pour sa Noukva, qui est Malkhout, comme en Katnout et Gadlout du monde des Nékoudim. Ainsi, ces TNHY de ZA de son Khazé vers le bas, sont les racines de Gadlout de Noukva.
Douze Partsoufim dans Atsilout
57) Chaque degré qui contient trois fois dix Sefirot - dix Sefirot de Roch, dix Sefirot de Tokh, dix Sefirot de Sof- s’appelle un Partsouf. Il est discerné par sa Béhina la plus haute. Si la Béhina la plus haute est Kéter, toutes les trente Sefirot en lui sont appelées Kéter ; et si la plus haute Béhina est Hokhma, elles sont toutes appelées Hokhma, etc.
Egalement, il y a cinq Partsoufim dont le niveau est mesuré par le Zivoug de Hakaa sur les cinq Behinot dans le Massakh. Un Zivoug de Hakaa sur Massakh de Béhina Dalet étend le niveau de Kéter ; Massakh de Béhina Guimel étend le niveau de Hokhma ; Massakh de Béhina Bet étend le niveau de Bina ; Massakh de Béhina Aleph étend le niveau de ZA ; et Massakh de Béhinat (Béhina de) Shoresh étend le niveau de Malkhout.
58) Cependant, il y a douze Partsoufim dans Atsilout : les quatre Partsoufim de Kéter sont appelés Atik et Noukva, et Arikh et Noukva ; les quatre Partsoufim de Bina sont appelés AVI supérieurs et YESHSOUT ; et les quatre Partsoufim de ZON, sont appelés « les grands ZON » et « les petits ZON ». La raison pour laquelle ils sont divisés de cette manière est que chaque Partsouf dans Atsilout comprend deux sortes de Kélim :
- Des Kélim qui sortent dans le monde de Atsilout dans les Zivougim de Hakaa (pluriel de Zivoug de Hakaa). Ceux-ci sont appelés Kélim de MA.
- Des Kélim qui se sont brisés dans le monde des Nékoudim, appelés Kélim de BON. Ils sont corrigés et s’élèvent de BYA, et se connectent aux niveaux qui sort par un Zivoug de Hakaa dans le monde d’Atsilout, appelé MA. De plus, les Kélim de MA sont considérés « mâles » et les Kélim de BON sont considérés « femelles ». Donc, chaque Partsouf contient mâle et femelle.
59) De plus, chaque Partsouf est divisé en GAR et ZAT. Il s’avère qu’il y a mâle et femelle dans les GAR du Partsouf et il y a mâle et femelle dans les ZAT du Partsouf. C’est pourquoi, quatre Partsoufim sortent dans chaque Partsouf.
Les deux Partsoufim de GAR de Kéter sont appelés Atik et Noukva, où Atik est MA et Noukva est BON. Les deux Partsoufim de ZAT de Kéter sont appelés Arikh Anpin et Noukva, où Arikh Anpin est MA et Noukva est BON. Les deux Partsoufim de GAR de Bina sont appelés AVI supérieurs, les deux Partsoufim de ZAT de Bina sont appelés YESHSOUT, les deux Partsoufim de GAR de ZON sont appelés « les grands ZON » et les deux Partsoufim de ZAT dans ZON sont appelés « les petits ZON ».
60) La raison pour laquelle nous ne comptons pas quatre Partsoufim dans Hokhma est que AA est le niveau de Hokhma de MA, mais Hokhma en elle a été bloquée dans sa Kéter, sur le principe de « l’une dans l’autre ». De plus, Hokhma ne brille jamais dans Atsilout. Mais toute Hokhma qui brille dans Atsilout est de Bina qui est revenue à Roch de AA et est devenue Hokhma. Cette Bina s’est revêtue dans AVI et YESHSOUT. Et AVI sont considérés comme Hokhma de droite, et YESHSOUT sont considérés comme Hokhma de gauche (point 41). Donc, nous ne comptons pas quatre Partsoufim dans Hokhma, mais dans Bina, qui est aussi considérée Hokhma, qui brille dans ZA et Malkhout dans tous les mondes.
Une grande règle dans le temps et lieu
61) Sachez que toutes les expressions dans la sagesse de la Kabbale qui parlent de temps et lieu ne se réfèrent pas au temps ni au lieu imaginaires dans la matérialité, puisqu’ici tout est au-dessus du temps et du lieu. Mais, « avant « et « après » se réfèrent aux causes et à l’effet. Nous nous référons aux causes en tant que « avant », et à l’effet comme « après », puisque chaque cause précède chaque conséquence.
Par ailleurs, « en haut », « en bas », « ascension » et « descente » sont des mesures d’Aviout et de Zakout [pureté]. C’est parce qu’« ascension » signifie Hisdakékhout, et descente signifie Hit’about [augmentation de l’Aviout]. Et lorsque nous disons qu’un degré inférieur s’est élevé, cela signifie que l’inférieur s’est purifié et est devenu aussi pur que le degré supérieur. Donc, on considère qu’il y a adhéré parce que l’équivalence de forme attache les spirituels ensemble.
De plus, lorsque nous disons que « l’inférieur habille le supérieur », cela signifie qu’une équivalence de forme avec l’extériorité du supérieur a été faite en lui. C’est parce que nous appelons l’adhésion à l’extériorité du supérieur « Habiller le supérieur ». Et il en va de même pour toutes les choses perçues dans le temps ou l’espace. Étudiez-les de cette manière, c’est-à-dire dans leurs significations spirituelles, selon le sujet.
Deux différences entre les Partsoufim de GAR et les Partsoufim de VAK
62) Chaque Partsouf a émané et est né du Massakh de Gouf du Partsouf supérieur par voie de cause à effet. Ceci s’applique à tous les Partsoufim, de Partsouf de Kéter de AK, qui est sorti après la première restriction, jusqu’à la fin des Partsoufim de Assiya., ils se revêtent les uns sur les autres, chaque inférieur habillant le Gouf de son supérieur.
63) Les Partsoufim sont divisés en Partsoufim de GAR –Partsouf Kéter, Partsouf Hokhma, et Partsouf Bina- et en Partsoufim de VAK- Partsouf ZAT de Bina, appelé YESHSOUT, Parstsouf ZA, et Parstsouf Malkhout. Ces trois Partsoufim sont toujours considérés comme Partsoufim de VAK. Et même quand ils reçoivent GAR, ils ne cessent pas d’être VAK puisqu’ils leur manquent KHB à leur racine-même. Et il y a une différence entre les Partsoufim de GAR et les Partsoufim de VAK, à la fois dans leur sortie et leur naissance, et dans la manière dont ils habillent le Gouf du Supérieur.
Les Partsoufim de GAR sortent de Pé de Roch de leur supérieur adjacent. Cela commence par le Partsouf Kéter de AK, car après la sortie du Partsouf Kéter de AK a émergé dans Roch et Gouf, il y a le Bitouch de la lumière environnante dans Ohr Pnimi (lumière intérieure) dans les dix Sefirot de Gouf.
Ceci signifie que cette lumière, dont l’Aviout du Massakh a empêché d’entrer dans le Gouf du Partsouf, s’appelle Ohr Makif. Elle a frappé l’Aviout du Massakh, dont Ohr Pnimi est habillé dans son Ohr Hozer (lumière réfléchie), et de par ce coup de Ohr Makif sur l’Aviout du Massakh, le Massakh du Gouf s’est purifié et sa forme s’est égalisée au Massakh s’accouplant dans Roch du Partsouf. On considère que le Massakh de Gouf s’est élevé et s’est inclus dans le Massakh à Pé de Roch, à l’intérieur du Zivoug ici, puisque l’équivalence de forme est considérée comme Dvékout [adhésion / attachement].
Donc, par cette Hitkalélout [inclusion, mélange] dans le Zivoug de Roch, toutes les Behinot [discernements] d’Aviout dans le Massakh se sont renouvelées, sauf la dernière Béhina. Alors, un Zivoug de Hakaa sur la mesure d’Aviout qui est restée dans le Massakh –Aviout de Béhina Guimel- émergea sur elle à partir de la lumière supérieure dans Roch, et le niveau de Partsouf Hokhma est sorti sur elle.
A ce moment, nous savons que le Massakh provient d’une autre Béhina, puisque le Supérieur est Partsouf Kéter, et ce niveau qui s’est renouvelé sur le Massakh est le niveau de Hokhma, puisque la dernière Béhina a été perdue. Et cette reconnaissance est considérée comme « naissance », c’est-à-dire qu’il est sorti du niveau de Kéter et est devenu un Partsouf distinct qui a seulement le niveau de Hokhma. En effet, la source du Partsouf Hokhma qui est né est le Massakh de Gouf du niveau de Kéter, qui s’est purifié et s’est élevé à Pé de Roch, et la sortie et le lieu de naissance, sont de Pé de Roch du Partsouf Kéter.
Et après la naissance et la sortie du Partsouf Hokhma de Pé de Roch du Partsouf Kéter, on considère qu’il n’habille que le Gouf du Partsouf Kéter, c’est-à-dire GAR de Gouf, qui est HGT. Ceci parce que le Massakh de Gouf est la racine de laquelle il est né. Il n’habille que l’extériorité du Gouf de Partsouf Kéter, parce que le niveau de Béhina Guimel est extérieur au Partsouf Kéter, dont le niveau vient de Ohr Hozer de Béhina Dalet. Donc, cela est considéré comme habillage, indiquant la Dvékout dans l’extériorité.
64) Comme il a été expliqué concernant la naissance du Partsouf Hokhma de AK de Pé de Roch du Partsouf Kéter de AK, le Partsouf Bina est sorti de Pé et Roch du Parstouf Hokhma exactement de la même manière. Après que Partsouf Hokhma s’est complété dans Roch et Gouf, il y a eu un autre Bitouch de Ohr Makif et Ohr Pnimi, qui purifie l’Aviout du Massakh et égalise sa forme au Massakh de Malkhout de Roch. Et comme elle est inclue dans le Zivoug de Roch, son Aviout s’est renouvelée, sauf la dernière Béhina, qui a été perdue.
Alors, les dix Sefirot sont sorties sur l’Aviout restant en elle, Aviout de Béhina Bet, au niveau de Bina. Et puisque nous savons que c’est un niveau inférieur au Partsouf Hokhma, il est séparé de lui et apparait avec sa propre autorité. Pourtant, il habille le Gouf du Supérieur, qui est sa racine. Et il habille aussi GAR de Gouf, à l’endroit de HGT.
65) Les trois Partsoufim de VAK –YESHSOUT, ZA, et Malkhout- émergèrent de la même façon, sauf qu’il y a deux différences en eux :
1. Leur inférieur se sort pas de Pé de Roch de leur supérieur adjacent, mais de Pé de Roch de celui au-dessus de son supérieur. Par exemple, ZA ne sort pas de Pé de Roch de YESHSOUT, sauf après que YESHSOUT soit devenu un Partsouf avec AVI, qui sont au-dessus de son supérieur. De même Noukva ne sort pas de Pé de Roch de ZA, sauf après que ZA soit monté à AVI. De même, le Partsouf Atik de Atsilout n’est pas sorti du premier Roch de Nékoudim, mais de Roch de SAG de AK. La raison est que ces Rochim [pluriel de Roch], sont VAK de leur racine même, et ne peuvent pas s’accoupler avec la lumière supérieure d’une manière qui leur permettrait de faire émaner un Partsouf inférieur.
2. Ceci concerne l’habillage : les Partsoufim de VAK n’habillent pas GAR de Gouf de leur supérieur, HGT, mais VAK du Gouf du supérieur, qui sont NHY de Khazé vers le bas. Puisqu’ils sont VAK à leur racine, ils ne peuvent pas s’accrocher aux GAR de Gouf du supérieur. Ainsi, les deux différences entre les Partsoufim de GAR et les Partsoufim de VAK ont été parfaitement clarifiées :
· L’une concerne l’émergence, où seuls les Partsoufim de GAR sortent de Pé de leur supérieur adjacent. Ce n’est pas le cas dans les Partsoufim de VAK, qui sortent de celui au-dessus de leur supérieur.
· Et l’autre concerne l’habillage, seuls les Partsoufim de GAR peuvent s’accrocher aux HGT du supérieur, qui sont GAR de Gouf, et non les Partsoufim de VAK, qui s’accrochent seulement de Khazé vers le bas, dans VAK de Gouf.
Trois conditions pour que sorte un Partsouf inférieur
66) Il y a trois données pour qu’un Zivoug enfante un Partsouf inférieur :
La première donnée est le Massakh qui s’accouple avec la lumière supérieure dans un Zivoug de Hakaa et élève Ohr Hozer, qui habille la lumière supérieure. Le niveau de l’inférieur dépend de la mesure de l’habillage de Ohr Hozer. De même, après que le Massakh ait fait sortir tous les Partsoufim et degrés dans le monde de Nékoudim, ils n’ont pas persisté mais se sont brisés et annulés, et le Massakh s’est purifié de toutes les cinq Behinot d’Aviout en lui, et est retourné à Roch de SAG, où tous les degrés qui sont sortis dans Nékoudim ont laissé leur Reshimot dans le Massakh.
Par conséquent, quand le Massakh s’inclut dans le Zivoug dans Roch de SAG, ses Reshimot précédentes se sont renouvelées en lui. Au début, le Massakh a fait sortir sa plus haute Béhina, le Reshimo du Partsouf Kéter, appelé Atik de Atsilout, qui est Aviout de Béhina Dalet. Le reste des Reshimot qui est resté dans le Massakh, est sorti avec la naissance de Atik à l’endroit de Atik.
Et une fois Atik complété, il y a eu un Zivoug de Hakaa en lui, sur la plus haute Béhina du reste du Massakh en lui, qui est Béhina Guimel, et a fait sortir sur lui le niveau de AA. Et le reste des Reshimot dans le Massakh, sur lequel le Zivoug de Kakaa n’avait pas encore été fait, est descendu à la naissance de AA à l’endroit de AA.
Et quand AA a été complété, un Zivoug est fait en lui sur la plus haute Béhina dans ce qui restait du Massakh, c’est-à-dire Béhina Bet, et a fait sortir le niveau de AVI, etc., de la même manière. Ainsi, tous les Partsoufim sortent par un Zivoug de Hakaa de la lumière supérieure avec le Massakh.
67) La deuxième donnée est que Kéter et Hokhma de chaque inférieur adhèrent à Bina et TM de leur supérieur. Donc, quand le supérieur est complété et élève sa Bina et TM, Kéter et Hokhma de l’inférieur s’élèvent avec elles à l’endroit du supérieur et sont inclues dans le Zivoug du supérieur. Ainsi, chaque inférieur reçoit son niveau du Zivoug de Roch de son supérieur.
68) la troisième donnée est que ZA s’élève à YESHSOUT et complète et unit les lumières de la droite et de la gauche de YESHSOUT. Sans l’ascension de ZA par MAN, la droite et la gauche de YESHSOUT n’auraient pas pu briller. Il s’avère que l’ascension de ZA à YESHSOUT a provoqué la sortie des trois lignes, droite, gauche, et médiane, qui sont HBD de YESHSOUT.
Il y a une règle : l’inférieur reçoit en récompense la pleine mesure de lumière qu’il cause dans le supérieur. Donc, ZA reçoit de YESHSOUT les mêmes Mokhin de HBD. C’est la signification de « trois sortent d’un ; un existe en trois ». Donc, nous avons expliqué les trois données pour que le Zivoug fasse sortir l’inférieur.
69) En essence, le Zivoug pour faire sortir l’inférieur vient du Zivoug de Hakaa de la lumière supérieure sur le Massakh, puisque cela mesure le niveau de l’inférieur comme nous le savons. Pourtant, cela nécessite un éveil de MAN de l’inférieur, et cet éveil est effectué par Kéter et Hokhma de l’inférieur, qui adhèrent à Bina et TM du supérieur. Par conséquent, les deux sont requis pour faire sortir un Partsouf inférieur.
Pourtant, dans ZA il y a une chose supplémentaire : son Massakh n’étend pas les Kélim de GAR, car c’est un Massakh de Béhina Aleph. C’est pourquoi le supérieur ne peut pas lui donner de Mokhin du Zivoug de Hakaa du Massakh dans la lumière supérieure. Donc, la troisième donnée est requise – recevoir les Mokhin en motivant les Mokhin dans son supérieur, comme dans « trois sortent d’un ; un existe en trois. »
Trois étapes dans la sortie des dix Sefirot
70) La première étape est dans les premiers Partsoufim de AK, où toutes les dix Sefirot sortent en même temps. Dans le Zivoug de Hakaa sur le Massakh de Béhina Dalet, les dix Sefirot du niveau de Kéter sortent. Et dans le Zivoug de Hakaa sur le Massakh de Béhina Guimel, dix Sefirot sortent au niveau de Hokhma. Et dans le Zivoug de Hakaa sur le Massakh de Béhina Bet, dix Sefirot sortent au niveau de Bina.
71) La deuxième étape est le monde des Nékoudim, qui est sorti sur un Massakh de Béhina Aleph, connecté à Malkhout, et dans lequel dix Sefirot sont sorties en deux temps. D’abord, Malkhout s’éleva à Bina de SAG de AK. Ensuite, quand le Massakh de SAG s’est purifié en Béhina Aleph, appelé Nikvey Enaim, Malkhout s’éleva et se connecta à Béhina Aleph, finissant le degré sous Hokhma, appelée Eynaim. Il s’avère que seuls deux Kélim sont restés dans le degré, Kéter et Hokhma, avec deux lumières, Rouakh et Néfesh. Et les trois Kélim Bina et TM sont tombés du degré. Ceci s’appelle Katnout [petitesse/enfance] de Nékoudim.
En Gadlout [la grandeur, l’âge adulte], les trois Kélim Bina et TM reviennent au degré et les cinq Kélim KHB TM dans le degré sont complétés des cinq lumières NRNHY. Donc, nous avons clarifié que dans le monde des Nékoudim, les dix Sefirot ne sont pas apparues en une seule fois, comme dans les trois premiers Partsoufim de AK, mais elles sont sorties en deux temps –un temps de Katnout et un temps de Gadlout. En Katnout, seules deux Sefirot sont sorties, et en Gadlout, les trois Sefirot restantes sont sorties.
72) La troisième étape est le monde d’Atsilout dans lequel les dix Sefirot sont sorties en trois temps, appelées Ibour [conception], Yénika [allaitement], et Mokhin. Il en est ainsi parce qu’ici, la Hisdakkhout du Massakh au dernier degré a été ajoutée au monde d’Atsilout. C’est parce que le Massakh s’est purifié de Béhina Aleph, appelée Nikvey Eynaim, en un Massakh avec l’Aviout de Béhinat Shoresh, dont Ohr Hozer n’habille que le niveau de la lumière de Malkhout dans le Kli de Kéter, appelé Metsakh. Donc, cette lumière est appelée « MA qui émerge du Metsakh [front]».C’est parce que KHB TM de Roch sont appelées Galgalta, Eynaim, AHP, et Matsakh est Galgalta.
Par conséquent, deux descentes de Malkhout sont requises ici :
1. Une descente de Metsakh à Nikvey Eynaim, appelé Yénika.
2. Une descente de Nikvey Eynaim à sa place, à Pé. Ceci s’appelle Mokhin.
Donc, le premier niveau qui sort sur le Massakh d’Aviout Shoresh est appelé Ibour. Le deuxième niveau, qui sort sur le Massakh après la descente de Malkhout à Béhina Aleph, est appelé Yénika. Et le troisième niveau, sortant sur le Massakh après la descente de Malkhout à sa place, est appelé Mokhin. Nous avons donc expliqué que dans le monde d’Atsilout, les dix Sefirot sortent en trois temps, appelés Ibour, Yénika, et Mokhin.
Ibour, Yénika, Mokhin de Akhor et Ibour Yénika Mokhin de Panim
73) Nous avons déjà expliqué que le niveau qui sort sur un Massakh avec une simple Aviout Shoresh s’appelle « le niveau de Ibour ». C’est le niveau de la lumière de Néfesh dans le Kli de Kéter. Par rapport aux trois lignes en lui, il est appelé « le niveau de NHY ». Cependant, il comprend aussi le niveau de Rouakh, appelé « le niveau de HGT », sauf qu’il est sans Kélim. Pour cette raison, HGT doivent se revêtir dans Kélim de NHY, et c’est pourquoi le niveau de Ibour est appelé « trois dans trois », signifiant HGT dans NHY.
74) Cela signifie que bien que la purification du Massakh cause la perte de la dernière Béhina, faisant que les cinq niveaux sont les uns sous les autres, la dernière Béhina n’est néanmoins pas entièrement perdue, mais un Reshimo de Hitlabshout d’elle reste dans le Massakh. Par exemple, quand le Massakh du Partsouf de Kéter de AK s’est purifié et s’est élevé à Pé de Roch, il était inclus dans le Zivoug, et ses Réshimot se sont renouvelées. Par rapport à l’Aviout dans le Massakh, sur qui un Zivoug de Hakaa, a été fait, seul le Reshimo de Aviout de Béhina Guimel reste dans le Massakh, car la dernière Béhina, Béhina Dalet, a été perdue. Mais une partie de la Hitlabshout de Béhina Dalet reste encore dans le Massakh.
Il s’avère qu’il y a deux Behinot supérieures dans le Massakh convenant au Zivoug :
1. L’Aviout de Béhina Guimel, qui retarde la lumière supérieure et reçoit le Zivoug de Hakaa, sur lequel sort le niveau de Hokhma.
2. La Hitlabshout de Béhina Dalet. Bien qu’elle ne soit pas apte au Zivoug de Hakaa, puisqu’elle n’a pas d’Aviout qui empêche l’expansion de la lumière, néanmoins lorsqu’elle s’est inclue et associée à l’Aviout de Béhina Guimel, un Zivoug de Hakaa se fait également sur elle, faisant sortir le niveau de Kéter à proximité.
Ces deux niveaux sont appelés « mâle » et « femelle ». Le niveau qui est sorti sur Béhina Dalet de Hitlabshout, associé à Béhina Guimel de Aviout s’appelle « mâle », et le niveau qui n’est sorti que sur Béhina Guimel de Aviout s’appelle « femelle ».
De même, quand le Massakh de Gouf de Partsouf Hokhma de AK s’est purifié et est monté à son Pé de Roch, deux Reshimot sont également restés en lui –mâle et femelle. C’est parce que le Reshimo de Béhina Guimel de Hitlabshout, associé à Béhina Bet de Aviout, fait presque sortir le niveau de Hokhma. On le considère comme mâle. Et le Reshimo de Béhina Bet d’Aviout, qui est le principal à recevoir le Zivoug de Hakaa, fait sortir le niveau de Bina. On le considère comme femelle.
De la même manière, il y a mâle et femelle dans la Hizdakékhout du Massakh de Gouf du Partsouf Nékoudim. Le mâle, c’est-à-dire le Reshimo de Béhina Aleph de Hitlabshout qui est resté dans le Massakh, est associé à Béhina de l Aviout de Shoresh qui est presque au niveau de Béhina Aleph, c’est-à-dire au niveau de ZA, qui est le niveau de Rouakh, le niveau de HGT. Et la femelle, qui est l’Aviout de Béhina Shoresh, qui reçoit le Zivoug de Hakaa, est au niveau de la lumière de Néfesh, le niveau de Malkhout, qui, du point de vue des trois lignes, est appelé NHY.
75) Par conséquent, nous discernons deux niveaux au niveau de Ibour : le niveau de HGT et le niveau de NHY. Le niveau de HGT, qui est mâle, sort sur les Reshimot de Béhina Aleph de Hitlabshout, qui est associé à Aviout de Shoresh. Et le niveau de NHY, qui est femelle, sort uniquement sur le Reshimo de Aviout Shoresh.
Et puisque le Reshimo de Hitlabshout ne peut pas recevoir un Zivoug de Hakaa, sauf s’il est associé à Aviout Shoresh, le niveau de HGT ne se tient pas seul, mais doit s’habiller dans les NHY. Pour cette raison, le niveau de Ibour, qui est HGT et NHY ensemble, est considéré comme « trois dans trois », c’est-à-dire HGT dans NHY.
76) Et après que les deux niveaux HGT dans NHY soient sortis dans la Hikalelout du Zivoug de Roch du supérieur et que nous savons qu’ils sont de nouveaux niveaux, différent du Supérieur, cette reconnaissance est appelée « naissance ». Cela signifie que nous savons qu’un nouveau Partsouf est né ici, différent du Supérieur, et ils descendent et habillent le Gouf du supérieur. S’ils sont des Partsoufim de GAR, ils habillent GAR de Gouf, qui sont HGT, et s’ils sont des Partsoufim de VAK, ils habillent VAK de Gouf, qui sont TNHYM de Khazé vers le bas.
De plus, ils sucent la lumière du Partsouf supérieur, une succion qui cause la descente de Malkhout de Metsakh à Nikvey Eynaim. A ce moment, il reçoit Aviout de Béhina Aleph à nouveau, qui est connectée à Malkhout, comme dans les Partsoufim de Nékoudim. Alors le niveau de HGT acquiert également les Kélim, et ils n’ont plus besoin des Kélim de NHY. Ainsi, par la succion, HGT se diffusent et sortent de NHY. Et alors il a le niveau complet de Rouakh.
Par exemple, dans le Partsouf Atik de Atsilout, le Massakh de Nékoudim s’éleva en premier –par sa Hizdakékout- à Roch de SAG de AK. Et après avoir perdu la dernière Béhinat (Béhina de) Aviout, le Massakh est resté avec Aviout de Béhinat Shoresh, appelée Metzakh, et le Reshimo de Hitlabshout de Béhina Aleph. Et alors deux niveaux, HGT NHY, sortent sur lui, trois dans trois, puisque HGT n’ont pas de Kélim.
Quand nous savons qu’ils sont un nouveau niveau, nous considérons qu’ils sont sortis et nés et venus à leur place, c’est-à-dire pour habiller de Tabour de AK vers le bas. Puisque c’est le Partsouf VAK, il n’habille que VAK de Gouf, et il est appelé Partsouf Atik.
Ensuite, par Yénika, quand il suce de SAG de AK, il abaisse le Massakh de Metsah à Nikvey Eynaim. Après quoi les Kélim sortent aussi de ses HGT, se diffusant dans NHY. Ainsi, les deux Behinot appelées Ibour et Yénika, ont été clarifiées.
77) Maintenant nous allons expliquer le Partsouf Mokhin. Après que le Partsouf ait reçu les deux Behinot Ibour et Yénika, il s’élève par MAN au Supérieur, et ramène HB du supérieur face à face. Alors ils donnent à l’inférieur l’illumination qui abaisse Malkhout de Nikvey Eynaim à sa propre place – à Pé.
A ce moment, ces trois Kélim, Bina et TM, qui sont tombées à cause de la montée de Malkhout à Bina, remontent à leur degré, et le Partsouf est complété des cinq Kélim KHB TM et des cinq lumières NRNHY. Ceci s’appelle Partsouf Mokhin, puisque les trois premières lumières Néshama, Haya, Yékhida, sont appelées Mokhin.
Par exemple, après que Atik ait reçu les deux Behinot complètes Ibour et Yénika, qui sont les niveaux de Néfesh et Rouakh, il remonte à Roch de SAG par MAN, et ramène Hokhma et Bina face à face. Et puisque Bina dans le Partsouf Hokhma de AK n’est pas mélangée à Malkhout, quand Atik reçoit son illumination, il abaisse aussi sa Malkhout de Bina. A ce moment, il élève également les trois Kélim Bina et TM, qui étaient tombés à cause du mélange de Malkhout dans Bina, à son propre degré, et maintenant il a KHB TM de Kélim, dans lesquels NRNHY des lumières peuvent se revêtir.
78) Et quand ces Mokhin sortent pour la première fois, cela provoque une dispute entre la droite et la gauche. C’est parce que la ligne gauche, qui porte l’illumination de Hokhma, désire annuler la ligne droite, qui porte la lumière de Hassadim. A cause de cette dispute et du Bitoush [frappe] de la droite et la gauche qui se produit dans ces Mokhin, ils sont appelés Mokhin de Akhor. Donc, les trois Behinot Ibour, Yénika, et Mokhin de Akhor ont été clarifiées.
79) Ce Bitoush de la gauche et la droite fait que le Partsouf revient élever MAN au supérieur. C’est parce que l’illumination de la gauche, qui est l’illumination de Hokhma, frappe et purifie toute l’Aviout dans le Partsouf jusqu’à ce que le Massakh devienne aussi pur que la première fois quand il est monté à Roch du supérieur. Cela signifie que seuls l’Aviout Shoresh et le Reshimo de Hitlabshout de Béhina Aleph sont restés en lui. Et par cette équivalence, il adhère à Roch du supérieur.
Une fois inclus dans le Zivoug de Roch du Supérieur, il reçoit à nouveau un Zivoug de Hakaa de la lumière supérieure, sur l’Aviout de Béhina Shoresh et de Béhina Aleph de Hitlabshout qui se sont renouvelées dans le Massakh. Cela fait sortir à nouveau en lui le niveau de trois dans trois, c’est-à-dire le niveau de HGT, habillé dans le niveau de NHY, qui est appelé le « niveau de Ibour ». Ainsi nous avons expliqué le Bitoush de la gauche sur la droite qui a lieu dans Mokhin de Akhor qui a fait que le Partsouf est retourné au Supérieur et a reçu du supérieur une nouvelle Béhina de Ibour.
80) Après avoir reçu la nouvelle Béhinat Ibour, il quitta à nouveau Roch du Supérieur et habilla le Gouf du Supérieur. Et par cet habillage, il suça à nouveau les lumières du supérieur.
Ces lumières de Yénika ont abaissé l’Aviout de Shoresh à l’Aviout de Béhina Aleph. Elles ont abaissé Malkhout du Metsakh à l’endroit de Nikvey Eynaim, et à ce moment un niveau complet de Béhina Aleph sort sur le Massakh. C’est la Hitpashtout [expansion] de HGT dans NHY. Il s’avère qu’il a obtenu une nouvelle Yénika, qui est le niveau de Rouakh.
81) Et après avoir obtenu une nouvelle Ibour et Yénika, il s’élève à nouveau au Supérieur par MAN, il fait cette ascension seul, puisqu’en quittant ses racines attachées à Bina et TM du Supérieur (point 67), il peut maintenant y retourner à n’importe quel moment. Il unit HB qui sont là face à face, et elles lui donnent l’illumination qui abaisse Malkhout de Nikvey Eynaim à sa place. A ce moment, Bina et TM s’élèvent et s’unissent en lui comme avant, et il obtient KHB TM de Kélim et NRNHY de lumières.
Pour que la dispute de la droite et la gauche ne se réveille pas encore une fois, la ligne médiane s’élève d’en bas et unit la droite et la gauche pour qu’elles brillent ensemble : Hokhma de gauche s’habillera dans Hassadim de droite, et Hassadim de droite s’inclura dans Hokhma de gauche (point 37). Alors, les Mokhin brillent dans toute leur complétude, et sont appelés Mokhin de Panim. Ainsi, nous avons expliqué comment en raison du Bitoush de la droite dans la gauche dans les Mokhin de Akhor, les trois Behinot Ibour, Yénika, et Mokhin de Panim ressortirent.
82) Donc, un Partsouf n’est complet qu’après avoir reçu Ibour, Yénika, et Mokhin de Akhor, et Ibour, Yénika et Mokhin de Panim. A cause de la Hizdakkhout du Massakh qui a été ajoutée dans Atsilout jusqu’à l’Aviout de Béhinat Shoresh, les Partsoufim de Atsilout ne pourront pas recevoir leurs dix Sefirot, sauf après trois fois consécutives, appelées Ibour, Yénika, Mokhin. Et puisqu’à la première sortie des Mokhin il y a eu le Bitoush de la droite et la gauche, jusqu’à ce que la gauche se purifie de toute l’Aviout dans le Massakh, toutes les lumières, Ibour, Yénika, et Mokhin qu’ils avaient reçues sont parties.
Il est ainsi parce que quand l’Aviout du Massakh est annulée, le Zivoug est annulé et les lumières partent. Le Partsouf retourne à Roch du supérieur pour un Ibour, recevant à nouveaux trois dans trois. Ensuite, il naît et reçoit une nouvelle Yénika, qui abaisse Malkhout de Metsakh aux Eynaim, HGT sortent de NHY, et il reçoit à nouveau le niveau de Rouakh. Ensuite, il s’élève par MAN et reçoit Neshama, Haya, Yékhida à nouveau, en qui il y a déjà la ligne médiane, qui unit la droite et la gauche. Elles sont appelées Mokhin de Panim, et alors ils brillent et persistent. Ainsi, avant que les Mokhin ne soient obtenus la deuxième fois, ils ne peuvent pas exister.
Panim ve Akhor [face et dos], et Panim be Panim [face à face]
83) Même quand le Partsouf a déjà reçu les Mokhin de Panim, Hokhma et Bina à cet endroit sont encore dans un état de Panim et Akhor. Ceci signifie que seule Hokhma reçoit les Mokhin de Panim. Mais Bina est toujours dans un état de désirer la miséricorde et veut Hassadim et non Hokhma. Donc, nous considérons que ses Achoraim sont vers Hokhma, et elle ne veut pas recevoir d’elle les Mokhin de Panim.
Hokhma et Bina sont dans cet état de Panim et Akhor jusqu’à ce que ZA s’élève à elles MAN. Comme il y a une connexion entre Bina de Ohr Yashar, qui donne l’illumination de Hokhma à ZA de Ohr Yashar, par conséquent, quand ZA s’élève par MAN à Bina, Bina tourne immédiatement ses Panim à Hokhma pour recevoir d’elle les Mokhin de Panim –qui sont des Mokhin de l’illumination de Hokhma,- pour ZA, comme elle le fait dans les cinq Behinot de Ohr Yashar. Nous disons alors que Hokhma est déjà Panim be Panim [face à face] avec Bina.
Qui mesure le niveau dans Atsilout ?
84) Nous devrions demander ceci : « Le Massakh d’Atsilout n’a que Béhinat Shoresh de Aviout, appelée Metsakh, n’ayant que le niveau de Ohr Néfesh. Donc, qui a provoqué la sortie des cinq Partsoufim dans Atsilout, qui sont Atik, AA, AVI, et ZON, où Atik est le niveau de Yékhida, AA le niveau de Haya, AVI le niveau de Néshama, et ZON, le niveau de Rouakh ? » Cette question s’applique aussi au monde des Nékoudim, puisque seule Aviout de Béhina Aleph reste dans le Massakh, appelée Nikvey Eynaim. Donc, comment cinq Partsoufim ont-ils pu émerger dans Nékoudim ?
85) Il se trouve que Béhina Dalet, aussi, s’est connectée au Massakh de Nékoudim, et au Massakh de Atsilout par la force de Malkhout qui s’éleva à Nékoudot de SAG de AK. Et si Béhina Dalet n’avait pas été associée au Massakh en eux, aucun Partsouf n’aurait été pu sortir sur ce Massakh. C’est parce que même l’Aviout de Béhina Aleph dans Nékoudim est considérée comme « Histaklout mince » [regard], de qui le Zivoug de Hakaa ne fait sortir aucun Partsouf. A fortiori, dans l’Aviout de Metsakh dans Atsilout : elle ne convient pas pour un Zivoug de Hakaa pour la sortie d’un Partsouf.
Mais puisque Béhina Dalet s’est connectée à leurs écrans, ils ont pu faire au Zivoug de Hakaa. Maintenant nous pouvons demander, « Dans ce cas, le niveau de Kéter aurait dû sortir sur le Massakh, puisque Béhina Dalet adhère au Massakh ? »
86) La réponse est que Béhina Dalet ne fait pas sortir le niveau de Kéter, sauf quand elle est à l’endroit de Malkhout. A ce moment, Ohr Hozer qui s’élève du Zivoug de Hakaa sur elle, habille les cinq Kélim KHB TM sur les cinq lumières NRNHY. Mais si Béhina Dalet se tient à l’endroit de ZA, où il n’y a que quatre Kélim KHB Tifféret, Ohr Hozer n’étend que quatre lumières NRNH dans quatre Kélim KHB et Tifféret.
Et si Béhina Dalet se tient à l’endroit de Bina, où il n’y a que trois Kélim KHB, Ohr Hozer n’étend que trois lumières NRN. Et si Béhina Dalet se tient à l’endroit du Kli de Hokhma, où il n’y a que deux Kélim –Kéter et Hokhma- son Ohr Hozer n’étend que deux lumières, Néfesh Rouakh.
C’est ce qui s’est passé dans Nékoudim, où le Zivoug est fait à Nikvey Eynaim, qui est le Kli de Hokhma. Donc, seul le niveau de Néfesh Rouakh est sorti en Katnout.
Et si Béhina Dalet se tient à l’endroit de Kéter, où il n’y a qu’un seul Kli, son Ohr Hozer n’étend qu’une lumière : Néfesh. C’est ce qui s’est passé dans Atsilout – seul le niveau de Néfesh est sorti de Ibour, puisque le Zivoug s’est fait à l’endroit du Metsakh, qui est le Kli de Kéter.
Pourtant, après l’illumination de Yénika, qui repoussa Béhina Dalet à l’endroit de Béhina Aleph, appelé Nikvey Eynaim, le niveau de Rouakh émergea. Ensuite, par l’illumination HB Panim be Panim du supérieur, qui abaissa Béhina Dalet à sa place dans Malkhout, ce qui élève à leur degré Bina et TM qui étaient tombés, il y a là cinq Kélim KHB TM à nouveau. A ce moment, Béhina fait sortir le niveau de Kéter dans la lumière de Yékhida, et c’est le niveau de Atik de Atsilout.
87) Maintenant nous devons expliquer comment les autres Partsoufim sous Atik sont sortis. Au début, après la brisure des récipients, le Massakh de Nékoudim s’éleva à Roch de SAG. Il s’est purifié de toutes les cinq Behinot Aviout qui étaient sorties dans les cinq Partsoufim, jusqu’à s’égaliser avec le Massakh de Roch de SAG. Ainsi, les Reshimot de l’Aviout des cinq Partsoufim qui ont émergé en lui, sont restés en lui, sauf la dernière Béhina, qui a été perdue, comme il est écrit de tous les Partsoufim. De ce fait, lorsqu’il s’est inclus dans le Zivoug du Massakh de Roch de SAG, l’Aviout, de tous les cinq Partsoufim s’est renouvelée dans le Massakh de Nékoudim, et un Zivoug de Hakaa est sorti sur l’Aviout du Massakh.
Toutefois, toutes les Behinot dans l’Aviout ne sont pas entrées dans le Zivoug de Hakaa, mais seulement sa plus haute Béhina, qui est Aviout de Metsakh, connectée à Behina Dalet. Et par les trois Behinot Ibour, Yénika et Mokhin, ses dix Sefirot ont été complétées au niveau de Kéter.
Les autres Reshimot, du reste des Partsoufim de Nékoudim, qui étaient dans le Massakh, n’ont rien reçu de ce Zivoug à Roch de SAG, puisqu’ils sont sous le niveau de Kéter, donc, ils ne sont un déchet comparé à sa valeur. Pour cette raison, lors de l sortie de Atik de Roch de SAG, tous les Reshimot du reste des Partsoufim qui n’étaient pas inclus dans ce Zivoug sont descendus avec lui.
Et après que Atik se soit complété dans Ibour, Yénika, Mokhin de Panim, alors la lumière supérieure brilla sur la plus haute Béhina des Reshimot qui restaient en lui, qui est Aviout de Béhina Guimel. Et par ces trois Behinot, Ibour, Yènika, et Mokhin, dix Sefirot émergèrent au niveau de Hokhma. C’est le Partsouf AA.
C’est la même chose ici ; tous les Reshimot de Aviout qui sont inférieurs à Aviout de Béhina Guimel sont un résidu comparés à la valeur du Zivoug au niveau de Béhina Guimel qui est sorti dans Roch de Atik. Donc, quand AA est né et est sorti de Roch de Atik à sa place, tous ces Reshimot y ont été attirés avec lui.
Et après que AA ait obtenu toutes les trois Behinot Ibour, Yénika, Mokhin de manière complète, la lumière supérieure brilla sur la plus haute Béhina qui est restée dans ces Reshimot, qui est Aviout de Béhina Bet. Alors, par les trois Behinot Ibour, Yénika, Mokhin, dix Sefirot émergèrent au niveau de Bina. C’est le Partsouf AVI, et le reste des Partsoufim est sorti de façon similaire. Ainsi nous avons expliqué comment les Partsoufim d’Atsilout sont sortis les uns des autres.
Deux états dans Malkhout
88) Malkhout est Noukva de ZA. Sa racine commence dans Malkhout de Tsimtsoum Bet, qui a terminé les sept Sefirot de Katnout de ZA de Nékoudim. Et c’est un degré distinct de ZA, puisque ZA inclut HGT NHY de Nékoudim, et le degré sous lui est Malkhout, qui termine Nékoudim. Donc, cette Malkhout est Noukva séparée de ZA, et est un degré inférieur à ZA.
Et il y a aussi Noukva dans le Gouf de ZA, puisque le côté gauche de ZA est sa Noukva. Pourtant, cette Noukva est considérée comme le Gouf [corps] même de ZA, puisque ZA est la ligne médiane, qui reçoit des deux lignes, droite et gauche, de Bina. La droite en lui reçoit de la ligne droite de Bina, qui est la lumière de Hassadim, le côté mâle en lui, et la gauche en lui reçoit de la ligne gauche de Bina, qui est la lumière de Hokhma, le côté Noukva en lui. Pourtant, les deux sont un degré, inclus l’un dans l’autre.
Nous savons qu’au commencement, le soleil et la lune, c’est-à-dire Noukva séparée de ZA, sont considérés comme les deux grandes lumières. Le niveau Noukva était égal à celui de ZA, et elle était aussi grande que lui. Mais alors la lune –la Noukva qui est séparée de ZA- s’est plainte et a dit « deux rois ne peuvent pas utiliser la même Kéter (couronne). » Il lui dit : « Va, diminue-toi. » Ainsi elle est devenue la petite lumière.
Donc, vous trouvez deux états dans Noukva :
-
Dans le premier état, elle était avec ZA, dans l’état des deux grandes lumières, égale à ZA ;
2. Le second état est après que Noukva se soit diminuée et soit devenue la petite lumière.
Explication : au début de la correction de Noukva séparée de ZA, l’Emanateur la connecta à Noukva dans le Gouf de ZA, qui est le côté gauche en lui, et les deux sont devenues une Noukva pour ZA. Quand les Mokhin de droite et gauche ont été étendus à eux de Bina, ZA, qui est la droite en lui, a pris les lumières de la droite de Bina, et Noukva séparée a pris les lumières de la ligne gauche de Bina, comme Noukva dans le Gouf de ZA, puisqu’elle s’est connectée à elle en une seule Noukva.
Et vous savez déjà que les lumières de la ligne droite de Bina sont Hassadim, et les lumières de la ligne gauche de Bina sont Hokhma. Il s’avère que maintenant, ZA a reçu Hassadim de la droite de Bina sans Hokhma, et Noukva séparée a reçu Hokhma de la gauche de Bina sans Hassadim, et nous savons que Hokhma ne peut pas briller sans Hassadim. Pour cette raison, Hokhma gela en elle et devint obscurité et non lumière.
C’est la signification de la plainte de la lune, disant que deux rois ne peuvent pas utiliser la même Kéter. C’est parce que lorsqu’ils utilisent la même Kéter, qui est Bina, considérée comme leur Kéter, ZA devient Hassadim sans Hokhma, et Noukva devient Hokhma sans Hassadim, qui est obscurité, et elle ne pouvait pas tolérer cet état.
Nous pouvons poser la question, « Mais avant que la Noukva séparée ne se connecte à Noukva dans son Gouf, la droite en elle, qui est mâle, a bien reçu Hassadim, et la gauche en elle, qui est Noukva dans son Gouf a reçu Hokhma ; pourtant, Noukva dans son Gouf aurait pu la tolérer et ce n’aurait pas été l’obscurité ? »
En fait, Noukva dans son Gouf est ZA lui-même. Donc, Hokhma en elle n’est pas séparée de Hassadim dans ZA. Mais ça n’est pas le cas avec Noukva séparée, qui est véritablement un degré différent de ZA. Mais comme il s’est connecté à Noukva dans son Gouf, elle a reçu Hokhma de la gauche de Bina comme elle. Donc, après avoir reçu Hokhma en elle, Hokhma se sépara de Hassadim, puisqu’elle n’avait pas de connexion aux Hassadim de ZA.
Donc, nous avons expliqué entièrement le premier état de Noukva séparée. Pour pouvoir briller pour les inférieurs, on lui a dit, « Va et diminue-toi », c’est-à-dire diminue-toi de ce grand degré d’être égale au degré de ZA et de recevoir de Bina. Mais, elle doit descendre sous Yessod de ZA comme elle était à sa racine : sous tout le degré de ZA, et recevoir toutes ses lumières de ZA.
Et puisqu’elle reçoit ses lumières de ZA, qui est la ligne médiane, Hokhma qu’il lui donne est intégrée à Hassadim et elle peut briller. C’est le second état de Noukva séparée. Ce qu’elle a reçu dans le premier état est considéré comme Néfesh, Rouakh, Neshama de Akhor, à savoir qu’elles ne brillent pas. Et ce qu’elle reçoit dans le second état est considéré comme Néfesh, Rouakh, Neshama de Panim, à savoir qu’elles brillent pleinement (Le Zohar, Genèse 1, points 111-116 ; Idra Raba, points 323-325).
Son premier état a des mérites, parce qu’alors son niveau le plus haut était Bina et elle pouvait recevoir Hokhma d’elle, et elle n’avait pas besoin de recevoir de ZA. Pourtant, elle ne pouvait pas briller vers les inférieurs, en raison de l’absence de Hassadim. Pour cette raison, elle était considérée comme Akhoreim.
Mais dans le second état, après s’être diminuée sous le Massakh de Yessod de ZA, elle ne peut plus recevoir Hokhma, puisque le Massakh de Yessod ZA l’en empêche. Donc, elle doit recevoir Hokhma dans les Kélim de Akhoreim, qui sont restés en elle du premier état. Et le second état a plus de mérites que le premier, puisqu’elle peut alors briller à la fois avec Hokhma et Hassadim vers les inférieurs, alors que dans le premier état, elle ne pouvait pas briller vers les inférieurs.
Nous savons d’après les livres et les auteurs que l’étude de la sagesse de la Kabbale est une obligation absolue pour quiconque d’Israël. Et si l’homme étudie toute la Torah et connaît la Michna et la Guémara par cœur, et qu’il est également rempli de vertus et de bonnes actions, plus que ses contemporains, mais n’a pas appris la sagesse de la Kabbale, il doit se réincarner et revenir dans ce monde pour apprendre les secrets de la Torah et la sagesse de la vérité. Nous trouvons ces propos à plusieurs endroits dans les écrits de nos sages.
C’est ce que Le Zohar écrit dans l’explication du Cantique des Cantiques, expliquant le verset : « Si tu ne sais pas, Ô plus belle d’entre les femmes », ce que nos sages ont commenté comme étant une âme se présentant devant le Trône après le décès de l’homme.
Le Créateur lui dit : « Si tu ne sais pas, Ô plus belle d’entre les femmes ». Bien que tu sois la plus belle d’entre les femmes et la plus vertueuse en bonnes actions que toutes les âmes, si tu ne connais pas des secrets de la Torah, « Sors sur les traces du troupeau », quitte cet endroit et retourne dans ce monde. « Et nourrit tes petits, près de la tente des bergers, » va aux séminaires et apprends les secrets de la Torah de la bouche des disciples de nos sages.
Nous devons comprendre leurs mots, qui conditionnent la perfection de l’homme dans l’étude de la sagesse de la vérité. Apparemment, en quoi est-ce différent des autres paroles de la Torah révélée ? Nous n’avons trouvé nulle part qu’il soit obligatoire de comprendre tous les sujets de la Torah, et que l’on ne sera pas complet si un seul sujet de la Torah manque. De plus, nos sages disent aussi : « l’étude n’est pas l’essentiel mais l’action », ainsi que « L’un fait beaucoup, l’autre peu, du moment qu’ils dirigent leur cœur vers les cieux, », et il y a de nombreux autres dictons semblables.
Pour atteindre la profondeur de ces mots, nous devons tout d’abord comprendre au mieux ce qui a été écrit de nombreuses fois dans Le Zohar et les Tikounim [Corrections du Zohar], « La Torah, le Créateur, et Israël, sont un ». Ceci semble très déroutant.
Avant d’expliquer ces mots, je dois vous avertir que nos sages ont défini une grande règle pour nous relative à tous les noms sacrés et appellations dans les livres. Telle est leur règle d’or : « Ce que nous n’atteignons pas, nous ne le définissons pas par un nom. »
Interprétation : nous savons qu’il n’y a pas la moindre pensée ni perception en Lui, comme il est écrit dans l’article « Elie commença » au début des Tikounim du Zohar. Pour cette raison, même la pensée de l’essence du Créateur est interdite, a fortiori la parole.
Tous les noms dont nous L’appelons ne se réfèrent pas à Son essence, mais seulement à Ses lumières, qui se diffusent de Lui aux inférieurs. Même le nom sacré, Ein Sof [Infini], présent dans les livres de Kabbale, est également considéré comme la lumière qui se diffuse de Son Essence.
Mais puisqu’Il a défini que Sa Lumière, qui se diffuse de Son essence, sera atteinte par les inférieurs comme Ein Sof, nous la définirons donc par ce nom. Pourtant, ceci ne se réfère pas à Son Essence, puisqu’il n’y a absolument aucune perception ni pensée en Lui. Donc, comment Le définir par un nom et un mot, puisque tout ce que nous n’atteignons pas, nous ne le définissons pas par un nom ?
Tout débutant dans la sagesse de la vérité doit prendre en compte la grande règle ci-dessus avant toute lecture d’un livre de Kabbale, qui veut qu’il est interdit de réfléchir à Son essence, puisqu’il n’y a aucune perception en Lui, pas la moindre. Donc, comment Lui donner un nom ou un mot, qui indiquerait l’atteinte ?
Toutefois, c’est une grande Mitsva [commandement] de demander et de rechercher Ses illuminations, qui se diffusent de Lui, qui sont tous les noms sacrés et appellations figurant dans les livres. C’est un devoir absolu pour quiconque d’Israël que d’étudier et de comprendre les secrets de la Torah et toutes les voies de Son abondance aux inférieurs, qui sont l’essentiel de la sagesse de la vérité et la récompense future des âmes.
Il est écrit dans les paroles de nos sages, dans Le Zohar, et les Tikounim, que tous les mondes supérieurs et toutes les Sefirot des cinq mondes AK et ABYA ont été préparés d’avance en quantité et en qualité pour parfaire les enfants d’Israël. Il en est ainsi parce qu’une âme d’Israël est une partie du Créateur et « La fin d’une action est dans la pensée préliminaire. »
Il advint dans Sa simple volonté de faire plaisir en récompensant les âmes en contrepartie de leur travail. Et pour cette raison, toute la réalité s’est diffusée devant Lui par voie d’une séquence de causes à effet, par la descente des degrés à travers les mondes d’AK et ABYA.A la fin, elles suscitèrent deux discernements revêtus l’un de l’autre : l’âme venue des dissimulations des hauteurs se diffuse et revêt le corps physique.
Comme l’essence de la réalité s’est diffusée jusqu’au dernier degré, qui est le corps physique avec une âme, il en est de même avec l’enchaînement qui s’est fait par voie de cause à effet, lié à l’essence de l’existence de la réalité, qui sont les voies de Son abondance qui descend par degrés.
Donc, la lumière supérieure est la plus haute de toute et se diffusera à la fin pour venir à l’âme habillée dans corps physique dans ce monde, comme il est écrit : « car la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur, et aucun homme n’enseignera plus à son prochain, de connaitre le Seigneur, car tous Me connaîtront, du plus petit au plus grand. »
Il est écrit par nos sages et dans le Livre du Zohar : « Toute la Torah est les noms du Créateur ».Toutes les histoires et les lois et les phrases, toutes sont Ses noms sacrés.
D’après ce qui a été expliqué précédemment, à savoir que « tout ce que nous n’atteignons pas, nous ne le définissons pas par un nom », vous comprendrez pleinement le sens des noms sacrés du Créateur. Ce sont les atteintes qui se diffusent de Lui à Ses serviteurs, les prophètes et les justes, chacun selon leurs mérites, comme il est écrit « Nous serons ainsi distingués, moi et Ton peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre. »
Cette distinction nous vient de la réception de la Torah et de l’accomplissement des Mitsvot, au début seulement de manière révélée, dont le mérite est de purifier nos corps et d’accroître nos âmes au point que nous devenions dignes d’atteindre toute la Torah et ses Mitsvot comme Ses Noms. C’est toute la récompense prévue pour les âmes dans le futur. Toutefois, dans ce monde également, comme il est écrit dans la Guémara, « Tu verras ton monde dans ta vie ».
Ceci nous explique pourquoi il appelle les 613 Mitsvot, 613 conseils [Etin] dans plusieurs passages du Zohar, et dans de nombreux autres passages du Zohar, il appelle les 613 Mitsvot « 613 dépôts » [Pekoudin]. Il en est ainsi parce qu’au début, l’homme doit observer la Torah et les Mitsvot afin de purifier son corps et accroître son âme. A ce moment, les 613 Mitsvot sont 613 conseils pour lui, des « recommandations » qui visent à purifier graduellement et à être récompensé de venir devant le Roi, et recevoir la lumière de Son visage. C’est parce que respecter la Torah et les Mitsvot le purifie progressivement, jusqu’à ce qu’il soit récompensé de la lumière du visage du Roi vivant.
De même il est écrit dans la Guémara : « Le Créateur ne se soucie pas de savoir si l’on abat à la gorge ou si l’on abat à la nuque ? Mais la Torah et les Mitsvot nous ont été données seulement pour purifier Israël. »
Toutefois, après avoir été suffisamment purifié pour mériter la lumière de Son visage, les yeux et l’âme s’ouvrent et il est récompensé en atteignant les 613 lumières sacrées trouvées dans les 613 Mitsvot. Ce sont Ses noms sacrés, ceux que l’on peut atteindre.
En accomplissant chacune des Mitsvot, il prend une partie de la lumière déposée dans cette Mitsva, puisque la Mitsva est un Kli [récipient] dans lequel la lumière est habillée, c’est-à-dire un nom sacré qui appartient spécifiquement à cette Mitsva. C’est la signification de « La Mitsva est une bougie et la Torah, la lumière. »
A ce moment, il appelle les 613 Mitsvot « 613 dépôts ». C’est comme si quelqu’un déposait des pierres précieuses dans un récipient et disait à sa bien-aimée : « Prends ce Kli pour toi-même, mais protège le des voleurs et des cambrioleurs. » Donc, ils ne parlent que du récipient, mais son intention principale est les pierres précieuses déposées à l’intérieur.
Nous savons que dans les livres de Kabbale, le sens du Nom sacré « Le Saint béni-soit-Il » ou Koudsha Brikh Hou (le même nom en Araméen) écrit par nos sages et dans Le Zohar, vient de HaVaYaH (Youd-Hey-Vav-Hey). Ce nom sacré contient tous les noms sacrés jusqu’au plus Haut que Haut. C’est pourquoi, nous apprenons que « La Torah et le Créateur sont un » même si les masses ne le voient pas dans la Torah, mais seulement des histoires, des phrases et des lois.
En vérité, j’ai déjà expliqué que « des pommes d’or dans des ornements d’argent » est la manière dont sont nommés les 613 dépôts, comme nos sages l’ont dit, « toute la Torah est les noms du Créateur. » Donc, la Torah et le Créateur sont un.
Pourtant, il y a le général et le particulier, où le Créateur est l’ensemble de tous les noms, et la lumière générale, et la Torah est divisée en 613 lumières. Il s’avère que toutes ensemble, elles sont une, et sont le Créateur Lui-même.
Maintenant, il nous reste à expliquer Israël. Tout d’abord, vous devez comprendre le sujet de la multiplicité de formes séparées dans la spiritualité, c’est-à-dire comment et en quoi elles sont divisées et séparées. Les choses matérielles sont séparées par un couteau ou autre, ou bien le temps et l’espace les séparent et les distinguent. Pourtant, ceci est impensable dans la spiritualité, dont nous savons qu’elle est au-delà du temps et de l’espace.
Toutefois, sachez que toute la différence dans la spiritualité entre les lumières supérieures est seulement dans la différence de forme. Par exemple, les âmes mentales des gens sont certainement divisées en âmes séparées. Chaque individu ayant une âme distincte.
Pourtant, la différence essentielle entre elles, ne provient de rien d’autre que de la disparité de forme, l’âme de l’un est bonne, celle de l’autre est mauvaise ; une a acquis la sagesse, et l’autre la bêtise, etc. A ce propos nos sages disent « comme leurs visages diffèrent l’un de l’autre, leurs opinions diffèrent l’une de l’autre. »
Maintenant nous pouvons comprendre que si tous les gens avaient des concepts et des penchants égaux, sans aucune différence, toutes leurs âmes seraient considérées comme une âme. Sa valeur serait comme la lumière du soleil : la lumière habille tous les habitants du monde, pourtant nous ne discernons nulle part qu’il y ait des formes séparées dans la lumière du soleil. De même, une âme conceptuelle habillerait de nombreux corps, puisque les lieux ne séparent aucunement dans les questions spirituelles, s’il n’y a pas de formes séparées dans leurs qualités.
Maintenant, regardons de plus près : nous savons déjà que la signification des âmes des enfants d’Israël est qu’elles sont une partie de Dieu. L’âme s’est enchainée par voie de cause à effet et est descendue de degré en degré jusqu’à ce qu’elle soit apte à venir dans ce monde et se revêtir dans ce corps grossier.
En observant la Torah et ses Mitsvot, elle remonte de degré en degré, jusqu’à ce que son niveau soit complété et qu’elle mérite de recevoir sa récompense. Tout ceci lui a été préparé à l’avance, à savoir atteindre la Torah au moyen des noms du Créateur, qui sont les 613 dépôts.
Maintenant vous voyez de vos propres yeux que « La Torah et Israël sont un. » Et la seule différence entre la Torah et l’âme est due à la différence de forme de l’âme, qui s’est réduite à une très, très petite lumière, et la Torah est la lumière Simple qui se diffuse de Son Essence, dont la sublimité est sans fin, comme il est écrit « La Torah et le Créateur sont un. »
Toutefois, lorsque l’âme est complète dans sa pleine dimension et reçoit la Torah au moyen de Ses Noms, c’est-à-dire atteint toute la lumière déposée dans la Torah et les Mitsvot, vous voyez que dans tous les cas, la lumière de l’âme est égale à la lumière de la Torah. C’est parce qu’elle a déjà atteint toute la lumière dans la Torah.
Elle est encore considérée incomplète tant qu’il y a un manque dans l’atteinte d’une petite et subtile partie de la lumière générale de la Torah. C’est parce que toute sa lumière a été préparée pour les âmes, comme je l’ai expliqué plus haut « Tout ce que nous n’atteignons pas, nous ne le définissons pas par un nom. »
Et puisque la lumière a été préparée pour que les âmes l’atteignent, et que l’âme ne l’a pas atteinte en entier, elle est donc incomplète, comme dans « Je garderai toute la Torah sauf une chose. Certainement, il est un méchant complet ».
Toutefois, vous pouvez en dire autant du respect de la Torah et des Mitsvot dans l’atteinte des 613 dépôts. Elle est incomplète s’il lui manque ne serait-ce qu’une chose, grande ou petite.
Donc, à la fin elle arrivera à la perfection complète, à savoir atteindre toute la lumière de la Torah. A ce moment, il n’y aura plus de disparité de forme entre la lumière de l’âme et la lumière de la Torah. Ainsi vous trouvez que « La Torah et Israël sont un ».
Parce qu’il n’y a pas de disparité de forme entre les deux, ils sont littéralement un. Et puisque nous avons déjà prouvé que « Le Créateur et la Torah sont un » et ici nous avons prouvé que « La Torah et Israël sont un, » il est par conséquent évident que « La Torah et le Créateur et Israël sont un ».
De ce qui précède, vous trouvez qu’il y a deux parties dans la Torah et les Mitsvot :
A. La Torah et les Mitsvot telles qu’elles apparaissent à tous, c’est-à-dire le respect des Mitsvot et l’étude de la Torah par les 613 conseils. Ceux-ci ont le pouvoir de purifier et nettoyer le corps, et accroître la vertu de l’âme, pour être digne et mériter de recevoir la lumière du visage du roi vivant, comme lorsque l’âme était dans sa racine, avant sa diminution et sa venue dans ce corps vil dans ce bas monde.
B. L’observance des Mitsvot et l’étude de la Torah, par les 613 dépôts à savoir atteindre Ses Noms et toute la récompense des âmes.
La valeur de cette deuxième partie sur la première est comme le mérite du Ciel sur celui de la Terre. C’est parce que la première partie n’est que préparation, et la seconde est la vraie complétude et le dessein de la Création.
Ceci explique la question susmentionnée dans les paroles de nos sages, que si quelqu’un excelle dans la Torah et les bonnes actions plus que ses contemporains, mais s’il n’a pas appris les secrets de la Torah ni la sagesse de la vérité, il doit se réincarner et revenir dans le monde.
Nous avons demandé « Quelle est la différence entre ce sujet de la sagesse de la vérité et les autres sujets dans la Torah ? » Nous n’avons trouvé nulle part que l’homme soit obligé de s’engager dans tous les sujets de la Torah. Au contraire, nous avons trouvé l’inverse à de nombreux endroits, tel que « L’un fait beaucoup, l’autre peu, du moment qu’ils gardent leur cœur orienté vers le Ciel, » et aussi, « Ce n’est pas l’étude qui compte, mais l’acte. »
Maintenant la question est clarifiée – toute la partie de la Torah révélée n’est qu’une préparation pour être digne et mériter d’atteindre la partie dissimulée. C’est la partie dissimulée qui est la vraie complétude et le dessein pour lequel l’homme a été créé.
Donc, il est clair que si la partie dissimulée est manquante, même si quelqu’un observe la Torah et ses commandements dans la partie révélée, il devra quand même se réincarner dans ce monde et recevoir ce qu’il devrait recevoir, à savoir la partie dissimulée, par les 613 dépôts. Ce n’est qu’en cela que l’âme est complétée, comme le Créateur l’a prédéterminé pour elle.
Par conséquent, vous voyez l’absolue nécessité pour quiconque d’Israël, quoi qu’il arrive, de s’engager dans l’intériorité de la Torah et ses secrets. Sans cela, l’intention de la création ne sera pas complétée en lui.
C’est la raison pour laquelle nous nous réincarnons, une génération va et génération vient jusqu’à notre génération, qui est le résidu des âmes dans lesquelles l’intention de la création n’a pas encore été complétée, car elles n’ont pas été récompensées d’atteindre les secrets de la Torah aux générations précédentes.
Pour cette raison, il est dit dans Le Zohar « Les secrets de la Torah et ses mystères sont destinés à être révélés au temps du Messie. » Il est clair pour quiconque comprend, que puisqu’ils complèteront l’intention de la Création, ils seront récompensés de la venue du Messie. Donc, inévitablement, les secrets de la Torah seront ouvertement révélés parmi eux, puisque si la correction est empêchée, ils seront obligés de se réincarner.
Ceci vous expliquera ce que nous devrions demander à propos de cette interprétation en général, car qui suis-je et qui sont mes pères, pour avoir été récompensé de faire cette interprétation pour élargir la connaissance des secrets cachés dans Le Zohar et les écrits du Ari ? De plus, pourquoi n’avons-nous jusqu’à présent trouvé personne d’autre pour interpréter cette sagesse aussi ouvertement que moi ?
D’après ce qui est susmentionné, vous comprendrez que notre génération est vraiment au temps du Messie, et nous nous trouvons tous au seuil de la correction complète, et le seul empêchement est l’abandon de la sagesse de la vérité par cette génération dû à la difficulté de la langue et la dispersion des questions.
S’ajoutent à cela, la petitesse de l’esprit et les troubles abondants à notre génération. Donc, comme le Créateur désire hâter la rédemption de nos âmes, Il a donné à ma main le privilège de dévoiler la mesure de cette interprétation, et la Volonté de Dieu a réussi à travers moi.
Et j’ai une autre raison pour faire cette interprétation ouverte, comme il est écrit dans Le Zohar « L’homme doit apprendre un peu, même de l’imbécile » comme il est écrit « l’avantage de la lumière sur l’obscurité. »
Après avoir vécu dans la ville de Varsovie en Pologne, confiné dans ma chambre, sans aucun contact avec l’obscurité de mon environnement, j’ai été béni de m’installer dans la ville sainte de Jérusalem.
Et quand je me promenais parmi les gens, j’ai vu la pauvreté de mon peuple, la pauvreté de son esprit. Son rire imbécile sonnait à mes oreilles comme des casseroles dans la ville, se moquant et piétinant l’âme de nos désirs, calomniant le Créateur, Sa Loi, et Son peuple d’une voix forte, sans aucune sagesse, compréhension ni connaissance de toute la sagesse de la Kabbale. C’était plutôt une compilation de mots et de noms, sans histoire ni morale, seulement des mots écrits.
C’est un privilège que de discuter de choses écrites avec une foi complète, car ce sont des choses sacrées, et par cela le but de la Création sera accompli. Et quand ceux qui s’engagent dans les textes littéraux avec une foi complète seront plus nombreux, le Roi Messie viendra immédiatement, car par cela toute la correction sera accomplie, et rien d’autre n’est nécessaire.
Finalement, j’ai rencontré les plus connus d’entre eux, des gens qui avaient passé des années à se plonger dans les écrits du Ari et Le Zohar. Ils ont si bien réussi qu’ils sont devenus érudits et connaisseurs de tous les livres du Ari.
Ils avaient la réputation d’être les personnes les plus saintes du pays. Je leur ai demandé s’ils avaient étudié avec un Rav qui avait atteint l’intériorité des questions. Ils m’ont répondu « Ciel, non ! Il n’y a pas la moindre intériorité ici, mais des textes précis qui nous ont été donnés, et rien de plus. »
Je leur ai demandé si le Rav Haim Vital avait atteint l’intériorité des questions. Ils m’ont répliqué « Il n’a certainement rien atteint de plus que nous. » Je leur ai alors demandé au sujet du Ari lui-même. Ils m’ont répondu « Il ne connaissait certainement pas plus l’intériorité que nous, et tout ce qu’il savait, il l’a transmis à son élève, Haim Vital, et ainsi c’est arrivé jusqu’à nous. »
Je me suis beaucoup moqué d’eux « Comment alors ont-été composés les sujets dans le cœur du Ari, sans compréhension ni connaissance ? » Ils m’ont répliqué « Il a reçu la composition de ces sujets de la bouche d’Elie qui en connaissait l’intériorité, parce que c’est un ange. » Alors ma colère s’est déversée sur eux, car ma patience à leur côté touchait à sa fin.
Et quand j’ai vu que leur bêtise s’était enracinée chez pratiquement tous ceux qui s’engageaient dans cette sagesse à cette époque, malheur aux oreilles qui entendent ainsi « tu veux également conquérir la reine en ma présence dans la maison ? »
Le Zohar a déjà pleuré amèrement le déni des pécheurs dans leurs âmes, disant qu’il n’y a pas de secrets intérieurs dans la Torah, comme il est écrit dans la Portion Vayerah « La Torah est-elle venue nous montrer des histoires et des chroniques ? De telles histoires et chroniques existent aussi parmi les nations. » Nos sages disent qu’ils arrachent les plantations, car ils ne prennent que le royaume [Malkhout.]
Que diraient les auteurs du Zohar à la vue de tels pécheurs, niant qu’il y ait une connaissance et une sagesse dans les mots du Zohar et dans la sagesse de la vérité elle-même ? Ils disent des secrets de la Torah qu’il n’y a pas de connaissance ni de perception révélées dans ce monde, mais seulement des mots vides. Ainsi, ils sont venus conquérir la Sainte Divinité à l’intérieur du palais du Roi. Malheur à eux, car ils font du mal à leurs âmes.
Nos sages ont dit que la Torah pleure devant le Créateur: « Tes fils ont fait de Moi une chanson dans les tavernes » Mais ils ne font même pas de la Torah un semblant de chanson, seulement des mots effrayants pour tout auditeur, ce qui provoque mépris et colère.
Qui plus est, ils veulent une récompense comme Phinéhas [heb : Pinhas], disant qu’ils le font de bonne foi. Il est écrit à leur propos: « ce peuple s’approche et avec sa bouche, ses lèvres, il M’honore, mais son cœur est loin de Moi » et c’est la raison de la destruction du Premier Temple.
Le diable danse toujours parmi nous, précisément au temps du Messie, le temps de la fin des secrets de la Torah. Le zèle du Seigneur des armées est venu comme du feu qui ne s’éteindra pas dans mes os. Pour cette raison, un éveil m’a été donné pour dévoiler la robe, pour qu’ils sachent qu’il y a une sagesse en Israël.
C’est une des raisons principales qui m’a fait venir à cette explication. Vous devez comprendre que chaque dessein et chaque but est d’une extrême simplicité. Toute la répartie, la sagesse, et les maintes questions se forment pendant la préparation, jusqu’à ce que le but soit atteint. Par exemple, si quelqu’un désire s’asseoir dans une maison, il a besoin de sagesse et de connaissance pour le plan, pour la réalisation et pour la qualité et la quantité des pièces et des meubles.
Le but final est une chose simple – y habiter. C’est la signification des mots « selon la beauté d’un homme, demeurer dans la maison. » C’est une pensée simple, sans concept ni prolifération, et sans répartie, mais une simple volonté.
Sachez que toutes les sophistications dans la connaissance sont en majorité des erreurs qui devraient tomber devant la vérité. Pourtant, la vérité elle-même est simple, sans répartie.
Il y a un secret en cela, étant principalement le mur de fer qui nous sépare de notre Père qui est aux Cieux : Il y a des choses qui sont cachées en raison de leur grande hauteur et profondeur, et il y a des choses qui sont cachées à cause de leur extrême subtilité, comme des mouches dans l’air, trop minces pour être vues.
Puisque Sa lumière est une lumière si simple que l’esprit humain ne sent qu’une portion minuscule de l’essence, il ne la perçoit simplement pas. C’est comme les choses plus petites que cette taille, qui demandent un instrument pour être vues.
Il en est ainsi parce que bien que l’on ne perçoive pas toute la profondeur de la hauteur et toute la profondeur de la largeur, on peut néanmoins en percevoir une approximation. Toutefois, avec les choses subtiles, elles semblent ne pas exister, puisque vous n’en atteignez même pas la plus petite partie.
Aux experts en l’Arbre de vie, et à tout un chacun, comme dans « d’abord apprendre, ensuite comprendre ».
1) Nos sages ont dit : « Il n’y a pas un brin d’herbe en bas qui n’ait un ange en haut pour le frapper et lui dise “pousse” ! » Cela a de quoi rendre perplexe ; pourquoi le Créateur dérangerait-Il un ange d’En Haut afin qu’il frappe et fasse pousser un minuscule, pour ne pas dire insignifiant, brin d’herbe ?
Pourtant, cet adage est un des secrets de la Création trop long à interpréter, car le cœur des très sages souhaite parler à mots couverts avec leurs allégories en or, parce qu’ils sont prudents pour ce qui est de révéler la Torah à un disciple irrespectueux. C’est pour cette raison que nos sages disent que nous n’apprenons rien des légendes, car les légendes sont scellées et inaccessibles aux masses, et elles ne sont révélées qu’à quelques élus au sein d’une génération.
Et nous trouvons aussi dans le Livre du Zohar que Rashbi (Rabbi Shimon Bar-Yochaï) a ordonné à Rabbi Aba d’écrire les secrets, car il savait les révéler avec des allusions. Lisez dans Idra, il y a un endroit où il est écrit que pour chaque secret que Rashbi dévoilait de la sagesse, il pleurait et disait : « Malheur à moi si je parle ; malheur à moi si je ne parle pas ! Si je ne parle pas, mes amis perdront cette parole ; et si je parle, les méchants sauront comment servir leur Maître. »
Ceci signifie qu’il souffrait d’un côté comme de l’autre : s’il ne révélait pas les secrets de la Torah, les secrets seraient perdus pour les vrais sages qui Le craignent. Et s’il révélait les secrets, des gens sans mérite échoueraient en eux, parce qu’ils ne comprendraient pas les choses à leur racine et mangeraient d’un fruit qui n’est pas mûr.
De ce fait, en raison de sa sagesse en matière d’allégories, Rashbi choisit donc Rabbi Aba pour écrire, pour qu’il arrange les paroles de telle sorte qu’elles soient suffisamment révélées à tous ceux qui sont dignes de les comprendre et qu’elles soient cachées et scellées, à ceux qui ne méritent pas de les comprendre. C’est pourquoi il disait que Rabbi Aba savait comment révéler par allusion. Autrement dit, bien qu’il ait révélé, cela reste un secret pour les indignes.
Toutefois, à la fin des temps, ils nous promettent dans Le Zohar que cette sagesse sera entièrement révélée, même aux tout-petits. Et ils disent également qu’à l’aide de cette composition les enfants d’Israël seront libérés de l’exil, ce qui signifie qu’avec l’apparition de la sagesse de vérité, Israël seront récompensés de la rédemption complète. Et nous voyons également que les mots du Zohar et les secrets dissimulés dans la sagesse de vérité sont révélés progressivement, génération après génération, jusqu’à ce que nous soyons récompensés de révéler toute cette sagesse, et à ce moment, nous serons récompensés de la rédemption complète.
Afin de clarifier le texte avec lequel nous avons débuté, nous devons tout d’abord expliquer le verset du célèbre Livre de la Création où il est dit des dix Sefirot qu’elles sont dix et pas neuf, dix et non onze. La plupart des interprètes l’a déjà examiné, mais nous l’expliquerons de notre propre façon, de sorte que les choses soient révélées à tous ceux qui recherchent la parole du Créateur.
Nous savons que les dix Sefirot sont appelées Kéter, Hokhma, Bina, Hessed, Guévoura, Tifféret, Netsakh, Hod, Yessod, Malkhout. Il est écrit, dans La porte des introductions du Ari, dans la section « HaDaat », qu’il y a en fait cinq Behinot [discernements]: Kéter, Hokhma, Bina, Zeir Anpin et Malkhout ; mais Zeir Anpin comprend six Sefirot HGT NHY. J’ai longuement écrit au sujet des dix Sefirot dans cette composition, alors ici je rappelle brièvement que je souhaite, par la présente préface générale, donner au lecteur une connaissance fiable et générale sur la majeure partie de cette sagesse exhaustive, et une orientation véritable dans le style de l’étude.
Dans le livre L’Arbre de vie, la plupart des lecteurs a vraiment échoué dans le commentaire des propos, car les concepts spirituels sont au-dessus du temps et de l’espace, et ils sont exprimés et dépeints en termes matériels et établis en termes de temps et lieux. Par ailleurs, dans les écrits du Ari, aucun ordre n’a été fixé dans cette sagesse pour les débutants. Les livres étaient composés à partir des mots saints qu’il disait à ses étudiants au jour le jour, et les étudiants eux-mêmes étaient eux-mêmes de grands sages dans la sagesse de vérité.
De ce fait, il n’y a pas un texte – long ou court – dans tous les livres qui n’ait été écrit qui ne requière une véritable compétence dans cette sagesse en général. Pour cette raison, les lecteurs venaient à s’en lasser et ne voyaient pas de liens entre les sujets.
Ainsi, j’en suis venu à écrire cette préface afin de connecter les sujets et les fondations de cette sagesse de façon concise afin qu’elle soit facilement disponible pour le lecteur quel que soit le texte qu’il souhaite lire parmi les écrits du Ari. Et pour cette raison, je n’élaborerai pas sur chaque sujet, ni ne l’interprèterai de fond en comble, puisque cela sera clarifié à l’intérieur de ma composition. A la place, je résumerai suffisamment pour atteindre mon but. Et nos sages ont dit : « D’abord, apprendre ; ensuite, comprendre. »
Le Ari a écrit que les dix Sefirot KHB, HGT, NHYM sont en fait cinq Béhinot : KHB, ZA et Malkhout. Ceci est la signification du tétragramme Youd, Hey, Vav, Hey [le Seigneur]. L’extrémité du Youd est Kéter ; le Youd est Hokhma ; Hey est Bina ; Vav est Zeir Anpin – comprenant les six Sefirot HGT NHY – et le dernier Hey est Malkhout.
Vous devriez savoir que les Otiot [lettres] et les Sefirot sont une chose. Mais suivant la règle selon laquelle aucune lumière ne se diffuse sans un Kli [récipient], ainsi lorsque nous parlons des deux à la fois – c’est-à-dire lorsque la lumière est revêtue dans le Kli – elles sont appelées alors Sefirot. Et lorsque nous parlons des Kélim (pluriel de Kli) seuls, ils sont appelés Otiot.
Il est écrit de la lumière que le blanc dans le livre de la Torah suggère la lumière, et que le noir dans le livre de la Torah –les lettres – suggère les Kélim. Cela signifie, tel que Nachmanide interprète à propos de « qui forme la lumière, et crée l’obscurité », que le fait de sortir ex-nihilo est appelé « Créateur », puisque c’est une innovation, qui n’existait pas avant sa création. Et la lumière, et toute la bonté et les plaisirs inclus dans la lumière, n’est pas une innovation ni une sortie ex-nihilo, mais bien l’existence à partir de l’existence, car la lumière et toute la bonté sont déjà inclues dans Son Essence.
Pour cette raison, il est dit « qui forme la lumière », puisqu’il ne s’agit pas d’une question de création, mais de formation : former la lumière de sorte que les résidents en bas puissent la recevoir. Mais l’obscurité est une innovation qui est générée avec la Création, en sortant ex-nihilo, ce qui signifie qu’elles ne sont pas inclues dans Son Essence. C’est pourquoi il est dit « et crée l’obscurité ». Mais l’obscurité est l’exact opposé de la lumière ; dès lors, nous devrions comprendre comment l’obscurité peut s’étendre et sortir de la lumière.
Dans Panim Masbirot (Un visage accueillant), « Branche Une », j’ai longuement examiné ce point, je ne ferai que le survoler ici.
Nous savons qu’il est écrit dans Le Zohar que le but de la Création est de réjouir Ses créatures, puisque c’est dans la conduite du Bien de faire le bien. Chez Lui, il est clair que tout désir est une loi obligatoire pour les créatures. Il s’avère que puisque que le Créateur a pensé réjouir Ses créations, une nature obligatoire à vouloir recevoir Son plaisir a été immédiatement implantée dans les créatures, à savoir le grand désir de recevoir Son Abondance. Sachez que ce désir est appelé Kli [récipient] par rapport à sa racine.
Pour cette raison, les kabbalistes ont dit qu’il n’y a pas de lumière sans Kli, car le désir de recevoir général inclus dans chaque être émané et créature est le Kli, et il est aussi la pleine mesure de la lumière. En d’autres termes, il reçoit précisément la mesure qu’il désire, ni plus, ni moins, car il n’y a pas de contrainte dans la spiritualité et bien que dans les corporels, elle ne soit pas du côté de la Kedousha [sainteté].
Il est clair que la forme du Kli est différente de celle de la lumière. C’est pourquoi elle est appelée Kli et non lumière. Mais nous devons comprendre le sens de cette disparité de forme. En effet, le désir de recevoir pour soi-même a une grande différence de forme, car cette forme ne peut en aucun cas s’appliquer à l’Émanateur car de qui recevrait-Il ? Mais, elle a été initiée maintenant dans le premier émané par son apparition ex-nihilo. En lui, le désir de recevoir est la Cause des Causes (Panim Masbirot, « Branche Une »).
Ceci clarifie ce qui est écrit dans le Zohar, à savoir que Kéter supérieur est obscurité vis-à-vis de la Cause des Causes. Ils se réfèrent au désir de recevoir inclus dans la première émanation ; ils appellent cette disparité de forme « obscurité » parce qu’elle n’existe pas chez l’Émanateur. Pour cette raison, elle est la racine de l’obscurité, laquelle est de couleur noire, par rapport et en opposition à la lumière.
Par ailleurs, il a été expliqué dans Panim Masbirot qu’à l’exemple des choses matérielles qui sont séparées l’une de l’autre par la hache et le marteau, les spirituelles sont séparées l’une de l’autre par la disparité de forme entre elles. Et lorsque la disparité de forme augmente jusqu’à être opposée, d’un extrême à l’autre, une séparation complète se créée entre elles.
Pour cette raison, il a été expliqué ici que la forme du désir de recevoir est immédiatement inclue dans toute lumière qui se diffuse de Lui, mais comme une force cachée. Cette force cachée n’est pas révélée à l’émané, sauf lorsque l’émané augmente le désir de vouloir d’un supplément d’abondance, plus que la mesure qui s’est diffusée en lui par l’Émanateur.
Par exemple, quand la nourriture est succulente, notre désir de vouloir plus de nourriture augmente plus que notre appétit. Ce faisant, après que l’émané ait intensifié son désir d’étendre l’abondance supplémentaire, plus que dans la mesure de son expansion, alors le récipient de réception apparait. Et la chose est que puisque cette forme ne s’applique pas en Lui, mais dans l’être émané, elle ne se termine que par l’éveil de l’émané ; comprenez cela parfaitement.
2) De ce fait, la diffusion de Sa lumière ne fait pas passer l’Émanateur à un être émané, tant qu’elle ne traverse pas les quatre discernements appelés Hokhma, Bina, Zeir Anpin et Malkhout. La raison en est que l’expansion de Sa lumière en générale se nomme Hokhma, laquelle est la pleine mesure de l’essence de la lumière de cet émané. Et lorsqu’elle s’intensifie pour étendre le supplément d’abondance dans une mesure qui dépasse celle de son expansion, elle est considérée comme Béhina (singulier de Béhinot) Bet [deuxième Béhina], appelée Bina.
Qui plus est, trois discernements devraient être faits au sein de la deuxième Béhina :
Premier discernement : l’essence de la Sefira Bina est Hokhma.
Deuxième discernement : l’intensification du désir qu’elle a découvert, par qui la racine du récipient de réception s’est révélée en elle. En ce sens, il y a une différence de forme en elle, c’est-à-dire une Aviout [épaisseur], par rapport à la lumière de Hokhma. Ceci est appelé Guevoura supérieure.
Troisième discernement : il s’agit de l’essence de l’abondance qu’elle a acquise grâce à l’éveil de son propre désir. Cette lumière a un nom qui lui est propre – la lumière de Hassadim, qui est bien plus basse que la lumière de Hokhma, qui se diffuse uniquement de l’Émanateur. La lumière de Hassadim est associée à l’intensification de l’émané, comme cela a été mentionné, que Guevoura, qui est une lumière qui s’est épaissie, est devenue la racine de la lumière de Hassadim. Ensemble, ces trois discernements s’appellent Bina et deuxième Béhina à partir de Hokhma. Ainsi, les deux Sefirot Hokhma et Bina ont été clarifiées – et Kéter est Ein Sof [Infini], la racine de l’émané.
Et bien que Béhina Bet ait dévoilé un désir intensifié à l’égard de l’Opérateur, elle ne convient toujours pas pour être un récipient de réception complet. Le fait est que dans la spiritualité le Kli, et la lumière en lui, sont très proches, dépendants vraiment l’un de l’autre. Lorsque la lumière disparaît, le Kli s’annule, et lorsque le Kli disparaît, la lumière s’annule. Ainsi, l’importance du Kli est comme l’importance de la lumière.
De ce fait, la forme du Kli de réception ne s’est pas complétée dans Bina puisque l’essence de cette dernière est la lumière de Hokhma. Pour cette raison la lumière de Hassadim, qu’elle a étendue par sa propre intensification, s’est annulée devant son essence telle une bougie devant une torche. Cette lumière de Hassadim s’est encore diffusée, de Bina vers l’extérieur d’elle-même, et se renforça pour étendre l’abondance supplémentaire, plus que la mesure de son expansion du côté de Bina. Le récipient de réception est alors complété.
À partir de là, nous discernons deux autres Béhinot – Béhina Guimel [troisième discernement] et Béhina Dalet [quatrième discernement] – lesquelles sont des expansions qui s’étendent de Bina, où le récipient de réception est toujours dissimulé, à l’état potentiel, tant qu’il ne s’est pas intensifié pour le supplément ; et ceci est appelé Zeir Anpin. Cette intensification pour plus d’abondance est appelée « Kli de Malkhout », qui est un récipient pour la réception qui est complété chez l’émané, lequel est désormais fait de lumière et du Kli. Ce faisant, il sort de l’Émanateur et devient un émané.
Ce sont les quatre Béhinot connues comme HB, ZA et Malkhout, qui sont le nom à quatre lettres. HB sont Youd-Hey et ZON sont Vav-Hey. Elles sont considérées dix Sefirot parce que Zeir Anpin contient six Sefirot : Hessed, Guévoura, Tifféret, Netzakh, Hod, Yessod.
L’essence de ZA est la lumière de Hessed et Guévoura, c’est-à-dire les deux Béhinot que sont lumière de Hassadim et Guévoura supérieure, qui se sont étendues de Bina vers l’extérieur. Et nous devrions noter qu’au sein de Bina, Guévoura est la première et elle est la racine de la lumière de Hassadim. Mais dans Tifféret, c’est l’inverse: Hessed précède la lumière de Guévoura puisque la principale lumière qui se diffuse est Hessed, et Guévoura y est une auxiliaire, à l’intérieur de Bina.
Vous pouvez maintenant comprendre ce qui était écrit dans L’Arbre de vie, et par Rashbi, à savoir que dans le monde de Nékoudim, Guévoura de ZA précède sa Hessed, car ZON de Nékoudim sont considérés ZON de Bina, et non ZON vraiment, comme dans les deux Béhinot inférieures parmi les quatre susmentionnées. C’est pourquoi Guévoura de ZA précède sa Hessed.
Qui plus est, la Sefira Tifféret de ZA est l’union des susmentionnées Hokhma et Guévoura à l’acte du Kli de Malkhout. Nous l’appelons Tifféret puisque la lumière s’embellit sur la Béhina Aleph [première Béhina], qui est Hokhma, dont le désir n’a pas suffit à faire un Kli. Mais Béhina Guimel, qui est Hassadim et les Guévourot (pluriel de Guévoura) qui s’étendent de Bina vers l’extérieur, suffisent à faire le Kli de Malkhout. C’est la signification de « D’après la beauté [Tifféret] d’un homme, pour résider dans la maison. » Et ceci explique les trois Sefirot HGT de ZA, qui sont appelées « les trois patriarches », puisqu’elles sont l’essence de ZA. De plus, Netzakh, Hod et Yessod sont appelées « fils » car elles s’étendent de HGT.
Le fait est qu’en raison du Tsimtsoum Aleph [la première restriction], qui est très bien expliquée à l’intérieur du livre, un dur Massakh [écran] a été fait dans le Kli de Malkhout. Cela signifie que Béhina Dalet, [la quatrième Béhina] dans le Kli Malkhout, empêche la lumière supérieure de se répandre dans Béhina Dalet, en raison de la disparité de forme ici, comme il est écrit à cet endroit
Qui plus est, la lumière se diffuse et souhaite aussi parvenir à Béhina Dalet, car la lumière supérieure, de par sa nature, se diffuse aux inférieurs, jusqu’à ce qu’elle soit presque séparée de son endroit, comme il est écrit dans Panim Masbirot. De ce fait, un Zivoug de Hakaa [accouplement par coup] s’est fait entre la lumière supérieure qui se diffuse dans le Kli de Malkhout, et entre le Massakh qui retient dans le Kli de Malkhout.
C’est comme la lumière du soleil qui heurte un miroir et dont les étincelles sont réfléchies. De ce fait, dix nouvelles Sefirot sortent de ce Zivoug de Hakaa ; elles sont appelées les dix Sefirot d’Ohr Hozer [Lumière réfléchie]. Il s’avère qu’il y a deux fois dix Sefirot dans chaque être émané : dix Sefirot d’Ohr Yashar [Lumière directe], sur les quatre Béhinot, et dix Sefirot d’Ohr Hozer.
Sachez qu’il s’agit de la lumière supérieure qui s’est rediffusée de HGT de ZA pour un Zivoug de Hakaa dans le Massakh dans le Kli Malkhout. Elles sont appelées Netzakh, Hod et Yessod.
Vous pouvez à présent comprendre ce qui est écrit dans Tikouné Zohar [Corrections du Zohar], que Malkhout est la quatrième par rapport aux pères, et septième, eu égard aux fils. Ceci signifie que dès l’émanation de Malkhout elle vient de l’acte de Tifféret de ZA et suit HGT, qui sont appelées « Pères ». Et du point de vue de l’illumination d’Ohr Hozer dans son Massakh, elle suit NHY qui se sont diffusées jusqu’à elle pour le Zivoug de Hakaa. Et NHY sont appelées « les fils de HGT » ; ce faisant, elle est la septième par rapport aux fils.
Nous avons ainsi correctement expliqué l’essence des dix Sefirot KHB, HGT, NHY et Malkhout à leur racine. Il s’agit du premier concept propre à la sagesse de vérité et le lecteur doit toujours le garder sous les yeux lorsqu’il étudie cette sagesse.
Nous comprenons maintenant l’avertissement dans Le Livre de la Création : « dix et pas neuf ». Cela signifie que puisqu’un Massakh qui retient a été fait dans Béhina Dalet, à partir du Tsimtsoum [restriction] vers le bas, il est impossible de se tromper et de dire que Béhina Dalet est exclue des dix Sefirot et que seules neuf Sefirot restent dans la Kédousha [sainteté]. Pour cette raison, il avertit : « dix et pas neuf ».
Et il réédite son avertissement « dix et non onze ». Cela signifie que vous ne devriez dire, à tort, qu’après le Tsimtsoum, Béhina Dalet est devenue un récipient de réception. Ainsi, il y a deux Sefirot au sein d’une seule Malkhout : l’une est le Massakh qui élève toujours Ohr Hozer ; et, un récipient de réception pour recevoir également Ohr Yashar. Ce pourquoi il dit « dix et non onze ».
3) Il y a cinq grands discernements dans les dix Sefirot susmentionnées, qui ne devraient pas quitter vos yeux et qui vous feront aller tout droit en chemin lors de l’étude cette sagesse.
Le premier discernement est la lumière d’Atzmout (le soi, l’essence), qui est toute la lumière de l’Ein Sof qui existe dans cet émané. Il s’agit de l’essence puisque l’inférieur ne participe ici d’aucune façon – et il est appelé Hokhma de Ohr Yashar.
Le deuxième discernement est la lumière de Hassadim qui s’étend de haut en bas. C’est la lumière commune lors de l’éveil de Guévoura de l’émané de Béhina Bet, qui est la lumière de Bina qu’elle a attirée.
Le troisième discernement est la lumière de Hassadim qui s’élève de bas en haut par le Zivoug de Hakaa. Il est appelé Ohr Hozer qui s’élève et s’étend seulement du côté de l’émané à cause du retard susmentionné.
Le quatrième discernement est la lumière de Guevoura supérieure, soit Béhina Bet, laquelle est Aviout de Bina qu’elle a acquise par sa propre intensification.
Le cinquième discernement est Guevoura inférieure, soit Béhina Dalet, où l’intensification du désir est activé au sein de la lumière de Hassadim commune du côté de l’émané. Il est appelé « le Kli de Malkhout de Ohr Yashar », et cette Guevoura est le Kli des dix Sefirot, souvenez-vous de cela.
Sachez que le Massakh dans Kli Malkhout est la racine de l’obscurité, parce que la force existant dans le Massakh empêche la lumière supérieure de se diffuser dans Béhina Dalet. Il s’agit aussi de la racine de l’effort pour recevoir une récompense, car l’effort est un acte involontaire car le travailleur ne se sent bien que lorsqu’il se repose. Mais parce que l’employeur lui paye un salaire, il annule sa volonté devant la volonté de l’employeur.
Sachez qu’ici, en ce monde, il n’y a pas de réalité ni conduite qui ne soit enracinée dans les mondes supérieurs, de qui les branches se diffusent aux mondes inférieurs jusqu’à ce qu’elles nous soient révélés dans ce monde. Et vous voyez que, en général, le travail et l’effort sont enracinés dans le Massakh du Kli de Malkhout, lequel retient la lumière supérieure qu’ils convoitent, à cause de l’Émanateur – Qui souhaite faire plaisir – et chaque chose qui est une Pensée chez l’Émanateur est une loi obligatoire chez l’émané. Naturellement, Il n’a pas besoin d’actions, mais Sa Pensée complète. Par conséquent, il choisit de ne pas recevoir la lumière supérieure pour qu’il n’en arrive pas à une disparité de forme (Panim Masbirot, « Branche Un »).
Il s’avère que la force qui retient dans le Massakh est égale à l’effort. Et la récompense que l’employeur donne au travailleur est enracinée dans Ohr Hozer qui sort par le Zivoug de Hakaa où, grâce au Massakh, une racine a été faite pour l’Ohr Hozer. Il s’avère qu’elle retourne être Kéter pour ces dix Sefirot de Ohr Hozer, de même que pour Ohr Yashar. Comme il sera expliqué ci-dessous, tout ce profit vient à elle, grâce à cet acte de détention.
À partir de ce qui a été susmentionné, il s’avère que les dix Sefirot sont un seul et même Kli appelé Malkhout. Mais pour compléter sa forme, elle a trois racines : les trois Béhinot Hokhma, Bina et ZA qui s’étendent de l’une à l’autre. Sachez que cette Malkhout est encore contenue dans la lumière de Ein Sof d’avant le Tsimtsoum, appelé Malkhout de Ein Sof, en qui était la première restriction.
Comme il est écrit dans Panim Masbirot, « Branche Un », en raison de l’équivalence de forme avec l’Émanateur, son désir s’est élevé depuis le désir de recevoir dans Béhina Dalet et la lumière de la Kav [ligne] s’est étendue à elle à partir de Ein Sof. La lumière de la ligne contient toute la lumière qui s’étend dans les cinq mondes appelés Adam Kadmon, Atsilout, Briya, Yetsira et Assiya. Cette lumière en générale est appelée par le nom Kav, tiré du mot Kav Mida [étalon de mesure], étant donné qu’elle s’étend aux mondes par mesure et nombre fixe dans chaque monde, d’après la forme du Kli de Malkhout dudit monde, tel que clarifié minutieusement à l’intérieur.
Et les cinq mondes susmentionnés sont vraiment Kéter et les quatre Béhinot connues dans les dix Sefirot. Ainsi, le monde de AK est le monde de Kéter ; le monde d’Atsilout est le monde de Hokhma ; le monde de Briya est le monde de Bina ; le monde de Yetsira est le monde de Zeir Anpin ; et le monde d’Assiya est le monde de Malkhout. Il y a toutefois dix Sefirot dans chaque monde et chaque Sefira des dix Sefirot d’un monde comprend également dix Sefirot.
Elles sont divisées conformément aux cinq mondes susmentionnés parce que le Kli de Malkhout devrait tout d’abord être inclus dans chaque Sefira jusqu’à Kéter. Cela survient dans Hitpachtout Aleph [première expansion] de AHP de AK, où elle était inclue dans ZON. Dans Hitpachtout Bet [deuxième expansion] de AHP, elle s’est inclue dans Bina. Et dans le monde de Nékoudim, elle s’est inclue dans Hokhma ; et dans le monde d’Atsilout, elle s’est inclue dans Kéter.
Et puisque Malkhout s’est inclue dans chaque Sefira, le monde de Tikoun [correction] commence : son Rosh [tête] est le monde d’Atsilout, où la lumière d’Ein Sof revêt Béhina Aleph. Puis la lumière d’Ein Sof revêt Béhina Bet, créant le monde de Briya. Elle revêt ensuite Béhina Guimel, ce qui crée le monde de Yetsira ; puis elle revêt Béhina Dalet, créant le monde d’Assiya. Nous clarifierons longuement plus loin comment elles sortent l’une de l’autre, obligatoirement de cause à effet, et comment elles sont liées l’une à l’autre.
4) Nous devons tout d’abord comprendre la qualité de chacun des mondes de AK et ABYA, que j’expliquerai une par une.
Commençons par le monde de Kéter, lequel est le monde d’Adam Kadmon. Son premier Kli est le monde d’Akoudim (lié). Dans La porte d’Akoudim, Chapitre 3, le Ari a écrit que les dix Sefirot sont toutes sorties, mais pas toutes ensemble. Au début, seule Malkhout est apparue dans le monde d’Akoudim. Et cette Malkhout est sortie sous la forme de Néfesh. Ensuite les parties restantes sont sorties, jusqu’à Kéter.
Avec la venue de Kéter Malkhout s’est complétée de toutes les cinq lumières intérieures – Néfesh, Rouakh, Néshama, Haya, et Yékhida. Mais il manquait toujours toutes lesdites Sefirot, celles sorties incomplètes. Ce faisant, elles ont dû remonter à l’Émanateur afin d’être complétées. Mais désormais, au retour, Kéter est revenue la première.
Et quand Kéter s’est élevée, la lumière de Hokhma s’est élevée à l’endroit de Kéter, Bina à la l’endroit de Hokhma, ZA à l’endroit de Bina, et Malkhout à l’endroit de ZA. Ensuite, Hokhma s’est aussi élevée jusqu’à l’Émanateur. Après Hokhma, Bina s’est ensuite élevée jusqu’à Kéter, ZA jusqu’à Hokhma, et Malkhout jusqu’à Bina. Alors Bina s’est aussi élevée, et ZA s’est élevé jusqu’à Kéter, Malkhout jusqu’à Hokhma. Finalement, ZA s’est élevé, et Malkhout s’est élevée à Kéter, jusqu’à ce que Malkhout, aussi, aille jusqu’à l’Émanateur.
Après quoi, la lumière est repartie de l’Émanateur et s’est diffusée en elles, bien que non dans leur ordre initial. La lumière de Kéter n’est pas revenue, mais elle est partie et a disparue. Par conséquent, la lumière de Hokhma est apparue dans le Kli de Kéter, la lumière de Bina dans le Kli de Hokhma, la lumière de ZA dans le Kli de Bina, et la lumière de Malkhout dans le Kli de ZA. Le Kli de Malkhout est resté sans aucune lumière (en résumé). De plus, les dix Sefirot de Akoudim sont sorties de bas en haut. Malkhout est sortie en premier, ensuite ZA, puis Bina, puis Hokhma, et finalement Kéter.
Nous devrions parfaitement comprendre le sujet de la sortie des dix Sefirot de haut en bas, et de bas en haut, mentionnée dans les mots du Ari. Il ne s’agit certainement pas des mesures de haut/bas, d’avant et d’après dans le temps et dans l’espace. Il s’agit plutôt de raison et de résultat, de cause et de conséquence.
Par conséquent, comment Malkhout peut-elle sortir en premier, suivie de ZA, suivie de Bina, jusqu’à ce que Kéter – la racine de toutes – sorte en dernier ? Cela a de quoi nous rendre dubitatifs. Et qui et qu’est-ce qui a fait et a inversé les supérieurs en bas, et les inférieurs en haut ?
L’ordre des dix Sefirot de Ohr Yashar a déjà été expliqué ci-dessus – cinq degrés un en dessous de l’autre – par la mesure d’Hizdakchout [purification] de chacune d’entre elle par la lumière dense, dont la forme a changé, c’est-à-dire Béhina Dalet. Puisque Béhina Aleph est comme un potentiel caché, elle est la plus importante du degré. Et Béhina Bet s’est déjà réalisée en s’intensifiant avec un désir pire qu’en Béhina Aleph. Béhina Guimel est pire que Béhina Bet, et que Béhina Dalet – Malkhout est la pire de toutes – puisque l’Aviout en elle est plus la grande de toutes.
De plus, nous savons qu’après la sortie du Kli de Malkhout, il expérimente le Tsimtsoum Aleph pour ne pas recevoir dans Béhina Dalet. Cette force détentrice est appelée Massakh [écran], et lorsque Ohr Yashar qui descend de Ein Sof touche le Massakh dans Malkhout, il y a alors un Zivoug de Hakaa, et dix Sefirot de Ohr Hozer sortent.
À l’intérieur de ces dix Sefirot de Ohr Hozer, les degrés sont inversés en comparaison avec la valeur des dix Sefirot de Ohr Yashar. Dans les dix Sefirot de Ohr Yashar, le plus pur est le plus haut en mérite, et il est le plus louable. Cependant, dans les dix Sefirot d’Ohr Hozer, le plus épais est le plus haut, et le plus louable. Il en est ainsi parce que Malkhout est Kéter et la racine de ces dix Sefirot de Ohr Hozer, du moment où son épais Massakh empêche la lumière de descendre dans sa Béhina Dalet. Ainsi, Malkhout est retournée être Kéter, faisant que la fin est dans son commencement, comme il est écrit dans Panim Masbirot, Branche Trois.
Il s’avère que ZA reçoit la lumière de Kéter de Ohr Hozer ; par conséquent ZA est considéré comme un degré de Hokhma, et Bina est considérée comme un degré de Bina parce qu’elle reçoit de ZA, qui est redevenu Hokhma. De plus, Hokhma de Ohr Yashar est considérée ZA, dans Ohr Hozer, puisqu’il reçoit Ohr Hozer de Bina. Et Kéter de Ohr Yashar est considérée Malkhout, dans Ohr Hozer, puisqu’elle reçoit de ZA. Ainsi, vous trouvez que la plus pure d’un degré sera la plus basse en termes de louanges et de mérite ; comprenez cela parfaitement.
Cependant les dix Sefirot de Ohr Hozer se connectent et s’intègrent ensemble dans les dix Kélim. Dans leur connexion en une, tous les degrés ont la même valeur puisque le niveau de Malkhout est égal à celui de Kéter, du côté de Ohr Hozer, où Malkhout est redevenue Kéter. De plus, ZA est égal à Hokhma, puisque ZA est considéré comme Hokhma de Ohr Hozer. Et le niveau de Hokhma est égal à celui de Kéter, puisque Kéter reçoit Ohr Hozer d’elle, tout comme Hokhma reçoit Ohr Yashar de Kéter.
Puisque le niveau de ZA est égal à Hokhma, et Hokhma à Kéter, il s’avère que le niveau de ZA est aussi égal à celui de Kéter. Il s’avère que par la sortie des dix Sefirot de Ohr Hozer, de Béhina Dalet, tous les degrés dans les dix Sefirot se sont égalisés – au même niveau, jusqu’à Kéter.
5) Mais les dix Sefirot du monde d’Akoudim ont redisparu. Et nous devons comprendre la raison de leur départ. Le Ari dit que la raison est que lorsqu’elles sont sorties, elles étaient incomplètes, et de ce fait elles sont reparties pour recevoir leur finition.
Toutefois, nous devons comprendre le manque et le Tikoun [correction] qui leur sont arrivés avec ce départ. Ici le Ari a écrit que le manque était dû au fait que Kéter n’est sortie que dans Béhinat Néfesh. Et à un autre endroit, il a écrit que le manque était dû au fait que Ohr Primi [Lumière intérieure] et Ohr Makif [Lumière environnante] étaient sorties du même trou et se frappaient, tel qu’il a écrit dans Heikhal AK, Shaar Vav, Shaar Akoudim, Chapitre Un.
Après quoi, les Taamin [goûts] inférieurs sont venus, sous les Otiot [lettres], lesquelles sont des lumières qui sortent par Pé de AK, puis de là vers l’extérieur. Et ici les lumières se sont entièrement connectées puisqu’elles sortent par un seul canal. Et puisque les lumières environnantes et les lumières intérieures étaient déjà connectées, c’est ici que commence donc la fabrication des Kélim.
Pour cette raison, les cinq lumières intérieures et les lumières environnantes sont sorties liées ensemble. C’est pourquoi elles sont appelées Akoudim, du verset « lia son fils Isaac ». Ainsi, lorsqu’elles sortent ensemble à l’extérieur de Pé [bouche], liées ensemble, elles se percutent et se frappent, et leurs coups ont engendré l’existence des Kélim.
Ceci signifie que les lumières de Ozen [oreille]et du Hotem [nez], où l’Ohr Pnimi se diffuse par les trous gauche de Ozen et du Hotem, et Ohr Makif s’est diffusée par les trous droit d’Ozen et du Hotem. Ce faisant, elles ont existé et ne sont pas parties puisqu’il y a un Kli spécial pour Ohr Pnimi et un Kli spécial pour Ohr Makif.
Mais dans la lumière de Pé, où il n’y a qu’un seul trou, Ohr Pnimi et Ohr Makif étaient dans le même Kli. Ce faisant, elles se frappaient, avec pour résultat que la lumière est partie et que les Kélim sont tombés. Autrement dit, ils sont tombés de leur degré, et davantage d’Aviout fut ajoutée à l’Aviout précédente, et cela créa les Kélim, puisque le départ de la lumière termine les Kélim.
Afin de comprendre parfaitement le sujet des deux trous d’Ozen et du Hotem de AK, le sujet d’un seul trou dans Pé de AK, et la signification des cinq intérieurs et des cinq environnants, le Bitoush et les Kélim et l’Ibouy (l’ajout d’Aviout), j’ai besoin d’élaborer car les paroles du Ari sont plutôt succinctes sur ces sujets.
Et c’est encore plus vrai en ce qui concerne l’environnante où, en apparence, il se contredit à chaque section. Parfois il a dit qu’elles avaient les lumières intérieures KHB ZON et les cinq lumières environnantes KHB ZON du Hotem vers le haut, mais du Pé vers le bas, les environnantes de Bina et de ZON ont cessé et seules deux environnantes, Kéter et Hokhma sont demeurées, et les cinq Partsoufim KHB ZON. Parfois, il a dit que, du monde de Nékoudim vers le bas, l’environnante inférieure s’est arrêtée, mais il y a encore cinq lumières environnantes et cinq lumières intérieures dans les lumières de Pé. Ailleurs, il dit qu’il y a cinq lumières intérieures et cinq environnantes dans tout ABYA, et d’autres contradictions de la sorte.
6) Je développerai plus avant dans le livre, mais ici je serai bref, de manière à ne pas sortir du sujet. Il est expliqué dans les Branche Un et Branche Quatre dans l’ordre des dix Sefirot, concernant les quatre Béhinot des dix Sefirot de Ohr Yashar et de Ohr Hozer, que dans chacune des dix Sefirot, il y a deux Hitpachtout [expansion] et deux Hitaavout (augmentation de l’Aviout), lesquelles se diffusent de la racine, qui est Kéter de ces dix Sefirot.
Hokhma, qui est considérée comme une large Hitpachtout, sort en premier. Ceci signifie que cette Hitpachtout contient toute la lumière qui s’étend de Ein Sof jusqu’à cet émané. Et le Kli, appelé Ohr HaAv (la lumière épaisse), c’est-à-dire le désir de recevoir contenu dans l’Hitpachtout de la lumière, de qui il acquiert une disparité de forme de l’Émanateur, en qui il n’y a aucune forme de réception. De ce fait, il devient plus sombre que la lumière car elle ne s’est toujours pas révélée dans cette large Hitpachtout tant que son désir ne s’intensifie pas, désirant ardemment une abondance supplémentaire, plus que la mesure de son Hitpachtout. A la place, il est inclus dans l’épaisse lumière susmentionnée, du point de vue de l’Émanateur qui veut lui donner sans réserve.
Pour cette raison, il doit révéler son récipient de réception et le faire passer de potentiel à réel. Ce faisant, il s’épaissit par sa diffusion c’est-à-dire que le désir d’étendre plus d’abondance que la mesure de son Hitpachtout s’accroît. Et l’Hitaavout qui a été faite dans cette Hitpachtout est définit par un nom qui lui est propre, en raison de son intensification. Elle est appelée Bina parce qu’elle plus sombre que la lumière de Hokhma, en qui le désir de recevoir s’est révélé dans les faits.
Cette Bina ne mérite toujours pas d’être un Kli véritable, car son essence est Hokhma ; mais elle est la racine du Kli, car le Kli ne peut être complété qu’à partir de l’Hitaavout [densification] faite dans la seconde Hitpachtout. Cela est appelé « Hitpachtout par une fenêtre », ce qui signifie que l’abondance supplémentaire que Bina a attirée par son intensification se diffuse d’elle-même vers l’extérieur et s’appelle la lumière de Hassadim, à l’opposé de la large Hitpachtout Aleph [première Hitpachtout], appelée Ohr Atsmout (Lumière du soi, de l’essence).
L’Hitpachtout par une fenêtre qui se diffuse de Bina est appelée ZA, et elle s’épaissit aussi quand elle se diffuse, comme la première Hitpachtout. Ceci signifie qu’elle aussi s’intensifie pour étendre davantage d’abondance, plus que la mesure de son Hitpachtout de Bina. Par cela, elle fait que le récipient de réception contenu en elle se réalise. Cette deuxième Hitaavout a un nom qui lui est propre, puisqu’à travers cette intensification, elle est devenue plus sombre que la lumière d’Hitpashtout, et est appelée Malkhout.
Béhina Dalet, qui est l’Hitaavout créée au sein de l’Hitpachtout par une fenêtre, appelée Malkhout, est le récipient de réception complet, et non les trois Béhinot qui la précèdent, lesquelles ne se sont enchainées que pour révéler cette quatrième Béhina. C’est elle qui vit la première restriction, s’empêchant elle-même de recevoir l’abondance dans cette Béhina Dalet, en raison de la disparité de forme révélée en elle. Cette force qui empêche est appelée Massakh [écran] ou Pargod [rideau], ce qui signifie qu’il empêche l’abondance de briller et de s’y diffuser.
Comprenez que c’est là toute la différence entre la première Hitaavout, faite dans la large Hitpachtout, et l’Hitaavout qui faite dans l’Hitpachtout par une fenêtre. C’est parce que dans la première Hitaavout, le Tsimtsoum ne gouverne pas ; ce faisant, elle peut recevoir la lumière. C’est pourquoi elle est appelée « une fenêtre », ce qui signifie recevoir, tout comme la maison reçoit la lumière du jour par sa fenêtre. Mais dans la deuxième Hitaavout, la force du Tsimtsoum la gouverne et elle s’empêche elle-même de recevoir l’abondance dans son Aviout. Par conséquent, il est appelé un Massakh, qui retient la lumière.
Et après que Béhina Dalet soit apparue avec son Massakh, la lumière se rediffuse jusqu’à elle, et le Massakh la retient, tel que mentionné ci-dessus. Par conséquent, un Zivoug de Hakaa est fait sur elle et les dix Sefirot de Ohr Hozer émergent, tel qu’il est écrit dans Branche Trois. L’ordre de ces dix Sefirot est à l’opposé des dix Sefirot de Ohr Yashar, lesquelles sortent de bas en haut, car le Massakh qui a fait sortir cette grande lumière, et qui est sa racine, est devenu Kéter.
C’est la signification de « la fin est dans leur commencement ». Tout comme Kéter est le commencement et Roch (tête) des dix Sefirot de Ohr Yashar, la fin, qui est Malkhout, est devenue le commencement et Rosh des dix Sefirot de Ohr Hozer.
Ainsi, Malkhout est redevenue Kéter pour ces dix Sefirot, et ZA des dix Sefirot de Ohr Yashar est maintenant devenu Hokhma, puisque le premier receveur de la racine est appelé Hokhma. C’est pareil pour le reste, jusqu’à Kéter de Ohr Yashar, qui devient Malkhout dans les dix Sefirot de Ohr Hozer, puisqu’elle reçoit de ZA de Ohr Hozer, qui est Hokhma de Ohr Yashar.
Il s’avère que dans les dix Sefirot KHB ZON de Ohr Yashar, les degrés sont mesurés selon la pureté par rapport à l’épaisse lumière où le plus pur est plus élevé et plus important. Mais dans les dix Sefirot KHB ZON de Ohr Hozer, les degrés sont mesurés par l’Aviout, où plus l’Aviout d’un degré est épais, plus il est haut et important. Ainsi les supérieures dans les dix Sefirot de Ohr Yashar sont en bas dans les dix Sefirot de Ohr Hozer, et les inférieures dans les dix Sefirot de Ohr Yashar sont en haut dans les dix Sefirot de Ohr Hozer.
Les premières dix Sefirot qui se diffusent de Ein Sof sont appelées Adam Kadmon. Elles sont les racines des Kélim de Rosh, de ce fait les dix Sefirot sont nommées d’après le Kli de Roch : Galgalta [crâne], Eynaïm [yeux], Oznaim [oreilles] sont les KHB des dix Sefirot de AK, et Hotem [nez] et Pé [bouche] sont ZA et Malkhout des dix Sefirot de AK. De plus, nous savons que les dix Sefirot sont inclues les unes dans les autres. Ce faisant, tous ces Galgalta et Eynaïm et AHP susmentionnés se sont diffusés dans les dix Sefirot.
Il est interdit de parler des dix Sefirot qui se sont diffusées dans Galgalta ve (et) Eynaïm, lesquelles sont Kéter et Hokhma des dix Sefirot de AK, et nous n’avons pas à les traiter. Nous commençons à parler d’AHP vers le bas, à partir de Bina et ZON de AK.
De plus, nous savons que les dix Sefirot sont Kéter et les quatre Béhinot HB ZON, et il y a Ohr Pnimi et Ohr Makif en elles. Ceci signifie que ce qui a déjà été revêtu dans le Kli est appelé Ohr Pnimi, et ce qui ne s’est pas encore revêtu dans le Kli s’appelle Ohr Makif. Ainsi, dans chacune des dix Sefirot d’AHP de AK il y a cinq intérieures, KHB ZON, et cinq environnantes KHB ZON.
7) Nous allons maintenant expliquer la qualité inhérente de Ohr Pnimi et Ohr Makif des dix Sefirot de AK. Le sujet des dix Sefirot de Ohr Yashar et des dix Sefirot de Ohr Hozer qui existe dans chaque dix Sefirot a déjà été expliqué.
Dans ces dix Sefirot de AK il y a aussi dix Sefirot de Ohr Yashar, de Kéter à Malkhout, et, de même, dix Sefirot de Ohr Hozer de Malkhout à Kéter – et l’Ohr Yashar s’étend et arrive en complétude à cet émané. Cependant, les dix Sefirot de Ohr Hozer ne sont pas entièrement et immédiatement étendues à cet émané, mais se sont étendues à travers tous les Partsoufim émanés après Adam Kadmon. La chose est que tout ce qui s’étend de l’Émanateur s’étend complet et entier. Celles-ci sont les dix Sefirot de Ohr Yashar.
Mais les dix Sefirot de Ohr Hozer qui s’étendent de l’émané, par la force de détention dans Béhina Dalet, appelée Massakh, ne sortent pas en entier immédiatement. Mais chaque être émané en a une partie, et est multiplié selon la multiplication des émanés, tel qu’il est écrit dans le livre. Vous pouvez maintenant comprendre que les dix Sefirot de Ohr Yashar et une partie des dix Sefirot de Ohr Hozer sont l’Ohr Pnimi, alors que la totalité de Ohr Hozer est Ohr Makif.
De plus, il a déjà été expliqué ci-dessus qu’il y a deux Noukvaot (pluriel de Noukva) dans les dix Sefirot : Hitaavout dans la large Hitpachtout, et Hitaavout dans l’Hitpachtout par une fenêtre, appelée Bina et Malkhout. Sachez que Bina est le Kli intérieur, en qui toute l’Ohr Pnimi se revêt, et Malkhout est le Kli extérieur, en qui toute l’Ohr Makif se revêt. Ceci signifie que l’Ohr Makif est liée à elle, puisqu’elle a un Massakh qui ne convient pas à la réception à cause de la force de détention en lui. Mais il est la racine des dix Sefirot de Ohr Hozer.
Ainsi, la qualité de l’Ohr Pnimi et de l’Ohr Makif a été parfaitement expliquée, de même que la qualité du Kli intérieur et du Kli extérieur. Nous pouvons maintenant comprendre les mots du Ari, rapportés ci-dessus au point 5 concernant les cinq internes et les cinq externes qui sortent liées les unes aux autres par Pé de AK. Cela relève de ce qu’il avait expliqué dans Shaar TANTA, Chapitre Un, à savoir que l’Ohr Pnimi et l’Ohr Makif des dix Sefirot de Oznaïm, et l’Ohr Pnimi et l’Ohr Makif des dix Sefirot de Hotem sont sorties dans deux Kélim : un Kli intérieur pour l’Ohr Pnimi et un Kli extérieur pour l’Ohr Makif.
De plus, elles sont loin l’une de l’autre puisque les cinq environnantes KHB ZON sont sorties du trou de l’Ozen de droite, et les cinq internes KHB ZON sont sorties du trou de l’Ozen de gauche, il en est de même dans Hotem.
C’est pourquoi, il nous dit ici, dans les dix Sefirot de Pé de AK, qu’il n’y a pas deux Kélim distincts ici, mais toutes deux sont les cinq internes et les cinq environnantes, qui sont sorties liées à un seul Kli – Pé, appelé Malkhout de AK, c’est-à-dire Béhina Dalet. Mais le Kli intérieur, qui est Béhina Bet et Béhinat Bina, n’existe pas ici.
Nous pourrions nous poser la question: comment est-il possible pour l’Ohr Pnimi, qui est les dix Sefirot de Ohr Yashar, de se revêtir du Kli de Pé, lequel est Béhina Dalet établie avec un Massakh, et ne convenant pas à la réception ?
Le fait est que Malkhout elle-même a quatre Béhinot distinctes, appelées Atsamot [os], Guidin [tendons], Bassar [chair] et Or [peau]. L’Atsamot de Malkhout désigne l’Etsem [l’os] de sa structure. C’est vraiment ZA, soit l’Hitpashtout par une fenêtre, mais elle s’est épaissie lors de son Hitpachtout à cause de l’intensification du désir d’étendre davantage d’abondance que dans son Hitpashtout de Bina.
Pour cette raison, il est défini par un nom, conformément à soi-même. Ainsi, deux Béhinot sont discernées en elle : Béhina Aleph est l’Atsamot en elle, la part de ZA, et Béhina Bet est l’Aviout qui s’y est ajoutée par son intensification. Cela est appelé Guidin. Et ce qu’elle prend de la force du Tsimtsoum – la force de détention, de sorte à ne pas recevoir d’abondance dans cette épaisse lumière– appelée un Massakh, celui avec le Zivoug des dix Sefirot de Ohr Hozer, est Béhina Dalet de Malkhout, appelée Or. Et l’Ohr Hozer qui s’élève du Massakh par la force du Zivoug est appelée Bassar, et ceci est la Béhina Guimel de Malkhout.
Ainsi, vous trouvez que Malkhout aussi contient l’Hitpachtout de Bina. De plus, c’est en fait l’essence de sa structure. Vous comprendrez maintenant que l’Atsamot dans Malkhout devient le Kli intérieur pour les cinq internes des lumières de Pé, et la Béhinat Or en elle devient un Kli extérieur pour les cinq environnantes des lumières de Pé. Maintenant il a été parfaitement clarifié comment les cinq internes KHB ZON et les cinq environnantes KHB ZON sont sorties d’un seul Kli – Malkhout – en qui il y a aussi deux Kélim, interne et externe, bien que connectés l’un à l’autre, puisque toutes les quatre Béhinot ne sont qu’un Kli : Malkhout.
8) Et maintenant nous allons expliquer le sujet de Hakaa et du Bitouch qui sont survenus entre l’Ohr Makif et l’Ohr Pnimi en raison de leur ligature dans un Kli. Voyez dans L’Arbre de vie, Heikhal AK, Shaar 2, p. 3, ainsi que dans Shaar Akoudim, Chapitre deux, que la nature de l’Ohr Pnimi est de purifier le Kli qui est revêtu en elle. C’est pourquoi, puisque dans les dix Sefirot de Pé de AK l’Ohr Pnimi et l’Ohr Makif sont liées dans un seul Kli de Malkhout, l’Ohr Pnimi purifiait le Kli Malkhout degré par degré. C’est la raison du départ des dix Sefirot de Pé, appelées « le monde d’Akoudim. »
Nous avons déjà expliqué au point 6 et au point 4 que les dix Sefirot de Ohr Hozer sont de valeur opposée aux dix Sefirot de Ohr Yashar. C’est parce que dans les dix Sefirot de Ohr Yashar, les degrés s’élèvent les un au-dessus des autres conformément à leur pureté, jusqu’à leur racine, qui est la plus pure d’entre elles. Mais dans les dix Sefirot de Ohr Hozer, les degrés s’élèvent les au-dessus des autres conformément à leur Aviout, jusqu’à la racine, qui est la plus épaisse d’entre elles. C’est la Béhina Dalet, et Malkhout est redevenue Kéter. De même, Béhina Guimel est Hokhma, Béhina Bet est Bina, Béhina Aleph est ZA, et Kéter est considérée Malkhout.
Au début, le Massakh s’est purifié d’un degré. Cela signifie que la forme épaisse de la lumière de Béhina Dalet s’est purifiée, et réacquit la forme d’Aviout de Béhina Guimel. Nous considérons que la lumière de Malkhout a quitté sa place et s’est élevée jusqu’au Kli de ZA, et car alors, l’Ohr Yashar s’est également étendue de Ein Sof sur le Massakh, et la force de détention a contrôlé le Massakh jusqu’à ce qu’un Zivoug de Hakaa soit fait, et que les dix Sefirot de Ohr Hozer soient sorties du Massakh de Béhina Guimel.
Toutefois, elles ne sont plus au niveau de Kéter, comme elles l’étaient initialement, mais sont au niveau de Hokhma. C’est parce que l’Aviout de Béhinat ZA et Béhina Guimel de Ohr Yashar a la valeur de Hokhma dans l’Ohr Hozer. Il s’avère que le Massakh n’est pas redevenu Kéter, à cause de l’Ohr Hozer, mais est redevenu Hokhma.
Après s’être purifié davantage, et avoir reçu la purification de Béhina Bet, qui est Bina, ici également, l’Ohr Yashar s’est étendue jusqu’à lui, jusqu’au Zivoug de Hakaa et l’élévation de l’Ohr Hozer, bien qu’au niveau de Bina. Et au fur et à mesure que l’Aviout de Béhina Guimel et Béhina Dalet se perd, il lui manque les deux premières Sefirot de Ohr Hozer.
Il s’est par la suite purifié davantage et a reçu la purification de Béhina Aleph, l’Ohr Yashar d’Ein Sof s’est accouplée en lui, et l’Ohr Hozer s’est élevée, bien qu’au niveau de ZA, il manque également Béhinat Bina. Ensuite, il s’est encore purifié davantage, jusqu’à la forme de Chorech [racine], qui s’est élevée au niveau de Kéter.
À ce moment, il n’y a plus du tout d’Aviout dans le Massakh; ce faisant, il n’y avait plus de Zivoug de Hakaa sur l’Ohr Yashar en lui. Pour cette raison, l’Ohr Hozer a complètement disparu des dix Sefirot d’Akoudim, et regardez dans le livre à la Branche Trois et Branche Quatre, où tout a été longuement expliqué
Ainsi, il a été clarifié que puisque l’Ohr Pnimi est revêtue dans le Kli de Malkhout, elle le purifie degré par degré, et avec sa purification, les dix Sefirot KHB ZON de Ohr Hozer disparaissent. C’est parce que durant son ascension à Kéter, le Massakh perd à nouveau tout son pouvoir pour élever Ohr Hozer. Cependant, les dix Sefirot de Ohr Yashar sont aussi parties avec lui, puisque l’Ohr Yashar et l’Ohr Hozer sont interdépendantes et liées l’une à l’autre.
9) Pour expliquer cela, je vais premièrement expliquer l’état des Sefirot avec une image du Taam (singulier de Taamim – signes de ponctuation) Ségolta, comme ceci, c’est-à-dire Kéter est au sommet ; sous elle à droite, est Hokhma ; et à sa gauche, Bina. Nous devons comprendre cela – car il nous interdit de comprendre ceci comme une représentation de lieux que les yeux corporels perçoivent. De même, le sujet de Panim be Panim [face à face] et Akhor be Akhor [dos à dos] qui s’applique dans les dix Sefirot, et ici il n’y a pas de nuque ni de cou.
Nous avons déjà expliqué l’ordre des quatre Béhinot de Ohr Yashar qui se déploient de Ein Sof, qui est Kéter, où l’expansion de Kéter est appelée Hokhma. Elle s’épaissit au fur et à mesure qu’elle se déploie, ce qui veut dire l’intensification du désir de d’étendre plus d’abondance que la mesure de son expansion. De ce fait, nous considérons deux discernements : Béhina Aleph est la totalité de la lumière qui se déploie de Ein Sof à cet émané, appelée Hokhma, et Béhina Bet est l’Hitaavout, qui lui a été octroyée par l’intensification du désir d’étendre une nouvelle abondance, appelée Bina.
Pour cette raison, il y a trois discernements dans la Séfira Bina : le premier discernement est sa propre structure, qui est une partie de Hokhma elle-même. Le deuxième discernement est la lumière qui s’était épaissie en elle à travers son intensification pour étendre une nouvelle abondance de Kéter. Le troisième discernement est l’essence de l’abondance qu’elle suce de Kéter, appelée lumière de Hassadim, qui est bien inférieure à la lumière de Hokhma qui s’étend directement de l’Émanateur. Mais la lumière de Bina qu’elle suce de Kéter est associée à son intensification initiale, qui s’est épaissie pour ça.
Et quand Bina suce la lumière de Hassadim de Kéter, elle ne suce pas la lumière de Hokhma de la Sefira de Hokhma. De ce fait, elle est considérée comme étant Akhor be Akhor [dos-à-dos] avec Hokhma. Il s’avère que la lumière Hokhma, qui est la lumière d’Atsmout des dix Sefirot générales dans cet émané, cesse à partir d’elle, car Bina a tourné ses Panim pour sucer la lumière de Hassadim de Kéter.
Pourtant, quand Béhina Dalet apparaît, et les dix Sefirot de Ohr Hozer qui sortent d’elle, qui est également la lumière de Hassadim, mais dans une mesure plus élevée que la lumière de Hassadim dans Bina, alors Bina n’a plus besoin de sucer la lumière de Hassadim de Kéter, puisqu’elle reçoit abondamment de l’Ohr Hozer de Malkhout.
Pour cette raison, elle retourne ses Panim à Hokhma et suce la lumière de Hokhma une fois de plus. À ce moment, la lumière de Hokhma s’étend également abondamment dans les dix Sefirot générales dans cet émané. C’est appelé Panim be Panim de HB, qu’elles ont gagné parce que l’Ohr Hozer s’élève de Malkhout.
Toutefois, avant l’exil du Kli de Malkhout, Bina a tourné ses Panim à Kéter, qui est l’état du Taam Ségolta, où Bina est sous Kéter, comme Hokhma, mais Hokhma suce la lumière d’Atsmout de Kéter, et Bina suce la lumière de Hassadim de Kéter. Et puisque la lumière d’Atsmout est la lumière générale au sein de cet émané, Hokhma est donc considérée « droite », et la lumière de Hassadim est considérée « gauche », car associée à Guévoura.
Ainsi nous avons expliqué que la lumière d’Atsmout ne peut se diffuser dans la totalité des dix Sefirot de Ohr Yashar, puisque Bina est avec elle Akhor be Akhor, excepté durant un Zivoug de Hakaa dans le Massakh au sein du Kli Malkhout. À ce moment, Bina n’a plus besoin de la lumière de Hassadim et retourne à être PBP (Panim be Panim) avec Hokhma.
Il s’avère que lorsque les dix Sefirot de Ohr Hozer quittent le monde d’Akoudim, la lumière d’Atsmout des dix Sefirot de Ohr Yashar s’en vont aussi avec elles. C’est parce que la lumière de Hokhma et l’Ohr Hozer sont interdépendantes, et seul Achoraïm de Bina reste là, dans le monde d’Akoudim, ce qui veut dire lumière de Hassadim et sa Guévoura.
Vous comprendrez maintenant les mots du Ari que nous avons rapportés ci-dessus, que la nature de l’Ohr Pnimi est de purifier le Kli dont elle est revêtue, puisqu’elle gravite autour de la lumière de Hokhma qui se revêt de l’intériorité de l’émané par Bina qui retourne être PBP avec elle. Par cela, Akhoraïm de Bina se purifient, et puisque Akhoraïm de Bina, qui est Béhina Bet, est la racine de Béhina Dalet, alors comme la racine se purifie, la branche, Béhina Dalet, se purifie aussi avec elle.
10) Nous allons maintenant expliquer le sujet du Bitoush des lumières intérieures avec les lumières environnantes, puisqu’elles sont liées les unes aux autres, ce que j’ai présenté ci-dessus au point 5. Je vais aussi rapporter les mots du Ari dans Shaar Akoudim, Chapitre cinq, où il explique longuement lui-même le sujet du Bitoush.
Voici ce qu’il a écrit, en bref : Il s’avère qu’il y a trois sortes de lumières [dans l’Hitpashtout de la lumière du monde d’Akoudim et son départ à nouveau de l’Émanateur]. La première lumière est les lumières d’Akoudim, appelées Taamim. La seconde est le Réshimo de cette lumière, qui reste après son départ, et c’est appelé Taguin. La troisième est la lumière qui vient à lui par l’ascension des Sefirot, moment où c’est à travers l’Achoraïm, qui est Din [jugement]. C’est appelé Nékoudot [points].
Et lorsque la troisième lumière, appelée Nékoudot, vient et frappe la seconde lumière, appelée Réshimo, qui est Rakhamim [compassion] elles se frappent et se répercutent l’une sur l’autre. C’est parce qu’elles sont opposées : une est Ohr Yashar, qui est Rakhamim, et l’autre est Ohr Hozer, qui est Din. Et alors des Nitzotzin [étincelles] tombent de l’Ohr Hozer descendante, qui est Din, et ces Nitzotzin sont une autre, une quatrième lumière, appelée lettres [Otiot]. Ce sont les quatre discernements – Taamim, Nékoudot, Taguin, Otiot – lesquels sont tous inclus ici dans l’Akoudim. De même, ces étincelles qui sont tombées de l’Ohr Hozer descendante sont comme les 248 étincelles de la brisure des récipients dans le monde de Nékoudim.
Interprétation de ses mots : conformément à ce qui a été expliqué ci-dessus concernant l’ordre de l’expansion de la lumière dans le monde d’Akoudim, tout d’abord, la lumière se déploie de l’Ein Sof jusqu’au Zivoug de Hakaa dans le Massakh au sein du Kli de Malkhout. Ensuite les dix Sefirot de Ohr Hozer sortent, de bas en haut, tel qu’écrit au point 6. Elles ont une valeur inversée, où les supérieures dans Ohr Yashar sont les inférieures dans l’Ohr Hozer, puisque dans les dix Sefirot de Ohr Hozer les degrés diminuent selon leur pureté.
Ainsi, ZA, qui est plus pur que Malkhout, est d’un degré plus bas que Malkhout. Mais c’est seulement par rapport à Hokhma dans les dix Sefirot de Ohr Hozer. Et Bina, qui est plus pure que ZA, s’est diminué dans le degré, et elle n’a que la valeur de Bina. Hokhma, qui est plus pure que Bina, s’est diminuée dans son degré et n’a que la valeur de ZA. Et Kéter a la valeur de Malkhout, comme il est écrit là dans le livre, à la Branche trois.
Cependant, après que Ohr Yashar et Ohr Hozer se soient connectées et se soient intégrées, cela a crée une valeur égale, où le niveau de chacune des dix Sefirot atteint le niveau de Kéter, tel qu’il est écrit au point 4. Et la totalité du monde d’Akoudim, c’est-à-dire, l’expansion et le retour de la Lumière d’Ein Sof de Kéter jusqu’à Malkhout, et de Malkhout jusqu’à Kéter, et l’Ohr Hozer se connecte à l’Ohr Yashar à un niveau égal jusqu’à Kéter, est appelée Taamim ou Hitpachtout Aleph de Akoudim.
Il a été expliqué ci-dessus (point 8) que parce que l’Ohr Pnimi revêt également le Kli de Malkhout, dont la nature est de purifier le Kli, elle purifie le Massakh degré par degré. Au commencement, il reçoit la purification comme dans Béhina Guimel, le Massakh s’est élevé jusqu’à ZA. À ce moment, l’Ohr Ein Sof s’étend une fois de plus de Kéter jusqu’au Massakh, dans le Kli ZA, et de ZA à Kéter. Ceci diminue la valeur de l’Ohr Hozer qui s’élève du Massakh au degrée de Hokhma, similaire à la valeur de ZA de Ohr Hozer. De la même façon, les degrés descendent par la purification du Massakh jusqu’à la purification de Kéter de Ohr Yashar, alors le Massakh s’annule et le Zivoug de Hakaa cesse.
Ainsi toute cette Ohr Hozer, qui descend degré par degré jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement, est appelée « la lumière des Nékoudot [points]». C’est parce que le Massakh s’étend du point du Tsimtsoum, et ce faisant retient également l’Ohr Yashar, et l’empêche d’arriver et de s’y étendre. C’est comme le point du milieu du Tsimtsoum Aleph qui s’orne et quitte la lumière en lui, et a choisi plus la purification que son Aviout, dans le but d’égaliser sa forme avec l’Émanateur, comme il a été expliqué en détail dans Panim Masbirot, Branche Une. De ce fait, cette force, ce désir de purification, est implanté dans le Massakh.
Nous allons maintenant expliquer la signification du Réshimo – la lumière du Taguin. Nous savons que bien que la lumière s’en aille, elle laisse néanmoins un Réshimo derrière elle. De ce fait, la première Hitpahtout dans le monde d’Akoudim, qui s’est étendue et est retournée de Kéter à Malkhout, et de Malkhout à Kéter, a fait sortir dix Sefirot dont le niveau égalise Kéter au sein d’Ohr Pnimi, et de la même façon dix Sefirot d’Ohr Makif, tel qu’écrit au point 7 [veuillez noter qu’ici il n’y avait pas un Kli particulier pour l’Ohr Pnimi ni un Kli particulier pour l’Ohr Makif]. Ce Kli, en général, est appelé Kli de Kéter. C’est parce que toutes les dix Sefirot étaient au niveau de Kéter. De ce fait, bien que cette Hitpcshtout soit repartie, un de ses Réshimo est néanmoins resté, lequel garde et maintient ici la forme précédente, de sorte qu’elle ne soit pas entièrement annulée à cause du départ de la lumière.
En conséquence, vous comprenez combien la lumière du Réshimo, qui reste de Hitpachtout Aleph, et l’Ohr Hozer descendante, qui est la lumière des Nékoudot, sont deux opposées, se frappant et se battant. C’est parce que la lumière du Réshimo est renforcée par Hitpachtout Aleph, où l’Ohr Yashar s’est étendue jusqu’au Massakh de Béhina Dalet, et voulait énormément que le Massakh demeure spécifiquement dans l’Aviout de Béhina Dalet. Ce n’est que par la force dans l’Aviout supplémentaire dans Béhina Dalet qu’il a la valeur du niveau de Kéter. Toutefois, la lumière des Nékoudot, c’est-à-dire, le Massakh lui-même, s’intensifie de toute sa force uniquement pour se purifier de son épaisse lumière, qui est Din, et souhaite complètement se purifier et égaliser sa forme avec l’Émanateur, puisque le premier commencement du point du Tsimtsoum y a été implanté, et c’est sa racine.
11) Nous pouvons maintenant comprendre la quatrième lumière, qui est tombée par les Bitoushim de la lumière du Réshimo avec la lumière des Nékoudot, appelée Otiot. Elles sont comme les 248 Nitzotzin dans la brisure des récipients dans le monde de Nékoudim.
Vous devriez savoir qu’à chaque endroit dans Le Zohar, dans les Tikounim (corrections du Zohar), et dans les écrits du Ari, que le mot Nitzotzin ou Natzatzin ou Hitnotzetzout désigne Ohr Hozer. C’est parce que l’illumination d’Ohr Yashar est définie par les noms Orot ou Néhorin, et l’illumination d’Ohr Hozer est définie par le nom Nitzotzin ou Zikin ou Hitnotzetzout. Ainsi, vous voyez que les Nitzotzin qui sont tombées par le Bitoush du Réshimo dans l’Ohr Hozer descendante sont aussi considérés comme un Réshimo, mais c’est un Réshimo d’Ohr Hozer, et de ce fait, définit par le nom Nitzotzin.
L’ordre de la descente de l’Ohr Hozer a été expliqué ci-dessus (point 8). Au commencement, elle recevait pour la purification de ZA et était détachée de Béhina Dalet, qui est le véritable Kli de Malkhout. Et quand l’Ohr Ein Sof se rediffusera au Massakh dans le Kli ZA, la lumière de Malkhout sera au niveau de Hokhma, manquant Béhinat Kéter de la lumière générale d’Akoudim, puisque Malkhout dans ZA ne redevient pas Kéter, mais Hokhma. [Il a été expliqué que le donneur essentiel du niveau dans les dix Sefirot de l’émané est la lumière de Malkhout, tel que mentionné ci-dessus. (Panim Masbirot, Branche Quatre).]
Il s’avère que le vrai Kli de Malkhout est sans lumière, et deux Réshimot auraient dû y rester. Le premier Réshimo est de la lumière de Taamim, qui garde et maintient l’Aviout de Béhina Dalet autant qu’elle le peut. Le second Réshimo est de la lumière des Nékoudot, c’est-à-dire la lumière attribuée au Massakh et qui désire ardemment l’Hizdakhhout.
Toutefois, les deux ne peuvent rester ensemble, puisqu’ils sont opposés. C’est parce que l’endroit du Réshimo de Taamim est appelé Kli de Kéter, puisque ses dix Sefirot sont au niveau de Kéter. Et l’endroit du Réshimo d’Ohr Hozer descendante est appelé Kli de Hokhma ou « en dessous de Kéter ». De ce fait, son propre Réshimo a quitté Malkhout, et s’est élevé également au Kli de ZA. Et le Réshimo de l’Ohr Hozer descendante est resté à sa place. Ainsi, ici le Réshimo pour les Nitzotzin d’Ohr Hozer a été repoussé. Toutefois, les Nitzotzin d’Ohr Hozer sont dorénavant repoussés, pour la lumière du Réshimo.
Après, pendant l’ascension du Massakh à l’endroit de Bina, c’est-à-dire quand il a reçu la purification de Béhina Bet, et que l’Ohr Ein Sof se rediffuse de Kéter à Bina, et de Bina à Kéter, Béhinat Hokhma est également retirée. Alors le Kli de ZA reste sans lumière, et deux Réshimot sont laissés là, aussi, de la lumière de Taamim et de l’Ohr Hozer, qui sont opposées. Et ici le Réshimo domine les Nitzotzin de Ohr Hozer, puisque le Réshimo de Taamim est resté dans le Kli de ZA ; ce faisant, il est resté sous la forme du Kli de Kéter.
Pourtant, le Réshimo de Ohr Hozer, qui sont les Nitzotzin du Kli de Hokhma, est repoussé sous le Tabour, sous le Kli de Kéter, puisque l’Hitpashtout du monde d’Akoudim est par le Tabour, car Malkhout de Akoudim est appelée Tabour. De même, nous savons déjà que les Nitzotzin de Kéter de l’Ohr Hozer descendante, dont la valeur est Kéter de Hokhma, sont restés là puisque les Réshimo de Malkhout de Taamim, qui sont véritablement Kéter, se sont élevés à ZA. Et les Nitzotzin qui sont tombés du Kli de ZA, qui sont les Nitzotzin de Hokhma dans Hokhma, sont tombés sous le Tabour, où il y a Kéter de Hokhma.
De la même façon, pendant l’ascension du Massakh à Hokhma, quand il s’est purifié en Béhina Aleph, l’Ohr Ein Sof se diffusait encore de Kéter à Hokhma, et de Hokhma à Kéter, et cette lumière est au niveau de ZA. De ce fait, le niveau de Bina est également parti, et le Kli de Bina est resté vide, sans lumière. Ceci a laissé deux Réshimot, tel qu’écrit ci-dessus : les Réshimo de Taamim qui sont restés à leur place, et les Réshimo de l’Ohr Hozer descendante qui ont été repoussés et sont tombés sous les Nitzotzin de Hokhma sous le Tabour.
Ensuite, il s’est purifié jusqu’à Kéter, qui est Chorech [racine], et donc a perdu toutes l’Aviout en elle. Ainsi, le Zivoug de Hakaa s’est naturellement annulé, n’ayant plus d’Ohr Hozer. Il s’avère qu’aucun Nitzotzin n’est tombé de Kéter, et seuls les Réshimo de Taamim y sont restés.
Nous avons ainsi parfaitement expliqué l’opposition entre le Réshimo et Ohr Hozer descendante, pour qui le l’ensemble s’est séparé, et le Réshimo des dix Sefirot de Taamim sont restées à leurs places. Ce sont les Kélim KHB ZON de Kéter, jusqu’au Tabour de AK. Et les Nitzotzin, qui sont le Réshimo de l’Ohr Hozer descendante, sont tombés à l’extérieur du degré où ils étaient. Ils sont sous le Tabour, c’est-à-dire sous Malkhout de Akoudim, et sont les Kélim KHB ZON de Hokhma, comme nous l’avons dit ci-dessus, qu’ils sont appelés Otiot.
12) La raison de la purification a déjà été expliquée ci-dessus, à la fin du point 9 : l’Ohr Pnimi est connectée au Kli de Malkhout, qui n’est seulement, qu’un Kli externe pour l’Ohr Makif, tel qu’il est écrit au point 7. De ce fait, quand l’Ohr Hozer s’élève et ramène HB être PBP, tel qu’écrit au point 9, Aviout de Bina la quitte, car elle revient et se renforce avec Hokhma telles qu’elles étaient initialement. Et lorsque l’Aviout dans la racine s’annule, l’Aviout dans la branche s’annule également. Ainsi, le renforcement de Bina avec Hokhma purifie le Massakh avec elle, et il s’élève également de degré en degré, par elle et à cause d’elle, jusqu’à ce qu’il disparaisse.
Au début de la venue de Ohr Hozer à Bina, elle commence à retourner ses Panim à Hokhma. Ainsi, le Massakh s’élève de Béhina Dalet et Béhina Guimel. Et lorsqu’elle suce Ohr Hokhma de Panim de Hokhma, le Massakh s’élève à Béhina Bet. Et lorsqu’elle se renforce avec Hokhma, le Massakh s’élève à Béhina Aleph, jusqu’à ce qu’il s’élève à Béhinat Chorech. Telle est la signification de ce qui est mentionné dans l’Idra Raba, « l’étincelle fut aspirée ».
Il s’avère que la lumière de Hokhma est la lumière générale d’Atsmout au sein du premier émané, c’est-à-dire le monde de Akoudim, et l’Ohr Hozer qui s’élève du Kli de Malkhout, sont liées l’une à l’autre et se poursuivent. C’est parce que sans Ohr Hozer, la lumière de Hokhma ne peut pas se diffuser dans l’émané, puisque Bina tourne sa face pour sucer la lumière de Hassadim de Kéter, et son dos est vers Hokhma. Cela signifie qu’elle n’en sucera pas Ohr Atsmout.
Toutefois, lorsque Ohr Hozer sort, Bina retourne sa face vers Hokhma, et c’est alors, seulement, que la lumière d’Atsmout se diffuse dans l’émané. Ainsi, la lumière d’Atsmout dépend de Ohr Hozer. Cependant, quand HB retourne être PBP, et que son allaitement de Kéter cesse, son Aviout s’annule, ce qui annule naturellement l’Aviout dans la branche, laquelle est le Massakh. De ce fait, Ohr Hozer disparaît aussi. Ainsi, Ohr Hozer est repoussée et chassée en raison de la lumière d’Atsmout.
Cela expliquera parfaitement les mots du Ari, que j’ai présentés ci-dessus, au point 5, que Ohr Pnimi et Ohr Makif se frappent, et que leur frappe engendre les Kélim. C’est parce que Ohr Pnimi est Ohr Hokhma qui se diffuse dans l’émané à cause de Ohr Hozer. Et Ohr Makif est le Massakh, qui est le Kli extérieur, qui est lié à toute Ohr Makif qui est destinée à sortir dans les mondes au moyen de Ohr Hozer, tel qu’écrit au point 7.
Et bien qu’elles dépendent l’une de l’autre, Ohr Pnimi qui se diffuse en ramenant à HB à PBP, frappe l’Ohr Makif. Cela purifie le Massakh et cause le départ de la lumière du monde d’Akoudim. Ainsi, les Réshimot de Taamim et de Ohr Hozer sont séparés, le Réshimo de Ohr Hozer est repoussé hors de sa présence, c’est-à-dire sous le Tabour, appelé Otiot, et ceux-ci sont les Kélim.
13) Ainsi, nous avons parfaitement clarifié la raison du départ, à cause de la purification graduelle du Massakh, jusqu’à ce que tout Ohr Hozer disparaisse et avec elle, la lumière d’Atsmout de Kéter et Hokhma de Ohr Yashar. Pourtant, ce n’est pas resté comme cela: après la disparition de la lumière d’Atsmout, Bina a retourné ses Panim à Kéter, pour de l’abondance de lumière de Hassadim, et ce faisant, les précédentes Akhoraïm et Aviout sont revenus à elle ; et donc son Aviout est également retournée au Massakh, qui est sa branche.
De même, nous savons que Ohr Yashar de l’Émanateur ne cesse pas à l’égard de l’émané ne serait-ce qu’un instant. De ce fait, après que le Massakh ait regagné son Aviout, Ohr Yashar de Ein Sof s’est renouvelée sur les quatre Béhinot susmentionnées, jusqu’au Zivoug de Ohr Hozer. Les dix Sefirot de Ohr Yashar et Ohr Hozer se sont diffusées à nouveau dans le monde d’Akoudim. Cela est appelé Hitpachtout Bet du monde d’Akoudim.
Pourtant, après que HB soient retournés PBP par Ohr Hozer, l’Aviout et Akhoraïm de Bina se sont purifiés à nouveau, et avec elle, l’Aviout de Massakh, qui est sa branche. Le Zivoug de Hakaa et Ohr Hozer s’annulent à nouveau, et Bina retourne sucer la lumière de Hassadim de Kéter. Par cela, la lumière d’Atsmout repart comme avant.
De la même façon, après que l’Akhoraïm et l’Aviout soient retournées à Bina, l’Aviout s’est aussi étendue sur le Massakh, et naturellement, Ohr Yashar s’est renouvelée sur le Massakh. Par lui, la lumière d’Atsmout s’est aussi diffusée.
Ceci se répète indéfiniment : quand Ohr Hozer arrive, la lumière d’Atsmout se rediffuse. Et quand la lumière d’Atsmout arrive, Ohr Hozer s’en va. Et quand Ohr Hozer s’en va, le Massakh regagne son Aviout, et Ohr Hozer se renouvelle, et la lumière d’Atsmout se rediffuse, et ainsi de suite. Il s’avère que cette seconde Hitpachtout est toujours comme une flamme qui va et vient. C’est pourquoi le Ari dit que Ohr Pnimi et Ohr Makif, qui sont liées dans un Kli, se frappent et se battent.
Cela clarifie la grande différence entre l’Hitpachtout Aleph de Akoudim qui était au niveau de Kéter, puisque Ohr Yashar s’est accouplée avec le Massakh de Béhina Dalet, et la présente Hitpachtout, qui est seulement au niveau de Hokhma. C’est parce que toute l’Aviout du Massakh n’est seulement qu’une Hitpachtout de l’Aviout de Bina, comme pour l’Aviout de ZA, qui n’étend que le niveau de la lumière de Hokhma, tel qu’écrit au point 8. De plus, cette lumière n’est pas constante ni n’existe, mais elle est comme une flamme qui va et vient. Ceci explique parfaitement que l’Hitpashtout Bet de Akoudim se poursuit à partir du départ de l’Hitpashtout Aleph elle-même.
14) Nous comprenons maintenant les mots du Ari dans Shaar Akoudim, Chapitres Un et Deux, que AK s’est restreint et a élevé toutes les lumières sous le Tabour jusqu’au Tabour et au-dessus, et elles se sont élevées comme MAN à AB de Galgalta. Ici, il a placé une frontière (rideau) dans ses intestins et la lumière qui s’est élevée de NHY est sortie par Eynaïm, jusqu’à ce qu’elle se soit étendue sous le Tabour, et se soit diffusée dans les dix Sefirot du monde de Nékoudim.
Et à partir de la lumière qui s’est renouvelée en élevant MAN, elle s’est diffusée et a fissuré la Parsa, et est descendue sous le Tabour, se diffusant à travers les Nekavim [trous] du Tabour et de Yessod, aux dix Sefirot du monde de Nékoudim. Les dix Sefirot de Nékoudim sont construites de ces deux lumières. Ces deux dernières et ce nouveau Tsimtsoum requièrent une ample explication, qui sera faite en son temps. Je me dois ici d’expliquer comme nécessaire, à cet endroit.
Il a déjà été expliqué que les lumières sous le Tabour de AK sont les Otiot et Nitzotzin qui sont tombées pendant le Bitoush du Réshimo de Kéter et les Taamim dans le Réshimo de Hokhma et des Nékoudot. Elles sont sorties sous tout le Réshimo de Kéter, et cet endroit de sortie est appelée NHY et sous le Tabour.
À présent, après que Hitpachtout Bet – qui est seulement Ohr Hokhma dans le Kli de Kéter – soit retournée dans le monde d’Akoudim, l’équivalence entre les Réshimot de Taamim et le Réshimot de Nékoudot s’est refaite. C’est parce qu’ils sont tous deux Hokhma, et ce faisant tous les KHB ZON de Réshimot de Nékoudot sous le Tabour se sont étendus, se sont élevés et se sont reconnectés aux Réshimot au-dessus du Tabour. C’est pourquoi le Ari dit que AK a élevé la lumière de sous son Tabour jusqu’au-dessus de son Tabour.
Toutefois, nous avons besoin de comprendre pourquoi il est appelé Tsimtsoum. Le fait est qu’il y a deux discernements dans ces Nitzotzin qui se sont élevées. Le premier est une Nitzotzin de Kéter de Ohr Hozer descendante qui est restée dans le Tabour lui-même, qui est Malkhout de Akoudim et Béhina Dalet. La lumière d’Hitpachtout Bet ne l’atteint pas, car elle est de Béhina Guimel, et a une Aviout de l’Hitpachtout d’Akhoraïm de Bina. Le deuxième discernement est la Nitzotzin de HB et ZON de Béhina Guimel, comme il est écrit aux points 11 et 12.
De ce fait, après que HB ZON de Nitzotzin se soient élevés, les lumières s’y sont multipliées, plus qu’auparavant, en raison de l’Aviout qui leur a été ajoutée par leur chute sous le Tabour. De ce fait, les Nitzotzin de Kéter dans le Tabour, qui sont Béhina Dalet, s’y sont également étendues. Et naturellement, la lumière de Ohr Yashar de Ein Sof, qui ne s’arrête jamais pour les émanés, s’est renouvelée sur eux. Ainsi, le Zivoug de Ohr Hozer s’est fait dans Béhina Dalet, et pour résultat, dix nouvelles Sefirot ont émergé au niveau de Kéter, comme dans Hitpachtout Aleph.
Ainsi, vous voyez comment deux Béhinot de dix Sefirot sont faites à partir des Nitzotzin qui se sont élevées : dix Sefirot au niveau de Hokhma se sont établies à partir de HB ZON de Nitzotzin qui ont été corrigées seulement dans leur ascension, puisqu’elles sont de Béhina Guimel, comme Hitpachtout Bet, et dix nouvelles Sefirot au niveau de Kéter se sont établies à partir des Nitzotzin de Kéter.
Ces deux Partsoufim sont les racines des Partsoufim AVI et YESHSOUT de Atsilout. Le nouveau Partsouf au niveau de Kéter est AVI, et est appelé Hokhma et Aba de Atsilout. Et le Partsouf de la vieille lumière, au niveau de Hokhma, est YESHSOUT, et s’appelle Bina et Ima de Atsilout.
Avec ces racines vous comprendrez ce qui est écrit dans Idra Zouta, que Aba a fait sortir Ima grâce à son fils, et Aba lui-même est établi comme une sorte de mâle et femelle. Il en est ainsi parce que le Partsouf supérieur, qui est au niveau de Kéter, appelé Aba, a été établi comme une sorte de mâle et femelle, puisqu’il a élevé Béhina Dalet – Noukva et Malkhout – à lui. Et Bina, le Partsouf inférieur, dont le niveau est sous Kéter, est sortie de Aba en raison de Noukva, qui est Béhina Dalet, qui se termine et empêche la lumière supérieure de se diffuser sous elle. C’est pourquoi cette Béhina Dalet est appelée Parsa, sans le Nékev [trou] qui existe dans Béhina Bet. Et à cause de cette Parsa, YESHSOUT ne revêt pas la lumière de Kéter.
Il s’avère que Béhina Bet, qui est Bina, sur laquelle le Tsimtsoum Aleph ne s’est pas du tout appliqué, est désormais devenue déficiente, puisqu’elle s’est aussi restreinte, car elle est sous Béhina Dalet. C’est pourquoi le Ari a dit que AK s’est lui-même restreint en élevant la lumière de sous le Tabour, concernant Béhina Bet qui, désormais s’est restreinte à cause de l’ascension du MAN.
15) Vous devriez savoir la grande différence entre Roch et Gouf. Roch est appelé GAR, et le Gouf est appelé VAK, ZAT ou ZON. Le Gouf lui-même se divise également en GAR et ZON.
La racine de cette division est que jusqu’à Pé – Malkhout – la structure est essentiellement faite d’Ohr Yashar. Et Ohr Hozer qui s’élève et se connecte avec n’est qu’un revêtement sur elle. Son opposé est le Gouf, qui est une Hitpachtout du Massakh lui-même, dans la mesure où il revêt les Sefirot de Roch. De ce fait, il est principalement fait d’Ohr Hozer, et les dix Sefirot de Ohr Yashar sont comme ses branches.
Bien qu’il soit appelé ZON, il est essentiellement et seulement Malkhout. Il en est ainsi parce qu’en réalité, il n’y a pas du tout de lumière de Malkhout, excepté avec NHY de ZA qui s’unit à elle en un Zivoug de Hakaa. De ce fait, elles sont regardées comme une seule qui se diffuse par Ohr Hozer. Et il a déjà été expliqué ci-dessus que le Massakh qui retient et Ohr Hozer, qui en émerge comme résultat, ne sont pas attribuables à l’Émanateur, mais seulement à l’émané. Pour cette raison, Roch est Atsmout de la lumière de l’Émanateur, et Gouf est seulement l’acte de l’émané lui-même.
Vous comprenez maintenant les cinq Partsoufim inclus dans AK, ils sont appelés Galgalta, AB, SAG, MA et BON, d’après l’ordre de leur création, et leur revêtement l’un dans l’autre, comment ils sont interconnectés et émergent l’un de l’autre par un enchaînement de causes et de conséquences. C’est en raison de Sa Pensée qui est une, unique– parfaitement expliquée dans Panim Masbirot, Branche Une – qui est de réjouir Ses créations. Cette Pensée est la racine du Kli et du Tsimtsoum Aleph qui est survenu dans Béhina Dalet, bien qu’indirectement, comme il est écrit au point 7, comme dans l’allégorie à propos de l’homme riche. Regardez au point 8, que cette seule Pensée englobe toute la réalité, tous les mondes, et toutes les formes et conduites jusqu’à la fin de la correction, quand elles se réunissent toutes avec la lumière d’Ein Sof d’avant le Tsimtsoum, en une simple unité, sous l’unique forme qui se tient sur nous – « pour réjouir Ses créatures ».
Et suivant immédiatement le Tsimtsoum dans Béhina Dalet, qui est la Gadlout [maturité, âge adulte] du désir dans Malkhout de Ein Sof, quatre formes de degré sont apparues dans le Réshimo qui s’est vidé de la lumière – dans le Kli. Elles sont appelées HB, ZA et Malkhout, et elles contiennent Ohr Pnimi et Ohr Makif, donc douze formes.
Après que la lumière se soit étendue sur le Réshimo susmentionné, jusqu’au point de Tsimtsoum, puisque Sa Lumière ne s’arrête jamais, et souvenez-vous de ceci, alors, la ligne fine s’est étendue à l’intérieur du Réshimo, et elle est appelée « fine » parce que la lumière d’Atsmout s’étend seulement à l’émané dans Ohr Hozer qui s’élève dans un Zivoug du Massakh. Et par la force de Ohr Hozer, le Tsélem de AK apparait dans le Partsouf Galgalta, qui est appelé, dans l’exemple, « le commencement de la ligne ».
Il se déploie sur les vingt-cinq Béhinot, puisqu’il y a KHB ZON en longueur et qu’il y a KHB ZON en épaisseur, parce que Malkhout est redevenue Kéter, chacune des KHB ZON se diffuse dans dix Sefirot jusqu’à Kéter, et c’est appelé, dans l’exemple, Galgalta, Eynaïm, AHP, ou Galgalta, AB, SAG, MA et BON. Le niveau de chacun atteint Galgalta, et ses lumières émergent de l’intériorité de cet émané, comme il a été expliqué dans Panim Masbirot, Branche Trois, point 2, concernant l’ordre de sortie des lumières en raison de la purification du Massakh.
16) Et c’est ainsi que commence la sortie de AB. La sortie concerne la déficience, en raison de la purification de Béhina Dalet de AK intérieur, appelé Pé, elle a reçu l’Aviout de Béhina Guimel. Et après que la lumière d’Ein Sof se soit étendue sur ce Massakh, dix nouvelles Sefirot sortent au niveau de Hokhma, appelé AB. Il s’avère que AB qui sort est sans AB qui demeure à l’intérieur de AK, au niveau de Kéter.
Ainsi, Kéter de AB extérieur revêt Hokhma de Galgalta, et se diffuse jusqu’au Tabour de AK intérieur. Et elle aussi, contient vingt-cinq Béhinot de ses dix Sefirot de Ohr Yashar, qui sont ses Galgalta, Eynaïm, Ozen, Hotem, Pé, chacun se diffuse par la force de Ohr Hozer sur les cinq Béhinot, jusqu’à Kéter de AB.
Pourtant, le Kéter général de AK intérieur demeure révélé, et il est Roch et Gouf. De Pé jusqu’en bas, il est appelé Gouf, puisque c’est seulement l’Hitpashtout du Massakh. De ce fait, Ohr Pnimi et Ohr Makif y sont seulement liées dans Béhina Dalet de AB. C’est pourquoi elles ont dû repartir, et c’est appelé « le monde des Nékoudim », étant ZON et Gouf de AB extérieur.
De plus, il a déjà été expliqué que l’Aviout est retournée au Massakh après le départ de son Gouf, et une deuxième Hitpachtout est survenue ici, comme il est écrit aux points 13 et 14. Cela étend les lumières de sous le Tabour au-dessus du Tabour, et par cette ascension, AVI supérieurs sont corrigés. Une Parsa s’est faite sous eux, et YESHSOUT est de la Parsa jusqu’au Tabour. Toute cette ascension est appelée « le Partsouf SAG extérieur », c’est-à-dire qu’il est sorti de son degré précédent, lequel, dans l’AB extérieur, était Bina au niveau de Kéter Hokhma, qui est la lumière d’Ozen jusqu’à Shibolèt ha Zakan.
Cependant, dans ce Partsouf, qui est fait des Nitzotzin qui sont tombées des lumières de Pé de AB extérieur, Bina de ce Partsouf est sous toutes les dix Sefirot de AVI supérieurs, donc il lui manque Kéter. Ainsi, sa place est de Pé jusqu’en bas, c’est-à-dire de Shibolèt ha Zakan, qui est son Galgalta.
Et comme AB extérieur ne revêt que Malkhout du Kéter général et que les neuf premières demeurent révélées, le SAG extérieur, aussi, ne revêt que Malkhout de Kéter de AB, c’est-à-dire de Pé et en bas, tandis que ses neuf premières – la totalité de Roch – demeurent révélées. Et comme l’AB a fait sortir ses branches par les Séarot [cheveux] Rosh, ce SAG a fait sortir ses branches par les Séarot AHP, qui sera expliqué à sa place. C’est la signification de la lumière qui est retirée d’eux en raison de leur sortie, comparativement à La supérieure qui demeure là, dans les Séarot, en tant qu’environnante, comme dans l’environnante qui revient.
Et ce SAG revêt l’AK de Shibolèt ha Zakan jusqu’à sa fin. Ceci signifie que sa Roch, qui sont GAR, s’étendent jusqu’au Tabour, qui sont à la valeur de Galgalta, Eynaïm, Ozen et Hotem. Sa Pé s’étend dans dix Sefirot de Gouf, en lui-même, comme dans Pé de AB extérieur. Et dans le cas des lumières de Pé de SAG extérieur, comme dans le cas des lumières de Pé de AB extérieur, parce qu’elles sont liées dans un seul Kli, il y a eu également une purification graduelle du Massakh en elles, jusqu’à ce qu’il soit purifié en Béhinat Kéter, et que toute l’Hitpachtout ait disparue.
C’est la signification de la brisure des récipients et de la chute des 248 Nitzotzin. Pourtant, cela n’est arrivé que dans leur ZON, et non dans leur GAR, en raison de la correction de la Parsa, comme il sera expliqué en son temps. Après, les Nitzotzin qui sont tombés de Pé de SAG extérieur se sont étendus et se sont élevés sous la forme de MAN, le nouveau MA est sorti, et les dix Sefirot de Atsilout ont été établies sous la forme de douze Partsoufim.
Ainsi, toutes les Béhinot précédentes sont inclues dans le monde d’Atsilout, comme il est écrit dans L’Arbre de vie, Et le monde de Briya est scellé par le monde d’Atsilout, de façon à ce que tout ce qui existe dans Atsilout est scellé dans Briya. Yetsira est scellé de Briya, Assiya est scellé de Yetsira, et ce faisant il n’y a pas de réalité ni conduite chez les inférieurs qui ne soit pas directement relié aux supérieurs de qui elle découle et s’étend jusqu’à son essence inférieure.
C’est pourquoi nos sages ont dit : « Il n’y a pas un brin d’herbe en bas qui n’ait un ange au-dessus qui le frappe et lui dire “pousse” ! » Il en est ainsi parce que tout ce qui s’étend d’un monde supérieur à un inférieur, s’étend par les Zivougim (pluriel de Zivoug). Mais les mondes sont divisés entre intériorité et extériorité. L’intériorité des mondes, d’Atsilout jusqu’en bas, ne s’étend pas par un Zivoug de Hakaa dans le Massakh, mais à travers un Zivoug de Yessodot (pluriel pour Yessod). Mais l’extériorité s’étend de monde en monde, par un Zivoug de Hakaa.
C’est la signification de la frappe, et c’est pourquoi nos sages ont méticuleusement déclaré que l’ange dans le monde de Yetsira, qui est la racine du brin d’herbe dans le monde d’Assiya, lui donne et le fait pousser sous la forme d’un Zivoug de Hakaa. Autrement dit, il le frappe et lui dit « Pousse ! », car dire signifie donner.
Ainsi, la question des causes et des conséquences dans Galgalta, AB, SAG de AK a été parfaitement expliquée, et la nature du revêtement de l’un sur l’autre. Chaque inférieur a la valeur de ZON du supérieur, qui s’étend seulement des étincelles des lumières de Pé du supérieur.
Et il a été clarifié que lors de la sortie de AB, le Massakh s’est inclus dans Béhina Guimel. Et lors de la sortie de SAG, le Massakh s’est inclus dans Béhina Bet, à Noukva de Aba. Et lors de la sortie de MA, de l’intérieur vers l’extérieur, le Massakh s’est inclus dans Béhina Aleph. Cela sera expliqué plus tard.
De même, Malkhout de Béhina Guimel est appelée Tabour, et de Béhina Bet elle est appelée Parsa, et de Béhina Aleph, elle est appelée Krouma [croûte].
Il n’y a rien de plus à ajouter ici ; je n’ai que lié les questions à leurs racines de manière brève et facile. Telle était mon intention dans cette préface, mais dans le livre, les questions sont largement expliquées.
1) La profondeur de la sagesse dans le Livre du Zohar est fermée et enfermée avec un millier de clefs. Notre langage humain est trop pauvre pour nous apporter des expressions suffisamment fiables, pour interpréter une seule chose dans ce livre jusqu’à sa fin.
De plus, l’interprétation que j’ai faite n’est qu’une échelle pour aider le lecteur à gravir les hauteurs des sujets et examiner les mots du livre lui-même. Par conséquent, j’ai trouvé nécessaire de préparer le lecteur et de lui donner une route et une entrée avec des définitions fiables pour savoir comment lire et étudier le livre.
2) Tout d’abord, il faut savoir que tout ce qui est dit dans « Le Livre du Zohar », et même dans ses légendes est les dénominations des dix Sefirot appelées KHB (Kéter, Hokhma, Bina), et HGT (Hessed, Guevoura et Tifféret), NHYM (Netsakh, Hod, Yessod, Malkhout), et leurs combinaisons. Tout comme les 22 lettres du langage parlé, dont les combinaisons suffisent pour découvrir chaque objet et tout concept, les permutations des concepts dans les dix Sefirot suffisent pour dévoiler toute la sagesse contenue dans le livre des Cieux.
Cependant il y a trois limites avec lesquelles il convient d’être très prudent et ne pas en sortir lorsque nous lisons les mots du livre. Tout d’abord je vais les citer brièvement et ensuite je les expliquerai amplement.
3) Première limite : Il existe quatre catégories dans la conduite de l’étude appelées: • La matière,
• La forme dans la matière,
• La forme abstraite, et
• L’essence.
C’est pareil dans les dix Sefirot. Sachez que le Livre du Zohar ne s’engage absolument pas dans l’Essence ni dans la Forme abstraite dans les dix Sefirot, mais uniquement dans la Matière en elles ou dans la Forme en elles, quand elles se revêtent dans la Matière.
4) Seconde limite. Nous distinguons trois discernements dans toute la réalité divine relative à la création des âmes et à leur existence:
• Le Monde de l’Infini, Ein Sof
• Le monde de Atsilout,
• Les trois mondes appelés Briya, Yetsira et Assiya.
Sachez que « Le Zohar » ne s’engage que dans les mondes de BYA (Briya, Yetsira et Assiya) et dans le monde de l’Infini et d’Atsilout, dans la mesure où BYA reçoivent d’eux. Cependant, Le Livre du Zohar ne s’engage en aucun cas dans Ein Sof ni dans le monde d’Atsilout eux-mêmes.
5) Troisième limite: Dans chacun des mondes de BYA, il y a trois distinctions:
• Dix Sefirot qui sont la Divinité, qui brillent dans ce monde
• Les âmes (Neshamot) et les esprits (Roukhot) et la vie [également âme] (Nefashot) des gens
• Le reste de la réalité en eux, appelé « anges », « vêtements » et « palais » dont les éléments sont incalculables.
Gardez à l’esprit que bien que Le Zohar élargisse considérablement les détails de chaque monde, vous devez néanmoins savoir que l’essence des mots du Zohar se concentre toujours sur les âmes des gens dans le monde. Il explique d’autres discernements uniquement pour connaitre la mesure que les âmes reçoivent d’eux. Le Zohar ne mentionne pas un seul mot de ce qui traite de la réception des âmes. De ce fait, vous devrez étudier tout ce qui est présenté dans la préface au Livre du Zohar que de ce qui touche à la réception de l’âme.
Et comme ces trois limites sont très strictes, si le lecteur n’est pas prudent et sort le sujet du contexte, immédiatement il sera immédiatement déconcerté par le sujet. Pour cette raison, j’ai trouvé nécessaire de me donner la peine et d’élargir la compréhension de ces trois limites autant que j’ai pu, pour qu’elles soient comprises par tout un chacun.
6) Vous savez déjà que les dix Sefirot sont appelées Hokhma, Bina, Tifféret, Malkhout et leurs racines est appelée Keter. Elles sont dix, car la Sefira Tifféret contient six Sefirot appelées Hessed, Guevoura, Tifféret, Netsakh, Hod, et Yessod. Souvenez-vous que partout où nous avons l’habitude de dire dix Sefirot, elles sont HB TM.
En général, elles comprennent tous les quatre mondes ABYA, car le monde d’Atsilout est la Sefira Hokhma, le monde de Briya est la Sefira Bina, le monde de Yetsira est la Sefira Tifféret, et le monde de Assiya est la Sefira Malkhout.
En particulier, chaque monde a non seulement dix Sefirot HB TM, mais même le plus petit élément dans chaque monde a aussi ces dix Sefirot HB TM, comme il est écrit dans l’Introduction au Livre du Zohar, point 43, 51 et 61 et donc il est inutile de poursuivre ici.
7) Le Zohar compare ces dix Sefirot, HB TM, aux quatre couleurs.
• Blanc pour la Sefira Hokhma,
• Rouge pour la Sefira Bina
• Vert pour la Sefira Tifféret,
• Noir pour la Sefira Malkhout,
Cela ressemble à un miroir avec quatre vitres colorées des quatre couleurs ci-dessus. Et bien que la lumière en elle soit une, elle se colore en traversant les vitres, et se transforme en quatre genres de lumière : lumière blanche, lumière rouge, lumière verte et lumière noire.
Ainsi, la lumière dans toutes les Sefirot est la simple Divinité et l’unité à partir de Roch [tête] de Atsilout jusqu’à Sof [fin] de Assiya. La division en dix Sefirot HB TM est parce que les Kélim [récipients] sont appelés HB TM. Chaque Kli est comme une mince cloison à travers laquelle la lumière divine passe aux receveurs.
Pour cette raison nous considérons que le Kli colore la lumière d’une couleur différente. Ainsi, le Kli de Hokhma dans le monde d’Atsilout transporte la lumière blanche, c’est-à-dire incolore. C’est parce que le Kli de Atsilout [récipient d’Atsilout] est comme la lumière elle-même, et la lumière divine ne subit aucun changement en le traversant.
C’est le sens de ce qui est écrit du monde d’Atsilout dans le Zohar: « Lui, Sa vie, et Lui-même sont un ». Par conséquent, la lumière d’Atsilout est considérée comme la lumière blanche. Toutefois, quand elle passe par les Kélim des mondes de Briya, Yetsira, et Assiya, la lumière change et s’assombrit car elle les traverse jusqu’aux receveurs.
Par exemple, la lumière rouge est pour Bina qui est Briya, la lumière verte, comme le soleil, est pour Tifféret qui est le monde de Yetsira et la lumière noire est pour la Sefira Malkhout qui est le monde de Assiya.
8) En plus de ce qui a été susmentionné, il y a un indice très important dans l’exemple des quatre couleurs. Les lumières Supérieures sont appelées « Sefer » (livre), comme il est écrit dans le Livre de la Création (chapitre 1, paragraphe 1) « Il a créé Son monde en trois livres : un livre, un auteur, et une histoire », ainsi que « les cieux sont roulés comme un livre (Isaïe 34 :4).
Le dévoilement de la sagesse dans chaque livre n’est pas dans le blanc qu’il contient, mais uniquement dans les couleurs, c’est-à-dire l’encre, de qui les lettres du livre, dans les combinaisons de sagesse, sont vues par le lecteur. En général, il y a trois genres d’encre dans le livre : rouge, verte et noire.
En correspondance, le monde d’Atsilout, qui est la Sefira Hokhma, est entièrement Divinité, comme le blanc dans le livre. En d’autres termes, nous n’en avons aucune perception, mais toute la découverte dans le livre du Ciel est dans les Sefirot Bina, Tifféret et Malkhout, qui sont les trois mondes BYA, considérés comme l’encre dans le Livre du Ciel. Les lettres et leurs combinaisons apparaissent dans les trois genres d’encre susmentionnés. La révélation de la lumière divine aux receveurs n’apparait que par elles.
Par ailleurs, nous devons noter que le blanc dans un livre est principalement son sujet, et les lettres sont toutes des prédicats sur le blanc dans le livre. Ainsi, s’il n’y avait pas eu le blanc, l’existence des lettres et toutes les manifestations de Hokhma en elles, auraient été impossible.
De même, le monde d’Atsilout, qui est la Sefira Hokhma, est le principal sujet de la révélation de Hokhma, qui apparait par les mondes BYA. Tel est le sens de ce qui est écrit « Tu les as tous fait avec sagesse ».
9) Nous avons dit précédemment dans les trois limites, que Le Zohar ne parle pas du monde d’Atsilout en lui-même, car il est considéré comme le blanc dans le livre, mais d’après son illumination dans les trois mondes BYA. C’est parce qu’il est comme l’encre, les lettres et leurs combinaisons dans le livre, de deux manières.
Soit les trois mondes de BYA reçoivent l’illumination du monde d’Atsilout à leur place, au moment où la lumière est grandement réduite, car elle passe par la Parsa en dessous du monde d’Atsilout, jusqu’à ce qu’elle soit considérée comme l’illumination des Kélim de Atsilout.
Soit les mondes BYA s’élèvent au-dessus de la Parsa à l’endroit des Sefirot Bina, Tifféret et Malkhout d’Atsilout, et « habillent » le monde d’Atsilout, et reçoivent la lumière à l’endroit où elle brille, comme il est écrit dans L’introduction à la sagesse de la Kabbale, à partir du point 155).
10) Toutefois, l’histoire ne ressemble pas complètement à la morale, parce que dans le livre de sagesse de ce monde, le blanc et l’encre dans ses lettres sont sans vie. La révélation de la sagesse n’est pas dans leur essence, mais en dehors d’elle, c’est-à-dire dans l’intellect de celui qui les regarde.
Cependant, dans les quatre mondes ABYA, qui sont le Livre du Ciel, toutes les lumières [Mokhin] dans la réalité spirituelle et matérielle sont présentes en eux et s’étendent d’eux. C’est pourquoi, vous devez savoir que le blanc en lui, qui est le sujet du livre, est le sujet étudié en lui-même, alors que les trois couleurs de l’encre expliquent ce sujet.
11) Ici nous devons étudier ces quatre manières de perception, qui ont été mentionnés ci-dessus, dans la première limite :
• La matière,
• La forme revêtue dans la matière,
• La forme abstraite,
• L’essence.
Je vais les expliquer d’abord en utilisant des exemples réels de ce monde. Par exemple, quand nous disons: « un homme fort » ou une « personne honnête », ou un « menteur », etc. vous avez devant vous:
• Sa matière à savoir, son corps.
• La forme dans laquelle sa matière se revêt, c’est-à-dire, fort, honnête ou menteur.
• La forme abstraite. Il est possible de dépouiller la forme de fort, honnête ou de menteur de la matière de cette personne et étudiez ces trois formes en tant que telles, non revêtues dans une quelconque matière ou corps, signifiant examiner les attributs de la force, de la vérité ou du mensonge, et discerner leurs mérites ou bassesses, quand ils sont dépourvus de toute substance.
• L’essence de la personne.
12) Sachez que nous n’avons aucune perception de la quatrième manière, l’essence d’une personne, en tant que telle, sans la matière. C’est parce que nos cinq sens et notre imagination ne nous offrent rien de plus que la révélation des actions de l’essence, mais pas l’essence elle-même.
Par exemple: Notre sens de la vue ne nous offre que les ombres de l’essence visible car elles sont formées opposées à la lumière.
De même, l’ouïe est tout simplement la force de frappe d’une certaine essence dans l’air et l’air qui est rejeté par elle, frappe le tympan de notre oreille et nous entendons qu’il y a une certaine essence proche de nous.
L’odorat est l’air qui sort de l’essence et frappe nos nerfs de l’odorat, et nous sentons.
De même, le goût est le résultat d’un contact entre une certaine essence avec nos nerfs gustatifs.
Tout ce que ces quatre sens nous offrent sont les manifestations des actions émanant de quelque essence et rien de l’essence elle-même.
Même notre sens le plus fort, le sens du toucher, qui distingue le chaud du froid, le dur du doux, tous ne sont que les manifestations des opérations dans l’essence. Elles ne sont que les conséquences de l’essence. Il en est ainsi parce que le chaud peut être refroidi et le froid peut être réchauffé, le solide peut être transformé en liquide par des opérations chimiques et le liquide en air, signifiant uniquement un gaz, où tout discernement dans nos cinq sens a expiré. Néanmoins, l’essence existe toujours en lui, car nous pouvons encore transformer l’air en liquide et le liquide en solide.
Bien évidemment, les cinq sens ne nous révèlent pas une quelconque essence, mais seulement les conséquences et manifestations des opérations de l’essence. Nous savons que ce que nous ne pouvons pas sentir, nous ne pouvons pas l’imaginer et ce que nous ne pouvons pas imaginer, n’apparaitra jamais dans nos pensées, et nous n’avons aucun moyen pour le percevoir.
Ainsi la pensée n’a aucune perception dans notre propre essence. De plus, nous ne connaissons même pas notre propre essence. Je sens et je sais que j’occupe un certain volume dans le monde, que je suis solide, chaud, que je pense, et toutes sortes d’autres manifestations des actions de mon essence. Mais si vous me demandez ce qu’est ma propre essence, de qui toutes ces manifestations émanent, je ne sais pas quoi vous répondre.
Vous voyez bien que le Providence nous empêche d’atteindre l’essence. Nous atteignons seulement les manifestations et les images des actions qui découlent des essences.
13) Nous avons une pleine perception de la première manière qui est la Matière, signifiant les actions des opérations qui se manifestent de toute essence. C’est parce qu’il est parfaitement suffisant de nous expliquer l’essence qui est dans la substance, parce que nous ne souffrions pas du tout du manque d’atteinte de l’essence elle-même.
Elle ne nous absolument manque pas, comme on ne manque pas d’un sixième doigt à notre main.
L’atteinte de la matière, à savoir, la manifestation des opérations de l’essence nous est largement suffisante, ce dont nous avons besoin pour notre compréhension, tant dans l’atteinte de notre propre essence que dans l’atteinte de tout ce qui existe hors de nous.
14) La seconde manière, la Forme revêtue dans la Matière est une atteinte également claire et satisfaisante, car nous l’acquérons par des expériences pratiques et réelles que nous trouvons dans le comportement de toute matière. Toutes nos connaissances élevées et fiables émergent de ce discernement.
15) La troisième façon est la Forme Abstraite. Une fois que la forme nous est apparue quand elle s’est revêtue dans une certaine matière, notre imagination peut l’extraire de la matière et l’étudier dénudée de toute matière, par exemple, les vertus et les qualités louables dont parlent les livres de morale. Lorsque nous parlons des qualités de la vérité, du mensonge, de la colère, de l’héroïsme, etc. quand elles sont dénudées de toute matière. Nous leur attribuons du mérite ou des fautes même quand elles sont abstraites.
Sachez que ce troisième sujet est inacceptable pour des érudits prudents, car il est impossible de compter dessus à 100%, parce qu’il a été examiné alors non revêtu dans la matière, et cela peuvent les induire en erreur.
Prenez par exemple un idéaliste c’est-à-dire un non-religieux, en raison de sa forte croyance dans le mérite de la vérité, qui est dans sa forme abstraite, cet homme pourrait décider que même s’il pouvait sauver le peuple de la mort en leur racontant un mensonge, il déciderait que même si le monde court à sa perte, il ne dirait pas un mensonge délibérément. Ce n’est pas l’avis de la Torah, car rien n’est plus important que de sauver des vies (Yoma chap 2).
Mais s’il avait appris les formes de la vérité et du mensonge, quand elles sont revêtues dans la matière, il aurait compris que leur utilité ou nuisance n’est que vis-à-vis de la matière.
Cela veut dire qu’après avoir mené de nombreuses expériences dans le monde, il verrait la multitude des destructions et dommages que les menteurs et leurs mensonges ont causés, et la grande utilité que les gens de vérité ont apportée en se restreignant de ne dire que la vérité. Ils seraient d’accord qu’il n’y a pas de valeur plus importante que la vérité et rien de plus bas que la qualité du mensonge.
Et si l’idéaliste avait compris cela, il aurait certainement été d’accord avec l’avis de la Torah, et aurait trouvé que ce mensonge qui sauve ne serait-ce qu’une personne de la mort est bien plus important que tout le mérite de la qualité abstraire de la vérité.
Ainsi il n’y a pas du tout de certitude dans ces concepts du troisième sujet, qui sont les formes abstraites, encore moins avec les formes abstraites qui ne sont jamais revêtues dans une quelconque substance. De tels concepts ne sont rien de plus qu’une perte de temps.
16) Maintenant nous avons étudié en détail ces quatre manières : La matière, la forme dans la matière, la forme abstraite et l’essence dans des choses tangibles. Il a été dit que nous n’avons aucune perception quelle qu’elle soit de la quatrième manière, l’essence, et que la troisième manière est un concept qui peut nous induire en erreur. Seule la première manière, qui est la Matière, et la seconde manière, qui est la Forme revêtue dans la Matière, nous ont été données par la Providence supérieure pour une atteinte claire et suffisante.
Grâce à elles, nous serons également capables de comprendre l’existence des objets spirituels, signifiant les mondes supérieurs de ABYA, car il n’y a pas le moindre détail en eux qui ne soit pas divisé selon ces quatre manières susmentionnées.
Si, par exemple, vous prenez un certain élément dans le monde de Briya, il y a là les Kélim qui sont de couleur rouge, que la lumière de Briya traverse jusqu’aux résidents de Briya. Ainsi dans le Kli dans Briya, qui est de couleur rouge, est considéré Matière, ou objet signifiant la première manière.
Bien que ce ne soit qu’une couleur, qui est une occurrence et une manifestation d’une opération dans l’objet, nous avons déjà dit que nous n’avons aucune atteinte de l’Essence elle-même, mais seulement dans la manifestation d’une opération de l’Essence. Nous appelons une telle manifestation « essence » ou « matière », ou un « corps » ou un « récipient » comme au point 13.
La lumière divine qui « s’habille » et passe par la couleur rouge est la forme revêtue dans l’objet, signifiant la deuxième manière. C’est pourquoi la lumière elle-même semble rouge indiquant son « revêtement » et illumination à travers l’objet, considéré le corps et la substance, signifiant la couleur rouge.
Toutefois, si vous voulez enlever la Lumière divine de son objet - la couleur rouge- et commencez à en discuter, sans revêtement dans un objet, cela appartient déjà à la troisième manière - la Forme dénudée de Matière, qui pourrait induire en erreur.
En conséquence, cela est strictement interdit dans l’étude des Mondes supérieurs, et aucun vrai kabbaliste ne s’engagerait dans cela, encore moins les auteurs du Zohar. C’est encore plus le cas pour ce qui est l’Essence d’un élément dans Briya, car nous n’avons aucune perception quelle qu’elle soit de l’essence des objets matériels, et encore moins des objets spirituels.
Ainsi, nous avons devant nous les quatre manières :
• Le récipient de Briya, qui est de couleur rouge considéré comme l’objet ou la substance de Briya;
• Le revêtement de la lumière divine dans le Kli de Briya, qui est la forme dans l’objet
• La Lumière divine elle-même, détachée de l’objet dans Briya;
• L’essence de l’objet
Ainsi, nous avons clarifié la première limite en détail qui est qu’il n’y a pas un seul mot concernant la troisième et la quatrième manière dans tout le Zohar, mais uniquement dans la première et la seconde manière.
17) La seconde limite sera clarifiée de la même manière. Sachez que, comme nous avons clarifié les quatre manières dans un seul élément dans le monde de Briya, ainsi sont-ils en général dans les quatre mondes ABYA. Les trois couleurs rouge, verte et noire dans les trois mondes BYA sont considérées la substance ou l’objet. La couleur blanche, considérée comme le monde d’Atsilout est la forme revêtue dans la matière, à savoir, dans les trois couleurs appelées BYA. Le monde de l’Infini, en lui-même est essence.
C’est ce que nous avons dit à propos de la première limite, dont nous n’avons pas de perception dans l’essence qui est la quatrième manière, dissimulée dans tous les objets, même dans les objets de ce monde (voir point 12).
Quand la couleur blanche n’est pas revêtue dans les trois couleurs dans BYA; signifiant que quand la lumière de Hokhma n’est pas revêtue dans Bina, Tifféret et Malkhout, c’est une forme abstraite en qui nous ne nous engageons pas.
Le Zohar ne parle en aucune manière de cette manière mais que de la première manière, qui sont les trois couleurs BYA, considérées comme la substance, qui sont les trois Sefirot Bina, Tifféret et Malkhout et de la seconde manière, qui est l’illumination d’Atsilout, « habillée » dans les trois couleurs BYA, c’est-à-dire la lumière de Hokhma, « revêtue » dans Bina, Tifféret et Malkhout – qui sont la forme lorsqu’elle se revêt dans la matière. Le livre du Zohar ne traite que ces deux-là à tous les endroits.
En conséquence, si le lecteur n’est pas vigilant, en restreignant sa pensée et compréhension pour toujours étudier les mots du Zohar strictement d’après les deux manières susmentionnées, le sujet sera immédiatement et entièrement mal compris, car il sortira les mots de son contexte.
18) Comme pour les quatre manières dans ABYA en général ont été expliquées, il en est de même dans chaque et pour tout monde, même le plus petit composant d’un certain monde, au sommet du monde d’Atsilout et à la fin du monde d’Assiya, parce qu’il y a HB TM en lui.
Vous trouverez que la Sefira Hokhma est considérée comme une « forme » et Bina, Tifféret et Malkhout sont « matière » dans laquelle la forme se revêt, d’après la première et la deuxième manière, en qui Le Zohar s’engage. Mais le Zohar ne s’engage pas dans la Sefira Hokhma, quand elle est sans Bina, Tifféret et Malkhout, qui est la forme sans matière et encore moins dans l’essence considérée Ein Sof de ce composant.
Ainsi nous nous engageons dans Bina, Tifféret et Malkhout dans chaque composant, même dans Atsilout, et nous ne nous engageons pas dans Kéter et Hokhma de chaque composant lui-même, même dans Malkhout de la fin de Assiya, quand ils ne sont pas revêtus, mais uniquement dans la mesure où ils revêtent Bina et TM. A présent les deux premières limites ont été suffisamment expliquées. Tout en quoi s’engagent les auteurs du Zohar est la matière ou la forme dans la matière, qui est la première limite, ainsi que dans BYA, ou l’illumination d’Atsilout dans BYA, qui est la seconde limite.
19) Nous allons maintenant expliquer la troisième limite. Le Zohar s’engage dans les Sefirot de chaque monde, qui est la Divinité qui brille dans chaque monde, ainsi que dans chaque composante du minéral, végétal, animal et être parlant – qui sont les créations dans ce monde. Cependant le Zohar se réfère principalement à l’être parlant dans ce monde.
Laissez-moi vous donner un exemple des conduites de ce monde. Il est expliqué dans « L’introduction au livre du Zohar » (point 42), que les quatre genres : minéral, végétal, animal et être parlant dans chaque monde, même dans ce monde, sont les quatre parties du désir de recevoir. Chacune d’elle contient en elle ces quatre genres : minéral, végétal, animal et être parlant.
Ainsi vous trouvez qu’un homme dans ce monde doit se nourrir et grandir avec les quatre catégories minérale, végétale, animale et être parlant dans ce monde.
C’est parce que la nourriture de l’homme contient aussi ces quatre catégories, qui s’étendent des quatre catégories (minérale, végétale, animale et être parlant) dans le corps de l’homme. Ce sont:
• Désirer recevoir d’après la mesure nécessaire à son maintien
• Désirer recevoir au-delà de la nécessité de se maintenir, aspirant au superflu, mais il se restreint uniquement des appétits bestiaux;
• Aspire aux désirs humains, tel que les honneurs et la puissance
• Aspire à la connaissance.
Ils s’étendent aux quatre parties du désir de recevoir en nous :
• Vouloir le nécessaire pour exister, ce qui correspond au niveau minéral du désir de recevoir
• Vouloir des plaisirs physiques est le niveau végétal du désir de recevoir car ils viennent uniquement pour accroître et réjouir son récipient – qui est la chair du corps;
• Vouloir des plaisirs humains, ce qui correspond au niveau animal du désir de recevoir; car ils agrandissent l’esprit de l’homme.
• Vouloir la connaissance est le niveau être parlant du désir de recevoir.
20) Ainsi dans la première catégorie- la mesure nécessaire pour se maintenir- et dans la deuxième catégorie - le désir physique qui dépasse la mesure de se maintenir-, après être nourri par des choses qui sont plus basses que l’homme : minérale, végétale et animale.
Cependant dans la troisième catégorie, les désirs humains tels que le pouvoir et le respect, l’homme reçoit et est nourri par ses collatéraux égaux à lui. Et dans la quatrième catégorie, la connaissance, l’homme reçoit et est nourri par une catégorie supérieure à la sienne, c’est-à-dire de la sagesse et l’intellect eux-mêmes, qui sont spirituels.
21) Vous trouverez qu’il en est de même dans les mondes spirituels supérieurs, car tous les mondes sont des empreintes l’un de l’autre, de haut en bas.
Ainsi toutes les catégories minérale, végétale, animale et être parlant dans le monde de Briya, laissent une empreinte dans le monde de Yetsira. Et tout le minéral, végétal, animal être parlant de Yetsira sont imprimés du minéral, végétal, animal et être parlant d’Assiya. A la fin, le minéral, végétal, animal et être parlant dans ce monde sont imprimés du minéral, végétal, animal et parlant du monde d’Assiya.
Il a été expliqué dans « l’Introduction au livre du Zohar » (point 42) que le minéral dans les mondes spirituels est appelé « palais » (Heikhal), le végétal est appelé « vêtements » (Levoushim), l’animal est appelé « anges » (Melakhim), et l’être parlant est considéré comme les âmes (Nefashot) des gens dans ce monde. Et les dix Sefirot dans chaque monde sont la Divinité.
Les âmes des personnes sont au centre de chaque monde, qui sont nourries par la réalité spirituelle dans ce monde, telle une personne dans le monde matériel se nourrie de toute la réalité corporelle de ce monde.
• Dans la première catégorie, qui est le désir de recevoir en vue de maintenir son existence, il reçoit une illumination à partir des palais et des vêtements, qui y sont;
• Dans deuxième catégorie, qui est les excès animaux qui augmentent dans son corps, est reçue de la catégorie des anges qui sont là, (Tikouné du Zohar, Tikoun 69) qui sont les illuminations spirituelles au-delà de la mesure nécessaire pour son existence, pour augmenter les récipients spirituels dont son âme se revêt;
Ainsi il reçoit dans la première et deuxième catégorie des catégories qui lui sont inférieure. Ce sont les palais, les vêtements et les anges, qui sont inférieurs aux âmes humaines;
• La troisième catégorie qui est les désirs humains qui augmentent l’esprit (Rouakh) de l’homme – est reçue dans ce monde de ses congénères. Il s’avère qu’il reçoit aussi de ses congénères, de toutes les âmes dans ce monde. Avec leur aide, il augmente l’illumination de Rouakh dans son âme;
La quatrième catégorie du désir, pour la connaissance est reçue des Sefirot de ce monde. D’elles, il reçoit HBD de son âme.
Il s’avère que l’âme de l’homme, qui est présente dans chaque monde, doit grandir et se compléter avec toutes les catégories qui existent dans ce monde. C’est la troisième limite que nous avons mentionnée.
Nous devons savoir que tous les mots du Zohar, dans chaque composante des mondes Supérieurs qui sont traitées, que ce soit les Sefirot, les âmes, les anges, les vêtements ou les palais, bien qu’il s’engage en eux comme ils sont, le lecteur doit savoir qu’ils ne sont mentionnés que par rapport à la mesure avec laquelle l’âme de l’homme reçoit d’eux et est nourrie par eux. Tous leurs mots concernent donc les besoins de l’âme. Si vous étudiez tout selon cette ligne, vous comprendrez tout et réussirez dans votre chemin.
22) Après tout ce qui a été dit, il nous reste à expliquer toutes ces appellations matérielles expliquées dans le Livre du Zohar concernant les dix Sefirot, telles que : en haut et en bas, montée et descente, diminution et expansion, Katnout [enfance/petitesse] et Gadlout [âge adulte/grandeur], séparation et accouplement, les chiffres et ainsi de suite, que les inférieurs engendrent dans les dix Sefirot par leurs bonnes ou mauvaises actions.
Ces mots semblent étranges: Se peut-il que cette Divinité soit touchée, et change de telles manières à cause des inférieurs ? Si vous dites que les mots ne se réfèrent pas à la Divinité elle-même, qui se revêt et brille dans ces Sefirot, mais uniquement aux récipients des Sefirot, qui ne sont pas divins, mais qui se sont néanmoins renouvelés avec la création des âmes pour dissimuler ou révéler les degrés d’atteinte dans la mesure et au rythme corrects pour les âmes, afin de les amener à la réparation finale souhaitée.
Ce ressemble à l’exemple du miroir susmentionné (point 7) avec quatre vitres qui sont teintées de quatre couleurs : blanche, rouge, verte et noire. Il y a également le blanc dans le livre, et la substance des lettres dans le livre. Tout ceci est possible dans les trois mondes de BYA, où les récipients des Sefirot sont renouvelés, mais pas dans la Divinité. Cependant, il serait tout à fait infondé de comprendre ceci par rapport au monde d’Atsilout où les récipients des dix Sefirot sont aussi la Divinité absolue, une avec la Lumière divine en eux, comme il est écrit dans les Tikounim [corrections] « Lui, Sa vie, et Lui-même, sont un ».
« Lui » signifie l’essence des Sefirot, qui est Ein Sof. « Sa vie » signifie la lumière qui brille dans les Sefirot, appelée « lumière de Haya » [vie]. C’est parce que tout le monde d’Atsilout, est considéré Hokhma, et la lumière de Hokhma est appelée « la lumière de Haya ». C’est pourquoi elle est appelée « vie ». « Lui-même » signifie les Kélim [récipients] des Sefirot.
Ainsi, tout est Divinité et unité complète. Comment est-il possible alors de comprendre ces changements faits par les inférieurs ici ? De plus, nous devons comprendre que si tout est Divinité dans ce monde et qu’il n’y a aucune créatures renouvelées, où discernons-nous alors ici les trois discernements susmentionnés dans les Tikounim du Zohar, « Lui, Sa vie, et Lui-même » car n’est-ce-pas l’unité absolue ?
23) Afin de comprendre ce qui précède, nous devons nous rappeler ce qui a été dit au point 17.
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Il explique qu’un objet nécessaire est une essence dont nous n’avons aucune perception, même dans les essences matérielles, et même dans notre propre essence, et encore plus dans Celui qui oblige.
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Le monde de Atsilout est la forme.
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Les trois mondes de BYA sont la matière.
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L’illumination de Atsilout dans BYA est la forme revêtue dans la matière.
Par conséquent vous voyez que ce nom Ein Sof [infini] n’est pas du tout un nom pour l’essence de Celui qui oblige, car « ce que nous n’atteignons pas, comment pouvons-nous le définir par un nom ou mot ? »
Comme l’imagination et les cinq sens ne nous offrent rien par rapport à l’essence, même dans la matérialité, comment peut-il y avoir une pensée ou un mot en elle, encore moins dans Celui qui oblige Lui-même ? Mais nous devons comprendre le nom Ein Sof, comme définit pour nous dans la troisième limite dont tout le livre du Zohar parle, se concentrant précisément sur les âmes (point 21).
Le nom Infini n’est pas du tout Celui qui oblige, mais concerne tous les mondes et toutes les âmes qui sont inclus en Lui, dans la Pensée de la création dont il est dit: « la fin de l’action est dans la pensée initiale ». Ainsi Ein Sof est le nom de la connexion à qui toute la création est connectée jusqu’à la réparation finale.
C’est ce que nous appelons le « premier état des âmes » (Introduction au livre du Zohar, point 13) lorsque toutes les âmes existent en Lui, remplies de tous les plaisirs et douceur, à la hauteur finale qu’elles recevront vraiment à la réparation finale. Il n’est pas nécessaire d’élaborer plus avant.
24) Laissez-moi vous donner un exemple de ce monde. Disons qu’un homme veuille construire une belle maison. Dans sa première pensée il voit devant lui une belle maison avec toutes les chambres et les équipements, tout comme elle sera quand sa construction sera terminée.
Ensuite, il conçoit le plan de construction dans chaque détail. En temps voulu, il expliquera tout aux constructeurs: le bois, les briques, les charpentes métalliques, etc. ce n’est qu’après cela, qu’il commencera la construction de la maison pour de vrai, jusqu’à sa fin, comme il l’avait prévu initialement.
Vous devez savoir que l’Infini, est la pensée initiale, en qui toute la Création a déjà été pré visualisée devant Lui dans sa perfection complète. Toutefois, la morale n’est pas comme l’histoire, parce qu’en Lui l’avenir et le passé sont égaux. En Lui, la pensée est complète et Il n’a pas besoin d’instruments pour l’action, comme nous. Par conséquent, la vraie réalité est en Lui.
Le monde d’Atsilout est comme un plan réfléchi et détaillé qui sera réalisé plus tard quand la construction de la maison commencera vraiment. Vous devez savoir que dans ces deux, la pensée initiale, qui est Ein Sof, et le plan réfléchi et détaillé de l’exécution en son temps voulu, il n’y a pas encore la moindre trace des créatures, parce que tout est encore au potentiel, et non dans les faits.
Une personne agit de la même façon: bien qu’elle ait calculé tous les détails (le bois, les briques, les charpentes métalliques) dont elle aura besoin pour exécuter le plan, ce n’est pas plus qu’un sujet conceptuel. Il n’y a pas la moindre trace de bois ni de brique en lui. La seule différence est que pour l’homme, le plan imaginé n’est pas considéré comme la véritable réalité. Mais dans la Pensée Divine, c’est une réalité bien plus tangible que les créatures vraiment réelles.
Ainsi, nous avons expliqué le sens de Ein Sof et du monde d’Atsilout; tout ce qui a été dit d’eux n’est que par rapport à la création des créatures. Cependant, elles sont toujours en potentielle et leur essence ne s’est pas encore révélée. Tout comme dans notre exemple de l’homme qui conçoit un plan qui ne contient pas de briques, de bois, ni de métal.
25) Les trois mondes de BYA, et ce monde, sont considérés comme l’exécution du potentiel au tangible, comme celui qui construit vraiment une maison et apporte le bois, les briques et les ouvriers jusqu’à ce que la maison soit terminée.
Par conséquence, la Divinité qui brille dans BYA revêt les dix Kélim KHB HGT NHYM dans la mesure où les âmes doivent la recevoir pour atteindre leur finition. Ce sont les vrais récipients, par rapport à Sa Divinité, signifiant qu’ils ne sont pas divins mais sont renouvelées pour les âmes.
26) Dans l’exemple ci-dessus, vous trouverez comment les trois discernements de celui qui pense construire une maison sont liés les uns aux autres par la voie de cause à effet. La racine de tous est la pensée initiale, car aucun élément dans le plan n’apparait sauf d’après la fin de l’acte, qui est sorti devant lui dans la pensée initiale.
De plus, l’homme n’exécute rien durant la construction, sauf selon les détails conçus devant lui dans le plan. Ainsi vous voyez, concernant les mondes, qu’il n’y a pas la moindre nouveauté dans les mondes qui ne s’étendent d’Ein Sof, du premier état des âmes, qui sont ici dans leur ultime perfection de la réparation finale, comme dans « la fin d’une action est dans le pensée initiale ».
Tout ce qui sera révélé jusqu’à la réparation finale y est inclus. Tout d’abord cela s’étend de Ein Sof au monde d’Atsilout, comme dans l’exemple où le plan s’étend de la pensée initiale. Chaque élément s’étend du monde d’Atsilout aux mondes BYA, comme dans l’exemple, où tous les détails émergent du plan quand ils sont exécutés durant la construction de la maison.
Par conséquent, il n’existe pas le plus petit élément renouvelé dans ce monde qui ne s’étende pas de Ein Sof, du premier état des âmes. Et d’Ein Sof il s’étend au monde d’Atsilout, signifiant spécialement associé à la chose renouvelée dans ce monde dans les faits. Et du monde d’Atsilout, s’étend la nouveauté aux trois mondes de BYA, où la nouveauté apparait vraiment dans les faits, où elle cesse d’être divine et devient une créature, et à Yetsira, Assiya jusqu’à ce qu’elle s’étende à l’inférieur dans ce monde.
Comprenez bien ceci, et matérialisez bien tout ce qui relève de la construction de la maison faite par un homme et vous comprendrez mieux.
Il s’avère qu’il n’y a pas de nouveauté dans le monde qui ne s’étende pas de sa racine générale dans Ein Sof, et de sa racine personnelle dans Atsilout. Ensuite elle traverse BYA et adopte la forme d’une créature, et ainsi elle est présente dans ce monde. Comprenez bien cela.
27) Maintenant nous pouvons comprendre que tous ces changements décrits dans le monde d’Atsilout n’ont rien à voir avec la Divinité Elle-même, mais uniquement avec les âmes, dans la mesure où elles reçoivent d’Atsilout à travers les trois mondes de BYA. Cela signifie que l’existence de ce monde est relative au plan réfléchi, à la pensée initiale, qui est Ein Sof.
Cependant, ces deux mondes (le monde de l’Infini et le monde d’Atsilout) n’ont toujours rien en termes d’âmes, tout comme il n’y a pas de vrai bois, ni de charpente métallique, ni de brique dans le plan de la personne qui l’a conçue.
L’existence des âmes commencent à apparaitre dans le monde de Briya. C’est pourquoi les Kélim des dix Sefirot, qui mesurent le volume et le rythme des âmes, ne sont sans doute pas divins, mais des nouveautés. C’est parce qu’il ne peut y avoir de changement ni numérotation dans la Divinité.
C’est aussi pourquoi nous associons les Kélim des dix Sefirot dans BYA aux trois couleurs rouge, verte et noire. Par ailleurs, il est inconcevable qu’elles soient divines, parce qu’il n’y a pas de nouveauté en Lui.
Cependant, la lumière qui est « habillée » dans les dix Kélim dans BYA est Divinité et unité simple sans aucun changement. Même la lumière revêtue dans le Kli le plus bas dans Assiya est la simple divinité sans le moindre changement, parce que la lumière elle-même est une, et tous les changements faits dans Son illumination sont faits par les Kélim des Sefirot qui ne sont pas divins. En général, ils comprennent les trois couleurs susmentionnées et en particulier, de nombreux changements sont faits à partir de ces trois couleurs.
28) Il est évident que les Kélim des dix Sefirot de BYA reçoivent d’Atsilout toutes leurs composantes et détails des changements, car il y a dans le plan conçu de tout ce qui sera réalisé dans l’ordre de construction de la maison dans BYA. Par conséquent, nous considérons que les Kélim des dix Sefirot HG TM dans BYA reçoivent de leur discernement correspondant dans HG TM dans Atsilout, signifiant le plan conçu ici.
Chaque détail dans l’exécution émerge de chaque détail du plan conçu. Ainsi, nous nommons les Kélim de Atsilout « blancs » bien qu’ils n’aient pas de couleur.
Néanmoins, il est la source de toutes les couleurs. Et comme le blanc dans le livre de sagesse, où même s’il n’y a pas de perception du blanc en lui, et le blanc dans le livre n’a pas de signification pour nous, il est toujours le sujet de tout le livre de sagesse. C’est parce qu’il brille autour et à l’intérieur de chaque lettre, et donne à chaque lettre sa forme unique, et chaque combinaison sa place unique.
De même, nous pouvons dire le contraire : nous n’avons aucune perception de la substance des lettres rouge, verte et noire, et tout ce que nous percevons et savons de la substance des lettres du livre n’est que par le blanc en lui. C’est parce que par son illumination autour de chaque lettre et dans chaque lettre, elle créée les formes en elles et ces formes nous révèlent toute la sagesse dans le livre.
Nous pouvons comparer cela aux dix Sefirot d’Atsilout. Même si elles ressemblent à la couleur blanche, il est impossible de discerner quoi que ce soit en elles, ni un nombre, ni changements tels que décrits. Toutefois, tous les changements nécessaires viennent des dix Kélim des Sefirot de Atsilout dans l’illumination du blanc dans les mondes BYA, qui sont les trois couleurs de la substance des lettres, bien qu’en soi-même, il n’y ait pas de Kélim ici, car tout est blanc. C’est comme l’exemple du blanc dans le livre par rapport aux lettres et leurs combinaisons, car son illumination vers BYA fait les Kélim en elles.
29) De ce qui précède, nous voyons que les corrections du Zohar divisent le monde d’Atsilout en trois discernements : « Lui, Sa vie et Lui-même » tout est unité ici, il n’y a rien ici des créatures.
« Lui » signifie la Divinité elle-même en qui nous n’avons pas de perception, ni ne pouvons percevoir l’essence, pas même les matérielles (point 12). « Lui-même » signifie les dix Kélim HB TM ici, qui ont été comparés au blanc dans le livre de sagesse.
Même un chiffre ne peut être dit dans le blanc, car il n’y a personne pour écrire un chiffre, car tout est tout blanc. Ainsi nous ne pouvons non seulement pas leur donner un numéro, mais la multitude des changements qui apparait en BYA, qui sont la substance des lettres, est trouvée la première les Kélim : HB TM dans Atsilout.
Ainsi est le blanc, il donne toutes les formes des lettres dans le livre, alors qu’il n’a pas de forme en lui-même. Ainsi nous trouvons que le blanc est divisé en une multitude de formes, même si lui-même est sans forme.
De même, les dix Kélim dans Atsilout sont détaillés avec de nombreux changements, d’après leur illumination dans BYA, comme dans le plan conçu, qui s’exécute en pratique par la construction de la maison.
Ainsi, tous ces changements qui se réalisent dans BYA ne se produisent que de l’illumination des Kélim des dix Sefirot HB TM d’Atsilout. La multitude de changements que nous trouvons dans le blanc est relatif aux receveurs dans BYA. Et par rapport à Atsilout lui-même, c’est comme le blanc en lui-même, non revêtu dans l’encre des lettres, aucun nombre et rien n’est en lui. Ainsi nous avons bien expliqué « Lui-même », qui sont les Kélim, qui en eux-mêmes, sont simple unité, comme « Lui »
30) « Sa vie» signifie la lumière revêtue dans le blanc qui est les Kélim. Nous comprenons cette lumière uniquement par rapport aux âmes qui reçoivent d’Atsilout et non dans la Divinité en soi.
« Lui » signifie que quand les trois mondes BYA montent jusqu’à Atsilout avec les âmes des gens, la lumière qu’ils y reçoivent est considérée comme la lumière de Hokhma, appelée lumière de Haya.
De ce point de vue, nous appelons cette lumière « Sa vie », comme il est écrit dans les Tikounim du Zohar : « Lui, Sa vie et Lui-même sont un ». Chacun de ces trois discernements sont relatifs aux receveurs, où Lui-même est l’illumination des Kélim à l’endroit de BYA sous la Parsa d’Atsilout, car la lumière d’Atsilout ne descendra jamais en dessous de la Parsa de Atsilout, mais seulement l’illumination des Kélim.
La catégorie « Sa vie » est l’illumination de la lumière d’Atsilout lui-même, quand BYA montent à Atsilout. Et « Lui » signifie l’essence de la Divinité, qui est entièrement inatteignable.
Les Tikounim du Zohar disent que bien que nous, les receveurs, discernions ces trois catégories dans Atsilout, cela ne se réfère qu’aux receveurs. Cependant, par rapport au monde d’Atsilout lui-même, même « Lui-même » est considéré « Lui », signifiant l’essence de la Divinité. Pour cette raison, il n’y a aucune perception qui soit dans le monde d’Atsilout. C’est le sens de la couleur blanche, en qui il n’y a aucune perception, et là tout est entièrement unité simple.
31) Le Zohar décrit les Kélim HB TM dans Atsilout, comme grandissant ou diminuant à la suite d’actions des gens. De plus nous trouvons (Zohar, Bo) « Israël donne de la force et du pouvoir au Saint béni soit-Il », signifiant qu’il ne faut pas prendre littéralement la Divinité elle-même, car il n’y a aucun changement dans la Divinité, comme il est écrit « Moi le Seigneur, Je ne change pas ».
Ainsi, comme la pensée de la création était de réjouir Ses créatures, elle nous enseigna qu’Il avait un désir de donner sans réserve. Nous trouvons dans ce monde, que la satisfaction du donneur grandit quand ceux qui reçoivent de Lui se multiplient, et Il veut multiplier les receveurs. Par conséquent, à cet égard, nous disons que la lumière [Mokhin] dans Atsilout grandit quand les inférieurs sont récompensés de recevoir l’abondance d’Atsilout, ou qu’ils s’en approvisionnent. A l’inverse, quand les inférieurs ne méritent pas de recevoir Son abondance, les lumières [Mokhin] diminuent à cette mesure, signifiant qu’il n’y a personne pour les recevoir.
32) Vous pouvez comparer cela à une bougie. Si vous allumez un millier de bougies à partir d’elle, ou si vous n’en allumez aucune, vous ne trouverez aucun changement dans la bougie elle-même. Il en est de même avec Adam HaRishon. S’il n’avait pas procréé des milliers de descendants comme nous aujourd’hui, ou s’il n’avait pas procréé du tout, cela n’aurait pas provoqué de changement dans Adam HaRishon lui-même.
De même, il n’y a pas du tout de changement dans le monde d’Atsilout, que les inférieurs reçoivent l’abondance incommensurable de lui ou n’en reçoivent rien. Toute ladite grandeur ne repose que sur les inférieurs.
33) Cependant, pourquoi les auteurs du Zohar ont-ils eu besoin de décrire tous ces changements dans le monde d’Atsilout. Ils n’auraient dû parler qu’aux receveurs dans BYA explicitement, sans parler avec tant de détails de Atsilout, nous forçant à trouver des réponses.
Mais il y a ici un secret très tranchant : c’est le sens de « et par la main des prophètes, Je ressemblerai » (Osée 12). La vérité est qu’il y a ici le désir divin, que ces ressemblances, qui agissent uniquement dans les âmes des receveurs apparaitront aux âmes, comme Lui-même coopère avec elles pour augmenter encore plus l’atteinte des âmes.
C’est comme un père qui se retient de montrer à son fils cadet favori un visage triste et un visage heureux, bien qu’il y ait en lui ni tristesse ni bonheur. Il ne le fait uniquement que pour pousser son fils préféré à élargir sa compréhension, et pour jouer avec lui. Ce n’est quand grandissant qu’il apprendra et saura que tout ce que son père a fait n’était pas plus réel que de jouer avec lui.
C’est pareil pour nous : toutes ces images et les transformations commencent et se terminent uniquement dans les impressions des âmes, mais par le désir divin, il leur semble qu’elles sont en Lui-même. Il fait cela pour élargir et augmenter l’atteinte des âmes à la plus haute mesure, en conformité avec la pensée de création, qui est de réjouir de Ses créatures.
34) Ne soyez pas surpris de trouver également une telle conduite dans notre perception matérielle. Prenez le sens de la vue, par exemple : nous voyons un monde énorme devant nous dans toute sa splendeur, mais en fait nous voyons tout uniquement de notre intériorité. C’est-à-dire qu’il y a une sorte d’appareil photo dans la partie arrière de notre cerveau qui photographie tout ce que nous apparait, et rien de ce qui hors de nous.
Par ailleurs, Il a conçu pour nous dans notre cerveau une sorte de miroir polis qui inverti tout ce qui est vu, pour que nous le voyons en dehors de notre cerveau, devant nous. Bien que ce que nous voyons en dehors de nous, n’est pas une chose réelle, nous devrions néanmoins être reconnaissant de Sa providence pour avoir créé ce miroir polis dans notre cerveau, qui nous permet de voir et de percevoir tout ce qui est hors de nous.
Ce faisant, Il nous a donné la force de tout percevoir avec une connaissance et une atteinte claire, de tout mesurer de l’intérieur et de l’extérieur. Sans cela, nous aurions perdu la plupart de notre perception.
La même chose s’applique au désir divin, dans les perceptions divines. En dépit de tous ces changements qui se produisent à l’intérieur des âmes qui reçoivent, elles les voient tous dans le Donneur Lui-même, car ce n’est que de cette manière qu’ils sont récompensés de toutes les perceptions et de toute l’amabilité dans la pensée de la création.
De plus, vous pouvez également déduire cela de l’exemple ci-dessus. Bien que nous voyions tout pratiquement en face de nous, toute personne sensée sait certainement que tout ce que nous voyons est seulement à l’intérieur de notre cerveau. La même chose est vraie avec les âmes. Bien qu’elles voient toutes les images dans le Donneur, elles n’ont aucun doute qu’elles ne sont toutes qu’à l’intérieur d’elles, et non pas dans le Donneur. Notez ceci car il n’est pas nécessaire d’élaborer plus avant.
35) Comme ces choses sont au cœur du monde, et que je crains fort que le lecteur ne se trompe en les percevant, il est préférable que je me donne encore de la peine et apporte les mots en or du Zohar lui-même à ce propos (Portion Bo, point 215) et que j’interprèterai aux mieux.
Il est écrit : « Car vous n’avez vu aucune forme ». Comment pouvons-nous y spécifier les lettres et noms ? Mais comme il est écrit : et Il regardera la forme de Dieu », l’image qu’il a vu, signifiant la Sefira de Malkhout, et aucune autre image qu’il a créé et formé dans les lettres. Il en est ainsi car la Sefira de Malkhout est la racine de tous les receveurs et les récipients, et non les neuf premières Sefirot, qui ne sont pas pourvues de forme quelque qu’elle soit. Et c’est pourquoi Il a dit : « À qui donc m’assimilerez-vous, à qui vais-je ressembler? » et « À qui donc pourriez-vous comparer Dieu et quelle image lui donneriez-vous comme pendant? » »
Même cette forme, que nous nommons dans la Sefira Malkhout, n’est pas à sa place, sauf quand la lumière de Malkhout descend et se répand sur les créatures. A ce moment, elle leur apparait, à chacun conformément à sa propre apparence, vision et imagination. En d’autres termes, seulement dans les receveurs et pas du tout dans la Sefira Malkhout elle-même.
C’est le sens de « par la main des prophètes Je ressemblerai », de ce fait, le Créateur leur dit: « En dépit du fait que je me présente à vous dans vos formes, en vision et imagination, « À qui donc m’assimilerez-vous, à qui vais-Je ressembler? » En effet, avant que le Créateur n’ait créé une image du monde et ne lui ait dessiné une forme, Le Créateur était seul dans le monde sans aucune forme et image.
Et celui qui L’atteint ici, avant le degré de Briya, qui est Bina, où Il est au-dessus de toute image, il est interdit de Lui attribuer une forme et une image dans le monde, ni dans la lettre Hey, ni dans la lettre Youd, ni même de L’appeler par le nom sacré HaVaYaH, ou par une quelconque lettre et point.
C’est le sens du verset « Car vous n’avez vu aucune forme ». En d’autres mots, le verset « Car vous n’avez vu aucune forme » signifie ceux qui sont récompensés de L’atteindre au-dessus du degré de Briya, qui est Bina. C’est parce qu’il n’y a aucune forme et imagination dans les deux Sefirot Kéter et Hokhma, signifiant les Kélim et les limites (point 18). Les Kélim commencent de la Sefira Bina vers le bas.
C’est pourquoi toutes les suggestions dans les lettres, les points ou les noms sacrés ne sont que de Bina et en bas. Elles ne sont pas à l’endroit des Sefirot elles-mêmes, mais uniquement vis-à-vis des receveurs, dans la Sefira Malkhout.
36) Il semble y avoir une contradiction dans leurs mots. Auparavant, ils ont dit que les formes ne s’étendaient aux receveurs que de la Sefira Malkhout, alors qu’ici, ils disent que les formes s’étendent aux receveurs de Briya et en-dessous, signifiant de Bina et en bas.
En réalité, les formes et les images s’étendent uniquement de Behina Dalet, qui est Malkhout. D’elle les Kélim s’étendent à l’endroit des receveurs, et rien des neuf premières Sefirot - Kéter, Hokhma, Bina, Tifféret ,comme nous l’avons expliqué dans l’introduction à la sagesse de la Kabbale, (point 58)
Cependant, dans le monde de la correction, la qualité de Rakhamim [miséricorde] a été associée au jugement. Cela signifie que la Sefira Malkhout est montée, c’est-à-dire la qualité de Din [jugement] et l’a amené dans la Sefira Bina - la qualité de Rakhamim.
Ainsi à partir de ce moment, les Kélim de Malkhout se sont enracinés dans la Sefira Bina comme il dit ici. Ainsi, le Zohar commence à parler de la racine authentique des images, qui sont les Kélim. Il dit qu’ils sont dans Malkhout et ensuite, il dit qu’ils sont dans Briya, en raison de l’association faite pour la correction du monde.
Les sages ont donc dit: « Au commencement le Saint béni soit-Il a créé le monde dans la qualité du jugement [Din], mais Il vit que le monde ne pouvait pas exister, Il lui associa donc la qualité de la miséricorde ».
Sachez que les dix Sefirot KHB TM ont des appellations variées dans le livre du Zohar, conformément à leurs nombreuses fonctions.
Quand elles sont appelées Kéter-Atsilout-Briya-Yetsira-Assiya leur fonction est de faire la distinction entre les Kélim de Panim qui sont appelés Kéter-Atsilout signifiant Kéter-Hokhma, et les Kélim de Akhoraim appelés Briya-Yetsira-Assiya signifiant Bina-Tifféret et Malkhout.
Ce discernement sort d’elles par l’association de la qualité du jugement à la qualité de la miséricorde, comme il est écrit dans l’introduction à la sagesse de la Kabbale, (point 183).
Le Zohar veut suggérer le sujet de l’association de Malkhout à Bina. Par conséquent le Zohar appelle la Sefira Bina par le nom Briya. C’est parce qu’avant cette association, il n’y avait aucune image ou forme dans Bina, même par rapport aux receveurs, mais uniquement dans Malkhout.
37) Il continue là: après avoir fait cette forme de la Merkava d’Adam supérieur, Il est descendu et s’y est revêtu. Il y est appelé dans la forme des quatre lettres HaVaYaH, ce qui signifie les dix Sefirot KHB TM parce que la pointe de la lettre Youd est Kéter, Youd est Hokhma, Hey est Bina, Vav est Tifféret, et la dernier Hey est Malkhout. Cela a été fait de sorte qu’ils L’atteignent par Ses attributs, signifiant les Sefirot, dans chaque attribut en Lui.
38) Explication du sujet : A partir de Briya, signifiant de Bina, après avoir été associées à la qualité de Din, qui est Malkhout, les images et des formes s’étendent aux receveurs, qui sont les âmes. Mais pas à sa place, mais uniquement à l’endroit des receveurs.
Il dit qu’à ce moment, il fait la forme de la Merkava d’Adam [homme] supérieur, et est descendu et s’est revêtu dans la forme de cet homme. Ainsi, toute la forme d’Adam dans ses 613 Kélim s’étend des Kélim de l’âme, car l’âme a 613 Kélim qui sont appelés 248 organes et 365 tendons spirituels, divisés en cinq parties en conformité aux 4 lettres HaVaYaH:
- La pointe du Youd, sa Roch est considérée Kéter:
- De Pé à Khazé c’est Hokhma;
- De Khazé à Tabour c’est Bina;
- De Tabour au Sioum Raglin ce sont les deux Sefirot Tifféret et Malkhout.
De plus, la Torah en général est considérée comme le Partsouf d’Adam, signifiant les 248 commandements positifs correspondant aux 248 organes et 365 commandements négatifs correspondant aux 365 tendons. Cela comprend cinq parties qui sont les cinq livres de la Torah, appelés « l’image de la Merkava d’Adam supérieur », ce qui signifie Adam de Briya, qui est Bina, de qui les Kélim commencent à s’étendre à l’endroit des âmes. Il est appelé « Adam supérieur » car il y a trois catégories d’Adam dans les Sefirot:
- Adam de Briya;
- Adam de Yetsira;
- Adam de Assiya.
Dans Kéter et Hokhma cependant, il n’y a aucune image qui puisse être nommée par quelque lettre et point ou par les quatre lettres HaVaYaH. Puisqu’il parle ici du monde de Briya, il précise en disant: « Adam supérieur».
Cependant, nous devons toujours nous rappeler les mots du Zohar, que ces images ne sont pas à l’endroit des Sefirot Bina, Tifféret et Malkhout, mais seulement à l’endroit des receveurs. Mais puisque ces Sefirot donnent les Kélim et les vêtements pour que les âmes puissent L’atteindre avec l’aide de la lumière qui s’étend à eux dans la mesure et la limite, d’après leurs 613 organes, nous appelons aussi les donneurs par le nom « Adam », bien qu’ils ne soient là que de couleur blanche (point 8).
39) Cela ne devrait pas être difficile pour vous, parce que les quatre lettres HaVaYaH et la pointe du Youd sont cinq Kélim, car les Kélim sont toujours appelés « lettres », et ils sont les cinq Sefirot KHB TM. Ainsi il est clair qu’il y a aussi des Kélim dans Kéter et Hokhma suggérés par la pointe de la lettre Youd et le Youd de HaVaYaH.
Le fait est que les images et attributs dont il parle, qui sont les Kélim, commencent à partir de Bryia et en-dessous, signifiant uniquement dans les trois Sefirot Bina, Tifféret et Malkhout, mais pas dans Kéter et Hokhma, signifiant l’essence des Sefirot.
Toutefois, nous savons que les Sefirot sont inclues l’une dans l’autre. Il y a dix Sefirot KHB TM dans Kéter, KHB TM dans Hokhma, KHB TM dans Bina, ainsi que dans Tifféret, et dans Malkhout. Conformément à cela, vous trouverez que les trois Sefirot Bina, Tifféret et Malkhout d’où viennent les Kélim, sont dans chacune des cinq Sefirot KHB TM.
De là, vous voyez que la pointe du Youd qui est les Kélim de Kéter, indique Bina et TM qui sont inclues dans Kéter. Le Youd de HaVaYaH, qui est le Kli de Hokhma, indique Bina et TM qui sont inclues dans Hokhma. Ainsi, Kéter et Hokhma sont inclues même dans Bina et ZON, et n’ont pas de Kélim, et dans Bina et TM qui sont même inclues dans Kéter et Hokhma, il y a des Kélim.
A cet égard, il y a vraiment cinq catégories dans Adam. Bina et TM dans toutes les cinq Sefirot donnent à la Merkava d’Adam.
Conformément à cela:
- Il y a Adam dans Kéter, appelé « Adam Kadmon, »
- Il y a Adam dans Hokhma appelé «Adam de Atsilout»,
- Il y a Adam dans Bina appelé «Adam de Briya»
- Adam dans Tifféret appelé «Adam de Yetsira»,
- Adam dans Malkhout est appelé «Adam de Assiya».
40) Il se nomme Lui-même El, Elohim, Shadai, Tsvaot, et EHYE pour que chaque attribut en Lui soit connu. Les dix noms dans la Torah qui ne sont pas effacés, sont les dix Sefirot, comme il est écrit dans la Zohar (Vayikra, point 168)
• La Sefira Kéter est appelée EHYE;
• La Sefira Hokhma est appelée Youd-Hey [prononcé Koh]
• La Sefira Bina est appelée HaVaYaH (dans la ponctuation Elohim)
• La Sefira Hessed est appelée El;
• La Sefira Guevoura est appelée Elohim;
• La Sefira Tifféret est appelée HaVaYaH
• Deux Sefirot - Netsakh et Hod sont appelées Tsvaot;
• La Sefira Yessod est appelée El Haï
• La Sefira Malkhout est appelée Adni.
41) Si Sa lumière ne s’était pas répandue sur toutes les créations en se revêtant apparemment dans ces saintes Sefirot, comment les créatures auraient été récompensées de Le connaître ? Et comment le verset : « La terre entière sera remplie de Sa gloire » se serait réalisé ?
Il explique que le désir divin d’apparaitre aux âmes est comme si tous ces changements dans les Sefirot étaient en Lui. C’est pour donner aux âmes un endroit pour suffisamment Le connaitre et L’atteindre. Alors le verset, « La terre entière sera remplie de Sa gloire » se réalisera.
42) Et malheur à ceux qui Lui attribuent toute mesure, qui disent qu’il y a une mesure en Lui pour Lui-même, même dans ces mesures spirituelles avec qui Il apparaît aux âmes. Cela encore plus vrai s’il s’agit de mesures matérielles de la nature humaine mortelle, qui sont faites de poussière et sont transitoires et inutiles.
Comme nous avons dit ci-dessus (point 34), certes le désir divin est que les âmes voient les changements en elles, même si en fait ils sont dans le Donneur, il devrait néanmoins être clair pour les âmes qu’il n’y a ni changement, ni mesures en Lui. C’est un désir divin, qu’elles imagineront, comme il est dit « et par la main des prophètes Je ressemblerai ».
Et si elles se trompent en cela, malheur à elles, car elles perdraient immédiatement l’abondance divine, C’est encore plus vrai pour les imbéciles qui Lui attribuent certains évènements transitoires, des évènements de chair et de sang inutiles.
Tout lecteur devrait connaitre ceci pour continuer son étude des dix Sefirot et des trois mondes BYA dans le Zohar et il n’est pas nécessaire d’élaborer plus avant.
Journal La Nation
Publié à Jérusalem le 5 juin 1940
Notre objectif
Ce journal La Nation est une nouvelle publication dans la communauté juive, un journal qui se veut être « entre les clivages ». Mais vous vous demandez peut-être quelle est la signification d’un journal « entre les clivages », ou comment définir un journal qui puisse servir tous les partis ensembles malgré leurs divergences et orientations différentes.
C’est pourquoi, c’est une parution qui est publiée dans une période critique, où de grandes souffrances et des menaces sévissent parmi les nations du monde sous l’influence d’un parfum de haine ; elles veulent nous exterminer de la surface de la terre, une menace d’anéantissement de millions de nos frères dont le nombre est déjà en déclin. Leur penchant sadique ne s’est pas assouvi, et une double catastrophe se profile et nous ne pourrons pas nous mentir, et dire que tout ceci n’est qu’un phénomène passager, transitoire comme nous l’avons vécu au cours de l’histoire, lorsqu’un peuple se déchaînait contre nous, nous lui avons trouvé un remplaçant dans un autre pays.
Mais actuellement, la situation est vraiment différente, car non seulement ils nous ont frappé aux quatre coins du monde, mais même les nations les plus civilisées nous ont fermé leurs portes, sans le moindre sentiment de pitié ni de miséricorde. Cette cruauté est sans précédent dans toute l’histoire de l’humanité, elle n’existait même pas aux périodes les plus barbares.
La chose est claire, si on ne croyait pas au miracle, en tant qu’individu ou en tant que nation, notre existence se trouverait sur le plateau d’une balance entre la vie et la mort. Et notre salut est de trouver le stratagème requis, c’est-à-dire ce même et grand stratagème que l’on ne peut trouver qu’en période de danger imminent, et qui par sa force obligerait le plateau à pencher en notre faveur- nous donner ici un abri sûr à tous nos frères de la diaspora, qui unanimement disent que c’est le seul lieu de salut possible ces derniers temps.
Ainsi, un chemin de vie pourrait s’ouvrir à nous pour continuer à exister d’une façon ou d’une autre malgré ces abominations. Et l’heure est grave et si nous ne nous levons pas tous ensemble et ne faisons pas de grands efforts requis en période de danger pour nous assurer de rester en Israël, alors les faits devant nous sont très menaçants, car les choses se développent selon la volonté de nos ennemis qui disent qu’il faut nous exterminer de la surface de la terre.
Il est également clair que le grand effort qu’il nous faut faire et dont le chemin est tracé, est qu’il faut une union puissante et solide comme un roc dans toutes les couches de la nation sans aucune exception. Et si nous ne faisons pas bloc, tous unis face aux grandes puissances sataniques qui se trouvent sur notre chemin, notre espoir se révélera perdu d’avance.
Et après tout cela, chacun de nous et chaque parti politique se cachera derrière ses acquis et fera tout pour les garder précieusement, sans vouloir renoncer à quoique ce soit, et en aucune façon ils ne pourront - ou pour être plus précis- ne voudront pas parvenir à une union nationale comme l’exige cette période critique. C’est ainsi que nous nous enfonçons dans l’indifférence, comme si rien n’était arrivé.
Essayez donc de vous l’imaginer, à l’heure où une nation nous montre la porte- comme d’habitude en ces jours. Il est parfaitement clair que personne n’osera montrer une quelconque appartenance politique car le problème est que tous ensemble nous devons mettre la main à la pâte, pour soit se défendre, soit plier bagage et fuir, par terre ou par mer. Si seulement nous ressentions le danger comme une réalité, alors, nous aussi comme eux, sans aucun doute, nous serions unis comme il se doit, sans aucune difficulté.
Dans ces circonstances, un petit groupe de personnes - toutes tendances confondues- s’est réuni ici, des gens qui sentent planer une menace sur eux comme si elle s’était déjà matérialisée et qui ont décidé de prendre l’initiative d’éditer ce journal, qui selon elles, est un moyen sûr de transmettre leur sentiment à tout le peuple, à tous les partis politiques et courants idéologiques, sans exception. C’est ainsi que les oppositions et les partisans étroits d’esprit disparaitront, ou pour être plus juste, ils se tairont et feront place à ce qui existait avant et tous ensemble nous pourrons nous unir en un seul corps robuste, capable de nous défendre seul en cette période cruciale.
Et même si ce danger est connu de tous, comme nous le savons, apparemment cette information ne s’est pas encore diffusée à tout le public, dans toute sa mesure. Car si nous l’avions ressenti, nous aurions depuis longtemps renoncé aux vieilles querelles partisanes avec la même intensité qui empêcha d’unir nos rangs et si ce n’est pas le cas jusqu’à présent, c’est parce que ce sentiment n’est pas encore partagé par tous.
C’est pourquoi nous avons décidé de publier ce journal, pour nous tenir sur nos gardes et nous avertir des troubles et pour que le public les comprenne jusqu’à faire taire tous ceux qui engendrent la séparation, et que nous puissions faire face à nos ennemis en rangs unis et lui donner à temps une réponse adéquate.
Qui plus est, nous sommes certains qu’Israël ne disparaîtra pas et qu’il existe encore parmi nous des penseurs de cœur capables de nous apporter un programme couronné de succès et qui unira toutes les factions de la nation. Par expérience, nous avons appris que c’est précisément ces citoyens, assis dans le coin, qui ne sont pas écoutés. C’est pourquoi, nous voulons donner une rubrique dans ce journal à toute personne qui détient une solution garantissant l’union nationale et la publier et la faire entendre au plus grand nombre.
En plus de tout ce qui a été écrit ci-dessus, notre intention en publiant ce journal est de défendre notre ancienne culture, qui s’est développée pendant des milliers d’années, bien avant la destruction de notre terre et notre départ en exil, et de la nettoyer des choses qui se sont accumulées au cours des années d’exil parmi les peuples- pour qu’ils reconnaissent en elle, le caractère juif pur comme autrefois.
Il en résultera une utilité d’une plus grande importance, car nous pourrons trouver un chemin pour connecter notre actuelle diaspora à cette glorieuse période et arrêter de nous empoisonner avec leurs enseignements étrangers.
(La rédaction)
L’individu et la nation
L’homme est une créature sociale, il ne peut pas satisfaire ses besoins vitaux sans l’aide d’autrui, c’est pourquoi la participation de tous est la condition nécessaire pour lui permettre de vivre. Ici, il n’est pas question de recherche au sein des peuples et il suffit d’étudier la réalité telle qu’elle se présente à nous. Le fait est que le particulier est impuissant et ne parvient pas à satisfaire ses propres besoins, il a donc besoin d’une vie sociale –d’où la nécessité pour les particuliers de s’assembler en une seule union, nommée « nation » ou « pays », dans laquelle chacun exerce une profession : agriculteurs, artisans etc.… ils établissent entre eux des relations commerciales. C’est ainsi que les nations s’enrichissent, et chaque individu reste avec sa particularité dans sa vie matérielle et sa vie culturelle.
En observant la vie, nous voyons que le processus d’une nation ressemble vraiment à celui d’un particulier et le rôle de chacun dans la nation équivaut aux rôles des organes d’un corps. Ainsi, dans le corps humain, les organes sont tenus de vivre ensemble en complète harmonie: les yeux voient, le cerveau avec leur aide pense et conseille, alors que les mains travaillent ou luttent et les jambes marchent, etc.… chacun se tient prêt et attend son rôle. Il en est de même pour les organes qui sont le corps de la nation : les conseillers, les employeurs, les travailleurs, les dirigeants, etc.…doivent eux aussi agir entre eux en complète harmonie, pour que la nation ait une vie normale et en toute sécurité.
Tout comme la mort naturelle d’un individu est le résultat d’absence d’harmonie entre les organes, il en est de même pour la nation, son déclin naturel résulte d’un obstacle précis au sein de ses membres, comme les sages en témoignent « Jérusalem a été détruite à cause de la haine gratuite existant à cette génération » et la nation agonisa et mourut, puis ses membres se dispersèrent dans toutes les directions.
C’est pourquoi c’est une condition nécessaire pour chaque nation d’être très unie intérieurement, pour que tous ses membres soient liés les uns aux autres par un amour instinctif. Ce n’est pas tout, chaque individu doit ressentir son bonheur comme étant celui de la nation, et sa décadence, celle de la nation. Mais il doit aussi être prêt à se donner entièrement à la nation en temps voulu. Si tel n’est pas le cas, leur droit d’exister en tant que nation dans le monde se révèlerait caduc.
Cela ne signifie pas que chaque individu de la nation, sans exception, doit vivre ainsi, mais cela veut dire que les citoyens de cette nation, qui sentent ladite harmonie, sont ceux qui font la nation et en fonction de leur qualité, nous pouvons mesurer le degré de bonheur de la nation et son droit d’exister.
Et après avoir trouvé une somme suffisante de particuliers pour permettre à la nation d’exister, alors nous pouvons trouver en son sein un certain nombre de membres éparpillés qui ne sont pas connectés au corps de la nation. La base est déjà sûre et garantie sans eux.
C’est la raison pour laquelle, nous ne trouvons pas aux temps anciens des unions ni des sociétés sans rapprochement familial entre ses membres – car ce même amour primitif, nécessaire à l’existence de la société ne se trouve que dans les familles ; ce sont les enfants d’un seul père.
Cependant, avec le développement des générations, des sociétés se sont connectées sous le terme « de pays », j’entends par là, sans aucun lien familial racial, dont le seul lien avec le pays n’est plus un lien naturel primitif, mais découle d’un besoin mutuel dans lequel chaque particulier s’unit à autrui en un seul corps, qui est le pays. Ce pays défend de toutes ses forces son entité, et les biens de tous les individus.
Cependant, cette transition, où les générations passent de nation naturelle à un pays artificiel, c’est-à-dire d’un lien d’amour élémentaire à un lien d’amour d’intérêt réciproque, n’enlève en rien toutes les conditions obligatoires d’une nation naturelle, raciale. La loi est que chaque individu en bonne santé contrôle entièrement ses membres, et elle est basée uniquement sur l’amour, car les organes obéissent avec plaisir et sans craindre une punition. Le pays, quant à lui, doit au niveau des besoins du public contrôler tous les individus - basé sur l’amour et le dévouement instinctif des particuliers envers le public. C’est la puissance la plus commode, suffisante pour faire bouger les individus pour les besoins du public.
Par contre, le contrôle basé sur la contrainte et les punitions est une force trop faible pour faire avancer suffisamment l’individu afin de préserver les besoins du public. De même, le public s’affaiblira et ne pourra pas faire face à ses obligations, ni protéger et défendre le corps de l’individu et ses biens.
Ici nous ne parlons pas de la forme de gouvernement du pays, qu’il soit autocratique, démocratique ou fédéral, cela ne change en rien le principe de l’établissement de la force d’union sociale. Il ne pourra pas être établi et encore moins exister, sauf par un lien d’amour social.
C’est une honte d’admettre qu’un des mérites les plus précieux et le plus importants de tous, a été perdu au cours de notre exil : la perte de la reconnaissance nationale, ce sentiment naturel qui connecte et fait vivre toute nation. Les liens d’amour qui connectent la nation, qui sont si naturels et élémentaires dans toutes les nations, se sont dégradés et se sont détachés de nos cœurs, ils sont partis et n’existent plus.
Le pire de tout, c’est que le peu qu’il nous reste d’amour national n’est pas implanté en nous positivement, comme cela l’est chez toutes les nations, mais il existe en nous de façon négative : la souffrance collective éprouvée par chaque enfant de la nation, implante en nous une conscience et un rapprochement national. Nous sommes frères en temps de souffrance.
C’est un facteur extérieur qui s’ajoute et fusionne également avec notre reconnaissance nationale naturelle, une sorte d’amour national étrange, pas naturel et incompréhensible qui émerge et étincelle du fait de ce mélange.
Et le plus important est qu’il n’est pas du tout digne de son rôle : la mesure de sa chaleur ne suffit qu’a un enthousiasme éphémère, mais n’a pas la force ni la fermeté avec lesquelles nous pourrions être reconstruits comme une nation qui se suffit à elle-même. C’est parce qu’une union qui existe en raison de facteurs extérieurs n’est pas l’essence d’une union nationale
En ce sens, nous ressemblons à un tas de noix, unis de l’extérieur à un corps par un sac qui les enveloppe et les rassemble. Leur mesure d’unité n’en fait pas un corps uni et tout mouvement du sac, même infime, engendre une bousculade et une séparation entre elles. Ainsi, à chaque fois, elles arrivent à de nouvelles unions et à des combinaisons partielles. Et tout cela vient du manque d’union naturelle entre elles. Toute leur force d’union provient d’un évènement extérieur, ce qui à nos yeux nous fend le cœur.
En fait, l’étincelle nationale est encore gardée en nous dans toute sa plénitude, mais elle a diminué et est passive. Elle a même été grandement endommagée par l’influence reçue de l’extérieur, comme nous l’avons dit. Hélas, cela ne nous enrichit pas encore, et la réalité est donc très amère.
Le seul espoir est d’instaurer une éducation nationale avec de nouvelles bases, pour découvrir et rallumer l’amour national naturel estompé en nous, faire revivre par tous les moyens possibles les muscles nationaux qui ne fonctionnent plus en nous depuis des milliers d’années. Alors nous saurons que nous disposons d’une fondation naturelle et sûre pour reconstruire et continuer à vivre dans la nation, digne d’exister comme toutes les nations du monde.
Telle est la condition préalable à tout travail et action, car au commencement, il convient de construire une fondation saine pour supporter le poids qu’elle va porter. Ensuite, la construction commence. Mais quelle perte de temps pour ceux qui construisent un bâtiment sans des bases suffisamment solides. Non seulement ils ne construiront rien, mais ils se mettront en danger ainsi que ceux à proximité, et en cas de léger mouvement, toute la construction s’effondrera et ses pierres se disperseront dans tous les sens.
Je tiens immédiatement à insister sur le point de l’éducation nationale, bien que mon intention soit d’implanter d’avantage d’amour entre les individus de la nation en particulier, mais également vis-à-vis de la nation toute entière en général, dans la plus grande mesure possible, cela ne ressemble aucunement à du chauviniste ni à du fascisme qui sont des sujets d’actualité et dont ma conscience est entièrement exempte. Bien que le son de ces mots se ressemble, le chauvinisme est en fait un amour national exagéré dont les fondements sont totalement éloignés, comme le noir du blanc.
Pour comprendre facilement la différence entre eux, il convient de les comparer à l’égoïsme et à l’altruisme dans l’individu, car comme nous l’avons dit précédemment, le processus d’une nation ressemble en tout point à celui d’un particulier. Telle est la clef générale pour comprendre toutes les lois nationales sans dévier de sa trajectoire d’un centimètre.
Il est clair que la mesure d’égoïsme inhérent dans chaque créature est une condition obligatoire pour exister et sans lui, elle ne serait pas distincte ni existerait d’elle-même. Tout ceci ne se heurte aucunement à la mesure d’altruisme dans l’homme. Il convient seulement de stabiliser les fortes limites entre eux. La loi de l’égoïsme se doit d’être conservée dans toute sa mesure, mais uniquement quand elle touche à l’existence minimale et pour ce qui est du surplus à cette mesure, la permission a été donnée d’y renoncer dans l’intérêt d’autrui.
Et bien sûr, quiconque agit ainsi sera considéré comme un altruiste hors du commun. En effet, celui qui renonce également à ses biens personnels vitaux dans l’intérêt d’autrui, met en danger sa propre vie, ceci n’est pas naturel du tout et il est impossible de vivre ainsi, sauf peut-être une fois dans sa vie.
Cependant, nous avons en horreur notre égoïsme disproportionné, qui ne se soucie en aucun cas de l’intérêt de son prochain, et il est la matière d’où viennent les voleurs, les assassins et toutes sortes de mauvaises cultures. Tel est le cas avec l’égoïsme et avec l’altruisme national dans lesquels l’amour national nous oblige aussi à nous imprégner de tous les membres de la nation dans le même mesure que notre propre amour égoïste et nos besoins personnels, c’est-à-dire, suffisamment pour permettre le maintien de la nation en tant que nation, pour qu’elle existe. Et le surplus de la mesure minimale peut être consacré à l’humanisme et à toute l’humanité sans distinction de peuple ni de race.
A l’inverse, nous détestons complètement l’égoïsme national exagéré, à commencer par des nations qui ne se soucient pas de leurs concitoyens, jusqu’aux voleurs et les assassins des autres pays pour leur propre plaisir, ce qui est appelé le « chauvinisme ». De là, en raison de l’humanisme altruiste, ceux qui quittent entièrement le nationalisme et deviennent cosmopolites se trompent à leur base, car le nationalisme et l’humanisme ne sont pas contradictoires.
Il en résulte clairement que l’amour national est le fondement de toute nation, comme l’égoïsme est la base de toute créature existante. Sans lui, il n’aurait pas pu exister dans le monde. De même l’amour national chez les individus de la nation est le fondement de l’existence de toute la nation. C’est la seule raison pour laquelle elle continue ou cesse d’exister.
C’est pourquoi, il doit être la première préoccupation lors de la résurrection d’une nation, or il se trouve que cet amour n’existe pas actuellement en nous, car nous l’avons perdu lors de notre errance parmi les nations du monde pendant deux mille ans. Seuls quelques-uns se sont réunis ici et ils n’éprouvent entre- eux aucun amour national pur, mais un est connecté par une même langue parlée, l’autre par un même pays natal, un troisième par une même religion et le quatrième par une histoire commune. Ils veulent tous vivre ici comme ils vivaient dans le pays dont ils proviennent et ne prennent absolument pas en compte qu’il y avait une nation basée sur ses propres membres avant qu’ils ne s’y intègrent et dans laquelle ils n’ont pas pris une part active lors du fondement de la nation.
Néanmoins, en venant en Israël, où rien n’est pré-organisé pour suffire à l’existence d’une nation par elle-même, où nous n’avons pas d’autre matériel national en qui avoir confiance pour sa construction, mais de cela aussi nous n’en voulons pas. Ici, nous devons avoir entièrement confiance en notre propre construction. Comment faire cela quand il n’y a toujours pas de lien national naturel qui nous unira en vue de ce rôle ?
Et tels sont les liens fragiles : la langue, la religion et l’histoire, bien qu’elles soient des valeurs importantes, dont personne ne nie l’importance nationale, sont néanmoins complètement insuffisantes pour nous reposer dessus, en tant que fondement, pour l’existence d’une nation indépendante. En fin de compte, tout ce que nous avons ici est un rassemblement d’étrangers, descendants de cultures des soixante-dix nations, dont chacun se construit une vie d’après ses goûts et couleurs, et en fait il n’y a rien de naturel, ni de fondamental qui nous unira tous pour ne former qu’un seul corps.
Je sais que nous avons une chose commune : fuir cet exil amer, c’est pourquoi, il s’agit simplement d’une union extérieure qui ressemble au sac retenant les noix ensemble, comme nous l’avons susmentionné. C’est la raison pour laquelle, j’ai dit qu’il faut établir une éducation spéciale, la plus large possible, et faire pénétrer en nous le sentiment d’amour national, entre particuliers et entre l’individu et la société, et redécouvrir l’amour national qui était implanté en nous depuis l’époque où nous étions sur notre terre en tant que nation entre les nations.
Ce travail doit être prioritaire à tout autre, car en plus d’être le fondement, il donne également la mesure d’existence et de succès de toutes les autres actions que nous voudrons entreprendre dans ce domaine.
A.G
Le nom de la nation, la langue et le pays
Il convient d’analyser le nom de notre nation, car nous nous sommes habitués à nous appeler « hébreu » mais notre nom habituel « juif » ou « israélien » n’est quasiment pas utilisé, à tel point que pour différencier le jargon de la langue nationale, nous appelons la langue de la nation « l’hébreu » et le jargon « juif ».
Dans la Bible, le mot Hébreu est utilisé pour nous différencier des autres nations et plus particulièrement des Egyptiens, comme il est écrit « Voyez ! On nous a amené un Hébreu pour se moquer de nous! (Genèse 39 :14), « Là était avec nous un jeune Hébreu… » (Genèse 41 :13), « c’est quelque enfant des Hébreux…. » (Exode 2 :6), nous avons également trouvé l’usage de ce nom vis-à-vis des Philistins : « … que les Hébreux ne fassent pas d’épée…. » (Samuel I 13 :19), mais aussi il est utilisé entre nous lorsque nous sommes en contact avec les peuples, comme dans la guerre de Saül contre les Philistins qui proclamèrent « écoutez les Hébreux », et également « et les Hébreux traversèrent le Jourdain… » (Samuel I 13 :7). De plus, nous rencontrons constamment le mot « hébreu » comme le nom utilisé pour les esclaves, comme « l’esclave hébreu », la « mère hébreu » etc. Cependant le mot « hébreu » dans la Bible n’est jamais utilisé pour nous désigner nous-même, mais nous utilisons uniquement l’un des deux termes suivants « Israël » ou « Juif ».
L’origine du mot « hébreu » vient apparemment d’une nation antique qui portait ce nom car il est écrit (Genèse 10 :21) que Sem le fils de Noé est présenté comme le père de cette nation : « Des enfants naquirent aussi à Sem, le père des enfants d’Hever » [avec les lettres hébraïques du mot hébreu]. Abraham, notre patriarche est un descendant de cette nation, il était connu des peuples comme « Abraham l’Hébreu », il est écrit « et ils dirent à Abram l’Hébreu » (Genèse 14 :13).
C’est ainsi qu’avant d’être une nation parmi les autres, Israël était appelé les « hébreux » portant le nom du peuple de notre patriarche Abraham l’hébreu. Les enfants d’Israël lorsqu’ils étaient en Egypte se distinguaient du peuple égyptien comme il est écrit : « Voyez ! Le peuple des enfants d’Israël surpasse et domine la nôtre et bien usons d’expédients contre lui » (Exode 1 : 10). En fait, ce nom était le nom d’une tribu et non celui d’une nation, car ils ne sont devenus une nation qu’après leur arrivée en Terre d’Israël. De là, nous devons en déduire que les nations ne voulaient pas nous appeler la « nation israélite » même après notre arrivée en Israël, et ce, pour ne pas à avoir à nous reconnaître en tant que « nation », à tel point qu’elles continuèrent à nous appeler « les hébreux » comme avant notre venue en Israël.
Ce n’est pas un hasard si vous ne trouvez pas le mot « hébreu » dans la Bible et dans la littérature postbiblique, sauf en ce qui concerne les situations d’esclaves et de servantes, pour lesquelles le nom « hébreu » a été octroyé constamment : « l’esclave hébreu », « la mère hébreu ». A aucun endroit il n’est écrit « l’esclave israélien » ou « l’esclave juif », il semblerait donc que cette terminologie ait son origine à l’époque de l’esclavage en Egypte, et dont on a fait un commandement : « Souviens-toi que tu as été un esclave dans le pays d’Egypte » (Deutéronome 5 :15)
De nos jours, la plupart des peuples nous appelle les « Juifs » ou les « Israéliens », sauf la Russie qui s’amuse à nous appeler les « Hébreux ». Il convient de supposer que ces ennemis d’Israël se sont habitués à utiliser ce sobriquet dans un but mal attentionné en y ôtant sa connotation nationale, en référence aux anciens peuples. Apparemment, ils ont approfondi la signification de ce nom beaucoup plus que nous, alors que la langue russe quand elle l’utilise ne s’est pas attardée à de telles considérations.
D’après ce qui précède, il résulte que si nous voulons être respectés, nous devons cesser d’employer le mot « hébreu » entre nous.
Pour ce qui est de la langue, si nous avions une source historique prouvant que la nation antique hébreu parlait cette langue, alors on aurait pu l’appeler « l’hébreu ». Cependant je n’ai pas encore trouvé une quelconque source dans l’histoire disant que cette antique nation parlait cette langue. C’est pourquoi, nous devons observer la littérature talmudique qui est la plus proche de 1500 ans de la langue originale, à cette époque il ne faisait aucun doute qu’entre eux les anciens hébreux n’utilisaient pas ce langage car il est dit : « Au commencement la Torah a été donnée à Israël par écrit en hébreu, et en langue sacrée, puis elle leur a été donnée à nouveau aux temps d’Ezra par écrit en assyrien et en araméen.
« Israël a clarifié les lettres assyriennes et la langue sacrée, et a laissé au petit peuple les lettres hébraïques et la langue araméenne » (Sanhédrin, 21b). Ainsi, nous apprenons de leurs mots que seules les lettres nous sont venues des Hébreux, mais pas la langue, parce qu’ils disaient « lettres hébraïques et la langue sacrée » et non « les lettres et langue hébraïques ».
Nous trouvons (Méguila, p. 8) que « Inversement, une Bible écrite en traduction, et une traduction écrite comme la Bible, et les lettres hébraïques ne souillent pas les mains ». Ainsi, ils ont souligné, « la traduction qui est écrite comme la Bible, et les lettres hébraïques ». Ils ne disent pas : « Traduction qui est écrite en hébreu, et des lettres hébraïques », comme le fait la Mishna (Yadaim, 4:5). Ce « inversement » est pris de là pour nous enseigner que seules les lettres sont attribuées aux Hébreux, et non la langue.
De plus, il n’y a aucune preuve des paroles de la Mishna parce qu’il semble qu’ici, il y ait eu une influence romaine sur le texte. Mais lorsqu’ils apprenaient oralement la Mishna, ils étaient très précis.
Inversement, nous constatons que plusieurs fois les Tanaim appelaient la langue « la langue sacrée ». L’une était (Livres de Bénédiction, 13), « Quiconque habite en terre d’Israël, qui lit le Shema matin et soir, et qui parle la langue sacrée, mérite le monde à venir ». De même, (Shekalim, fin du chapitre 3), « Nous apprenons de Rabbi Meir que quiconque reste en permanence en terre d’Israël et qui parle la sainte sacrée… » etc.
En supposant même que l’on trouve dans l’histoire, que les anciens hébreux parlaient cette langue, cela n’entraîne pas de facto de nommer la langue d’après leur nom car il n’existe aucune trace d’une telle nation. Ce nom n’ajoute aucune valeur à l’expression nationale, et seuls nos ennemis nous l’ont attribué intentionnellement pour effacer et diminuer ce qui se rattache à la nation, de là nous ne devons pas suivre la langue anglaise qui désigne la nation par le mot « juifs » et la langue par le mot « hébreu ».
De plus, il faut décider ce qui nous convient le mieux : « juifs » ou « israéliens ». Le mot Israël trouve son origine chez notre patriarche Jacob, dont il est écrit qu’il a été nommé ainsi pour son autorité et par respect : « Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël car tu as lutté contre Dieu et contre les hommes et tu as vaincu » (Genèse 32 : 29). Nous portons le nom « Israël » en son honneur.
Après le roi Salomon, la nation a été divisée en deux : dix tribus sur lesquelles régnait Jéroboam fils de Nebat et les deux tribus de Juda et Benjamin qui sont restées dans le royaume de Roboam fils de Salomon, et le nom « Israël » a été donné aux dix tribus alors que les deux autres tribus (Juda et Benjamin) se donnèrent le nom de « Juifs », il se trouve que les enfants de Benjamin s’appelèrent également eux-mêmes « juifs » comme il est écrit dans les rouleaux d’Esther :« Or à Suse, la capitale vivait un homme juif portant le nom de Mardochée, fils de Yaïr, fils de Séméi, fils de Kich, un benjamin », ainsi la tribu de Benjamin s’appelait elle-même par le nom « Juifs ».
Les dix tribus ont disparu de la terre bien avant l’exil de Juda, nous ne les avons pas retrouvées depuis. Juda s’exila à Babel puis revint en Israël après soixante-dix ans d’exil pour reconstruire le pays. Tout au long de la période du second Temple, le mot « Juifs » est utilisé et le mot « Israël » n’est cité que de rares fois avec une signification sortant de l’ordinaire. Nous, les enfants de l’exil du second Temple, sommes appelés presque exclusivement « Juifs », car nous sommes issus de l’exil du second Temple et les descendants des deux tribus de Juda et de Benjamin ont décidé de s’appeler par le nom de « Juifs ».
D’après ces faits nous devons décider que le nom de notre nation est « Juifs » et non pas « nation israélite » ou Israël qui est le nom des dix tribus.
Pour ce qui est de la langue, nous devons évidement donner le nom de « langue juive » et non « langue israélienne » et la raison est que nous n’avons pas trouvé dans la Bible le mot « langue israélienne », au contraire, le mot « judéen » est mentionné: « ils ne savaient pas parler le judéen » (Néhémie 13 :24), « …Et Elyakim dit : Parles à tes serviteurs en araméen car nous le comprenons mais ne nous parles pas en judéen qu’entend le peuple qui se trouve sur les remparts ». (Rois II 18 26)
Mais il convient de confirmer qu’ils appelèrent leur langue le « judéen » parce que le peuple du roi Ezéchias s’appelait « juifs » et qu’il venait de Babylone, mais pour ce qui est des dix tribus appelées « israéliennes », celles-ci nommèrent leur langue « israélienne ». Cependant, si nous supposons qu’il en est ainsi, nous n’avons aucune preuve qu’un descendant de Juda et Benjamin ait donné à notre langue le nom « d’israélienne ».
Nous pouvons en conclure que pour ce qui est de la nation et de la langue, il ne faut donner qu’un seul nom - Juda : une nation de « juifs » et une langue « juive/judéenne », quant au jargon, nous l’appellerons le « Yiddish » et seul le pays nous pouvons l’appeler la « Terre d’Israël », car elle est l’héritage de toutes les tribus.
Critique du marxisme au regard de la nouvelle réalité et solution à la question de l’union de la nation en une et même voix
On m’a demandé d’apporter une solution d’après mon point de vue au douloureux problème de l’union de tous les partis et courants en une seule voix. Je dois immédiatement avouer, que de la même façon dont on m’a posé la question, je n’ai pas de solution, car c’est une question qui n’en aura jamais.
Tous les intellectuels de toutes les sagesses se sont penchés sur la question depuis la nuit des temps et n’ont pas encore trouvé de réponse naturelle acceptable par toutes tendances confondues.
De ce fait beaucoup ont soufferts et souffriront avant que l’on ne trouve la voix royale, qui ne soit pas en contradiction avec tous les courants.
La difficulté réside dans le fait que les idéaux humains ne sont pas capables de renoncer à leurs objectifs, en effet, le renoncement n’est possible que pour l’existence du corps humain, alors que pour les idéaux, l’homme est capable de tout pour que ceux-ci l’emportent et s’il est tenu de renoncer à ne serait-ce qu’une partie de son idéal, ce ne sera jamais complètement, il espérera toujours que cet idéal redeviendra d’actualité et de ce fait pourra l’invoquer et le défendre ne laissant pas de place aux compromis.
Ceci est encore plus vrai pour une ancienne nation, dont la civilisation date de milliers d’années. L’idéalisme y a déjà atteint les plus hauts degrés grâce au développement par rapport aux autres nations et donc il y a peu d’espoir qu’elles parviennent à un compromis sur ce sujet.
Il ne serait pas sage de penser qu’en fin de compte, l’idéal le plus juste triomphera sur tous les autres idéaux, en effet si l’on prend en considération leur nature passagère, ils sont tous justes car « tout homme a sa place et chaque chose en son temps » comme disent nos sages.
C’est la raison pour laquelle, les idéaux sont comme une roue qui tourne constamment. Les idéaux rejetaient dans les anciens temps ont été repris au Moyen Age puis à nouveau délaissaient pour réapparaître à notre génération. Ceci nous montre qu’ils sont tous justes et aucun d’entre eux ne mérite une vie éternelle.
Ainsi, les nations du monde connaissent elles aussi ce désastreux tumulte, cependant elles ont la peau dure leur permettant de supporter ce terrible fardeau. D’une manière ou d’une autre, cela ne menace pas immédiatement leur existence. Mais que peut faire une nation pauvre quand toute son existence dépend des miettes et des restes de nourriture que les nations leur jettent par miséricorde une fois qu’elles sont pleinement rassasiées ? Leur dos est trop fragile pour porter le fardeau de ce tumulte, surtout en cette période dangereuse où nous sommes au bord de l’abîme - ce n’est donc pas le temps de la vanité, des disputes ni de la guerre civile.
À la lumière de la gravité de l’heure, j’ai une véritable solution à proposer, qui mérite, je crois, d’être acceptée et qui réunira tous les courants parmi nous en un seul camp. Cependant, avant de commencer à présenter ma proposition, j’aimerais rassurer les lecteurs désireux de connaitre mes opinions politiques.
Je dois admettre que je considère l’idée socialiste d’une répartition égale et juste comme la plus vraie. Notre planète est suffisamment riche pour subvenir aux besoins de tous, alors pourquoi devrions-nous mener cette guerre tragique jusqu’à la mort, qui assombrit nos vies depuis des générations ? Partageons entre nous le travail et ses produits de manière égale, et ce sera la fin de tous les problèmes ! Après tout, quel plaisir, même les millionnaires, tirent-ils de leurs biens si ce n’est une grande confiance en leur continuité pour eux et pour leur descendance aux générations futures? Même dans un régime de répartition juste, ils auront aussi la même confiance et même plus encore.
Et si vous dites qu’ils n’auront pas le respect qu’ils avaient alors qu’ils étaient propriétaires fonciers, ce n’est pas vrai, car tous ces puissants qui ont réussi à gagner le respect en tant que propriétaires fonciers trouveront certainement le même montant d’honneur ailleurs, car les portes de la concurrence et du respect ne seront jamais verrouillées.
En effet, aussi vrai que cet idéal puisse être, je ne promets même pas à ses adhérents une once de paradis. Bien au contraire, ils sont assurés de subir des terribles ennuis de l’enfer, comme nous le montre déjà l’exemple actuel de la Russie.
Cependant, cela ne remet pas en cause la justesse de cet idéal. Son seul inconvénient, est qu’il n’est pas encore mûr pour nous. En d’autres termes, notre génération n’est pas encore moralement prête à accepter ce régime de répartition juste et égale. C’est parce que nous n’avons pas eu le temps de nous développer suffisamment pour accepter la devise « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».
C’est comme le péché d’Adam Ha Rishon [le Premier Homme]. Nos anciens sages ont expliqué que le péché est dû au fait qu’il a « mangé du fruit qui n’était pas mûr », alors qu’il était encore vert. Pour cette petite faute, le monde entier a été condamné à mort. Cela nous enseigne qu’elle est l’origine de tous les maux dans le monde.
Les gens ne savent pas être attentifs ni observer une chose pour voir si elle a mûri suffisamment. Même si cette chose peut être utile d’après son contenu, nous devons étudier le sujet pour voir si elle est mûre et si ceux qui la reçoivent ont suffisamment grandi pour la digérer dans leurs intestins. Tandis qu’ils sont encore en phase de développement, la vérité et l’utilité seront nocives et trompeuses dans leurs ventres. Ainsi, ils sont condamnés à périr, car celui qui mange des fruits non mûrs meurt pour son péché.
À la lumière de cela, l’imbroglio russe ne nous a pas encore prouvé que l’idéal socialiste était essentiellement injuste, car il leur faut encore du temps pour accepter cette vérité et cette justice. Ils ne sont toujours pas prêts à se comporter en conséquence ; ils n’ont été handicapés que par leur propre développement insuffisant et leur manque d’aptitude à cet idéal.
Il serait bon d’être attentif aux paroles de M. Botkovsky (Davar, numéro 4507). Il demande : « Pourquoi un politicien, membre du mouvement socialiste, ne ferait-il pas comme ce physicien, qui après une expérience découvre des failles dans l’interprétation à laquelle il était habitué, tout en suivant les lois inébranlables de sa théorie, n’est pas dissuadé de l’abandonner? D’abord, il essaye de la réparer prudemment, et à la fin, quand elle n’est pas conforme à la réalité, il est prêt à la rejeter ».
Il explique : « En ces temps de ruine du mouvement ouvrier international, nous devons balayer les préjugés. Lorsque les faits parlent le langage de la défaite, nous devons retourner à l’école et étudier résolument sa voie et ses principes. Nous devons reconnaître de façon responsable le fardeau qui pèse sur les épaules de ceux qui continuent. Telle est la voie de la pensée scientifique lorsqu’elle est coincée par des contradictions entre la nouvelle réalité et la théorie qui expliquait l’ancienne réalité. Seule une avancée idéologique permet une nouvelle science et une nouvelle vie ».
Il conclut : « Si nous ne renonçons pas à notre conscience, nous déclarerons que le temps est venu pour un nouveau débat fondamental, une période d’accouchement en douleurs. Le temps est venu pour les dirigeants du mouvement de se lever et de répondre à la question : Que signifie le socialisme aujourd’hui ? Quelle voie le camp doit-il emprunter ? »
Je doute qu’un membre du mouvement puisse répondre à ses mots, ou puisse-être être capable de comprendre ses mots d’après leur véritable sens. Il n’est pas facile pour un homme de cent ans qui a si bien réussi dans ses études jusqu’à présent de se lever et d’un seul coup, effacer tout ce qu’il a appris et de reprendre ses études comme ce physicien, comme le camarade Botkovsky l’exige des dirigeants du mouvement socialiste.
Mais comment ignorer ses paroles ? Bien qu’il soit encore possible de rester les bras croisés face à l’effondrement du mouvement ouvrier international, puisque dans une certaine mesure, ils ne sont pas encore confrontés à une destruction immédiate, ils croient toujours en un mode de vie d’esclaves et de servantes soumis ; il n’en est pas de même en ce qui concerne le danger auquel le mouvement ouvrier hébreu est confronté. Il se trouve aux portes de l’extermination avec le slogan des ennemis « exterminer, tuer et faire périr les enfants et les femmes », comme au temps de la reine Esther.
Nous ne devons pas comparer notre état de destruction avec celui du mouvement au sein des nations du monde. Si nous ne nous étions vendus qu’à l’esclavage et à la servitude, nous serions devenus sourds, comme eux. Pourtant, on nous refuse même la sécurité de la vie des esclaves et des servantes.
Il nous est donc interdit d’ignorer la réalité. Nous devons retourner à l’école, réexaminer l’idéal socialiste à la lumière des faits et des contradictions qui sont apparus de nos jours, et ne pas craindre de faire voler en éclats les barrières idéologiques, car rien n’est plus important que de sauver des vies.
Pour ce faire, nous passerons brièvement en revue l’évolution du socialisme depuis ses débuts. En général, il y a trois époques :
La première était le socialisme humaniste basé sur le développement de la moralité. Il s’adressait uniquement aux exploiteurs.
La seconde était basée sur la reconnaissance de la justice et du mal. Elle s’adressait principalement aux exploités, pour les amener à réaliser que les ouvriers étaient les véritables propriétaires de leur production, et que tout produit de la société leur appartenait. Puisque les travailleurs sont majoritaires dans la société, ils étaient certains qu’après s’être rendus compte qu’ils avaient raison, ils se lèveraient comme un seul homme, prendraient ce qui leur appartient et établiraient un régime de répartition juste et égale dans la société.
La troisième est le marxisme, qui a réussi plus que toutes les autres, et qui est basée sur le matérialisme historique. La grande contradiction entre les forces productives, qui sont les ouvriers, et entre ceux qui les exploitent, les employeurs, conduit nécessairement au péril et à la perte de société. Alors la révolution arrivera dans la production et la distribution. Le régime capitaliste sera forcément détruit en faveur d’un régime prolétaire.
À son avis, cette méthode apparaitra d’elle-même, par voie de cause à effet. Mais pour y mettre un terme plus tôt que prévu, il faut toujours chercher des stratagèmes et placer des obstacles devant le régime bourgeois, pour que la révolution arrive plus rapidement.
Avant de critiquer sa méthode, je dois admettre que sa méthode est la plus juste de toutes les précédentes. Après tout, nous sommes témoins du grand succès qu’elle a connu en quantité et en qualité dans le monde entier avant qu’elle ne soit implantée chez des millions de Russes. Jusque-là, presque tous les dirigeants de l’humanité voulaient l’adopter, et c’est un véritable témoignage de la justesse de sa méthode.
D’ailleurs, même théoriquement, ses paroles ont du mérite, et personne n’a pu contredire sa vision historique selon laquelle l’humanité se dirige lentement et progressivement vers le haut, comme sur une échelle. Chaque pas n’est que la négation de son précédent, de ce fait, chaque mouvement et phase que l’humanité a adoptés en politique n’est qu’une négation de son état précédent.
Chaque phase politique dure le temps qu’il faut pour dévoiler ses défauts et son mal. Par la découverte de ses failles, elle fait place à une nouvelle phase, qui l’a libère de ces défauts. Ainsi, ces failles qui apparaissent dans une situation et la détruisent, sont les forces mêmes de l’évolution humaine, car elles permettent l’élévation de l’humanité à un état plus corrigé.
De même, l’apparition des défaillances à la phase suivante amènent l’humanité à un troisième et meilleur état, l’un après l’autre. Ces forces négatives qui apparaissent dans les situations sont les raisons du progrès de l’humanité. Grâce à elles, elle grimpe les barreaux de l’échelle. Elles garantissent l’exécution de leur tâche, qui est d’amener l’humanité au dernier état de développement le plus désirable, purifié de toute ignominie et de toute imperfection.
Dans ce processus historique, il nous montre comment le régime féodal a manifesté ses failles et s’est écroulé, laissant la place au régime bourgeois. Maintenant, c’est au tour du régime bourgeois de montrer ses failles et de disparaitre, pour faire place à un meilleur régime qui, selon lui, est le prolétariat.
Cependant, c’est sur ce dernier point, où il nous promet qu’après l’effondrement du régime bourgeois actuel, un régime prolétarien se mettrait immédiatement en place, que le bât dans sa méthode blesse : La nouvelle réalité devant nous le contredit. Il pensait que le prolétariat prendrait rapidement le pas sur le régime bourgeois : Il a donc décidé qu’en éliminant le régime bourgeois, on établirait instantanément un prolétariat à sa place. Pourtant, la réalité nous montre que l’étape suivant la destruction du régime actuel est celle des nazis ou des fascistes.
De toute évidence, nous en sommes encore aux stades intermédiaires du développement humain. L’humanité n’a pas encore atteint le plus haut niveau de l’échelle de l’évolution. Qui sait combien de bains de sang devront encore couler avant que l’humanité n’atteigne le niveau désiré ?
Afin de trouver un moyen de sortir de cet imbroglio, nous devons comprendre entièrement la loi de l’évolution progressive susmentionnée, sur laquelle il a fondé toute sa méthode. Nous devrions savoir que cette loi inclut toute la création ; tous les systèmes de la nature sont basés sur elle, organiques et inorganiques, jusqu’à l’espèce humaine avec toutes ses attributs idéaux, ainsi que les matières.
De tout ce qui précède, il n’y a rien qui n’obéisse pas à la loi de fer de l’évolution progressive résultant de la collision de ces deux forces : 1) une force positive, c’est-à-dire constructive, et 2) une force négative, c’est-à-dire négative et destructrice.
Elles créent et complètent toute la réalité, le général et le particulier, à travers leurs guerres dures et perpétuelles. Comme nous l’avons dit précédemment, la force négative apparaît à la fin de chaque phase politique, pour l’élever à une meilleure situation. Ainsi, les phases se succèdent jusqu’à ce qu’elles atteignent leur perfection ultime.
Prenons l’exemple de la planète Terre : D’abord, ce n’était qu’une boule de gaz sous forme de brouillard. Grâce à la gravité à l’intérieur, au fil du temps, elle a concentré les atomes en un cercle plus étroit. Il en résulte que la boule de gaz s’est transformée en une boule de feu liquide.
Pendant les périodes de guerres terribles entre les deux forces de la Terre, la positive et la négative, la force de refroidissement en elle a finalement triomphé de la force du feu liquide. Elle a refroidi une mince croûte autour de la Terre et s’est durcie.
Cependant, la planète n’était pas encore arrivée à un armistice entre les forces, et après un certain temps, la force liquide du feu a pris le dessus et elle a éclaté en faisant un grand bruit dans les entrailles de la Terre, soulevant et faisant éclater la croûte froide et dure en morceaux, transformant la planète en une boule de feu liquide. Puis une ère de nouvelles guerres a commencé jusqu’à ce que la force froide vainc une fois de plus la force du feu, et une deuxième croûte a été refroidie autour de la Terre, plus dure, plus épaisse et capable de résister aux flambée des laves au cœur de la Terre.
Cette fois, elle a duré plus longtemps, mais à la fin, les forces liquides ont de nouveau prévalu et sont sorties des entrailles de la Terre, brisant la croûte en morceaux. Tout a été détruit une fois de plus, elle est redevenue une boule liquide.
C’est ainsi que les phases se sont succédées, et chaque fois que la force de refroidissement a prévalu, la croûte s’est épaissie. Finalement, les forces positives ont vaincu les négatives et tout s’est harmonisé parfaitement : Les fluides ont pris leur place dans les entrailles de la Terre, et la croûte froide s’est épaissie autour d’eux pour permettre la création d’une vie organique, comme c’est le cas aujourd’hui.
Tous les corps organiques se développent dans le même ordre. Dès l’instant où ils sont semés jusqu’à la fin de leur maturation, ils traversent plusieurs centaines de situations dues aux deux forces, la positive et la négative, qui luttent l’une contre l’autre, comme décrit à propos de la Terre. Ces guerres font que le fruit arrive à maturation.
De plus, tout être vivant commence par une minuscule goutte. Par un développement progressif sur plusieurs centaines de phases à travers la lutte des forces susmentionnées, il devient finalement « Un grand bœuf, apte à tout travail » ou « Un grand homme, apte à tous ses rôles ».
Cependant, il y a une autre différence entre le bœuf et l’homme : le bœuf a déjà atteint sa phase finale de développement à notre époque. Cependant pour l’homme, la force matérielle est encore insuffisante pour l’amener à sa perfection en raison de sa force intellectuelle, qui est mille fois plus précieuse que sa force matérielle. Ainsi, pour l’homme, il existe un nouvel ordre de développement progressif qui ne s’applique pas aux animaux : le développement progressif de la pensée humaine.
De plus, étant une créature sociale, le développement individuel ne suffit pas. La perfection finale dépend plutôt du développement de tous les membres de la société. En ce qui concerne le développement de la capacité intellectuelle, c’est-à-dire la capacité de discerner ce qui est bon et ce qui est mauvais pour lui – mais il ne faut pas croire que l’homme soit encore au stade de l’homme primitif - il est clair que nous n’avons pas encore atteint la perfection. Au contraire, nous sommes encore au milieu de notre développement, toujours à la merci de guerre entre les forces positives et négatives, comme on l’a dit plus haut au sujet de la Terre - qui sont des envoyés fidèles à leur rôle qui est de mener l’humanité à sa perfection finale.
Comme je l’ai dit, puisque l’idéal socialiste est le plus juste de toutes les méthodes, néanmoins il faut une génération très développée qui puisse la gérer et se comporter en conséquence.
Vu que l’humanité d’aujourd’hui se trouve au milieu de l’échelle du développement, toujours au milieu du conflit entre les forces positives et négatives, elle n’est pas encore apte à cette idée sublime. Elle est prématurée, comme un fruit pas encore mûr. Par conséquent, non seulement il a mauvais goût, mais la force négative qu’il contient est aussi nuisible, voire même mortelle.
C’est le problème de cette nation qui souffre tant à cause d’elle, car les gens sont en retard et manquent des qualités élémentaires appropriées pour accepter ce juste régime.
Le lecteur ne doit pas douter que moi aussi j’ai un concept spirituel à ce sujet, car Marx lui-même a dit la même chose : Il admet qu’au premier niveau de la société, les inconvénients sont inévitables. Cependant, il promet que « Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l’asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l’opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital; quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l’horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! ».
(En raison de l’importance des propos de notre discussion, j’ai copié ses propos en totalité).
Ainsi, il admet lui aussi, qu’il ne faut pas attendre un régime complètement juste avant que l’humanité n’atteigne le niveau le plus élevé, et avant que le travail lui-même ne devienne un besoin vital, c’est-à-dire le principe de la vie, et non un moyen de vivre. Cependant, il détermine que si la société est encore à un niveau inférieur, elle devra aussi être dirigée par un régime communiste, avec tous ses inconvénients.
Mais comme on l’a dit plus haut, c’est la faiblesse de sa méthode. La Russie soviétique a déjà prouvé qu’une société insuffisamment développée transformera le communisme en un régime le pire au monde. De plus, il a supposé que la phase suivant la fin du régime actuel serait un régime prolétaire, mais la réalité a montré que le prochain régime est le nazisme ou le fascisme. C’est une grave erreur. Et le pire de tout, sa réalisation dans l’ensemble, menace en particulier la nation juive, sans aucune différenciation de classe.
Nous devrions en effet tirer les leçons de l’histoire. Tout d’abord, la question se pose : Un tel visionnaire qui a fait tant de bruit dans le monde entier avec sa méthode, comment a-t-il fait une si grave erreur ? Quel est l’obstacle qui l’a fait trébucher ? En effet, cela exige un examen sérieux et minutieux de ses paroles.
Comme nous l’avons dit précédemment, il a fondé sa méthode sur le matérialisme historique - que la société se développe selon des forces contradictoires par voie de cause à effet, de situation en situation. Lorsque la force négative prévaut, elle détruit la situation, et une meilleure situation émerge à sa place grâce à la force positive. Elles continuent à se battre jusqu’à ce que la force positive apparaisse dans toute son ampleur.
Cependant, cela signifie que la perfection de la société est garantie par défaut, puisque la force négative ne la quittera pas avant qu’elle ne soit éliminée. Il s’avère que nous pouvons rester les bras croisés et attendre le développement personnel espéré. Alors pourquoi tout ce travail de cette stratégie qu’il nous a imposé ?
Cependant, c’est une question idiote, car c’est là que réside toute la différence entre l’homme et l’animal: Tous les animaux dépendent entièrement de la nature. Ils sont totalement incapables d’anticiper quoi que ce soit de la nature ou de s’entre-aider sans elle. Ce n’est pas le cas de l’homme. Il est doté de forces intellectuelles qui lui permettent de se libérer des chaînes de la nature et de l’améliorer. Sa façon de faire est d’imiter le travail de la nature et de le copier. Il n’attend pas que les poussins éclosent naturellement, que la poule vienne réchauffer les œufs. Il construit une couveuse qui réchauffe les œufs et fait éclore les poussins, comme la vraie poule.
Et s’il le fait pour choses spécifiques, il le fera certainement en ce qui concerne le développement de l’humanité toute entière. Il ne fera pas confiance aux forces qui s’affrontent, devenant lui-même ainsi un objet au milieu de leurs collisions. Au contraire, il fera progresser la nature et imitera au mieux son travail dans ce développement. Il mettra en place une bonne stratégie pour arriver à une fin heureuse en moins de temps et avec moins de souffrances.
C’est ce que Marx voulait avec sa stratégie: l’organisation, les conflits des classes et placer des obstacles pour saper le régime capitaliste. Sa stratégie allégerait les douleurs des sujets souffrant de piétinements et les encouragerait à être leurs propres sujets, et précipiterait la fin du régime rétrograde pour faire place à l’heureuse domination du prolétariat. En un mot, la stratégie marxiste transforme les objets en sujets, établissant pour eux le développement comme ils le souhaitent.
Résumé : La base est la nature du développement humain à travers une relation de causalité, que nous considérons comme une machine naturelle pour le développement.
La stratégie est une sorte de machine artificielle pour le développement humain qui ressemble à une machine naturelle.
L’avantage de la stratégie est de gagner du temps et de diminuer les souffrances.
Maintenant, nous pouvons commencer la critique de sa méthode simplement. Il est clair que lorsque nous voulons faire une machine qui remplace le travail de la nature, nous devons tout d’abord observer de près le mécanisme de la nature. Par la suite, nous pouvons mettre en place un mécanisme artificiel similaire à la machine naturelle.
Par exemple, si nous voulons fabriquer une couveuse qui remplace le ventre d’une poule, qui réchauffe les œufs et fait éclore les poussins, nous devons tout d’abord bien comprendre les modes de création et de développement des forces de la nature, qui opèrent dans le ventre de la poule. Nous les recopions et fabriquons une machine qui ressemble au ventre d’une poule, qui peut aussi faire éclore des poussins.
Il en va de même pour notre sujet. Lorsque nous voulons faire une machine qui remplacera la machine du développement humain naturel, nous devons d’abord examiner ces deux forces – la positive et la négative - qui opèrent dans la nature. C’est une machine avec laquelle la nature exécute la procédure de développement. Nous saurons alors, nous aussi, comment établir un processus similaire au mécanisme de la machine naturelle de développement de la nature, et qui réussira tout aussi bien à développer l’humanité. Il est clair que si nous nous trompons dans la compréhension du mécanisme de la machine naturelle, notre substitut sera inutile, puisque toute l’idée ici est d’imiter les voies de la création naturelle et d’y mettre des voies artificielles à leur place.
Si nous parlons des sources, pour définir les matières en des termes qui empêcheront toute erreur d’une partie, alors nous devrions définir les deux forces - positive et négative - qui opèrent dans la machine du développement humain par deux noms : « égoïsme » et « altruisme ».
Je ne parle pas des termes moraux les concernant que nous utilisons habituellement. Au contraire, seulement de leur aspect matériel, c’est-à-dire jusqu’à quel point ils sont enracinés dans le corps de l’homme au point qu’il ne peut plus s’en libérer. Je veux dire, en ce qui concerne leurs forces actives dans une personne :
1) La force égoïste fonctionne dans une personne comme les rayons centripètes [une force qui s’oriente vers le centre via un mouvement circulaire], les attirant de l’extérieur de la personne, et ils se rassemblent à l’intérieur du corps lui-même.
2) La force altruiste sert de rayons centrifuges [une force qui s’oriente vers dehors via un mouvement circulaire], qui s’écoulent de l’intérieur du corps vers l’extérieur.
Ces forces existent dans toutes les strates de la réalité, dans chacune selon son essence. Elles existent aussi chez l’homme, selon son essence. Elles sont les facteurs clés de toutes ses actions. Il y a des faits qui sont causés par une force qui sert à sa propre existence individuelle. C’est comme une force qui aspire de la réalité extérieure dans le centre du corps tout ce qui lui est utile. Sans cette force, qui le sert, l’objet lui-même n’existerait pas. C’est ce qu’on appelle « l’égoïsme ».
Inversement, il y a des faits qui sont causés par une force qui aide des organismes à l’extérieur d’elle. Cette force travaille dans l’intérêt des autres, et on peut l’appeler « l’altruisme ».
Par ces distinctions, j’ai défini les deux forces qui luttent entre elles lors du développement humain. J’appellerai la force positive, une « force altruiste », et la force négative, une « force égoïste ».
Par le terme égoïsme, je ne parle pas de l’égoïsme élémentaire. Je fais plutôt référence à l’égoïsme étroit. C’est-à-dire que l’égoïsme élémentaire n’est rien d’autre que l’amour-propre, qui est toute la force positive et individualiste de l’existence. À cet égard, elle n’est pas en total désaccord avec la force altruiste, bien qu’elle ne la serve pas.
Cependant, c’est la manière d’utiliser la nature de l’égoïsme qui le rend très étroit, puisqu’il est plus ou moins obligé d’accepter la haine et l’exploitation des autres pour faciliter sa propre existence. Il ne s’agit pas d’une haine abstraite, mais d’une haine qui apparaît dans les actes où l’on se sert d’autrui dans son propre intérêt, et qui s’obscurcit en fonction de ses degrés, tels que tromper, voler et assassiner. C’est ce qu’on appelle l’égoïsme étroit et, à cet égard, il s’oppose et est absolument contraire à l’amour des autres. C’est une force négative qui détruit la société.
Son contraire est la force altruiste. C’est la force constructive de la société, puisque tout ce que l’on fait pour autrui n’est fait que par la force altruiste, comme on l’a dit plus haut. Puis, elle s’élève en degrés :
1) Les premiers constats de cette force constructive sont d’avoir des enfants et une vie de famille. 2) Les seconds sont en faveur des proches. 3) Le troisième en faveur de l’État, 4) et le quatrième profite au monde entier.
La force altruiste est tout ce qui permet la construction sociale. Comme nous l’avons dit, ce sont les éléments qui opèrent dans la machine naturelle de développement de l’humanité - la force égoïste, qui est nocive pour la société, et la force altruiste, positive, qui est bénéfique à la société.
Dans ses recherches sur une machine naturelle de développement, Marx n’a considéré que les résultats de ces forces négatives et positives, qui sont la construction et la destruction de la société. Il a établi le plan de sa stratégie en fonction d’elles, et a négligé les causes de ces résultats.
C’est comme un médecin qui ne diagnostique pas la cause profonde d’une maladie, et qui ne guérit le patient qu’en fonction de ses symptômes superficiels. Cette méthode fait toujours plus de mal que de bien, car vous devez prendre en compte les deux : la cause de la maladie et la maladie elle-même, et vous pouvez alors prescrire un remède efficace. Ce même inconvénient existe également dans la pensée marxiste : il n’a pas du tout pris en compte les forces subjectives de la société, mais seulement la construction et les failles.
De là, il s’avère que la direction de sa pensée était opposée à la direction intentionnelle, car si la direction intentionnelle est altruiste, la direction de sa pensée était contraire. Il est clair que le régime communiste doit avoir une direction altruiste, puisque les mots mêmes « juste division », contiennent une perception purement altruiste et sont complètement dépourvus de connotation égoïste.
L’égoïsme aspire à utiliser autrui à des fins personnelles. Pour lui, il n’y a pas de justice dans la réalité, tant qu’il ne travaille pas dans son propre intérêt. Le mot même, « justice », signifie « relations mutuelles équitables », qui est un concept en faveur d’autrui. Et dans la même mesure où il reconnaît le droit de son prochain, il perd nécessairement son propre droit égoïste.
Il s’avère que le terme même, « juste division », est altruiste. En fait, il est impossible de réparer les fractures sociales qui apparaissent avec une répartition équitable à moins d’un altruisme exceptionnellement exagéré. Il en est ainsi parce que la récompense pour le travail intellectuel est plus grande que celle du travail manuel, et le travail d’une personne rapide est plus rentable que le travail d’une personne retardée, et un célibataire devrait recevoir moins qu’un père de famille. De plus, le temps de travail devrait être égal pour tous, et la répartition du produit du travail devrait être égale pour tous. En effet, comment concilier ces fractures ?
Ce sont les fractures principales, mais elles se divisent en une myriade d’autres, tel l’exemple soviétique qui se produit sous nos yeux. La seule façon de les réparer est par une bonne volonté altruiste, où les travailleurs intellectuels renonceront à une partie de leur part au profit des ouvriers, et les célibataires au profit des mariés... ou, comme Marx lui-même l’a dit « quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital ». Ce n’est rien de moins qu’une direction altruiste complète.
Et puisque le régime intentionnel doit être de nature altruiste, il est nécessaire que la pensée qui vise à cet objectif soit également dans la même direction que l’objectif, à savoir une direction altruiste.
Cependant, dans l’idée marxiste, nous trouvons la direction égoïste la plus étroite. C’est l’inverse de l’objectif : nourrir la haine de la classe opposée, placer des obstacles et détruire l’ancien gouvernement, et cultiver chez les ouvriers un sentiment que le monde entier profite de leur travail. Tout cela intensifie trop les forces égoïstes étroites dans le prolétariat. Elles les privent complètement de la force altruiste présente en eux dès la naissance. Et si la stratégie est dans la direction opposée à l’objectif, comment l’atteindre un jour ?
De là est née la contradiction entre sa théorie et la nouvelle réalité : il pensait que l’étape suivante après le régime bourgeois serait un régime prolétaire communiste, mais en fin de compte, nous sommes les témoins vivants que si le gouvernement bourgeois démocratique disparait maintenant, un régime nazi et fasciste s’élève immédiatement à sa place. Ce ne se fera pas nécessairement par cette guerre actuelle, mais à chaque fois qu’un gouvernement démocratique disparaitra, un régime fasciste et nazi apparaitra.
Il ne fait aucun doute que si cela se produisait, le prolétariat reculerait de mille ans. Ils devront attendre que plusieurs régimes se succèdent par voie de causes à effets avant que le monde ne revienne au régime bourgeois démocratique d’aujourd’hui. Tout cela a émergé de l’idée égoïste qui a été donnée aux sujets d’avoir un prolétariat, et a mené le mouvement dans une direction opposée à l’objectif.
Nous devrions également tenir compte du fait que tous ceux qui détruisent le processus naturel du régime juste sont en fait issus des rangs du prolétariat et sont sortis de leur milieu, et pas nécessairement les Soviétiques, même la majorité des nazis était aussi au départ de purs socialistes, ainsi que la majorité des fascistes. Mussolini lui-même était au départ un leader socialiste enthousiaste. Ceci complète le tableau, comment l’idée marxiste a conduit le prolétariat dans une direction complètement opposée à son but.
En effet, il est encore difficile de déterminer avec certitude qu’une question aussi simple ait pu être omise par l’inventeur de la méthode marxiste, d’autant plus qu’il a lui-même déterminé qu’il n’y aura de solution « pour la société communiste, que quand auront disparu l’asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l’opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel ».
Ainsi, il est clair qu’il était conscient qu’une société communiste sans que ses membres renoncent complètement à leurs biens au profit d’autrui ne peut exister.
Et puisqu’il connaissait cet élément altruiste qui est obligatoire dans la société, je dis qu’il n’avait pas du tout l’intention de nous proposer une procédure ciblée avec son idée. Il avait plutôt l’intention de hâter d’une part- par cette stratégie - la fin du régime injuste actuel, et d’autre part, d’organiser le prolétariat international et de le préparer à être une force puissante et décisive lorsque le régime bourgeois disparaitrait. Ce sont deux éléments fondamentaux nécessaires dans les étapes qui conduisent au régime communiste.
À cet égard, son idée est une invention de génie, dont aucun exemple n’existe dans l’histoire. Et en ce qui concerne l’établissement de la société heureuse, il s’est appuyé sur l’histoire elle-même pour la compléter, car il était clair pour lui qu’en périodes difficiles, lorsque le régime bourgeois commencerait à agoniser, l’organisation du prolétariat ne serait pas encore prête à diriger le gouvernement.
À ce moment-là, le prolétariat aurait deux choix : 1) soit se détruire lui-même et laisser les vrais destructeurs, les nazis et les fascistes, prendre la direction du gouvernement, ou 2) trouver une bonne stratégie pour se préparer à savoir comment gouverner.
Dans son esprit, il était certain que lorsque nous arriverons à une situation où le prolétariat international deviendrait une puissance décisive dans le monde, nous le remercierons pour la véracité de sa méthode qui nous a conduite jusqu’ici, et nous chercherons nous-mêmes le moyen de continuer à avancer vers le but. En effet, il n’y a jamais eu un inventeur qui n’ait laissé l’achèvement de son œuvre à ses successeurs.
Si nous examinons plus attentivement sa méthode, nous verrons qu’en fait, il n’a pas pu inventer la stratégie pour que nous complétions l’opérativité du prolétariat, car ce sont deux procédures qui se contredisent. Pour créer le mouvement le plus rapidement possible et éliminer les gouvernements des exploiteurs, il a dû utiliser la procédure dans le sens de l’égoïsme le plus étroit, c’est-à-dire développer une haine profonde envers la classe dominante afin d’augmenter la force négative capable de destituer l’ancien gouvernement et ce dans les plus brefs délais, et ainsi organiser le prolétariat pour qu’il ait des liens encore plus forts.
Pour cette raison, il a dû déraciner la force altruiste du prolétariat, dont la nature est de tolérer et de céder à ses exploiteurs. Pour préparer les ouvriers au « socialisme opérationnel », pour qu’ils puissent accepter le régime de facto, il a dû utiliser la procédure dans le sens altruiste, ce qui contredit la « procédure institutionnelle ». Il nous a donc forcément laissé ce travail à finir.
Il n’avait pas de doute quant à notre compréhension ou à notre capacité car la question était si simple : qu’un gouvernement communiste n’est réalisable que sur une base altruiste, de sorte que nous serions obligés d’accepter une nouvelle stratégie dans la direction altruiste et de préparer le prolétariat à prendre le régime entre ses mains d’une manière pratique et durable. Cependant, pour expliquer ceci, il a jugé nécessaire de nous décrire la forme du régime juste du prolétariat par la devise « La société écrira sur son drapeau : De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ». Ainsi, même un aveugle trouverait ces mots et « verrait » qu’un régime juste est inconcevable sauf dans une société altruiste au plein sens du terme.
De ce point de vue, le marxisme n’a pas connu de confrontation en raison de l’échec de l’expérience russe. Et si le marxisme s’est arrêté, c’est seulement parce que sa tâche, à la première étape, s’est terminée, à savoir l’organisation du prolétariat international en une force. Nous devons maintenant trouver un moyen pratique de préparer le mouvement pour qu’il prenne réellement le pouvoir.
Comme nous l’avons dit plus haut, la procédure actuelle doit être dans une direction complètement opposée à la stratégie précédente. Alors que nous avions cultivé l’égoïsme exagéré, qui a connu beaucoup de succès à la première étape, nous devons maintenant cultiver l’altruisme excessif au sein des ouvriers. Ceci est vraiment obligatoire compte tenu de la nature sociale du régime communiste. Ainsi, nous mènerons le mouvement avec confiance vers son rôle pratique qui est de prendre en main le régime sous sa forme finale et heureuse.
Je sais que c’est un travail difficile que de vouloir changer complètement la direction du mouvement parce que tous ceux qui l’écoutent sont brûlés par elle comme avec de l’eau bouillante. Pourtant, il n’est pas aussi mauvais qu’il y parait. Nous pouvons faire reconnaître le mouvement à travers une propagande adaptée, dont l’intérêt de la devise « qu’il persiste ou périsse » en dépend, qu’il s’agisse de poursuivre le mouvement marxiste ou de remettre le pouvoir aux régimes nazis et fascistes - les forces les plus dangereuses pour un gouvernement prolétaire, qui menacent d’une régression de mille ans.
Lorsque les masses comprendront cela, il est certain qu’elles accepteront facilement la nouvelle stratégie pratique qui les conduira à prendre vraiment en main le pouvoir. Qui ne se souvient pas que le monde entier attendait avec impatience l’échec du régime soviétique ? Et s’ils avaient réussi, le monde entier serait déjà, sans aucun doute, sous l’égide d’un gouvernement communiste. Néanmoins, les Russes n’avaient aucune chance de réussir car la direction institutionnelle, à laquelle les masses étaient habituées, est égoïste, mais elle était néanmoins nécessaire à la première étape, or par nature, c’est une force qui détruit le régime communiste.
Avant que la méthode ne soit acceptée, il est trop tôt de parler en détail du programme pratique de cette direction, d’autant plus que l’article est déjà trop long. En résumé, nous pouvons dire que nous devons organiser une telle propagande, scientifiquement et pratiquement, qui sera certaine d’être acceptée par l’opinion publique, que tout membre qui n’excelle pas dans l’altruisme sera comme un prédateur qui est inapte à vivre parmi les humains, à tel point qu’il se sentira dans la société comme un meurtrier et un voleur.
Si nous faisons systématiquement une propagande appropriée sur cette question, un long processus ne sera plus nécessaire. L’hitlérisme prouve qu’en peu de temps, un pays entier a changé par la propagande et a accepté son idée bizarre.
Maintenant que les faits historiques ont clarifié la voie à suivre par le mouvement pour l’avenir, je lance un appel urgent à notre prolétariat. Comme précédemment dit, les nations du monde peuvent encore attendre, surtout maintenant qu’il y a un bouleversement mondial et que nous devons tout d’abord nous débarrasser du danger hitlérien. Mais nous n’avons pas de temps à perdre. Je vous demande de considérer immédiatement cette nouvelle méthode que j’ai proposée, et que j’appelle « socialisme opérationnel », car jusqu’à présent le rôle du socialisme, à mon avis, n’était qu’un simple « socialisme institutionnel », comme je l’ai dit plus haut.
Si ma méthode est acceptée, nous devrions aussi changer la stratégie aux yeux de tous, où au lieu de l’ancienne arme de la haine des classes et de la haine de la religion, une nouvelle arme de la haine de l’égoïsme excessif des propriétaires leur sera donnée. Elle réussira sa tâche sous tous les angles parce que non seulement la classe opposée ne pourra pas se défendre avec les épais boucliers des dogmes moraux et religieux, mais elle aidera aussi à déraciner en chemin les diverses mauvaises herbes du nazisme et du fascisme qui se sont enracinées assez fortement parmi le prolétariat lui-même, mettant en danger son existence, comme susmentionné.
Qui plus est, nous devrions également tenir compte de la beauté de cette arme, qui est la plus séduisante et qui réussit à unir notre jeunesse autour d’elle. En vérité, le changement n’est pas tant dans l’idée, mais seulement dans le résultat. Jusqu’à présent, quand ils se sont battus contre la privation de la classe, le combattant regardait toujours d’après la perspective foncière-égoïste étroite, car il protège ses biens. Il en résulte qu’avec sa guerre, la force égoïste excessive grandit en lui, et les guerriers eux-mêmes sont pris dans la même vision étroite bourgeoise.
C’est encore plus étrange que l’approche des propriétaires, car ils croient qu’ils ont un droit complet dans tous les domaines, d’après la loi, la religion et la morale, ils se protègent donc par tous les moyens. Cependant, en luttant contre l’égoïsme des bourgeois en utilisant la vision d’une perception altruiste, le résultat est que la force de l’altruisme croît en eux proportionnellement au niveau de leur lutte. Ainsi, les droits des propriétaires sont fortement endommagés et ils ne peuvent pas se défendre, car ce type de guerre repose fortement sur la perception morale et religieuse des propriétaires eux-mêmes.
Ainsi, ma méthode contient la solution à l’unité nationale, dont nous sommes si fervents en ce moment. Vraisemblablement, l’histoire elle-même a déjà beaucoup érodé les clivages politiques entre nous, car maintenant nous ne pouvons plus faire la distinction entre les non sionistes, les sionistes intellectuels, les sionistes politiques, les sionistes territoriaux, etc. Maintenant que tous les espoirs de respirer à l’air libre en dehors de notre pays ont été brisés, même les non sionistes les plus dévoués, même les plus extrémistes, sont devenus, par nécessité, des sionistes pratiques et complets. Ainsi, en principe, la majorité de notre fissure a déjà été colmatée.
Cependant, nous souffrons toujours de deux terribles divisions : 1) La division des classes 2) La division religieuse. Nous ne devons pas les minimiser et nous ne pouvons pas non plus espérer nous en défaire. Cependant, si ma nouvelle méthode du « socialisme opérationnel », que j’ai suggérée, est acceptée par le mouvement, nous serons une fois pour toute débarrassés de l’étroitesse des classes, qui bloque la nation.
Comme nous l’avons déjà dit, la nouvelle idée s’appuie beaucoup sur la religion, et ne vise pas les pécheurs abusifs, mais seulement leurs péchés - uniquement leur égoïsme méprisable. En vérité, cette même guerre se déroulera aussi en partie au sein du mouvement, ce qui abolira nécessairement la haine des classes et toute la religion.
Nous aurons alors la capacité de nous comprendre et d’atteindre l’unité complète de la nation avec toutes ses courants et partis, comme l’exige cette époque dangereuse pour nous tous. C’est la garantie de notre victoire assurée sur tous les fronts.
Question d’actualité
Nous sommes lassés des informations contradictoires concernant la participation de l’Italie à la guerre que nous recevons chaque jour. Une fois, on nous promet que Mussolini n’osera pas combattre les Alliés, et une fois, qu’il se joindra rapidement à la guerre. Des changements se produisent tous les jours et nous sommes en pleine effervescence. Toutes les indications montrent que toutes ces informations sont éditées et nous sont présentées par le tandem Hitler-Mussolini, dans le seul but de nous affaiblir.
D’une façon ou d’une autre, nous devons les ignorer et nous en débarrasser. Nous devons maintenant nous détourner de toutes ces informations bizarres et essayer de suivre par nous-mêmes les principales causes de toutes ces histoires, afin de peut-être comprendre tous ces étonnants mouvements d’Hitler-Mussolini.
Mais surtout, il faut s’attarder sur les contrats de leur pacte. Nous savons qu’ils ont signé deux pactes : 1) Le premier n’était qu’un simple accord politique, qu’ils ont appelé « l’Axe Rome-Berlin ». Il s’agit d’une aide politique mutuelle et d’une répartition de certaines zones d’influence entre eux. A la suite de cet accord, Hitler a fourni une aide politique à Mussolini dans sa guerre en Éthiopie, et Mussolini a fait de même pour Hitler dans toutes ses péripéties d’avant-guerre, et continue de le faire. 2) Alors que la guerre se rapprochait, ils ont conclu un deuxième pacte militaire, dont nous ne connaissons pas le contenu. Cependant, en général, nous savons qu’ils se sont engagés à s’entraider militairement.
Il y a suffisamment de preuves pour supposer qu’ils ne se sont pas engagés à faire la guerre ensemble immédiatement, comme dans le cas de l’alliance Angleterre-France. Cet accord a été construit entièrement sur l’initiative d’Hitler, car il souhaitait se prémunir contre tout problème qui pourrait survenir - s’il connaissait une crise militaire et qu’il aurait besoin de l’aide de l’Italie. À ce moment-là, l’accord oblige l’Italie à lui venir en aide, à la demande d’Hitler, et naturellement, sous certaines conditions concernant le partage du butin.
Mais en fait, Hitler pensait qu’il n’aurait pas besoin de l’aide militaire de l’Italie et ce, pour deux raisons: 1) Il était confiant en sa force et ne croyait pas en les compétences militaires de l’Italie. 2) L’accord politique précédent, l’Axe Rome-Berlin, lui aussi, lui assurait déjà une aide militaire substantielle, puisque par de simples manœuvres politiques, l’Italie pouvait distraire de nombreuses forces ennemies aux frontières de l’Italie pour qu’elles ne jouent pas un rôle actif dans la guerre. Ainsi, il n’avait aucun désir d’inclure réellement Mussolini dans sa guerre. Le pacte militaire qu’il avait conclu avec lui n’était qu’en cas de crise militaire, qui obligerait Mussolini à lui venir en aide explicitement à la demande d’Hitler, et l’initiative ne relèverait en rien de Mussolini.
Par conséquence, Mussolini espérait réaliser à travers cette guerre tous ses plans fascistes pour rétablir l’ancien Empire Romain. Il n’aurait pas pu espérer une meilleure occasion que de mener sa guerre aux côtés d’Hitler. Sans doute, il attendait le moment où Hitler lui demanderait de se joindre à lui dans la guerre. Vraisemblablement, Hitler n’a pas encore perdu confiance en son pouvoir et n’a encore aucun désir de l’inclure dans la guerre ou plus exactement, de partager le butin de la guerre avec lui.
Il s’avère donc que tant que nous ne sentons pas qu’il y a une véritable crise au sein des armées d’Hitler, nous n’avons rien à craindre des menaces de Mussolini et de ses préparatifs à la guerre. Ce ne sont que des manœuvres militaires astucieuses destinées à bloquer les Alliés à ses frontières et à affaiblir autant que possible la puissance des Alliés sur le front, conformément aux conditions du pacte « Axe Rome-Berlin ». (Alors que je rédige ses lignes, l’information est arrivée que l’Italie est entrée en guerre, de sorte que j’arrête mon article à mi-chemin. Nous finirons l’article en fonction de ce qu’il adviendra).
Maintenant que l’entrée en guerre de l’Italie est devenue un fait, beaucoup de choses vont se clarifier, si nous l’envisageons d’après la perspective que nous avons présentée. Nous savons maintenant avec certitude qu’au cours de la dernière bataille, Hitler a connu une véritable crise et ses forces se sont considérablement réduites. Sinon, il ne fait aucun doute qu’il n’aurait pas inclus l’Italie dans la guerre. Pour cette raison, l’entrée en guerre de l’Italie est une bonne nouvelle, en quelque sorte, puisque relative à la chute de l’Allemagne. Nous espérons que l’aide de l’Italie ne la sauvera pas non plus, et maintenant la victoire des Alliés est plus certaine que jamais.
Forum public
Nous offrons par la présente dans notre journal un « Forum public » pour tous ceux qui s’intéressent aux questions nationales, et en particulier à l’union de la nation. Aussi, quiconque a une question nationale importante, ou un plan pour unir la nation, ainsi que des arguments qui examinent ces questions - nous sommes prêts à les accepter et à les publier dans notre journal.
La rédaction
Avant d’éclaircir ce sujet élevé, il est important de noter que bien qu’il semble à chaque étudiant qu’il n’est possible d’éclaircir et de rapprocher ce sujet de l’esprit humain que par les bases et les études philosophiques abstraites, comme il est d’usage dans des explications de ce genre, en fait, depuis que j’ai pris goût à la sagesse de la Kabbale et que je m’y suis adonné, je me suis éloigné de la philosophie abstraite et de tous ses accessoires, à grande distance, et tout ce que je vais écrire ici est basé sur de la pure science, extrêmement précise, d’après la simple connaissance de choses utiles et pratiques.
Bien que par la suite je les citerai, ce ne sera que pour montrer la différence entre ce que l’esprit humain théorique peut soulever et ce que l’on peut comprendre de l’esprit de la Torah et de la prophétie, qui est basé sur des fondations utiles (comme je l’ai expliqué dans l’article « De l’essence de la sagesse de la Kabbale»).
Je veux clairement définir ici les termes « corps et âme », comme ils le sont en vérité, car la vérité et un esprit saint ne font qu’un. Vu que la vérité est à la portée de chacun, et cela uniquement d’après l’esprit de la Torah, il faut enlever toutes les définitions déformées qui sont enracinées dans le peuple et empruntées principalement aux méthodes abstraites, dont l’esprit de notre Torah est complètement éloigné.
Trois méthodes pour le concept corps et âme
Nous avons découvert que l’ensemble des méthodes concernant « le corps et l’âme », de par le monde, peut être regroupé selon les trois genres suivants :
1) Méthode de la foi
La croyance préconise que rien n’existe à part l’âme et l’esprit. D’après elle, il existe des corps spirituels, différents les uns des autres par leur qualité, que l’on appelle des âmes humaines ; elles existent par elles-mêmes, avant de s’introduire dans le corps humain. Même après la mort du corps, cette mort ne l’affecte pas du tout, vu que le spirituel est un corps simple. La signification de la mort n’est, à leur avis, que la séparation des éléments dont ce corps est composé, ce qui est possible pour un corps concret qui est composé d’éléments que la mort sépare à chaque fois.
Ce qui n’est pas le cas pour l’âme spirituelle, qui est toute entière un corps simple, sans complexité, il ne peut donc pas y avoir une quelconque séparation car cette dernière annulerait son existence. Par conséquent, l’âme est éternelle et existe indéfiniment.
Le corps, d’après eux, est comme un vêtement pour ce corps spirituel, et l’âme spirituelle s’en revêt et dévoile toutes ses forces à travers lui et ce sont les bonnes mesures et toutes sortes d’enseignements. De plus, elle donne la vie et le mouvement à ce corps et le protège de tout mal, de sorte que le corps, quand il est « seul », ne contient ni vie, ni mouvement, rien, il n’est que de la matière morte, comme nous le voyons, à l’heure de la mort, quand l’âme se sépare de lui et tous les signes de vie que nous voyons dans le corps humain, sont tous des expressions des forces de l’âme uniquement.
2) Méthode des croyants en la dualité
La méthode de la dualité avance que le corps est une créature parfaite, qui se tient, vit, se nourrit et subvient à tous ses besoins, et ne nécessite d’aucune aide d’un quelconque objet spirituel.
Cependant, ce corps n’est pas du tout considéré comme l’essence propre de l’être humain et l’essence principale de l’homme est l’âme éduquée, qui est un objet spirituel, comme l’opinion de la première méthode.
La différence entre les deux méthodes n’est que dans le concept du corps. À la suite du développement intense de la physiologie et de la psychologie dans le monde, on a découvert que la Providence avait préparé dans la machine corporelle toutes les nécessités vitales et qu’il ne restait donc, comme rôle pour l’âme dans le corps, que l’éducation et les bonnes mesures spirituelles — de sorte qu’elles croient en la dualité, c’est-à-dire aux deux méthodes en même temps, bien qu’elles disent que l’âme soit la raison du corps, c’est-à-dire que le corps dérive de l’âme.
3) Méthode des négationnistes
Les négationnistes renient une réalité spirituelle et ne reconnaissent que le matériel. Ces personnes ont complètement nié l’existence d’un objet spirituel abstrait dans le corps. Elles ont clairement prouvé que même l’esprit de l’homme n’est qu’un fruit du corps. Les négationnistes ont représenté le corps comme une machine électrique dont les fils relient le corps au cerveau, ceux-ci étant activés par le contact avec des choses extérieures au corps et envoient au cerveau leurs sensations de douleur ou de plaisir, et le cerveau indique à l’organe comment réagir. Et tout cela est dirigé par les fils et les tendons qui y sont reliés et éloignent l’organe de ce qui lui cause de la douleur et rapprochent l’organe de la cause du plaisir. Et c’est d’après cela qu’ils expliquent et tirent toutes les conclusions, en toutes circonstances, de la vie de l’homme.
Ce que nous ressentons comme éducation et logique dans notre cerveau n’est qu’une photo, qui est prise concrètement dans notre corps. L’homme surpasse les animaux, car son cerveau est développé à tel point que toutes les situations vécues par le corps se dessinent dans son cerveau, comme une photo ressentie par l’homme, logiquement. Ainsi, tout l’esprit et ses conclusions ne proviennent et ne sont découverts que par les situations vécues par le corps.
Il y a aussi des tenants de la seconde méthode qui acceptent complètement cette méthode. Mais ils y ajoutent la substance spirituelle éternelle, qui est nommée l’âme, et qui se revêt à l’intérieur de la machine corporelle. Cette âme est la substance humaine et la machine corporelle n’est que son vêtement.
Voilà, j’ai donc présenté ici de manière générale tout ce que la science humaine a découvert, jusqu’à nos jours, au sujet des concepts « corps et âme ».
Corps et âme au sens scientifique, d’après notre Torah
À présent, je vais éclaircir ce sujet élevé d’après notre Torah, comme nous l’ont expliqué nos sages. J’ai déjà écrit dans plusieurs articles qu’il n’y a pas un seul mot de nos sages, ni même dans la sagesse de la Kabbale prophétique, qui ne soit basé sur une théorie.
Car c’est un fait évident pour tous : l’homme est sceptique de nature. Toute conclusion que l’esprit humain établit comme sûre et certaine sera remise en cause après un certain temps ! De ce fait, il renforce son raisonnement doublement et découvre une autre conclusion, tout aussi sûre et certaine.
Si c’est un véritable observateur, il tournera en rond toute sa vie, vu que la certitude d’hier devient le doute d’aujourd’hui et la certitude actuelle, le doute de demain, de sorte qu’il devient impossible de conclure quoi que ce soit avec certitude plus longtemps qu’une seule journée.
Ce qui est révélé et ce qui est caché
De nos jours, la science est déjà arrivée à véritablement comprendre cela et à statuer qu’il n’y a pas de certitude absolue dans la réalité.
Mais nos sages l’avaient compris et en étaient déjà conscients il y a plusieurs milliers d’années. C’est pour cela que dans les questions religieuses, ils nous ont guidés et nous ont interdit non seulement de ne rien conclure sur la base d’une théorie, mais même d’utiliser ces théories, ne serait-ce que d’en discuter.
Nos sages ont partagé la sagesse en deux sujets : ce qui est révélé et ce qui est caché. Ce qui est révélé comporte tout ce que nous comprenons par notre simple connaissance et les observations faites sur une base pratique, sans aucune aide théorique ; comme nos sages disaient : « Le juge n’a que ce que ses yeux voient. »
Ce qui est caché comporte tout ce que nous avons entendu de personnes fiables, ou que nous avons acquis en tant que connaissance générale. Mais nous ne pouvons pas nous en rapprocher suffisamment par un examen du bon sens et un savoir ordinaire. C’est cela qui est considéré comme caché, qu’on nous a conseillé d’accepter comme « foi élémentaire », et qu’on nous a strictement interdit d’un point de vue religieux, jusqu’à en proscrire la lecture, car elle pourrait éveiller un intérêt pour ces choses et nous inciter à les étudier.
Cependant, ces mots — « révélé » et « caché » — ne sont pas des mots réservés à certains genres de connaissances, comme on le croit en général, mais ne s’imposent qu’au regard de la conscience de l’homme, c’est-à-dire que toutes les connaissances qu’il a découvertes et assimilées par une expérience concrète sont nommées « révélées ». Toutes les connaissances qu’il n’a pas encore assimilées, il les appelle « cachées ».
Ainsi, vous ne trouverez pas un seul homme dans toutes les générations qui ne fasse cette séparation entre les deux ; la partie révélée, il pourra l’examiner et l’étudier sur une base concrète ; la partie cachée, il lui sera interdit de l’examiner, ne serait-ce qu’une once, car elle ne possède aucune base concrète pour le faire.
Permission et interdiction d’utiliser les sciences humaines
C’est pourquoi, nous qui suivons le chemin de nos sages, n’avons le droit d’utiliser les sciences humaines qu’avec les connaissances qui ont été démontrées par une expérience concrète et dont nous ne pouvons mettre en doute la validité. Par conséquent, nous ne pourrons accepter aucun principe religieux des trois méthodes ci-dessus, et à plus forte raison des concepts « corps et âme », qui sont les principaux piliers de toute la religion. Nous ne pourrons accepter que les connaissances de l’étude de la vie, qui dérivent de l’expérience, et dont personne ne peut douter.
Il est évident que de telles preuves sont introuvables dans la spiritualité, mais se trouvent dans la matière du corps, qui est organisée pour capter les sensations. C’est pourquoi nous pouvons uniquement utiliser, dans une certaine mesure, la troisième méthode, laquelle s’occupe du corps et de toutes les conclusions qui ont été démontrées par l’expérience et à l’égard desquelles il n’y a aucune équivoque.
Les autres suppositions associées à la logique, de n’importe quelle autre méthode, sont exclues et interdites. Celui qui les utilise viole la règle « Ne vous tournez pas vers les idoles », telle qu’elle nous est prescrite.
Cependant, la troisième méthode est étrangère à l’esprit humain et le dégoûte, si bien qu’il n’y aura aucune personne vraiment instruite pour l’accepter. Selon ces érudits, l’état de l’homme a été effacé et a disparu, car ils en ont fait une sorte de machine qui est activée et fonctionne par l’entremise d’autres forces. D’après eux, l’homme n’a lui-même aucun libre choix, mais il est poussé et agit par la force de la nature, et tout ce qu’il fait l’est sous l’effet de la contrainte. Donc l’homme n’est ni récompensé ni puni, car la loi de la punition ou de la récompense ne s’applique pas à un être dépourvu de libre arbitre.
Cela est absolument inconcevable, non seulement pour les religieux qui croient en la récompense et en la punition provenant de la croyance en la Providence divine, laquelle surveille toutes les forces de la nature, et qui sont convaincus que tout est fait pour une cause juste et noble.
Mais pour les laïcs, cette méthode est encore plus inconcevable, car à leur avis chacun serait soumis à une nature aveugle, sans jugement et sans but. Ces personnes intelligentes et raisonnables seraient un jouet entre les mains de la nature qui les induirait en erreur, et où donc les mènerait-elle ? Et c’est pourquoi cette troisième méthode a été rejetée et n’a pas du tout été acceptée dans le monde.
Sachez que le dualisme n’est venu que pour corriger cette distorsion. C’est pourquoi ils ont déterminé que ce corps, qui est une simple machine dans la troisième méthode, n’est pas un être véritable. L’essentiel dans l’homme est tout à fait différent, invisible et imperceptible par les sens. Car c’est une substance spirituelle qui s’est revêtue en cachette dans le corps. C’est le « moi » de l’homme, le « je » à qui le corps appartient entièrement, et « ce moi » est spirituel et éternel, comme cela nous a été présenté.
Mais cette méthode est bancale, comme ils l’ont avoué eux-mêmes, en ne pouvant expliquer comment une substance spirituelle, qui est « l’âme » ou le « moi », pourrait activer le corps, ou même à peine le dominer. Car pour être philosophiquement précis, le spirituel ne touche en aucune façon le matériel et ne l’influence pas du tout, comme ils l’ont écrit eux-mêmes.
L’accusation contre Maïmonide
Mais même sans cette question, leur méthode aurait été « interdite à la communauté d’Israël », comme il est expliqué ci-dessus. Il importe de savoir que la grande accusation contre Maïmonide par les sages d’Israël et la sévère sentence de brûler ses écrits, comme on le sait, s’est passée non parce qu’on doutait de sa piété ou de sa droiture, mais bien parce qu’il s’était appuyé sur des livres de philosophie et de métaphysique, qui étaient à leur apogée à cette période. Maïmonide ne voulait que les en préserver. Mais malgré tout, les sages n’étaient pas d’accord avec lui.
Il est inutile de dire que de nos jours, alors que notre génération est instruite et consciente, il n’y a rien de vrai dans la philosophie et la métaphysique qui mérite que l’on s’y attarde. Qui plus est, il est bien entendu interdit à quiconque d’en recevoir quelque suggestion que ce soit.
Il est dit qu’il y a 600 000 âmes et chacune est divisée en plusieurs étincelles. Nous devons comprendre comment est-il possible de diviser le spirituel, car au début seule une âme a été créée, l’âme d’Adam Ha Rishon.
Selon moi, Il n’y a vraiment qu’une seule âme, comme il est écrit : (Genèse 2 : 7) « et il insuffla dans ses narines le souffle [le mot âme est utilisée en hébreu] de vie ». La même âme existe chez tous les enfants d’Israël, entière en chacun d’eux comme dans Adam Ha Rishon, car le spirituel est indivisible et ne peut être coupé, comme c’est le cas pour les choses matérielles.
Ainsi, nous disons qu’il y 600 000 âmes et étincelles d’âmes qui sont apparues, mais elles sont divisées par la force du corps de chacun. Au début, le corps se divise et la prive complètement de la splendeur de l’âme, et par la force de la Torah et du commandement, le corps se purifie, et à la mesure de sa purification l’âme générale l’illumine.
Donc, deux discernements sont faits dans le corps physique. 1. Il ressent son âme comme un organe spécial, et il ne comprend pas qu’il s’agit de l’ensemble d’Israël. Et ceci est vraiment un défaut. De ce fait, il fait ce qui est susmentionné 2. La véritable lumière de l’âme d’Israël ne l’illumine pas dans toute sa luminosité, mais seulement partiellement, à la mesure et selon le taux de sa propre purification, pour retourner au collectif.
Le signe pour la complète correction du corps est quand il ressent que son âme existe dans l’ensemble d’Israël, dans chacun d’entre eux, et donc il ne se sent pas comme un individu. Car l’un dépend de l’autre. Alors il est complet sans imperfection, et l’âme l’influence vraiment de toute sa force, comme elle était apparue dans Adam Ha Rishon, comme dans « Celui qui respire, respire de Lui ».
Cela se fait en trois temps pour l’homme :
A. L’étincelle de l’âme, l’action faite par les étincelles, ce qui est permis et interdit.
B. L’âme individuelle, une partie des 600 000 qui se complète en permanence, mais un défaut est en elle. Cela signifie que son corps ne peut recevoir toute l’âme, et se sent comme un être distinct, ce qui lui cause encore bien de tourments de l’amour.
C. Ensuite elle se rapproche de la perfection, l’âme commune, car son corps s’est déjà purifié et se consacre entièrement au Créateur, et il ne fait ni évaluations ni écrans, et il s’inclut entièrement dans l’ensemble d’Israël...
Nous avons appris, que « même si un seul homme s’approche de son Maitre avec une repentance entière, le Roi Messie viendra immédiatement ». Cela semble dire comme ils ont dit (Cantique des Cantiques 1) « Moïse équivaut à 600 000 ». Il convient de comprendre cela, car cela voudrait dire qu’il y a deux fois 600 000 âmes, l’âme de Moïse et les âmes d’Israël.
En vérité, il n’y a qu’une seule âme, connue d’après la mesure de chaque âme qui se purifie et se défait de sa saleté. Donc, quand toutes les âmes seront corrigées, elles attireront à elles toute l’âme supérieure d’Atsilout à chaque âme, car le spirituel ne se divise pas. Alors, « le Seigneur sera le roi de toute la terre ». Et tant qu’il manquera une seule âme à la pureté complète, il manquera l’extension de cette Kedousha [sainteté] dans chaque âme d’Israël.
Et quand une seule âme d’Israël se purifie de toute sa saleté, alors elle attire à elle toute l’âme d’Atsilout, et à travers elle, toutes les âmes de sa génération seront corrigées. L’une dépend de l’autre, comme il est écrit: « il était digne que la Shekhina [Divinité] soit sur lui, mais sa génération ne l’était pas. » (Sanhédrin 11)
Le contenu des mots est absolument déconcertant, que cette même âme qui a été récompensée de se purifier, s’efforce immédiatement d’élever la grâce de la génération et demande pour elle, jusqu’à ce qu’elle élève toute sa génération à son mérite.
C’est le sens de : « Moïse équivaut à 600 000 ». Car comme il était leur fidèle berger, il avait la même Kedousha [Sainteté] qu’avait toute la génération.
Mais le collectif [l’ensemble/le tout] est trouvé dans chaque individu, car à la fin des temps, toutes les âmes s’uniront en un seul tout, par leur retour à leurs racines spirituelles. Par conséquent, tous les miracles, les merveilles et tous les mouvements qu’elles ont connus dans le monde entier durant les six mille ans, doivent être vécus par chaque âme. Et la bonne âme y aspire, pour tous les discernements de Kedousha avant et après elle. Et la mauvaise âme, fait le contraire.
Les époques qui passent sont considérées comme des générations, sauf que chaque génération se comporte d’après son juge, l’esprit qui la juge, d’après ce qu’elle reçoit de la Kedousha à ce moment-là.
Donc chaque âme est prête à aspirer en elle l’âme de Moïse, d’Aaron, de Samuel, de David, de Salomon, c’est-à-dire des moments qu’elle vit. A la sortie d’Egypte et à la réception de la Torah, l’âme de Moïse s’est révélée en elle, durant la septième des conquêtes, l’âme de Josué. Et à la construction du Temple, l’âme du roi Salomon etc.
Il ne s’agit pas d’âmes particulières, mais d’après la règle que nous avons mentionné, que le spirituel ne se divise pas, et dès qu’il est récompensé de l’âme, il est récompensé de l’âme de l’ensemble d’Israël, selon la place et le mérite de sa purification, et donc des époques où il est récompensé de ces merveilles susmentionnées, il reçoit alors en lui l’abondance de l’âme de cette révélation. De ce fait, le nom du propriétaire de cette révélation est sur lui.
Et ils ont dit (Shabbat 67, Baba Metsia, 113) « Tout Israël sont des fils de rois ». De plus (Talmud de Jérusalem, Massekhet Horaiot (instructions) 3, 5) « Et quand le roi meurt, tous ceux d’Israël méritent le royaume ». C’est un grand secret, car à toutes les générations précédentes, qui n’étaient que la préparation à Malkhout, elles avaient besoin de Kelim [récipients] spéciaux pour attirer leurs juges, comme l’âme de Moïse, de Samuel etc. Mais le but ultime dépend de l’ensemble d’Israël, car s’il manque une petite partie d’une petite étincelle, la fin ne pourra pas apparaitre. C’est pourquoi « tous ceux d’Israël méritent le royaume » car ils sont tous égaux dans ce véritable discernement.
Donc il n’existe aucun Kli [récipient] particulier pour attirer cette perfection, mais celui qui se purifie et purifie son âme afin de mériter d’étendre la révélation de Malkhout dans le monde, sera appelé littéralement le Roi David. C’est le sens de « David, Roi d’Israël vit et existe ». Car il n’est pas mort du tout, et son récipient se trouve dans chaque âme d’Israël. Ce n’est pas le cas pour l’âme de Moïse qui ne se trouve que dans les sages disciples de la génération, et aussi chez les prophètes et les prêtres.
C’est le sens de « quand le roi meurt, tous ceux d’Israël méritent le royaume ». C’est également la signification de l’exemption du public de ses obligations.
Cela concerne le sujet suivant (Souta, 49) « à l’époque du Messie, l’insolence [également arrogance] grandira ». Et (Isaïe 3 :5) « l’adolescent sera insolent envers les aînés, et l’homme insignifiant envers un honorable ». Cela veut dire que même un adolescent insignifiant aura la grande arrogance d’étendre Son royaume sur le monde, comme s’il était un des anciens et un des respectueux de la génération.
Car même l’insignifiant, celui dont l’âme est vraiment basse et vile à sa racine, s’il oriente son cœur et purifie ses actions pour devenir méritant, sera récompensé d’étendre à son âme, l’âme générale du peuple saint, avec toutes les merveilles que le peuple saint a goûté jusqu’à présent. C’est parce que tous se préparaient pour cette perfection.
Donc, chaque âme individuelle est obligée de goûter à tout, et elle achètera son monde en une heure, grâce au mérite de cette génération, pour étendre la couronne de Son royaume qui comprend tout : « et tous ont besoin du propriétaire des aiguilles, et chaque élément en elles est requis » (Brakhot, 64, Baba Batra 145)
Ceci est le sens de « même si un seul homme est récompensé de la complète repentance, le Roi Messie arrivera immédiatement ». Car même si un seul homme de la génération est récompensé d’étendre cette âme de lui-même, tous ceux de sa génération pourront en être récompensés, car quiconque en a l’obligation exempte les autres des leurs, et il pourra beaucoup prier et se tenir devant lui, jusqu’à ce qu’il soit récompensé pour toute sa génération.
Ce n’est pas le cas pour les rédemptions précédentes, qui n’étaient que des préparations, et ne relevaient pas de chaque individu. Par exemple, le don de la Torah ne visait que la génération du désert, et leur maitre Moïse. Et à une autre génération, même s’ils étaient plus purs, ils n’ont pas étendu ce discernement, ni personne d’autre sauf Moïse, car l’un dépend de l’autre.
Mais le Messie est prêt pour chaque génération et est donc prêt pour chaque individu pour étendre le discernement du Messie comme dans « quiconque en a l’obligation » ci-dessus.
La raison est que ces onctions concernent la correction des récipients, et la représentation de tous les récipients est pareille, car toute la division entre eux n’est que dans leur HBD, dans leurs qualités. Par conséquent, du ministre qui voit la face du Roi, à celui qui est assis derrière la meule, tous sont des serviteurs égaux, pour restituer l’ancienne couronne, et ainsi il n’y a aucune différence entre eux.
Introduction au livre du Zohar
1) Dans cette introduction, j’aimerais clarifier certains sujets, simples à première vue, sujets que tout le monde a abordé, et qui ont fait couler énormément d’encre dans des efforts d’éclaircissement. Pourtant, nous n’en avons toujours pas atteint une connaissance nette et suffisante.
Première question: Quelle est notre essence?
Deuxième question : Quel est notre rôle dans la longue chaîne de la réalité, dont nous ne sommes que des petits maillons?
Troisième question : Lorsque nous nous observons, nous nous sentons tellement corrompus et vils, que personne ne peut être plus méprisable. Lorsque nous considérons l’Opérateur qui nous a conçus, ne devrions-nous pas être au degré le plus élevé, car il n’y a pas plus louable que Lui, et qu’il se doit que des opérations parfaites proviennent d’un Opérateur parfait?
Quatrième question: Selon ce que notre esprit nous oblige à penser, Il est bon et bienveillant, et il n’y a pas plus élevé que Lui. Comment aurait-Il donc créé, dès le début, autant de créatures qui souffriraient et seraient tourmentées toute leur vie? N’est-ce pas la voie du bien de faire le bien ? Ou en tout cas, de ne pas faire tant de mal ?
Cinquième question : Comment est-il possible que de l’Eternel, qui n’a ni commencement ni fin, émergent des créatures misérables, éphémères et médiocres ?
2) Afin de clarifier tout ceci parfaitement, nous devons auparavant faire quelques analyses. Non, là où c’est interdit, c’est-à-dire, quant à l’essence du Créateur, que notre pensée ne peut en aucune façon saisir, et dont nous n’avons de ce fait, ni pensée, ni énoncé, mais là où la recherche est une Mitsva [commandement], c’est-à-dire dans la recherche de Ses actions, comme nous l’ordonne la Torah : « Connais le Dieu de ton père et sers Le », et comme il est dit dans le poème de l’Union « Par Tes actions, nous Te connaîtrons ».
Première analyse : Comment nous imaginerons-nous que la Création soit nouvelle, ce qui signifie quelque chose de nouveau, qui n’était pas inclus en Lui avant qu’Il ne l’ait créé, alors qu’il est évident pour tout observateur, qu’il n’y ait rien, qui ne soit inclus en Lui ? De plus, le simple bon sens nous dicte que nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas.
Seconde analyse : Si vous dites que du point de vue de Sa Toute-puissance, Il peut certainement créer quelque chose ex-nihilo, c’est-à-dire quelque chose de nouveau qui ne soit pas en Lui, la question se pose : Quelle serait cette réalité qui pourrait être déterminée comme n’ayant aucune place en Lui, mais qui serait nouvelle?
Troisième analyse : Les kabbalistes disent que l’âme de l’homme est une partie divine d’En-haut, de façon à ce qu’il n’existe aucune différence entre Lui et l’âme, mais Il est le « tout » et l’âme est une « partie ». Ils l’ont comparée à une pierre extraite de la montagne. Il n’y a aucune différence entre la pierre et la montagne sauf que l’une est le « tout » et l’autre est une « partie ». Il faut donc se demander : c’est une chose qu’une pierre taillée de la montagne soit séparée d’elle par une hache faite à cette fin, pour séparer la « partie » du « tout ». Mais comment imaginerons-nous cela de Lui, qu’Il sépare une partie de Son essence, jusqu’à ce qu’elle quitte Son essence et devienne « une partie » séparée de Lui, à savoir une âme, au point de ne pouvoir être comprise que comme une partie de Son essence?
3) Quatrième analyse : étant donné que le Merkava [chariot] de la Sitra Akhra [autre côté] et des Klipot [écorces/peau/pelures] est tellement éloigné de Sa Sainteté, que rien de plus distant ne peut être conçu, comment se peut-il qu’il émane et provienne de Sa Sainteté, et plus encore que Sa Sainteté le maintienne?
La cinquième analyse concerne la résurrection des morts. Puisque le corps est si méprisable, que dès sa naissance il est condamné à mourir et à être enterré, et que de plus, le Zohar dit que l’âme ne peut atteindre sa place au Jardin d’Eden tant que le corps ne s’est pas totalement décomposé et tant qu’il en reste des résidus, pourquoi donc doit-il revenir et se lever à la résurrection des morts ? Le Créateur ne peut-il pas réjouir les âmes sans lui ? Encore plus déconcertant est ce que nos sages disent, que les morts vont ressusciter avec leur défaut afin qu’ils ne soient pas confondus, et qu’ensuite Il guérira leurs imperfections. Il faut comprendre pourquoi le Créateur devrait se soucier qu’ils ne soient pas confondus avec d’autres, au point qu’Il doive recréer leurs défauts et qu’Il doive les guérir.
Sixième analyse : Nos sages ont dit que l’homme est le centre de toute la réalité, que tous les mondes, les Supérieurs et ce monde matériel et tout ce qu’ils contiennent n’ont été créés que pour lui. (Zohar, Tazria, 113), et ils ont obligé l’homme à croire que le monde a été créé pour lui (Sanhédrin, 37). Il semble difficile de comprendre que, pour ce petit homme, qui ne vaut pas plus qu’un cheveu, par rapport à la réalité de ce monde, et d’autant plus par rapport à tous les Mondes Supérieurs, dont la sublimité est infinie, le Créateur se soit donné la peine de créer tout ceci pour lui. Pourquoi l’homme aurait-il besoin de tout cela?
4) Afin de comprendre ces questions et ces analyses, la seule façon est d’examiner la fin de l’acte, c’est-à-dire le but de la Création, car rien ne peut être compris au milieu d’un processus, mais seulement à sa fin. Il est évident, qu’il n’y a aucun acte sans objectif, seul un insensé agirait sans avoir de but.
Je sais qu’il y a des « intellectuels », qui brisent le joug de la Torah et des Mitsvot, en disant que le Créateur a créé toute la réalité, et puis l’a abandonnée, en raison de l’insignifiance de ces créatures, il ne convient pas au Créateur, à Sa grandeur, de surveiller leurs actes insignifiants et honteux. En fait, ils ont parlé par ignorance, car il est impossible de décider de notre bassesse et de notre insignifiance avant d’avoir décidé que nous nous sommes créés avec toutes ces natures corrompues et répugnantes.
Mais dès que nous décidons que c’est le Créateur, qui est parfait à la perfection, qui est l’artisan qui a créé et dessiné nos corps, avec toutes leurs qualités admirables et méprisables, il ne peut certainement jamais apparaître un acte imparfait de la main d’un opérateur parfait, car tout acte témoigne de la qualité de celui qui le réalise. Quelle est la faute d’un habit mal taillé, si un tailleur maladroit l’a cousu?
A ce propos, nous trouvons dans Massekhet Taanit 20, l’histoire de Rabbi Elazar, qui rencontra un homme très laid et dit : « Comme cet homme est laid! » L’homme répondit: « Va voir l’artisan qui m’a fait et dis-lui que l’instrument qu’il a fabriqué est laid ».
Donc, ces « intellectuels » qui disent qu’à cause de notre bassesse et de notre insignifiance, il ne convient pas au Créateur de veiller sur nous et qu’Il nous a abandonnés, ne font rien de plus que d’étaler leur ignorance. Imaginez que vous rencontriez un homme, qui voudrait créer des créatures pour que, dès le début, elles souffrent et se tourmentent toutes leurs vies durant, comme nous, et qu’en plus il s’en débarrasserait, ne voulant même pas en prendre soin ni les aider un peu. Vous le blâmeriez et le mépriseriez bien. Est-ce possible de penser ainsi de Lui ?
5) Par conséquent, le bon sens nous force à comprendre le contraire de ce qui apparaît à la surface, et à décider que nous sommes vraiment des créatures nobles et estimables. Notre importance est infinie, de sorte que nous sommes réellement dignes de l’artisan qui nous a faits. Pour tout défaut que vous souhaiteriez percevoir dans nos corps, au-delà de toutes les excuses que vous pourriez vous trouver, cela retombera uniquement sur le Créateur qui nous a créés, nous et nos traits en nous, car il est évident que c’est Lui qui nous a créés et non pas nous. Il connaît aussi tout ce qui provient de la mauvaise nature et des inclinations qu’Il a créées en nous. C’est comme nous l’avons dit : Nous devons observer la fin de l’action et nous pourrons alors tout comprendre. Comme dit l’adage: « Ne montre pas à un idiot un travail à moitié fait ».
6) Nos sages nous ont déjà dit que le Créateur n’a créé le monde que pour réjouir Ses créatures. C’est là que nous devons placer nos yeux et toutes nos pensées, car c’est l’ultime intention de l’acte de la création du monde.
Nous devons dire que puisque la Pensée de la Création était de réjouir Ses créatures, Il a dû créer dans les âmes un énorme désir pour recevoir ce qu’Il pensait leur donner. La mesure de tout plaisir et délice dépend de la mesure du désir de les recevoir. Plus ce désir de recevoir est grand, plus le plaisir est grand, et de même, plus le désir de recevoir est petit, plus le plaisir en recevant est petit. Ainsi, la Pensée de la Création, elle-même, impose nécessairement de créer dans les âmes un désir de recevoir démesuré, qui corresponde à l’immense plaisir dont Sa Toute-puissance pensait réjouir les âmes. En effet, un grand plaisir et un grand désir de recevoir vont de pair.
7) Une fois que nous savons cela, nous arrivons, en toute clarté, à la pleine compréhension de la seconde analyse, car nous avons appris quelle est la réalité qui peut être clairement déterminée, comme ne faisant pas partie de Son essence, et dont nous pouvons donc dire qu’elle est une nouvelle création, ex-nihilo.
Et maintenant que nous savons avec certitude que la Pensée de la Création, qui est de réjouir Ses créatures, a forcément créé une mesure de désir de recevoir de Lui toute la bonté et le plaisir qu’Il leur destinait, ce désir de recevoir n’était donc certainement pas inclus dans Son essence, avant qu’Il ne l’ait créé dans les âmes, car de qui recevrait-Il? Voilà donc qu’Il a créé quelque chose de nouveau qui n’était pas en Lui.
De plus, nous comprenons, selon la Pensée de la Création, qu’il n’était pas nécessaire de créer quoi que ce soit de plus que ce désir de recevoir. En effet, cette nouvelle création Lui était suffisante pour remplir toute la Pensée de la Création, par laquelle il pensait nous faire plaisir.
Cependant, tout ce qui remplit la Pensée de la Création, à savoir, tous les bienfaits qu’Il avait prévus pour nous, proviennent directement de Son essence, et Il n’avait aucun besoin de les recréer, puisqu’ils s’étendent déjà de ce qui existe, vers l’énorme désir de recevoir des âmes. Nous voyons donc clairement, que toute la substance, dans la Création générée, du début à la fin, n’est que le « désir de recevoir ».
8) De là nous comprenons aussi le fond de la pensée des kabbalistes de la troisième analyse. Nous nous demandions comment était-il possible de dire que les âmes étaient une partie divine d’En haut, comme une pierre extraite de la montagne, et qu’il n’y a aucune différence entre elles, si ce n’est que l’une est une « partie » et l’autre un « tout ».
Nous nous demandions: C’est une chose de dire que la pierre extraite de la montagne, en devient une partie, par une hache appropriée, mais comment peut-on dire cela de Son essence? Qu’est-ce qui a séparé les âmes de Son essence et les a extraites du Créateur pour qu’elles soient des créatures?
Nous comprenons très clairement, d’après ce qui est susmentionné, que tout comme une hache coupe et sépare un objet physique en le divisant en deux, de même, la disparité de forme différencie le spirituel et le divise en deux.
Par exemple, lorsque deux personnes s’aiment, nous disons qu’elles sont unies comme un seul corps et à l’opposé, lorsqu’elles se haïssent, nous disons qu’elles sont aussi éloignées l’une de l’autre, comme l’Est l’est de l’Ouest. Il ne s’agit cependant pas d’une question de proximité ou d’éloignement dans l’espace. Ce dont il s’agit ici, c’est de l’équivalence de forme, car lorsqu’ils sont égaux en forme, et que chacun aime ce que l’autre aime et déteste ce que l’autre déteste, alors ils s’aiment et s’unissent.
S’il y a une disparité de forme .entre les deux, c’est-à-dire si l’un d’eux aime quelque chose que l’autre déteste, alors dans la mesure de cette disparité de forme, ils se haïssent et deviennent distants.
De plus, si par exemple, ils sont opposés en forme, c’est-à-dire si tout ce que l’un aime est détesté par l’autre, et vice-versa, ils sont considérés comme aussi éloignés que le sont l’Est de l’Ouest, comme d’une extrémité à l’autre.
9) Vous trouverez que, dans la spiritualité, la disparité de forme agit comme une hache qui sépare le matériel. Ainsi l’éloignement est proportionnel à l’opposition de forme. De là, nous apprenons que, puisque le désir de recevoir Son plaisir est inhérent aux âmes, car nous avons prouvé clairement, que cette forme n’existe pas chez le Créateur, en effet, de qui recevrait-Il, donc, cette disparité de forme que les âmes ont acquise, les sépare de Son essence, comme une hache qui extrait une pierre de la montagne.
Ainsi, par cette disparité de forme, les âmes sont sorties du Créateur et se sont séparées de Lui, pour être des créatures. Néanmoins, tout ce que les âmes acquièrent de Sa lumière, provient de ce qui existe déjà, de Son essence. Il s’avère donc que par rapport à Sa lumière, qu’elles reçoivent dans leur Kli [récipient] qui est le désir de recevoir, il n’y a aucune différence entre elles et Son essence, car en fait, elles reçoivent ce qui existe déjà, directement de Son essence.
La seule différence entre les âmes et Son essence ne tient que dans le fait que les âmes sont une partie de Son essence, c’est-à-dire que la quantité de lumière qu’elles reçoivent dans le Kli, qui est le désir de recevoir, est déjà une part séparée du divin, puisqu’elle est attribuée dans la disparité de forme du désir de recevoir. C’est par cette disparité de forme, qui en a fait une partie, qu’elles sont sorties du « tout » et sont devenues une « partie ». Ainsi, la seule différence entre elles, est que l’une est un « tout » et l’autre est une partie, comme la pierre extraite de la montagne. Réfléchissez bien à ceci, car il est impossible d’expliquer plus longuement ce sujet élevé.
10) A présent nous pouvons commencer à comprendre la quatrième analyse. Comment est-il possible que le Merkava [chariot] de la Touma [impureté] et des Klipot [écorces] puisse émerger de Sa sainteté, vu qu’il est éloigné de Sa sainteté, d’un extrême à l’autre? Et comment est-il possible qu’Il le nourrisse et le fasse exister?
Il faut, tout d’abord comprendre la signification de l’existence de l’impureté et des Klipot. Qu’elle est-elle ? Sachez qu’elle est l’énorme désir de recevoir, dont nous avons déterminé qu’il était l’essence des âmes selon leur création même, par laquelle elles sont prêtes à recevoir tout ce dont la Pensée de la création les comble. Il ne reste pas sous cette forme dans les âmes. Si tel était le cas, elles auraient dû rester éternellement séparées de Lui, en raison de la disparité de forme en elles, qui les séparerait de Lui.
Pour corriger cette séparation, qui repose sur le Kli des âmes, le Créateur a créé tous les mondes, et Il les a séparés en deux systèmes, comme dans le verset « Dieu a fait correspondre l’un à l’autre », qui sont les quatre mondes ABYA de Kedousha [sainteté], et face à eux les quatre mondes ABYA.de Touma [impureté].
Il a implanté le désir de donner sans réserve dans le système d’ABYA de Kedousha et en a retiré le désir de recevoir pour soi-même et l’a placé dans le système des mondes ABYA de Touma, qui, pour cette raison, sont séparés du Créateur et de tous les mondes de Sainteté.
C’est pourquoi les Klipot sont appelées « morts », comme dans le verset « sacrifices à des morts » (Psaumes 106 : 28), de même que les méchants qui les suivent, comme nos sages ont dit « Les méchants, dans leurs vies sont appelés morts », puisque le désir de recevoir implanté en eux est en opposition de forme avec Sa sainteté, et les sépare de la Vie des Vies, et qu’ils en sont éloignés d’un extrême à l’autre. Il en est ainsi, car le Créateur n’a aucun intérêt dans la réception, mais uniquement dans le don, et les Klipot, ne veulent rien du don, mais seulement recevoir pour elles-mêmes, pour leur propre plaisir. Il n’y pas de plus grande opposition que cela. Et vous savez déjà que l’éloignement spirituel commence par une certaine disparité de forme et se termine par l’opposition de forme, qui est la distance la plus éloignée qui soit au dernier degré.
11) Les mondes se sont enchainés jusqu’à la réalité de ce monde matériel, c’est-à-dire, l’endroit où se trouve la réalité du corps et de l’âme, ainsi que du temps de la corruption et de la correction. Car le corps, qui est le désir de recevoir pour soi, provient de sa racine dans la Pensée de la Création, et traverse le système des mondes de Touma, comme il est écrit « l’homme naît un ânon sauvage », (Job 11 : 12), et il reste l’esclave de ce système jusqu’à treize ans, qui est le temps de la corruption.
En s’engageant dans les Mitsvot à partir de l’âge de treize ans, afin de contenter son Créateur, il commence à purifier le désir de recevoir pour lui-même, implanté en lui, et le transforme petit à petit afin de donner sans réserve. En cela, il attire l’âme sainte de sa racine dans la Pensée de la Création et elle traverse le système des mondes de Sainteté et se revêt dans le corps. C’est le temps de la correction.
Ainsi, il accumule les degrés de sainteté de la Pensée de la Création dans Ein Sof [Infini], jusqu’à ce qu’ils l’aident à transformer le désir de recevoir pour lui-même en lui, et à le rendre entièrement afin de recevoir pour contenter son Créateur et non pas son propre intérêt. Ce faisant l’homme acquiert l’équivalence de forme avec son Créateur, car recevoir afin de donner est considéré comme un don pur. (Dans le traité Kidoushin [mariage] il est écrit qu’elle est donnée à un homme important, et il dit « par cela tu es sanctifiée » car en l’acceptant il fait plaisir à celui qui donne, ceci est considéré comme un don absolu à son égard).
L’homme achète, alors, une complète adhésion à Lui, car l’adhésion spirituelle est l’équivalence de forme, (comme les sages ont dit : Comment adhérer à Lui? En adhérant à Ses qualités). Ainsi l’homme mérite de recevoir tout le bien, le plaisir et la douceur de la Pensée de la Création.
12) Nous avons donc clairement expliqué la correction du désir de recevoir, qui a été implanté dans les âmes par la Pensée de la Création. Le Créateur leur a préparé deux systèmes susmentionnés, l’un en face de l’autre, au travers desquels les âmes passent et se divisent en deux aspects, le corps et l’âme, qui se revêtent l’un dans l’autre.
Par la Torah et les Mitsvot elles finiront par transformer la forme du désir de recevoir en celle du désir de donner sans réserve. Elles pourront alors recevoir toute la bonté qui est dans la Pensée de la création, et avec cela elles seront récompensées d’une forte adhésion au Créateur, parce que grâce au travail dans la Torah et les Mitsvot, elles auront été récompensées de l’équivalence de forme avec leur Créateur. C’est ce qui est considéré comme la fin de la correction.
Et alors puisque la Sitra Akhra impure ne sera plus d’aucune utilité, elle sera éliminée de la terre et la mort disparaîtra à jamais. Tout le travail dans la Torah et commandements qui a été donné au monde pendant les six mille ans d’existence du monde, et à chaque personne durant les soixante-dix ans de sa vie, ne sert qu’à les conduire à la réparation finale de l’équivalence de forme susmentionnée.
Nous avons, aussi, bien clarifié la formation et la sortie du système des Klipot et de l’impureté de Sa Sainteté, ce qui était inévitable pour permettre la création des corps, et qu’ensuite ils soient corrigés par la Torah et les Mitsvot. Si nos corps, avec leur désir de recevoir corrompu, ne provenaient pas du système d’impureté, nous n’aurions jamais pu le corriger, car l’homme ne corrige pas ce qu’il n’a pas.
13) Cependant, nous devons enfin encore comprendre comment le désir de recevoir pour soi, qui est si endommagé et si corrompu, a-t-il pu sortir et être dans la Pensée de la Création dans Ein Sof, dont l’unité est au-delà des mots et au-delà de toute description?
Le point est qu’aussitôt qu’Il a eu la Pensée de créer les âmes, Sa pensée a tout achevé, car Il n’a pas besoin d’un acte, comme nous. Toutes les âmes et les mondes destinés à être créés, sont apparus instantanément remplis de tout le délice, le plaisir et la douceur qu’Il avait prévu pour eux, dans la perfection la plus totale que les âmes sont destinées à recevoir à la fin de la correction, c’est-à-dire une fois que le désir de recevoir des âmes est complètement corrigé, et qu’il est devenu le don pur, en équivalence de forme complète avec l’Emanateur.
Il en est ainsi parce que le passé, le futur et le présent ne font qu’un dans Son Eternité. Le futur est comme le présent et la notion de temps n’existe pas en Lui. De ce fait, il n’a jamais été question du désir de recevoir corrompu, dans un état de séparation dans Ein Sof. Au contraire, cette équivalence de forme destinée à être découverte à la fin de la correction, est apparue immédiatement dans Son Eternité.
C’est à ce propos que nos sages ont dit, qu’avant même la Création du monde, Lui et Son Nom étaient Un, car la forme de séparation du désir de recevoir ne s’est pas révélée dans la réalité des âmes, qui sont sorties de la Pensée de la Création, mais elles adhéraient à Lui en équivalence de forme, comme « Lui et Son Nom sont Un ».
14) De là, vous trouvez nécessairement que dans l’ensemble, il y a trois états en ce qui concerne les âmes :
Le premier état est leur présence dans Ein Sof, dans la Pensée de la Création où elles ont déjà la forme future de la fin de la correction.
Le second état est leur présence dans les 6000 ans, où elles ont été divisées, en un corps et une âme, par les deux systèmes susmentionnés, et où le travail dans la Torah et les Mitsvot leur a été donné, afin d’inverser leur désir de recevoir en elles, et de le conduire à un désir de faire plaisir à leur Créateur, et non pas à elles-mêmes. Pendant cette période, il n’y aura aucune correction dans les corps, mais uniquement dans les âmes. Ce qui signifie qu’une personne doit éliminer toute forme de réception personnelle, qui est considérée comme le corps, et ne rester qu’avec le désir de donner sans réserve, qui est la forme du désir dans les âmes. Les âmes des justes, non plus, ne pourront pas se réjouir au Jardin d’Eden après leur mort, sauf après que leurs corps se soient décomposés dans la poussière.
Le troisième état est Gmar HaTikoun [fin de la réparation/correction] des âmes après la résurrection des morts, quand la correction complète arrivera également aux corps, car alors ils transformeront aussi la réception pour soi, qui est la forme du corps, pour qu’elle prenne la forme du don pur, et ils mériteront de recevoir pour eux-mêmes toute la bonté et les plaisirs et les délices de la Pensée de la Création. Et avec tout ceci, elles seront récompensées d’une forte adhésion grâce à leur équivalence de forme à leur Créateur, car elles ne recevront pas tout ceci avec leur désir de recevoir, mais pour faire plaisir à leur Créateur, puisqu’Il se réjouit lorsqu’elles reçoivent de Lui.
Dans un souci de concision, dès à présent, je me servirai des noms de ces trois états, comme premier état, second état et troisième état, et vous vous souviendrez de tout ce qui est expliqué ici, à chaque état.
15) En analysant ces trois états, vous trouverez que l’un est absolument nécessaire à l’autre. Si l’un d’entre eux s’annulait, les autres s’annuleraient aussi.
Par exemple, si le troisième état, la transformation de la forme de réception en forme de don, ne s’était pas révélé, forcément l’état 1 dans Ein Sof n’aurait pas pu sortir. En effet, la perfection ne se manifeste dans le premier état que parce qu’elle existe déjà dans le troisième état, comme si elle est dans le présent, et toute la perfection qui figure dans cet état ressemble à une copie du futur dans le présent. Mais si le futur pouvait être annulé, il n’y aurait pas de présent. Ainsi, le troisième état nécessite l’existence du premier.
Qui plus est, si quelque chose s’était annulé au second état, là où prend place tout le travail qui est destiné à être achevé au troisième état, le travail des corruptions et corrections et la continuité des degrés des âmes, comment le troisième état aurait-il existé ? De cette façon le second état nécessite l’existence du troisième état.
Il en est de même pour l’existence du premier état dans Ein Sof, où toute la perfection du troisième état existe déjà. Il doit donc absolument s’y conformer, c’est-à-dire que le second et le troisième état se manifestent dans toute la perfection qui s’y trouve, ni plus ni moins en quoi que ce soit. Le premier état nécessite donc l’émergence de systèmes correspondants dans le second état, pour permettre l’existence d’un corps dans le désir de recevoir corrompu par le système de l’impureté, nous permettant alors de le corriger. Si le système des mondes d’impureté n’existait pas, nous n’aurions pas ce désir de recevoir, et nous n’aurions pas pu le corriger ni accéder au troisième état, car l’homme ne peut pas corriger ce qui n’est pas en lui. Il ne faut donc pas demander comment le système d’impureté émergea du premier état, car c’est le premier état même qui nécessite son existence sous la forme du second état.
16) Ne devrions-nous pas nous poser la question de savoir si notre libre arbitre nous a été ôté, vu que nous sommes obligés de nous parfaire et d’accepter le troisième état, parce qu’il est déjà présent dans le premier état?
Le fait est que le Créateur nous a préparé deux voies dans le second état, pour nous conduire au troisième état:
La première est la voie de la Torah et des Mitsvot.
La seconde est la voie de la souffrance. La souffrance purifie notre corps et nous obligera, en fin de compte, à transformer notre désir de recevoir en nous en désir de donner sans réserve, et à s’attacher à Lui. Comme nos sages ont dit (Sanhédrin 97 b) : « Si vous vous repentez, c’est bien, et sinon Je placerai sur vous un roi comme Haman, et il vous forcera à vous repentir malgré vous ».
Nos sages ont dit du verset: « En son temps, Je l’accélérerai. S’ils sont récompensés, Je l’accélérerai, sinon en son temps »
Cela veut dire que nous sommes récompensés du premier chemin en observant la Torah et les commandements, et nous hâtons notre correction et n’avons pas besoin de souffrances pénibles et amères, ni du temps qu’il faut pour les subir, pour nous obliger à nous repentir malgré nous.
Sinon, « en son temps », ce qui veut dire seulement quand les souffrances termineront notre correction, et que la correction nous arrivera malgré nous. En fait, le chemin de la souffrance est aussi la punition des âmes en Enfer. Mais quoi qu’il en soit, Gmar Tikoun [la Correction Finale/fin de la correction], qui est le troisième état, est obligatoire et absolu, en raison du premier état.
Notre choix réside uniquement entre la voie de la souffrance et la voie de la Torah et des commandements.
Nous avons donc mis en lumière la manière dont ces trois états des âmes sont interconnectés et sont nécessaires.
17) Selon ce qui a été expliqué, nous comprenons très bien la troisième analyse ci-dessus : lorsque nous regardons qui nous sommes, nous trouvons que nous sommes corrompus et méprisables, et il n’y a pas de quoi pavaner. Cependant lorsque nous examinons l’opérateur qui nous a créés, nous devrions être exaltés, car il n’y a rien de plus digne d’éloges que Lui, comme il se doit de l’Opérateur qui nous a créés, puisque la nature de l’Opérateur parfait est d’accomplir des actes parfaits.
Ainsi, nous comprenons bien que notre corps avec toutes ses circonstances et ses possessions insignifiantes n’est pas du tout notre vrai corps, vu que notre vrai corps, qui est éternel et parfait, existe déjà dans Ein Sof, dans le premier état, où il reçoit sa forme complète du futur, qui sera le troisième état, c’est-à-dire, la réception sous la forme du don, qui est en équivalence de forme avec Ein Sof.
Ainsi, si notre premier état nécessite que nous recevions au second état la Klipa de notre corps, sous sa forme corrompue et détestable, qui est le désir de recevoir pour soi-même, qui est la force qui nous sépare de Ein Sof, c’est pour que nous le corrigions et qu’il nous permette de recevoir notre corps éternel en pratique, au troisième état. Il nous est inutile de protester, car notre travail ne peut être réalisé que dans ce corps transitoire et inutile, car « un homme ne peut corriger ce qu’il n’a pas en lui ».
Nous sommes donc déjà dans la mesure même de perfection adéquate, et en concordance avec l’Opérateur parfait qui nous a façonnés, même dans notre second état, car ce corps ne peut pas nous nuire en quoi que ce soit, puisqu’il est sur le point de mourir et de disparaître, et qu’il ne nous sert que le temps nécessaire à son annulation et à la réception de notre forme éternelle.
18) Cela éclairci notre cinquième analyse : Comment est-il possible que de l’Eternel naissent des actions temporaires, transitoires et inutiles ? Nous voyons, qu’en fait, nous sommes déjà à Ses yeux dignes de Son éternité, à savoir des êtres parfaits et éternels. Notre éternité nécessite forcément, que la Klipa du corps qui nous a été donnée uniquement pour le travail, soit transitoire et inutile, car si elle était restée pour l’éternité, nous serions restés séparés de la Vie des Vies pour l’éternité.
Nous avons déjà dit au point 13, que cette forme de notre corps, qui est le désir de recevoir uniquement pour nous-mêmes, n’est absolument pas présente dans l’éternelle Pensée de la Création, car nous y sommes sous la forme du troisième état. Mais elle est obligatoire au second état, pour nous permettre de la corriger.
Nous ne devons pas nous poser de questions sur l’état des autres créatures dans le monde, à part l’homme, puisque l’homme est le centre de toute la Création, comme il sera écrit par la suite au point 39, et toutes les autres créatures n’ont aucune valeur en elles-mêmes, si ce n’est dans la mesure où elles sont utiles à l’homme pour atteindre sa perfection. C’est pourquoi elles s’élèvent et tombent avec lui, sans aucune considération pour elles-mêmes.
19) Avec ceci, nous avons également expliqué la quatrième question : Vu qu’en général le bien fait le bien, comment a-t-Il créé dès le début, des créatures torturées et tourmentées toute leur vie durant?
Car comme nous l’avons dit, toutes ces souffrances proviennent nécessairement de notre premier état, où notre éternité parfaite, qui y est reçue de notre troisième état futur, nous oblige à emprunter le chemin de la Torah ou bien le chemin de la souffrance, pour accéder à notre éternité du troisième état (point 15).
Toutes ces souffrances ne sont ressenties que sur cette Klipa de notre corps, qui n’a été créée que pour mourir et être enterrée. Cela nous apprend que le désir de recevoir pour soi-même n’a été créé que pour être éradiqué, et disparaitre du monde et pour le transformer en un désir de donner sans réserve. Les tourments que nous souffrons existent uniquement pour découvrir l’insignifiance et la nuisance qui se cachent en lui.
En effet, lorsque tous les humains accepteront à l’unanimité, d’annuler et d’éradiquer leur désir de recevoir pour eux-mêmes, et n’auront d’autre désir que de donner sans réserve à autrui, tous les soucis et les maux dans le monde cesseront d’exister, et chacun sera assuré d’une vie pleine et saine, puisque chacun de nous aura le monde entier qui se souciera de lui, et satisfera ses besoins.
Cependant, lorsque chacun de nous ne désire recevoir que pour soi, c’est la source de toutes les inquiétudes, des souffrances, des guerres et des massacres auxquels nous ne pouvons pas échapper. Ils affaiblissent nos corps avec toutes sortes de maladies et de douleurs. Vous trouverez que toutes ces souffrances dans notre monde ne sont que les manifestations présentées à nos yeux, pour nous pousser à annuler la mauvaise Klipa du corps, et à accepter la forme complète du désir de donner sans réserve. Et comme nous l’avons dit, le chemin de la souffrance lui-même nous amène à la forme désirée.
Sachez que les Mitsvot entre l’homme et autrui, précèdent les Mitsvot entre l’homme et le Créateur, car donner à autrui l’amène à Lui donner sans réserve.
20) Après toutes ces explications, nous avons résolu la première question: « Quelle est notre essence?» Notre essence est la même que l’essence de tous les individus dans la réalité, et n’est ni plus ni moins que le désir de recevoir (comme écrit au point 7). Cependant, non pas comme il se présente au second état, qui est le désir de recevoir uniquement pour soi, mais comme il existe au premier état, dans Ein Sof, sous sa forme éternelle, qui est recevoir en vue de contenter le Créateur (Voir point 13).
Et même si nous ne sommes pas encore arrivés au troisième état et que nous manquons encore de temps, cela ne diminue en aucune façon notre essence, car notre troisième état est absolument requis par le premier état. C’est pourquoi, « tout ce qui sera collecté est estimé collecté ». Le manque de temps est considéré comme un manque, uniquement là où il y a un doute, qu’il accomplisse ce qui doit être accompli à temps.
Et comme nous n’avons aucun doute à ce propos, c’est comme si nous étions déjà parvenus au troisième état. Ce corps, sous sa forme corrompue, qui nous est donné à présent, ne terni pas non plus notre essence, puisque lui et tout ce qui lui appartient sont sur le point de disparaître complètement, avec tout le système de l’impureté, qui est leur source. « Et tout ce qui sera brûlé est estimé brûlé », et est considéré comme n’ayant jamais existé.
Cependant, l’âme, revêtue de ce corps, dont l’essence n’est aussi qu’un désir, mais le désir de donner sans réserve, qui provient du système des quatre mondes ABYA de Sainteté (point 11), cette âme existe éternellement, car cette forme du désir de donner est en équivalence de forme avec la Vie des Vies, et elle ne peut être échangée. Ce sujet sera complété plus loin, à partir du point 32.
21) Ne vous laissez pas abuser par les philosophes qui prétendent que l’essence de l’âme serait une substance intellectuelle, qui ne proviendrait que de concepts dont elle s’instruirait, et dont elle grandirait, et qu’ils seraient toute son essence. La question de la continuité de l’âme après le départ du corps dépendrait entièrement de l’étendue des concepts qu’elle aurait acquis, à tel point que l’absence de tels concepts impliquerait l’absence de continuité.
Ce n’est pas le point de vue de la Torah. C’est aussi inacceptable pour le cœur. Toute personne, qui a essayé d’acquérir quelque connaissance, sait et ressent que le cerveau est une possession et non le propriétaire.
Néanmoins, comme nous l’avons dit, toute la substance de la nouvelle Création, que ce soit la substance des éléments spirituels ou la substance des objets matériels, n’est ni plus ni moins qu’un désir de recevoir.
Bien que nous ayons dit que l’âme soit entièrement un désir de donner, elle ne l’est que par les corrections de la lumière Réfléchie qu’elle reçoit des Mondes Supérieurs, et desquels elle vient à nous. Cependant l’essence de l’âme est également un désir de recevoir.
La distinction que l’on puisse faire entre un objet et un autre, n’est faite que par son désir, car le désir de toute essence lui crée des besoins et les besoins engendrent des pensées et des concepts pour satisfaire ces besoins, que le désir de recevoir exige.
Tout comme les désirs humains diffèrent les uns des autres, il en est de même pour les besoins, les pensées et les idées.
Par exemple, ceux dont le désir de recevoir est limité à des désirs animaux seulement, de même leurs besoins, pensées et idées sont dictés pour satisfaire ce désir de recevoir dans toute sa bestialité. Bien qu’ils utilisent la connaissance et la raison humaine, il suffit à l’esclave d’être comme son maître. C’est comme l’esprit animal, puisque l’esprit est l’esclave et qu’il est au service du désir animal.
Ceux dont le désir de recevoir est intensifié principalement par les désirs humains, tels que les honneurs, et le pouvoir sur les autres, qui sont absents chez l’animal, fait que la majorité de leurs besoins, pensées et idées tourne uniquement autour de la satisfaction de leurs désirs, autant que possible.
Ceux, dont le désir de recevoir est intensifié principalement pour acquérir des connaissances, la majorité de leurs besoins, pensées et idées est donc en vue de satisfaire ce désir, autant que possible.
22) Ces trois désirs sont présents en majorité chez tout le monde, mais ils fusionnent dans différentes proportions, d’où la différence d’une personne à l’autre. Nous pouvons déduire, à partir des propriétés matérielles, les éléments spirituels, selon leur valeur spirituelle.
23) Ainsi, les âmes humaines aussi, les spirituelles, n’ont qu’un désir, contenter leur Créateur, par les revêtements de la lumière Réfléchie (Ohr Khozer) qu’elles reçoivent des Mondes Supérieurs et dont elles proviennent, et ce désir est leur essence et l’âme même. Il s’avère qu’une fois s’être revêtue du corps humain, l’âme engendre en lui des besoins, des pensées et des idées pour satisfaire entièrement son désir de donner, c’est-à-dire contenter son Créateur, selon l’ampleur de son désir.
24) L’essence du corps n’est que le désir de recevoir pour soi-même, et toutes ses manifestations et ses acquisitions sont la satisfaction de ce désir de recevoir corrompu, qui n’a été créé, initialement, que pour être éradiqué et éliminé du monde, afin d’atteindre le troisième état complètement au Gmar Tikoun [Fin de la Correction]. C’est pourquoi le corps est mortel, transitoire et méprisable, lui et toutes ses acquisitions, telle une ombre qui passe et qui ne laisse rien derrière elle.
L’essence de l’âme n’est que le désir de donner sans réserve, et toutes ses manifestations et ses acquisitions sont la satisfaction de ce désir de donner, qui existe déjà au premier état éternel, ainsi qu’au troisième état dans le futur, elle n’est donc absolument pas mortelle ni remplaçable.
Au contraire, elle et toutes ses possessions sont éternelles et existent pour toujours. Elle ne manque de rien au départ du corps. Au contraire, l’absence de la forme du corps corrompu la rend plus forte, ce qui lui permettra de s’élever au Jardin d’Eden.
Nous avons ainsi bien démontré que la continuité de l’âme ne dépend en rien des concepts qu’elle a acquis, comme les philosophes le prétendent, mais son éternité ne réside que dans son essence, dans son désir de donner sans réserve qui est son essence, et les concepts qu’elle a acquis sont sa récompense, non son essence.
25) De là émerge l’entière solution à la cinquième réflexion : Puisque le corps est tellement corrompu au point que l’âme ne peut être entièrement purifiée avant que le corps ne se décompose dans la poussière, pourquoi revient-il à la résurrection des morts ? Et aussi la question relative des sages, « les morts sont destinés à ressusciter avec tous leurs défauts, pour qu’on ne les confonde pas.» (Zohar, Amor, 17)
Vous comprendrez clairement ce sujet de la Pensée de la Création, du premier état. Nous avons dit que puisque la Pensée était de réjouir Ses créatures, Il a dû créer un grand désir, très exagéré, pour recevoir toute cette abondance de bien qui est dans la Pensée de la Création, car le grand délice et le grand désir de recevoir vont de pair. (Point 6 -7)
Nous avons dit que ce grand désir de recevoir est toute la nouvelle substance qu’Il a créée, car Il n’a pas besoin de plus que cela pour réaliser la Pensée de la Création. De plus, la nature de l’Opérateur parfait est de ne pas accomplir d’opérations superflues, comme il est écrit dans le Poème de l’Union : « Dans toute Ton œuvre, Tu n’as rien oublié, ni omis, ni ajouté. »
Nous avons aussi affirmé que ce désir de recevoir exagéré avait été complètement retiré du système de Sainteté et avait été donné au système des mondes d’impureté, dans lequel se trouvent les corps, leurs substances et toutes leurs possessions dans ce monde. Lorsque l’homme atteint sa treizième année, il commence à atteindre une âme sainte par la pratique de la Torah. A ce moment, il est nourri par le système des mondes de Sainteté, selon la mesure de pureté de l’âme qu’il a acquise.
Nous avons également dit précédemment que pendant les 6000 ans qui nous ont été donnés pour le travail dans la Torah et les Mitsvot, aucune correction ne parvient au corps, à son désir de recevoir excessif. Toutes les corrections résultant de notre travail, sont uniquement relatives à l’âme, qui s’élève, grâce à elles, aux niveaux supérieurs de sainteté et de pureté, ce qui signifie l’augmentation du désir de donner sans réserve qui s’étend avec l’âme.
C’est la raison pour laquelle, le corps est destiné à mourir, à être enterré et à se décomposer, car il ne subit aucune correction. Cependant, il ne peut pas rester ainsi, car si ce désir de recevoir excessif disparaissait du monde, la Pensée de la Création ne pourrait pas se réaliser, ce qui veut dire recevoir tous les grands plaisirs qu’Il pensait donner à Ses créatures, car « le grand désir de recevoir et le grand plaisir vont de pair ». Dans la mesure où le désir de recevoir diminue, le plaisir et le délice de la réception diminuent dans la même mesure.
26) Nous avons déjà dit que le premier état oblige le troisième état à se matérialiser dans toute la mesure de la Pensée de la Création, du premier état, sans qu’il n’y manque quoi que ce soit (voir point 15).
Ainsi le premier état nécessite la résurrection des corps morts, c’est-à-dire leur désir de recevoir excessif, qui a déjà été éradiqué et s’est décomposé au second état. Celui-ci doit à présent ressusciter dans toute sa plénitude, sans restriction aucune, c’est-à-dire avec tous ses anciens défauts.
Le travail recommence alors pour transformer ce désir de recevoir excessif en un désir de donner sans réserve uniquement. Nous y gagnons doublement :
-
Nous aurons une place où recevoir toute la bonté, les délices et la douceur de la Pensée de la Création, car nous avons déjà le corps avec son excessif désir de recevoir qui va de pair avec ces délices.
-
Puisque recevoir ainsi ne sera qu’en vue de contenter le Créateur, cette réception sera considérée comme un pur don sans réserve (Voir point 11). Et cela nous conduira à l’équivalence de forme, qui est Dvékout [adhésion], qui est notre forme au troisième état. Ainsi, le premier état nécessite absolument la résurrection des morts.
27) En fait, la résurrection des morts ne peut se produire que vers la Fin de la Correction, c’est-à-dire à la fin du second état. Après avoir été récompensé de refuser notre désir de recevoir excessif, et n’avoir reçu le désir que de donner sans réserve, et après avoir été récompensé de tous les merveilleux degrés de l’âme, nommés Nefesh, Rouakh, Neshama, Haya, Yekhida, par notre travail de négation de ce désir de recevoir, nous arrivons alors à la plus grande perfection, au point où il est possible de faire revivre le corps, avec tout son désir de recevoir excessif.
Alors, il ne nous nuit plus car il nous séparait de notre Dvékout. Au contraire, nous le surmontons et nous lui donnons la forme du don sans réserve. En vérité, c’est ainsi qu’il en va avec chacune des mauvaises qualités que nous souhaitons lui ôter : tout d’abord, nous devons l’éliminer complètement, jusqu’à ce que rien n’en subsiste. Ensuite nous pouvons la recevoir à nouveau et la diriger sur la voie médiane.
Tant que nous ne l’avons pas complètement éliminée en nous, il est impossible de la diriger sur la voie moyenne désirée.
28) Comme l’ont dit nos sages: « Les morts ressusciteront avec leurs défauts et seront ensuite guéris. » C’est-à-dire qu’au commencement, le même corps ressuscite, qui est le désir de recevoir excessif, sans aucune restriction, tel qu’il a grandi sous la conduite des mondes d’impureté, avant que la Torah et Mitsvot ne l’aient purifié en quoi que ce soit. Telle est la signification de « avec tous leurs défauts ».
Nous commençons alors un nouveau travail : inclure tout ce désir de recevoir excessif dans la forme du don. Il est alors guéri, car à présent il a également atteint l’équivalence de forme. Ils disent que c’est la raison de « qu’on ne dise pas que c’est un autre », signifiant qu’on ne dira pas de lui qu’il est dans une forme différente de celle qu’il avait dans la pensée de la Création. En fait, ce désir de recevoir excessif se tient là, prêt à recevoir toute la bonté de la Pensée de la Création. Mais entre-temps il a été donné aux Klipot pour être purifié. Pourtant à la fin, il ne faut pas qu’il soit un corps différent, car s’il lui manquait quoi que ce soit, il serait comme quelqu’un d’autre, et donc indigne de recevoir toute la bonté de la Pensée de la création, comme il l’a déjà reçue là, au premier état.
29) Maintenant nous pouvons résoudre la seconde question : Quel est notre rôle dans la longue chaîne de la réalité dont nous ne constituons que des petits maillons durant notre courte vie?
Sachez que notre travail, durant nos soixante-dix ans d’existence, est divisé en quatre :
Première partie : obtenir un désir de recevoir excessif sans restriction, dans toute sa mesure corrompue, du système des quatre mondes ABYA d’impureté. Si nous n’avions pas ce désir de recevoir corrompu, nous n’aurions pas pu le corriger, car « nous ne pouvons pas corriger ce qui n’est pas en nous ».
Par conséquent, non seulement ce désir de recevoir implanté dans notre corps à la naissance est insuffisant, mais il doit être aussi un véhicule pour les Klipot impures, pendant pas moins de treize ans. Cela signifie que les Klipot le dominent et lui donnent leurs lumières, car leurs lumières augmentent son désir de recevoir, parce que les satisfactions que les Klipot fournissent au désir de recevoir ne font qu’élargir constamment l’exigence du désir de recevoir.
Par exemple, à la naissance il ne désire qu’une portion et pas plus. Mais lorsque la Sitra Akhra fournit la portion, le désir de recevoir double immédiatement. Ensuite lorsque la Sitra Akhra procure les deux portions, le désir augmente immédiatement et en veut quatre, et s’il ne surmonte pas par la Torah et les Mitsvot, pour purifier le désir de recevoir et le transformer en don sans réserve, son désir de recevoir grandira toute sa vie, jusqu’à ce qu’il meurt sans avoir atteint la moitié de ses désirs.
Il se trouve ainsi sous l’autorité de la Sitra Akhra et des Klipot, dont le rôle est d’étendre et d’accroître son désir de recevoir et de le rendre exagéré et illimité, afin de fournir à l’homme tout le matériel dont il a besoin pour travailler et se corriger.
30) Seconde partie : à partir de l’âge de 13 ans, le point dans son cœur, qui est l’arrière de Nefesh de la Sainteté, est renforcé. Bien qu’il soit revêtu dans son désir de recevoir dès sa naissance, il ne commence à se réveiller qu’après treize ans. Il commence alors à entrer sous l’autorité du système des mondes de Sainteté, à savoir dans la mesure où il pratique la Torah et les Mitsvot.
Le rôle principal, durant cette période, est d’obtenir et d’accroître le désir de recevoir spirituel. A sa naissance, il n’a de désir de recevoir que la matérialité. Par conséquent, bien qu’il ait acquis, avant d’avoir 13 ans, un désir de recevoir excessif, ce dernier n’est pas encore à terme. La croissance essentielle du désir de recevoir ne se dessine que dans la spiritualité.
Par exemple, avant d’avoir treize ans, son désir de recevoir souhaite engloutir toutes les richesses et les honneurs de ce monde matériel, qui est évident à tous, et qui n’est pas un monde éternel, et qui n’est pour chacun de nous, qu’une ombre éphémère. Cependant lorsqu’il acquiert le désir spirituel excessif de recevoir, c’est alors qu’il souhaite engloutir pour son propre plaisir, tout le bien et la richesse du monde à venir éternel, qui est pour lui une possession éternelle. Ainsi l’essentiel du désir excessif de recevoir n’est achevé qu’avec un désir de recevoir la spiritualité.
31) Il est écrit dans les Nouveaux Tikounim (97) à propos du verset (Proverbes 30,15) « La sangsue a deux filles : « Donne, donne »». La sangsue signifie l’enfer, et les méchants qui sont piégés dans cet enfer aboient comme un chien : «Hav-Hav» [signifiant donne-donne en hébreu], ce qui veut dire : « Donne-nous la fortune de ce monde et donne-nous la fortune du monde à venir ».
Qui plus est, c’est un degré bien plus important que le premier, car en plus d’obtenir la véritable mesure du désir de recevoir, en lui donnant tout le matériel dont il besoin pour son travail, c’est le degré qui le conduit à Lishma [En Son nom]. Comme nos sages l’ont dit (Pessakhim 50b) : « L’homme devrait toujours pratiquer la Torah et les Mitsvot Lo Lishma [pas en Son nom] car de Lo Lishma, il arrive à Lishma ».
Par conséquent, ce degré, qui arrive après 13 ans est considéré comme sacré. C’est la signification de « la servante de la Sainteté est au service de sa maîtresse », c’est-à-dire « la Sainte Shekhina » [Divinité], car la servante le conduit à Lishma, et il est récompensé de l’inspiration de la Divinité.
Cependant il doit prendre toutes les mesures adéquates pour le conduire à « Lishma », car s’il ne fait pas des efforts dans ce but, il n’atteindra pas Lishma, et il tombera dans le piège de la servante impure, qui fait face à la servante de la Sainteté, et dont le rôle est de dérouter l’homme, afin que Lo Lishma ne le mène pas à Lishma. C’est à son sujet qu’il est dit : « une servante qui hérite de sa maîtresse » (Proverbes 30 : 23), car elle ne laissera personne s’approcher de la maîtresse, qui est la Sainte Divinité.
Et le dernier niveau de cette division est qu’il tombera follement amoureux du Créateur, comme l’on tombe passionnément amoureux d’un corps, au point que l’objet de sa passion reste sous ses yeux jours et nuits, comme le poète dit: « Quand je pense à Lui, Il m’empêche de dormir ». C’est alors que l’on dit de lui : « un désir satisfait est un arbre de vie» (Proverbes 13 :12), car les cinq degrés de l’âme sont l’Arbre de vie qui s’étend sur 500 ans. Chaque degré dure 100 ans, et conduira la personne à recevoir toutes les cinq Behinot [discernements] de NaRaNHaY (Nefesh, Rouakh, Neshama, Haya, Yekhida) qui sont expliquées dans la troisième partie.
32) La troisième partie est le travail dans la Torah et les Mitsvot Lishma, pour donner sans réserve et non pour recevoir une récompense. Ce travail purifie le désir de recevoir pour soi-même et le transforme en un désir de donner sans réserve.
Dans la mesure où l’homme purifie le désir de recevoir, il mérite de recevoir les cinq parties de l’âme qui sont appelées NaRaNHaY (ci-après point 42). Elles se trouvent dans le désir de donner sans réserve (voir point 23) et ne pourront pas se vêtir du corps tant que le désir de recevoir le contrôle, vu qu’il est opposé à l’âme, ou même en disparité de forme avec elle. Il en est ainsi car le revêtement et l’équivalence de forme vont de pair (Point 11).
Lorsque l’homme sera récompensé d’être entièrement dans le désir de donner sans réserve, sans rien recevoir pour lui-même, il est récompensé de l’équivalence de forme, de ses NaRaNHaY Supérieurs, provenant de leur source dans Ein Sof, de l’état premier, à travers ABYA de Sainteté, et qui sont immédiatement attirés à lui et se revêtent en lui graduellement.
La quatrième partie est le travail effectué après la résurrection des morts. Cela signifie que le désir de recevoir, après avoir complètement disparu, en mourant et ayant été enterré, ressuscite en un désir de recevoir excessif des plus mauvais, comme nos sages l’ont dit: « les morts ressusciteront avec leurs défauts » (point 28). Il est transformé alors en réception en vue de donner. En effet, il est donné à quelques élus d’accomplir ce travail durant leur vie dans ce monde.
33) Il reste, à présent, la clarification de la sixième analyse, dont nos sages disent: « Tous les mondes, Supérieurs et inférieurs, n’ont été créés que pour l’homme ». A priori il semble très étrange que, pour ce petit homme, qui n’a pas plus de valeur qu’un fin cheveu dans la réalité de ce monde, et encore moins dans les mondes spirituels Supérieurs, le Créateur se soit donné tant de peine à créer tout cela pour lui. Et encore plus étrange : pourquoi l’homme aurait-il besoin de tous ces vastes et nombreux mondes spirituels ?
Vous devez savoir que tout le contentement de notre Créateur de réjouir Ses créatures dépend de la mesure dans laquelle les créatures Le ressentent, comme Celui qui donne et Celui qui les réjouit. C’est alors qu’Il s’amuse beaucoup avec elles, comme un père qui joue avec son enfant chéri, dans la mesure où le fils ressent et reconnaît la grandeur et la majesté de son père, et où son père lui montre tous les trésors qu’Il a préparés pour lui.
Comme il est écrit : « Ephraïm, Mon fils chéri, un enfant choyé, puisque plus J’en parle, plus Je veux me souvenir de lui. Donc, Mes entrailles sont émues en sa faveur, Je le prendrai en pitié, dit le Seigneur ». (Jérémie 30,20)
Observez ces mots attentivement et vous pourrez comprendre et connaître l’immense plaisir qu’a le Créateur avec tous ceux qui ont été récompensés de Le ressentir et de connaître Sa grandeur, de toutes les manières qu’Il leur a préparées, au point d’être avec eux comme un père avec Son fils chéri, tel un père avec Son fils choyé, tel que c’est expliqué dans les versets.
Il n’y a nul besoin d’étendre ce sujet. Il nous suffit de savoir que pour ce plaisir et ces délices avec ces entités, il Lui valait la peine de créer tous les mondes, supérieurs et inférieurs.
34) Afin de préparer Ses créatures à atteindre le niveau élevé et sublime susmentionné, le Créateur a mis en œuvre quatre degrés, qui se suivent, appelés « minéral », « végétal », « animal » et « parlant ».
Ce sont en fait, les quatre phases du désir de recevoir selon lesquelles les Mondes Supérieurs sont divisés. Car bien que l’essence du désir ne se manifeste que dans Behina Dalet [quatrième discernement] du désir de recevoir, Behina Dalet ne peut apparaitre en une seule fois, elle doit être précédée par les trois Behinot précédentes, dans lesquelles et par lesquelles, elle se développe progressivement et apparaît, jusqu’à se terminer sous sa forme complète de Behina Dalet.
35) Dans Behina Aleph [premier discernement/première phase] du désir de recevoir, appelé « minéral », qui est le début de la manifestation du désir de recevoir dans ce monde matériel, il n’y a là qu’une force motrice incluant la totalité de la catégorie minérale. Cependant, aucun mouvement n’est visible dans ses particules. Cela est dû au fait que le désir de recevoir génère des besoins, et les besoins engendrent des mouvements suffisants pour satisfaire le besoin ; et puisque le désir de recevoir n’y existe que dans une faible mesure, il ne gouverne que l’ensemble de la catégorie à la fois, et n’est pas discernable dans les particules.
36) Le végétal lui est ajouté, c’est la Behina Bet [second discernement/seconde phase] du désir de recevoir, dont la mesure est plus grande que celle du minéral, et son désir de recevoir gouverne chacun des éléments de son ensemble. Chacun des éléments possède son propre mouvement, qui se déploie en longueur et en largeur et se meut là où le soleil brille. De plus, il est apparent que chaque élément, absorbe sa nourriture et sécrète ses déchets. Cependant, malgré tout cela, la sensation de liberté individuelle est encore absente chez eux.
37) La catégorie animale s’ajoute à lui, Behhina Guimel [troisième discernement/troisième phase] du désir de recevoir. Sa mesure est déjà beaucoup plus complète, car ce désir de recevoir génère déjà dans chacun de ses individus, une sensation de liberté individuelle, qui constitue la vie particulière de chaque individu, distincte de celle de l’autre. Cependant, ils sont encore dépourvus de la sensation d’autrui, c’est-à-dire qu’il n’y a en eux aucune préparation pour regretter la souffrance d’autrui ni de se réjouir pour lui, etc.
38) L’espèce humaine s’ajoute à toutes les précédentes. C’est Behhina Dalet [quatrième discernement/quatrième phase] du désir de recevoir, et sa mesure y est déjà complète et finale. La sensation des autres se manifeste aussi dans le désir de recevoir en lui. Et si vous désirez savoir avec grande précision quel est l’écart entre Behina Guimel du désir de recevoir de l’espèce animale, et Bekhina Dalet du désir de recevoir de l’homme, je vous dirai qu’il est égal à la valeur d’une seule créature de la réalité, par rapport à la réalité toute entière.
Ceci est dû au fait que le désir de recevoir chez l’animal, qui n’a pas la sensation des autres, ne peut engendrer des désirs ni des besoins en lui que dans la mesure où ils ont déjà été implantés dans cette même créature. Tandis que l’homme, qui peut également ressentir autrui, ressent un manque par rapport à tout ce que les autres possèdent et se remplit de jalousie d’acquérir toute la réalité que les autres ont. Lorsqu’il possède cent, il en veut deux cent. Par conséquent, ses besoins se multiplient toujours jusqu’à vouloir engloutir tout ce qui existe dans le monde entier.
39) Nous avons démontré à présent, que le but désiré du Créateur pour la création qu’Il a créée est de faire plaisir à Ses créatures, pour qu’elles connaissent Sa sincérité et Sa grandeur et pour qu’elles reçoivent toute la bonté et la douceur qu’Il a préparé pour l’homme dans la mesure décrite dans le verset « Ephraïm, mon fils chéri, un enfant choyé » (Jérémie 31 :20). Vous voyez ainsi, clairement, que ce but ne s’applique ni au minéral, ni aux larges sphères telles que la terre, la lune et le soleil, quelle que soit leur luminescence, et ni au végétal et ni à l’espèce animal, puisqu’il leur manque la sensation d’autrui, même au sein de leur propres espèces. Comment, donc, la sensation Divine et Sa bonté s’appliqueraient-elles à eux ?
Seul le genre humain a été préparé à ressentir ceux de l’espèce lui ressemblant, après avoir pratiqué la Torah et les Mitsvot [commandements], qui transforment le désir de recevoir en un désir de donner sans réserve, et les humains atteignent ainsi l’équivalence de forme avec leur Créateur. C’est alors qu’ils reçoivent tous les degrés qui leur ont été préparés dans les Mondes Supérieurs, appelés NaRaNHaY, car c’est ainsi qu’ils méritent de recevoir le but de la Pensée de la Création. Après tout, le but de la Création, l’intention de la Création, de tous les mondes n’existe que pour l’homme.
40) Cependant, je sais que ceci est tout à fait inacceptable pour certains philosophes. Ils ne peuvent admettre que l’homme, qu’ils considèrent vil et insignifiant, puisse être le centre de cette création grandiose et élevée ; mais ils ressemblent à ce ver qui est né dans un radis, et y vit, et pense que le monde du Créateur est aussi amer et obscur et petit que le radis dans lequel il est né.
Cependant, dès qu’il perce la peau du radis et qu’il jette un coup d’œil furtif à l’extérieur, il s’exclame surpris : « je pensais que le monde entier était de la taille du radis où je suis né, et je vois devant moi, à présent, un monde immense, lumineux, formidable et merveilleux! »
Il en est de même pour ceux qui sont plongés dans la Klipa de leur désir de recevoir, dans laquelle ils sont nés, et qui n’ont pas essayé de prendre les épices spéciales, que sont la Torah et les Mitsvot pratiques, qui sont capables de percer cette Klipa [écorce] dure, et la transformer en un désir de contenter son Créateur. Il est certain qu’ils doivent admettre que leur insignifiance et leur vide, sont tels qu’ils le sont en vérité, et qu’ils ne pourront donc pas concevoir que cette magnifique réalité n’ait été créée que pour eux.
En effet, s’ils s’étaient engagés dans la Torah et les Mitsvot afin de contenter leur Créateur avec toute la pureté requise et avaient brisé la Klipa du désir de recevoir dans laquelle ils sont nés, et avaient reçu le désir de donner sans réserve, leurs yeux se seraient immédiatement ouverts pour voir et atteindre tous leurs degrés de sagesse, d’intelligence et de raison évidente, plaisants et agréables à en couper le souffle, qui leur ont été préparés dans les mondes spirituels. Ils auraient alors eux-mêmes dit ce que nos sages ont dit : « Que dit un bon invité? L’hôte ne s’est donné toute cette peine que pour moi ».
41) Cependant, il nous reste toujours à clarifier : mais enfin, pourquoi l’homme aurait-il besoin de tous ces Mondes Supérieurs que le Créateur a créés pour lui ? En qui sont-ils utiles à l’homme ?
Vous devez savoir que la réalité de tous les mondes est généralement divisée en cinq mondes appelés
-
Adam Kadmon,
-
Atsilout,
-
Briya,
-
Yetsira,
-
Assiya.
En fait, en chacun d’eux, il y a un nombre infini de détails, qui sont les cinq Sefirot KaHaB TouM .(Keter, Hokhma, Bina, Tiferet et Malkhout), puisque :
Le monde d’Adam Kadmon est Keter,
Le monde d’Atsilout est Hokhma,
Le monde de Briya est Bina,
Le monde de Yetsira est Tiferet,
Le monde d’Assiya est Malkhout.
Et les lumières qui se revêtent de ces cinq mondes sont appelées YHNRN :
La lumière de Yekhida illumine le monde d’Adam Kadmon,
La lumière de Haya illumine le monde d’Atsilout,
La lumière de Neshama illumine le monde de Briya,
La lumière de Rouakh illumine le monde de Yetsira,
La lumière de Nefesh illumine le monde d’Assiya.
Tous ces mondes et tout ce qu’ils contiennent sont inclus dans le Nom Sacré Youd Hey Vav Hey et la pointe du Youd, puisque :
Le premier monde, Adam Kadmon, nous n’en avons aucune perception. C’est la pointe du Youd qui ici, le suggère; c’est pourquoi nous n’en parlons pas et nous ne mentionnons que les quatre mondes ABYA :
Le Youd est le monde d’Atsilout,
Le Hey est le monde de Briya,
Le Vav est le monde de Yetsira,
Le Hey inférieur est le monde d’Assiya.
42) Nous avons à présent expliqué les cinq mondes qui incluent toute la réalité spirituelle, qui s’étend de l’Infini jusqu’à ce monde. Ils sont en fait inclus les uns dans les autres, et chacun des mondes contient les cinq mondes entiers, et de même les cinq Sefirot – Keter, Hokhma, Bina, Tifferet et Malkhout dans lesquelles les cinq lumières, NaRaNHaY se revêtent, et correspondent aux cinq mondes.
A part les cinq Sefirot KaHaB TouM, dans chacun des mondes, il y a aussi quatre discernements spirituels, Minéral, Végétal, Animal, Parlant, où :
-
le Parlant y est considéré comme l’âme de l’homme,
-
l’Animal y est considéré comme les anges dans ce monde,
-
le Végétal y est nommé vêtements,
-
le Minéral y est nommé palais.
Ces discernements se revêtent les uns dans les autres. Il en est ainsi parce que le discernement Parlant qui représente les âmes des hommes revêt les cinq Sefirot : Keter, Hokhma, Bina, Tifferet et Malkhout qui sont la divinité de ce même monde.
Le discernement Animal est représenté par les Anges qui revêtent les âmes.
Le discernement Végétal, les Vêtements recouvrent les Anges.
Le discernement Minéral, les Palais les entourent tous.
Ce revêtement signifie qu’ils se servent l’un de l’autre, et évoluent l’un de l’autre, comme nous l’avons clarifié avec le minéral, le végétal, l’animal et le parlant dans ce monde (Points 35 à 38). Comme nous l’avons dit là, les trois discernements, minéral, végétal et animal ne sont pas apparus pour eux-mêmes, mais pour que la Behina Dalet, qui est l’espèce humaine, puisse se développer et s’élever grâce à eux.
C’est pourquoi, leur rôle n’est que de servir l’homme et de lui être utile. Il en est ainsi dans tous les mondes spirituels, où les trois discernements, minéral, végétal et animal, qui y sont, n’y sont apparu que pour servir et être utile au parlant, qui est l’âme de l’homme. C’est pourquoi nous considérons qu’ils revêtent tous l’âme de l’homme, ce qui veut dire, le servir.
43) A sa naissance, l’homme a immédiatement Nefesh de Kedousha (l’âme de sainteté), et non une véritable Nefesh, mais sa partie postérieure, ce qui signifie son dernier discernement, qui, en raison de sa petitesse, est appelé un « point ».
Il se revêt dans le cœur de l’homme, c’est-à-dire dans son désir de recevoir, qui se révèle essentiellement dans le cœur de l’homme.
Retenez cette règle: tout ce qui s’applique à toute la réalité, s’applique dans chaque monde, et même dans la plus petite particule qui puisse se trouver dans ce monde. Tout comme il y a cinq mondes dans toute la réalité, qui sont les cinq Sefirot, Keter, Hokhma, Bina, Tifferet et Malkhout, il y a cinq Sefirot, Keter, Hokhma, Bina, Tifferet et Malkhout, dans chacun des mondes et il y a cinq Sefirot dans chaque petite particule dudit monde.
Nous avons dit que ce monde est divisé en minéral, végétal, animal et parlant, (MVAP ) correspondant aux quatre Sefirot, Hokhma, Bina, Tifferet et Malkhout, car :
-
le minéral correspond à Malkhout,
-
le végétal correspond à Tifferet,
-
l’animal correspond à Bina,
-
le Parlant correspond à Hokhma,
-
et la racine de tous correspond à Keter.
En fait, comme nous l’avons dit, même dans la plus petite particule de chaque espèce des niveaux minéral, végétal, animal et parlant, il y a aussi quatre discernements du minéral, végétal, animal et parlant. De sorte que, même dans un seul individu du genre Parlant, c’est-à-dire même dans une personne, il y a également MVAP, qui sont les quatre parties de son désir de recevoir, où le point de Nefesh de Kedousha se revêt.
44) Avant l’âge de treize ans, aucune révélation ne sera faite dans le point dans son cœur. Cependant, après treize ans, lorsqu’il commence à pratiquer la Torah et les Mitsvot, même sans aucune intention, c’est-à-dire, sans amour et sans crainte comme il se doit pour servir le Roi, même dans Lo Lishma, le point dans son cœur commence à grandir et à révéler son action.
Ceci car les Mitsvot ne nécessitent pas d’intention.
Même les actions sans intention sont capables de purifier son désir de recevoir, mais uniquement à son premier degré appelé « minéral », et c’est dans la mesure où il purifie la partie minérale du désir de recevoir, qu’il forme les 613 organes du point dans le cœur qui est le niveau minéral de Nefesh de Kedousha. Et lorsqu’il achève la pratique de toutes les 613 Mitsvot, les 613 organes du point dans le cœur, qui est le minéral de Nefesh de Kedousha, sont achevés ; car les deux cents quarante-huit (248) organes spirituels sont établis par la pratique des deux cents quarante-huit Mitsvot de « faire », et ses trois cents soixante-cinq (365) tendons spirituels sont établis par l’observance des trois cents soixante-cinq Mitsvot de « ne pas faire », jusqu’à ce qu’il devienne un Partsouf entier de Nefesh de Kedousha. Puis Nefesh s’élève et revêt la Sefira de Malkhout dans le monde spirituel d’Assiya. Tous les éléments spirituels, minéral, végétal et animal de ce monde qui correspondent à cette Sefira de Malkhout d’Assiya servent et aident le Partsouf de Nefesh de l’homme qui s’y est élevé, dans la mesure où l’âme les perçoit. Ces concepts deviennent pour elle une nourriture spirituelle lui donnant la force de grandir et de se multiplier jusqu’à ce qu’elle puisse attirer la Lumière de la Sefira de Malkhout d’Assiya dans toute la perfection désirée, et éclairer le corps de l’homme. Et cette lumière complète aide l’homme à augmenter ses efforts dans la Torah et les Mitsvot, et à recevoir les degrés restants.
Comme nous avons dit, qu’immédiatement à la naissance du corps de l’homme, un point de la lumière de Nefesh apparaît et se revêt en lui, il en est de même lorsque son Partsouf de Nefesh de Kedousha naît, un point de son degré supérieur adjacent naît avec lui, c’est-à-dire celui du dernier discernement de la lumière de Rouakh d’Assiya se revêt dans l’intériorité du Partsouf de Nefesh.
Il en est ainsi à tous les degrés. Avec la naissance de chaque degré, le dernier discernement de son degré Supérieur apparaît instantanément en lui. Ceci constitue toute la connexion entre le Supérieur et l’inférieur jusqu’au sommet des degrés. Ainsi, grâce à ce point, qui lui vient du Supérieur, il peut s’élever au prochain degré supérieur.
45) Cette Lumière de Nefesh est appelée la Lumière du « minéral sacré » dans le monde d’Assiya. Elle correspond à la pureté de la partie minérale du désir de recevoir dans le corps de l’homme. Elle brille dans la spiritualité comme la catégorie minérale dans le monde physique (voir point 35), dont les éléments ne se meuvent pas de manière individuelle, mais seulement dans un mouvement général commun à tous les éléments de façon égale.
Il en est de même de la Lumière du Partsouf de Nefesh du monde d’Assiya. Bien qu’il y ait 613 organes en lui, qui sont 613 différentes formes de recevoir la bonté, ces changements ne sont pas apparents en lui, mais seule une Lumière générale dont l’action les enveloppe tous d’une même manière, sans en distinguer les détails.
46) Sachez que, bien que les Sefirot soient divines, et qu’il n’y ait aucune différence entre elles, de la tête de Keter dans le monde de AK, jusqu’à la fin de la Sefira de Malkhout dans le monde d’Assiya, il y a tout de même une grande différence par rapport à ceux qui reçoivent. Car les Sefirot sont considérées comme des Lumières et des Kélim (récipients).
La lumière des Sefirot est absolument divine.
Cependant, les Kélim, appelés KaHaB TouM dans chacun des trois mondes inférieurs nommés Briya, Yetsira et Assiya, ne sont pas divins. Ils sont considérés comme des couvertures qui dissimulent Ohr Ein Sof (la Lumière Infinie) en eux, et qui évaluent le rythme et la quantité de son illumination par rapport à ceux qui la reçoivent, pour que chacun d’entre eux ne reçoive que selon son niveau de pureté.
Ainsi, bien que la lumière soit Une, nous nommons quand même les lumières des Sefirot NaRaNHaY, car la lumière se divise selon les attributs des récipients.
Malkhout dont la couverture est la plus épaisse, dissimule Ohr Ein Sof. La lumière qu’elle transmet aux receveurs n’est qu’une petite portion relative à la purification du niveau « minéral du corps » de l’homme. C’est pourquoi elle est appelée Nefesh.
Le Kli de Tifferetest plus pur que le Kli de Malkhout et la lumière qu’il transmet d’Ein Sof, est relative à la purification du niveau « végétal du corps » de l’homme, car elle y agit plus que la lumière de Nefesh et s’appelle la lumière de Rouakh.
Le Kli de Bina est plus pur que celui de Tifferet. La lumière qu’il transmet d’Ein Sof, est relative à la purification de la partie « animale du corps » de l’homme et s’appelle lumière de Neshama.
Le Kli de Hokhma est le plus pur de tous. La lumière qu’il transmet d’Ein Sof, est relative à la purification de la partie « parlante du corps » de l’homme. Elle est appelée la lumière de Haya, et son action est incommensurable, comme nous l’expliquerons.
47) Comme nous l’avons dit, dans le Partsouf Nefesh, que l’homme atteint en pratiquant la Torah et les commandements sans intention, se revêt déjà un point de la lumière de Rouakh. Lorsque l’homme s’efforce d’observer la Torah et les Mitsvot, dans l’intention désirable, il purifie la partie végétale de son désir de recevoir, et dans cette certaine mesure, il édifie le point de Rouakh en un Partsouf.
En accomplissant les 248 commandements « de faire » avec une intention, le point se répand dans ses 248 organes spirituels.
En observant les 365 commandements « de ne pas faire », le point se diffuse dans ses 365 tendons.
Lorsqu’il a achevé tous les 613 organes, il s’élève et revêt la Sefira de Tifferet dans le monde spirituel d’Assiya, qui lui transmet de l’Infini une lumière plus importante, appelée la lumière de Rouakh, qui correspond à la purification de la partie « végétale du corps » de l’homme. Et tous les éléments du minéral, du végétal et de l’animal du monde d’Assiya qui sont relatifs au niveau de Tifferet, aident le Partsouf Rouakh de l’homme à recevoir les lumières de la Sefira de Tifferet, dans sa totalité, comme nous l’avons expliqué ci-dessus pour la lumière de Nefesh. C’est pourquoi il est appelé «le végétal de sainteté ». La nature de son illumination est comme le végétal du monde physique. Comme expliqué plus haut, il y a des différences distinctes dans les mouvements de chacun de ses éléments, de même, la lumière du végétal spirituel, a plus de force pour illuminer particulièrement chacun des organes des 613 organes du Partsouf Rouakh. Chacun d’entre eux manifeste la force d’action relative à cet organe. De plus, avec l’extension du Partsouf Rouakh, le point de son niveau Supérieur apparaît, c’est-à-dire, le point de la lumière de Neshama qui se revêt dans son intériorité.
48) Et en s’engageant dans les secrets de la Torah et la saveur des Mitsvot, il purifie la partie animale de son désir de recevoir. En faisant cela, il édifie le point de l’âme qui se revêt en lui dans ses 248 organes et 365 tendons. Lorsque la construction est achevée et qu’il devient un Partsouf, il s’élève et se revêt de la Sefira de Bina dans le monde spirituel d’Assiya. Ce Kli est bien plus pur que les premiers récipients, TM (Tifferet et Malkhout). C’est pourquoi il transmet une grande lumière d’Ein Sof, appelée « lumière de Neshama ».
Tous les éléments, minéral, végétal et animal du monde d’Assiya, relatifs au niveau de Bina aident et servent le Partsouf de Neshama de l’homme à recevoir toutes ses lumières de la Sefira de Bina, comme expliqué pour la lumière de Nefesh. Il est aussi appelé « animal de sainteté », car il correspond à la purification de la partie « animale du corps » de l’homme. Ainsi, la nature de son illumination, comme expliqué pour le genre humain du monde physique, au point 37, donne une sensation d’individualité à chacun des 613 organes du Partsouf, où chacun d’entre eux vit et se sent libre, sans aucune dépendance par rapport au reste du Partsouf.
Ceci, de sorte que les 613 organes en lui, sont considérés comme 613 Partsoufim, uniques dans leur lumière, chacun à sa manière. La supériorité de cette lumière sur la lumière de Rouakh dans la spiritualité est comme la différence qu’il y a entre l’animal et entre le minéral et le végétal dans la matérialité.
De plus, un point de la lumière de Haya de Kedousha, qui est la lumière de la Sefira de Hokhma émerge, avec la sortie du Partsouf Neshama, et se revêt dans son intériorité.
49) Après avoir été récompensé de recevoir cette grande lumière, appelée « lumière de Neshama », où chacun des 613 organes de ce Partsouf illumine d’une lumière complète et claire, de façon particulière comme un Partsouf indépendant, s’ouvre alors à lui une ouverture pour pratiquer chacun des commandements, selon son intention réelle, car chacun des organes dans du Partsouf de Neshama, lui illumine le chemin de chaque Mitsva reliée à cet organe. Par la grande puissance de ces lumières, l’homme purifie la partie « parlante » de son désir de recevoir et la transforme en un désir de donner.
C’est dans cette mesure que s’édifie le point de la lumière de Haya, vêtue en lui, dans ses 248 organes et ses 365 tendons spirituels. Lorsqu’il termine le Partsouf entier, il s’élève et revêt la Sefira de Hokhma dans le monde spirituel d’Assiya, qui est un récipient infiniment pur, et ainsi il lui transmet une grande et puissante lumière d’Ein Sof, appelée « lumière de Haya» ou « Neshama à Neshama ».
Tous les éléments du monde d’Assiya, qui sont le minéral, le végétal et l’animal, relatifs à la Sefira de Hokhma, l’aident à recevoir la lumière de la Sefira de Hokhma dans toute son entièreté comme expliqué pour la lumière de Nefesh. Ainsi, il est appelé «parlant de Kedousha», puisqu’il correspond à la purification de la partie «parlante du corps » de l’homme. La valeur de cette lumière dans la divinité est comme la valeur du parlant dans le MVAP matériel, ce qui signifie qu’il acquiert la sensation d’autrui ; de sorte que la mesure de cette Lumière par rapport à la mesure du minéral, végétal et animal spirituels, est comme la mesure du genre parlant physique sur le minéral, végétal et animal corporels.
La lumière d’Ein Sof, revêtue dans ce Partsouf, est appelée «la lumière de Yekhida».
50) Sachez cependant, que ces cinq discernements des lumière NaRaNHaY, reçues du monde d’Assiya, ne sont que le discernement NaRaNHaY de la Lumière de Nefesh, et ils n’ont plus rien du discernement de la lumière de Rouakh, car la lumière de Rouakh n’existe que dans le monde de Yetsira, et la Lumière de Neshama n’existe que dans le monde de Briya, et la lumière de Haya uniquement dans le monde d’Atsilout, et la lumière de Yekhida uniquement dans le monde d’AK.
Cependant, comme nous l’avons dit plus haut, tout ce qui existe dans l’ensemble, apparaît aussi dans chacun de ses éléments, aussi minuscule puisse-t-il être.
De ce fait, il y a aussi les cinq discernements de NaRaNHaY dans le monde d’Assiya, comme expliqués, mais ils ne sont que NaRaNHaY de Nefesh.
De la même manière, il y a tous les cinq discernements de NaRaNHaY dans le monde de Yetsira, qui ne sont que les cinq parties de Rouakh.
De même, il y a les cinq discernements de NaRaNHaY .dans le monde de Briya, et ils sont les cinq parties de Neshama.
Il en est de même dans le monde d’Atsilout, où ils sont les cinq parties de la Lumière de Haya.
Egalement dans le monde d’AK, où ils sont les cinq parties de la Lumière de Yekhida.
L’écart entre les mondes est, comme nous l’avons expliqué pour les discernements, entre chacun des NaRaNHaY d’Assiya.
51) Sachez que la repentance et la purification ne sont acceptées que si elles sont totalement permanentes, « qu’il ne retournera plus à sa bêtise », comme il est écrit : « Quand y a-t-il repentance ? Quand celui qui connaît les mystères témoigne qu’il ne retournera plus à sa bêtise ».
Ainsi comme nous l’avons dit : si un homme purifie la partie minérale de son désir de recevoir, il sera récompensé du Partsouf de Nefesh d’Assiya. Il s’élève et revêt la Sefira de Malkhout d’Assiya. Cela signifie qu’il aura certainement mérité la purification permanente de la partie minérale, de sorte qu’il ne retournera plus à sa bêtise. Il sera alors capable de s’élever au monde spirituel d’Assiya car il aura définitivement la pureté et l’équivalence de forme avec ce monde.
Cependant, pour les autres degrés, qui sont, comme nous l’avons dit Rouakh, Neshama, Haya et Yekhida d’Assya, où l’homme doit purifier les parties végétale, animale et parlante correspondantes de son désir de recevoir, pour revêtir et recevoir ces lumière, la pureté ne doit pas être permanente « jusqu’à ce que celui qui connaît les mystères témoigne qu’il ne retournera plus à sa bêtise ».
Il en est ainsi parce que tout le monde d’Assiya, dans toutes ses cinq Sefirot (Keter, Hokhma, Bina, Tifferet et Malkhout) n’est autre que Malkhout relative uniquement à la purification du minéral. Et les cinq Sefirot ne sont que les cinq parties de Malkhout. Donc, puisque, de toute façon, il a déjà été récompensé de la pureté de la partie minérale du désir de recevoir, il a déjà l’équivalence de forme avec tout le monde d’Assiya.
Cependant, vu que chaque Sefira du monde d’Assiya reçoit de la Behina correspondante dans les mondes Supérieurs à elle, ainsi :
la Sefira de Tifferet d’Assiya reçoit du monde de Yetsira, qui est tout entier Behinat Tiferet et lumière de Rouakh.
La Sefira de Bina d’Assiya reçoit du monde de Briya, qui est tout entier Behinat Neshama.
La Sefira de Hokhma d’Assiya reçoit du monde d’Atsilout, qui est tout entier Hokhma et lumière de Haya.
Par conséquent, bien que l’homme n’ait purifié définitivement que la partie minérale, s’il a néanmoins purifié les trois autres parties de son désir de recevoir, même temporairement, il peut recevoir aussi Rouakh, Neshama, Haya de Tifferet, Bina et Hokhma d’Assiya, mais seulement temporairement. Il en est ainsi car lorsque l’une des trois parties de son désir de recevoir s’éveille, il perd immédiatement ces lumière.
52) Après que l’homme ait définitivement purifié la partie végétale de son désir de recevoir, il s’élève de façon permanente au monde de Yetsira, et y atteint le degré permanent de Rouakh. Il peut aussi y atteindre les lumière de Neshama et Haya des Sefirot de Bina et Hokhma, qui y sont considérées Neshama de Rouakh et Haya de Rouakh, même avant d’avoir mérité définitivement la pureté des parties animale et parlante, comme nous l’avons vu dans le monde d’Assiya.
Cependant, ce n’est pas permanent, car après avoir définitivement atteint la purification de la partie végétale de son désir de recevoir, il est déjà en équivalence de forme avec tout le monde de Yetsira, à son plus haut degré, comme il est écrit à propos du monde d’Assiya.
53) Après avoir également purifié la partie animale du désir de recevoir, et l’avoir transformé en désir de don sans réserve, « jusqu’à ce que celui qui connaît les mystères témoigne qu’il ne retournera plus à sa bêtise », il est déjà en équivalence de forme avec le monde de Briya. Il s’y élève et y reçoit la lumière de Neshama en permanence.
Par la purification de la partie « parlante de son corps », il peut s’élever à la Sefira de Hokhma et recevoir la lumière de Haya qui s’y trouve, bien qu’il ne l’ait pas encore purifiée définitivement, comme dans Yetsira et Assiya. Mais la lumière ne l’illumine pas non plus en permanence, comme plus-haut.
54) Lorsque l’homme est récompensé de purifier en permanence la partie parlante de son désir de recevoir, il mérite l’équivalence de forme avec le monde d’Atsilout, s’y élève et y reçoit en permanence la lumière de Haya.
Lorsqu’il mérite plus, il reçoit la lumière d’Ein Sof et la lumière de Yekhida qui se revêt dans la lumière de Haya. Il n’y a rien de plus à dire.
55) Ainsi, nous avons clarifié ce que nous avons posé au point 41: Pourquoi l’homme a-t-il besoin de tous ces mondes Supérieurs que le Créateur a créés pour lui? En quoi est-ce utile à l’homme ?
Nous pouvons voir maintenant que l’homme est incapable de contenter son Créateur, sans l’aide de tous ces mondes, parce que selon le degré de pureté de son désir de recevoir, il atteint les lumière, et les degrés de son âme, appelés NaRaNHaY. A chaque degré atteint, les lumière de ce degré l’aident dans sa purification. Ainsi, il s’élève sur ses échelons jusqu’à mériter d’atteindre les plaisirs du but final de la Pensée de la Création (Point 33).
Il est écrit dans le Zohar (Noé, point 63) à propos du verset « Celui qui vient se purifier est aidé », il demande : « aidé en quoi ? Et il répond: « Il est aidé par une sainte âme », car il est impossible de parvenir à la purification désirée de la Pensée de la Création, sans l’aide de tous les degrés NaRaNHaY de l’âme.
56) Il faut savoir que tous les NaRaNHaY mentionnés jusqu’ici, sont les cinq parties selon lesquelles toute la réalité est divisée. En effet, tout ce qui est dans l’ensemble, existe même dans le plus petit élément de la réalité.
Par exemple, même dans la seule partie minérale d’Assiya spirituelle, il y a les cinq discernements de NaRaNHaY à atteindre, qui sont relatifs aux cinq discernements généraux de NaRaNHaY. Il est donc impossible d’atteindre même la lumière du minéral d’Assiya, sans y inclure les quatre parties du travail ci-dessus.
De sorte qu’aucun homme d’Israël ne peut se dispenser de les pratiquer toutes, selon sa valeur :
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Il doit pratiquer la Torah et les commandements avec intention, afin de recevoir le niveau de Rouakh selon sa valeur.
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Il doit pratiquer les secrets de la Torah, selon sa valeur, pour recevoir le discernement de Neshama selon sa valeur.
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De même pour les Taamim (saveurs) des commandements, car il est impossible d'accomplir la plus petite Lumière dans la réalité de sainteté, sans eux.
57) A présent, vous comprendrez l’aridité et l’obscurité dans lesquelles notre génération actuelle se trouve, qui n’ont existé dans aucune des générations précédentes, car même les serviteurs du Créateur ont abandonné la pratique des secrets de la Torah.
Maïmonide a déjà donné l’exemple véritable d’une file d’un millier d’aveugles marchant sur une route et ayant au moins une personne voyante à leur tête ; ils seront alors tous sûrs de prendre le droit chemin, et de ne pas tomber dans les pièges et les obstacles, car ils suivent la personne voyante qui les guide.
En revanche, si cette personne leur manque, ils trébucheront, sans aucun doute sur toute chose croisée en chemin, et tomberont tous dans le fossé.
Il en est de même à ce sujet : Si, au moins, les serviteurs du Créateur s’engageaient dans l’intériorité de la Torah, et attiraient une lumière complète de d’Ein Sof, toute la génération les auraient suivi, et tous auraient été sûrs de ne pas échouer en chemin.
Mais si les serviteurs du Créateur se sont eux-mêmes retirés de cette sagesse, il n’est pas surprenant que toute la génération ait échoué à cause d’eux. Mon chagrin est si grand que je ne puis continuer à en parler.
58) En fait, j’en connais la raison, qui provient principalement du fait que :
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La foi a diminué en général,
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et la foi dans les hommes saints, les sages de toutes les générations, en particulier.
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De plus, les livres de Kabbale et le Zohar sont pleins de paraboles corporelles.
Par conséquent les gens ont craint d’y avoir plus à perdre qu’à y gagner, car ils pourraient échouer facilement dans les statues et les images.
C’est cela qui m’a poussé à composer une interprétation suffisante des écrits du Ari, et maintenant du Zohar. J’ai, ainsi, totalement écarté cette crainte, car j’ai clairement expliqué et démontré la signification spirituelle de toute chose comme étant abstraite et dénuée de tout aspect physique, et située au-delà de l’espace et du temps, comme les lecteurs le verront. Ceci afin de permettre à tout Israël d’étudier le Zohar et de se réchauffer à sa lumière sacrée.
J’ai nommé ce commentaire. « Le Soulam » [l’échelle] pour montrer que le rôle de mon commentaire est comme le rôle de toute échelle : lorsque vous avez grenier abondamment rempli de belles choses, tout ce qui manque n’est qu’une échelle pour y accéder. Et alors, toute l’abondance du monde est entre vos mains.
Mais l’échelle n’est pas le but en elle-même, car si vous vous arrêtez sur les barreaux de l’échelle, sans entrer dans le grenier, votre intention ne sera pas réalisée. Il en est de même avec mon commentaire du Zohar, car il n’existe pas encore d’expression qui puisse clarifier ses termes infiniment profonds.
Néanmoins, j’ai établi dans mon commentaire une voie et une introduction pour que toute personne puisse s’élever, approfondir et lire « Le Livre du Zoharv», car c’est seulement ainsi que mon intention sera atteinte dans ce commentaire.
59) Tous ceux qui connaissent le Livre du Zohar, c’est-à-dire qui comprennent ce qui y est écrit, admettent à l’unanimité, qu’il a été composé par le divin sage Rabbi Simon Bar Yochaï.
Seuls ceux qui sont éloignés de cette sagesse et doutent de cette origine ont tendance à déclarer, en se basant sur des fables inventées par les adversaires de cette sagesse, que l’auteur en est le kabbaliste Rabbi Moïse de Léon ou un autre de ses contemporains.
60) En ce qui me concerne, dès le jour où j’ai été doté de la lumière du Créateur pour contempler un peu ce Livre Sacré, il ne m’est pas venu à l’esprit de rechercher son origine, pour la simple raison que le contenu du Livre évoque dans mon cœur le mérite du vénéré Tanna Rashbi (Rabbi Simon Bar Yokhaï), bien plus que celui de tous les autres sages.
Néanmoins, si j’avais clairement vu que son auteur était quelqu’un d’autre, tel que Rabbi Moïse de Léon ou un autre, le mérite de Rabbi Moïse de Léon aurait alors été évoqué en moi, bien plus que celui de tous les autres sages, y compris Rashbi.
Cependant, selon la profondeur de la sagesse de ce livre, si j’avais trouvé que son auteur était l’un des quarante-huit prophètes, je l’aurais estimé bien plus acceptable que de l’attribuer à l’un de ces sages. Qui plus est, si j’avais trouvé que Moïse l’avait reçu sur le Mont Sinaï, du Créateur Lui-même, mon esprit aurait été tout à fait apaisé, car une telle composition est digne de lui.
Par conséquent, vu que j’ai eu le privilège de rédiger un commentaire, adapté à tout lecteur désirant comprendre un peu ce qui est écrit dans le Livre, je pense être dispensé d’investir d’avantage d’efforts dans cette recherche, car aucune personne érudite dans « Le Zohar », ne pourra accepter que son auteur puisse être d’un degré moins élevé que le Saint Tanna Rashbi.
61) Ainsi se pose la question « pourquoi le Livre du Zohar n’a pas été révélé aux premières générations, qui, sans aucun doute, étaient plus élevées que les dernières générations, et en étaient plus dignes?» De même, il faut se demander : pourquoi le commentaire du Livre du Zohar n’a pas été révélé avant l’époque du Ari, et ni aux kabbalistes qui l’ont précédés ?
Enfin la question la plus déconcertante : « Pourquoi le commentaire des textes du Ari et des textes du Zohar n’a pas été révélé depuis l’époque du Ari jusqu’à notre génération?»
La réponse est que le monde, pendant les six millénaires de son existence, est comme un Partsouf divisé en trois parties, Roch (tête), Tokh (milieu), Sof (fin), soit HaBaD, HaGaT, NeHY. Les sages nous disent (Talmud, Sanhedrin 97, 1) : « deux millénaires - le Tohou (chaos), deux millénaires – la Torah, deux millénaires – les jours du Messie ».
Il en est ainsi parce que durant les deux premiers millénaires, qui sont Roch et HaBaD, les lumières étaient très faibles. Elles étaient comme un Roch sans Gouf (corps) ne comportant que les lumière de Nefesh, car le rapport est inverse entre les récipients et les lumière.
Pour les récipients, la règle est que les premiers récipients grandissent tout d’abord dans chaque Partsouf.
Pour les lumière c’est le contraire, les lumière inférieures se revêtent dans le Partsouf d’abord.
Donc, tant qu’il n’y a, dans les récipients, que les parties supérieures, c’est-à-dire les récipients de HaBaD, seules les lumière de Nefesh descendent s’y revêtir, qui sont les lumière les plus inférieures. C’est pourquoi, il est dit des deux premiers millénaires qu’ils sont Tohou.
Pendant les deux seconds millénaires du monde, qui sont les récipients de HaGaT, la lumière de Rouakh, qui est considérée comme la Torah, descend et se revêt dans le monde. De ce fait, il est dit que les deux millénaires du milieu sont la Torah.
Les deux derniers millénaires sont les récipients de NHYM, c’est donc, à ce temps-là, que la lumière de Neshama, qui est la plus forte lumière, se revêt dans le monde, et c’est pourquoi ce sont les jours du Messie.
Cette voie s’applique à chacun des Partsouf en particulier, car dans les récipients de HaBaD HaGaT jusqu’à son Khazé les lumières sont dissimulées. Les Hassadim dévoilés, c’est-à-dire le dévoilement de la lumière Supérieure de Hokhma, ne commencent à illuminer qu’à partir de Khazé et en bas, c’est-à-dire dans ses NHYM (Netsakh, Hod, Yessod, Malkhout).
C’est pourquoi, avant que les Kélim de NHYM ne commencent à se manifester dans le Partsouf du monde, à savoir dans les deux derniers millénaires, la sagesse du Zohar en général, et la sagesse de la Kabbale en particulier, étaient cachées au monde.
Cependant, au temps du Ari, à l’époque où la finition des récipients sous Khazé était proche, la lumière Supérieure de Hokhma s’est révélée dans le monde, par l’âme de Rabbi Isaac Louria (le Ari), qui était prêt à recevoir cette grande lumière. Il a donc révélé les fondements du Livre du Zohar et de la sagesse de la Kabbale, éclipsant ainsi tous ses prédécesseurs.
Pourtant, vu que ces récipients n’étaient pas complètement achevés, et qu’il est décédé en l’an 5332 (1572), le monde ne méritait donc pas encore de découvrir ses propos, et ses paroles saintes ne furent connues que de quelques élus, à qui il fut interdit d’en parler au monde.
Actuellement, à notre génération, alors que nous sommes déjà proches de la fin des deux derniers millénaires, nous avons la permission de révéler au monde ses paroles et les paroles du Zohar, dans une mesure considérable, pour que notre génération et les suivantes commencent à découvrir de plus en plus les paroles du Zohar, jusqu’à ce qu’elles soient découvertes entièrement, selon la volonté du Créateur.
63) Ainsi, vous comprendrez que le degré des premières générations est infiniment plus élevé que celui des dernières, car c’est la règle pour tous les Partsoufim des mondes et des âmes, que « c’est le plus pur qui est choisi en premier lieu dans le Partsouf ».
C’est pourquoi les Kélim de HaBaD du monde et aussi des âmes ont été sélectionnés en premier lieu. Par conséquent, les âmes des deux premiers millénaires étaient infiniment plus élevées. Cependant elles ne pouvaient pas recevoir toute la lumière du fait de l’absence des parties inférieures du monde et d’elles-mêmes, qui sont HaGaT et NHYM.
De même, par la suite, au cours des deux millénaires intermédiaires, lorsque les Kélim de HaGaT furent choisis dans le monde et dans les âmes, les âmes elles-mêmes étaient encore très pures, car le degré des Kélim de HaGaT est proche de celui de HaBaD. Pourtant, les lumières étaient dissimulées dans le monde en raison de l’absence des Kélim de Khazé et en bas, du monde et des âmes.
Par conséquence, dans notre génération, bien que l’essence des âmes soit la pire de la réalité, et que de ce fait elles n’ont pas pu être choisies pour la Kedousha jusqu’à ce jour, ce sont quand même elles qui complètent le Partsouf du monde et le Partsouf de toutes les âmes par rapport aux Kélim, et le travail ne sera achevé qu’à travers elles.
Il en est ainsi parce qu’à présent que les récipients de NHY sont terminés, et que tous les Kélim de Roch, Tokh et Sof sont dans le Partsouf, les pleines mesures des lumières sont à présent étendues dans Roch, Tokh et Sof, et à tous ceux qui le méritent, soit NaRaN complet. Ce n’est par conséquent, qu’après la finition de ces âmes inférieures, que les plus hautes lumières pourront se manifester, et pas avant.
64) Cependant, même nos sages ont posé cette question (Talmud, Berakhot, p20) : Rav Papa dit à Abaye : « En quoi les premiers étaient différents, pour qu’un miracle leur soit arrivé, et en quoi sommes-nous différents, pour qu’aucun miracle ne nous arrive? Est-ce en raison de l’étude? Au temps de Rav Yehouda, tout le monde étudiait Nezikin (un des six volumes de la Mishna), alors que nous étudions les six volumes. Et lorsque Rav Yehouda étudiait Okatzin, il disait : « Je vois Rav et Samuel ici », alors que nous étudions Okatzin dans treize séminaires. Et lorsque Rav Yehouda ôtait une de ses chaussures, la pluie tombait, et nous, nous tourmentons nos âmes et crions, et personne ne nous remarque. Il répondit, « les premiers donnaient leurs âmes pour sanctifier le Seigneur ».
Ainsi, bien que celui qui ait posé la question et celui qui ait répondu savaient bien que les premiers étaient plus importants qu’eux, quoi qu’il en soit, en ce qui concerne la Torah et la sagesse, Rav Papa et Abaye étaient plus importants que les premiers.
Donc, bien que les premières générations soient plus importantes que les dernières générations dans l’essence de leurs âmes, car le plus pur est choisi à venir au monde en premier, néanmoins la Torah et la sagesse se révèlent de plus en plus aux dernières générations. Ceci pour la raison mentionnée, que la mesure générale est achevée plutôt par les dernières générations. C’est pourquoi des lumière plus complètes se répandent en elles, bien que leur propre essence soit la pire.
65) Il ne faut donc pas se demander, pourquoi, alors, est-il interdit d’être en désaccord avec les premiers en ce qui concerne la Torah révélée ?
Cela provient du fait qu’en ce qui concerne la partie pratique des Mitsvot, c’est le contraire, les premiers y étaient plus accomplis que les derniers. La raison en est que l’acte provient des récipients saints des Sefirot, et les secrets de la Torah et les Taamim (saveurs) de la Mitsva proviennent de la lumière des Sefirot.
Nous savons déjà qu’il y a « une relation inverse entre les récipients et les lumières », car dans les récipients, les supérieurs grandissent d’abord (point 62). C’est pourquoi les premiers étaient plus accomplis dans la partie pratique que les derniers. Mais avec les lumières, où les inférieures entrent d’abord, les derniers sont plus accomplis que les premiers.
66) Sachez qu’en toute chose il y a une intériorité et une extériorité. Dans le monde en général, Israël, les descendants d’Abraham, Isaac et Jacob, sont considérés comme l’intériorité du monde, et les soixante-dix Nations sont considérées comme l’extériorité du monde.
De même, dans Israël aussi, il y a une intériorité, ceux qui sont les serviteurs dévoués du Créateur, et une extériorité, ceux qui ne se dévouent pas au service du Créateur.
Parmi les Nations du monde, il y a également une intériorité, les Justes des Nations du Monde, et il y a une extériorité, qui sont les individus vulgaires et les malveillants parmi eux.
De même, au sein des serviteurs du Créateur parmi les enfants d’Israël, il y a une intériorité, ceux qui ont le privilège de comprendre, l’intériorité de l’âme de la Torah et ses secrets, et une extériorité, ceux qui observent méthodiquement la partie pratique de la Torah seulement.
De même, dans chaque homme d’Israël, il y a une intériorité, « Israël » en lui, qui est le point dans le cœur, et une extériorité – qui est les « Nations du monde » en lui, le corps lui-même. Mais même « les Nations du Monde » en lui, sont considérées comme converties, car, adhérant à l’intériorité, elles ressemblent aux justes convertis des Nations du Monde, qui viennent et s’attachent à tout Israël.
67) Lorsqu’un homme d’Israël augmente et respecte son intériorité, qui est « Israël » en lui, plus que son extériorité, qui est les « Nations du monde » en lui, c’est-à-dire, qu’il consacre la plupart de ses efforts et de son labeur à augmenter et élever son intériorité, pour le bien de son âme, et qu’il ne fournit que peu d’efforts nécessaires à l’existence « des Nations du monde » en lui, soit pour les besoins de son corps, alors, comme il est dit, (Traité des Pères 1) : « Fais ton étude de la Torah permanente, et ton travail temporaire », ses actes font que les enfants d’Israël s’élèvent tous, de plus en plus haut, aussi bien dans l’intériorité que dans l’extériorité du monde, et les Nations du monde, qui en sont l’extériorité, reconnaîtront et admettront la valeur des enfants d’Israël.
Mais si, par malheur, c’est le contraire, et qu’un homme d’Israël augmente et apprécie son extériorité, les « Nations du Monde » en lui, plus qu’« Israël » en lui, alors, comme il est écrit (Deutéronome 28) : « L’étranger qui sera chez toi » c’est-à-dire l’extériorité, « s’élèvera de plus en plus haut que toi, et toi-même », c’est-à-dire l’intériorité, Israël en toi, « descendra de plus en plus bas ». Ainsi par ses actions, il cause l’élévation de l’extériorité du monde en général, des Nations du monde, de plus en plus haut, et elles dépassent Israël en les humiliant jusqu’à poussière. Alors, les Enfants d’Israël, l’intériorité du monde, tomberont encore plus bas.
68) Ne soyez pas surpris du fait qu’un individu puisse par ses propres actions élever ou abaisser le monde entier. C’est une loi immuable : le général et le particulier sont identiques comme deux gouttes d’eau. Tout ce qui survient au général, survient aussi au particulier. De plus, les individus font tout ce qui existe dans le général, car le général ne se révèle qu’après l’apparition des individus en lui, selon leur quantité et leur qualité. Il est donc évident que l’acte d’un individu, selon sa valeur, rabaisse ou élève tout le général.
Cela clarifiera ce qui est écrit dans le Zohar, que par l’engagement dans le Livre du Zohar et dans la sagesse de la vérité, ils seront récompensés de sortir de l’exil vers une totale rédemption (Tikounim, fin du Tikoun n°6). Car en fait, quel est le rapport entre l’étude du Zohar et la délivrance d’Israël de parmi les Nations ?
69) En effet, selon ce qui a été expliqué, nous comprenons que dans la Torah aussi il y a intériorité et extériorité, comme dans le monde entier. C’est pourquoi, celui qui s’engage dans la Torah a également ces deux degrés.
Lorsqu’il augmente ses efforts dans l’intériorité de la Torah et de ses secrets, il élève dans cette même mesure la vertu de l’intériorité du monde – qui est Israël –plus haut que l’extériorité du monde, les Nations du Monde. Et toutes les nations connaîtront et admettront le mérite d’Israël sur elles, jusqu’à ce que les versets se réalisent, (Isaïe, 14) : « Les peuples les prendront et les ramèneront à leur demeure, et la maison d’Israël sera rétablie sur la terre du Seigneur » et aussi « Ainsi a parlé le Seigneur: «Voici, j’élèverai ma main vers les nations et je dresserai mon étendard vers les peuples; et ils ramèneront tes fils entre leurs bras et porteront tes filles sur les épaules ». (Isaïe 49 : 22)
Mais si au contraire, l’homme d’Israël rabaisse la vertu de l’intériorité de la Torah et de ses secrets, qui traitent du chemin de nos âmes et de leurs degrés, et aussi de la perception et des saveurs des Mitsvot, au profit de la vertu de la Torah extérieure, qui ne traite que de la partie pratique, et même s’il s’engage occasionnellement dans l’intériorité de la Torah, lui accordant une petite heure de son temps, que ce soit la nuit ou le jour, comme si elle n’était pas nécessaire, il déshonore alors et rabaisse l’intériorité du monde, qui sont les enfants d’Israël, et il renforce l’extériorité du monde, soit les Nations du monde sur eux. Elles humilieront et rabaisseront les enfants d’Israël et elles considéreront Israël comme superflu, comme si le monde n’avait pas besoin d’eux.
De plus, cela conduit même à renforcer l’extériorité des Nations du monde aux dépens de leur propre intériorité, car les pires parmi les Nations du mondes, ceux qui nuisent et détruisent le monde, s’élèvent au-dessus de leur intériorité, qui sont les Justes des Nations du monde. Ils amènent alors toute la ruine et les massacres abominables dont notre génération a été témoin.
Vous voyez, par conséquent, que la rédemption d’Israël et le mérite d’Israël dépend de l’étude du « Zohar » et de l’intériorité de la Torah, et le contraire, toutes les destructions et le déclin des enfants d’Israël proviennent du fait qu’ils aient abandonné l’intériorité de la Torah, et aient rabaissé son mérite au plus bas, et l’ont rendue tout à fait superflue.
70) C’est ce qui est écrit dans les Tikounim [corrections] du Zohar (Tikoun 30) « Levez-vous et réveillez-vous pour la sainte Shekhina [Divinité], car votre cœur est vide, sans la sagesse, de la connaître et de la comprendre, bien qu’elle soit en vous ».
La signification de ceci, comme il est écrit (Isaïe 40) :
« Une voix dit : « appelle », c’est la voix qui bat dans le cœur de chacun d’Israël, pour réaliser et prier pour l’élévation de la sainte Shekhina, qui est l’ensemble des âmes de tout Israël.
Le verset prouve :
« Appelle donc, y a-t-il quelqu’un qui réponde », car l’appel veut dire prière.
Mais la Shekhina dit :
« Que vais-je appeler ? » ce qui signifie : je n’ai pas la force de m’élever moi-même de la poussière, car « toute la chair est du foin », ils sont comme des animaux qui mangent de l’herbe et du foin, c’est-à-dire qu’ils observent les Mitsvot sans réfléchir, comme des animaux.
« Toutes les bonnes actions qu’ils font, ils ne les font que pour eux-mêmes ». Cela signifie que les Mitsvot qu’ils font ne sont pas faites dans l’intention de contenter leur Créateur, mais ils observent les Mitsvot uniquement dans leur propre intérêt.
« Même les meilleurs d’entre eux, ceux qui dédient tout leur temps à la pratique de la Torah, ne le font que dans l’intérêt de leur propre corps », sans l’intention voulue de contenter leur Créateur.
Il est dit de la génération de l’époque : l’esprit disparaît et ne réapparaîtra pas dans le monde. Il s’agit de l’esprit de Messie qui doit délivrer Israël de toutes ses souffrances jusqu’à la rédemption finale, pour que se réalise ce qui est écrit : « la Terre sera remplie de la connaissance du Seigneur ». Cet esprit a disparu et ne brille pas dans le monde.
Malheur à ces mêmes personnes qui sont la cause du départ de l’esprit du Messie, qui a quitté le monde et ne peut plus y revenir. Ce sont eux qui ont rendu la Torah aride et sans aucune saveur de compréhension ni raison. Ils se restreignent uniquement aux aspects pratiques de la Torah, et ne font aucun effort pour essayer de comprendre la sagesse de la Kabbale, de connaître et de comprendre les secrets de la Torah et les saveurs de la Mitsva.
Malheur à eux, car par leurs actions ils amènent la misère, la ruine, la destruction, le saccage, les meurtres et les exterminations dans le monde.
71) La raison de ces propos est, comme nous l’avons expliqué, que tous ceux qui s’engagent dans la Torah méprisent leur propre intériorité et l’intériorité de la Torah, la laissant comme si elle était superflue au monde, et ne s’y engagent qu’à un moment où il ne fait ni jour ni nuit, et de ce fait, ils sont comme des aveugles tâtant un mur, et ils intensifient ainsi leur propre extériorité, l’intérêt de leur propre corps, de même que l’extériorité de la Torah qu’ils apprécient plus que l’intériorité de la Torah.
Par ces actions, ils causent l’intensification de toutes les formes d’extériorité dans le monde au détriment de toutes les parties intérieures dans le monde, chacune en fonction de son essence.
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Il en est ainsi car l’extériorité de l’ensemble d’Israël, soit « les peuples des Nations » en eux, se renforce et annule l’intériorité de l’ensemble d’Israël, qui sont les grands Sages de la Torah.
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De même, l’extériorité des Nations du Monde, soit les destructeurs en eux, s’intensifie et annule l’intériorité en eux, qui sont les Justes des Nations du Monde.
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Il en est de même pour l’extériorité du monde entier, soit les Nations du Monde, qui se renforce et annule les Enfants d’Israël, qui sont l’intériorité du monde.
Dans une telle génération, tous les destructeurs des Nations du Monde relèvent leur tête et souhaitent surtout détruire et tuer les Enfants d’Israël, comme il est écrit (Yevamot 63) : « aucune calamité ne se produit dans le monde, si ce n’est pour Israël ». Cela signifie, comme il est écrit dans les précédents Tikounim, qu’ils causent pauvreté, ruine, saccage, meurtres et exterminations dans le monde entier.
A la suite de nos nombreux délits, nous avons été témoins de tout ce qui a été prédit dans les susmentionnés Tikounim, et qui plus est, le jugement a atteint justement les meilleurs d’entre nous, comme nos sages l’ont dit (Baba Kama 60) « cela commence avec les justes en premier ». Et de toute la gloire qu’Israël a eue dans les pays de Pologne et de Lituanie, etc. il ne reste que les reliques qui sont dans notre Terre Sainte.
A partir de maintenant, c’est seulement à nous, les survivants, de corriger cette grave erreur. Si chacun d’entre nous, les survivants, pouvait, de toute son âme et de tout son cœur, entreprendre d’intensifier dès à présent, l’intériorité de la Torah et de lui donner la place qui lui revient, selon son importance par rapport à l’extériorité de la Torah, chacun d’entre nous mériterait, alors, de renforcer sa propre intériorité, c’est-à-dire Israël en lui, soit les besoins de l’âme par rapport à son extériorité, c’est-à-dire les Nations du Monde en lui, soit les besoins du corps.
Cette force s’étendra aussi sur tout l’ensemble d’Israël, jusqu’à ce que « les peuples des Nations » en nous, reconnaissent et admettent le mérite des grands Sages d’Israël sur eux, et les écoutent et leur obéissent.
De même, l’intériorité des Nations du Monde, les Justes des Nations du Monde, se renforceront et soumettront leur extériorité, soit les destructeurs.
De plus, l’intériorité du monde, qui est Israël, s’élèvera dans toute sa gloire et sa vertu au-dessus de l’extériorité du monde, qui sont les Nations.
Alors, toutes les Nations du monde reconnaitront et admettront le mérite d’Israël sur elles.
Le verset suivant se réalisera alors (Isaïe 14,2) : « Les peuples viendront les prendre pour les ramener dans leur demeure, et la maison d’Israël sera rétablie sur la terre du Seigneur », ainsi que le verset d’Isaïe (49, 22) « et ils ramèneront tes fils entre leurs bras et porteront tes filles sur leurs épaules ». C’est ce qui est écrit dans le Zohar (Nasso p124b), « par cette composition, qui est le livre du Zohar, ils seront délivrés de l’exil avec miséricorde ».
Amen ainsi soit-il.
Nous savons tous que l’objectif désiré du travail de la Torah et des commandements est d’adhérer au Créateur comme il est dit: « Et d’adhérer à Lui ». Qu’entendons-nous par « cette adhésion à Lui » (Dvékout), puisque aucune pensée ne peut L’appréhender? Les sages ont déjà discuté de cette difficulté avant moi, demandant à propos du verset « et d’adhérer à Lui ». Comment est-il possible d’adhérer à Lui puisqu’Il est un feu brûlant ?
Ils ont répondu: « Adhérez à Ses qualités: tout comme Il est compatissant, soyez compatissant, tout comme Il est miséricordieux, soyez miséricordieux ». A fortiori comment les sages ont-ils sorti ces mots de leur simple contexte ? N’est-il pas clairement écrit « adhérer à Lui »? Si cela voulait dire « adhérer à Ses qualités », il aurait été écrit « adhérer à Ses voies ». Alors, pourquoi est-il écrit « adhérer à Lui »?
La chose est que dans la matérialité, qui prend de la place, nous comprenons Dvékout comme le rapprochement, tandis que la séparation correspond à l’éloignement de cet endroit. En revanche, dans la spiritualité, qui ne prend pas du tout de place, Dvékout et séparation ne correspondent pas au rapprochement ni à l’éloignement d’un endroit, puisqu’ils n’occupent absolument pas de place. C’est plutôt la ressemblance de forme existant entre deux spirituels qui caractérise Dvékout, et leur disparité de forme leur séparation.
Tout comme un hache fend et divise un objet matériel en deux morceaux distincts, les éloignant l’un de l’autre, toute disparité de forme divise le spirituel et le sépare en deux parties. Lorsque la disparité de forme entre elles est petite, nous parlons d’un faible éloignement. Et si la disparité de forme est grande, nous parlons d’un très grand éloignement. Et si les formes sont opposées, nous parlons d’éloignement l’une de l’autre, d’une extrémité à l’autre.
Par exemple, lorsque deux hommes se haïssent, on dit d’eux qu’ils sont séparés l’un de l’autre comme le sont les points cardinaux. Et s’ils s’aiment, nous disons d’eux qu’ils sont liés l’un à l’autre comme un seul corps. Nous ne parlons pas ici de rapprochement ou de distance par rapport à un endroit, mais d’équivalence ou de disparité de forme. Il en est ainsi lorsque deux personnes éprouvent de l’amour l’une pour l’autre, car il existe entre elles une similitude de forme. Du fait que l’une aime tout ce que son ami aime et déteste tout ce qu’il déteste, elles se lient entre elles et s’aiment.
Cependant, s’il existe entre elles une quelconque disparité de forme, c’est-à-dire si l’une d’elle aime ce que l’autre déteste, alors elles se haïssent dans la mesure de cette différence et se séparent et s’éloignent. Si elles s’opposent de façon telle que ce que l’une aime, la seconde le déteste, elles sont séparées et se trouvent aussi éloignées que les points cardinaux.
Nous voyons donc que la disparité de forme agit dans la spiritualité comme une hache dans le monde matériel. La mesure de la distance d’un lieu et l’ampleur de la séparation dépendent de la mesure de la disparité de forme entre elles. Et la mesure de Dvékout entre elles dépend de la mesure de l’équivalence de forme entre elles.
Nous comprenons maintenant toute la pertinence des sages dans leur interprétation du verset « Et adhérer à Lui » qui signifie l’adhésion à Ses qualités. « Tout comme Il est compatissant, soyez compatissant. Tout comme Il est miséricordieux, soyez miséricordieux ». Ils n’ont pas sorti le texte de sa signification littérale, mais au contraire, ils ont interprété le texte précisément selon son interprétation littérale, car la Dvékout spirituelle ne se conçoit pas autrement que par l’équivalence de forme, donc en égalisant nos formes à la forme de Ses qualités, nous adhérons à Lui.
C’est pourquoi ils ont dit « comme Il est compatissant », nous comprenons que tout ce qu’Il fait est de donner sans réserve et d’être utile à autrui, sans en retirer aucun bénéfice pour Lui-même, car Il ne manque de rien nécessitant un complément. Et de plus, Il n’a personne de qui recevoir. De la même façon, toutes vos actions seront de donner sans réserve et d’être utile à votre prochain. Et ainsi, vous égaliserez votre forme avec la forme des qualités du Créateur, et c’est la Dvékout spirituelle.
Dans l’équivalence de forme dont nous avons parlé, il y a un côté « intellect » et un côté « cœur » En fait, l’engagement dans la Torah et des Mitsvot pour faire plaisir au Créateur est l’équivalence de forme au niveau de l’intellect. C’est parce que le Créateur ne pense pas à Lui-même - qu’Il existe ou qu’Il supervise Ses créations, ou toute autre doute, quiconque voudrait être récompensé de cette équivalence de forme ne doit pas penser à ces choses. Il est clair que le Créateur n’y pense pas, car il n’existe pas de plus grande disparité de forme que celle-ci. C’est pourquoi, quiconque ayant de telles pensées se trouve certainement séparé du Créateur, et ne parviendra jamais à l’équivalence de forme.
C’est ce que les sages ont dit : « que toutes vos actions seront faites pour le Créateur, c’est-à-dire, Dvékout avec le Créateur. Ne faites rien qui ne conduise pas à ce but de Dvékout ». Cela signifie que tous vos actes seront en vue de donner sans réserve et d’être utile à votre prochain, et vous atteindrez ainsi l’équivalence de forme avec le Créateur : Tout comme Ses actes sont en vue de donner sans réserve et d’être utile à autrui, tous vos actes ne tendront qu’à donner sans réserve et à aider votre prochain. Telle est la Dvékout complète.
Et il n’est pas nécessaire de demander « comment est-il possible qu’un être humain puisse agir pour le bien des autres, tant il est obligé de travailler pour subvenir à sa famille et à lui-même ? ». La réponse est : tous les actes faits par nécessité, c’est-à-dire obtenir le strict nécessaire pour vivre, ce « nécessaire n’est ni condamnable ni louable » et n’est donc pas considéré comme quelque chose qu’il fait pour lui-même.
Tous ceux qui approfondissent les choses seraient certainement étonnés de savoir comment est-il possible pour un être humain de parvenir à l’équivalence de forme totale, que tous ses actes ne soient que don aux autres alors que l’essence même de l’homme n’est que de recevoir pour lui-même ? Par nature, nous sommes incapables de faire la plus petite chose qui soit pour les autres. Au contraire, lorsque nous donnons aux autres, nous sommes obligés de regarder ce qu’il y a à la fin, la récompense valant la peine. Et si nous avons le moindre doute sur la récompense, nous nous refreinerons d’agir. Donc, comment toutes ses actions pourront être uniquement en vue de donner sans réserve aux autres et pas du tout pour lui-même ?
Je reconnais que c’est une chose très difficile et personne n’a la force de changer sa propre nature, qui n’est que de recevoir pour soi-même et à fortiori de la changer d’un extrême à l’autre; à savoir ne rien recevoir pour soi-même, mais plutôt d’agir pour donner sans réserve.
C’est donc pourquoi le Créateur nous a donné la Torah et les Mitsvot qu’Il nous a ordonné d’accomplir uniquement pour Lui faire plaisir. S’il n’y avait pas eu l’engagement dans la Torah et les Mitsvot Lishma [en Son nom], pour contenter uniquement le Créateur et non à des fins personnelles, aucun stratagème au monde n’aurait pu nous aider à inverser notre nature.
A partir de là, vous pouvez comprendre toute la rigueur de l’engagement dans la Torah et les Mitsvot Lishma. Car si son intention dans la Torah et les Mitsvot n’est pas pour le Créateur, mais pour lui-même, non seulement la nature du désir de recevoir en lui ne changera pas, mais le désir de recevoir en lui sera bien supérieur à ce qu’il a reçu de la nature à sa création.
Et quelle sont les vertus de cet homme qui a été récompensé d’adhérer au Créateur ? Elles ne sont expliquées nulle part, sauf par de subtiles allusions. Toutefois, pour clarifier les propos de mon discours, je suis tenu de dévoiler un peu, autant que nécessaire. J’expliquerai les choses à l’aide d’une allégorie.
Le corps et ses membres forment un tout. Le corps entier échange des pensées et des sensations vis-à-vis de chacun de ses membres. Par exemple, si le corps entier pense que l’un de ses organes devrait le servir et le contenter, cet organe saurait immédiatement cette pensée et la satisferait. De même, si un membre pense et ressent qu’il se trouve dans un endroit étroit, le reste du corps sait immédiatement cette pensée et sensation et le déplace vers un endroit plus confortable.
En fait, si l’un des membres était amputé du corps, ils deviendraient deux entités distinctes, le reste du corps ne connaîtrait pas les besoins du membre amputé, et l’organe ne connaitrait plus les pensées du corps pour le satisfaire et le servir. Mais si un médecin venait à greffer le membre au corps comme précédemment, le membre reconnaîtra les pensées et les besoins du reste du corps, de même que ce dernier saura à nouveau les besoins du membre.
Nous pouvons comprendre par cette allégorie, le mérite de l’homme qui a été récompensé de la Dvékout avec le Créateur. J’ai déjà démontré dans mon Introduction au Livre du Zohar, point 9, que l’âme est une illumination qui s’étend de Son essence. Cette illumination a été séparée du Créateur par le Créateur qui l’habille du désir de recevoir. Il en est ainsi car la pensée de la création qui est de faire plaisir à Ses créations, a créé dans chaque âme un désir de recevoir du plaisir. Ainsi cette forme du désir de recevoir a séparé cette luminescence de Son essence, faisant d’elle une entité séparée de Lui.
Il en résulte que chaque âme était inclue dans Son Essence avant sa création. Lors de la Création, avec la nature du désir de recevoir du plaisir qui a été imprégné en elle, elle a acquis une disparité de forme et s’est séparée du Créateur dont le seul désir est de donner sans réserve. Il en est ainsi car, comme nous l’avons expliqué ci-dessus, la disparité de forme, dans la spiritualité, sépare comme une hache le fait dans la matérialité.
L’âme maintenant ressemble complètement à cette allégorie du membre qui a été amputé et séparé du corps. Même si avant la séparation, le membre et le corps formaient un tout et partageaient des pensées et des sensations communes, après que le membre ait été amputé du corps, ils sont devenus deux entités. Aucune des deux ne connait les pensées ni les besoins de l’autre. Ce le fut davantage après que l’âme se soit revêtue dans un corps de ce monde. Toutes les connexions qui existaient avant la séparation d’avec Son Essence ont cessées et ils sont comme deux entités séparées.
A présent, nous pouvons facilement comprendre le mérite d’une personne qui a été récompensée d’avoir à nouveau adhéré à Lui. Cela signifie que celui qui a été récompensé de l’équivalence de forme avec le Créateur a inversé le désir de recevoir imprégné en lui, par la force de la Torah et des Mitsvot. C’était lui qui le séparait de Son Essence, et qui en a fait un désir de donner sans réserve. Et que tous ses actes ne sont que don sans réserve et aide à son prochain, qui est l’équivalence de forme avec le Créateur. Ainsi, une personne est comme ce membre qui a été amputé du corps et est réuni au corps : Il connaît à nouveau les pensées du reste du corps comme avant sa séparation du corps.
Il en est de même pour l’âme : après avoir acquis l’équivalence avec Lui, elle connaît à nouveau Ses pensées, comme avant sa séparation de Lui à cause de la disparité de forme du désir de recevoir. Les mots suivants: « Connais le Dieu de ton père » vivent en elle. Elle est récompensée alors de la parfaite connaissance, qui est la Connaissance Divine. Et elle est récompensée de tous les secrets de la Torah, car Ses pensées sont les secrets de la Torah.
C’est ce que dit Rabbi Meir: « Celui qui étudie la Torah Lishma, est récompensé d’énormément de choses, ses secrets ainsi que ses saveurs lui sont révélés et il devient comme une fontaine jaillissante ». Comme nous avons dit, que par l’engagement dans la Torah Lishma, signifiant aspirer à contenter le Créateur via l’engagement dans la Torah, et non dans son propre intérêt, il est alors certain d’adhérer au Créateur. Cela veut dire qu’il parviendra à l’équivalence de forme, et que toutes ses actions seront en faveur d’autrui et non de lui-même. Tout comme le Créateur, dont les actions ne sont que don sans réserve et bonté envers les autres.
Ce faisant, l’homme retourne à Dvékout avec le Créateur, comme l’âme l’était avant sa création. C’est pourquoi, il est récompensé d’énormément de choses, des secrets et des goûts de la Torah qui devient comme une fontaine jaillissante. Il en est ainsi parce qu’en raison de l’annulation des séparations qui existait entre lui et le Créateur, il refait un avec Lui, comme avant sa création.
La vérité est que toute la Torah, qu’elle soit révélée ou cachée, est les pensées du Créateur, sans aucune différence quelle qu’elle soit. Elle ressemble à un homme qui se noie dans une rivière, et dont l’ami lui lance une corde pour le sauver. Et si celui qui se noie attrape la corde à côté de lui, son ami peut le sauver et le sortir de la rivière.
Il en est de même avec la Torah qui est toute les pensées du Créateur et qui ressemble à une corde qu’Il lance aux gens pour les sauver et les sortir des Klipot [écorces]. Le bout de la corde est à côté de tout le monde, représentée par la Torah révélée, qui ne requiert aucune intention, ni aucune pensée. Qui plus est, même s’il y a une pensée erronée dans les Mitsvot, le Créateur l’accepte quand même, comme il est dit : « L’homme s’engagera toujours dans la Torah et les Mitsvot Lo Lishma, [pas en Son nom], et de Lo Lishma il viendra à Lishma [en Son nom] ».
Par conséquent, la Torah et les Mitsvot sont l’extrémité de la corde, et tout le monde peut s’y accrocher. Si l’homme la tient solidement, c’est-à-dire qu’il a été récompensé de s’engager dans la Torah et les Mitsvot Lishma, c’est-à-dire, pour contenter le Créateur et non pour soi-même, alors la Torah et les Mitsvot l’amèneront à l’équivalence de forme avec le Créateur. Tel est le sens « d’adhérer à Lui », comme susmentionné. Il est alors récompensé d’atteindre les pensées du Créateur, appelées les « secrets de la Torah » et « les saveurs de la Torah », qui sont le reste de la corde. Cependant, il ne peut en être récompensé qu’après être arrivé à une complète Dvékout.
Et si nous comparons les pensées du Créateur, à savoir les secrets de la Torah et les saveurs de la Torah à une corde, c’est parce qu’il y a de nombreux degrés d’équivalence de forme avec le Créateur. Il y a donc de nombreux degrés sur la corde, c’est-à-dire dans l’atteinte des secrets de la Torah. Et selon la mesure du degré d’équivalence de forme avec le Créateur, il mesure donc sa perception des secrets de la Torah, c’est-à-dire la connaissance de Ses pensées.
Il y a en général cinq degrés de connaissance: Nefesh, Rouakh, Neshama, Haya et Yekhida. Chacun est compris dans tous et dans chacun d’entre eux, il y a cinq degrés. Chacun d’entre eux possède 25 degrés, qui sont également appelés « mondes ».
Les sages ont dit : « dans le futur le Créateur dotera chaque juste de 310 mondes ». La raison pour laquelle ces degrés d’atteinte du Créateur, s’appellent « des mondes » tient dans le fait qu’il y a deux significations au mot « monde » [Olam]:
- 1.Tous ceux qui arrivent à ce monde ont la même sensation, ce que chacun voit, entend et ressent, et également vu, entendu et senti par tous ceux de ce monde.
- 2.Tous ceux qui viennent dans le monde « caché » ne peuvent pas savoir ni atteindre quoi que ce soit d’un autre monde. De plus, il y a deux degrés dans l’atteinte:
- 1.Quiconque est récompensé d’un certain degré connaît et atteint tout ce qui a été atteint parparvenus au même degré, à toutes les générations passées et futures. Et il a une perception commune avec eux, comme s’ils se trouvaient dans le même monde.
- 2.Quiconque arrive à un degré ne peut pas savoir ni atteindre quoique ce soit relevant d’un autre degré. Tout comme dans ce: nous ne pouvons rien savoir de ce qui se trouve dans le monde de la vérité. C’est pour cette raison que les degrés sont appelés des « mondes » [Olamot].
Par conséquent, ceux ayant une atteinte peuvent écrire des livres et expliquer leurs atteintes à l’aide d’allusions et d’allégories. Elles seront comprises par tous ceux qui ont été récompensés des mêmes degrés décrits dans les livres, et ils auront avec eux une atteinte commune. Toutefois, ceux qui n’ont pas encore été pleinement récompensés de tous degrés comme les auteurs, ne pourront pas comprendre leurs allusions. Inutile de préciser que ceux qui n’ont pas été récompensés de l’atteinte, n’y comprendront rien, n’ayant pas d’atteintes communes.
Comme nous l’avons déjà mentionné, la Dvékout complète et la pleine atteinte est divisée en 125 degrés généraux. Il est impossible d’être récompensés de l’ensemble des 125 degrés avant les jours du Messie. Il y a deux différences entre toutes les générations la génération du Messie:
- 1.Seule la génération du Messie est capable d’atteindre tous les 125 degrés, et non les autres générations.
- 2.Ceux qui, aux générations précédentes ont été récompensés de Dvékout étaient peu nombreux, comme les sages ont dit à propos du verset: « j’ai trouvé un homme sur mille, mille sont entrés dans la pièce et un seul en sort pour enseigner » c’est-à-dire à Dvékout et à l’atteinte. Comme il est dit « Et la terre entière sera remplie de la connaissance du Seigneur, Ils n’auront plus besoin de s’enseigner l’un l’autre, à son ami ou son frère et dire Connaissez le Seigneur! Car tous Me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus».
A l’exception de Rabbi Shimon Bar Yochaï et de sa génération dans laquelle les auteurs du Zohar accédèrent à tous les 125 degrés dans leur complétude, même s’ils ont vécu avant la génération du Messie. Il a été dit de lui et de ses disciples: « Mieux vaut être sage que prophète ». Le Zohar réitère donc maintes et maintes fois qu’il n’y aura pas d’autre génération comme celle de Rabbi Shimon Bar Yochaï jusqu’à celle du Roi Messie. C’est pourquoi, son œuvre a fait une si grande impression dans le monde, car les secrets de la Torah qui s’y trouvent occupent tous les 125 degrés.
C’est pourquoi il est dit dans le Zohar que le Livre du Zohar ne se dévoilera qu’à la fin des temps, soit aux jours du Messie. Car, comme nous l’avons déjà dit, si les degrés des lecteurs ne sont pas dans toute la mesure au degré de l’auteur, ils ne pourront pas comprendre ses allusions, puisqu’ils n’ont pas d’atteinte commune.
Puisque le degré des auteurs du Zohar est le degré le plus haut des 125 degrés, il n’est donc pas possible de les atteindre avant les jours du Messie. Il est donc évident que qu’aux générations précédant les jours du Messie, il n’y avait aucune atteinte commune avec les auteurs du Zohar. Ainsi le Zohar n’a pas pu se révéler aux générations précédant la génération du Messie.
De là, il est indéniable que notre génération est déjà arrivée aux jours du Messie, car nous voyons que toutes les interprétations du livre du Zohar qui nous ont précédé, n’ont même pas clarifiées dix pour cent des difficultés que l’on trouve dans le Zohar et lorsqu’ils ont clarifié légèrement, leurs mots étaient presque aussi hermétiques que le Zohar lui-même.
Mais à notre génération nous avons été récompensés du commentaire de « l’Echelle » [Ha Soulam] qui est une explication complète de tous les mots du Zohar. De plus, il ne laisse aucune zone d’ombre dans tout le Zohar sans interprétation, mais les clarifications sont basées sur une analyse simple afin que toute personne dotée d’une intelligence moyenne puisse les comprendre. Et vu que le Zohar est apparu à notre génération, c’est une preuve évidente que nous nous trouvons déjà aux jours du Messie, au début de cette même génération dont il est dit « Et la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur ».
Nous devrions savoir que ce qui a attrait au spirituel n’a rien à voir avec le matériel dans lequel donner et recevoir viennent ensemble. Dans la spiritualité, le temps pour donner et le temps pour recevoir sont séparés. Car au début il a été donné du Créateur au receveur, et par ce don, Il lui a donné uniquement une opportunité de recevoir. Cependant, il n’a encore rien reçu, tant qu’il ne se sanctifie ni ne se purifie comme il se doit. Et il sera alors récompensé de le recevoir. Ainsi entre le temps de donner et celui de recevoir, il se peut qu’énormément de temps s’écoule.
D’après ce qu’il a été écrit de cette génération, qui est déjà parvenue au verset : « Et la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur » ne concerne en fait que le don. Cependant nous ne sommes pas encore arrivés à l’état de réception. Nous ne pourrons y arriver que lorsque nous nous serons purifiés, sanctifiés et aurons étudié et serons parvenus à la mesure requise, alors le temps de recevoir arrivera, et le verset: « Et la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur » se réalisera.
Nous savons que notre salut et l’atteinte complète sont liés. La preuve étant que celui qui est attiré par les secrets de la Torah, est également attiré par la Terre d’Israël. Par conséquent, cette promesse que l’on nous a faite, à savoir: « Et la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur » ne sera que pour la fin des jours, autrement dit, au temps du salut.
De ce fait, comme nous n’avons pas été récompensés du temps de recevoir d’une atteinte complète, mais seulement du temps de donner, qui nous offre l’opportunité de parvenir à une atteinte totale, il en est de même pour le salut. Nous en avons été récompensés seulement sous son aspect de don. Car dans les faits, le Créateur a fait partir les étrangers de notre sainte terre et nous l’a redonné, cependant, nous n’avons pas encore reçu notre propre autorité sur notre terre, car le temps de recevoir n’était pas encore arrivé, tout comme nous l’avons expliqué concernant l’atteinte totale.
C’est pourquoi, Il a donné, mais nous n’avons pas encore reçu. Après tout, nous n’avons aucune indépendance économique et sans elle, il n’y a pas d’indépendance politique. Davantage même: il n’y a pas de salut du corps sans le salut de l’âme. Et aussi longtemps que la majorité de ceux qui demeurent dans le pays reste prisonniers des cultures étrangères des Nations, et est complètement incapable de la religion d’Israël et de la culture d’Israël, les corps seront également sous l’emprise de puissances étrangères. Il est évident que le pays est encore aux mains des étrangers.
La preuve étant que personne ne s’émeut du Salut, comme cela aurait dû être le cas après deux mille ans. Non seulement ceux de la Diaspora ne sont pas motivés à nous rejoindre et à bénéficier du salut, mais une grande partie de ceux qui a déjà été racheté et qui vit parmi nous, attend impatiemment d’être délivrée de ce salut et de retourner dans leurs pays d’origine.
En fait, même si le Créateur a délivré le pays des mains des Nations et nous l’a donné, nous ne l’avons pas encore reçue. Nous n’en profitons pas. Mais par ce don, le Créateur nous a donné l’opportunité du salut, c’est-à-dire, nous purifier et nous sanctifier et accepter le travail Divin, dans la Torah et les Mitsvot Lishma. A ce moment, le Temple sera construit et nous recevrons la terre sous notre autorité. Et alors nous expérimenterons et ressentirons le bonheur du salut.
Mais tant que nous n’y parvenons pas, rien ne changera. Il n’y a pas de différence avec les coutumes actuelles du pays, comme c’était le cas lorsque nous étions sous la férule étrangère, que ce soit dans la justice, dans l’économie et dans le service de Dieu. Nous n’avons qu’une opportunité de salut.
Il ressort que notre génération est la génération des jours du Messie. C’est pourquoi nous avons été récompensés du salut de notre Terre Sainte des mains des étrangers. Nous avons aussi été récompensé de la révélation du Livre du Zohar, qui est le début de l’accomplissement du verset: « Et la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur » et « Ils n’auront plus besoin de s’enseigner l’un l’autre, car tous Me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands ».
Mais de ces deux, nous n’avons été récompensés que du don du Créateur, mais nous n’avons rien reçu entre nos mains, sauf l’opportunité de commencer le travail de Dieu, en s’engageant dans la Torah et les Mitsvot Lishma. Ce n’est qu’après avoir mérité le grand succès promis à la génération du Messie, celui que toutes les générations nous ayant précédées n’ont pas connues, que nous serons récompensés du temps de recevoir, de « l’atteinte complète » et du « salut complet ».
Ainsi, nous avons minutieusement expliqué la réponse que les sages à la question « comment est-il possible d’adhérer à Lui, puisque ce qu’ils ont dit signifie: « adhérez à Ses attributs ? » Ceci est juste pour deux raisons:
- 1.La Dvékout spirituelle n’est pas dans la proximité du lieu mais dans l’équivalence de forme.
- 2.Puisque l’âme n’a été séparée de Son Essence que pour recevoir le désir de recevoir que le Créateur lui a implanté, et lorsqu’Il a séparé d’elle le désir de recevoir, elle est naturellement retournée à la Dvékout précédente à Son Essence.
Cependant, tout ceci est de la théorie. En fait, ils n’ont rien répondu à l’explication d’adhérer à Ses qualités, qui signifie de séparer le désir de recevoir, implanté dans la nature de sa Création, et d’arriver au désir de donner sans réserve, qui est contraire à sa nature.
Ce que nous avons donc expliqué, avec celui qui se noie dans la rivière et qui doit s’agripper à la corde de toutes ses forces et tant qu’il ne s’engage dans la Torah et les Mitsvot Lishma au point qu’il ne retourne plus à sa bêtise, il n’est pas considéré comme « quelqu’un qui s’accroche à la corde de toutes ses forces »; nous voilà donc revenu à notre question de départ : D’où l’homme trouvera de la motivation pour faire des efforts de tout son cœur et de toutes ses forces pour uniquement faire plaisir à son Créateur ? Après tout, personne n’est capable de faire le moindre mouvement sans en retirer un intérêt personnel, comme une voiture ne peut rouler sans carburant. Et s’il n’y a pas d’intérêt personnel, mais uniquement contentement du Créateur ; il n’aura pas de carburant pour travailler.
La réponse est que quiconque a suffisamment atteint Sa Magnificence; le don sans réserve qu’il Lui donne, se transforme en réception, comme il est enseigné dans le Traité Kidoushin (page 7): « Chez un homme important, quand la femme lui donne de l’argent ceci est considéré comme une réception pour elle et elle est sanctifiée ».
Il en est de même avec le Créateur : lorsque l’on atteint Sa Magnificence, il n’y a pas de plus grande réception que le contentement du Créateur. Ceci est suffisant pour être le carburant pour travailler et pour faire des efforts de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces afin de contenter Son Créateur. Il est clair, cependant, que tant qu’il n’atteint pas suffisamment Sa Magnificence, il ne sera pas considéré comme procurant contentement, comme réception suffisante lorsqu’il se donne de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces au Créateur.
Par conséquent, chaque fois qu’il a vraiment l’intention de faire uniquement plaisir au Créateur, et non dans son propre intérêt, il perdra immédiatement et complètement la force de travail, et il sera comme une voiture sans carburant: car personne ne peut bouger un organe sans en retirer un avantage pour lui-même. C’est d’autant plus vrai dans un si grand travail qui est de donner de tout son cœur et âme, comme le dicte la Torah. Il n’y a aucun doute, aucun homme n’est capable de faire cela sans en retirer une réception de plaisir personnel.
Et en vérité, atteindre Sa Magnificence de manière à ce que le don devienne réception, comme il a été dit d’un homme important, n’est pas si difficile. Chacun d’entre nous connaît la grandeur du Créateur, qui créa tout et anéanti tout, sans commencement ni fin, et dont la Magnificence est infinie.
Cependant, la difficulté réside dans le fait que la grandeur ne dépend pas de l’individu, mais de l’environnement. Par exemple, même si un homme possède beaucoup de qualités mais que l’environnement ne l’apprécie pas comme tel, il sera toujours abaissé et sera incapable d’être fier de ses talents, même s’il n’y a aucun doute qu’ils soient authentiques. A l’inverse, un homme sans grande distinction, mais que l’environnement respectera comme s’il possédait de nombreuses qualités, remplira cet homme de fierté, car la mesure de l’importance et de la grandeur est donnée entièrement par l’environnement.
Et lorsqu’une personne voit combien son environnement sous-estime Son travail, et qu’il n’apprécie pas Sa Majesté, il lui est impossible de surmonter l’environnement. Elle ne peut pas non plus atteindre Sa Magnificence, et elle sous-estime son travail, comme ils le font.
Et puisque l’homme n’a aucune base pour atteindre Sa Magnificence, il est clair qu’il sera incapable de travailler pour procurer contentement à Son Créateur, ni pour lui-même. Car il n’a aucune motivation pour faire des efforts, « Tu n’as pas fait d’effort et tu as trouvé, n’y crois pas ». Il n’a donc pas d’autre choix que de travailler dans son propre intérêt ou de ne pas travailler du tout, car donner satisfaction à son Créateur n’équivaudra pas vraiment à de la réception.
Vous pouvez à présent comprendre le verset: « Dans la majorité du peuple, réside la majesté du Roi », car l’appréciation de la grandeur vient de l’environnement selon deux conditions:
- 1.Selon l’appréciation de l’environnement.
- 2.Selon la taille de l’environnement C’est donc « dans la majorité du peuple, que réside la majesté du Roi ».
C’est en raison de la grande difficulté du sujet que les sages, nous ont conseillé de « procure-toi un rav [professeur/grand] et achète-toi un ami » (Traité des Pères 1,6) c’est-à-dire qu’une personne se choisit un homme important et célèbre comme professeur qui lui permette ainsi de s’engager dans la Torah et Mitsvot pour faire plaisir à Son Créateur.
Il y a deux facilités d’avoir un professeur:
- 1.Parce qu’il est un homme important, l’étudiant peut lui faire plaisir, qui est basé sur la grandeur de son professeur, car pour lui le don se transforme en réception. C’est un carburant naturel lui permettant de multiplier les actes de don à chaque fois. Après s’être accoutumé à s’engager dans le don chez son professeur, il peut également le transférer dans l’engagement dans la Torah et Mitsvot Lishma, envers le Créateur, car l’habitude est devenue une seconde nature.
- 2.L’équivalence de forme avec le Créateur n’aide pas si elle n’est pas permanente, c’est-à-dire « jusqu’à ce qu’Il connaisse tous les mystères, et qu’il Lui témoigne qu’il ne retournera pas à sa bê». Alors que pour l’équivalence de forme avec son professeur, comme le rav est dans ce monde, pour un temps, cela l’aide à l’équivalence de forme avec lui, même si ce n’est que temporairement et que plus tard, il retournera à son amertume.
A chaque fois qu’il égalise ses formes à celles de son professeur, il adhère à lui pour un moment. Ainsi, il atteint la connaissance et les pensées de son professeur, selon le degré de Dvékout, comme nous l’avons expliqué par l’allégorie du membre qui a été amputé du corps, puis réuni à lui.
L’étudiant est ainsi capable de se servir de l’atteinte de son professeur sur la magnificence du Créateur qui inverse le don en réception et a suffisamment de carburant pour qu’il puisse travailler avec dévotion. L’étudiant est alors capable de s’engager dans la Torah et Mitsvot Lishma de tout son cœur et de toute son âme et de toutes ses forces, qui est le remède amenant à Dvékout éternelle avec le Créateur.
A présent, vous pouvez comprendre ce que les sages ont dit (Berakhot 7): « Il est plus important de servir la Torah que de l’apprendre, comme il est dit: « Elisha ben Shafat est ici, qui versa de l’eau à Elie », il n’a pas été dit « a appris de » mais « verse ». Ceci est surprenant, comment de simples actes peuvent être plus grands que l’étude de la sagesse et de la connaissance ?
D’après ce qui est susmentionné, nous comprenons clairement que servir son professeur de tout son corps et toutes ses forces afin de le contenter, l’amène à Dvékout avec ce dernier, autrement dit, à l’équivalence de forme. Ainsi il reçoit les pensées et la connaissance de son professeur « bouche à bouche », qui est Dvékout de l’esprit avec l’esprit. Par cela, il est récompensé d’atteindre suffisamment Sa grandeur pour transformer le don en réception, d’avoir suffisamment de carburant pour la dévotion, jusqu’à ce qu’il soit récompensé de Dvékout avec le Créateur.
Ce qui n’est pas le cas lorsque son professeur lui enseigne la Torah, car il en retire seulement un intérêt personnel, ce qui ne le conduit pas à Dvékout. Ceci est considéré « de bouche à oreille ». Ainsi servir apporte à l’étudiant les pensées du rav et l’étude – uniquement les mots du professeur. De plus, le mérite de servir est plus grand que le mérite de l’étude, comme l’importance des pensées du rav sur ses mots, et comme l’importance du « bouche à bouche » sur le « bouche à oreille ».
Cependant, tout ceci est vrai si le service est dans le but de Lui procurer satisfaction. En fait, si le service est à ses fins personnelles, un tel service ne peut pas lui apporter Dvékout avec son rav, et certainement l’étude avec le professeur est plus importante que de le servir.
Jusqu’ici, comme nous avons dit à propos d’obtenir Sa grandeur, un environnement qui ne L’apprécie pas correctement affaiblit l’individu et l’empêche d’acquérir Sa grandeur. Et ceci est certainement vrai pour son rav également. Un environnement qui n’apprécie pas à sa juste valeur son rav, empêche l’étudiant d’atteindre correctement la grandeur de son professeur.
C’est pourquoi, nos sages ont dit : « procure-toi un rav et achète-toi un ami ». Cela signifie qu’une personne peut se faire un nouvel environnement. Cet environnement l’aidera à atteindre la grandeur de son rav via l’amour des amis qui apprécient le rav. Par la discussion des amis sur la grandeur du rav, chacun reçoit la sensation de sa grandeur. Ainsi le don du rav deviendra réception et assez de motivation pour qu’ils s’engagent dans la Torah et les Mitsvot Lishma.
Il est dit à ce propos : « La Torah est acquise par quarante-huit vertus, en servant les amis et par la méticulosité des amis ». Il en est ainsi car en plus de servir le professeur, une personne a besoin de la méticulosité des amis, c’est-à-dire, l’influence des amis, ainsi ils agiront sur elle pour atteindre la grandeur du professeur. Ceci parce que l’atteinte de la grandeur dépend entièrement de l’environnement, et un individu ne peut rien y faire, comme susmentionné.
En fait, il y a deux conditions pour acquérir la Magnificence :
- 1.De toujours écouter et d’accepter l’appréciation de l’environnement dans la mesure de leur grandeur.
- 2.L’environnement doit être grand, comme il est écrit : « c’est dans la majorité du peuple que réside la majesté du roi ».
Afin de satisfaire la première condition, chaque étudiant doit se sentir le plus petit d’entre tous les amis. Il sera alors capable de recevoir l’appréciation de la grandeur de chacun, car un grand ne peut recevoir d’un plus petit, et encore moins d’être impressionné par ses mots. Seul le petit est impressionné par l’appréciation du grand.
En ce qui concerne la deuxième condition, chaque étudiant est obligé d’exalter les vertus de chaque ami et de l’aimer comme s’il était le plus grand de sa génération. L’environnement agira alors sur lui comme s’il s’agissait d’un environnement suffisamment grand, car « la qualité est plus importante que la quantité ».
Qu’est-ce que la sagesse de la Kabbale ? Comme un tout, la sagesse de la Kabbale concerne la révélation de la Divinité, organisée d’après son chemin dans tous ses aspects — ceux qui sont apparus dans les mondes et ceux qui sont destinés à se révéler, et ce de toutes les façons qui puissent apparaître dans les mondes, jusqu’à la fin des temps.
LE BUT DE LA CRÉATION
Comme il n’y a pas d’acte sans qu’il n’y ait de but, il est certain que le Créateur avait un but en faisant la Création qu’Il nous a présentée. La chose la plus importante dans toute cette réalité pleine de diversité est la sensation donnée aux animaux, celle qui fait que chacun d’entre eux sent sa propre existence. La sensation la plus importante est la sensation intellectuelle, qui n’est donnée qu’à l’homme, et par laquelle nous pouvons également sentir ce que ressent l’autre — les peines et le réconfort.
Ainsi, il est certain que si le Créateur a un but dans cette Création, il s’agit de l’homme. Il est dit à son propos : « Tout ce que fait le Seigneur est pour Lui. »
Mais nous devons encore comprendre dans quel but le Créateur créa toute cette charge? Certes, c’est pour l’élever à un niveau supérieur, un niveau plus important, afin qu’il sente son Créateur comme la sensation humaine, qui lui est déjà donnée. Et de même lorsque nous connaitrons et ressentirons les désirs d’un ami, nous pourrons ainsi apprendre les chemins du Créateur, comme il est écrit de Moïse : « Et le Seigneur parla à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. »
Toute personne peut être comme Moïse le berger. Assurément, quiconque examine l’évolution de la création placée devant nous verra et comprendra le grand plaisir de l’Opérateur, dont l’action évolue et se développe jusqu’à ce que l’homme acquière cette merveilleuse sensation de pouvoir parler avec son Créateur, comme il parlerait avec un ami.
DE HAUT EN BAS
Sachez que la fin d’une action est déterminée par la pensée originelle, car avant de commencer à penser à construire une maison, il faut envisager l’agencement de la maison, qui est le but. Ensuite, nous examinons le plan pour que ce but soit couronné de succès.
Tel est notre propos. Après avoir clarifié notre but, il nous est également expliqué que tous les ordonnancements de la création, dans tous ses coins, ses recoins et ses débouchés, sont préparés et organisés préalablement, uniquement dans le but de développer l’espèce humaine pour qu’elle s’élève dans toutes ses qualités, jusqu’à ce qu’elle soit capable de sentir la Divinité comme on peut ressentir autrui.
Ces ascensions sont comme les barreaux d’une échelle, disposées et organisées degré par degré, jusqu’à ce que nous les complétions et atteignons son but. Sachez que la qualité et la quantité de ces degrés sont fixées dans deux réalités : 1) la réalité des substances matérielles et 2) la réalité des concepts spirituels. Dans la langue de la Kabbale, ils sont appelés « de haut en bas » et « de bas en haut ». Cela veut dire que la réalité des substances corporelles est l’ordre de révélation de Sa Lumière de haut en bas — depuis la première source, lorsqu’une mesure et une quantité de lumière se sont détachées de Son Essence, jusqu’à l’arrivée des Tsimtsoum, de Tsimtsoum en Tsimtsoum [de restriction en restriction], jusqu’à ce que le monde matériel soit formé avec les créatures corporelles à son niveau le plus bas.
DE BAS EN HAUT
Après commence un ordre de bas en haut. Ce sont tous les degrés de l’échelle que l’espèce humaine escalade et sur lesquels elle se développe et s’élève jusqu’à parvenir au but de la création. Ces deux réalités sont expliquées dans tous les cas et en détail dans la sagesse de la Kabbale.
À PROPOS DE L’OBLIGATION D’ÉTUDIER LA KABBALE
Un objecteur pourrait dire : « S’il en est ainsi, toute cette sagesse est pour ceux qui ont déjà été récompensés d’une certaine mesure de révélation de la Divinité, mais quelle obligation et nécessité aurait la majorité du peuple à connaître cette sublime sagesse ? »
En effet, il y a une opinion courante selon laquelle le but principal de la religion et de la Torah est uniquement la conformité des actes et que tout ce qui est désiré dépend de l’observation des Mitsvot physiques [commandements], sans rien ajouter ou sans que rien n’en résulte. S’il en était ainsi, il est certain que ceux qui disent que seule l’étude des actions révélées et pratiques est suffisante auraient eu raison.
Cependant, ce n’est pas le cas. Nos sages ont déjà dit : « Le Créateur se moque de savoir comment on abat un animal par la gorge ou par le cou ; après tout, les Mitsvot n’ont été données que pour purifier les créatures. » Ainsi, il y a encore un objectif derrière l’observation des actions, l’acte est simplement une préparation en vue de cet objectif. Par conséquent, il est évident que si les actions ne sont pas organisées en vue du but désiré, alors c’est comme si rien n’avait été observé. Et il est écrit dans Le Zohar : « Un commandement sans intention est comme un corps sans âme. » C’est pourquoi l’intention doit accompagner l’acte.
De plus, il est clair que l’intention doit être une véritable intention, digne de l’acte, comme nos sages ont dit à propos du verset : « Et Je vous ai séparé d’avec les peuples, vous serez Miens, ainsi votre différence sera pour Mon Nom. Ne laissez personne dire « Le porc est interdit ». Mais laissez dire que c’est permis, mais que puis-je faire, si mon Père qui est aux Cieux m’a jugé. » Ainsi, si quelqu’un évite de manger du porc à cause de l’abomination ou pour ne pas nuire à son corps, cette intention n’aide en rien à ce que l’action soit considérée comme une Mitsva, sauf s’il dispose de l’unique et exacte intention que la Torah interdit. C’est ainsi pour chaque Mitsva et c’est seulement après cela que nous purifions notre corps graduellement en observant les Mitsvot, ce qui est le but désiré.
Ainsi, l’étude de la conduite des choses physiques n’est pas suffisante, car nous devons étudier ces choses qui conduisent à l’intention désirable, pour tout observer avec la foi en la Torah et le Donneur de la Torah, c’est-à-dire qu’il y a un jugement et qu’il y a un Juge.
Qui est suffisamment stupide pour ne pas comprendre que la foi en la Torah et en la récompense et la punition, qui ont le pouvoir de produire cette grande chose, requiert beaucoup d’étude dans les livres appropriés ? Ainsi, même avant l’acte, une étude qui purifie le corps est requise, pour s’habituer à la foi en Dieu et en Sa Torah et en Sa Providence. Nos sages ont dit à ce propos : « J’ai créé le mauvais penchant et J’ai créé la Torah comme une épice. » Ils n’ont pas dit : « J’ai créé les Mitsvot comme une épice », car « ton garant a besoin lui aussi d’une garantie », puisque le mauvais penchant aspire à l’anarchie et l’insoumission et ne laissera personne respecter les Mitsvot.
LA TORAH COMME UNE ÉPICE
La Torah est la seule épice pour annuler et soumettre le mauvais penchant, comme nos sages l’ont dit : « La Lumière en elle ramène vers le bien. »
LA MAJORITÉ DES PAROLES DE LA TORAH EST À ÉTUDIER
Cela explique pourquoi la Torah parle longuement des parties qui ne concernent pas la pratique mais seulement l’étude, c’est-à-dire l’introduction à l’acte de la création. Cela concerne tous les livres de La Genèse, L’Exode et une grande partie du Deutéronome, et les légendes et les commentaires ne sont pas nécessaires. Cependant, comme ils sont l’essence où la Lumière est gardée, son corps sera purifié et le mauvais penchant se soumettra, et il viendra à la foi en la Torah et en la récompense et la punition, qui est le premier degré dans l’observation du travail.
LE COMMANDEMENT EST LA BOUGIE ET LA TORAH, LA LUMIÈRE
Il est écrit : « Le commandement est une bougie et la Torah, la lumière. » Comme celui qui a des bougies mais pas d’allumette pour les allumer, reste dans l’obscurité, celui qui a les Mitsvot mais pas la Torah reste dans l’obscurité, car la Torah est la lumière, par laquelle l’obscurité du corps est éclairée et allumée.
TOUTES LES PARTIES DE LA TORAH NE SONT PAS ÉGALES EN LUMIÈRE
Selon la Segoula [remède/force] de la Torah susmentionnée et selon la mesure de Lumière en elle, il est certain que la Torah doit être divisée en degrés selon la mesure de Lumière que l’homme peut recevoir en l’étudiant. Il est clair que quand l’homme réfléchit et lit les paroles de la Torah qui traite de la révélation du Créateur à nos pères, elles apportent au lecteur plus de Lumière que s’il examinait des questions pratiques.
Bien qu’elles soient plus importantes vis-à-vis des actions, pour ce qui est de la Lumière, il est évident que la révélation du Créateur à nos pères est plus importante. Quiconque a un cœur honnête, a déjà essayé de demander et de recevoir la Lumière de la Torah.
L’OBLIGATION ET LA FAÇON DE DIFFUSER LA SAGESSE
Comme toute la sagesse de la Kabbale parle de la révélation du Créateur, naturellement, il n’y a pas de sagesse plus importante ou couronnée de succès pour sa tâche. Telle était l’intention des kabbalistes lorsqu’ils l’ont arrangée pour rendre son étude possible.
Et ils se sont assis et s’y sont engagés durant la période de la dissimulation (il y avait un accord pour l’occulter pour une certaine raison). Cependant, ce n’était que pour un temps déterminé, et non pour toujours, comme il est écrit dans Le Zohar : « Cette sagesse est destinée à être révélée à la fin des temps et même aux enfants. »
Il s’avère que ladite sagesse n’est pas limitée au langage de la Kabbale, car son essence est une lumière spirituelle qui sort et se dévoile à partir de Son Essence, comme il est écrit : « peux-tu envoyer des éclairs et qu’ils sortent ? Te disent-ils : ‘‘Nous voici’’ ? » Ce qui se réfère aux deux voies susmentionnées : de haut en bas et de bas en haut.
Ces choses et degrés se diffusent selon un langage qui leur est propre et ils sont vraiment tous les êtres de ce monde et ce qui les conduit, c’est-à-dire leurs branches. Il en est ainsi parce que « Vous n’avez pas un brin d’herbe en bas qui n’ait un ange en haut pour le frapper et lui dire ‘‘Pousse !’’ » Ainsi, les mondes émergent les uns des autres et sont imprimés les uns dans les autres comme un sceau et une empreinte. Et tout cela les uns dans les autres, jusqu’au monde matériel qui est leur dernière branche, mais qui contient le monde supérieur comme une empreinte scellée.
Ainsi, il est aisé de savoir que nous pouvons parler des mondes supérieurs uniquement par leurs branches matérielles inférieures qui s’en étendent, ou de leur conduite, à savoir le langage de la Bible, ou d’après les enseignements séculiers, ou selon les créatures qui est le langage des kabbalistes, ou selon des noms admis. Ceci était de coutume dans la Kabbale des Guéonim depuis la période de dissimulation du Zohar.
Ainsi, nous avons clarifié que la révélation du Créateur ne se fait pas en une seule fois, mais dans un processus continu qui se dévoile lui-même sur une période de temps suffisante pour la révélation de tous les degrés de haut en bas et de bas en haut. À leur sommet et à la fin, le Créateur apparaît.
Cela est comparable à un ethnologue spécialisé dans tous les pays et tous les peuples, et qui ne pourrait pas dire que le monde entier lui a été révélé avant qu’il n’ait étudié la dernière personne et le dernier pays de la terre. Tant qu’il n’y est pas parvenu, il ne peut pas dire qu’il a atteint le monde entier.
De même, l’atteinte du Créateur se fait par des chemins préparés à l’avance. Celui qui cherche doit atteindre tous ces chemins, les supérieurs et les inférieurs ensemble. Il est évident que les mondes supérieurs sont essentiels ici, mais ils sont atteints ensemble, parce qu’il n’y a pas de différence entre eux dans leur forme, seulement dans leur substance. La substance d’un monde plus élevé a une substance plus pure, mais les formes sont imprimées les unes dans les autres : ce qui se trouve dans le monde supérieur existe nécessairement dans tous les mondes sous lui, car l’inférieur est l’empreinte du supérieur. Sachez que ces réalités et leurs conduites, atteintes par celui qui cherche le Créateur, sont appelées degrés, car leur atteinte se fait l’une après l’autre, comme les barreaux d’une échelle.
EXPRESSIONS SPIRITUELLES
Le spirituel n’a pas d’image, ni de lettre pour le contempler. Même si nous disons en général qu’il s’agit d’une simple lumière, qui descend et est attirée par celui qui la demande jusqu’à ce qu’il l’atteigne et s’en habille suffisamment pour que le Créateur se révèle, cela n’est qu’une façon de parler. En effet, tout ce qui est appelé Lumière dans les mondes spirituels ne ressemble pas à la lumière du soleil ni à celle d’une bougie.
Ce que nous appelons Lumière dans le monde spirituel est emprunté à l’esprit humain, dont la nature fait que lorsqu’un doute est effacé de l’esprit d’une personne, elle découvre une sorte d’abondance de lumière et de plaisir dans tout le corps. C’est pour cela que nous disons parfois « la lumière de l’esprit », même s’il n’en est rien. La lumière qui brille dans ces parties de la substance du corps, qui ne sont pas faites pour recevoir ce qui a été résolu, est certainement quelque chose d’inférieur à l’esprit. De plus, ces mêmes organes inférieurs, moins importants, peuvent également la recevoir et l’atteindre.
Cependant pour donner à l’esprit certains noms, nous l’appelons « la lumière de l’esprit ». De même, nous appelons les éléments de la réalité des mondes supérieurs « Lumières » puisqu’elles amènent à ceux qui les saisissent une abondance de lumière et de plaisir, dans tout le corps, de la tête au pied. Pour cette raison, nous pouvons appeler celui qui l’atteint « vêtement », car il se revêt de cette lumière.
Il n’est pas nécessaire de compliquer en disant qu’il aurait été plus simple de donner des noms familiers à l’esprit, comme observation, atteinte, etc., ou de s’exprimer avec des expressions qui souligneraient le phénomène intellectuel. Le fait est que les phénomènes théoriques ne sont pas inimaginables, car l’esprit est une branche particulière parmi tous les éléments de la réalité. Ce qui fait qu’il a ses propres façons d’apparaître.
Alors que pour les degrés, comme ils sont un tout contenant tous les éléments qui existent dans le monde, chaque élément a son propre chemin. Pour la plupart, la perception de la question des degrés est similaire à la perception des corps animés : quand on atteint quelque essence, on atteint le tout, de la tête aux pieds.
Si nous jugeons par les lois de l’intellect, nous pouvons dire qu’il a atteint tout ce qu’il y a à atteindre dans cette essence, et même s’il la contemplait pendant mille ans, il ne pourrait rien ajouter, même pas le plus infime détail. Mais au début, cela ressemble vraiment à… c’est-à-dire qu’il voit tout et ne comprend rien de ce qu’il voit. Cependant, à mesure que le temps passe, il devra atteindre davantage de concepts comme Ibour [fécondation], Yénika [allaitement], Mokhin [âge adulte], et un second Ibour. À ce moment-là, il commencera à sentir et à utiliser ce qu’il a perçu comme il le désire.
En vérité, il n’a rien ajouté aux perceptions atteintes au début, mais c’est comme une maturation qui n’était pas finie et, par conséquent, il ne pouvait pas la comprendre, et à présent la maturation est terminée.
Ainsi, vous voyez la grande différence avec les voies théoriques. Pour cette raison, les définitions que nous avons l’habitude d’utiliser ne seront pas suffisantes pour ce qui est du phénomène théorique. Nous sommes obligés de nous servir uniquement de voies habituelles qui s’appliquent aux formes matérielles, car leurs formes sont entièrement similaires bien qu’elles soient éloignées dans leur substance.
QUATRE LANGUES SONT UTILISÉES DANS LA SAGESSE DE LA VÉRITÉ
Quatre langues sont utilisées dans la sagesse de vérité :
1. La langue de la Bible, ses noms, ses appellations.
2. La langue des lois — ce langage est très proche de celui de la Bible.
3. La langue des légendes, qui est très éloignée de celle de la Bible, car elle n’a aucune considération pour la réalité. Des noms étranges et des appellations sont attribués à cette langue, qui n’a pas de lien avec ce qui est perçu par la voie des racines et des branches.
4. La langue des Sefirot et des Partsoufim. En général, les sages avaient une forte tendance à la soustraire à l’attention des ignorants, car ils pensaient que la sagesse et l’éthique allaient main dans la main. Par conséquent, les premiers sages l’ont cachée dans leurs écrits en utilisant des lignes, des points, des sommets et des jambes. C’est ainsi que l’alphabet [hébraïque] a été formé avec les vingt-deux lettres devant nous.
LA LANGUE DE LA BIBLE
C’est la langue essentielle et fondamentale, qui convient parfaitement à sa tâche, car pour sa majeure partie elle contient une relation de racine à branche. C’est la langue la plus facile à comprendre. Cette langue est aussi la plus ancienne ; il s’agit de la langue sainte attribuée à Adam HaRishon.
Cette langue a deux avantages et un inconvénient. Son premier avantage, c’est qu’elle est facile à comprendre ; même les débutants dans l’atteinte comprennent immédiatement ce dont ils ont besoin. Le second avantage c’est qu’elle clarifie des sujets en largeur et en profondeur mieux que n’importe quelle autre langue.
Son inconvénient, c’est qu’elle ne peut être utilisée pour discuter de certains sujets en particulier, ou encore de connexions de cause à effet. Il en est ainsi parce que chaque chose a besoin d’être clarifiée dans toutes ses dimensions, et il est difficile de montrer à quel élément elle se réfère, sauf en présentant le sujet en entier. C’est pourquoi, pour souligner le plus petit détail, une histoire entière doit être présentée. De ce fait, elle ne convient pas pour les petits détails ou pour les connexions de cause à effet.
Il faut savoir que la langue des prières et des bénédictions est empruntée à la langue de la Bible.
LA LANGUE DES LOIS
La langue des lois ne parle pas de la réalité mais de l’existence de la réalité. Cette langue est entièrement tirée de la langue de la Bible, selon les racines des lois qui y sont présentées. Elle a un avantage par rapport à la Bible : elle élargit beaucoup tous les sujets et montre de manière plus précise les racines supérieures. Cependant son grand inconvénient, en comparaison avec la langue de la Bible, c’est qu’elle est très difficile à comprendre. C’est la plus difficile de toutes les langues et seul un sage complet, appelé « entrant et sortant sans dommage », peut la saisir. Bien sûr, elle comprend aussi le premier inconvénient cité, car elle est prise de la Bible.
LA LANGUE DES LÉGENDES
La langue des légendes est facilement compréhensible par ses fables qui vont très bien avec tout ce que l’on veut exprimer. Si elle est étudiée superficiellement, elle semble encore plus facile à comprendre que le langage de la Bible. Mais pour une compréhension complète, cette langue est très difficile. Cela est dû au fait qu’elle ne se confine pas à parler en séquences de branche et de racine, mais seulement en allégories et en une merveilleuse répartie. Cependant, c’est une langue très riche et très utile pour résoudre des concepts difficiles et étranges relatifs à l’essence d’un degré dans son état, qui par lui-même ne peut pas être expliqué avec le langage des lois et de la Bible.
LA LANGUE DES KABBALISTES
La langue des kabbalistes est une langue dans tous les sens du terme : très précise, relative aussi bien aux racines et aux branches qu’aux causes et aux conséquences. Cette langue a le mérite unique d’être capable d’exprimer de subtils détails sans limites. Aussi, à travers elle, il est possible d’approcher directement le sujet désiré, sans qu’il soit nécessaire de se référer à ce qui vient avant et ce qui vient après.
Cependant, malgré les sublimes qualités que vous pouvez lui trouver, elle a un grand défaut : il est très difficile d’atteindre cette langue, voire quasiment impossible, sauf d’un kabbaliste et d’un sage qui la comprend avec son propre esprit. Cela signifie que même si quelqu’un comprend tous les degrés de bas en haut et de haut en bas de par son propre esprit, il ne comprendra pas un mot de cette langue tant qu’il ne la recevra pas de la bouche d’un sage qui l’a déjà reçue de son professeur face à face.
LA LANGUE DE LA KABBALE EST INCLUSE DANS TOUTES LES AUTRES
Sachez que les noms, les appellations et les gématries [valeur numérique des mots] appartiennent entièrement à la sagesse de la Kabbale. La raison pour laquelle on les retrouve chez les autres langues est que toutes les langues sont également incluses dans la sagesse de la Kabbale. En effet, toutes sont des cas particuliers sur lesquels les autres langues doivent s’appuyer.
Il ne faut pas penser que ces quatre langues utilisées pour expliquer la sagesse de la découverte de la Divinité ont évolué l’une après l’autre, au fil du temps. La vérité, c’est que les quatre ont été dévoilées ensemble de la bouche des sages.
En vérité, chacune comprend toutes les autres. La langue de la Kabbale existe dans la Bible, comme la permanence du Tsour (rocher), les treize attributs de la miséricorde dans la Torah et dans le livre de Michée, jusqu’au point où cela se sent dans tous les versets. Il y a aussi les chars dans Isaïe et Ezéchiel et, au-dessus de tous, le Cantique des Cantiques, qui n’est que dans la langue de la Kabbale. C’est la même chose pour les lois et les légendes, et encore plus à propos des noms sacrés ineffaçables, qui ont le même sens dans toutes les langues.
L’ORDRE D’ÉVOLUTION DES LANGUES
Tout a un développement graduel. La langue la plus facile à utiliser est celle dont le développement s’est terminé avant celui des autres. Ainsi, la première préférence a été la langue de la Bible, car il s’agissait de la langue la plus commode et la plus répandue à cette époque.
Ensuite est venue la langue des lois, car elle était complètement immergée dans la langue de la Bible ; qui plus est, il fallait s’en servir pour montrer aux gens comment appliquer les lois.
La troisième langue était celle des légendes. Même si on la trouve également dans beaucoup de passages de la Bible, elle ne peut être considérée que comme une langue auxiliaire, puisque son acuité accélère la perception du sujet mais elle ne peut pas être utilisée comme une langue de base, car comme nous l’avons mentionné ci-dessus, il lui manque la précision de la branche et de sa racine. Par conséquent, elle n’a été que rarement utilisée — et donc ne s’est pas développée.
Même si les légendes ont été très utilisées à l’époque des Tanaaim et des Amoraïm, elles ne l’ont été qu’en conjonction avec la langue de la Bible pour ouvrir les mots de nos sages : Rabbi… commença, etc. (et autres suffixes). En vérité, l’accroissement de l’usage de cette langue par nos sages a commencé après la dissimulation de la langue de la Kabbale au temps de Yohanan Ben Zakai, et un peu avant, c’est-à-dire soixante-dix ans avant la destruction du Temple.
La dernière langue à s’être développée a été celle de la Kabbale. Ceci en raison des difficultés pour la comprendre : en plus de l’atteinte, il faut également comprendre la signification de ses mots. Ainsi, même si certains la comprenaient, ils ne pouvaient l’utiliser car, pour la plupart d’entre eux, ils étaient seuls dans leur génération et n’avaient personne avec qui l’étudier. Nos sages l’ont appelée Maassé Merkava, car il s’agit d’une langue spéciale avec laquelle nous pouvons parler en détail de l’Herkev (composition) des degrés les uns dans les autres, et ceci n’est possible avec aucune autre.
LA LANGUE DE LA KABBALE EST COMME TOUTE LANGUE PARLÉE
Sa préférence est dans la signification contenue dans un seul mot !
Au premier coup d’œil, la langue de la Kabbale ressemble à un mélange des trois langues précédemment citées. Cependant, celui qui comprendra comment l’utiliser se rendra compte qu’il s’agit d’une langue unique en soi, du début à la fin. Cela ne s’applique pas aux mots, mais à leur sens. C’est la grande différence entre elles.
Dans les trois premières langues, il n’y a pratiquement pas de sens à un mot, permettant au lecteur de comprendre ce que le mot suggère. Ce n’est qu’en joignant plusieurs mots entre eux, et parfois même des explications, que leur contenu et leur sens peuvent être compris. L’avantage de la langue de la Kabbale est que chaque mot révèle au lecteur son contenu et son sens, avec une plus grande précision que les autres langues humaines : chaque mot porte en lui une définition précise et ne peut être remplacé par un autre.
L’OUBLI DE LA SAGESSE
Depuis la dissimulation du Zohar, progressivement cette langue essentielle a été oubliée, car de moins en moins de personnes l’ont utilisée et il y a eu un arrêt d’une génération quand le sage qui l’avait reçu ne l’a pas transmise à celui qui pouvait la comprendre. Depuis, il y a un manque incommensurable.
Vous pouvez voir de toute évidence que le kabbaliste Rabbi Moïse de Léon, qui était le dernier à le posséder et par lequel il est apparu au monde, n’en a pas compris un seul mot. Dans les livres qu’il a écrits et où il présente des passages du Livre du Zohar, il est clair qu’il n’en a pas compris le langage, car il l’a interprété selon la langue de la Bible. Il a entraîné une confusion dans la compréhension de cet ouvrage, même si lui-même avait une haute atteinte comme en témoignent ses compositions.
Il en a été ainsi pendant des générations : tous les kabbalistes ont donné leur vie pour comprendre la langue du Zohar, mais ils ne s’y sont pas retrouvés, car ils ont utilisé la langue de la Bible avec grande insistance. Pour cette raison, ce livre était scellé comme il l’avait été pour Rabbi Moïse de Léon.
LA KABBALE DU ARI (Isaac Louria)
Il en fut ainsi jusqu’à l’arrivée du ARI, un kabbaliste unique en son genre. Son atteinte était sans égale et il nous a ouvert la langue du Zohar et nous a permis d’y pénétrer. S’il n’était mort si jeune, il est difficile d’imaginer la quantité de Lumière qu’il aurait pu tirer du Zohar. Mais le peu que nous avons gagné a pavé la voie et a fait naître un véritable espoir, celui qu’au fil des générations notre compréhension grandirait et que nous arriverions à le comprendre totalement.
Avec ceci, vous devez comprendre la raison pour laquelle tous les grands sages qui ont suivi le ARI ont abandonné tous les livres qu’ils avaient compilés sur cette sagesse, ainsi que les commentaires sur Le Zohar, et se sont interdit de les regarder ou presque. Et tout le reste de leur vie, ils se sont investis dans les paroles du ARI. Sachez que ce n’est pas parce qu’ils ne croyaient pas à la sainteté des kabbalistes qui ont précédé le ARI. Quiconque connaît cette sagesse peut voir que l’atteinte de ces sages dans cette sagesse de vérité était incommensurable. Seul un ignorant pourrait en douter. Cependant, leur logique dans cette sagesse suivait les trois premières langues.
Puisque chaque langue est vraie et convient à son époque, elle ne convient pas totalement, et induit beaucoup en erreur dans la compréhension des ordres de la sagesse de la Kabbale contenue dans Le Zohar. Il s’agit d’une langue complètement différente qui a été oubliée. C’est pour cette raison que nous n’utilisons pas les explications de Rabbi Moïse de Léon, ni celles de ses successeurs, car leurs interprétations du Zohar ne sont pas vraies et, à ce jour, nous n’avons qu’un seul commentateur qui est le ARI.
À la lumière de ce qui vient d’être énoncé, il s’avère que l’intériorité de la sagesse de la Kabbale n’est pas différente de l’intériorité de la Bible, du Talmud et des légendes. La seule différence entre elles réside dans leurs explications.
Cela est comparable à une sagesse qui a été retranscrite en quatre langues.
Évidemment, l’essence de la sagesse n’a pas changé en raison des changements de langue. La seule chose à laquelle nous devons penser, c’est quelle transcription est la plus adaptée pour transmettre la sagesse au lecteur.
Voici notre propos : la sagesse de la vérité, c’est-à-dire la sagesse de la révélation de la Divinité dans Ses voies aux créatures, doit être transmise de génération en génération comme un enseignement séculier. Chaque génération ajoute un lien supplémentaire à celle qui la précède, et ainsi la sagesse grandit. Qui plus est, elle devient plus facile à diffuser au public.
Ainsi, chaque sage doit transmettre à ses étudiants et à la génération suivante tout ce qu’il a hérité de la sagesse des précédentes générations, ainsi que les ajouts dont il a été récompensé. Il est évident que la providence spirituelle — telle qu’elle est atteinte par une personne — ne peut être transmise autrement, ni même consignée dans un livre. Car les objets spirituels ne peuvent venir dans les lettres de l’imagination, quelle qu’elle soit (et même s’il est écrit « Par la main des prophètes, Je ressemblerai » ce n’est pas comme on le croit.)
L’ORDRE DE TRANSMISSION DE LA SAGESSE
Alors, comment celui qui a accédé à la spiritualité peut-il transmettre son atteinte aux générations suivantes et aux étudiants ? Sachez qu’il n’y a qu’une seule voie pour cela : celle de la racine et de la branche. Tous les mondes et tout ce qui les remplit, dans le moindre détail, émergent du Créateur dans une pensée unique et unie. La pensée seule déferla et créa tous les mondes, les créations et ce qui les conduit, comme il est expliqué dans les livres L’Arbre de Vie et les Tikouné Ha Zohar [Corrections du Zohar].
Ainsi, ils sont tous égaux entre eux comme le sceau et son empreinte, où le premier sceau est imprimé dans tous. Par conséquent, nous pouvons appeler les mondes les plus proches de la pensée à propos du but « racines », et les mondes les plus éloignés du but sont appelés « branches ». En effet, « la fin de l’acte est dans la pensée originelle. »
Maintenant, nous pouvons comprendre l’adage commun dans les légendes de nos sages : « et il le regarde de la fin du monde jusqu’à sa fin. » N’auraient-ils pas dû dire « du début du monde jusqu’à sa fin ? » Mais il y a deux fins : une fin selon la distance vis-à-vis du but, c’est-à-dire les dernières branches de ce monde, et deuxièmement une fin appelée « le but final », car le but est révélé à la fin de l’acte.
Mais nous avons expliqué que « la fin de l’acte est dans la pensée originelle. » Ainsi, nous trouvons le but au début des mondes. C’est ce que nous appelons « premier monde » ou le « premier sceau ». Tous les autres mondes découlent de lui, et c’est pourquoi toutes les créations — minérales, végétales, animales et parlantes —, toutes leurs incidences, existent sous toutes leurs formes dès le premier monde. Ce qui n’y existe pas ne peut pas apparaître dans le monde, car on ne peut pas donner ce que l’on n’a pas.
RACINE ET BRANCHE DANS LES MONDES
Maintenant, il est facile de comprendre les racines et les branches dans les mondes. Toutes les variétés existant dans les minéraux, végétaux, animaux et êtres parlants dans ce monde ont toutes leurs correspondances dans le monde qui leur est supérieur, sans aucun changement en ce qui a trait à la forme, mais uniquement à leur substance. Ainsi, un animal ou une pierre dans ce monde est une substance corporelle, et sa correspondance dans le monde supérieur, pierre ou animal, est une substance spirituelle, n’occupant ni espace ni temps. Néanmoins, leur qualité reste la même.
Là, nous devrions certainement ajouter la question de la relation entre la matière et la forme, qui est bien sûr également conditionnée par la qualité de la forme. De même avec la majorité du minéral, végétal, animal et parlant dans le monde supérieur, vous trouverez leur similitude et leur ressemblance dans le monde au-dessus du Supérieur. Cela continue à travers le premier monde où tous les éléments sont présents dans leur perfection, comme il est écrit : « Et Dieu vit que tout ce qu’Il avait fait et c’était très bien. »
C’est pour cela que les kabbalistes ont écrit que le monde est au centre de tout, pour indiquer que la fin de l’action est le premier monde, c’est-à-dire le but. Aussi, l’éloignement du but est appelé « la descente des mondes depuis leur Émanateur » jusqu’à ce monde matériel, le plus éloigné de l’objectif.
Cependant, la fin de toute la matérialité, c’est de graduellement se développer et d’achever le but que le Créateur a conçu pour elle, c’est-à-dire le premier monde. Comparé à ce monde, où nous nous trouvons, c’est le dernier monde, c’est-à-dire la fin de la chose. De là, il semble que le but du monde soit le dernier monde et que nous, peuples de ce monde, soyons entre eux.
L’ESSENCE DE LA SAGESSE DE VÉRITÉ
Maintenant il est clair que, comme l’apparition des espèces vivantes dans ce monde et leurs modes d’existence est une merveilleuse sagesse, la révélation de la Divine abondance dans le monde, dans les degrés et dans leurs modes d’action, sont ensemble une merveilleuse sagesse, bien plus que l’étendue des sciences physiques, car la physique est une simple connaissance des arrangements d’un genre particulier existant dans un monde particulier. Elle n’est unique que pour son objet et aucune autre sagesse n’est incluse en elle.
Il n’en est pas de même avec la sagesse de vérité, car il s’agit d’une connaissance générale du minéral, du végétal, de l’animal et du Parlant dans tous les mondes, dans tous leurs cas et conduites, comme ils étaient inclus dans la Pensée du Créateur, c’est-à-dire le but. Pour cette raison, tous les enseignements du monde, du plus petit au plus grand, y sont merveilleusement inclus, car elle égalise tous les enseignements, les plus différents et les plus éloignés les uns des autres, comme l’est est éloigné de l’ouest. Elle les rend tous égaux, c’est-à-dire que les agencements de chaque enseignement sont obligés d’apparaître selon ses voies.
Par exemple, la science physique est précisément arrangée selon l’ordre des mondes et des Sefirot. De manière comparable, l’astronomie et la musique sont agencées selon le même ordre. Ainsi, nous trouvons que tous les enseignements sont organisés et viennent d’une seule connexion et d’une seule relation, et ils sont tous comme la relation de l’enfant envers son parent. Ainsi, ils se conditionnent, c’est-à-dire que la sagesse de vérité est conditionnée par tous les enseignements et tous les enseignements sont conditionnés par elle. C’est pourquoi il n’existe pas un seul véritable kabbaliste qui ne comprenne tous les enseignements du monde, car il les acquiert de la sagesse de vérité elle-même, car ils y sont inclus.
LE SENS DE L’UNITÉ
La plus grande merveille dans cette sagesse, c’est l’intégration en elle : tous les éléments de la vaste réalité sont incorporés en elle, se complètent et s’unissent jusqu’à ce qu’ils deviennent une chose unique — le Tout puissant et tous, ensemble.
Au début, vous voyez que tous les enseignements du monde sont réfléchis en elle. Ils y sont agencés très précisément selon un ordre qui lui est propre. Ensuite, nous voyons que tous les mondes et les ordres dans la sagesse de vérité elle-même, qui ne sont pas quantifiables, sont unis sous dix réalités appelées « dix Sefirot ».
Ensuite, ces dix Sefirot sont agencées de quatre manières, qui sont les quatre lettres du Nom. Après cela, ces quatre manières s’ordonnent et viennent se joindre dans la pointe du Youd, qui suggère Ein Sof [Infini].
De cette façon, celui qui débute dans cette sagesse doit commencer par la pointe du Youd, puis par les dix Sefirot du premier monde appelé « le monde d’Adam Kadmon (AK)». De là, il voit comment les nombreux détails du monde d’Adam Kadmon se prolongent et apparaissent obligatoirement par voie de cause à effet, d’après les mêmes lois que nous trouvons en astronomie et en physique, c’est-à-dire des lois constantes qui découlent nécessairement les unes des autres, sans exception, et qui découlent les unes des autres depuis la pointe du Youd jusqu’à tous les éléments du monde d’Adam Kadmon, sans en oublier un seul. De là, ils sont imprimés par un autre issu des quatre mondes par la voie du sceau et de l’empreinte, jusqu’à ce que nous arrivions à tous les éléments de ce monde. Après cela, ils sont réintégrés les uns dans les autres jusqu’à ce que chacun arrive au monde d’Adam Kadmon, puis aux dix Sefirot, puis aux quatre lettres du Nom [tétragramme], et jusqu’à la pointe du Youd.
Nous pourrions nous demander : « Si le matériel est inconnu, comment peut-on s’y engager avec raison ? » Certes, vous trouverez la même chose dans tous les enseignements. Par exemple, quand vous étudiez l’anatomie — les différents organes et leurs interactions —, ces organes ne ressemble pas du tout au sujet en général, ce dernier étant complet, l’être humain. Cependant, avec le temps, quand vous en connaissez la sagesse d’un bout à l’autre, vous pouvez établir une relation générale de tous les détails à partir desquels le corps est conditionné.
Nous y voici : le sujet général est la révélation de la Divinité à Ses créatures, selon l’objectif, comme il est écrit : « car la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur. »
Cependant, un novice n’aura certainement aucune connaissance du sujet général, qui est conditionné par tous ses éléments comme un tout. Pour cette raison, nous devons acquérir tous les détails et leurs interactions, aussi bien que leurs causes par voie de cause à effet, jusqu’à terminer toute la sagesse. Quand l’un d’entre nous connaît tout sur le bout des doigts, s’il a une âme purifiée, il est sûr qu’il sera récompensé du sujet en général.
Même s’il n’est pas récompensé, c’est toujours une grande récompense d’acquérir quelque perception que ce soit de cette grande sagesse, dont la valeur est plus grande que tous les autres enseignements, selon la valeur des sujets étudiés et selon l’appréciation de l’avantage du Créateur sur Ses créatures. De manière comparable, cette sagesse, dont Il est le sujet, a beaucoup plus de valeur que la sagesse dont le sujet est Ses créatures.
Ce n’est pas parce qu’elle est insaisissable que le monde se retient de la contempler. Après tout, un astronome n’a pas de perception des étoiles et des planètes, mais seulement des mouvements qu’elles réalisent avec cette sagesse merveilleuse qui est prédéterminée dans la merveilleuse Providence. Ainsi, la connaissance dans la sagesse de vérité n’est pas plus cachée qu’il n’y paraît, car même les débutants comprennent les mouvements. Mais le seul frein était que les kabbalistes l’avaient dissimulée avec une grande sagesse.
PERMISSION DONNÉE
Je suis heureux d’être né dans une génération qui a déjà été autorisée à publier la sagesse de vérité. Si vous me demandiez « Comment sais-je que cela est permis ? », je vous répondrai que j’ai reçu la permission de la révéler, car jusqu’à présent les moyens par lesquels il était possible de s’engager publiquement et d’expliquer totalement chaque mot n’avaient été révélés à aucun sage.
J’ai aussi juré à mon maître de ne rien révéler, comme l’ont fait tous les étudiants avant moi. Cependant, ce serment et cette interdiction s’appliquent uniquement à ces manières qui étaient transmises oralement de génération en génération, depuis les prophètes et avant. Si ces façons de transmettre avaient été révélées au public, elles auraient causé beaucoup de torts, pour des raisons connues uniquement de nous.
Néanmoins, la façon dont je m’engage dans mes livres est autorisée. Qui plus est, mon professeur m’a ordonné de diffuser autant que je le pouvais. Nous l’appelons « la façon d’habiller les sujets ». Vous verrez dans les écrits du Rashbi qu’il appelle cette voie « donner la permission », et c’est ce que le Créateur m’a donné dans sa mesure la plus complète. Nous croyons que cela ne dépend pas du génie du sage, mais de l’état de la génération, comme nos sages nous l’ont dit : « Petit Samuel était digne, etc., mais sa génération ne l’était pas. » C’est pour cela que j’ai dit que tout mon mérite quant au fait de révéler la sagesse vient de ma génération.
NOMS ABSTRAITS
C’est une erreur grave de penser que la langue de la Kabbale utilise des noms abstraits. Au contraire, elle ne touche que le domaine pratique. Effectivement, il y a des choses dans ce monde qui sont réelles même si nous ne les percevons pas, comme l’aimant et l’électricité. Mais qui pourrait être suffisamment stupide pour dire que ce sont des noms abstraits ? Après tout, nous connaissons très bien leurs actions et que nous importe-t-il de ne pas connaître le nom de leurs essences. À la fin nous les appelons, comme des choses sûres, par les noms des actions auxquelles ils se réfèrent. C’est le nom réel. Même un enfant qui apprend à parler peut les nommer s’il commence à sentir leur action. C’est là notre loi : tout ce que nous n’atteignons pas nous ne le nommons pas.
L’ESSENCE N’EST PAS PERÇUE DANS LA MATÉRIALITÉ
Qui plus est, même les choses que nous imaginons, nous n’atteignons leur essence —comme les pierres ou les arbres — qu’après un examen minutieux ; nous restons donc avec le niveau zéro de leur essence, car ce que nous atteignons n’est que leurs actions, qui nous parviennent uniquement à travers l’interaction de nos sens avec elles.
UNE ÂME
Par exemple, quand la Kabbale dit qu’il y a trois forces, 1) corps, 2) l’âme animale et 3) l’âme sacrée, cela ne se réfère pas à l’essence de l’âme. L’essence de l’âme est fluide ; elle est ce que les psychologues appellent le « moi », et les matérialistes, « l’électrique ».
C’est une perte de temps de parler de son essence, car elle n’est pas ordonnée par le ressenti de nos sens, comme tout ce qui touche à la matérialité. Cependant, en voyant dans l’essence de ce fluide trois types d’actions dans le monde spirituel, nous les distinguons par des noms différents, selon les opérations effectuées dans les mondes supérieurs. Ainsi, il ne s’agit pas de noms abstraits, mais de noms tangibles dans le plein sens du terme.
L’AVANTAGE DE MON COMMENTAIRE SUR CEUX QUI L’ONT PRÉCÉDÉ
Nous pouvons être assistés par les enseignements séculiers dans l’interprétation de la sagesse de la Kabbale, car la sagesse de la Kabbale est la racine de tout, et tous sont inclus en elle. Certains ont recouru à l’anatomie, comme « de ma chair je verrai mon Dieu », et d’autres ont recouru à la philosophie. Ces derniers se sont davantage servis de la psychologie, mais tous ces commentaires ne sont pas considérés comme vrais, car ils n’interprètent rien de la sagesse de la Kabbale elle-même, mais ne font que montrer comment toutes les sagesses sont incluses en elle. C’est pour cela que les lecteurs ne peuvent être accompagnés d’un endroit à l’autre... même si de tous les enseignements extérieurs la sagesse du service de Dieu est la sagesse la plus proche de la sagesse de la Kabbale.
Inutile de dire qu’il est impossible de s’aider d’interprétations suivant d’autres sciences comme l’anatomie ou la philosophie. C’est pourquoi j’ai dit que je suis le premier interprète d’après la racine et la branche, ainsi que de cause à effet. Ainsi, si quelqu’un comprend quelque chose à travers mes commentaires, il peut être certain que partout ce sujet apparaîtra dans Le Zohar et les Tikounim, et que cela peut l’aider, comme les commentaires littéraux où vous pouvez être aidé par un lieu pour tous les autres lieux.
Les styles d’interprétation des enseignements extérieurs sont une perte de temps, car ils ne sont pas un témoignage de l’authenticité des uns par rapport aux autres. Et un enseignement extérieur ne nécessite pas de témoignage, puisque la Providence a préparé cinq sens pour témoigner de lui, et dans la Kabbale (nonobstant), on doit comprendre un argument avant de témoigner de cet argument.
UN STYLE DE COMMENTAIRE SELON LES ENSEIGNEMENTS EXTÉRIEURS
C’est la source de l’erreur du Baal Shem Tov : il interpréta le Guide des égarés selon la sagesse de la Kabbale et ne savait pas ou prétendait ne pas savoir que la sagesse de la médecine, ou quelque autre sagesse, pouvait être interprétée d’après la sagesse de la Kabbale, pas moins que la philosophie. En effet, tous les enseignements sont inclus en elle et ont été imprimés par son sceau.
Bien sûr, le Guide des égarés ne voulait pas dire ce que le Baal Shem Tov interpréta et celui-ci ne vit pas comment… dans Le Livre de la Création, il interpréta la Kabbale selon la philosophie. J’ai déjà démontré qu’un tel style de commentaires est une perte de temps, car les enseignements extérieurs n’ont pas besoin de témoignages et il est inutile d’apporter un témoignage à la véracité de la sagesse de la Kabbale avant que ses mots ne soient interprétés.
C’est comme un procureur qui aurait amené des témoins pour vérifier ses dires avant qu’il n’ait expliqué ses arguments (excepté pour les livres traitant du travail de Dieu, car la sagesse de servir Dieu nécessite véritablement des témoins de sa véracité et de son succès, et nous devrions nous aider de la sagesse de vérité.)
Cependant, toutes les compositions de ce style ne sont pas du tout un gaspillage. Après avoir minutieusement compris l’interprétation de la sagesse en elle-même, nous serons en mesure de recevoir beaucoup d’aide avec les analogies, comment tous les enseignements sont inclus en elle, autant que les façons de les chercher.
ATTEINDRE LA SAGESSE
Il y a trois ordres dans la sagesse de vérité :
1. L’origine de la sagesse elle-même. Elle ne requiert aucune assistance humaine, car elle est entièrement un cadeau de Dieu et aucun étranger ne doit interférer avec elle.
2. La compréhension des sources que l’on a atteintes d’en haut. C’est comme si on voyait que le monde entier était placé sous nos yeux et que nous devions pratiquer et étudier pour comprendre ce monde. Même si nous voyons tout avec nos yeux, il y a des sages et il y a des imbéciles. Cette compréhension est appelée « la sagesse de vérité » — qu’Adam HaRishon a été le premier à recevoir une séquence de connaissances suffisantes grâce auxquelles il pouvait comprendre et maximiser avec succès tout ce qu’il voyait et atteignait avec ses yeux.
L’ordre de ces connaissances est donné uniquement de bouche à bouche. Il y a un ordre d’évolution en eux, où chacun peut ajouter ou régresser par rapport à son ami (alors que dans le premier discernement tout le monde reçoit de façon égale sans ajouter ou soustraire, comme l’homme, dans la compréhension de la réalité de ce monde. En le regardant, tous sont égaux, mais ce n’est pas le cas dans sa compréhension —certains évoluent de génération en génération et certains régressent.) L’ordre de sa transmission est parfois appelé « la transmission du Nom Explicite » et il est donné avec beaucoup de conditions, mais seulement oralement et non par écrit.
3. C’est un ordre écrit. Il s’agit de quelque chose de complètement nouveau, car en plus de contenir des espaces d’expansion pour le développement de la sagesse, grâce à cet ordre, chacun hérite de toutes les expansions de ce qu’il peut atteindre pour les prochaines générations. En plus, il comprend un pouvoir [Segoula] magnifique qui est accordé à tous ceux qui s’y engagent ; même s’ils ne comprennent pas ce qui est écrit, ils sont purifiés par lui et les Lumières supérieures se rapprochent d’eux. Cet ordre contient quatre langues, comme nous l’avons expliqué ci-dessus, et la langue de la Kabbale les domine toutes.
L’ORDRE DE TRANSMISSION DE LA SAGESSE
Le chemin le plus sûr pour celui qui aspire à étudier la sagesse est de rechercher un authentique kabbaliste et de suivre toutes ses instructions, jusqu’à ce qu’il soit récompensé de comprendre la sagesse par lui-même, c’est-à-dire le premier discernement. Après cela, il sera récompensé de la transmission orale, qui est le second discernement, et ensuite de la compréhension de l’écrit — le troisième discernement. À la fin, il aura hérité de toute la sagesse et de tous les instruments de son professeur facilement, et il aura tout son temps pour l’étendre et la développer.
Cependant, il existe un second chemin : à travers son grand désir, celui qui cherche verra les visions du ciel s’ouvrir à lui et il atteindra toutes les origines par lui-même. C’est le premier discernement. Mais après cela, il devra toujours travailler et faire beaucoup d’efforts et rechercher un sage kabbaliste devant lequel il s’inclinera, et qu’il écoutera, et de qui il recevra la sagesse par une transmission face à face — ce qui est le deuxième discernement, et ensuite le troisième discernement.
Si quelqu’un ne s’est pas attaché à un kabbaliste depuis le début, ce qu’il pourra atteindre viendra au prix de gros efforts dans le temps, ne lui laissant que peu de temps pour se développer. Parfois, la connaissance arrive aussi après les faits, comme il est écrit : « Ils mourront sans sagesse ». C’est le cas dans 99% des cas, et nous les appelons « entrant mais ne sortant pas ». Ils sont comme des imbéciles dans ce monde, voyant le monde devant eux mais n’en comprenant rien, sauf le pain qui est dans leur bouche.
Certes, dans la première voie aussi, tout le monde ne réussit pas. C’est parce que la majorité qui a été récompensé de l’atteinte devient complaisante et ne peut pas se soumettre suffisamment aux instructions de son professeur, car elle n’est pas digne de la transmission de la sagesse. Dans ce cas, le sage doit lui cacher l’essence de la sagesse, et « ils mourront sans sagesse », « entrant mais ne sortant pas ».
Il en est ainsi, car il existe des conditions très strictes et implacables dans la transmission de la sagesse qui découlent de raisons nécessaires. Ainsi, très peu réussissent à être considérés par leur professeur comme dignes de recevoir la sagesse ; heureux celui qui en est récompensé.
Tout Israël est solidaire de chacun de ses membres (Sanhédrin 27, 2, Shavouot 39)
À propos de la solidarité établie quand Israël devint responsable de chacun de ses membres. Car la Torah ne leur avait pas été donnée avant qu’il ne soit demandé à chaque membre d’Israël, s’il acceptait de recevoir le commandement d’aimer les autres dans la pleine mesure exprimée dans les mots « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (points 2 et 3). Ceci veut dire que chacun des membres d’Israël doit accepter de se soucier et de travailler pour chaque membre de la nation et de satisfaire ses besoins spécifiques, pas moins que la quantité empreinte en lui de se préoccuper de ses propres besoins.
Lorsque la nation entière accepta unanimement et dit « Nous ferons et nous écouterons », alors chaque membre d’Israël est devenu responsable pour que rien ne manque à aucun autre membre de la nation, et alors ils sont devenus dignes de recevoir la Torah et pas avant. Avec cette responsabilité générale, chaque membre de la nation s’est libéré des soucis des besoins de son propre corps et a pu observer le commandement de « tu aimeras ton prochain comme toi-même » dans toute son ampleur et donner tout ce qu’il a à tout membre étant dans le besoin, puisqu’il n’a plus à se préoccuper de l’existence de son propre corps, car désormais il sait et il est certain que six cent mille loyaux amis aimants sont là pour s’en préoccuper à sa place.
C’est pour cela qu’ils n’étaient pas prêts à recevoir la Torah du temps d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, mais seulement après être sortis d’Égypte et être devenus une nation complète. Alors la réalité a permis à chacun que ses propres besoins seraient garantis sans ne plus avoir à s’inquiéter. Alors que tant qu’ils vivaient parmi les Égyptiens, il était évident qu’une partie de leur besoin dépendait encore de ces étrangers qui étaient eux-mêmes remplis d’amour propre. De ce fait, tous les besoins qui dépendaient du bon vouloir des Égyptiens ne pouvaient être garantis à tous les membres d’Israël, car chaque membre ne pouvait satisfaire les besoins d’autrui, car il n’en disposait pas. Nous voyons déjà que tant que chaque individu s’inquiète de ses propres besoins, il n’est pas apte à commencer à mettre en œuvre le commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Il est alors évident que le don de la Torah a dû être retardé jusqu’à ce qu’ils sortent d’Égypte et deviennent une nation, c’est-à-dire jusqu’à ce que tous leurs besoins puissent être satisfaits par eux-mêmes, sans dépendre des autres, ce qui les qualifia pour recevoir la solidarité évoquée ci-dessus. Alors, la Torah leur a été donnée. Il s’avère que même après la réception de la Torah, si quelques membres d’Israël trahissaient les leurs et retournaient à la fange de l’amour égoïste, sans considération pour leurs amis, la quantité de besoins mise entre les mains de ces quelques individus contraindrait chaque membre d’Israël à s’en préoccuper, et ce dans une même mesure.
Parce que ces derniers n’ont aucune compassion pour le peuple, la pratique du commandement d’aimer son prochain est empêché pour tout Israël. Ainsi, ces rebelles font que ceux qui observent la Torah et les commandements restent dans la fange de l’amour égoïste, car ils ne peuvent s’engager dans le commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ni compléter leur amour sans leur contribution.
Ainsi, vous voyez qu’Israël est solidaire de chacun de ses membres, aussi bien du côté positif que du côté négatif. Du côté positif, s’ils appliquent la solidarité jusqu’à ce que chacun se soucie de satisfaire les besoins de ses amis, et peuvent complètement observer la Torah et les commandements, c’est-à-dire apporter contentement à leur Créateur (point 13). Du côté négatif, nous voyons que si une partie de la nation ne veut pas maintenir la solidarité et se vautre dans un amour égoïste, elle fait que le reste de la nation reste immergé dans sa fange et sa bassesse, sans jamais trouver un moyen de se sortir de celles-ci.
18) C’est pourquoi le Tana [Rabbi Shimon bar Yokhaï] a décrit cette solidarité comme deux personnes étant sur un bateau, et soudain l’un d’eux commence à percer un trou dans la coque. Son ami demande « Pourquoi fais-tu un trou ? », et l’autre répond : « Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je perce sous moi, pas sous toi. » Alors l’autre lui dit : « Imbécile que tu es, nous allons nous noyer tous les deux ! » (VaIkra Raba chapitre 4)
De cela, nous apprenons que ces rebelles se vautrent dans un amour de soi et construisent par leurs actes un mur de fer qui empêche ceux qui observent la Torah de commencer à observer la Torah et les commandements dans la mesure de « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », qui est l’échelle pour atteindre l’adhésion à Lui. Et comme ils sont justes les mots du proverbe qui dit : « Imbécile que tu es, nous allons nous noyer tous les deux ! »
19) Rabbi Élazar, le fils de Rabbi Shimon, clarifie encore un peu plus le concept de solidarité en disant que cela n’est pas suffisant que tout Israël soit solidaire de chacun de ses membres, mais que le monde entier doit être inclus dans cette solidarité. En effet, il n’y a pas de discussion ici : tout le monde est d’accord sur le fait que pour commencer il suffit de débuter avec une nation qui observe la Torah, et ce juste pour commencer la réparation du monde, car il était impossible de commencer avec toutes les nations en même temps, comme les sages ont dit que le Créateur est venu vers chaque nation avec la Torah mais qu’elles ne voulaient pas la recevoir, ce qui signifie qu’elles étaient immergées dans la saleté de leur amour propre jusqu’au cou, certaines par adultère, d’autres par le vol ou le meurtre, etc., au point où il était inconcevable de même leur demander si elles accepteraient de se séparer de l’amour égoïste.
Ainsi donc le Créateur ne trouva ni nation ni langue qui méritât de recevoir la Torah, sauf les fils d’Abraham, d’Isaac et de Jacob sur qui rejaillissait la vertu des pères, et comme nos sages ont dit : « Les patriarches ont observé toute la Torah avant qu’elle n’ait été donnée », signifiant que grâce à l’élévation de leurs âmes ils avaient la capacité d’atteindre toutes les voies du Seigneur exprimées dans la spiritualité de la Torah, grâce à leur adhésion à Lui, sans avoir besoin auparavant de la partie pratique de la Torah, qu’ils n’avaient pas la possibilité d’observer (cf. point 16, Matan Torah)
C’est sans aucun doute la purification physique et l’élévation de l’âme de nos pères qui a beaucoup agi sur leurs fils et petits-fils, et leur vertu rejaillit sur cette génération dont tous les membres acceptèrent de prendre sur eux le travail sublime, et chacun d’entre eux déclara unanimement : « Nous ferons et nous écouterons. » C’est pour cela que nous avons été choisis, par nécessité, pour être le peuple élu d’entre toutes les nations. Il s’avère que seuls les membres de la nation d’Israël sont entrés dans cette responsabilité [Arvout], contrairement aux autres nations du monde qui n’y ont pas participé. Ceci est l’évidente réalité, aussi comment Rabbi Élazar peut-il polémiquer à ce sujet ?
20) Mais la réparation finale du monde se fera en faisant entrer tous les peuples du monde à Son service, comme il est dit : « Et le Seigneur sera roi sur toute la terre : ce jour-là le Seigneur sera un et Son Nom un. » L’écrit précise « ce jour-là », et pas avant. Et il est aussi écrit : « Car la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur », « et toutes les nations afflueront vers Lui. »
Mais le rôle d’Israël envers le monde ressemble au rôle de nos pères envers la nation d’Israël, c’est-à-dire qu’il est semblable à la vertu de nos pères qui a rejailli sur nous et nous a aidée à nous développer et à nous purifier jusqu’à mériter de recevoir la Torah. Sans nos pères, qui ont observé la Torah avant qu’elle ne soit donnée, nous ne serions pas meilleurs que toutes les autres nations (cf. point 19).
C’est ainsi que la nation d’Israël a l’obligation, par l’engagement dans la Torah et les commandements en Son nom, de se préparer elle-même et de préparer tous les peuples du monde et de les faire évoluer de façon à ce qu’ils prennent sur eux ce travail sublime d’amour du prochain, qui est l’échelle pour atteindre le but de la Création, l’adhésion à Lui.
De cette manière, chaque commandement que chacun des membres d’Israël accomplit pour apporter satisfaction à son Créateur, sans aucune contrepartie, ni égoïsme, contribue dans une certaine mesure au développement de tous les peuples du monde, car ceci ne se fait pas d’un seul coup mais par un développement progressif, jusqu’à atteindre une quantité suffisante pour amener le monde entier à la pureté désirée. C’est ce que nos sages appellent « juger favorablement », c’est-à-dire que la purification nécessaire a été atteinte. Ils comparent cela à la pesée sur une balance, où le changement dans l’équilibre des plateaux indique que le poids désiré a été atteint.
21) Tels sont les mots de Rabbi Élazar, fils de Rabbi Shimon, qui a dit que le monde est jugé par sa majorité, se référant au rôle de la nation d’Israël pour préparer les peuples du monde à une certaine purification jusqu’à ce qu’ils soient dignes de prendre sur eux Son travail, de la même façon qu’Israël était digne au moment où il a reçu la Torah. Nos sages commentent cela en disant qu’ils ont atteint la majorité de leurs vertus, pour soumettre la faute qui est l’immonde égoïsme.
Bien sûr, si le côté des vertus, qui est la compréhension sublime de la bonté de l’amour du prochain, dépasse l’immonde côté des défauts, ils sont aptes à décider et sont d’accord et disent « Nous ferons et nous écouterons », comme Israël a dit. Mais avant cela, c’est-à-dire avant qu’ils ne soient récompensés de la majorité des vertus, il est évident que l’amour de soi les force à croire et à accepter Son joug.
Nos sages ont dit : « Si quelqu’un accomplit un commandement, il se juge et le monde entier favorablement », c’est-à-dire qu’il ajoute sa particule individuelle d’Israël à la quantité finale nécessaire, comme celui qui pèse des graines de sésame et les ajoute une à une sur la balance, jusqu’à ce qu’il y en ait assez pour changer l’équilibre de celle-ci. Il est évident que chacun prend part à ce changement, sans quoi la décision aurait été incomplète.
C’est par l’acte que chaque individu d’Israël fait qu’il juge le monde entier favorablement, car quand la pesée est terminée et que le monde entier est jugé favorablement, chaque individu aura pris part à ce changement et que sans son action, la décision aurait manqué.
On trouve ainsi que Rabbi Élazar, fils de Rabbi Shimon, ne conteste pas les mots de nos sages voulant que tout Israël soit solidaire de chacun de ses membres, mais Rabbi Élazar, le fils de Rabbi Shimon, parle de la réparation du monde entier dans le futur, alors que nos sages parlent au présent, lorsque seul Israël a reçu la Torah.
22) C’est ce dont parle Rabbi Élazar, fils de Rabbi Shimon, à propos du verset : « Un seul pécheur fait perdre beaucoup de bien. » Parce qu’il a déjà été démontré (point 20) que l’impression que ressent quelqu’un qui s’engage dans les commandements entre l’homme et son Créateur est exactement la même que celle qu’il ressent lors de l’engagement dans les commandements entre l’homme et son semblable.
Parce qu’il faut qu’il accomplisse tous les commandements en Son nom, sans aucun espoir d’amour égoïste, c’est-à-dire qu’aucune lueur d’espoir ne lui revienne sous la forme de récompense, honneur, etc. Car ici, dans ce point élevé, l’amour du Créateur et l’amour du prochain se rejoignent et deviennent effectivement un (point 15).
Il s’avère qu’il y a un certain degré de progression sur l’échelle de l’amour du prochain chez tous les peuples du monde, car ce degré que cet individu provoque dans ses actions, qu’elles soient petites ou grandes, finira par rejoindre dans le futur le changement du monde favorablement, parce que sa part est ajoutée au poids sur la balance (point 20, l’exemple des graines de sésame).
Celui qui commet une infraction, qui ne peut surmonter ni conquérir son immonde amour égoïste, celui-ci se répand furtivement et juge l’homme et le monde entier défavorablement. Parce qu’avec la révélation de la fange de l’amour égoïste, la basse nature de la Création est renforcée et il se trouve qu’il diminue d’une certaine mesure le caractère favorable de la décision finale, de la même façon qu’une personne reprendrait de sur la balance la graine de sésame que son ami y avait mise, ce qui élèverait d’autant le mauvais côté de la balance. Ce qui se passe, c’est qu’elle fait reculer le monde, comme il est dit : « Un seul pécheur fait perdre beaucoup de bien. » Parce qu’elle n’a pu retenir son désir mesquin, elle a fait reculer la spiritualité du monde entier.
23) Par ces mots, on comprend clairement ce qui a été dit avant (point 5) au sujet de la Torah qui a spécialement été donnée à la nation d’Israël, car il est sûr et certain que le but de la Création est sur les épaules des humains dans leur ensemble, qu’ils soient noirs, blancs ou jaunes sans aucune différence fondamentale.
Mais à cause de la descente de la nature humaine vers le degré le plus bas, qui est l’amour égoïste qui règne sur l’humanité entière, il n’y avait pas moyen de négocier avec eux ni de leur expliquer de se rendre et de prendre sur eux, même comme une vaine promesse, de sortir de leur monde exigu vers les vastes espaces de l’amour du prochain, exception faite des membres de la nation d’Israël, car ils étaient en esclavage dans le luxueux royaume d’Égypte pendant quatre cents ans et souffraient épouvantablement.
Nos sages disaient : « Comme le sel édulcore la viande, le tourment affine les transgressions de l’homme », c’est-à-dire qu’il apporte au corps une grande purification. De plus, la purification de leurs pères rejaillit sur eux (point 16), c’est ce qui importe, comme en témoignent plusieurs versets de la Torah.
Selon ces deux considérations, ils étaient prêts pour cela et c’est pourquoi nous parlons d’eux au singulier : « Et là Israël campa devant la montagne », que nos sages interprètent comme un homme dans un seul cœur. Parce que chaque personne de la nation s’est détachée complètement de tout amour égoïste et voulait seulement faire plaisir à son ami, comme nous l’avons montré ci-dessus (point 16) d’après le commandement « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Il s’avère que tous les individus de la nation se sont regroupés et sont devenus un seul cœur et un seul homme, ils ont alors mérité de recevoir la Torah.
24) Donc, selon la nécessité décrite ci-dessus, la Torah n’a été donnée qu’à la nation d’Israël, descendante d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, car il était inconcevable qu’un étranger y prenne part. À cette fin, la nation d’Israël a été établie comme une sorte de relais à travers lequel les étincelles de purification passeraient et brilleraient sur l’ensemble du genre humain.
C’est ainsi que ces étincelles se multiplient chaque jour, tel un trésor, jusqu’à ce qu’elles atteignent la quantité désirée, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’elles se développent et viennent à comprendre l’agrément et la paix qui sont au cœur de l’amour du prochain. Car elles sauront alors comment faire pencher la balance favorablement et elles entreront de plein gré sous Son joug, et le mal sera éliminé de la surface de la Terre.
25) Il nous reste maintenant à compléter ce qui a été dit ci-dessus (point 16) à propos de la raison pour laquelle la Torah n’avait pas été donnée à nos pères, parce que le commandement « tu aimeras ton prochain comme toi-même » — qui est l’axe autour duquel gravite toute la Torah, et tous les commandements qui l’entourent la clarifie et l’interprète — ne peut être observé par un individu, sauf au travers du consentement préalable d’une nation entière.
C’est pourquoi il a fallu attendre la sortie d’Égypte pour qu’ils deviennent dignes de l’observer et alors il a été demandé à chacun des membres de la nation s’il acceptait de prendre sur lui ce commandement. Après l’avoir accepté, la Torah leur a été donnée. Cependant, il reste à voir où trouver dans la Torah qu’une telle question ait été posée aux enfants d’Israël et qu’ils y ont consentie avant de recevoir la Torah ?
26) Sachez que ces choses sont évidentes pour toute personne instruite, dans l’invitation que le Créateur a envoyée à Israël par l’intermédiaire de Moïse avant que la Torah ne soit reçue, comme il est dit : « Ainsi, maintenant, si en effet vous obéissez à Ma voix et si vous gardez Mon alliance, alors vous serez Mon trésor personnel d’entre tous les peuples — car toute la terre M’appartient — et vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux enfants d’Israël ». Et Moïse vint et appela les anciens du peuple, et il leur exposa toutes les paroles que le Créateur lui avait dictées, et tout le peuple unanimement répondit : “Tout ce que le Seigneur a dit nous le ferons.” Et Moïse rapporta au Seigneur les paroles du peuple. »
Ces mots n’ont pas l’air d’aller avec leur rôle, car le bon sens nous dit que si une personne offre à son ami de faire quelque travail et qu’elle veut que celui-ci l’accepte, elle devrait lui donner un exemple du contenu de ce travail et lui dire combien elle le paiera. Ce n’est qu’à ce moment que l’ami peut décider s’il accepte ou non ce travail.
Mais ici, nous ne trouvons ni un exemple du contenu du travail ni le salaire dans les deux versets. En effet, il dit « Si en effet vous obéissez à Ma voix et si vous gardez Mon alliance », mais il n’explique pas ce qu’est la voix et ne nous dit pas en quoi consiste l’alliance. Ensuite, il dit : « Alors vous serez Mon trésor personnel d’entre tous les peuples — car toute la terre M’appartient », mais nous ne pouvons pas déduire de ces mots s’Il nous ordonne de travailler à être un remède pour tous les peuples, ou si cela est une promesse pour nous [NDT : Ségoula, en hébreu, veut dire « remède », mais signifie aussi « pouvoir ». Ici, il est cependant traduit par « trésor »].
Nous devons aussi comprendre le lien qui existe avec les mots « Car la terre entière M’appartient », au regard de ces trois interprétations : Onklos Jonathan Ben Ouziel et le Jérusalmi, Rachi et Nachmanide. Toutes les interprétations essaient de modifier cette phrase et Iben Ezra dit au nom de Rabbi Marinos que le mot « car » doit être interprété comme « bien que », et il interprète la phrase comme ceci : « D’entre tous les peuples, vous serez alors Mon trésor personnel — bien que la terre entière M’appartienne. » Iben Ezra lui-même a tendance à être d’accord avec cela. Mais cette interprétation ne correspond pas à ce qu’ont dit nos sages, à savoir que « car » peut avoir quatre significations : « ou », « à moins que », « mais », « que ».
Il ajoute une cinquième interprétation — « bien que » —, et ensuite le verset finit par « Et vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte. » Mais ici aussi il n’est pas évident, à partir du texte, de savoir s’il s’agit d’un commandement et d’une obligation de s’y engager, ou si c’est une promesse. L’expression « un royaume de prêtres » n’est pas répétée ailleurs et n’est expliquée nulle part dans toute la Bible. Nous devons principalement nous attarder à définir la différence entre « un royaume de prêtres » et « une nation sainte ». Car la signification ordinaire de la prêtrise a une dimension de sainteté et il devient alors évident qu’un royaume où tout le monde est prêtre relève de la nation sainte ; dès lors, dans le texte, l’expression « nation sainte » semble être redondante.
27) Cependant, selon toutes les interprétations que nous avons faites jusqu’ici, nous avons appris la vraie signification de ces mots à la lumière d’une négociation assortie d’une offre et d’un consentement, c’est-à-dire qu’Il leur offre vraiment par ces mots la modalité et le contenu du travail de la Torah et des commandements, ainsi que toute la récompense qui en découle.
Le travail de Torah et des commandements est exprimé dans les mots « Et vous serez pour Moi un royaume de prêtres », c’est-à-dire que vous tous, des plus jeunes au plus vieux, serez comme des prêtres. Tout comme les prêtres n’ont pas de possessions en ce monde matériel, car le Créateur est leur possession, la nation entière sera organisée de façon que la terre entière et tout ce qui en fait partie soient dédiés au Créateur. Aucun individu sur la terre ne s’engagera dans autre chose que d’observer les commandements du Créateur et de satisfaire les besoins de son prochain, de sorte qu’aucune personne ne manquera de rien et n’aura jamais à se préoccuper de ses besoins personnels.
De cette façon, même les travaux des champs tels que la moisson, les semailles et autres seront au même niveau que le travail de sacrifice que les prêtres accomplissaient dans le Temple, car pourquoi aurais-je besoin du commandement de sacrifier au Créateur et pourquoi observer le commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ? Le fait est que celui qui moissonne son champ pour nourrir son prochain ressemble à celui qui fait des sacrifices au Créateur. Bien plus, il semble que le commandement d’« Aimer ton prochain comme toi-même » soit plus important que celui de faire des sacrifices, comme nous l’avons vu ci-dessus (points 14 et 15).
Cependant, nous n’avons pas encore terminé l’explication, car la totalité de la Torah et des commandements a été donnée dans le seul but de purifier Israël, c’est-à-dire la purification du corps (voir point 12), après quoi Israël recevra la vraie récompense, qui est l’adhésion à Lui, qui est le but de la Création (voir point 6). Cette récompense est exprimée dans les mots « une nation sainte ».
Par l’adhésion à Lui, nous avons été sanctifiés, comme il est dit : « Vous serez saints, car Moi, le Seigneur votre Dieu, Je suis saint ». Vous voyez que les mots « un royaume de prêtres » expriment l’entière modalité du travail sur l’axe d’« aimer son prochain comme soi-même », c’est-à-dire un royaume composé uniquement de prêtres dont le Créateur est la possession et qui n’ont aucun bien personnel parmi les possessions du monde. Nous devons admettre que ceci est la seule définition qui nous permette de comprendre les mots « un royaume de prêtres », car nous ne pouvons interpréter les sacrifices sur l’autel, puisque cela ne pourrait être dit de la nation entière, car qui seraient les sacrificateurs ?
De même, concernant les cadeaux à la prêtrise, qui les feraient ? Et aussi, concernant la sainteté des prêtres, il a déjà été dit « une nation sainte ». Ainsi, cela doit sûrement vouloir dire que le Créateur est leur possession et qu’il n’existe aucune possession matérielle pour eux-mêmes, d’où la mesure des mots « tu aimeras ton prochain comme toi-même » qui englobent la Torah toute entière. Les mots « une nation sainte » expriment la forme de la récompense totale, qui est l’adhésion.
28) Désormais, nous comprenons parfaitement les mots précédents, car il est dit : « Maintenant, si en effet vous obéissez à Ma voix et gardez Mon alliance », c’est-à-dire que Je fais une alliance sur ce que Je vous dis ici, que vous allez devenir un remède pour toutes les nations, c’est-à-dire vous serez Mon remède à travers qui les étincelles de purification du corps passeront à tous les peuples et les nations du monde, du fait que les nations du monde ne sont pas encore prêtes pour cela, et que J’ai besoin d’une nation pour démarrer le processus et être un remède pour toutes les peuples. Donc, il termine par « car la terre entière M’appartient », c’est-à-dire que tous les peuples de la terre M’appartiennent et sont destinés à adhérer à Moi comme vous le faites (voir point 20).
Mais tant qu’ils sont incapables d’effectuer cette tâche, J’ai besoin d’un peuple vertueux, et si vous acceptez d’être le remède de toutes les nations, Je vous l’ordonne, vous serez pour Moi « un royaume de prêtres », qui est l’amour du prochain dans sa forme finale de « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », qui est l’axe de toute la Torah et des commandements. « Une nation sainte » est la récompense dans sa forme finale de l’adhésion à Lui et inclut toutes les récompenses jamais conçues.
C’est ainsi que nos sages ont interprété la fin « Telles sont les paroles que tu diras aux enfants d’Israël » ils ont précisé que « Telles sont les paroles », signifient « pas plus », « ni moins ».
Est-il concevable que Moïse ait pu ajouter ou retrancher à la parole du Créateur de telle sorte qu’il ait fallu l’en avertir ? On ne trouve rien de tel dans toute la Torah, au contraire, la Torah dit de lui : « Car il est celui en qui Je fais confiance dans toute Ma maison. »
29) Maintenant, nous pouvons réellement comprendre la finalité de ce travail, comme elle est expliquée dans les mots « un royaume de prêtres », qui est la définition finale de «Tu aimeras ton prochain comme toi-même », et qu’il est concevable que Moïse se soit retenu et n’ait pas donné un aperçu complet du travail en une seule fois, de peur qu’Israël ne veuille pas se détacher des possessions matérielles ni ne remette sa fortune et ses biens au Créateur, comme il est dit dans les mots « un royaume de prêtres ».
Ceci est assez comparable à ce qu’écrivait Maïmonide, qu’il ne faut pas dévoiler aux femmes ni aux enfants le travail en lui-même, qui doit pas être fait dans le but de ne pas être récompensé, mais qu’il faut attendre qu’ils grandissent et s’instruisent et aient le courage de l’exécuter. Ainsi, le Créateur l’avertit de ne faire « pas moins » que de leur offrir la vraie nature du travail avec toute sa sublimité comme il est exprimé dans les mots « un royaume de prêtres ».
En ce qui concerne la récompense qui est définie dans les mots « une nation sainte », ici aussi Moïse aurait pu penser à interpréter et élargir un peu plus le sujet de l’agrément et de la sublime subtilité ancrée dans l’adhésion à Lui, pour qu’ils se rapprochent et acceptent cette merveilleuse chose de se détacher des possessions de ce monde comme le font les prêtres. Mais il a été averti de « pas plus », et simplement se taire et ne pas interpréter ce qu’est la récompense inclue dans les mots uniquement « une nation sainte ».
La raison à cela est que s’il leur avait dévoilé les choses merveilleuses qui sont dans l’essence de la récompense, ils auraient accepté Son travail de façon à obtenir pour eux cette belle récompense, ce qui aurait été considéré comme travailler pour eux-mêmes, par égoïsme, là où toute intention est déformée (voir point 13).
Ainsi, nous voyons qu’en ce qui concerne la modalité du travail qui est exprimé dans les mots « un royaume de prêtres », il lui a été dit « ni moins » ; et à propos de la mesure de la récompense exprimée par les mots « une nation sainte », il lui a été dit « ni plus ».
Rédigé en 1933
« Aime ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18)
Rabbi Akiva dit : « C’est une grande règle de la Torah. »
1) Cette affirmation nécessite une explication. Le mot « règle » indique une somme de détails qui, une fois mis ensemble, forment un tout. Lorsqu’il est dit du commandement [Mitsva] « aime ton prochain comme toi-même » qu’il est en fait une grande règle de la Torah, on doit comprendre que les autres 612 commandements [Mitsvot] de la Torah, avec toutes leurs interprétations, ne sont ni plus ni moins que la somme des détails insérés et contenus dans ce seul commandement : « aime ton prochain comme toi-même ». C’est assez troublant, car vous pouvez le dire concernant les commandements entre un homme et son semblable, mais comment ce seul commandement peut porter en lui tous les commandements entre l’homme et le Seigneur, qui sont l’essence et la grande majorité de la Torah ?
2) Si nous pouvons encore nous efforcer de trouver quelque moyen pour réconcilier leurs dires, voici une autre citation, encore plus évidente, au sujet d’un converti qui se présenta devant Hillel (Shabbat 31) et lui demanda : « Apprends-moi toute la Torah pendant que je me tiens sur une jambe. » Il répondit : « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse » (la traduction araméenne de « aime ton prochain comme toi-même »), « et le reste signifie : étudie ! » Ici, nous avons un dogme clair qui dit que dans les 612 Mitsvot et dans toutes les écritures de la Torah il n’y a rien de préférable à « aime ton prochain comme toi-même », parce que leur seul but est d’interpréter et de nous permettre d’observer le commandement d’aimer notre prochain sans réserve, puisqu’il est dit spécifiquement : « le reste signifie : étudie ! » Ce qui veut dire que le reste de la Torah est une interprétation de ce seul commandement, celui-ci ne peut être appliqué sans les autres.
3) Avant que nous approfondissions cette citation, nous devons observer ce commandement avec attention. Il nous a été ordonné : « aime ton prochain comme toi-même. »
Soi-même c’est-à-dire d’aimer autrui dans la même mesure que l’on s’aime et en aucun cas moins que cela. Cela signifie que l’on doit constamment rester vigilant pour satisfaire les besoins de chacun des membres de la nation d’Israël, de la même façon que l’on est attentif à satisfaire nos propres besoins. Ceci est tout à fait infaisable, car rares sont ceux qui peuvent satisfaire leurs propres besoins durant le travail quotidien, alors comment peut-on leur demander de travailler pour satisfaire les désirs de toute une nation ? On ne peut cependant penser que la Torah exagère, car elle nous met en garde de ne rien lui ajouter, ou lui retirer, et je vous rappelle que chaque mot et loi ont été écrits avec une extrême précision.
4) Si ceci n’est pas encore suffisant à vos yeux, laissez-moi vous dire que la simplicité du commandement d’aimer son prochain le rend encore plus difficile à appliquer — nous devons mettre les besoins de nos amis avant les nôtres, comme nos sages ont écrit (Kidoushin p20) au sujet du verset « parce qu’il est heureux avec Toi » (Deutéronome 15, 16), au sujet de l’esclave hébreu : « Quand il n’y a qu’un coussin, s’il se couche dessus et ne le donne pas à son esclave », il n’observe pas « parce qu’il est heureux avec toi », parce qu’il est couché sur un coussin alors que l’esclave est par terre. S’il ne se couche pas dessus et ne le donne pas non plus à son esclave, c’est de la méchanceté. En fait, contre son gré, le maître doit donner le coussin à son esclave et lui se coucher par terre.
On trouve aussi les mêmes instructions dans la phrase au sujet de la mesure avec laquelle on doit aimer son semblable, parce qu’ici aussi on compare la satisfaction des besoins de son ami à la satisfaction de ses propres besoins, comme dans l’exemple de « parce qu’il est heureux avec toi » au sujet de l’esclave hébreu. Ainsi, ici aussi, si quelqu’un n’a qu’une seule chaise et que son ami n’en a pas, une règle est édictée qui dit que s’il s’assoit sur la chaise et ne la donne pas à son ami, il enfreint le commandement « aime ton prochain comme toi-même », parce qu’il ne satisfait pas les besoins de son ami de la même façon qu’il satisfait les siens. S’il ne s’assoit pas sur la chaise et ne la donne pas à son ami, c’est de la méchanceté. Ainsi, il doit laisser son ami s’asseoir sur la chaise et lui devra soit rester debout, soit s’asseoir par terre. Il est entendu que c’est une loi qui concerne tous les besoins qui sont à sa portée et qui manquent à son ami. Maintenant, voyez si ce commandement est toujours réalisable !
5) On doit d’abord comprendre pourquoi la Torah a été donnée à la nation d’Israël et non à tous les peuples de la terre. Y-a-t-il a du nationalisme là-dessous ? Il est clair que seule une personne insensée peut penser cela. En effet, nos sages ont examiné cette question, c’est ce qu’ils voulurent dire par « Dieu la proposa [la Torah] à toutes les nations et tous les peuples, mais personne n’en voulut. »
Mais ce qu’ils trouvent déconcertant c’est pourquoi nous sommes appelés le peuple élu, comme il est dit « Le Seigneur ton Dieu t’a choisi », puisqu’il n’y avait aucune autre nation qui ne la voulait ? De plus, se peut-il que le Créateur soit venu avec la Torah dans Ses mains pour négocier avec ces peuples primitifs ? On n’a jamais entendu parler d’une chose pareille, cela est inacceptable.
6) Mais lorsque nous comprenons mieux l’essence de la Torah et des commandements qui nous ont été donnés, sans oublier leur but désiré, comme les sages nous l’ont instruit — à savoir quel est le but de cette formidable création qui est placée devant nos yeux —, alors nous comprenons tout. Car le premier postulat est qu’il n’y a pas d’action sans but. Il n’y a pas d’exception, sinon pour les plus vils des êtres humains ou les nourrissons. Ainsi il est certain que le Créateur, dont l’élévation est au-delà de notre entendement, n’agirait pas sans but, quelle que soit Son action, petite ou grande.
Nos sages nous disent que le monde n’a été créé que dans le but de l’observation de la Torah et des commandements. Selon l’interprétation des premiers sages, l’intention du Créateur lorsqu’Il a créé Sa création était de révéler Sa Divinité à autrui, car la révélation de Sa Divinité atteint les individus comme une agréable profusion qui est toujours croissante jusqu’à ce qu’elle atteigne la mesure désirée. Par cela les êtres inférieurs s’élèvent avec une vraie reconnaissance et deviennent un chariot pour Lui et s’accrochent à Lui jusqu’à ce qu’ils atteignent leur ultime perfection : « Aucun œil n’avait vu Dieu à part toi. » Du fait de la grandeur et de la gloire de cette perfection, la Torah et la prophétie se sont abstenues d’exagérer dans leur propos. Comme nos sages l’ont suggéré (Brakhot 34): « Tous les prophètes n’ont prophétisé qu’en vue des jours du Messie, cependant, pour le monde à venir, aucun œil n’a vu Dieu à part toi. »
Cette perfection est exprimée dans les paroles de la Torah et de la prophétie, et dans celles de nos sages, dans le seul mot Dvékout [adhésion]. À part l’usage communément fait de ce mot par les masses, il a perdu presque tout son contenu. Mais si votre esprit s’attarde sur ce mot, juste un instant, vous serez submergé par sa stature merveilleuse, car si vous visualisez l’élévation du Créateur et la bassesse de l’individu, vous pourrez apprécier ce que signifie l’adhésion de l’individu au Créateur et pourquoi nous attribuons à ce mot le but de toute cette grande création.
Il s’avère que le but de toute la création est que ces vils individus soient capables, en observant la Torah et les commandements, de s’élever toujours plus haut, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’adhésion avec leur Créateur.
7) Mais voici qu’entrent en jeu les kabbalistes et qu’ils demandent : Pourquoi n’avons-nous pas été créés dès le début dans cet état élevé d’adhésion désir au Créateur ? Pour quelle raison nous a-t-Il donné ce fardeau et ce travail de la Création, de même que la Torah et les commandements ? À cela, ils répondent : « Celui qui mange ce qui ne lui appartient pas a peur de Le regarder en face », ce qui signifie que celui qui mange et profite et prend du plaisir du travail de son ami a peur de le regarder en face, car ce faisant il devient de plus en plus humilié jusqu’à finalement perdre toute humanité. Parce que tout ce qui provient de Sa perfection ne peut pas contenir de sensation de manque. Il nous a permis de gagner notre propre élévation, par la mise en œuvre de la Torah et des commandements.
Ces mots sont très profonds et je les ai déjà expliqués dans mon livre Panim Me’irot OuMasbirot de l’Arbre de Vie, dans la première branche, et dans le Talmud des dix Sefirot, Regards intérieurs, 1ère partie. Ici, je vais les expliquer brièvement pour les rendre compréhensibles à tous.
8) Ceci est semblable à un homme riche qui prend un homme de la rue, le nourrit et le couvre quotidiennement d’or et d’argent et de toutes autres choses désirables. Chaque jour, il rajoute encore plus de cadeaux que la veille. Finalement, l’homme riche demande : « Dis-moi, est-ce que tous tes désirs ont été satisfaits ? » L’homme de la rue répond : « Pas encore, car combien il serait agréable et merveilleux que toutes ces possessions et choses précieuses viennent à moi par mon propre travail comme elles vous sont venues, ainsi je ne recevrais plus la charité de votre part. » L’homme riche lui dit alors : « Dans ce cas, la personne qui pourra satisfaire tes désirs n’existe pas encore. »
Ceci est naturel, car d’un côté il éprouve un immense plaisir qui augmente à mesure que l’homme riche le couvre de cadeaux, mais d’un autre côté, il lui est difficile de supporter la honte qu’il éprouve du fait de l’excessive bonté que le riche lui accorde. Ceci vient de la loi naturelle voulant que celui qui reçoit éprouve de la honte et de l’impatience lorsqu’il reçoit gratuitement des cadeaux de celui qui donne par compassion et pitié. De là découle une seconde loi qui est que personne ne peut satisfaire pleinement les besoins d’autrui parce que, en fin de compte, il ne peut lui donner la nature ni la forme de l’indépendance avec laquelle uniquement la perfection désirée peut être atteinte.
Mais ceci ne concerne que les individus, alors que, s’agissant du Créateur, ceci est nettement inconcevable. C’est ainsi qu’Il nous a préparé labeur et efforts afin que nous trouvions notre élévation spirituelle de nous-mêmes lors de l’engagement dans la Torah et des commandements, c’est alors que la bonté et le plaisir qui nous parviennent de Lui, c’est-à-dire tout ce qui est inclus dans l’adhésion à Lui, seront notre propre acquis, découlant de nos propres efforts. Alors nous nous sentirons comme des propriétaires, sentiment sans lequel il ne peut y avoir de sensation de plénitude.
9) En effet, il nous faut examiner l’essence et la source de cette loi naturelle qui a engendré le défaut de la honte et de l’impatience que nous ressentons lorsque nous recevons la charité de quiconque. Ceci nous est rappelé dans la loi bien connue des scientifiques, qui est que toute branche dans sa forme est proche et identique à sa racine, et que tous les comportements de la racine, sa branche les désire aussi, les recherche et les convoite. À l’inverse, tous les comportements qui ne suivent pas la racine, la branche s’en éloigne et ne peut les tolérer ; elle est meurtrie par eux. Cette loi qui existe entre toute racine et sa branche ne peut être violée.
Maintenant s’ouvre devant nous une porte pour comprendre la source de tous les plaisirs et les souffrances qui résident en ce monde. Puisque le Créateur est la racine de toutes Ses créations, c’est pourquoi tout ce qui réside en Lui s’étend directement à nous, et nous le ressentons comme agréable et merveilleux, car notre nature est proche de notre racine. Tout ce qui ne réside pas en Lui et qui ne provient directement de Lui, car cela contredit la création, ira contre notre nature et sera difficiles à supporter. Par exemple, nous aimons nous reposer et détestons bouger, de sorte que nous ne faisons aucun mouvement qui ne soit motivé par le repos. Ceci est dû au fait que notre racine est immobile et en repos constant, et qu’aucun mouvement n’existe en Lui. Ainsi, nous détestons tout mouvement, car c’est contraire à notre nature.
De la même façon, nous aimons beaucoup la sagesse, la force et la richesse, etc., car tout ceci est en Lui, qui est notre racine. C’est pourquoi nous détestons leurs contraires tels que la stupidité, la faiblesse et la pauvreté, car elles ne résident en aucun cas dans notre racine, ce qui nous fait les détester et les éprouver comme une douleur intolérable.
10) C’est ce qui nous donne ce goût détestable de honte et l’impatience quand nous recevons des autres par charité puisque, chez le Créateur, il n’existe rien de telle que la réception de faveurs — car de qui pourrait-Il recevoir ? Et parce que ceci n’existe pas dans notre racine, nous trouvons cela repoussant et détestable. Et au contraire, nous ressentons délectation et plaisir de tout don que nous faisons aux autres, puisque ce comportement existe dans notre racine, qui ne veut que donner à tous.
11) Maintenant, nous avons trouvé un moyen d’examiner le but de la Création, qui est « d’adhérer à Lui » dans sa vraie forme. Cette élévation ou fusion, qui nous est garantie par l’application de la Torah et des commandements, n’est ni plus ni moins que l’expression de l’équivalence des branches avec leur racine, dans laquelle toute douceur, tout plaisir et toute magnificence deviennent une extension naturelle. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, le plaisir ne peut se trouver que dans l’équivalence de forme. Lorsque nous avons égalisé notre conduite avec celle dans notre racine, nous ressentons de l’émerveillement, et tout ce qui n’est pas dans notre racine nous devient intolérable, dégoûtant et très pénible. Nous constatons naturellement que notre espoir dépend de l’étendue de notre équivalence avec notre racine.
12) C’étaient les mots de nos sages quand ils disaient (Midrash Béréshit 44): « peu importe au Créateur que l’on égorge une bête à la gorge ou à la nuque ? Après tout, les commandements ont été donnés pour purifier les gens » et cette purification signifie la purification du corps sali, ce qui est le but qui émerge de l’observance de toute la Torah et des commandements.
« L’homme [...] cessant d’être un âne sauvage, naître à la dignité humaine », car quand il sort du giron de la Création, il est d’une saleté et d’une bassesse inqualifiables, c’est-à-dire qu’il est imprégné d’une abondance d’amour propre, chacune de ses actions étant centrée sur lui-même, sans qu’il n’y ait aucune étincelle de don envers les autres.
De ce fait, il se retrouve à la distance la plus éloignée de la racine, aux antipodes, puisque Sa racine représente un don absolu, sans une étincelle de réception, alors que le nouveau-né n’est que réception pour lui-même, sans étincelle de don. Ainsi, sa situation est perçue comme le point le plus bas de la vilenie et de la saleté qui puisse exister en notre monde.
Puis il grandit et reçoit de son environnement des portions de « don envers les autres », relatives aux valeurs et à l’évolution de son environnement. Ensuite, il apprend comment observer la Torah et aux commandements dans un but égoïste, pour une récompense dans ce monde et le prochain, ce que l’on appelle « pas en Son nom », parce qu’il ne peut s’y habituer autrement.
En vieillissant, on lui montre comment arriver à s’engager dans les commandements en Son Nom, dans un but précis, qui est exclusivement d’apporter satisfaction à son Créateur, comme Maïmonide disait : « On ne devrait pas dire aux femmes ni aux enfants d’observer la Torah et les commandements en Son nom, car ils ne peuvent pas endurer cela. Ce n’est que lorsqu’ils auront grandi et atteint la connaissance et l’intelligence que nous pourrons leur enseigner à travailler en Son nom. » Comme le disent nos sages : « De pas en Son nom, il arrive à en Son nom », qui est défini par le but d’apporter satisfaction à son Créateur, et non à son ego.
En recourant au remède naturel de l’engagement dans la Torah et des commandements « en Son nom » qu’elle apporte, comme l’ont dit nos sages (Kidoushin 30) « Le Créateur dit : J’ai créé le mauvais penchant. J’ai créé pour lui la Torah comme une épice. » Ainsi, l’individu se développe et grimpe de degrés en degrés d’élévation, comme susmentionné, jusqu’à ce qu’il perde toute étincelle d’amour propre, alors tous les commandements de son corps s’élèvent et il accomplit toutes ses actions uniquement en vue de donner. Ainsi même les besoins vitaux qu’il reçoit, vont dans la direction du don, pour qu’il puisse donner sans réserve. C’est ce que nos sages ont voulu dire par : « Les commandements n’ont été donnés que pour servir à purifier les individus. »
13) Il y a deux parties dans la Torah : 1) les commandements entre l’homme et Dieu ; et 2) les commandements entre l’homme et son semblable. Toutes deux ont la même fonction : amener l’individu au but final, qui est l’adhésion à Lui.
De plus, même le côté pratique de chacune d’elles n’est qu’une seule et même chose, parce que lorsque quelqu’un agit en « Son nom », sans aucun mélange d’amour propre, c’est-à-dire sans en retirer aucun intérêt personnel, alors cette personne ne sentira pas de différence si elle travaille à aimer son ami ou à aimer le Créateur.
Il en est ainsi, car c’est une loi naturelle pour tout être, que toute chose en dehors de son propre corps soit considérée comme illusoire et vide, et que toute action qu’une personne effectue pour aimer son semblable, elle le fait avec l’aide de la Lumière réfléchie, pour obtenir en fin de compte une contrepartie qui la servira dans son propre intérêt. Ainsi, un tel acte ne peut être considéré comme « amour de son semblable » parce que sa fin est calculée, ceci est semblable à une mise en location qui en fin de compte n’est pas rentable. L’acte qui consiste à louer n’est pas considéré comme un acte d’amour envers son semblable.
Mais commettre quelque acte que ce soit, uniquement par amour pour les autres, c’est-à-dire sans une seule étincelle de Lumière réfléchie et sans aucun espoir de contrepartie, est nettement impossible. À ce propos, il est dit dans Les corrections du Zohar à propos des peuples du monde : « Tout acte de bienveillance qu’ils accomplissent l’est uniquement pour eux-mêmes. »
Ceci veut dire que toutes les bonnes actions qu’ils font, soit envers leurs amis ou envers leur Dieu, ne relèvent pas de l’amour d’autrui, mais de leur amour propre — car ceci n’est pas du tout naturel.
Ainsi, seul celui qui observe la Torah et les commandements est qualifié pour cela, car en s’habituant à observer la Torah et les commandements de façon à apporter satisfaction à son Créateur, il s’éloigne progressivement du giron de la création naturelle et acquiert une seconde nature qui est l’amour du prochain.
C’est ce qui a amené les kabbalistes du Zohar à exclure les nations du monde de l’amour de son semblable, quand ils disent : « Tout acte de bienveillance qu’ils accomplissent l’est uniquement pour eux-mêmes. » Car ils ne s’engagent pas dans la Torah et des commandements « en Son nom » ; le service qu’ils portent à leurs dieux est dans un but d’obtenir une récompense et le succès dans ce monde et dans le prochain. Par conséquent, le service de leurs dieux n’est que par amour propre et ils n’effectueront jamais d’action qui soit en dehors des limites de leurs propres corps, et ainsi ils ne seront pas capables de s’élever, ne serait-ce que de l’épaisseur d’un cheveu, au-dessus de leur nature première.
14) Ainsi, nous pouvons clairement voir que pour celui qui s’engage dans la Torah et les commandements en Son nom, il n’y a pas de différence entre les deux parties de la Torah, même sur le plan pratique, car avant qu’il ne l’accomplisse, il doit nécessairement ressentir que tout acte envers un homme ou envers Dieu est comme un vide inconnu. Mais avec grand effort, il s’élève lentement et atteint une seconde nature, et il est récompensé alors du but final, qui est l’adhésion à Lui.
Puisque c’est le cas, il est raisonnable de penser que la partie de la Torah qui traite de la relation de l’homme avec son ami est plus susceptible d’amener celui-ci au but désiré, car le travail des commandements entre l’homme et le Seigneur est fixe et spécifique, et on peut facilement s’y habituer, et toute chose qui est faite par habitude n’est plus utile, alors que les commandements entre l’homme et son semblable sont changeants et imprévisibles, et qu’il y a continuellement de nouvelles exigences, où qu’il aille. Ainsi, leur effet est donc beaucoup plus efficace et certain, et leur but plus près.
15) Maintenant, nous pouvons comprendre les mots de Hillel HaNassi à Giora, que l’esprit de la Torah est « Aime ton prochain comme toi-même » et le reste des 612 commandements n’en est qu’une paraphrase (voir point 2). Même les commandements entre l’homme et Dieu sont aussi considérés comme une qualification de ce commandement, qui est le but final de la Torah et des commandements, comme nos sages ont dit « La Torah et les commandements n’ont été donnés que pour servir à purifier Israël » (point 12), signifiant la purification du corps, jusqu’à ce que l’homme acquiert une seconde nature définie par son amour pour les autres, c’est-à-dire l’unique commandement de « aime ton prochain comme toi-même », qui est le but ultime de la Torah, après quoi l’homme est récompensé immédiatement de l’adhésion à Lui.
Mais on ne doit pas se demander pourquoi cela n’a pas été défini dans les mots : « Et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ». En effet, pour l’homme qui est encore à l’intérieur de la nature de la Création, il n’y a pas de différence entre l’amour de Dieu et l’amour de son prochain, car tout ce qui n’est pas lui-même est irréel pour lui. Et parce que le prosélyte a demandé à Hillel HaNassi de lui expliquer l’aboutissement désiré de la Torah, de telle sorte qu’il atteigne son but facilement et qu’il n’ait pas à parcourir un long chemin pour l’atteindre, ainsi il a dit : « Apprends-moi ta Torah tandis que je me tiens sur une jambe. » Ainsi, il a défini son but, qui est l’amour du prochain, car ce but est plus près et se révèle plus rapidement (point 14), lui-même étant préservé des erreurs, car il a des exigences.
16) Dans les mots ci-dessus nous trouvons une façon de comprendre notre conception des points 3 et 4 au sujet du commandement « Aime ton prochain comme toi-même », comment la Torah nous oblige à faire quelque chose qui ne peut pas être fait.
En effet, c’est pour cette raison que la Torah n’a pas été donnée à nos Pères — Abraham, Isaac et Jacob — mais qu’il a fallu attendre jusqu’à l’exode d’Égypte et jusqu’à ce qu’ils deviennent une nation de six cent mille hommes âgés de vingt ans et plus. C’est alors qu’il a été demandé à chaque membre de la nation s’il acceptait ce travail sublime, et c’est lorsqu’ils ont tous accepté dans leurs cœurs et leurs âmes, et qu’ils ont dit « nous ferons et nous écouterons », qu’il est devenu possible d’observer la Torah dans son entier ; ce qui était auparavant considéré comme impossible est devenu possible.
Parce qu’il est certain que si six cent mille hommes arrêtent d’agir pour satisfaire leurs besoins personnels et ne se soucient que de veiller à ce que leurs amis ne manquent jamais de rien, et si, de plus, ils font cela avec un puissant amour dans leurs cœurs et leurs âmes, selon la pleine signification du commandement « Aime ton prochain comme toi-même », alors il n’y a plus aucun doute : aucun homme de la nation n’aura plus besoin de se soucier de son propre bien-être.
Grâce à cela, l’homme peut complètement se libérer de la contrainte d’assurer sa propre survie et peut facilement suivre le commandement « Aime ton prochain comme toi-même », selon toutes les conditions données aux points 3 et 4. Après tout, pourquoi se soucierait-il de sa propre survie, quand six cent mille amis aimants et loyaux sont prêts, avec une grande attention, à s’assurer qu’il ne manque de rien ?
C’est pourquoi, après que tous les membres de la nation aient accepté, la Torah leur a été donnée immédiatement, parce qu’alors ils étaient dignes de l’observer. Mais avant qu’ils ne deviennent une nation complète, et ce n’est pas la peine de rappeler qu’à l’époque des patriarches, ils n’étaient pas vraiment qualifiés pour observer la Torah dans sa forme souhaitable. Ceci parce qu’avec un petit nombre de personnes il est impossible de même commencer à s’engager dans les commandements entre l’homme et son semblable au niveau de « Aime ton prochain comme toi-même », comme il a été expliqué aux points 3 et 4. C’est pourquoi la Torah ne leur avait pas été donnée.
17) Avec tout ce qui a été discuté aux points précédents, nous pouvons comprendre une des phrases les plus déroutantes de nos sages, qui est que tout Israël est responsable de chacun de ses membres. Ceci peut paraître complètement injustifié, car est-il possible lorsque quelqu’un pèche ou commet une infraction qui chagrine son Créateur, à plus forte raison si vous n’avez aucune relation avec lui, que le Seigneur perçoive son dû ? Il est dit : « Les pères ne seront pas mis à mort pour leurs enfants […] chaque homme sera mis à mort pour son propre péché ». Alors comment peut-on dire que vous êtes même responsables des péchés de celui qui vous est complètement étranger, dont vous ne connaissez rien, ni de lui ni de ce qu’il fait ?
Si cela n’est pas suffisant, nos sages disent (Kidoushin): « Rabbi Élazar, le fils de Rabbi Shimon, dit : “Puisque le monde est jugé par sa majorité et que l’individu est jugé par sa majorité, s’il a accompli un commandement, heureux est-il car il s’est jugé ainsi que le monde entier favorablement, et s’il a commis une infraction, malheur à lui car il s’est jugé et le monde entier défavorablement, comme il est dit : ‘Un seul pécheur fait perdre beaucoup de bien.’” »
Ainsi Rabbi Élazar, le fils de Rabbi Shimon, m’a rendu aussi responsable du monde entier, puisqu’il pense que le monde entier est responsable de tout un chacun et que chaque personne apporte par ses actions le mérite ou la faute au monde entier. Ceci est encore plus déroutant.
Suivant ce qui vient d’être dit par nos sages, nous pouvons comprendre leurs paroles assez simplement, parce que nous avons prouvé que chacun des 613 commandements de la Torah gravite autour du seul commandement « Aime ton prochain comme toi-même. » Nous voyons qu’une telle situation ne peut exister que dans une nation ou chacun des membres est prêt à cela.
Qu’est-ce que la spiritualité ?
La philosophie s’est donnée beaucoup de mal afin de démontrer que la matérialité découlait de la spiritualité et que l’âme engendrait un corps. Pourtant, leurs idées ne peuvent être acceptées d’aucune façon. Leur erreur principale a été leur perception de la spiritualité qui aurait, selon eux, engendré la matérialité — ce qui n’est certainement pas vrai.
Car tout parent a besoin d’imaginer à quoi ressembleront ses enfants. Ce rapport parent/enfant détermine le chemin que suivra sa descendance. De plus, toute personne qui agit doit prendre en considération son action lorsqu’elle s’y conformera.
Puisque vous dites que la spiritualité est reniée dans tous les évènements de la matérialité, un tel chemin ne peut exister. Mais alors, quelle attitude doit avoir le spirituel pour entrer en contact avec la matière et lui insuffler un mouvement, quel qu’il soit ?
Et si la compréhension du mot « spiritualité » ne relève absolument pas de la philosophie, alors comment peuvent-ils débattre de quelque chose qu’ils n’ont jamais vu ni ressenti ? Sur quoi reposent leurs arguments ?
S’il existait une quelconque définition qui permettrait de distinguer et de séparer le spirituel du matériel, cela n’appartiendrait qu’aux personnes ayant atteint et ressenti une chose spirituelle. Ces personnes sont les authentiques kabbalistes ; c’est pourquoi c’est de la sagesse de la Kabbale dont nous avons besoin.
La philosophie en ce qui concerne Son essence
La philosophie adore se pencher sur Son essence et prouver qu’il existe des lois qui ne s’appliquent pas à Lui. La Kabbale, toutefois, ne se soucie nullement de Son essence, car comment pourrait-elle définir quelque chose qui est imperceptible et inatteignable ? Une définition négative est en fait tout aussi valide qu’une définition positive. Par exemple, si de loin vous voyez un objet dont vous reconnaissez tous les aspects négatifs, c’est-à-dire tout ce qu’il n’a pas, cela aussi est considéré dans une certaine mesure comme une connaissance. Lorsqu’un objet est vraiment en dehors de notre champ de vision, alors même ses caractéristiques négatives ne sont pas apparentes.
Par exemple, si nous observons au loin une image noire, mais que nous ne pouvons toujours pas déterminer s’il s’agit d’un homme ou d’un oiseau, cela est considéré comme une vision. Si cette image s’était trouvée encore plus loin, nous n’aurions même pas pu dire que ce n’est pas un homme.
Voilà l’origine de la confusion et de l’invalidité de la philosophie qui se targue de penser qu’elle comprend tous les aspects négatifs de Son essence. Par contre, les sages de la Kabbale se taisent à ce propos. Ils ne Lui donnent ne serait-ce qu’un nom, car nous ne pouvons définir un nom ou un mot que nous ne saisissons pas. Un mot en lui-même symbolise un certain degré d’atteinte. Cependant, dans la réalité, les kabbalistes parlent beaucoup de Son illumination, c’est-à-dire de toutes les lumières dont ils ont été vraiment récompensés, qu’ils perçoivent tangiblement.
La spiritualité est une force sans corps
C’est ce que les kabbalistes définissent comme « spiritualité », et c’est ce dont ils parlent. Elle ne possède aucune image, ni espace ni temps et n’a aucune considération matérielle. (Selon moi, la philosophie s’est appropriée un habit qui n’est pas le sien, car elle a dérobé des définitions de la sagesse de la Kabbale et les a transformées en friandises pour l’esprit humain. N’eût été ce détournement, jamais il ne lui serait venu à l’esprit d’inventer une telle sagesse). Ce n’est cependant qu’une force potentielle, c’est-à-dire non pas une force qui se revêt d’un corps ordinaire dans notre monde, mais une force sans corps.
Le récipient spirituel s’appelle « Une Force »
Ici, il convient de préciser que la force dont parle la spiritualité n’est pas la lumière spirituelle elle-même. Cette lumière spirituelle émane directement de Son Essence et ressemble, par conséquent, à Son essence. Cela signifie qu’il n’y a aucune perception ni atteinte de la lumière spirituelle que nous puissions définir par un nom. Car même le mot « lumière » est emprunté et n’est pas authentique. C’est pourquoi il faut savoir que le nom « force » sans corps désigne seulement le « récipient spirituel ».
Les lumières (Orot) et les récipients (Kélim)
En conséquence, nous ne devons pas nous inquiéter de savoir comment les kabbalistes, qui avec leur vision englobent toute la sagesse, distinguent ces lumières. Car ces observations ne se réfèrent pas aux lumières elles-mêmes, mais plutôt à l’impression laissée par la Lumière sur le récipient lors de leur rencontre et qui est la force dont nous avons parlé ci-dessus.
Récipients et lumières (signification littérale)
Ici, il convient de souligner la différence entre le cadeau et l’amour qui en découle. Chaque impression du récipient, signifiant les lumières qui sont saisissables, se nomme « matière et forme » ; et l’impression est la forme ci-dessus, et la force ci-dessus est la « matière ».
Cependant, l’amour qui en naît est considéré comme une forme sans substance. Cela signifie que si nous enlevons l’amour du cadeau lui-même, comme s’il ne s’était jamais revêtu d’aucune forme, mais uniquement au travers de son nom abstrait — « l’amour du Créateur » —, il est alors considéré comme étant la forme.
De ce point de vue, cette pratique s’appelle la Kabbale formative. Cependant, cette Kabbale sera toujours considérée comme réelle, sans aucune ressemblance avec la philosophie figurative, car l’esprit de cet amour est contenu dans l’atteinte. Il est complètement séparé du cadeau, étant lui-même la Lumière.
La matière et la forme dans la Kabbale
La logique de cette situation se comprend dans le fait que bien que cet amour soit simplement une conséquence du cadeau, il est beaucoup plus important que le cadeau lui-même. Cela ressemble à l’histoire d’un grand roi qui avait donné un objet de peu d’importance à un homme, et bien que le cadeau en lui-même n’ait aucune valeur, l’amour et l’attention du roi l’ont rendu à ses yeux inestimable et précieux. L’amour est ainsi complètement détaché de sa matière, étant lui-même la lumière et le véritable cadeau, de façon à ce que le travail sur soi et ses perceptions restent gravés sur l’atteinte de cet amour seul. Le cadeau matériel lui-même semble être effacé et oublié par le cœur. C’est pourquoi cet aspect de la sagesse est appelé la sagesse de la Kabbale formative. C’est en fait la partie la plus précieuse de la sagesse.
ABYA
Cet amour est constitué de quatre parties qui ressemblent beaucoup à l’amour humain. D’ailleurs, lorsque nous recevons un cadeau, nous ne regardons pas au début le donneur comme quelqu’un qui nous aime, d’autant plus si c’est quelqu’un d’important et que le bénéficiaire du cadeau n’est pas son égal.
En revanche, la multiplicité des cadeaux et la persistance du donneur feront paraître la personne même la plus importante comme une véritable personne aimante et comme un égal, car la loi de l’amour ne peut exister entre un grand et un petit ; en effet, deux véritables amoureux doivent se sentir égaux.
C’est pourquoi nous distinguons ici quatre étapes dans l’amour. Le premier évènement se nomme Assiya, la multiplication des cadeaux se nomme Yetsira, et la découverte de l’amour lui-même se nomme Briya.
C’est ici que commence l’étude de la sagesse de la Kabbale formative, car c’est à ce niveau que l’amour est séparé de ses cadeaux. Comme il est écrit « et créa l’obscurité », c’est-à-dire que la lumière disparaît de Yetsira et l’amour reste sans lumière et sans ses cadeaux.
Puis vient Atsilout. Après avoir goûté et s’être entièrement séparé la forme de la substance, comme il est écrit « et créa l’obscurité », il mérite de monter au niveau d’Atsilout, là où la substance se revêt derechef d’une forme. À présent, la lumière et l’amour sont de nouveau ensemble.
L’origine de l’âme
Tout ce qui est spirituel est compris comme une force distincte du corps, car elle n’a pas de représentation matérielle. À cause de cela, elle reste isolée et complètement séparée de la matière. Dans ce cas, comment peut-elle mettre en mouvement une chose matérielle, et encore moins engendrer quelque chose de physique, quand la spiritualité n’a aucun moyen pour entrer en contact avec la matérialité?
Les fondements de l’acidité
Cependant, la vérité est que la force elle-même est également considérée comme une véritable substance, comme n’importe quelle autre substance matérielle dans le monde concret.
Bien qu’elle n’ait pas de représentation perceptible par nos sens, cela ne lui enlève pas sa valeur matérielle de « force ».
Prenons une molécule d’oxygène qui compose la plupart des substances. Si nous prenons une bouteille remplie d’oxygène pur non mélangé à une autre substance, nous voyons une bouteille complètement vide ; nous ne le remarquerons pas, l’oxygène sera comme l’air, impondérable et invisible à l’œil nu.
Si nous ouvrons la bouteille et que nous la humons, nous ne sentirons aucune odeur ; et si nous y goûtons, il n’y aura aucun goût ; et si nous la pesons, elle ne pèsera pas plus qu’une bouteille vide. Il en est de même pour l’hydrogène qui n’a pas ni goût, ni odeur, ni poids.
Cependant, quand on met ces deux éléments ensemble, ils se transformeront immédiatement en liquide, en une eau potable qui aura un goût et un poids. Et si nous mettons l’eau dans de la chaux active, l’eau se mélangera immédiatement à la chaux et se transformera en solide comme la chaux elle-même. Donc, ces éléments, l’oxygène et l’hydrogène, dont nous n’avons aucune perception tangible quelle qu’elle soit, se transforment en un corps solide.
Ainsi, comment peut-on décider et dire que les forces naturelles ne sont pas une substance matérielle, uniquement parce qu’elles ne sont pas organisées de façon à ce que nos sens les perçoivent ? Qui plus est, nous avons vu avec évidence que la plupart des substances tangibles dans notre monde sont constituées d’oxygène que nos sens ne sont pas capables de saisir ni de ressentir.
Même dans la réalité tangible, les solides et les liquides clairement perçus dans notre monde peuvent se transformer en air et en vapeur à une certaine température, de même que les vapeurs peuvent se transformer en solide avec une chute de la température.
S’il en est ainsi, comment peut-on donner quelque chose qu’on ne possède pas ? Nous voyons très clairement que toutes les représentations tangibles viennent d’éléments qui, par nature, sont impalpables et immatériels. De même, toutes les images fixes que nous connaissons et avec lesquelles nous définissons les substances sont inconstantes et n’existent pas d’elles-mêmes. En fait, elles se débarrassent et se revêtent de formes sous l’influence de facteurs tels la chaleur ou le froid.
L’élément principal de la substance matérielle est donc la « force » qui est en elle, bien que nous n’ayons pas encore identifié ces forces comme nous l’avons fait pour les éléments chimiques. Il se peut que dans le futur nous les découvrions sous leur forme pure, comme nous avons seulement récemment découvert les éléments chimiques.
La force dans le spirituel équivaut à celle dans la matière.
En un mot, tous ces noms que nous avons attribués au matériel sont fabriqués de toute pièce, provenant de la connaissance concrète dont nous en avons par nos cinq sens.
Ils n’existent pas d’eux-mêmes. D’autre part, toute définition que nous donnons à la force, et qui sépare la matière, est également fabriquée. Même lorsque la science aura atteint l’apogée de son développement, nous ne devrons prendre en compte que la réalité tangible. Cela signifie que tout en voyant et en ressentant une action matérielle, nous devons comprendre son opérateur qui est aussi une substance comme l’action elle-même. Il y a donc une corrélation entre eux, sinon ils ne seraient pas apparus.
Il convient de savoir que cette erreur qui consiste à séparer l’opérateur de son opération vient de la philosophie figurative, laquelle s’est obstinée à démontrer qu’un acte spirituel influence un acte matériel. Ceci déboucha sur des suppositions erronées, comme ci-dessus, dont la Kabbale n’a pas besoin.
Le corps et l’âme chez les supérieurs
L’avis de la Kabbale en la matière est clair comme de l’eau de roche. Elle évite tout amalgame avec la philosophie. L’opinion des sages de la Kabbale admet que même les entités spirituelles individualisées, à qui la philosophie refuse toutes sortes de corporalité et qui les présente comme des substances purement conceptuelles — bien qu’en vérité elles soient spirituelles, abstraites, mais plus sublimes —, sont dotées d’un corps et d’une âme tout comme l’être humain.
Ne vous étonnez donc pas de la possibilité de payer un même salaire à deux personnes qui le réclament, puis de dire qu’elles sont dissociables. De plus, la philosophie croit que toute chose complexe se désintégrera et se décomposera, c’est-à-dire qu’elle mourra. Comment peut-on alors déclarer qu’elles sont à la fois complexes et éternelles ?
Les lumières et les récipients
En vérité, leur façon de penser n’est pas la nôtre, car le processus des sages de la Kabbale est de chercher une preuve matérielle de leur atteinte, rendant toute réflexion intellectuelle incapable de l’abolir. Mais laissez-moi éclaircir encore ces questions pour que tout le monde puisse les comprendre :
Tout d’abord, nous devons savoir que la différence entre les lumières et les récipients est créée chez le premier être qui se manifeste dans Ein Sof. Naturellement, cette première émanation est aussi plus complète et plus noble par rapport à tout ce qui suit. Cette amabilité et cette plénitude ont été, bien entendu, reçues de Son essence qui veut donner cela plus que tout autre don et tout autre plaisir.
Nous savons que la mesure du plaisir est donnée essentiellement par le désir de recevoir ce plaisir. C’est pour cette raison que ce que nous désirons le plus apparaît aussi comme le plus agréable. Par conséquent, nous devrions distinguer deux aspects dans cette première émanation : « le désir de recevoir » qui a reçu l’essence et l’essence de l’objet lui-même. Nous devrions aussi savoir que ce désir de recevoir correspond au « corps » de cette émanation, à savoir son essence première, qui est le récipient pour recevoir cette bonté. La seconde est l’essence de cette bonté reçue, qui est Sa lumière qui se propage éternellement dans cette émanation.
Il s’avère que nous devons obligatoirement distinguer deux oppositions qui se ressemblent mutuellement, même dans les cas les plus spirituels et les plus sublimes que le cœur puisse contempler. C’est l’opposé de l’opinion de la philosophie qui imagine que les différents individus ne sont pas des matériaux connectés. Il est donc nécessaire que ce « désir de recevoir », qui est obligatoirement dans l’être émané — car en son absence, il n’y aurait aucun plaisir, mais que des contraintes —, ne soit pas présent dans Son essence. Le mot « émané » trouve ici sa justification, vu que ce désir ne fait pas partie de Son essence, car de qui recevrait-Il ?
Cependant, la bonté que l’on reçoit fait obligatoirement partie de Son essence, car ici il n’y a besoin d’aucune innovation. Nous voyons donc cette énorme différence entre le corps renouvelé et l’abondance reçue, qui est considérée comme Son essence.
Comment le spirituel peut-il engendrer le matériel ?
Il est apparemment difficile de comprendre comment le spirituel peut engendrer et faire croître quelque chose de matériel. C’est une vieille question philosophique et les tentatives cherchant à la résoudre ont fait couler beaucoup d’encre.
En vérité, cette question ne devient difficile que si nous suivons leur doctrine, laquelle a forgé une image de la spiritualité déconnectée de tout ce qui est matériel. Ce qui pose une question difficile : comment le spirituel peut-il engendrer ou amener quelque chose de matériel ?
Si nous suivons l’opinion des sages de la Kabbale, il n’y a aucune difficulté, car leur façon de penser est en totale opposition avec celle des philosophes.
Ils soutiennent que toute qualité spirituelle a sa contrepartie dans le monde matériel et qu’elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Cette relation repose donc sur la plus grande affinité, car il n’y a aucune séparation entre les deux, si ce n’est dans leur substance, dont l’une est spirituelle et l’autre matérielle.
Toute qualité spirituelle se trouve aussi dans toute qualité matérielle, comme nous l’explique l’article « De l’essence de la sagesse de la Kabbale ».
La vieille philosophie érige trois obstacles devant mon explication :
La première concerne l’opinion selon laquelle l’essence de l’homme, à savoir son âme éternelle, est le moteur de l’intellect. La seconde : L’idée selon laquelle le corps est une résultante de l’âme. La troisième : Le dicton selon lequel les entités spirituelles sont des objets simples et peu complexes.
La psychologie matérialiste
Non seulement n’est-ce pas le bon endroit pour débattre avec eux de leurs spéculations imaginaires, mais on peut aussi dire que leur temps est déjà révolu et que leur autorité est révoquée. Nous devrions en remercier les intellectuels de la psychologie matérialiste, lesquels ont posé le socle de la version actuelle sur les ruines de la précédente et se sont ainsi gagnés les faveurs du public. De nos jours, tout le monde reconnaît l’insignifiance de la philosophie, car elle ne repose pas sur des fondations concrètes.
La vieille doctrine est devenue une pierre d’achoppement et une épine dangereuse pour les sages de la Kabbale. Face à ces sages, ils auraient dû s’incliner, et faire preuve d’abstinence et de prudence, de sainteté et de pureté, lorsqu’ils leur ont dévoilé ne serait-ce que le plus petit acquis spirituel, mais ils ont reçu avec facilité ce qu’ils voulaient de leur philosophie figurative. Sans rien demander en retour, ils les ont arrosés de leur fontaine de sagesse jusqu’à satiété, les empêchant de se plonger dans la sagesse de la Kabbale, qui, en conséquence, a pratiquement été oubliée par le peuple d’Israël.
C’est pour cette raison que nous sommes reconnaissants envers cette psychologie matérialiste qui lui a assené un coup mortel.
Je suis Salomon
Le texte ci-dessus ressemble énormément à la fable que nos sages racontent :
« Asmodée conduisit le roi Salomon à quatre cents parsas (unité de mesure) de Jérusalem et le laissa sans argent et sans vivre. » Puis il prit sa place sur le trône pendant que Salomon mendiait aux portes des habitants. Où qu’il allait, il se présentait ainsi — « Je suis l’Ecclésiaste » —, mais personne ne voulait le croire.
Il errait de ville en ville, déclarant « Je suis Salomon ! », mais lorsqu’il arriva devant le Sanhédrin, les sages déclarèrent : « Un imbécile ne prononce pas toujours la même bêtise, à savoir “J’étais roi” ».
C’est comme si le nom n’était pas l’essence de la personne, mais plutôt le propriétaire du nom. Comment est-il donc possible qu’un homme aussi sage que Salomon ne puisse être reconnu s’il était véritablement le propriétaire ?
De plus, c’est la personne qui donne toute la dignité au nom ; il aurait donc dû montrer sa sagesse au peuple !
Trois empêchements
Il existe trois raisons qui nous empêchent de connaître le propriétaire du nom :
1. De par la véracité de cette sagesse, les choses deviennent limpides seulement lorsque tous les détails apparaissent ensemble. Il est donc impossible pour quelqu’un d’avoir un aperçu, ne serait-ce qu’un fragment infime, tant qu’il ne connaît la sagesse dans son intégralité. Nous avons donc besoin de faire connaître cette véracité afin d’avoir préalablement foi en elle, pour la diffuser au plus grand nombre.
2. Tout comme Asmodée, le démon, qui se revêtit des habits du roi Salomon et lui prit son trône, la philosophie s’est assise sur le trône de la Kabbale avec des concepts plus accessibles, le mensonge étant accepté plus facilement. Nous avons donc ici deux problèmes : le premier est que la sagesse de la vérité est profonde, et demande un effort, alors que la philosophie est aisément assimilable, mais — et c’est là le second problème —, elle est superficielle, et qu’elle suffit largement.
3. Tout comme le démon prétend que le roi Salomon est fou, la philosophie se moque de la Kabbale et la rejette.
Cependant, tant que la sagesse reste sublime, elle se trouve au-dessus du peuple dont elle est séparée. Puisqu’il était l’homme le plus sage, il était le plus élevé des hommes. Les plus grands érudits ne pouvaient donc pas le comprendre. Seuls ces amis appartenant au Sanhédrin, à qui tous les jours et pendant des années il enseigna sa sagesse, le comprirent et firent connaître son nom dans le monde entier. La raison en est que cette petite sagesse est assimilable en cinq minutes et peut donc se faire connaître et être facilement comprise par chacun. Par contre, un concept plus difficile ne sera compris qu’après plusieurs heures, voire plusieurs jours ou plusieurs années selon l’intelligence de l’homme. De la même façon, les plus grands érudits ne sont compris que par une poignée de personnes à chaque génération, car les concepts les plus profonds sont basés sur de plus grandes connaissances.
Il n’est donc guère étonnant que le plus sage des hommes, exilé dans un endroit où personne ne le connaissait, n’ait pu dévoiler sa sagesse ni même leur en donner une infime partie, tant qu’ils n’ont pas cru qu’il était le propriétaire du nom.
De nos jours, il en est exactement de même avec la sagesse de la Kabbale. Les tourments et notre exil nous ont conduits à l’oublier. (En outre, si certains la mettent en pratique, elle leur cause plus de mal que de bien, car ils ne l’ont pas reçue d’hommes sages). La Kabbale se trouve aujourd’hui dans la situation du roi Salomon qui, en exil, déclarait « Je suis la sagesse et toutes les saveurs de la religion et de la Torah sont en moi », et malheureusement personne n’y croyait.
Mais ceci est déconcertant, car s’il s’agit d’une sagesse authentique, ne pourrait-elle pas se dévoiler comme toutes les autres sagesses ? Elle ne le peut pas. Tout comme le roi Salomon n’a pas pu dévoiler sa sagesse aux érudits lors de son exil et a dû rentrer à Jérusalem où résidait le Sanhédrin, qui le connaissait et a attesté de l’immensité de sa sagesse, la Kabbale a besoin de grands sages qui scrutent leurs propres cœurs et qui étudient cette sagesse pendant vingt ou trente ans. Ce n’est qu’alors qu’ils pourront en témoigner. C’est comme le roi Salomon qui ne put empêcher Asmodée de s’asseoir sur son trône et d’usurper son identité jusqu’à ce qu’il arrive à Jérusalem.
Les sages de la Kabbale observent également la théologie philosophique et se plaignent que les théologiens ont volé les strates supérieures de cette sagesse que Platon et ses prédécesseurs en Grèce avaient acquise en étudiant avec les disciples des prophètes en Israël. Ils ont dérobé les éléments fondamentaux de la sagesse d’Israël et l’ont revêtue de vêtements qui n’étaient pas les siens. Encore aujourd’hui, la théologie philosophique est assise sur le trône de la Kabbale et en hérite tous les honneurs.
Qui voudra croire les sages de la Kabbale, alors que des usurpateurs sont assis sur leur trône ? C’est comme ceux qui n’ont pas cru le roi Salomon pendant son exil, car ils ont reconnu le démon, Asmodée, assis sur son trône. Comme avec le roi Salomon, il n’y avait aucun espoir d’exposer la vérité, car elle est profonde et ne peut être exprimée par un simple témoignage ou une expérience. Elle ne se montre qu’à ceux qui, cœur et âme, se vouent complètement à elle.
Tout comme le Sanhédrin n’a pas reconnu le roi Salomon tant que l’usurpation d’Asmodée n’a pas été révélée, la Kabbale ne pourra prouver sa véritable nature, ni aucune révélation ne sera suffisante pour que les gens la reconnaissent, tant que la futilité de la théologie philosophique, qui a hérité de son trône, ne sera mise au grand jour.
Par conséquent, ce fut un jour de salut pour Israël, ce jour où la psychologie matérialiste est apparue et a asséné un coup fatal à la théologie philosophique.
Maintenant, toute personne qui recherche le Seigneur doit ramener la Kabbale sur son trône et lui restituer sa couronne d’antan.
La rédemption viendra uniquement de la force de la Kabbale
Sachez que le sens de : « les enfants d’Israël ne seront pas délivrés tant que la sagesse dissimulée ne se dévoilera pas dans toute sa grandeur, ainsi qu’il est dit dans Le Zohar : « C’est par la puissance de ce livre que les enfants d’Israël seront rachetés de l’exil. » C’était une époque particulière car il y avait alors un espoir de délivrance, avec la rédaction du Zohar qui a commencé aux temps de Rashbi, et c’était également à l’époque de Bar Kokhba dont Rabbi Akiva, le maître du Rashbi, a dit de lui: « La voie de l’étoile sort de Jacob ». De même, après la destruction de la ville de Beytar [Jérusalem], l’espoir de délivrance était fort.
La rédaction du Zohar et sa dissimulation
Rashbi s’est par conséquent permis de dévoiler la sagesse cachée dans ses livres du « Zohar » et des « Tikkounim [corrections du Zohar]». Mais il le fit avec beaucoup de précautions. Il ne permit d’écrire ce qu’il disait qu’à Rabbi Aba, lequel savait dévoiler les mystères de façon que seuls les sages d’Israël les comprennent, alors qu’ils demeuraient incompréhensibles aux sages des nations.
Le Livre du Zohar a été caché par crainte que des personnes non avisées en fassent mauvais usage. Ayant réalisé que la délivrance d’Israël n’était pas encore venue, ils l’ont dissimulé. Cela s’est produit au temps des sages, les Savoraïm, car nous trouvons beaucoup de notes des Savoraïm à ce propos dans le Zohar.
La découverte de la Kabbale est selon la volonté divine
La volonté de Dieu a fait qu’il est apparu, il s’est retrouvé entre les mains de la veuve de rabbi Moïse de Léon (XIe siècle) qui en a hérité et, qui apparemment, ne lui avait pas parlé de l’interdiction de dévoiler. Elle a donc vendu le manuscrit.
Les problèmes d’Israël viennent de la découverte de la Kabbale
C’est ce qui, depuis cette époque et jusqu’à aujourd’hui, a causé de nombreuses destructions au sein de la maison d’Israël.
Les avantages de la découverte de la Kabbale
À toute chose malheur est bon, et la domination que les nations ont obtenue en volant les secrets de la Torah a eu pour corollaire un grand développement de la sainteté et qui a amené pratiquement, selon moi, notre génération au seuil de la délivrance, à condition de savoir comment diffuser à tous la sagesse dissimulée.
Premier avantage
Du simple fait qu’« il a englouti une richesse qu’il vomira », en cela se dévoilera à tous la différence entre mes fils et mon beau-père, et la différence entre l’essence du grain et la peau supérieure, que tous les sages des nations ont épluchée, car tous les camps d’Israël qui reniaient la Torah sont sûrs de revenir et de servir le Créateur.
Deuxième avantage
Il y a également une autre raison. Nous avons accepté qu’il y ait une condition obligatoire au Salut : toutes nations du monde connaitront la Torah d’Israël, comme il est dit : « Et la terre sera remplie de la connaissance », à l’exemple de la sortie d’Égypte qui a été nécessaire afin que Pharaon connaisse, lui aussi, le véritable Dieu et Ses Commandements, et qu’il les autorise à partir.
Le Salut grâce à la découverte de la Kabbale par les nations du monde
C’est pourquoi il est écrit que chaque nation aura un juif et qu’elle le conduira en Terre sainte, car le fait de pouvoir partir d’elles-mêmes n’était pas suffisant. En effet, d’où les nations du monde le sauraient elles et en auraient-elles le désir ? Sachez que cela se fera par la diffusion de la vraie sagesse de la Kabbale, dans laquelle ils verront le vrai Dieu et la vraie Torah.
La diffusion de la sagesse de la Kabbale dans le monde entier
La diffusion de la sagesse parmi les foules est appelée « Shofar », à l’image du Shofar [corne de bélier] dont la sonnerie porte très loin. C’est ainsi que l’écho de la sagesse retentira dans le monde entier, au point que même les nations l’entendront et reconnaîtront que la sagesse divine est dans Israël.
La découverte de la Kabbale à tous les peuples est l’apparition d’Élie
C’est le prophète Élie qui doit accomplir cette tâche parce que le dévoilement des secrets de la Torah est désigné par l’expression « l’apparition d’Élie », comme l’ont dit les sages : « il se reposera jusqu’à ce qu’Élie vienne » ; mais aussi « Tishbi [surnom du prophète Elie] répondra aux questions et aux problèmes » C’est pourquoi ils ont dit que trois jours avant la venue du messie (une allusion connue), « Élie montera aux sommets des montagnes et sonnera de la grande corne. »
La découverte de la Kabbale à tous les peuples est la condition du « Salut total »
Vous devez comprendre ces insinuations : le Shofar n’est relatif qu’au dévoilement de la sagesse cachée à tous, condition préalable et obligatoire au « Salut total ».
En témoignent mes livres qui dévoilent déjà cette sagesse, et toute chose exaltée déclos sa robe aux yeux de tous. C’est un témoignage manifeste de ce que nous sommes au seuil de la rédemption et que le « son de la grande corne de bélier » retentit déjà, certes pas très loin car le son est encore très faible.
Il en est ainsi car tout ce qui deviendra grand commence d’abord par être petit. Avant d’entendre un grand bruit, il n’y a qu’un léger son, à l’image de la corne de bélier dont le son monte progressivement.
Qui d’autre que moi sait à quel point je ne mérite pas d’être l’envoyé, ni le scribe pour dévoiler ces secrets, et encore moins de les comprendre entièrement. Et pourquoi Dieu m’a fait ça ? Uniquement parce que notre génération en est digne, car elle est la « dernière génération », celle qui se trouve au seuil de la délivrance totale et qui, par conséquent, mérite de commencer à entendre la sonnerie du Shofar du Messie, ce qui signifie le dévoilement des secrets déjà évoqués.
Il est écrit que tout un chacun se doit d’atteindre la racine de son âme. Ceci signifie que ce qui est désiré, voulu ou espéré par la créature a pour but l’adhésion aux attributs du Créateur comme « S’Il fait preuve de compassion, alors toi aussi sois compatissant » Or, comme on le sait, Ses attributs ne sont rien d’autre que les Sefirot, lesquelles coïncident avec l’intellect actif qui agit et dirige son monde, et qui mesure Son abondance et Ses bienfaits.
Toutefois, il est nécessaire de comprendre pourquoi cela s’appelle « adhérer » au Créateur, et le fait que cette étude ne repose apparemment sur rien. Mais je vais l’expliquer à l’aide d’une parabole. Nous voyons que chaque action réalisée en ce monde porte en elle-même la trace de l’intelligence qui a présidée à sa réalisation. Ainsi, l’observation d’une table révèle du même coup l’intelligence créatrice du menuisier qui a œuvré à la construction de cette table et le zèle investi pour sa réalisation, car au moment de la fabrication de la table, le menuisier a forcément utilisé son intelligence et sa faculté d’évaluation. Or, celui qui observe l’œuvre et pense à l’esprit qui la sous-tend est à ce moment même considéré comme « lié » à l’esprit qui l’a activé et, par conséquent, ils sont vraiment « unis ».
Car en vérité, il n’y a ni distance ni coupure entre les spirituels, même s’ils sont des corps séparés, leurs esprits ne peuvent être décrits dans leur division. Car quel est le couteau qui pourrait découper le spirituel en plusieurs morceaux ? Ce qui distingue essentiellement le spirituel d’un autre est ses qualités : digne d’être loué, ou discrédité, par exemple. Idem pour ce qui est de la « composition ». Un esprit qui étudie l’astronomie n’adhèrera pas à un qui traite des sciences naturelles.
Même une seule discipline peut comporter un grand nombre d’éléments. Il suffirait que l’une surpasse l’autre, ne serait-ce que d’un peu, pour que cette différence les sépare au niveau spirituel. Toutefois, quand deux chercheurs étudient la même sagesse et s’accorde sur la même mesure de sagacité, ils sont alors vraiment unis, car qu’y aurait-il pour les séparer ?
Ainsi, lorsque quelqu’un médite sur l’œuvre réalisée par quelqu’un d’autre et qu’il atteint l’intelligence de son auteur, on pourra dire que tous les deux ont en commun un même pouvoir et une même intelligence, et qu’ils sont désormais vraiment unis. Cela fait penser à un homme qui, faisant son marché, tombe sur un ami très cher, l’embrasse, le serre contre lui — et rien à ce moment-là ne pourrait les dissocier, tant leur union est grande.
Ainsi, d’une façon générale, l’esprit dont il est question ici est cette force la mieux adaptée entre le Créateur et Sa créature, une sorte d’intermédiaire. Il en ressort que toute « étincelle » de la force qui en émane permet à tous de revenir à Lui, comme il est écrit : « tout a été fait avec sagesse », c’est-à-dire que le monde entier a été créé par Sa sagesse.
Ainsi celui qui est récompensé d’atteindre les manières avec lesquelles Il a créé le monde et ses conduites, adhère à l’intelligence de celui qui les a réalisées. De ce fait, il adhère au Créateur.
C’est la signification de la Torah qui est tous les noms du Créateur, et qui appartiennent aux créatures. Grâce à eux, la créature atteint l’Esprit qui active le tout, car lorsqu’Il a créé le monde, le Créateur regardait dans la Torah. L’illumination que la créature atteint par la Création l’a fait adhérer pour toujours à cet esprit, ainsi elle « adhère » au Créateur.
On comprend alors pourquoi le Créateur nous a révélé l’outil de Son art. Avons-nous donc besoin de créer des mondes?
De ce qui a été dit ci-dessus, il est clair que le Créateur, en nous montrant Ses chemins, nous permet de savoir comment « adhérer à Lui », c’est-à-dire « adhérer à Ses attributs ».
Première dissimulation
(Description) : Sa face est cachée, le Créateur ne se manifeste pas comme étant bon et bienveillant, mais inversement. L’homme ressent de Sa part des souffrances, ou il ne gagne pas assez d’argent, des nombreuses personnes veulent qu’il rembourse ses dettes et lui empoisonnent la vie, et chaque jour il est remplit d’inquiétudes et de peurs, ou bien il est malade. Il n’est pas respecté par son entourage. Tout ce qu’il entreprend, il ne parvient pas à le finir, faisant qu’il est constamment insatisfait.
On dit que l’homme ne voit pas la bonne face du Créateur, autrement dit, s’il croit que c’est le Créateur qui est la cause de toutes choses soit comme punition pour l’une de ses infractions ou bien pour faire le bien d’autrui, comme il est écrit « celui qui aime le Seigneur doit le prouver », alors les justes dès le début ressentent des souffrances car le Créateur veut leur donner à la fin une grande sérénité. Cependant, il n’échoue pas en disant que cela vient du destin aveugle ni de la nature sans aucune raison, au contraire, il se renforce dans sa foi que c’est ainsi que le Créateur veille sur lui, alors il est considéré comme voyant le dos du Créateur.
Deuxième dissimulation
Appelée dans les livres « la dissimulation dans la dissimulation », c’est-à-dire que l’homme ne voit même pas le dos du Créateur. Il dit que le Créateur l’a abandonné, qu’Il ne veille pas sur lui. Toutes les souffrances qu’il ressent, il les attribue au destin et à la nature aveugle, car les chemins de la Providence lui sont devenus des plus compliqués, à tel point qu’ils le conduisent à l’hérésie.
Cela signifie (description) que quand il prie et donne la charité pour ses problèmes, il ne reçoit pas de réponse. C’est précisément quand il cesse de prier, qu’il reçoit une réponse.
Lorsqu’il se ressaisit et croit en la Providence, et fait des bonnes actions, le succès lui tourne le dos et il recule avec grande cruauté, et lorsqu’il nie en bloc et commet des méfaits - ce n’est qu’à ce moment-là, qu’il connaît un grand succès et est vraiment soulagé.
L’argent qu’il gagne, il ne l’obtient pas honnêtement mais en trichant ou profanant Shabbat etc. Il lui semble que ses proches qui suivent le chemin de la Torah et des commandements sont pauvres, malades, et sont méprisés. Ces personnes qui respectent les Commandements lui semblent impolies, imbéciles, et tellement hypocrites, qu’il ne supporte plus leur présence.
Toutes ses mauvaises connaissances, celles qui se moquent de sa foi sont celles qui réussissent le mieux, sont en bonne santé, et ne connaissent pas la maladie, sont perspicaces, dotées de bonnes qualités, sont sympathiques, elles n’ont pas de soucis et sont sûres d’elles, et vivent en toute sérénité, chaque jour qui passe.
Lorsque la Providence régit l’homme de cette façon, elle est appelée « la dissimulation dans la dissimulation », car alors pèse sur lui le poids du joug, il ne peut plus continuer à croire que ses souffrances proviennent du Créateur pour une quelconque raison. Cela le conduit à l’échec et à l’hérésie et il dit que le Créateur ne veille pas sur Ses créations, que tout ce qui lui arrive n’est que le fruit du destin et de la nature. Autrement dit, il ne voit même pas le dos.
Description de la découverte de la face
La demande de l’homme de se renforcer dans la foi en la Providence divine sur le monde, le conduit à lire des livres, la Torah et d’en prendre une illumination et une compréhension pour savoir comment se renforcer dans la foi en le Créateur. Ces lumières et cette compréhension qu’il reçoit grâce à la Torah s’appelle « la Torah comme une épice », qui atteindront une certaine mesure et alors le Créateur prendra pitié de lui et réveillera un vent d’en haut, c’est-à-dire l’abondance supérieure.
Après avoir découvert entièrement l’épice, c’est-à-dire la lumière de la Torah à laquelle l’homme aspire de toute son âme, grâce au renforcement de sa foi en le Créateur, à ce moment-là, il méritera de découvrir la Providence Divine, autrement dit que le Créateur se comporte avec lui conformément à Son nom, bon et bienfaisant.
Le Créateur nous montre qu’Il est bon et bienfaisant avec toutes Ses créations, autrement dit, par tous les moyens possibles afin de satisfaire tous ceux qui reçoivent dans tout Israël et bien entendu il n’y a pas de plus grand plaisir et bonheur et aucun ne ressemble à un autre. Par exemple, la personne versée dans la sagesse ne tirera pas de plaisir des honneurs ni de la richesse et celle non intéressée par la sagesse ne ressentira pas de plaisir des connaissances ni des grandes découvertes issues de la sagesse, mais il est clair que celle-ci recevra richesse et honneurs et l’autre de merveilleuses atteintes de la sagesse.
Il s’avère (description) qu’il reçoit du Créateur le bien, la plénitude et une satisfaction permanente. Il gagne facilement sa vie, ne connaît pas la peur ni le stress, ni la maladie, il est très respecté parmi ses semblables et termine facilement tout ce qu’il entreprend, et tous ses projets réussissent.
S’il lui manque quelque chose, il prie et reçoit immédiatement une réponse. Toute prière est exaucée, aucune prière n’est vaine. S’il multiplie les bonnes actions, son succès grandit et inversement.
Il voit que ses proches qui empruntent un chemin direct sont en bonne santé, et gagnent bien leur vie, sont les plus respectés, ils ne connaissent aucune peur, et vivent tranquillement et sereinement. Ce sont des gens perspicaces, honnêtes et il se sent béni et prend plaisir à être en leur compagnie.
Il voit que ceux qui n’empruntent le chemin de la Torah, sont sans revenu, inquiets en raison de dettes accumulées ne leur laissant aucun répit. Ils sont malades, souffrent énormément, sont moqués par leurs semblables. Il lui semble qu’ils sont stupides, incultes, mauvais et cruels avec autrui, de grands menteurs et manipulateurs et leur compagnie est insupportable.
Ici, je voudrais répondre à trois questions:
1. Quelle est l’essence de la religion?
2. Est-ce que son but s’atteint en ce monde ou précisément dans le monde à venir?
3. Est-ce que son but avantage le Créateur ou les créatures?
A priori, le lecteur s’étonnera de mes paroles et ne comprendra pas pourquoi j’ai choisi de traiter de ces trois questions en particulier. En effet, qui ne sait pas ce qu’est la religion? Et que la récompense et la punition espérées sont attendues principalement dans le monde futur? Sans parler de la troisième question, car tout le monde sait qu’elle est en faveur des créatures, pour les guider vers le bien et le bonheur. Qu’il y a-t-il à ajouter à cela?
Effectivement, il n’y a rien à ajouter, puisque tout le monde est familier avec ces trois concepts depuis l’enfance, personne n’a besoin de les examiner ni de les clarifier au cours de sa vie ! Cela montre un manque de connaissance sur ces sujets élevés qui sont obligatoirement la fondation sur laquelle se base toute la structure de la religion et sur laquelle elle repose.
Alors dites-moi, comment est-ce possible qu’un jeune garçon de 12 ou 14 ans soit déjà prêt à appréhender dans son esprit ces trois concepts subtils, et ce de manière suffisante à ce qu’il n’ait plus besoin d’y ajouter ni connaissances, ni savoir pour le restant de ses jours?
Effectivement, là est le problème! Car cette supposition facile a conduit à la superficialité et à des conclusions sauvages qui ont rempli l’air de notre génération et nous a menée à une situation où nous avons failli perdre toute la seconde génération !
Le bien absolu
Afin d’éviter de lasser les lecteurs par de longues discussions, je me suis basé sur tout ce que j’ai écrit dans mes articles précédents, et principalement celui intitulé « Le Don de la Torah », qui peuvent tous être considérés comme une préface à ce sujet sublime. Ici, je parlerai brièvement et simplement afin de me faire comprendre par tout le monde.
Et tout d’abord, il faut comprendre que le Créateur est « le bien absolu », c’est-à-dire, qu’Il ne peut en aucun cas causer de la peine à qui que ce soit. Nous admettons cela comme étant le premier concept, car la logique montre clairement que la base de toute cause du mal se trouve seulement « le désir de recevoir ».
Cela signifie que l’empressement à nous faire plaisir fera que nous nuirons à notre prochain, en raison de notre désir de recevoir. A tel point que si les créatures ne trouvaient plaisir en rien, elles ne feraient de mal à personne. Et si parfois, nous voyons quelqu’un faire du mal à autrui, sans aucun désir de recevoir un plaisir à des fins personnelles, il ne fait cela que par une habitude du passé, qui vient de son désir de recevoir et cette habitude le débarrasse à présent, du besoin de chercher une nouvelle raison.
Puisque nous comprenons que le Créateur est parfait et qu’Il n’a besoin de personne pour l’aider à l’être, ayant été avant toute chose, il est donc clair qu’Il n’a aucun désir de recevoir. Et comme Il n’a aucun désir de recevoir, Il n’a aucune raison de nuire à qui que ce soit. C’est aussi simple que cela.
De plus, nous aimons penser de ce premier concept qu’Il a un désir de donner aux autres, c’est-à-dire à Ses créatures. Cela nous est prouvé par cette grande création qu’Il a créée et produite sous nos yeux. Certes, il y a nécessairement dans notre monde, des créatures qui se sentent bien et inversement. En effet, quel que soit le type de sensations, elles sont forcément causées par le Créateur. Et une fois compris qu’il n’y a pas de mal dans la nature du Créateur, toutes les créatures ne reçoivent donc forcément que du bien, puisqu’Il ne les a créées que pour leur faire du bien.
Nous avons donc appris que le Créateur n’est que désir de donner sans réserve le bien. Et qu’à aucun prix, il n’y aurait dans Ses lois du monde une cause de nuisance ou de peine qui viendrait de Lui. Et nous L’avons donc défini « le Bien Absolu ».
Après avoir appris cela, regardons et examinons l’actuelle réalité, telle qu’elle est guidée et surveillée par Lui, et comment Il ne fait que le bien.
Sa providence est une surveillance intentionnelle
En observant tous les systèmes de la nature, nous comprenons que toute création peut se diviser en quatre groupes: minéral, végétal, animal et humain, aussi bien en général qu’en particulier, et nous y voyons une providence intentionnelle. Cela signifie une croissance lente et progressive par un développement de « cause à effet », comme le fruit sur l’arbre qui est bien surveillé dans le but de devenir un fruit beau et sucré.
Il suffit de demander à un botaniste par combien d’étapes passe ce fruit entre le moment où il est visible, jusqu’à ce qu’il atteigne sa maturation; non seulement les étapes par lesquelles il passe ne nous laissent présager en rien du beau fruit sucré qu’il deviendra, mais au contraire, comme pour nous narguer, il aura l’air de tout l’opposé.
En fait, plus un fruit sera sucré à la fin, plus il sera amer et repoussant dans les étapes de son développement. Et c’est la même chose, pour les animaux et pour les êtres humains. Car l’animal avec peu d’intelligence à la fin de sa croissance n’a pas tellement de tares durant son développement. Par contre, l’homme dont l’intellect est grand à la fin de son développement, montre beaucoup de défauts durant sa croissance. En effet, « on peut appeler un veau d’un jour un taureau », c’est-à-dire qu’il a la force de se tenir debout sur ses pattes et de marcher et l’intelligence d’éviter les obstacles sur son chemin.
Mais un enfant âgé d’un jour est couché et semble insensible. Et si un être d’un autre monde regardait les deux nouveau-nés, il dirait sans aucun doute que la progéniture de l’homme ne présage rien de bon à la fin de son développement et que par contre, le veau deviendrait un grand héros. Tout cela, s’il jugeait la quantité d’intelligence d’un veau par rapport à celle du nouveau-né, idiot et sans aucune perception.
Il est donc logique de conclure que la providence du Créateur sur la réalité qu’Il a créée est une « surveillance intentionnelle », sans tenir aucun compte de l’ordre des étapes du développement. Au contraire, elles nous trompent et nous empêchent de comprendre leur but, car elles sont toujours contraire à leur forme finale.
Et de ces choses, nous disons « L’expérience nous rend sage » [ndt : C’est en forgeant qu’on devient forgeron]. Car seule personne ayant de l’expérience a l’occasion de voir la création durant toutes les phases de son développement jusqu’à son épanouissement, et peut calmer les esprits pour qu’ils n’aient pas peur de toutes ces images déformées dont la création regorge durant sa croissance et ne croient qu’en sa bonne et belle fin.
Nous avons donc clarifié les voies de la providence du Créateur en ce monde, qui n’est qu’une surveillance intentionnelle, et la mesure du bien n’est pas apparente tant que la création n’atteint pas sa finalité, c’est-à-dire sa forme finale et sa maturité. Et au contraire, elle s’entoure toujours d’une couche de tares pour ceux qui la regardent. Ainsi, nous pouvons voir que le Créateur dispense seulement le bien à Ses créatures, mais cette bonté est surveillée par une providence intentionnelle.
Deux voies: la voie de la souffrance et la voie de la Torah
Il est clair que le Créateur est le bien absolu et qu’Il nous surveille du fond de Sa Bonté parfaite sans aucun soupçon de mal. Sa providence est intentionnelle. Ce qui veut dire que Sa providence nous oblige à accepter une série de phases différentes de cause à effet, c’est-à-dire un avant et un après, jusqu’à ce que nous soyons mûrs pour recevoir le bien souhaité. Alors, nous aurons atteint notre but comme le fruit arrivant à maturité. Il doit être compris de tous que ce but nous est absolument garanti car sinon, nous endommagerions Sa providence et dirions qu’elle est insuffisante pour son but.
Nos sages ont dit « On a un grand besoin que la Divinité soit chez les inférieurs », signifiant que la providence du Créateur est intentionnelle, et qui est de nous amener à adhérer à Lui, qu’Il réside en nous, ce qui est considéré comme un grand besoin; Si nous n’atteignions pas cela, cela voudrait dire que Sa Providence serait défectueuse.
C’est comme un grand roi qui a eu dans sa vieillesse un fils qu’il aimait tendrement. Depuis le jour de sa naissance, il a pensé à lui, et a cherché et collectionné tous les meilleurs livres de sagesse et les plus précieux de tout le pays et a préparé pour lui une académie de philosophie, il a demandé aux plus célèbres maçons de lui construire des salles de concert et a engagé les plus grands musiciens et chanteurs et lui ont préparé un opéra et il a aussi réquisitionné les meilleurs cuisiniers et pâtissiers pour préparer les mets les plus fins.
Mais voilà, le fils du roi a grandi et c’est un ignare, il n’a aucun goût pour les arts ni les sciences, et il est aveugle et il ne peut ni voir, ni s’émouvoir de la beauté des bâtiments. Et il est sourd et n’entend ni les poètes, ni les musiciens, et il est malade et n’a le droit de manger que du pain sec, ce qui a conduit au mépris et à la colère.
Un tel évènement peut arriver à un roi de chair et de sang, mais ne peut pas arriver au Créateur. La mesquinerie ne s’applique pas à Lui. C’est pourquoi il nous a préparé deux voies de développement:
La première est la voie de la souffrance, celle du développement de la création par elle-même, qui naturellement l’obligera d’avancer et d’accepter des situations différentes l’une après l’autre, par voie de causes à effets, où nous nous développons doucement jusqu’à être capable de choisir consciemment le bien et de rejeter le mal et de parvenir à réaliser le but que le Créateur désire. Cette voie prend du temps et est remplie de souffrances et de tourments.
A côté de cette voie, Il a préparé une voie agréable et bonne, qui est la voie de la Torah et des Mitsvot [commandements], qui peut nous permettre de réaliser notre but rapidement et sans souffrance.
Il s’avère que notre but final est de pouvoir adhérer au Créateur, afin qu’Il réside en nous. Et ce but sera assurément atteint et il n’est pas possible d’en dévier, car Sa providence est très forte que ce soit par la voie des souffrances ou par la voie de la Torah comme expliqué plus haut. Mais en considérant la réalité pratique, on découvre que Sa providence nous parvient simultanément par les deux voies ensembles. C’est ce que nos sages ont appelé « La Voie de la Terre » et « La Voie de la Torah ».
L’essence de la religion est de développer en nous le sens de la connaissance du mal
Nos sages ont dit: « Qu’importe au Créateur que l’animal soit abattu en lui coupant la gorge ou en lui coupant la nuque, car les Mitsvot [commandements] n’ont été donnés que pour purifier les créatures » et ce sujet a été traité longuement dans l’article « Le don de la Torah » (point 12). Mais ici, je veux éclaircir la signification de ce développement qui est atteint en s’engageant dans la Torah et les commandements.
Sachez qu’il s’agit de la reconnaissance du mal en nous et l’engagement dans les commandements est capable de purifier progressivement et lentement ceux qui s’y engagent, de telle manière que la mesure des degrés de purification est en fonction de la reconnaissance du mal en nous.
Tout être humain a une tendance naturelle à rejeter et à déraciner tout mal en lui. En cela nous sommes tous pareils. La seule différence entre les gens est uniquement dans la reconnaissance du mal en eux. Plus une personne est développée, plus elle notera une grande quantité de mal en elle et le repoussera et s’en séparera avec une plus grande force, alors qu’une personne moins développée, ressentira moins le mal en elle et donc n’en rejettera qu’une plus petite quantité et laissera en elle le mal qu’elle ne reconnaîtra pas en tant que tel.
Pour ne pas lasser le lecteur, je veux clarifier la signification générale du Bien et du Mal, comme je l’ai expliqué dans l’article le don de la Torah, (point 12). Le mal n’est rien d’autre que l’amour de soi-même, appelé égoïsme, car c’est l’exact opposé de la forme du Créateur qui n’a aucun désir de recevoir pour Lui-même, mais seulement de donner.
Comme nous l’avons expliqué dans l’article « Le don de la Torah » (point 9-11), toute l’essence du plaisir et des délices vient de l’équivalence de forme avec celle du Créateur. L’essence des souffrances et de l’intolérance vient de notre disparité de forme et celle du Créateur. C’est pourquoi, l’égoïsme nous est abhorré et nous fait mal puisque sa forme est opposée à celle du Créateur.
Mais ce dégoût n’a pas égal chez les âmes, mais se divise différemment; une personne absolument pas développée ne voit pas l’égoïsme comme un mauvais attribut et donc l’utilise ouvertement sans honte ni limite. Elle volera et tuera au grand jour, quand elle l’estimera possible. Une personne un peu plus évoluée sentira déjà que son égoïsme est néfaste et aura donc honte de l’utiliser en public, de voler et tuer ouvertement. Mais en secret, elle continuera à s’en servir constamment, sans que les autres ne s’en aperçoivent.
La personne plus évoluée sentira son égoïsme comme une terrible abomination, au point de ne plus pouvoir le tolérer et elle le repoussera et s’en détachera dans la mesure où elle le connaitra. Elle arrivera au stade où elle ne voudra plus ni ne pourra plus retirer de plaisir du travail des autres. Alors, commencera à s’éveiller en elle des étincelles d’amour pour autrui, appelée « altruisme », qui est en général un attribut positif.
Ceci aussi évoluera graduellement. D’abord se développent l’amour et le don envers ses proches et sa famille, comme il est écrit: « Vous n’ignorerez point votre propre chair ». En continuant à se développer, le don s’étendra à tout son environnement et à toute sa ville, puis à tout son pays. Ainsi de suite, jusqu’à développer en lui un amour pour l’humanité toute entière.
Développement conscient et développement inconscient
Sachez que les deux forces distinctes servent à nous pousser pour que nous grimpions l’échelle, jusqu’à son sommet, ceci est le but de notre vie de l’équivalence de forme avec notre Créateur. La différence entre ces deux est que l’une nous pousse par derrière et c’est la voie de la souffrance ou « La voie de la Terre ».
De cette voie est née la philosophie de la morale appelée éthique qui est basée sur les connaissances empiriques, c’est-à-dire une critique de l’intelligence clairvoyante, qui affirme que l’essence de la Torah n’est qu’un résumé des dommages résultants de l’égoïsme.
Ces expériences nous arrivent par hasard et non par choix conscient. Elles nous amènent à coup sûr au but car l’image du mal grandit et se clarifie dans nos sens. Dans la mesure où nous connaissons les dommages causés, nous nous en éloignons et par-là nous élevons à un degré plus élevé de l’échelle.
La deuxième force nous pousse consciemment et résulte de notre propre choix. Cette force nous tire en avant et c’est ce que nous appelons la voie de la Torah et des Mitsvot [commandements]. En s’engageant dans les commandements et le travail pour satisfaire notre Créateur, nous développons très rapidement le sens pour reconnaitre le mal en nous (comme nous l’avons démontré dans le « don de la Torah » point 13). Et nous gagnons doublement:
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Nous n’avons pas besoin d’attendre que les expériences de la vie nous poussent par derrière car toute poussée se mesure par les souffrances et les destructions. Au contraire, par la subtile douceur que nous sentons par le travail de pureté envers le Créateur, pour Lui faire plaisir, nous développons en nous une reconnaissance relative de la bassesse de ces étincelles d’amour de soi car elles nous empêchent, sur notre route, de recevoir ce doux goût du don au Créateur.
Un sens de reconnaissance du mal se développe progressivement en nous, en temps de plaisir et de grande sérénité, c’est-à-dire en recevant le bien en servant le Créateur, qui est de ressentir la douceur et le plaisir lorsque nous parvenons à être en équivalence de forme avec Lui.
2. Nous gagnons du temps car Il s’active à nous éclairer, nous permettant d’augmenter notre travail et d’accélérer le temps comme nous le voulons.
La religion ne profite pas aux personnes mais au travailleur
Beaucoup se trompent en comparant notre Torah à l’Ethique. Mais, c’est parce qu’ils n’ont jamais goûté aux saveurs de la religion de leur vie. Mais je leur cite le verset: « Goûtez et voyez que le Seigneur est bon ». Toutes deux sont vraies, car la religion et l’éthique ont le même but qui est d’élever l’homme au-dessus du détestable et étroit amour de soi-même et de l’amener au sommet de la grandeur de l’amour du prochain.
Pourtant, ces deux concepts sont aussi loin l’un de l’autre qu’est éloignée la pensée du Créateur de celle de la créature. La religion s’étend de la pensée du Créateur; et l’éthique vient des pensées de chair et de sang et des expériences de vie. Donc, la différence entre les deux est tant par la pratique quotidienne que par le but ultime. Car la connaissance du bien et du mal qui se développe à partir de l’Ethique, quand nous l’appliquons, est relative au succès de la société.
Par contre, la connaissance du bien et du mal qui se développe en nous à partir de la religion est relative au Créateur uniquement; celle de la disparité de forme d’avec le Créateur jusqu’à l’équivalence de forme avec Lui, appelée « l’adhésion », comme expliqué dans l’article « Le don de la Torah » (points 9 à 11).
C’est pourquoi, leurs buts également sont éloignés; car le but de l’Ethique est le bonheur de la société d’après une critique logique de la vie pratique et ce but ne garantit pas à ceux qui s’y engagent de dépasser les limites de l’ordre de la nature. Ce but est toujours discuté car qui peut prouver à un individu le bien d’une telle forme afin d’être obligé de diminuer ses propres plaisirs pour le bonheur de la société?
Par contre, le but de la religion promet le bonheur à celui qui l’observe. Comme nous l’avons déjà montré, quand un homme arrive à l’amour du prochain, il est en directe adhésion qui est l’équivalence de forme avec le Créateur et par-là, l’homme passe de son petit monde étroit, remplit de peines et de souffrances à un monde éternel et d’une grande abondance aux créatures et au Créateur.
Il y a aussi une différence significative quant au soutien; car l’Ethique est soutenue par l’envie de gagner les faveurs des gens, ce qui peut être comparé à un loyer qui finit par rapporter. Quand un homme s’habitue à ce travail, il ne peut plus grimper les échelons de l’éthique, car il s’est accoutumé à ce travail qui est bien payé par la société qui le rétribue pour ses bonnes actions.
Néanmoins, en s’engageant dans la Torah et les commandements afin de faire plaisir à son Créateur, sans aucune récompense, l’homme grimpe les degrés de l’éthique, précisément comme il le veut, car il n’y a pas de gain dans cette voie. Chaque centime est ajouté et s’accumule au grand compte. Finalement, il acquiert une seconde nature, qui est de donner à autrui, sans éveiller des plaisirs personnels à part les nécessités vitales.
Maintenant, il est vraiment libre des chaînes de la création. Car quand quelqu’un déteste recevoir pour soi-même et que son âme ne souhaite plus les petits plaisirs matériels ni le respect, il se retrouve se promener librement dans le monde du Créateur. Il est sûr qu’aucun dommage, ni problème ne lui arrivera car tous les dommages arrivent uniquement aux hommes par leur désir de recevoir pour eux-mêmes implanté en eux.
Ainsi, nous avons démontré que le but de la religion n’est que pour celui sert et s’y engage et sans se servir d’autrui à des fins personnelles, même si toutes ses actions sont centrées sur le bien-être des autres et sont son étalon de mesure. Ceci n’est qu’un passage vers le but suprême qui est l’équivalence avec le Créateur. Nous pouvons comprendre maintenant que le but de la religion s’atteint en ce monde, lors de notre vie. Référez-vous bien à l’article « Le don de la Torah » à propos de la raison d’être de la collectivité et de l’individu.
Je reprends de la bouche des grands serviteurs du Créateur, aux endroits où ils ont découvert une chose profonde, leurs articles commencent: « Dévoiler une part en couvrir deux ». En effet, nos prédécesseurs ont veillé à respecter à la lettre cet adage comme les sages ont dit: « un mot est une pierre, le silence en vaut deux ».
Ce signifie que si un mot dans ta bouche a de la valeur, qu’il ressemble à une pierre, sachez que gardez le silence équivaut à deux pierres. Le but de ces mêmes personnes qui débitent des mots superflus qui n’ont pas d’allure et sont hors sujet, est de simplement améliorer le vocabulaire et le plaisir de ceux qui les lisent. Tel était le propos bien connu des prédécesseurs en interdisant formellement la lecture de leurs écrits. C’est ainsi que nous devons être vigilants et comprendre leur maxime, qu’ils employaient couramment.
LES TROIS TYPES DE SECRET DANS LA KABBALE
Il y a en fait trois types de secrets dans la Torah et pour chacun d’entre eux, il existe des raisons particulières de les cacher, qui sont :
1. L’absence de nécessité
2. L’impossibilité
3. Le secret du Seigneur est pour ceux qui Le craignent
Ainsi, les trois types s’appliquent au moindre détail mentionné dans cette sagesse et je vais les expliquer un à un.
1. L’ABSENCE DE NÉCESSITÉ
L’explication est qu’on ne tirera aucune utilité à leur révélation. Ce n’est bien évidemment pas une grande perte, parce qu’il ne s’agit ici qu’une question de pureté de l’esprit, pour mettre en garde contre toutes sortes d’actions dont on dirait « et alors? », c’est-à-dire « j’ai fait ainsi et alors ? Il n’y a rien de mal ».
Sachez que ce « et alors » est considéré par les sages comme la plus grande imposture qui soit, car tous les destructeurs du monde qui ont été et qui seront, n’appartiennent qu’à ce genre de personne disant « et alors ». Cela signifie qu’elles ne s’intéressent et ne s’emploient qu’à des choses sans importance.
C’est pour cette raison que les sages n’acceptaient aucun étudiant tant qu’ils n’avaient pas confiance en lui, et qui soit vigilant lors de son étude de ne pas révéler ce qui n’est pas nécessaire.
2. L’IMPOSSIBILITÉ
C’est-à-dire, il n’existe pas de langage qui maîtrise les secrets afin de parler de leurs attributs, de leurs grandes finesses et de leurs spiritualités à la population.
C’est ainsi que toute tentative d’expliquer les mots ne s’est pas faite car elle aurait induite les étudiants en erreurs et ceci est considéré comme une faute bien plus grave.
Afin de pouvoir révéler quelque chose, nous devons demander la permission aux Cieux, qui est la deuxième sorte de secret dans la Torah, cependant celle-ci mérite une explication.
LA PERMISSION DES CIEUX
Cette permission est expliquée dans le livre laissé par le Rashbi au Ari dans le Zohar, portion Mishpatim et selon lui « Sachez que dans les âmes des justes, certaines d’entre elles ont la lumière environnante et parmi celles-ci, il y en a qui ont la lumière intérieure. Et toutes celles qui sont du côté de la lumière environnante possèdent la force de parler de ce qui est caché et des secrets de la Torah à mots couverts afin que ne comprennent que ceux qui le méritent ».
Ainsi, Rabbi Shimon Bar Yohaï (Rashbi) avait une âme qui se trouvait du côté de la lumière environnante et ainsi il possédait la capacité de dire les choses et de les interpréter en public de façon à ce que ce ne soit compréhensible que de ceux qui le méritaient.
C’est ainsi qu’il a reçu la « permission » d’écrire le Livre du Zohar, celle-ci n’a pas été donnée à ses prédécesseurs, ceux-ci l’ont encouragé à écrire un livre d’une telle sagesse alors qu’eux-mêmes en savaient plus dans cette sagesse que lui. En fait, ils ne possédaient pas le don de présenter les choses comme lui. Il est écrit « le fils de Yochaï a su respecter ses chemins ». Ces paroles nous aident à comprendre l’ampleur de la dissimulation du livre du Zohar, écrit par Rashbi, dont il n’est pas donné à tout un chacun de comprendre.
Pour résumer ses paroles, l’explication de la vraie sagesse ne dépend pas du niveau d’intelligence du kabbaliste, mais dépend de la luminosité de l’âme, celle-ci est un don, une « permission » d’en haut de dévoiler les mondes supérieurs.
Nous apprenons donc que pour celui qui n’a pas reçu cette permission, il lui est interdit d’expliquer cette sagesse car il ne peut pas expliquer la finesse des choses avec des mots qui conviennent et il fera échouer les étudiants.
Parce qu’avant le livre du Zohar du Rashbi, aucun livre ne s’était exprimé de façon aussi claire sur la sagesse de la vérité, tous les livres de sagesse le précédant ne sont pas parvenus à expliquer la Kabbale, ils y ont simplement fait allusion, ils ne savaient pas ordonner également ce qui précédait ou ce qui suivait, comme savaient le faire les fondateurs de la religion, c’est ainsi que l’on comprenait leurs paroles.
J’ajoute aussi que ce que j’ai reçu des professeurs et des livres, qui du temps du Rashbi et de ses étudiants, des auteurs du Zohar jusqu’à l’époque du Ari, pas un seul de ceux qui l’a retranscrit ne l’a compris comme l’a compris le Ari, et tous leurs écrits ne sont que des allusions à cette sagesse. Il en est de même des livres du Ramak (Rabbi Moshé de Cordoue) en général.
On peut dire les mêmes choses du Ari que celles dites du Rashbi, c’est-à-dire les prédécesseurs du Ari n’ont pas reçu la permission des Cieux pour révéler les interprétations de la sagesse.
Le Ari a obtenu cette permission, ici il ne s’agit pas de la grandeur ou de la petitesse de la personne car il est possible qu’avant lui, certains avaient plus de mérites, pourtant ils n’ont pas obtenu la permission de parler de tout ça.
C’est pourquoi, ils ont évité d’écrire des commentaires relatifs à cette sagesse et qu’il a fallu se contenter de courtes allusions qui n’avaient aucun rapport entre elles.
C’est pour cette raison que depuis la découverte des livres du Ari, tous ceux qui étudient la sagesse de la Kabbale ne se servent plus des livres du Ramak ni de ceux des sages les plus célèbres en la matière qui ont précédé le Ari. Et toute leur vie spirituelle ne s’attachera désormais qu’aux écrits du Ari, de façon à ce que les principaux écrits considérés comme des interprétations correctes de cette sagesse, ne sont que le Livre du Zohar et les corrections et après eux, les livres du Ari.
3. LE SECRET DU SEIGNEUR EST POUR CEUX QUI LE CRAIGNENT
On l’explique par le fait que les secrets de la Torah ne se dévoilent qu’à ceux qui craignent le Seigneur et gardent Sa gloire de toute leur âme et de toute leur force, et qu’à aucun moment nous ne Le blasphémions. C’est le troisième point de la dissimulation de la sagesse.
C’est le point le plus strict de la dissimulation, nombreux sont ceux qui s’y sont égarés et de là sont apparus toutes sortes de prédicateurs, charlatans, et de soi-disant kabbalistes, pourchassant avec ruse les âmes et toutes sortes de mystiques se servent d’une sagesse flétrie venant d’étudiants sans morale et se prédisant des capacités physiques ou aux autres, faisant que le monde a beaucoup souffert et souffre encore.
Sachez que la raison et la racine de la dissimulation ne venaient que de ce point. A partir de ce constat, les sages ont commencé à vérifier très minutieusement leurs étudiants. Les sages ont dit (Haguiga 13) « Les grandes lignes ne sont transmises qu’au président du tribunal dont le cœur se soucie » ainsi que « On n’interprète pas le Massé Béréshit en binôme ni le Massé Merkava seul ». Il existe beaucoup d’autres citations comme celles-ci et toute cette crainte est comme susmentionnée.
Pour cette raison, peu de personnes ont été récompensées de cette sagesse et mêmes celles qui ont passé les sept vérifications et examens doivent prêter serment de ne jamais révéler à quiconque les trois points.
Ne vous méprenez pas quant à mes propos en ce que j’ai divisé ici les parties de la dissimulation de la sagesse en trois, alors que mon intention n’était pas que la sagesse de la vérité se divise elle-même en trois points. Mais je voulais que dans chaque détail de cette grande sagesse, tout découle de ces trois parties. Cette sagesse est toujours expliquée en trois points.
On peut cependant se demander : s’il en est ainsi et que la période de dissimulation de la sagesse ait été telle, d’où ont été prises ces milliers de compositions faites de cette sagesse ?
La réponse est qu’il existe une différence entre les deux premières parties et la dernière, c’est sur cette dernière qu’il faut porter notre attention car comme il a été dit ci-dessus, l’interdit ne porte pas sur les deux premières parties. La « non nécessité » change parfois et sort de son contexte et pour une raison quelconque devient nécessaire. Il en est de même pour la raison « d’impossibilité » qui devient à son tour possible, et ceci pour deux raisons:
1. Ou bien en fonction du développement des générations.
2. Ou bien par l’octroi de la permission des Cieux, comme cela a été le cas pour Rashbi et pour le Ari, et également mais dans une moindre mesure, pour leurs prédécesseurs.
En fonction de cela, tous les vrais livres de cette sagesse sont apparus et ont été révélés.
Tel est le sens de l’adage « parler à mots couverts » qui est de découvrir de nouvelles choses qui ne l’ont pas été précédemment et si oui, par allusions, parce que simplement le premier point des trois raisons de la dissimulation se révèle ici. Les deux autres raisons restent cachées.
Tel est l’enseignement qu’il faut en tirer et qui nous a amené à parler de cette révélation, qui est soit devenue nécessaire, soit qu’elle ait obtenu la permission des Cieux, comme je l’ai expliqué ci-dessus. C’est ainsi que prend forme l’adage « parler à mots couverts ».
Les lecteurs de ces articles, dont j’ai décidé la publication au cours de l’année, sont tous des nouveautés, mais ne touchent en rien à la pureté ni au contenu précis et véridique d’un livre quel qu’il soit m’ayant précédé.
Moi-même, j’ai reçu ces choses oralement de mon professeur autorisé à parler, lui-même les ayant reçues oralement de ses prédécesseurs.
Et lorsque je les ai reçues, c’était avec les mêmes conditions, c’est-à-dire garder le secret et ne pas dévoiler, cependant j’ai été obligé dans mon article « Le temps d’agir » de changer mon point de vue, c’est-à-dire « l’absence de nécessité » est devenue « nécessité ». Cette révélation [parler] je l’ai expliqué ci-dessus, cependant les deux autres secrets [mots couverts] je ne les dévoile pas comme on me l’a ordonné.
En général, la science se divise en deux parties : la première appelée la « connaissance de la matière », et la seconde appelée la « connaissance de la forme ». Cela implique que dans la réalité qui nous entoure il n’y a rien où la matière et la forme ne soient présentes.
Prenons une table, par exemple. Elle est constituée de matière, disons de bois, et possède la forme d’une table. La matière (le bois) se présente comme le vecteur de la forme (la table). C’est exactement la même chose pour le mot « menteur ».
Sa matière est constituée de l’homme et sa forme est « le mensonge », de sorte que la matière appelée « homme » porte la forme du mensonge, c’est-à-dire l’habitude de mentir. Il en est ainsi pour toute chose.
C’est pourquoi la science expérimentale est divisée également en deux parties :
— L’une étudie la matière d’un objet ;
— L’autre étudie sa forme.
La partie de la science qui étudie dans la réalité les propriétés de la matière seule, sans sa forme, et la matière et sa forme mises ensemble, se nomme « la connaissance de la matière ». Cette étude de nature empirique se base sur des preuves solides et sur la comparaison des résultats issus d’expériences pratiques que la science accepte comme une base fiable pour tirer de véritables conclusions.
L’autre partie de la science analyse seulement la forme abstraite, sans aucun rapport avec la matière. Autrement dit, les notions de vérité et de mensonge sont séparées de la matière, c’est-à-dire de la personne qui les véhicule. Les personnes versées dans ce genre d’étude ne cherchent qu’à connaitre les valeurs de supériorité et d’infériorité de ces formes de la « vérité » et du « mensonge », pour ce qu’elles sont à l’état pur — dénuées de toute matière, quelle qu’elle soit. C’est cela que nous appelons la « connaissance de la forme ».
Ce type de connaissance n’a aucune base empirique. De telles notions abstraites ne sont pas des expériences confirmées, car elles ne relèvent pas de la réalité. Une telle notion abstraite n’est que le fruit de notre imagination ; autrement dit, seule l’imagination peut la dessiner bien qu’elle n’existe pas en réalité.
Toute recherche scientifique de ce genre se base uniquement sur des suppositions théoriques qui ne sont confirmées par aucune expérimentation et qui résultent uniquement de discussions théoriques. La « grande philosophie » relève de cette catégorie.
Par conséquent, la plupart des scientifiques modernes traitent cette science avec indifférence, profondément insatisfaits des discussions stériles, basées sur des théories qui, de leur point de vue, ne peuvent servir de bases sérieuses. Seule une base de nature empirique peut être considérée comme fiable.
La sagesse de la Kabbale est également divisée en deux parties, comme nous l’avons vu précédemment : « la connaissance de la matière » et la « connaissance de la forme ». Cependant, la Kabbale nous réserve une grande merveille, un avantage de plus comparé à la science conventionnelle. Ici, même l’étude de la forme est entièrement basée sur une critique de la raison pratique, c’est-à-dire basée sur une recherche empirique.
Une recherche empirique et scientifique sur la nécessité du service du Créateur
"Le loup habitera avec l’agneau, le tigre se couchera près du chevreau ; et le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira […] Il adviendra en ce jour-là que le Seigneur interviendra une seconde fois pour racheter le reste de son peuple, ceux qui resteront en Assyrie et en Égypte, à Patros, Kouch, Élam, Shinéar, Hamat et dans les îles de la mer. "(Isaïe 11)
Rabbi Shimon Ben Halafta dit : « Le Créateur n’a pas trouvé de récipient pour contenir la bénédiction pour Israël, sauf la paix, comme il est dit : le Seigneur donnera la puissance à Son peuple, le Seigneur bénira Son peuple de la paix. » (Traité Okatsin)
Après avoir démontré dans de précédents articles la modalité générale de Son service, dont l’essence est Son amour pour les autres, en pratique définie comme « don aux autres », ce qui signifie que la véritable manifestation de l’amour pour autrui est de donner aux autres. Ainsi, l’amour pour autrui devrait être défini comme le fait de donner aux autres, ce qui convient le mieux à son contenu et vise à garantir de ne pas l’oublier.
Maintenant que nous connaissons de façon certaine Sa méthode de travail, il reste encore à s’interroger sur l’acceptabilité de ce travail sur la seule base de la foi, c’est-à-dire sans aucune base scientifique ni empirique, ou à déterminer si base empirique il y a, et c’est ce dont je veux faire la démonstration dans cet article.
Mais d’abord, je dois expliquer au mieux le sujet lui-même, à savoir qui est celui qui accepte notre travail.
Mais comme je ne suis pas fervent de philosophie formative, comme je n’aime pas les études qui ont des bases uniquement théoriques, et c’est un fait que la plupart de mes contemporains est d’accord avec moi, car nous n’avons que trop d’expériences avec ce genre de fondements et nous les savons branlants, et lorsque les fondations chancellent, l’ensemble de la construction s’écroule. Ainsi, je ne parle ici qu’à travers la critique de la raison empirique, en commençant par la simple reconnaissance de ce que personne ne conteste, et je le démontre de façon analytique (en séparant les différents éléments dans un sujet), jusqu’à ce que nous déterminions le sujet le plus important. Il sera testé de façon synthétique (la connexion et l’unité entre les choses, telles que les interférences et « à plus forte raison ») en regardant comment Son service est confirmé et réaffirmé par la simple reconnaissance de l’aspect pratique.
Les contradictions de la Providence
Toute personne sensée qui examine la réalité à laquelle elle est exposée trouve en elle deux aspects complètement opposés. Quand on examine la présente édification de la Création, il y a une direction apparente qui nous étonne par sa profonde sagesse et sa compétence, celles-ci formant une partie de la réalité et garantissant son existence générale.
Prenons comme exemple la venue au monde d’une personne : c’est l’amour et le plaisir de ses géniteurs qui est la raison première, celle qui est la plus sûre et la plus fiable. Quand la goutte essentielle est extraite du cerveau du père, la Providence, avec grande sagesse, procure un endroit sûr et capable de recevoir la vie. La Providence lui donne aussi son pain quotidien en exacte quantité et elle lui prépare aussi une couverture merveilleuse dans le ventre de la mère, de façon à ce qu’aucun étranger ne puisse lui faire du mal.
Elle pourvoit à chacun de ses besoins comme une nourrice certifiée qui ne l’oublierait pas même un court instant, jusqu’à ce que la personne ait acquis assez de force pour naitre dans ce monde. À ce moment, la Providence lui donne juste assez de force pour briser les murs qui l’entourent et, comme un guerrier en armure bien entraîné, elle perce une ouverture et vient au monde.
Alors la Providence ne l’abandonne pas. Comme une mère aimante, elle la conduit à des personnes loyales et aimantes, appelées « mère » et « père », à qui elle peut faire confiance et qui vont l’aider à travers ses jours de faiblesse jusqu’à ce qu’elle grandisse et soit capable d’assurer sa propre subsistance. De même que les humains, les animaux, les végétaux et les minéraux sont pris en charge avec sagesse et miséricorde pour assurer la continuité des espèces.
Mais ceux qui examinent la situation d’un point de vue existentiel, ainsi que la raison d’être de cette réalité, peuvent clairement voir beaucoup de désordre et une grande confusion, comme s’il n’y avait pas de dirigeant ni aucune Providence. Chaque homme fait ce que bon lui semble, s’établissant sur la ruine des autres ; les méchants prospèrent et les justes sont piétinés sans pitié.
Sachez que cette opposition est vue par toute personne sensée et qu’elle a préoccupé l’humanité même aux temps les plus anciens. De nombreuses méthodes ont essayé d’expliquer ces deux opposés que l’on retrouve dans la Providence et qui résident dans un même monde.
La première méthode : la Nature
Cette méthode est très ancienne. Puisqu’ils n’ont trouvé aucun moyen ou exutoire pour rapprocher ces deux opposés manifestes, ils en sont venus à présumer que le Créateur, qui a tout créé et qui veille rigoureusement à l’existence de la réalité afin que rien ne soit annulé, est un être irréfléchi et insensé.
Ainsi donc, Il crée la réalité et la surveille avec une sagesse merveilleuse. Néanmoins, Lui-même est irréfléchi, faisant cela sans raison, car s’il y avait eu pensée et sentiment en Lui, Il n’aurait certainement pas laissé de tels dysfonctionnements dans la réalité, sans pitié ni compassion pour le tourmenté. Par conséquent, ils L’appelèrent « Nature », c’est-à-dire un superviseur irréfléchi et sans cœur. C’est pour cette raison qu’ils pensent qu’il n’y a personne à qui adresser nos prières, contre qui être en colère, ou à qui se justifier.
La deuxième méthode : les deux autorités
D’autres ont été un peu plus astucieux. Ils ont trouvé difficile d’accepter l’hypothèse de la supervision de la Nature, car ils ont vu que la supervision de la réalité qui garantissait son existence était d’une sagesse beaucoup plus profonde que tout aboutissement humain. Ils ne pouvaient pas accepter que le superviseur Lui-même soit irréfléchi, car comment peut-on donner quelque chose que l’on ne possède pas ? Peut-on enseigner à son ami quand on est soi-même un idiot ?
Comment pouvez-vous dire de Lui, qui accomplit devant nous des actions si intelligentes et si belles, qu’Il ne sait pas ce qu’Il fait, qu’Il le fait par hasard ? Il est évident que le hasard ne peut organiser aucun acte ordonné, et encore moins en assurer son existence éternelle.
En conséquence, ils ont émis une deuxième hypothèse qui est celle de deux superviseurs, un qui crée et maintient le bien, et l’autre qui crée et maintient le mal. Ils ont étendu cette méthode avec des preuves et des signes allant en ce sens.
La troisième méthode : des dieux multiples
Cette méthode est issue de la méthode des deux autorités. Ceci car ils ont divisé et séparé chaque acte pour lui-même, à savoir puissance, richesse, domination, beauté, famine, mort, etc. Ils ont attribué à chacun un superviseur et ont étendu ce système à leur guise.
La cinquième méthode : Il a quitté Son œuvre
Récemment, quand la connaissance s’est accrue et qu’ils ont vu le lien étroit entre toutes les parties de la Création, ils ont reconnu que le concept de dieux multiples était complètement impossible. Donc, la question des oppositions perçues dans la Providence a resurgi.
Ceci les a menés à émettre une nouvelle hypothèse. En effet, le Superviseur est sage et plein d’attention, mais à cause de Son élévation qui est au-delà de toute conception, notre monde est considéré comme un grain de sable, comme n’étant rien à Ses yeux, ne valant pas la peine de s’occuper de nos affaires insignifiantes, et c’est pourquoi notre vie est si misérable et que chacun fait comme bon lui semble.
Parallèlement à ces méthodes, il existe également les méthodes religieuses d’union divine, mais nous ne les examinerons pas ici. Je voulais seulement examiner les origines desquelles ont émané les méthodes défectueuses et les hypothèses déconcertantes qui ont dominé et se sont énormément répandues à différentes époques, en différents lieux.
Nous avons trouvé la base d’étude sur laquelle ont été construites toutes les méthodes décrites ci-dessus et d’où sont nées et sont apparues l’opposition et la contradiction entre les deux types de providence détectables dans le monde. En effet, toutes ces méthodes sont apparues seulement pour colmater cette grande fissure.
Cependant, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Non seulement cette grande fissure ne s’est pas colmatée, mais elle s’est plutôt agrandie et étendue sous nos yeux telle une terrible brèche, laquelle ne laisse entrevoir aucune issue. Considérant toutes les tentatives que l’humanité a faites en vain depuis des millénaires, je me demande si nous ne devrions pas nous abstenir de demander au Superviseur de colmater cette brèche, et ce afin de faire nous-mêmes cette grande réparation.
La nécessité d’être prudent avec les lois de la Nature
Nous pouvons tous voir que l’espèce humaine doit avoir une vie sociale, c’est-à-dire qu’elle ne peut exister ni subvenir à elle-même sans l’aide des autres. Ainsi, imaginons qu’un individu se retire de la société dans un endroit désolé pour y vivre une vie de misère et de grande douleur en raison de son incapacité à pourvoir à ses propres besoins. Il ne serait pas juste pour lui de se plaindre de la Providence quant à son sort, et si cette personne le faisait, c’est-à-dire se plaignait et maudissait son sort amer, elle ne ferait qu’afficher sa stupidité.
En effet, alors que la Providence lui a préparé une place confortable et désirable à l’intérieur de la société, cette personne ne peut justifier le fait de se retirer dans un lieu désolé. On ne doit pas avoir pitié d’une telle personne, puisqu’elle va contre la nature de la Création et a la possibilité de vivre comme la Providence lui a ordonné. Ainsi donc, elle ne devrait pas être prise en pitié. L’humanité entière est d’accord avec cela, sans objection.
Je peux ajouter et souligner cela sur une base religieuse et lui donner la forme suivante : puisque la Providence provient du Créateur, qui a indubitablement un but dans Ses actes, car il n’y a pas d’acte sans but, nous trouvons que celui qui enfreint une des lois de la nature qu’Il a implantées en nous corrompt le but intentionnel.
Parce que le but est indubitablement construit sur toutes les lois de la nature, aucune n’étant exclue, de la même façon le travailleur plus intelligent n’ajouterait ni ne retrancherait un seul fil à ce qui est nécessaire pour atteindre le but. Ainsi, celui qui modifie ne serait-ce qu’une seule loi compromet et détériore le but intentionnel que le Créateur a mis en place, et il sera puni par la nature. Ainsi, nous, créatures du Créateur, ne devons pas prendre en pitié cette personne, car ce sont les lois de la nature et le but du Créateur qu’elle profane et méprise. Ceci est, je pense, la forme de cette phrase.
Je pense que ce n’est pas une bonne idée pour quiconque de contredire mes propos, ni la forme que j’ai donnée à cette phrase, parce que les mots de cette phrase sont un. Car quelle est la différence si l’on dit que le Superviseur est appelé « nature », c’est-à-dire irréfléchi et sans but, ou si l’on dit que le Superviseur est sage et sublime, capable de connaissance et de sentiments, et a un but dans ses actions ?
Car en fin de compte nous sommes tous d’accord pour dire que c’est à nous d’observer les commandements de la Providence, c’est-à-dire les lois de la nature, et nous admettons tous que celui qui enfreint les commandements de la Providence, c’est-à-dire les lois de la nature, devrait être puni par la nature et ne devrait pas être pris en pitié. Ainsi la nature de la phrase est uniforme et la seule différence est dans la motivation ; selon eux, elle est nécessaire, et selon moi, elle est intentionnelle.
Ainsi, à partir de maintenant, je n’aurai pas à utiliser les deux langages — c’est-à-dire nature et Superviseur — entre lesquels, comme je l’ai montré, il n’y a pas de différence concernant le fait de suivre les lois. Il est préférable de nous placer entre les deux et d’accepter les mots des kabbalistes, que la nature [HaTéva] a la même valeur numérique (en hébreu) que le mot Dieu [Élohim] : quatre-vingt-six. Alors je peux appeler les lois de Dieu les commandements de la nature, et vice-versa, car ils sont une seule et même chose, et ainsi nous n’avons pas besoin d’en discuter davantage.
Il est d’une importance vitale pour nous d’observer les commandements de la nature et de savoir ce qu’elle nous demande, sans quoi elle nous punira sans pitié. Nous avons dit que la nature oblige l’homme à mener une vie sociale, et cela est simple. Mais il nous faut examiner les commandements que la nature nous demande d’observer à cet égard, c’est-à-dire l’aspect de la vie sociale.
En examinant la chose de façon générale, nous voyons qu’il n’y a que deux commandements sociaux à observer, qui peuvent être appelés « réception » et « don ».
C’est-à-dire que chaque membre doit, par sa nature, recevoir ce dont il a besoin de la société et doit faire profiter la société de son travail pour le bien-être de celle-ci. S’il enfreint un de ces deux préceptes, il sera puni sans aucune pitié. Nous n’avons pas besoin d’examiner plus en détail le commandement de la réception, car la punition est exécutée immédiatement, ce qui empêche toute négligence. Mais pour l’autre commandement, celui du don envers la société, non seulement la punition ne survient pas immédiatement, mais elle est donnée indirectement. Ainsi donc, ce commandement n’est généralement pas observé correctement.
À cause de cela, l’humanité mijote à petit feu dans un chaudron atroce, et la ruine et la famine ont des conséquences qui se font toujours sentir. Le prodige, c’est que la nature, comme un juge compétent, nous punit en fonction de notre développement, car nous pouvons voir que dans la mesure où l’humanité se développe, de même s’accroissent les tortures et les tourments pour pouvoir subvenir à notre existence.
Ainsi, vous avez devant vous une base empirique et scientifique de ce que Sa providence nous a commandé d’observer de toute notre force : le commandement du « don aux autres », avec grande précision, de telle sorte qu’aucun de nos membres ne travaille moins que la quantité nécessaire pour assurer le bonheur de la société et son succès. Tant que nous sommes paresseux dans l’accomplissement maximal de ce commandement, la nature ne cessera de nous punir et se vengera de nous.
Selon les coups que nous recevons actuellement, c’est à nous de prendre également en considération la prochaine catastrophe à venir et nous devons en tirer la bonne conclusion, qui est que la nature finira par nous vaincre, et nous serons tous forcés de faire corps en suivant Son commandement, avec toute l’intensité requise.
La preuve de Son travail par l’expérience
Mais celui qui voudrait critiquer mes dires pourrait encore objecter : bien que j’aie jusque-là prouvé que l’on doit aider les autres, où est la preuve que ceci doit être fait au nom du Créateur ?
L’histoire tumultueuse témoigne en notre faveur et nous a donné un fait établi qui est suffisant pour avoir une appréciation complète de ce sujet et en tirer des conclusions incontestables. Tout le monde peut voir comment une société aussi importante que la Russie, avec une population de centaines de millions d’hommes, avec à sa disposition plus de terres que l’Europe entière, possédant des matières premières comme peu en dispose dans le monde, a accepté de vivre une vie collective et a pratiquement aboli la propriété privée, où chacun ne s’inquiète seulement que du bien-être de la société, ayant acquis en apparence la mesure totale de la vertu du « don aux autres » dans sa pleine essence, autant que l’esprit humain puisse le comprendre.
Cependant, allez voir ce qu’il est advenu d’eux : au lieu de s’élever et de dépasser les performances des pays capitalistes, ils ont décliné toujours plus, au point où non seulement ils n’ont pu améliorer la vie des travailleurs qui travaillent plus dur que dans les pays capitalistes, mais pire encore, ils ne peuvent assurer à ces derniers leur pain quotidien ou des vêtements. En effet, ce fait établi nous pose problème, parce qu’à en juger d’après la richesse de ce pays, cela n’aurait pas dû arriver.
Mais le pays a péché d’un seul péché, que le Créateur ne lui pardonna pas. Ce péché est que tout ce travail précieux et exalté, qui est le « don aux autres », qu’ils ont commencé à accomplir, nécessite de l’être au nom du Créateur et non de l’humanité ; parce qu’ils n’ont pas fait leur travail en Son nom, du point de vue de la nature, ils n’ont aucun droit d’exister. En effet, essayez d’imaginer ce qui arriverait si chaque personne dans cette société était impatiente d’observer le commandement du Créateur comme le dit le verset « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » dans cette mesure chacun se soucierait de satisfaire les besoins de son prochain, comme il le ferait pour satisfaire les siens, comme il est dit : « tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Si le Créateur lui-même était le but de tout homme quand il travaille pour le bien-être de la société, c’est-à-dire qu’il compte atteindre par ce travail l’adhésion à Lui, la source de toute bonté, vérité et plaisir dans le monde, il n’y a aucun doute qu’en quelques années, ils se seraient élevés en richesse au-dessus de l’ensemble de tous les pays du monde. C’est parce qu’ils auraient été alors capables d’utiliser les matières premières présentes dans leur sol riche, et ils auraient été vraiment un exemple pour les autres pays et auraient été bénis par le Créateur.
Mais quand tout le travail « de don aux autres » est basé sur le seul bien de la société, c’est en effet une fondation bancale, car qui et quoi obligeraient l’individu à trimer pour la société ? Par un principe austère et sec on ne peut espérer trouver de la motivation, même chez les individus développés. Alors la question se pose : où le travailleur ou le fermier trouverait-il assez de motivation pour se mettre au travail ? Car le pain quotidien de quelqu’un n’augmentera ni ne diminuera à cause de ses efforts quand il n’y a pas de récompense ou de but. Il est bien connu des chercheurs en sciences naturelles que l’on n’effectue pas un mouvement, même le plus petit, sans motivation, c’est-à-dire sans qu’il y ait un quelconque profit à la clé.
Quand, par exemple, quelqu’un bouge sa main de la chaise à la table, c’est parce qu’il pense qu’en mettant la main sur la table, il va ainsi recevoir un plus grand plaisir. S’il ne pensait pas ainsi, il laisserait sa main sur la chaise pour le reste de sa vie, sans la bouger d’un centimètre. Et c’est d’autant plus vrai pour des efforts plus grands.
Si vous dites qu’une solution serait de les placer sous surveillance, de façon à ce que celui qui est paresseux dans son travail soit puni en étant privé de salaire, je vous demanderais ceci : dites-moi donc où ces superviseurs trouveront leur motivation pour leur mouvement ? Parce qu’être à une certaine place et surveiller le travail des autres est aussi un grand effort, peut-être même plus grand que le travail lui-même. Ainsi, ce serait comme si quelqu’un voulait faire démarrer un moteur sans y mettre d’essence.
Dès lors, ils sont par nature voués à l’échec, car les lois de la nature les puniront du fait qu’ils sont incapables d’obéir aux ordres de celle-ci, c’est-à-dire d’effectuer les actes de don sous forme de travail pour le Créateur, de façon à arriver par cela au but de la Création, qui est l’adhésion à Lui. Il a été expliqué dans l’article « Le don de la Torah » (point 6) que cette adhésion vient au travailleur dans la mesure de Sa bonté plaisante et agréable, qui augmente à la mesure désirée pour s’élever et connaître Son bien-fondé et se développer de plus en plus, jusqu’à ce qu’il soit récompensé d’une envergure telle que ce qui est sous-entendu dans les mots « aucun l’œil n’a vu Dieu à part toi ».
Imaginez si ce but était placé devant les yeux du fermier ou du travailleur quand il travaille pour le bien de la société ; il n’aurait même pas besoin d’un superviseur, car il aurait déjà assez de motivation pour faire de grands efforts, et cela serait suffisant pour élever la société au bonheur ultime.
En effet, on comprend qu’un tel chemin requiert beaucoup de soin et une pratique digne de confiance, mais chacun peut voir que sans cela il n’a aucun droit d’exister aux yeux d’une nature têtue et obstinée. C’est ce que je voulais démontrer ici.
Ainsi, j’ai prouvé par déduction empirique — au sein de l’histoire pratique qui se déroule sous nos yeux — qu’il n’y a pas d’autre remède pour l’humanité que d’accepter le commandement de la Providence qui est de « donner aux autres » de façon à apporter contentement au Créateur, dans la mesure des deux versets suivants.
Le premier verset est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », qui est l’attribut du travail lui-même, c’est-à-dire que la quantité d’effort pour donner du bonheur aux autres ne devrait pas être moins grande que celle fixée dans l’homme de se soucier de ses propres besoins. De plus, l’homme doit placer les besoins de son prochain avant les siens, comme il est écrit dans l’article « Le don de la Torah » (point 4).
Le deuxième verset est « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » ceci est le but qui doit être devant les yeux de chacun lorsqu’il travaille pour les besoins de son ami, et les instructions sont de travailler seulement pour trouver grâce aux yeux du Créateur, c’est-à-dire de faire Sa volonté.
Et si vous les désirez et les écoutez, vous vous nourrirez des fruits de la terre, car la pauvreté, le tourment et l’exploitation n’existeront plus dans le pays, et le bonheur de chacun s’élèvera toujours plus haut, au-delà de toute mesure. Mais aussi longtemps que vous refusez d’assumer l’alliance du service du Créateur dans toute sa mesure, alors la nature et ses lois seront prêtes à se venger et s’acharneront sur vous jusqu’à ce qu’elles vous vainquent et que vous acceptiez leur autorité dans tout ce qu’elles commandent.
Je vous ai présenté une recherche scientifique pratique, appuyée par une connaissance expérimentale, sur la nécessité absolue pour toute personne de se mettre au service du Créateur, de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force.
Clarification de la phrase de la Mishna : « Tout est donné sous caution et un filet s’étend sur toute vie »
Maintenant que nous avons appris tout ceci, nous pouvons comprendre une phrase obscure de la Mishna, au troisième chapitre du Traité des Pères, qui dit : « Il (Rabbi Akiva) disait : “Tout est donné sous caution et un filet s’étend sur toute vie. Le magasin est ouvert et le commerçant vend par paiements différés, le livre est ouvert et la main écrit, et tous ceux qui veulent emprunter peuvent venir emprunter et les collecteurs reviennent régulièrement, et chaque jour chacun rembourse bon gré mal gré, leurs droits sont toujours valables et leurs réclamations toujours justes, et tout est prêt pour le banquet.” »
Cette phrase n’est pas demeurée obscure sans raison, sans qu’il y ait même un indice quant à sa signification, ce qui indique la grande profondeur de ce que nous avons ici. La connaissance que nous avons acquise jusqu’ici clarifie très bien cette phrase.
La roue de changement de forme
D’abord, laissez-moi présenter l’opinion de nos sages à propos de l’enchaînement des générations dans le monde. Bien que nous voyions les corps changer d’une génération à l’autre, ce n’est le cas que pour les corps. En revanche, les âmes, qui sont le noyau de l’essence des corps, ne disparaissent pas par évanescence mais vont d’un corps à un autre, d’une génération à une autre. Les mêmes âmes qui étaient présentes au temps du Déluge sont descendues et revenues au temps de Babylone et durant l’exil en Égypte, puis lors de la sortie d’Égypte, et ainsi de suite jusqu’à notre génération, et ce jusqu’à la réparation finale.
Ainsi, dans notre monde, il n’y a pas de nouvelles âmes, comme c’est le cas pour les corps, mais seulement une quantité donnée d’âmes qui se réincarne sur la roue de changement de forme et se revêt chaque fois dans un nouveau corps, une nouvelle génération.
Par conséquent, en ce qui a trait aux âmes, toutes les générations depuis le début de la création jusqu’à la réparation finale sont comme une seule génération prolongeant sa vie sur plusieurs milliers d’années, jusqu’à ce qu’elle se développe et soit corrigée comme elle devrait l’être. Le fait que chaque âme ait changé de corps plusieurs milliers de fois dans l’intervalle n’est pas important du tout, car le noyau de l’essence du corps, qui est appelé l’âme, n’a pas subi tous ces changements.
Beaucoup de preuves pointent en ce sens et il existe une grande sagesse appelée le secret de la réincarnation des âmes, sur lequel il n’est pas opportun de s’étendre ici, mais à ceux qui croient que cela est exagéré à cause de leur manque de connaissance à ce sujet, il est bon de dire que la réincarnation a lieu pour tous les objets de la réalité tangible ; chaque objet, à sa façon, vit une vie éternelle.
Bien que nos sens disent que tout est transitoire, ce n’est qu’en apparence. En fait, il n’y a ici que des incarnations, chaque entité ne jouissant d’aucun répit mais se réincarne sur la roue de changement de forme, ne perdant rien en route de son essence, comme les physiciens l’ont démontré.
Maintenant, nous allons clarifier les mots « Tout est donné sous caution ». Cela peut être comparé à quelqu’un qui prête de l’argent à son ami pour l’associer à son profit. De façon à être sûr de ne pas perdre son argent, il se porte caution, et ainsi il est libéré de toute incertitude. La même chose s’applique à la création du monde et à son existence, que le Créateur a préparé pour que l’homme s’y engage et, ultimement, atteigne le but élevé de l’adhésion à Lui, comme il est dit dans « Le don de la Torah » (point 6). Ainsi, on peut se demander qui forcera l’humanité à se mettre à Son service jusqu’à ce qu’elle arrive à cette élévation ultime ?
Rabbi Akiva nous dit à ce propos, « tout est donné sous caution », c’est-à-dire que tout ce que le Créateur a créé et donné aux hommes, Il ne leur a pas donné gratuitement, mais s’est gardé une caution. Quelle est cette caution ?
La réponse de Rabbi Akiva est de dire « et un filet s’étend sur toute vie », c’est-à-dire que le Créateur a fait un acte intelligent et a étendu un filet magnifique sur toute l’humanité, duquel personne ne peut s’échapper. Tous les hommes doivent être pris dans ce filet et nécessairement accepter Son travail, jusqu’à ce qu’ils atteignent leur but sublime. C’est la caution que le Créateur s’est donnée à Lui-même, de façon à s’assurer qu’aucun mal n’arrive à l’œuvre de la Création.
Ensuite, il l’interprète en détail en disant « le magasin est ouvert », c’est-à-dire que bien que ce monde paraisse être un magasin ouvert sans propriétaire, de sorte que chacun puisse y entrer et se servir à sa guise, Rabbi Akiva nous avertit que le commerçant vend par paiements différés. Ceci veut dire que bien que nous ne voyions aucun commerçant, il y en a bel et bien un, et la raison pour laquelle il ne nous fait pas payer tout de suite est parce qu’il vend par paiements différés.
Comment connaît-il le montant de ma dette ? À ceci, il répond : « le livre est ouvert et la main écrit », c’est-à-dire qu’il y a un livre dans lequel tout acte sans exception est écrit, et le but gravite autour de la loi du développement que le Créateur a imposée à l’humanité et qui nous pousse constamment vers l’avant.
Ceci veut dire que les conduites dysfonctionnelles que l’on trouve dans l’humanité engendrent elles-mêmes les bonnes situations et que chaque bonne situation n’est rien d’autre que le fruit du travail de la mauvaise situation qui l’a précédée. En effet, ces valeurs de bien et de mal ne se réfèrent pas à la situation elle-même, mais au but général, c’est-à-dire qu’une situation qui rapproche l’humanité du but est appelée bonne et celle qui l’en éloigne est appelée mauvaise.
La « loi de développement » est construite selon ce seul standard. La corruption et le mal qui prennent forme dans une situation sont considérés la cause et le générateur des bonnes situations, de sorte que chaque situation dure juste assez longtemps pour augmenter le mal en elle, dans une mesure telle que le public ne puisse plus l’endurer, et il doit alors s’unir contre lui et le détruire et trouver une meilleure situation pour la correction de cette génération.
De même, la nouvelle situation dure elle-même jusqu’à ce que les étincelles de mal en elle aient le temps de mûrir et de grandir à un niveau qui devient insupportable. Alors elle doit être détruite et une situation plus plaisante est construite à sa place.
Ainsi, les situations se suivent une à une, et de degré en degré, jusqu’à atteindre une situation si corrigée qu’elle ne contiendra plus aucune étincelle de mal.
Ainsi, vous pouvez vous rendre compte que les graines desquelles poussent les bonnes situations ne sont rien d’autre que leurs actes défectueux, c’est-à-dire que le mal apparent qui résulte des actes des méchants de la génération s’additionne et s’accumule en une grande somme, jusqu’à ce que le public ne puisse plus le supporter. Alors ils y font face, le détruisent et créent une nouvelle situation plus désirable. Ainsi, vous voyez que tout mal est conditionné par la force motrice qui permet à la bonne situation de se développer.
Ce sont les dires de Rabbi Akiva, « le livre est ouvert et la main écrit », car toute situation dans laquelle est placée une génération est comme un livre. Tous les méchants sont comme des mains qui écrivent, puisque tout mal est gravé et écrit dans le livre jusqu’à ce que soit atteinte une quantité qui devient insupportable pour le public, qui alors détruit cette mauvaise situation et s’organise en vue d’une situation plus désirable. Ainsi, chaque acte est comptabilisé et écrit dans le livre, c’est-à-dire dans la situation.
Ensuite, il dit « tous ceux qui veulent emprunter peuvent venir emprunter », cela réfère à celui qui croit que ce monde n’est pas comme un magasin ouvert sans propriétaire, mais qu’il y a un commerçant qui demande à ses clients le juste prix pour la marchandise prise dans le magasin, c’est-à-dire qu’il prendra part à Son travail pendant sa vie, auprès de ce magasin, d’une manière qui le conduira de façon certaine au but de la création, comme Il lui plaît.
Une telle personne est considérée comme quelqu’un qui veut emprunter, c’est-à-dire que même avant qu’elle n’étende la main pour prendre quelque chose de ce monde, qui est le magasin, elle contracte un emprunt de façon à payer le prix, c’est-à-dire qu’elle prend sur elle de Le servir et d’atteindre Son but pendant le temps qu’elle s’approvisionne au magasin, promettant ainsi de rembourser sa dette en arrivant au but désiré. Ainsi, elle est considérée comme quelqu’un qui veut emprunter, c’est-à-dire qu’elle fait la promesse de payer la dette.
Rabbi Akiva distingue deux types de personnes : les premières sont celles du type « magasin ouvert ». Elles considèrent le monde comme un magasin ouvert sans commerçant. Il dit à leur sujet que « le livre est ouvert et la main écrit », c’est-à-dire que même si elles ne peuvent pas voir que leurs actes sont comptabilisés, ceux-ci sont écrits dans le livre, ce qui est fait par la loi du développement, fixé dans la Création contre la volonté de l’humanité. Les actions mêmes des méchants provoquent contre leur gré les bonnes actions, comme il a été montré ci-dessus.
Les secondes sont appelées « celles qui veulent emprunter ». Celles-ci prennent en considération le commerçant, et quand elles prennent quelque chose du magasin, elles le prennent comme un emprunt. Elles promettent de payer le commerçant le prix désiré, c’est-à-dire d’être par cela récompensé du but. À leur sujet, il dit : « ceux qui veulent emprunter peuvent venir emprunter. »
Et si vous demandez : « Quelle est la différence entre les personnes du premier type, dont le but vient à elles par la loi de développement, et celles de l’autre type, dont le but vient à elles par un asservissement volontaire à Son service ? Ne sont-elles pas égales pour atteindre du but ? » Il continue en disant : « et les collecteurs reviennent régulièrement, et chaque jour l’homme rembourse bon gré, mal gré », c’est-à-dire qu’il est vrai que les deux types de personnes remboursent quotidiennement leur part de la dette.
De même que les forces vertueuses qui se manifestent en Le servant sont considérées comme des percepteurs loyaux, lesquels encaissent la dette par échelonnements chaque jour jusqu’à ce qu’elle soit complètement payée, de même les forces existantes dans la loi de développement sont aussi considérées comme des collecteurs loyaux qui encaissent la dette par échelonnements journaliers, jusqu’à ce qu’elle soit complètement payée : « et les collecteurs reviennent régulièrement et chaque jour l’homme rembourse. »
Cependant, il y a une grande différence et une grande distance entre les deux types de personnes, d’où l’expression « bon gré, mal gré ».
Les personnes du premier type, dont la dette est encaissée par les collecteurs de la loi du développement, payent inconsciemment. Des vagues turbulentes viennent sur elles en raison du fort vent du progrès qui les pousse par derrière et les force à avancer.
Ainsi, leur dette est remboursée contre leur gré et la découverte des mauvaises forces qui les poussent par derrière leur provoque une grande douleur.
Les personnes du deuxième type, au contraire, paient leur dette — qui est l’atteinte « consciente » du but — de leur plein gré, en répétant les actes vertueux qui accélèrent le développement du sens de la connaissance du mal. Par ce travail, elles sont doublement gagnantes.
Le premier gain est que les forces qui résultent de Son travail sont placées devant ces personnes comme des forces d’attraction magnétique qu’elles poursuivent de leur propre chef, dans un esprit d’amour. Inutile d’ajouter qu’elles sont exemptes de toutes sortes de souffrances dont les personnes du premier type sont victimes.
Le deuxième gain est qu’elles précipitent le but désiré, car elles sont les justes et les prophètes qui sont récompensés du but à chaque génération, comme il est expliqué dans l’article « De l’essence de la sagesse de la Kabbale », au paragraphe « Ce autour de quoi gravite cette sagesse ».
Ainsi, vous pouvez vous rendre compte qu’il y a un gouffre entre celles qui payent consciemment et celles qui payent inconsciemment, qui est comparable à l’avantage de lumière de ravissement et de plaisir sur l’obscurité des souffrances, et des douleurs. Et il dit encore : « ils ont ce à quoi se fier et le jugement est vrai », c’est-à-dire qu’aux gens qui payent consciemment et de leur plein gré, Il promet qu’« ils ont ce à quoi se fier », qu’il y a une grande force dans Son travail pour les amener au but sublime et qu’il vaille la peine de se soumettre à Son joug.
Aux personnes qui payent sans le savoir, il dit : « et le jugement est vrai ». Apparemment, on peut se demander pourquoi la Providence laisse ces corruptions et tourments exister dans le monde et laisse l’humanité y frire sans pitié. À ce sujet, il dit que ce jugement est un « jugement vrai » parce que « tout est prêt pour le banquet », c’est-à-dire pour le vrai but. Le ravissement sublime qui est destiné à apparaitre de la révélation de Son but à la Création est que tous les ennuis, les efforts et les souffrances qui nous arrivent au fil du temps sont comme un hôte qui se donne beaucoup de mal pour préparer une grande fête pour ses invités. Le but attendu, qui doit finalement être révélé, ressemble à une fête à laquelle les invités assistent avec beaucoup de joie et plaisir. C’est pourquoi il dit : « et le jugement est vrai et tout est prêt pour le banquet. »
De telle sorte que l’on trouve dans le Midrash Béréshit Raba, au sujet de la création de l’homme, les anges demandent à Dieu : « Qu’est-ce que l’homme pour que Tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, pour que Tu le protèges ? Pourquoi as-Tu besoin de ce souci ? » Le Créateur leur dit : « Pourquoi Tsona et Alafim ont été créés ? » Il existe une allégorie au sujet d’un roi qui possédait une tour remplie de biens, mais pas d’invités. Quel plaisir prend-il alors à avoir une tour pleine ? Ils lui dirent : « Seigneur du monde, Seigneur notre Maître, comme Ton nom est grand sur toute la terre. Fais comme bon Te semble ».
Interprétation : les anges ont vu la douleur et les tourments qui devaient arriver a l’humanité et se sont demandés : « Pourquoi as-Tu besoin de ce souci ? »
Le Créateur leur répliqua qu’en effet Il a une tour remplie de biens, mais seule l’humanité y est invitée. Bien sûr, les anges ont soupesé dans leurs esprits les plaisirs dans cette tour qui attendent ses invités par rapport aux tourments et aux soucis qui attendent l’humanité, et quand ils ont vu qu’il était bon pour l’humanité de souffrir pour le bien qui l’attend, ils ont approuvé la création de l’homme. Comme Rabbi Akiva a dit : « et le jugement est vrai et tout est prêt pour le banquet » — que depuis le début de la Création, tous les hommes ont reçu une invitation et la pensée du Créateur les oblige à venir au banquet, que ce soit consciemment ou inconsciemment.
Maintenant, nous pouvons voir la vérité dans les mots du prophète Isaïe dans sa prophétie sur la paix:
« Le loup habitera avec l’agneau et le tigre se couchera près du chevreau » et en apporte la raison « la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer. » Ainsi, nous voyons que le prophète conditionne la paix dans le monde à la connaissance du Créateur, tout comme nous avons dit que l’opposition dure et égoïste entre les gens, ainsi que la détérioration des relations nationales, ne cesseront dans le monde sous quelques conditions que ce soit, malgré les conseils et les stratagèmes des hommes. Advienne que pourra.
Nos yeux peuvent voir comment le pauvre malade se tord d’une atroce douleur, et les hommes se sont déjà jetés dans l’extrême droite comme en Allemagne, ou dans l’extrême gauche, comme en Russie.
Non seulement ils n’ont pas occasionné un apaisement de la douleur, mais ils n’ont fait qu’empirer la maladie et les tourments, et les voix se sont élevées jusqu’au ciel, comme nous le savons tous.
Ainsi, ils n’ont d’autre choix que d’accepter Son joug pour Le connaitre, c’est-à-dire qu’ils orientent leurs actes vers la volonté du Créateur et vers Son but, tel qu’Il l’a conçu avant la Création. Lorsqu’ils le feront, il sera évident qu’avec Son travail toute jalousie et toute haine disparaîtront de l’humanité, comme je l’ai montré ci-dessus, car alors tous les membres de l’humanité s’uniront en un seul corps, un seul cœur rempli de la connaissance du Créateur. Ainsi, la paix mondiale et la connaissance du Créateur sont une seule et même chose.
Tout juste après, le prophète dit : « Ce jour-là, le Seigneur interviendra une seconde fois pour libérer le reste de Son peuple, etc. Il rassemblera les dispersés de Juda, Il les regroupera des quatre coins de la terre. » Nous apprenons ainsi que la paix mondiale aura lieu avant le rassemblement de la Diaspora.
Maintenant, nous pouvons comprendre les paroles de nos sages (Traité Okatsin) : « Le Créateur n’a pas trouvé de récipient pour contenir la bénédiction pour Israël, sauf la paix », comme il est dit : « Le Seigneur donnera la puissance à Son peuple, le Seigneur bénira Son peuple de la paix. » Apparemment, nous devrions nous étonner de la phrase « un récipient pour contenir la bénédiction pour Israël », car comment expliquer ces mots ?
Ces mots deviennent clairs comme la prophétie d’Isaïe — que la paix mondiale doit avoir lieu avant le rassemblement de la Diaspora. C’est pourquoi il est dit : « Le Seigneur donnera la puissance à Son peuple » et dans le futur, quand le Créateur donnera la puissance à Son peuple Israël, c’est-à-dire la renaissance éternelle, alors « le Seigneur bénira Son peuple de la paix. » Ce qui veut dire qu’Il bénira d’abord Son peuple, Israël, de la paix dans le monde entier, et ensuite Il « interviendra une seconde fois pour libérer le reste de Son peuple. »
Nos sages disent que la bénédiction de la paix dans le monde entier précède ainsi la puissance, c’est-à-dire la rédemption, du fait que « le Créateur n’a pas trouvé de récipient pour contenir la bénédiction d’Israël, sauf la paix », c’est-à-dire que tant que l’amour propre et l’égoïsme existent parmi les nations, Israël non plus ne sera pas capable de servir le Créateur de façon pure, par le don aux autres, comme il est dit dans les explications du verset : « Et vous serez pour Moi un royaume de prêtres » dans l’article « Arvout ».
En effet, nous le voyons par expérience, la venue au pays et la construction du Temple n’ont pu se maintenir ni recevoir la bénédiction que le Créateur avait promise à nos patriarches.
Ils ont dit : « Le Créateur n’a pas trouvé de récipient pour contenir la bénédiction », c’est-à-dire que jusqu’à présent les enfants Israël n’avaient pas de récipient pour contenir la bénédiction des Patriarches. Ainsi donc la promesse d’hériter de la terre pour toute l’éternité ne s’est pas encore réalisée, car la paix mondiale est le seul récipient qui puisse nous permettre de recevoir la bénédiction des patriarches, comme il est dit dans la prophétie d’Isaïe.
Réflexions et critiques aux questions relatives à l’absence de paix, propositions des réformateurs du monde et leurs positions à l’épreuve de la réalité – Analyse de la notion du « bien » qui repose sur « la miséricorde, la vérité, la justice et la paix » comme suggéré dans le livre des Psaumes
« La miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées. La vérité jaillira de la terre et la justice brillera du haut des cieux. Le Seigneur donnera aussi la bonté, et notre terre prodiguera sa moisson. » (Psaume 85)
Tout est évalué non pas selon l’apparence du moment, mais selon le degré de son développement
Tout ce qui existe, que ce soit bon ou mauvais — même la chose la plus nuisible au monde — a le droit d’exister et ne devrait être éradiqué du monde ni détruit… Nous devons juste le corriger et le transformer en bien, car tout regard posé sur le travail de la création est suffisant pour nous instruire de la grandeur et de la perfection de son Opérateur et de son Créateur. Par conséquent, nous devons être prudents lorsque nous attribuons un défaut à un objet— quel qu’il soit — de la Création, et dire qu’il est redondant et superflu, car par cela nous calomnions son Opérateur.
Tout le monde sait que le Créateur n’a pas achevé la Création. Nous pouvons voir dans tous les aspects de la réalité, dans le général comme dans le particulier, qu’elle observe les lois d’une croissance progressive émanant de l’absence jusqu’à la fin de son développement. C’est pour cette raison qu’au début de sa croissance, lorsqu’un fruit a un goût amer, nous ne considérons pas que ce soit un défaut du fruit, car nous savons tous qu’il n’est pas encore arrivé à maturation.
Il en est de même pour chaque aspect de la réalité ; lorsqu’une chose nous paraît mauvaise et nuisible, ce n’est en vérité qu’un reflet de cet aspect qui n’est encore que dans une phase de transition, dans le processus de son développement. Nous ne pouvons donc dire que c’est mauvais, et il ne serait pas sage de notre part de le dépeindre comme tel.
La faiblesse des « réformateurs du monde »
Voici la clef pour comprendre la faiblesse des « réformateurs du monde » au fil des générations. Ils ont regardé l’homme comme une machine qui ne fonctionnait pas parfaitement et qui avait besoin d’être réparée en enlevant les éléments défectueux et en les remplaçant.
Voici donc la tendance de tous les réformateurs du monde : éradiquer tout ce qui est nuisible et mauvais en l’homme… et il est vrai que si le Créateur ne s’était pas mis en travers de leur route, ils auraient certainement à l’heure actuelle complètement nettoyé l’homme, ne lui laissant que ce qui est bon et utile.
Le Créateur veille méticuleusement sur toute Sa création, ne laissant personne détruire ne serait-ce qu’une seule chose dans Son domaine, mais octroyant seulement le pouvoir de réformer et de le transformer en quelque chose d’utile et de bien ; c’est pourquoi les réformateurs disparaîtront de la surface de la Terre, alors que toutes les mauvaises qualités subsisteront. Ils comptent les jours et les degrés qu’il leur reste à traverser jusqu’à la fin de leur développement.
Les mauvais attributs se transformeront alors en attributs bons et utiles, comme le Créateur l’avait prévu à l’origine, et ils ressembleront ainsi au fruit sur l’arbre qui attend et compte les jours et les mois qu’il devra traverser avant d’atteindre une maturité complète, maturité qui fera découvrir à l’homme toute la saveur et la douceur qu’il renferme.
S’ils sont récompensés, j’accélérerai le temps ; s’ils ne le sont pas, ce sera en temps voulu
Par contre, nous devons savoir que la loi du développement ci-dessus, qui s’étend sur toute la création, garantit la transformation de tout ce qui est mauvais en quelque chose de bon et d’utile, grâce à la puissance céleste, sans demander son avis à l’homme. Le Créateur lui a toutefois donné la connaissance et l’autorité lui permettant de garder la loi du développement sous son autorité et sa domination, et Il lui a donné le pouvoir d’accélérer, à sa guise, le processus de développement en étant libre et entièrement indépendant des contraintes du temps.
Il s’avère qu’il y a dans cette loi deux autorités agissantes dans ledit développement : l’une est « l’autorité céleste » ; elle s’assure de transformer tout ce qui est nuisible et mauvais en quelque chose de bon et d’utile, et ceci en temps voulu et à sa façon, en se débattant dans les méandres du temps. La seconde est l’autorité terrestre. Lorsque « l’entité évolutive » est un être vivant, elle endure de terribles tourments lorsqu’elle se trouve sous la pression de ce développement, une pression qui s’exerce de façon impitoyable.
« L’autorité terrestre » est toutefois constituée de personnes qui ont placé cette loi d’évolution sous leur propre autorité et qui peuvent se libérer totalement des chaînes du temps tout en l’accélérant substantiellement afin d’amener le développement à sa pleine maturité.
Telles sont les paroles de nos sages (Sanhédrin 98) au sujet de la rédemption complète et de l’entière correction d’Israël, éclairant ainsi le verset « Moi, le Seigneur, J’agirai vite le temps venu. S’ils sont récompensés, J’accélérerai le temps ; s’ils ne le sont pas, ce sera en temps voulu. » Ce qui veut dire que si Israël est récompensé et applique ses mauvais attributs à la loi du développement pour les transformer en de bons attributs, ils seront sous sa propre autorité. Les enfants d’Israël uniront alors leurs esprits et leurs cœurs pour corriger en eux tous les mauvais attributs qu’ils transformeront eux-mêmes en de bons attributs, alors « J’accélérerai le temps » signifie qu’ils seront totalement libérés des chaînes du temps et qu’à partir de maintenant ce but ne dépendra que d’eux-mêmes, aidés en cela uniquement par la grandeur de leurs actes et par leur vigilance. C’est ainsi qu’ils accélèrent le temps.
Mais s’ils ne sont pas récompensés de placer leurs mauvais attributs sous leur propre autorité et qu’ils les laissent sous l’autorité céleste, ils seront tout aussi certains d’atteindre la fin de la rédemption et la réparation finale, car il y a une certitude quant à l’autorité céleste qui agit selon la loi d’un développement progressif, par étape, jusqu’à ce que tout mal et toute nuisance soient changés en une chose bonne et utile, comme le fruit sur l’arbre, dont la fin est certaine, mais en temps voulu. Pour l’instant, cela signifie qu’ils sont complètement liés au temps, dont ils sont dépendants.
Car selon cette loi d’évolution progressive, l’homme doit vivre beaucoup d’évènements qui ont tendance à être lourds, très longs, à apparaître très lentement, et qui peuvent s’étirer sur de très longs moments avant d’arriver à leur terme. De plus, comme il s’agit d’êtres vivants sensibles et évolutifs, ils doivent endurer beaucoup de souffrance et de douleur dans ces états de développement, car la force qui pousse l’homme d’un degré inférieur à un degré supérieur est activée par l’accumulation de douleurs et de tourments au degré inférieur, lesquels ne peuvent y être tolérés plus longtemps. C’est pour cela que nous devons quitter ce degré et nous élever au degré supérieur.
Comme nos sages l’attestent : « Le Créateur les place sous la tutelle d’un roi dont les décrets sont aussi sévères que ceux d’Aman, et Israël se repent et revient au bien. »
Par conséquent, Israël est certain d’arriver à la fin par la loi du développement progressif, appelé « en temps voulu », et qui est rattaché aux chaînes du temps. Le but assuré d’Israël, en plaçant le développement de ses attributs sous son autorité, est quant à lui appelé « J’accélérerai le temps », et il est complètement indépendant des chaînes du temps.
Le bien et le mal sont évalués en fonction des actions de l’individu envers la société
Avant d’examiner la réparation du mal chez l’espèce humaine, nous devons tout d’abord nous entendre sur la valeur de ces mots abstraits « bien » et « mal ». C’est-à-dire que lorsque nous définissons un acte ou un attribut comme étant bon ou mauvais, nous devrions examiner à qui bénéficie ou nuit cet attribut ou cet acte.
Pour comprendre cela, nous devons connaître parfaitement la proportionnalité entre l’individu et la société, à savoir entre l’individu et la société dans laquelle il vit et qui le soutient, et ce à la fois matériellement et spirituellement.
La réalité nous montre qu’un individu ne peut pas exister sans avoir un nombre suffisant de personnes autour de lui pour le servir et l’aider à subvenir à ses besoins. Par conséquent, un individu est né pour avoir une vie sociale. Chaque individu dans la société est comme un rouage couplé à plusieurs autres appartenant à une même machine. Ce rouage n’a aucune liberté de mouvement par lui-même, mais continue dans une direction donnée grâce à la synergie des autres rouages, ce qui permet à la machine de fonctionner.
Lorsqu’une panne intervient dans le rouage, cela n’est pas considéré comme relevant du rouage lui-même, mais l’incident est évalué selon le service et le rôle qu’il apporte à toute la machine.
Ainsi, en raison de ce qui nous préoccupe, l’avantage de chaque individu à l’intérieur de son groupe est évalué non pas selon sa propre bonté, mais selon le service qu’il rend à la société. Et vice et versa : nous évaluons les mauvais attributs de chaque individu uniquement selon le tort qu’il inflige à la société en général, et non selon sa valeur individuelle.
Ces choses sont claires comme de l’eau de roche, car aussi bien du point de vue de la vérité que du bien en lui, la société ne dispose que de ce qui est dans l’individu. Le produit de la société correspond au profit de chacun des individus. Celui qui cause du tort à la société récolte sa part de préjudice, et celui qui apporte un bienfait en récolte le fruit. Tout cela parce que les individus sont les parties du tout et que le tout ne vaut pas plus que la somme de ses parties.
Il s’avère donc que le groupe et l’individu sont une seule et même chose. L’assujettissement de l’individu à la société ne lui cause aucun mal, car la liberté de l’individu et la liberté de la société sont une seule et une même chose. Tout comme ils partagent ce qui est bon, ils partagent également la liberté.
Les attributs et les actes sont évalués comme étant bons ou mauvais, selon le bénéfice que la société en retire. Bien entendu, tout ce qui a été dit ci-dessus s’applique à la condition que tous les individus jouent parfaitement leur rôle dans la société et ne reçoivent pas plus que ce qu’ils méritent, ne s’attribuent pas plus que la part de leurs amis. Mais si une partie de la société ne se conduit pas comme elle se doit, elle cause du tort non seulement à la société, mais aussi à elle-même.
Nous n’allons pas continuer de discuter de quelque chose qui est connu de tous. Tout ce qui a été dit auparavant ne servait qu’à désigner l’imperfection, l’endroit qui nécessite une réparation, à savoir que chaque individu comprendra que son propre intérêt et l’intérêt de la société sont une seule et même chose. Par ce cheminement, le monde atteindra la réparation finale.
Les quatre attributs : la miséricorde, la vérité, la justice et la paix, du point de vue de l’individu et de la société
À partir du moment où nous connaissons parfaitement les attributs inhérents à la bonté, nous devons examiner ce que nous avons à notre disposition afin d’accélérer cette bonté et ce bonheur.
Quatre propriétés aident à atteindre ce but : la miséricorde, la vérité, la justice et la paix. Ces attributs ont jusqu’à maintenant été utilisés par tous les réformateurs du monde. Il serait d’ailleurs plus exact de dire que c’est grâce à ces quatre attributs émanant de l’autorité céleste que l’homme s’est développé de façon progressive, conduisant ainsi l’humanité à son état actuel. Il a déjà été précisé qu’il serait mieux de prendre cette loi d’évolution à bras le corps et de la maîtriser afin de nous débarrasser des tourments que l’histoire a en réserve pour nous maintenant et pour l’avenir.
Nous devrions par conséquent examiner ces quatre attributs avec minutie afin de bien comprendre ce qui nous a été donné à ce jour, en vue de connaitre l’aide que nous pouvons en attendre à l’avenir.
Les difficultés fonctionnelles en vue de déterminer la « vérité »
Lorsque nous discutons de qualités, en théorie, il n’y a en certainement pas de meilleure que celle de la « vérité », car toute la sagesse décrite ci-dessus, qui existe entre l’individu et la société, n’est possible que si d’une part l’individu joue son rôle et donne à la société, et, d’autre part, s’il récolte de la société ce qui lui est dû de façon juste et honnête… Voilà ce qu’est la vérité, mais l’inconvénient, en fait, c’est que la société ne reconnaît pas du tout cet attribut. La difficulté se présente donc d’elle-même dans le fait qu’il y ait un inconvénient et une raison à ce que la vérité soit inacceptable par la société. Nous devons donc analyser ce bémol.
Lorsque vous examinez de plus près la vérité, du point de vue de sa faisabilité, vous la trouverez assurément vague et compliquée, imperméable à toute analyse.
La vérité exige en effet que chaque individu, dans la société, soit ni plus ni moins rétribué en fonction de son travail. Ceci est la base véritable dont on ne peut douter, mais il est clair que tout individu qui veut bénéficier du travail de son ami ne peut qu’agir à l’encontre de la raison et de la vérité exprimées ci-dessus.
Mais de quelle façon pouvons-nous examiner, analyser ou clarifier cette vérité de façon à la rendre acceptable pour la société ? Par exemple, si nous jugeons quelque chose par rapport au travail qu’elle représente, c’est-à-dire par le nombre d’heures qu’elle nécessite pour être accomplie, et que nous obligeons chacun à travailler ce même nombre d’heures, nous serons encore loin d’avoir découvert l’attribut de la vérité.
Au contraire, il y a ici un mensonge flagrant, et ce pour deux raisons. La première concerne les capacités physiques du travailleur, et la seconde, ses capacités mentales.
Ceci explique que, par nature, la puissance de travail n’est pas égale chez tout le monde. Une personne peut accomplir une tâche en deux heures, en raison de sa faiblesse, alors qu’une autre ne mettra qu’une heure pour exécuter la même tâche.
Il y a aussi un aspect psychologique, car celui qui est très fainéant par nature se fatiguera beaucoup plus en une heure que son ami en deux, voire plusieurs heures, et, à l’évidence, nous ne devrions pas obliger une partie de la société à travailler plus qu’une autre partie pour satisfaire ses besoins.
En fait, celui qui est fort et rapide par nature dans la société profite du travail des autres et les exploite malicieusement, bafouant l’attribut de la vérité, car il travaille peu comparé aux faibles et aux fainéants.
Si nous prenons aussi en considération la loi naturelle qui consiste à « se rallier à la majorité », alors une telle vérité, qui prend en compte le nombre d’heures de travail apparent, est complètement irréalisable. En effet, les faibles et les fainéants forment toujours la vaste majorité et ils ne toléreront pas que la minorité forte et rapide de la société exploite leur force et leur travail.
Nous pouvons donc en déduire que le travail de chaque individu et de la plus grande partie de la société n’est à l’évidence pas conciliable d’après les conditions de la vérité, car ce travail ne peut être examiné ni évalué d’aucune manière. Il s’avère alors que l’attribut de la vérité n’est pas capable d’organiser la voie de l’individu et celle de la société de façon satisfaisante et absolue, et qu’elle ne pourra non plus organiser entièrement et convenablement la vie lors de la réparation finale du monde.
De plus, nous sommes ici devant un grand problème, car il n’y a pas de vérité plus claire que la nature elle-même. Il est donc naturel que chaque individu se perçoive dans le monde du Créateur comme le seul maître et qu’il pense que les autres n’ont été créés que pour l’aider à faciliter et à améliorer sa vie, sans qu’il ne se sente obligé de donner quoi que ce soit en retour.
En résumé, nous dirons que la nature de l’individu est d’exploiter la vie de tous les autres dans son intérêt personnel, et tout ce qu’il donne à autrui, ce n’est que par pure nécessité. Ce geste s’apparente même à une certaine exploitation, mais il le fait si astucieusement que son ami ne le percevra pas et l’acceptera.
L’explication vient du fait que la nature de chaque branche est proche de sa racine. Du fait que l’âme de l’homme s’étend du Créateur, qui est Un et Unique et Qui possède tout, de même, l’être humain qui s’étend du Créateur pense que chaque homme au monde devrait être sous son autorité, et s’en servir dans son intérêt personnel. C’est là une loi qui ne peut être battue en brèche.
L’unique différence réside dans le choix des personnes. L’une choisira d’exploiter les gens en assouvissant ses désirs les plus bas, l’autre en choisissant le pouvoir, pendant que la troisième cherchera à être respectée. De plus, si l’homme pouvait faire cela sans trop d’effort, il serait d’accord d’exploiter le monde entier en utilisant ces trois ensemble : la prospérité, le pouvoir et le respect… Il est toutefois obligé de choisir selon ses compétences et ses capacités.
Cette loi peut être appelée la « loi de la singularité » dans le cœur de l’homme. Il n’y a aucune personne qui ne puisse s’y soustraire, (mais tout un chacun participe à cette loi), les grands comme les petits selon leur taille.
Cette loi de la singularité faisant partie de la nature de chaque personne, elle ne peut être ni condamnée ni louée, car c’est une réalité naturelle qui a le droit d’exister comme tout autre détail de la réalité. Il n’y a d’ailleurs aucun espoir de l’éradiquer de ce monde, ni même de faire en sorte que sa forme soit un peu plus floue, tout comme il n’y a aucun espoir d’anéantir l’espèce humaine de la surface de la terre. Nous ne mentirions donc pas du tout en proclamant que cette loi est la « vérité absolue ».
Et comme il en est assurément ainsi, comment pourrions-nous essayer de rassurer quelqu’un en lui promettant l’égalité avec tous les autres membres de la société ? Car rien n’est plus éloigné de la nature humaine, alors que la seule tendance de l’homme est de s’élever toujours plus haut, au-dessus de toute la société.
Nous avons donc mis en lumière l’impossibilité d’apporter le bien et le bonheur dans la vie de l’individu et dans la société en suivant l’attribut de la vérité, et ce de façon à ce que l’individu puisse être rassuré et complètement en accord avec cet attribut, comme ce sera le cas lors de la réparation finale.
Devant l’incapacité de placer l’attribut de la vérité, ils essayèrent d’établir de nobles attributs
Examinons maintenant les trois attributs restants : la miséricorde, la justice et la paix. Pour commencer, il semble qu’ils n’ont été créés dans le monde que pour compenser la fragilité de la vérité. Ainsi commence l’histoire de l’évolution qui gravit avec lenteur et indolence les degrés du progrès et en vient graduellement à organiser la société.
En théorie, tout le monde avait volontiers accepté de ne pas dévier de quelque manière que ce soit de la vérité. Mais en fait, les êtres humains ont eu une conduite diamétralement opposée. Depuis lors, ce fut le destin de la vérité de ne se trouver qu’entre les mains des menteurs, et jamais entre celles des hommes faibles ou justes, ne serait-ce que pour les aider.
Les exploités et les faibles augmentèrent à partir du moment où l’attribut de la vérité n’a pu être implanté dans la société…Les attributs de la miséricorde et de la justice émergèrent alors et régulèrent la conduite de la société qui avait besoin, en tant qu’un tout, de ceux qui réussissaient pour soutenir les plus faibles, et ainsi éviter de causer du tort en général. Ils ont alors eu plus d’indulgence envers eux, faisant preuve de miséricorde et de charité.
Ce n’est que logiquement, dans ces conditions, que le nombre d’exploités et de faibles a grandi jusqu’à ce qu’ils soient assez nombreux pour protester contre ceux qui réussissaient et qu’ils commencent à se quereller et à se battre… Suite à quoi l’attribut de la « paix » est apparu. Donc, tous ces attributs — la miséricorde, la charité et la paix — sont la résultante de la faiblesse de la vérité.
Cette situation a été la cause du morcellement de la société en factions. Certains ont adopté l’attribut de la miséricorde et de la charité en donnant à d’autres ce qu’ils possédaient, et d’autres ont adopté l’attribut de la vérité en disant : « Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi. »
Pour simplifier, nous pouvons départager ces deux catégories entre « constructeurs » et « destructeurs ». Les constructeurs sont ceux qui veulent construire et regardent l’intérêt général de la société, ce pour quoi ils acceptent volontiers de donner à d’autres leurs biens.
En revanche, ceux qui sont naturellement enclins à la destruction et à la violence se sentent plus à l’aise avec l’attribut de la vérité, c’est-à-dire « Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi » dans leur intérêt personnel, et ils ne veulent jamais renoncer à quoi que ce soit qui leur appartiennent et le donner à autrui, pas plus qu’ils n’ont de considération pour le fait de mettre en danger l’existence même de la société, car ce sont des destructeurs par nature.
Les espoirs de paix
Après que ces conditions aient conduit à de grands conflits au sein de la société, allant jusqu’à mettre en péril son existence, les « pacifistes » sont arrivés. Ils ont pris le contrôle de la société et ont renouvelé la vie sociale avec de nouvelles conditions, pensant qu’elles étaient correctes pour subvenir qu’à l’existence paisible de la société.
Mais la plupart de ces pacifistes, qui apparaissent après chaque conflit, sort du rang des destructeurs, ceux qui cherchent la vérité d’après « Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi ». Ce sont ces hommes courageux que l’on appelle des héros et qui mettent volontiers leur propre vie en danger — ainsi que celle de toute la société si elle ne va pas dans le sens de leur opinion —, alors que les constructeurs sont des hommes de miséricorde et de charité pour qui leur propre vie et le bien-être général sont importants, refusent de faire prendre des risques à la société pour imposer leurs opinions. Dès lors, ils se retrouvent toujours du côté faible et sont considérés comme des hommes lâches et peureux.
Dès lors, il est évident que ces braves hommes violents seront toujours au-devant de la scène et que les pacifistes sortiront naturellement du rang des « destructeurs » et non des « constructeurs ».
Nous voyons donc pourquoi cette paix, à laquelle notre génération aspire tant, ne vaut rien — pas plus sous la perspective du « sujet » que sous la perspective de son « prédicat ».
Car les sujets, qui sont les pacifistes de notre époque et dans chaque génération, ceux qui ont le pouvoir d’instaurer la paix dans le monde, sont modelés depuis toujours et pour toujours à partir de la substance des « destructeurs », ceux qui cherchent la vérité pour construire le monde selon la devise « Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi ».
Il est naturel que ces personnes défendent leur opinion avec fermeté au point de risquer leur vie et celle de la société entière. Cela leur donne toujours le pouvoir d’avoir la mainmise sur les constructeurs, ceux qui recherchent la miséricorde et la charité et qui sont volontiers enclins à donner leurs propres biens aux autres pour sauver le monde, car ce sont des peureux et des faibles.
Il s’avère que rechercher la vérité et détruire le monde ne sont qu’une seule et même chose, et que le désir de miséricorde et de construire le monde sont également une seule et même chose. Nous ne devrions donc pas espérer que les destructeurs établissent la paix dans le monde.
Il est également inutile d’aspirer à la paix à partir de son prédicat, c’est-à-dire les conditions de la paix elle-même. C’est la raison pour laquelle les conditions nécessaires au bonheur de l’individu et de la société, selon le critère de la vérité auquel les pacifistes aspirent, n’ont pas encore été créées. Attendu que nous avons prouvé la faiblesse de la vérité, il est indispensable qu’il y ait toujours une large minorité d’insatisfaits. Ainsi, cette minorité sera en permanence le combustible des belliqueux et des nouveaux pacifistes, lesquels suivront invariablement.
La paix d’une partie de la société et la paix du monde entier
Ne soyez pas surpris, si je fais l’amalgame entre la paix d’un groupe particulier et la paix du monde entier, car nous sommes en fait arrivés à un stade où le monde entier est considéré comme un seul groupe, une société unique. Cela signifie que puisque chaque personne tire la quintessence de sa vie et son gagne-pain de l’humanité, elle est contrainte de contribuer au bien-être du monde entier et d’en prendre soin.
Nous avons prouvé ci-dessus que l’assujettissement total d’un individu à la société ressemble à un petit rouage dans une machine. Sa vie et son bonheur dépendent de cette société et, par conséquent, le bien-être de la société et son bien-être personnel ne sont qu’une seule et même chose, et inversement. Dès lors, dans la mesure où une personne est assujettie à elle-même, elle devient nécessairement assujettie à la société, comme nous l’avons longuement évoqué ci-dessus.
Quelle est la limite de ladite société ? Elle est déterminée par le périmètre d’activités de l’individu. Par exemple, aux temps préhistoriques, le périmètre de la famille constituait ces limites. L’individu n’avait alors besoin que de sa famille, à qui il était assujetti, et n’avait besoin de personne d’autre.
En des temps plus avancés, les familles se sont rassemblées dans les bourgs et dans les quartiers, et l’individu s’est assujetti à sa ville. Plus tard, lorsque les bourgades et les quartiers se regroupèrent pour former des pays, le bonheur d’un individu dépendait de ses compatriotes, et il leur était donc assujetti.
Par conséquent, étant donné que pour notre génération le bonheur d’un individu dépend des pays du monde entier, il est évident que cet individu, sous cette perspective, est assujetti au monde entier, comme le rouage d’une machine.
Par conséquent, la possibilité de faire le bien, le bonheur et la paix dans un État est inconcevable tant qu’il n’en est pas de même dans tous les autres pays du monde, et vice-versa. Car à notre époque les pays sont liés pour satisfaire leurs besoins, tout comme les individus l’étaient dans leur famille aux temps anciens. Nous ne pouvons donc plus parler ni faire cas de la conduite à tenir pour garantir la paix d’un pays ou d’une nation, mais seulement la paix du monde entier, car l’avantage ou l’inconvénient de chaque personne dans le monde dépend et est fonction des intérêts des humains du monde entier.
Bien que ce soit un fait reconnu et ressenti comme tel, les humains, de par le monde, ne l’ont pas encore bien compris. Pourquoi ? Parce que le développement dans la nature est ainsi fait ; la compréhension vient après l’acte et seules les actions pousseront l’humanité à avancer.
Dans la vie courante, les quatre attributs se contredisent
Comme si les difficultés ci-dessus n’étaient pas suffisantes sur notre chemin pour perturber les personnes impuissantes que nous sommes, nous nous voyons de plus désorientés et aux prises avec un grand conflit de prédispositions psychologiques, lesquelles émanent des attributs eux-mêmes et de leurs contradictions, en chacun de nous aussi bien que d’une personne à une autre. Car les quatre attributs susmentionnés, à savoir la miséricorde, la vérité, la justice et la paix, qui sont répartis dans la nature humaine soit par le développement, soit par l’éducation, se contredisent.
Si nous prenons par exemple l’attribut de la miséricorde sous sa forme abstraite, son autorité contredit tous les autres attributs, c’est-à-dire qu’en suivant la loi de la miséricorde, il ne reste dans notre monde aucune place pour la révélation des autres attributs.
À quoi correspond l’attribut de la miséricorde ? Nos sages l’ont défini ainsi dans le Traité des Pères : « Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à toi. » Si tous les hommes dans le monde se conduisaient de cette manière, toute la gloire et la valeur des attributs de la « vérité » et du « jugement » disparaîtraient. Chacun serait enclin à donner naturellement ce qu’il possède à son prochain sans prendre quoi que ce soit à autrui. Il n’y aurait donc aucun intérêt à mentir, ce qui ne laisserait aucune place à l’attribut de la vérité pour qu’il s’exprime, puisque la vérité et le mensonge sont relatifs l’un à l’autre. Si le « mensonge » n’existait pas dans le monde, il n’y aurait aucun concept de « vérité ». Il est inutile de dire que les autres attributs, qui sont là pour renforcer l’attribut de la vérité dans ses faiblesses, disparaîtraient aussi.
La vérité est définie dans les mots suivants : « Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi. » Ceux-ci contredisent l’attribut de la miséricorde — qu’ils ne peuvent absolument pas tolérer —, car avec la vérité il est injuste de travailler et de peiner pour quelqu’un d’autre, car en plus d’être la cause de l’échec de son ami, l’homme s’habitue ainsi à exploiter son prochain. Ainsi, la vérité impose à chaque personne de conserver précieusement ses propres acquis pour les temps difficiles, et ce afin de ne pas être un fardeau pour son prochain.
En outre, il n’existe personne qui n’ait ni famille ni héritier qui ne passerait de ce fait devant les autres, la nature nous dictant que celui qui lègue ses biens à des personnes autres que sa famille et ses héritiers naturels ment en ne leur laissant rien.
La paix contredit également la justice, en ce sens que pour établir la paix dans la société, deux conditions doivent être réunies. La première est la promesse faite aux gens habiles et aux gens intelligents, qui investissent leur énergie et leur savoir, de devenir riches ; et la seconde, à ceux qui sont négligents et naïfs, d’être pauvres. Celui qui est donc plus énergique prend à la fois sa propre part et celle de son ami négligent, et profite ainsi mieux de la vie, jusqu’à ce qu’il ne reste même plus assez pour subvenir aux besoins des négligents et des naïfs, lesquels, de bien des façons, se trouvent complètement dénudés et sans rien dans bien des domaines.
Il est assurément injuste que le négligent et le naïf soient si durement punis pour n’avoir commis aucun mal. Quels sont donc le péché et le crime de ces misérables pour que la Providence ne leur ait donné la rapidité ni l’intelligence, et les punisse avec des tourments aussi durs, plus durs que la mort elle-même ?
Il n’y a donc pas de justice dans les conditions de la paix. La paix contredit la justice et la justice contredit la paix. Car si nous partagions les biens avec équité et que nous redonnions aux négligents et aux naïfs une partie substantielle de la part des personnes agiles et énergiques, les puissants et ceux dotés d’initiative ne tarderaient pas à renverser un gouvernement qui assujettirait l’élite et les personnes responsables, lesquelles se sentiraient exploitées en faveur des plus faibles. Il n’y a par conséquent aucun espoir de paix pour la société, car la justice est en contradiction avec la paix.
L’attribut de la singularité au sein de l’égoïsme agit en vue de la ruine et de la destruction
Vous avez donc vu comment nos attributs se heurtent et se combattent, non seulement entre les fractions, mais également à l’intérieur de chaque individu qui est dominé par ces quatre attributs tous en même temps, ou l’un après l’autre, et ces attributs se battent entre eux et ne laissent aucune place à un esprit censé de pouvoir les organiser et les amener à un consensus mutuel.
En vérité, la racine de tout ce désordre intérieur, peu importe son importance, n’est ni plus ni moins que l’attribut de la singularité que nous portons en chacun de nous.
Bien que nous ayons mis en évidence le fait qu’il tire son origine d’une raison sublime et que cet attribut nous ait été envoyé par le Créateur, qui est seul au monde et la racine de toutes les créations, néanmoins, quand il se trouve dans cette sensation de singularité, qui s’est installée dans notre égoïsme étriqué, il n’est que ruine et destruction, la source de toutes les destructions passées et futures dans le monde.
Et en fait, il n’y a pas une seule personne au monde qui n’en soit libérée, et toutes les divisions proviennent de la façon dont il est utilisé, que ce soit pour les désirs du cœur, pour ceux du pouvoir, ou pour l’honneur, tout ce qui fait qu’une personne est différente d’une autre. La seule chose commune à tous les êtres humains est que chacun d’entre nous est prêt à abuser le monde entier dans son propre intérêt, par tous les moyens disponibles, sans prendre en compte qu’il s’édifiera sur les ruines de son ami. Et cela n’a aucune importance que chacun d’entre nous se comporte en fonction de ce choix parce que le désir est la racine de l’esprit, et non l’esprit est la racine du désir. La vérité est que plus une personne est importante et exceptionnelle, plus son attribut de singularité est grand et exceptionnel.
Se servir de la nature de la singularité comme d’un sujet d’évolution pour l’individu et la société
Nous allons maintenant tâcher de comprendre quelles conditions directes seront finalement acceptées par l’humanité au moment de l’apparition de la paix mondiale, et apprendre comment elles peuvent apporter le bonheur à l’individu et à la société, en plus de reconnaître que l’humanité est déjà prête à assumer ces conditions particulières.
Revenons sur la singularité dans le cœur de chaque personne, laquelle, pour son propre plaisir, souhaite avaler le monde entier. Sa racine s’étend directement de Celui Qui est unique, jusqu’à tous les hommes qui en sont ses branches.
Une question nécessite une réponse : Comment est-il possible qu’une forme aussi défectueuse puisse se révéler en nous et devenir la mère de tout le mal et de toute la désolation dans le monde ? Et comment la source de toute destruction peut-elle émaner de la source de toute construction ? Nous ne pouvons pas laisser cette question sans réponse.
En vérité, la singularité est semblable à une pièce de monnaie : elle comprend deux faces. Si nous regardons la face supérieure, c’est-à-dire la face représentant son équivalence avec Celui Qui est unique, elle ne travaille que sous la forme du « don sans réserve pour son prochain ». Le Créateur n’est que Don et ne connaît pas la forme de réception puisqu’Il ne manque de rien et n’a pas besoin de recevoir quoi que ce soit de Ses créatures. Par conséquent, la singularité que nous recevons de Lui doit uniquement se manifester sous les formes de « don sans réserve à autrui », et nullement sous la forme de « recevoir pour nous-mêmes ».
L’envers de cette pièce, en fait, c’est la façon dont elle agit en nous ; elle opère dans une direction complètement opposée puisqu’elle ne se manifeste que sous la forme de « réception pour soi », comme le fait de vouloir être l’homme le plus grand et le plus riche du monde. Les deux faces sont donc aussi éloignées l’une de l’autre que le sont l’est et l’ouest.
Ce qui répond à notre question, à savoir comment est-il possible qu’à l’intérieur d’une même singularité qui nous vient de Celui Qui est unique, et Qui est la Source de toutes les constructions, se trouve la source de toutes les destructions ? La raison en est qu’elle vient à nous et que nous utilisons ce précieux outil dans le mauvais sens, à savoir la réception pour soi. Je ne suis pas en train de dire que la singularité n’agira jamais en nous sous la forme du don sans réserve, car nous ne pouvons pas nier qu’il y ait des personnes parmi nous dont la singularité agit en elles sous la forme du don sans réserve, comme celles qui dépensent leur fortune et leur énergie pour le bien général, par exemple.
Mais les deux faces de cette pièce que je viens de décrire nous informent seulement des deux aspects du développement de la Création qui amène tout ce qui existe à sa perfection, commençant par son absence et gravissant les échelons au fil d’un long développement progressif, étape par étape, de plus en plus haut jusqu’à ce qu’elle arrive au sommet, qui est la mesure de la perfection établie à l’avance pour qu’elle y demeure à jamais.
L’ordre de développement de ces deux aspects est le suivant :
A) Le point de départ, le degré le plus bas qui est assimilé à une absence complète et qui correspond à la deuxième face de la pièce (pile).
B) Le sommet sur lequel il se repose et demeure pour toujours, et qui correspond à la première face de la pièce (face).
Mais l’époque dans laquelle nous vivons s’est déjà développée avec beaucoup d’ampleur et a déjà gravi de nombreux échelons. Elle s’est déjà élevée au-dessus de son état le plus bas, qui est la seconde face ci-dessus, et s’est rapprochée considérablement de la première face. Par conséquent, il y a déjà parmi nous des personnes qui utilisent leur singularité sous des formes de « don sans réserve ». Mais elles sont encore peu nombreuses, car beaucoup sont encore à mi-chemin sur la voie du développement. Lorsque nous serons tous arrivés au point le plus haut, nous utiliserons tous alors notre singularité uniquement sous la forme du « don sans réserve », et nul ne l’utilisera sous une forme de « réception pour soi ».
Suivant ce raisonnement, nous voyons l’opportunité d’examiner les conditions de vie de la dernière génération ; le moment où la paix régnera sur le monde, lorsque l’humanité entière aura atteint la première face. Nous utiliserons notre singularité non pas sous la forme de « réception », mais seulement sous la forme du « don sans réserve ». Il serait bon de suivre alors cette forme de vie ci-dessus, dont nous pourrions tirer des leçons, et qui nous servirait de modèle pour nous aider à traverser les épreuves de la vie. Il serait peut-être intéressant et envisageable pour notre génération de vivre en se rapprochant de cette forme de vie.
Les conditions de vie de la dernière génération
Premièrement, tout le monde doit bien comprendre et expliquer à son entourage que la paix sociale, qui est la paix du pays et celle du monde, est entièrement interdépendante. Tant que les lois de la société ne satisferont pas chacun des individus dans le pays, une minorité restera insatisfaite et conspirera contre le gouvernement, qu’elle cherchera à renverser.
Si sa puissance se révèle insuffisante face à ce gouvernement, elle le renversera de manière indirecte, en incitant par exemple les pays à se déclarer la guerre et à se battre les uns contre les autres, car en temps de guerre, il y a beaucoup plus d’insatisfaits qui nourrissent l’espoir d’atteindre la masse critique afin de renverser le gouvernement et mettre en place une autorité qui leur convient. La paix chez l’individu est par conséquent la cause directe de la paix du pays.
Qui plus est, si nous prenons en considération que cette partie qui a toujours existé à l’intérieur d’un État — dont la spécialité est la guerre, et qui se compose de militaires et de marchands d’armes galvanisés par leurs espoirs de succès —représente une minorité très significative, et que nous la rajoutons à la minorité insatisfaite du gouvernement, à tout moment vous avez une énorme quantité de personnes qui désire ardemment la guerre et un bain de sang.
La paix dans le monde est donc interdépendante de la paix du pays. Dès lors, nous voyons fatalement que même cette partie du pays qui est actuellement satisfaite de sa vie, représentée par ceux qui sont adroits et intelligents, se fait toujours beaucoup de soucis pour son propre bien-être, en raison du mal-être de ceux qui s’efforcent de la renverser ; et s’ils comprenaient la valeur de la paix, ils seraient heureux d’adopter la conduite de vie de la dernière génération. Car tout ce qu’un homme possède, il le donnera pour sa vie.
Les souffrances par rapport aux plaisirs de la réception à des fins personnelles
Lorsque nous examinons et que nous saisissons donc parfaitement ce qui a été dit ci-dessus, nous voyons que toute la difficulté réside dans le fait de changer notre nature ; de passer du désir de recevoir pour nous-mêmes au désir de donner sans réserve pour les autres, car ces deux choses sont en totale opposition.
À première vue, le plan semble utopique, comme s’il était au-dessus de la nature humaine. Mais lorsque nous approfondissons un peu plus le sujet, nous nous apercevons que la contradiction entre la réception pour soi et le don sans réserve à autrui n’est qu’une question de psychologie, puisqu’en fait nous donnons sans réserve aux autres sans n’en tirer aucun plaisir. Car bien que la réception pour soi se manifeste de diverses façons, comme la propriété, les plaisirs du cœur, des yeux et de la bouche, etc., un seul nom les définit tous : le « plaisir ». Ainsi, l’essence même de la réception pour soi qu’une personne désire n’est rien d’autre que le désir de plaisir.
Maintenant, imaginons que nous puissions réunir tout le plaisir qu’une personne ressente dans une vie et que nous fassions de même pour la souffrance et la douleur, cela aurait pour effet qu’elle aurait préféreré ne jamais avoir vu le jour.
Mais s’il en est ainsi, que recevons-nous donc pendant toute une vie ? Si nous supposons qu’une personne obtienne vingt pour cent de plaisir pendant sa vie et quatre-vingts pour cent de douleur, en les mettant face à face, il y aurait toujours soixante pour cent de souffrances qui ne serait pas compensé.
Mais ceci n’est qu’une hypothèse ad hoc, comme lorsque quelqu’un agit pour lui-même. Dans une hypothèse plus élargie, l’individu produit toutefois plus que ce qu’il ne prend pour son propre plaisir et pour sa propre existence. Ainsi, s’il passait de la réception pour soi au don sans réserve, tout ce que l’individu produirait serait une source de plaisir avec peu de souffrance.
« Les tables gravées. Ne prononcez pas “gravées” (Haroute), mais “liberté” (Héroute). On nous enseigne que nous avons été libérés de l’ange de la mort. » (Midrash Shémot Raba, 41)
Cet article mérite un éclaircissement, car en quoi recevoir la Torah libère l’homme de la mort ? De plus, après avoir atteint grâce au don de la Torah un corps éternel qui ne peut donc pas mourir, comment l’ont-ils reperdu ? Est-ce que ce qui est éternel peut disparaître ?
Le libre arbitre
Pour comprendre l’expression ci-dessus, « libérés de l’ange de la mort », il faut commencer par comprendre ce que l’on entend par le mot liberté dans sa conception actuelle, telle que le conçoit l’humanité. D’un point de vue général, nous considérons la liberté comme une loi naturelle qui s’applique à toute vie et nous voyons que les animaux qui sont sous notre coupe meurent quand nous leur ôtons la liberté. C’est un témoignage fiable en ce que la Providence n’accepte pas la mise en esclavage d’une quelconque créature. Ce n’est pas en vain que l’humanité a combattu ces dernières décennies pour atteindre une relative liberté individuelle.
Cependant, cette expression appelée « liberté » est très floue. Si nous l’approfondissons un peu, il n’en restera presque plus rien. Parce qu’avant de demander la liberté individuelle, c’est à vous de supposer que chaque individu, en lui, possède le même attribut appelé « liberté », c’est-à-dire qu’il peut agir selon son libre choix.
Le plaisir et la souffrance
Cependant, lorsque nous observons le comportement d’un individu, nous trouvons que ces agissements lui sont imposés et qu’il est obligé d’agir ainsi sans aucune possibilité de choisir. Il ressemble en cela à un civet qui mijote à feu doux et qui n’a d’autre choix que de cuire. La Providence a attaché la vie à deux chaînes : le plaisir et la souffrance. Toutes les créatures vivantes n’ont aucune liberté de choix entre le plaisir et la souffrance, et le seul avantage que l’homme possède sur les animaux est de pouvoir faire des projets à long terme, c’est-à-dire accepter sur le moment une certaine dose de souffrance dans l’espoir de futurs bénéfices, ou de plaisirs, après un certain laps de temps.
Mais ce n’est là, en vérité, qu’un simple calcul de marchands ; les créatures estimant que le bénéfice ou le plaisir futur sera plus grand que la souffrance qu’elles endurent sur le moment. Ici, il est uniquement question de déduction. Elles déduisent les tracas et les souffrances du plaisir escompté, et il leur reste un certain excédent.
C’est ainsi qu’apparaît uniquement le plaisir. Il arrive parfois que quelqu’un soit tourmenté, car il n’a pas trouvé dans le plaisir le surplus qu’il attendait, par rapport aux souffrances qu’il a endurées, et se trouve donc dans un état de manque. Tout se passe comme dans les affaires.
Il n’y a en fin de compte dans tout cela aucune différence entre l’homme et l’animal, et dans ce cas-là, il n’existe aucun libre choix mis à part une force d’attraction qui l’attire vers les plaisirs occasionnels et qui rejette les situations désagréables. Par le moyen de ces deux forces, la Providence le conduit aux endroits où elle le désire sans lui demander son avis.
Qui plus est, même le choix du type de plaisir ou d’un intérêt n’appartient en aucun cas au libre choix de l’individu, mais dépend des désirs des autres qui le veulent alors que lui non. Par exemple, je m’assois, je m’habille, je parle, je mange. Tout ceci non pas parce que je veux m’asseoir ainsi, m’habiller de cette façon, parler comme cela et manger comme ceci, mais parce que les autres veulent que je m’assoie ainsi, que je m’habille, parle et mange de cette façon. Tout cela est en fonction des désirs et des goûts de la société, et non de ma propre volonté.
Mais encore, dans la plupart des cas, je fais toutes ces choses à l’encontre de ma volonté, parce qu’il me serait beaucoup plus pratique de me comporter simplement sans aucune contrainte. Mais je suis enchaîné aux plaisirs, aux goûts et au savoir-vivre des autres, qui forment la société. Dites-moi donc où est ma liberté de choisir si d’autre part nous supposons que je ne dispose pas de libre choix et que nous ne sommes que des machines qui agissent et qui créent sous la férule de forces extérieures, lesquelles m’obligent à agir ainsi ? Cela veut dire que chacun est incarcéré dans la prison de la Providence et que, par ces deux composantes — le plaisir et la souffrance — elle nous attire et nous pousse selon sa volonté, vers les endroits qu’elle nous réserve.
Il s’avère que « le moi » n’existe pas dans ce monde puisque personne n’est libre ni ne peut s’assumer seul. Je ne suis pas responsable de mes actes et je ne suis pas celui qui agit, car en dépit de le vouloir, mon comportement m’est imposé. Par conséquent, récompense et punition deviennent caduques.
Ce n’est pas seulement étrange pour les religieux qui croient en Sa providence et qui ont confiance en Lui, sachant que chacun de Ses actes est dirigé vers le bien, mais cela est encore plus étrange pour ceux qui croient en la nature, car selon ce qui a été dit, nous sommes tous prisonniers au sein d’une nature aveugle, sans conscience et sans responsabilité. Nous qui sommes les élus, avec un esprit et des connaissances, nous sommes les jouets entre les mains de cette nature aveugle qui nous égare. Et Dieu sait où ?
La loi de causalité
Cela vaut la peine de s’attarder pour comprendre une chose aussi importante, à savoir de regarder comment nous vivons dans ce monde face à « l’égoïsme » et où chacun d’entre nous se considère comme une personne unique agissant par elle-même, indépendante des forces étrangères extérieures — et de quelle manière cet état égoïste nous est-il révélé ?
La vérité est qu’il existe un lien global entre tous les détails de la réalité, qui sont sous l’égide de la loi de causalité, alliant cause et effet. Chacun de ces détails reflète le Tout en lui-même. Cela signifie que toute créature en ce monde, partant des quatre types — minéral, végétal, animal et parlant — est sous les auspices de la loi de causalité conjuguant cause et effet.
Qui plus est, chaque forme particulière qui dépend d’un comportement particulier et qu’une créature possède lors de son séjour en ce monde est poussée par des causes anciennes et l’oblige à accepter ce changement particulier d’attitude, et aucun autre. Ceci est évident pour tous ceux qui étudient l’organisation de la nature d’un point de vue purement scientifique, sans parti pris aucun. C’est ainsi que nous devons l’analyser pour nous permettre de l’examiner dans son ensemble.
Quatre facteurs
Sachez que toute apparition survenant en ce monde ne vient pas « ex nihilo », mais de « ce qui existe », signifiant que toute entité présente en ce monde s’est débarrassée d’une forme ancienne pour se revêtir de sa forme actuelle.
Pour cela, il convient de comprendre que toute apparition dans ce monde est composée des quatre facteurs et que ce sont d’eux qu’est sortie et a été fixée cette apparition, et ils sont appelés :
A) HaMatsa : le programme.
B) La relation de cause à effet, dépendante de l’attribut même du programme, qui lui ne change pas.
C) Les causes à effets internes, qui changent au contact de forces étrangères.
D) Les causes à effets attribuées à des éléments étrangers, qui agissent sur le programme de l’extérieur.
Nous allons les étudier un à un :
Le premier facteur : le programme, la matière première
Le programme, c’est la matière première de cette apparition. Parce « qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil », tout évènement qui se produit en ce monde ne vient pas « ex nihilo », mais de « ce qui existe ». C’est une entité qui s’est défaite de sa forme antérieure et en a prise une autre, différente de la précédente. C’est cette entité que nous définissons comme le « programme ». En elle est fixée la future force qui se révélera et sera déterminée à la fin de la formation d’une émergence. C’est pourquoi le programme est considéré comme la cause première.
Le second facteur : la cause à effet en elle-même
C’est une relation de cause à effet qui relève de l’attribut du programme, qui lui ne change pas. Prenez l’exemple de l’épi de blé qui en se décomposant dans la terre va faire pousser de nombreux épis. Ainsi, l’état de décomposition est considéré ici comme « le programme », c’est-à-dire que l’essence du blé s’est dépouillée de sa forme précédente, c’est-à-dire la forme qui était celle du blé et a endossé la forme du blé décomposé, qui est la semence appelée « programme », débarrassée à présent de toute forme. Désormais, après s’être décomposée dans la terre, elle est digne de recevoir une autre forme, la forme de nombreux épis de blé, destinés à sortir et à croître de ce programme qui est la graine.
Tout le monde sait que ce programme (Matsa) n’est pas destiné à donner de l’orge ou de l’avoine et qu’il ne peut être comparé qu’à la forme dont il s’est revêtu précédemment, à savoir un seul épi de blé. Bien que, dans une certaine mesure, il change en quantité et en qualité — nous avons maintenant dix ou vingt épis, alors que sa forme précédente était composée d’un seul épi et d’un goût et d’une apparence particulières — l’essence même du blé reste inchangée. En fait, nous voyons une relation de cause à effet assignée à l’attribut même du programme, qui lui ne change jamais.
L’orge n’émergera jamais d’un plant de blé, comme nous l’avons montré. Telle est la base du second facteur.
Le troisième facteur : la cause à l’effet interne
C’est la relation de « cause à effet » interne du programme (Matsa) qui change au contact de forces étrangères se trouvant dans son entourage, c’est-à-dire que d’un épi de blé se décomposant dans le sol poussent de nombreux épis de blé qui sont parfois plus épais et de meilleure qualité que les épis dont étaient issues les graines.
Il y a par conséquent, ici, obligatoirement des facteurs supplémentaires qui ont collaboré et se sont unies à la force cachée de l’environnement, c’est-à-dire le « programme (Matsa) ». Grâce à cela, des améliorations en qualité et en quantité ont pu être apportées à la forme précédente du blé. Ces facteurs sont les minéraux et les matériaux dans le sol, la pluie et le soleil. Ces intervenants agissent en liant leurs ressources à la force même du programme, et, par la relation de cause à effet, ils ont multiplié tant en qualité qu’en quantité cette production.
Il convient de comprendre que ce troisième facteur prend part au processus interne du programme, car la force cachée du programme les régit et, en fin de compte, ces changements sont propres au blé et non à une autre céréale.
C’est pourquoi nous les définissons comme des facteurs internes. Ils se distinguent sous tous les aspects du second facteur, qui ne change en rien, tandis que le troisième facteur change à la fois en quantité et en qualité.
Quatrième facteur : cause et effet attribuables aux éléments étrangers
C’est la relation de « cause à effet » attribuable aux éléments étrangers, lesquels agissent de l’extérieur. Ce qui veut dire qu’ils n’ont pas un lien direct avec le blé, comme c’était le cas des minéraux, de la pluie et du soleil, mais ce sont des facteurs qui lui sont étrangers, telles que des choses à proximité ou des éléments extérieurs comme la grêle, le vent, etc.
Nous voyons que ces quatre facteurs se combinent dans le blé tout au long de sa croissance. Chaque situation particulière que le blé vit au cours de cette période est conditionnée par ces quatre facteurs. La quantité et la qualité de chaque situation sont déterminées par eux et, comme nous l’avons décrit pour le blé, cette loi s’applique pour toute apparition en ce monde et même aux pensées et aux idées.
Par exemple, si nous dépeignons une situation quelconque chez une certaine personne, pratiquante ou laïque, ultra-orthodoxe ou laïque extrémiste, si ce n’est entre les deux, nous comprendrons que cette même situation existe et a été mise dans une personne par ces quatre facteurs.
Les acquis héréditaires
Le premier facteur est le programme, qui est sa matière première, car l’homme provient d’un antécédent, à savoir de l’esprit de ses géniteurs. C’est pourquoi il s’avère que dans une certaine mesure, c’est comme copier un livre, c’est-à-dire que presque tout ce qui était atteignable et acceptable pour nos aïeux a été recopié.
Mais la différence est que nous avons affaire à une forme abstraite. Cela ressemble au grain de blé qui n’est pas considéré comme une graine tant qu’il ne s’est pas décomposé et débarrassé de sa forme précédente. Il en est de même pour la goutte de sperme qui donne naissance à l’homme : il n’y a rien en elle qui s’apparente aux formes de ses aïeux, ce sont uniquement des forces abstraites.
Car les mêmes idées qui étaient pour ses pères des concepts sont devenues chez lui de simples penchants appelés instincts ou habitudes, qui le font agir sans qu’il ne sache pourquoi. Elles sont en effet des forces abstraites, héritées de nos pères, de façon à ce que non seulement les biens matériels nous sont transmis en héritage mais les biens spirituels et tous les concepts que nos aïeux ont étudiés nous parviennent aussi en héritage de génération en génération.
De là, se dévoilent et apparaissent toutes sortes de tendances qui existent chez les gens. Par exemple, un penchant pour la foi ou un penchant pour la critique, une tendance à se contenter de la vie matérielle ou à n’être passionné que par les idées, une tendance à mépriser une vie sans intérêt, ou encore à se montrer avare, généreux, effronté ou timide.
Tous ces penchants que nous voyons chez les gens n’ont pas été acquis par eux-mêmes, mais font partie de l’héritage que leur ont légué leurs aïeux. Nous savons que dans le cerveau humain existe un endroit particulier dans lequel se trouvent ces héritages et qui s’appelle le bulbe rachidien, « le cerveau allongé » — ou subconscient — où l’on trouve toutes les tendances.
Du fait que les idées de nos aïeux, fruits de leurs expériences, soient devenues pour nous de simples tendances, elles sont considérées comme la semence qui s’est débarrassée de sa forme précédente et qui possède dans son dépouillement extrême un potentiel de forces nécessaire à l’acquisition de nouvelles formes. Comme ces tendances sont destinées à prendre dans notre corps les formes de concepts, elles sont considérées, par conséquent, comme la matière première correspondant au premier facteur appelé « programme », dans lequel toutes les forces des tendances particulières héritées de nos aïeux sont incluses. On les définit comme « l’héritage paternel ».
Sachez que certaines de ces tendances parviennent sous la forme négative, c’est-à-dire qu’elles sont à l’opposé de ce qu’elles étaient chez nos pères, et de là il est dit « Tout ce qui est caché dans le cœur du père se dévoile chez le fils ouvertement ».
La raison en est que le « programme » se débarrasse de sa forme précédente afin d’en revêtir une nouvelle. Il est donc prêt à refuser les formes des concepts de ses ancêtres, tel le grain de blé qui se décompose dans la terre, qui perd entièrement sa forme de grain, tout en dépendant toujours, cependant, des trois autres facteurs.
L’influence de l’environnement
Le second facteur est une relation de « cause à effet direct », visant l’attribut du programme lui-même, qui lui ne change pas. Cela veut dire, comme nous l’avons expliqué avec le blé se décomposant dans la terre, que l’environnement du programme, ce qui inclut le sol, les minéraux, la pluie, le vent et le soleil, comme décrit ci-dessus, agit sur la semence par une longue chaîne de cause à effet, au cours d’un processus lent et progressif, pas à pas jusqu’à ce qu’il soit mûr.
Le programme a repris sa forme précédente, c’est-à-dire la forme de blé, avec cependant des changements quantitatifs et qualitatifs. Les aspects généraux ne changent absolument pas, il ne poussera ni du seigle ni de l’avoine, mais dans les aspects particuliers la quantité change, c’est-à-dire que d’un grain de blé naissent dix ou vingt épis de blé, et c’est la même chose pour la qualité, qui est meilleure ou pire que la précédente forme du grain de blé.
C’est pareil pour l’homme qui est considéré comme le « programme » et qui est placé dans son environnement, c’est-à-dire au sein de la société. Il est obligatoirement influencé par elle, comme l’est le grain de blé par son environnement, parce que le programme n’est qu’une forme à l’état brut. C’est pourquoi un contact permanent avec son environnement et la société l’affecte par un enchaînement progressif de situations, lesquelles agissent une à une par relation de cause à effet.
Pendant ce temps, les tendances incluses dans son programme se développent et prennent la forme de concepts. Si, par exemple, quelqu’un hérite de ses pères un penchant pour l’avarice, alors en grandissant il s’entoure de concepts et d’idées qui vont l’aider à réaliser le bien-fondé de son avarice. Ainsi, bien que son père ait été généreux, il peut hériter de lui la tendance inverse, celle de l’avarice, car l’inversion d’une tendance n’en est pas moins considérée comme un héritage.
Ou bien, si quelqu’un hérite de ses pères un penchant pour l’ouverture d’esprit, il va s’entourer d’idées dont il va se servir pour se prouver qu’il est bon d’être ouvert d’esprit. N’empêche, d’aucun pourrait se demander d’où lui viennent toutes ces phrases et ces idées. Tout ceci lui est en fait imposé sans qu’il le sache par son environnement, qui dépose en lui ses opinions et ses goûts par un développement progressif de relation de cause à effet.
Cela opère de telle sorte que l’homme les considère comme ses propres biens, acquis par sa liberté de penser. Mais ici aussi, comme avec le grain de blé, il existe une partie du programme qui est invariable et il lui reste en fin de compte, les tendances reçues en héritage et présentes chez ses aïeux. C’est le « second facteur ».
L’habitude devient une seconde nature
Le troisième facteur est la relation de cause à effet directe qui interfère et change le programme, car les tendances héritées en l’homme se sont inversées en concepts à cause de la société. C’est pourquoi il existe des actions orientées par ces concepts.
Par exemple, une personne avare par nature, dont la tendance se transforme en concept sous l’action de la société, peut désormais comprendre l’avarice d’un point de vue intellectuel.
Supposons que ce comportement le protège, lui évitant ainsi le besoin d’en avoir d’autres. Il se trouve qu’ayant atteint un certain niveau d’avarice et la peur étant absente, il peut pour un temps renoncer à ce penchant. Il en ressort qu’il a bonifié l’héritage de ces pères. Parfois, quelqu’un réussit à extirper entièrement une mauvaise tendance. Ceci est obtenu par l’habitude qui a la capacité de devenir une seconde nature.
En cela, la force de l’homme est plus grande que celle d’une plante, car le grain de blé ne peut pas changer dans sa partie interne, tandis que l’homme dispose de la faculté de changer par la force de la relation de « cause à effet » de l’environnement, et ceci même dans les parties générales, c’est-à-dire qu’il peut totalement extirper une tendance en l’inversant.
Les facteurs externes
Le quatrième facteur est une relation de cause à effet que le programme expérimente par des éléments qui lui sont complètement étrangères et qui agissent sur lui de l’extérieur. Cela signifie que ces choses n’agissent pas directement, mais plutôt indirectement sur l’évolution du programme avec lequel elles n’ont aucune relation. Par exemple, l’économie, les tracas quotidiens, etc., de par leur ordre d’apparition et la relation de cause à effet, transforment les concepts de l’homme pour le meilleur ou pour le pire.
Je viens donc de présenter les quatre facteurs naturels dont est issue chacune des pensées et des idées qui nous traversent l’esprit ne sont que leurs fruits. Même si l’homme s’assoit et médite jour et nuit, il ne pourra pas ajouter ni changer quoi que soit dans le produit de ces quatre facteurs. Tout ajout, quel qu’il soit, ne peut se faire qu’au niveau de la quantité : une intelligence plus ou moins grande, et non au niveau de la qualité où rien ne peut être ajouté, car ces facteurs fixent en nous la caractéristique et la forme de l’intelligence et des déductions empiriques, sans nous demander notre avis. Nous sommes donc livrés aux mains de ces quatre facteurs, telle l’argile aux mains du potier.
Le libre choix
Cependant, lorsque nous examinons ces quatre facteurs, nous trouvons que bien que nos forces soient faibles face au premier facteur, qui est « le programme », nous disposons néanmoins de la capacité et du libre choix pour nous défendre face aux trois autres facteurs, par lesquels le programme change dans ses particularités, et parfois même dans sa partie générale, c’est-à-dire par l’habitude, qui devient une seconde nature.
L’environnement comme facteur
Cette protection implique que nous pouvons toujours rajouter des éléments à notre choix de l’environnement qui sont les amis, les livres et les professeurs, etc. Cela ressemble à quelqu’un qui a hérité de quelques épis de blé de son père et qui parvient à faire pousser de cette faible quantité des douzaines de parcelles par le choix de l’environnement de son « programme », qui est représenté par la fertilité du sol qui dispose de tous les minéraux et les ressources nécessaires à sa croissance. Il y a aussi la question du travail d’amélioration des conditions de l’environnement, afin qu’elles conviennent aux besoins de la plante et de sa croissance, car le sage le fera consciemment en choisissant les meilleures conditions, et son travail sera récompensé, alors que le sot prendra tout ce qui se trouve devant lui et fera de sa semence une malédiction plutôt qu’une bénédiction.
En fait, toute la grandeur et la force du grain semé dépendent du choix de l’environnement, mais une fois la graine semée à un endroit donné, sa forme définitive est déterminée d’après ce que l’environnement est capable de lui procurer.
Il est de même pour notre cas, car il est vrai qu’il n’y a pas de libre choix, puisqu’il est affecté par les quatre facteurs. Il est tenu de penser et de voir comme ils le suggèrent, dénué de toute possibilité de critique et de changement, tout comme le grain de blé dans la terre.
Cependant, dès le début, l’homme a un libre choix pour choisir un tel environnement, comme les livres et les guides qui lui amèneront de bonnes pensées. S’il ne le fait pas, mais qu’il préfère aller dans n’importe quel environnement se présentant à lui et lire n’importe quel livre lui tombant entre les mains, il tombera certainement dans un mauvais environnement et passera son temps à lire des livres inutiles qui sont nombreux et plus faciles à lire, qui le forceront à avoir de mauvaises conceptions et le conduiront à pécher et à être condamné. Il sera certainement puni non pas à cause de ses mauvaises pensées et de ses mauvaises actions, car il ne les a pas choisies, mais parce qu’il n’a pas choisi l’environnement adéquat, car c’est en cela qu’existe véritablement un choix, comme nous l’avons vu.
C’est pourquoi celui qui s’efforce de choisir continuellement un meilleur environnement mérite louange et récompense. Mais ici aussi, non pas à cause de ses bonnes pensées et de ses bonnes actions qui lui sont venues sans qu’il les choisisse, mais parce qu’il s’est efforcé de s’entourer d’un bon environnement, qui lui amène ces bonnes pensées et ces bonnes actions. C’est ce que Rabbi Yoshoua, fils de Perakhia, a dit : « Procure-toi un professeur et achète-toi un ami. »
L’obligation de choisir un environnement adéquat
Dès lors, vous pouvez comprendre ce qu’a dit le Rabbi Yossi fils de Kisma (Traité des Pères 6, 10) qui a répondu à un homme qui voulait qu’il vienne habiter dans sa ville et qui voulait lui donner une immense fortune en or : « Même si tu me donnais tout l’argent et l’or, toutes les pierres précieuses et les perles fines de la terre, je ne fixerai ma résidence que là où il y a la Torah ».
Ces mots dépassent le simple entendement. En effet, comment renoncer à une immense fortune en or et en argent pour une chose aussi futile : ne pas vouloir habiter dans une ville où il n’y a pas d’étude de la Torah, alors que lui-même était un grand sage et qu’il n’avait pas besoin d’apprendre quoi que ce soit, de qui que ce soit ? C’est un grand mystère !
Mais comme nous l’avons vu, c’est une chose très simple que chacun d’entre nous peut observer. Car bien que nous possédions tous « notre propre programme », aucune force ne s’active sauf à l’aide de l’environnement dans lequel il se trouve, tout comme le grain de blé semé en terre dont les forces ne s’activent qu’à travers son environnement, qui comprend la terre, la pluie et la lumière du soleil.
C’est pourquoi Rabbi Yossi, fils de Kisma, a bien évalué le fait que s’il quittait l’environnement adéquat qu’il avait choisi et que s’il vivait dans un environnement nuisible, c’est-à-dire dans une ville où l’on n’étudie pas la Torah, non seulement ses pensées antérieures seraient compromises, mais toutes les autres forces cachées dans son programme, qu’il n’avait pas encore révélées, resteraient inconnues car elles n’auraient pas l’environnement adéquat qui lui permettrait de les révéler.
Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, de façon explicite, ce n’est que dans la question du choix de l’environnement que l’on mesure le contrôle qu’un homme a sur lui-même et que c’est pour cela qu’il mérite récompense ou punition. C’est pourquoi il n’y a pas à s’étonner qu’un tel sage comme Rabbi Yossi, fils de Kisma, ait choisi le bien et refusé le mal. Il ne s’est pas laissé tenter par des choses matérielles, comme il en a déduit par ces mots : « D’ailleurs, au moment où l’homme quitte ce bas monde, il ne peut emporter ni or ni argent, ni pierres précieuses ni perles fines, mais uniquement la Torah et ses bonnes actions. » C’est pourquoi les sages nous ont mis en garde : « procure-toi un professeur et achète-toi un ami », ainsi que les livres appropriés, car ce n’est qu’en cela que quelqu’un peut être réprimandé ou loué pour le choix de son environnement. Mais une fois qu’il a choisi cet environnement, l’homme est entre ses mains, comme l’argile entre les mains du potier.
La maîtrise de l’esprit sur le corps
Des hommes avisés de notre époque, qui n’étudient pas la Kabbale, mais qui après avoir médité ce que nous avons cité ci-dessus ont vu combien l’esprit de l’homme n’est que le fruit des évènements de la vie, sont arrivés à la conclusion que le cerveau ne maîtrise absolument pas le corps, ni n’agit sur lui, mais que ce rôle revient uniquement aux évènements de la vie, dont les empreintes gravées dans les neurones du cerveau conditionnent les agissements de l’homme. L’esprit de l’homme ressemble à un miroir qui reflète les formes en face de lui, et bien que le miroir soit le vecteur de ces formes, en aucune façon peut-il actionner ni bouger les formes réfléchies en lui.
Il en est de même pour l’esprit. Bien qu’il décrive et reconnaisse les évènements de la vie, à tous les niveaux de la relation de cause à effet, en aucun cas l’esprit ne peut maîtriser le corps pour lui faire exécuter un mouvement, c’est-à-dire le rapprocher de ce qui est utile ou l’éloigner de ce qui est nuisible, car la spiritualité et la matérialité sont radicalement éloignées l’une de l’autre. Aucun instrument n’a été créé entre elles qui permettrait à l’esprit d’activer et d’agir sur le corps physique, comme nous l’avons démontré ci-dessus.
Cependant, là où ils sont perspicaces, ils sont tout aussi désorientés, car l’imagination de l’homme ne lui sert pas plus qu’un microscope ne sert à l’œil, instrument sans lequel il ne peut voir les choses nuisibles en raison de leur taille infinitésimale. Mais une fois qu’il a vu clairement l’élément nocif grâce au microscope, l’homme s’en éloigne. Il se trouve que c’est le microscope qui conduit l’homme à s’éloigner de l’élément nocif, et non un sens, car aucun sens n’a détecté le facteur nuisible.
C’est dans cette mesure que le cerveau maîtrise totalement le corps de l’homme, pour l’éloigner du mal et le rapprocher du bien. Ce qui veut dire que partout où l’attribut du corps échoue à identifier ce qui est utile ou nuisible, il a besoin de l’esprit.
Qui plus est, depuis que l’homme sait que son esprit est une véritable conclusion des évènements de la vie, il peut désormais accepter l’esprit et la connaissance d’un homme en qui il a confiance, et voir en lui une loi, bien que dans sa vie il n’ait pas encore découvert un tel esprit.
Cela ressemble à une question qu’un patient pose à son médecin lors d’une consultation. Bien qu’il ne comprenne rien, il se sert de l’intelligence d’autrui et le laisse l’aider comme sa propre intelligence l’aurait fait pour lui-même.
Comme nous l’avons clarifié ci-dessus, il y a deux chemins de la Providence qui garantissent à l’homme d’en arriver au but défini, soit :
A. Le chemin des souffrances
B. Le chemin de la Torah
Toute la clarté sur le chemin de la Torah en est issue. Car après que tous ces clairs concepts aient été révélés et reconnus dans la longue vie des prophètes et des hommes de Dieu, voici qu’arrive un homme qui les utilise pleinement et s’en sert comme si ces concepts provenaient de sa propre vie. Vous voyez ainsi que l’homme se décharge de toutes les amères épreuves qu’il doit traverser avant qu’il ne puisse développer cet esprit limpide par lui-même. Il est donc exempt de souffrance et gagne aussi du temps.
Cela ressemble au malade qui ne veut pas suivre les prescriptions du médecin avant qu’il ne comprenne de lui-même comment cette ordonnance peut le guérir, et alors il commence à étudier la médecine. Il pourrait mourir de sa maladie avant qu’il ne la comprenne.
Tel est le chemin des souffrances par rapport au chemin de la Torah. Car celui qui ne croit pas aux idées que la Torah et la prophétie lui conseillent d’adopter, sans compréhension personnelle, sera obligé d’y parvenir par lui-même. Ce qui signifie que ce n’est qu’en suivant les évènements de sa vie qui lui sont dictés par la relation de cause à effet, des expériences qui le brusqueront et lui feront prendre conscience de la connaissance du mal — comme nous l’avons vu, sans lui demander son avis — ce n’est qu’en cela qu’il devra travailler durement pour se doter d’un bon environnement qui l’amènera à avoir ces bonnes idées et ces bonnes actions.
La liberté individuelle
Nous avons maintenant une compréhension approfondie de la liberté individuelle. Cela ne concerne néanmoins que le premier facteur, le « programme », la matière première de tout homme, correspondant à toutes les tendances que nous héritons de nos aïeux et par lesquelles nous nous distinguons les uns des autres.
Car même lorsque des milliers de gens partagent le même environnement, de façon à ce que les trois derniers facteurs agissent identiquement sur eux, vous ne trouverez jamais deux personnes ayant le même attribut. La raison en est que chacun de nous a son propre programme. Cela ressemble au programme du grain de blé, qui bien que subissant de nombreux changements dus à la force des trois derniers facteurs, gardera la forme du précédent grain et ne se transformera jamais en autre chose.
La forme générale du géniteur ne disparaît jamais
Il s’avère donc que tout « programme » qui s’est débarrassé de la forme précédente de son géniteur et a revêtu une nouvelle forme — grâce aux trois facteurs qui lui ont été ajoutés et qui l’ont fait énormément changer — conservera toujours la forme générale de son géniteur et n’adoptera jamais la forme d’une autre personne qui lui ressemble, comme l’avoine ne ressemblera jamais au grain de blé.
En fait, tout programme est une longue chaîne en lui-même sur plusieurs centaines de générations qui comprend les conceptions de toutes. Mais il ne se manifeste pas en l’homme de la même façon que chez ses ancêtres, à savoir sous forme d’idées, mais plutôt sous des formes abstraites. Par conséquent, elles sont présentes en l’homme sous forme de forces abstraites, appelées « tendances » et « instincts », sans qu’il n’en connaisse leur cause ou la raison pour laquelle il agit de telle façon. C’est pourquoi il n’existera jamais au monde deux personnes avec le même attribut.
La nécessité de préserver la liberté individuelle
Sachez que c’est le seul véritable bien de l’individu qu’il est interdit de toucher et de changer, car en fin de compte, ces tendances qui figurent dans le « programme » se matérialiseront et prendront la forme de conceptions, lorsque cet individu grandira et se dotera de son propre esprit résultant de la loi de l’évolution qui régit cette chaîne et qui le pousse toujours en avant comme nous l’avons expliqué dans l’article La Paix. Nous apprendrons plus tard que chaque tendance est obligée de se transformer en un concept sublime d’une valeur inestimable.
Il en ressort que toute personne qui éradique une tendance chez un individu et le lui enlève provoque en fait la perte de ce concept merveilleux et sublime pour le monde, lequel aurait dû se matérialiser à la fin de la chaîne, car cette tendance destinée à cet individu ne réapparaîtra jamais chez aucune autre personne.
De là, nous comprenons que lorsqu’une tendance particulière se transforme en concept, elle ne peut plus être considérée comme bonne ou mauvaise, car ces distinctions existent uniquement lorsqu’elles sont encore des tendances ou des concepts non développés ; et en aucune façon ils ne seront reconnus lorsqu’ils se transforment en véritables concepts.
Par cela, nous comprenons le mal terrible qu’infligent ces nations qui veulent imposer leur joug aux minorités et les priver de leur liberté, sans leur donner la moindre possibilité de continuer de vivre selon leurs coutumes qu’elles ont héritées de leurs ancêtres. Elles sont considérées ni plus ni moins comme des assassins.
Même ceux qui ne croient pas en la religion ni en la Providence intentionnelle peuvent comprendre la nécessité de préserver la liberté individuelle au sein de la nature. Car nous pouvons voir que chaque nation qui est tombée à chaque génération a chuté en raison de l’oppression des minorités et des individus qui se sont rebellés contre elle et l’ont détruite. Il est évident que la paix ne peut exister dans le monde si elle ne prend pas en compte la liberté individuelle, sans cela la paix n’a pas de raison d’être et la destruction prévaudra.
Nous venons de définir clairement l’essence de l’individu avec une précision extrême, après avoir déduit qu’il l’a prenait du public. Mais nous sommes maintenant face à la question suivante : « Où, finalement, l’individu se trouve-t-il ? » Car tout ce qui a été dit jusqu’à présent est considéré comme la propriété de l’individu, l’héritage de ses ancêtres. Mais où est l’individu lui-même ? L’héritier et le porteur réclamant que nous lui gardions son bien ?
Mais de tout ce qui a été dit jusqu’à maintenant, nous n’avons pas encore trouvé le point égoïste (le moi) de l’homme, qui se tiendrait sous nos yeux en tant qu’entité indépendante. Et finalement, que dois-je faire avec le premier facteur, qui est une longue chaîne de milliers d’humains se suivant les uns les autres, de génération en génération, et qui façonne l’image de l’individu comme un héritier ?
Que dois-je faire avec les trois autres facteurs composés de milliers de personnes qui se côtoient au cours d’une génération ? Finalement, chaque individu n’est qu’une machine collective, qui est toujours à la disposition de la collectivité pour la satisfaire. Ce qui veut dire qu’il est devenu le sujet de deux types de collectif :
A. Sous l’angle du premier facteur, il devient assujetti à une large collectivité de générations qui se sont succédé les unes aux autres.
B. Sous l’angle des trois autres facteurs, il devient assujetti à la collectivité de sa génération.
C’est en effet une question universelle. De ce fait, il existe beaucoup d’opposants à cette méthode naturelle, même s’ils en reconnaissent le bien-fondé.
Ils choisissent à la place des méthodes métaphysiques ou dualistes, si ce n’est le transcendantalisme, pour décrire un quelconque objet spirituel et la manière dont il siège dans le corps ou dans l’âme de l’homme. C’est cette âme qui apprend et qui fait agir le corps, et qui est, en fait, l’essence de l’homme, son « moi ».
Peut-être que ces interprétations pourraient soulager l’esprit de l’homme, mais leur problème est qu’elles n’ont pas de solution scientifique concernant la possibilité pour un objet spirituel d’avoir quelque contact que ce soit avec des atomes du corps et de pouvoir les faire bouger. Toute leur sagesse leur était inutile pour trouver un pont leur permettant de traverser cette large et profonde crevasse, laquelle se situe entre l’entité spirituelle et l’atome de matière. C’est pourquoi la science n’a rien gagné avec toutes ses méthodes métaphysiques.
Le désir de recevoir ex nihilo
Pour progresser plus avant sur ce chemin scientifique, nous n’avons besoin que de la sagesse de la Kabbale, car toute la sagesse des mondes est incluse dans la sagesse de la Kabbale. En ce qui a trait aux lumières et aux récipients spirituels, nous apprenons que la nouveauté essentielle du point de vue de la Création est qu’Il a créé ex nihilo (à partir de l’absence) un aspect simplement défini comme le « désir de recevoir ». Toutes les autres choses existant dans toute la Création ne sont absolument pas des nouveautés en elles-mêmes, car elles ne sont pas ex nihilo, leur existence étant tirée de quelque chose qui existait auparavant, c’est-à-dire qu’elles s’étendent directement de Son essence, comme la lumière vient du soleil. Là aussi, il n’y a rien de nouveau puisque l’essence du soleil rayonne vers l’extérieur.
Mais lorsque nous parlons du « désir de recevoir », c’est une complète nouveauté, c’est-à-dire qu’avant la Création une telle chose ne faisait pas partie de la réalité, car Il n’a pas de désir de recevoir en Lui — et puisqu’Il précède toute chose, de qui recevrait-Il ? C’est pourquoi ce désir de recevoir est considéré comme une entière nouveauté, qu’Il a fait sortir ex nihilo, tandis que tout le reste, que l’on peut appeler « Création », n’est pas considéré comme une nouveauté. Ainsi, tous les récipients et tous les corps, à la fois dans les mondes spirituels et dans les mondes matériels, sont considérés comme une matière spirituelle ou matérielle dont la nature est de « désirer recevoir ».
Les deux forces du désir de recevoir : la force d’attraction, la force de répulsion
Nous devons encore examiner que dans cette force, appelée « désir de recevoir », que nous distinguons deux forces :
A. La force d’attraction
B. La force de répulsion
La raison en est que tout récipient ou corps, défini par le désir de recevoir, est en fait limité par la quantité et la qualité qu’il reçoit. De ce fait, toute la quantité et la qualité qui sont en dehors de ses limites semblent aller contre sa nature. C’est pour cela qu’il les repousse. Donc, bien qu’il soit considéré comme une force d’attraction, le « désir de recevoir » est obligé de devenir une force de répulsion également.
Une seule loi pour tous les mondes
Bien que la sagesse de la Kabbale ne parle absolument pas de notre monde physique, il existe une loi pour tous les mondes (comme il est dit dans l’article « De l’essence de la sagesse de la Kabbale », paragraphe « La loi de la racine et de la branche »). Dès lors, pour toutes les entités physiques de notre monde, qu’elles soient minérales, végétales, animales, ou qu’il s’agisse d’un objet spirituel ou matériel, si nous voulions distinguer la particularité de chacune d’entre elles, ce en quoi elles se différencient les unes des autres, même la plus petite des particules, nous ne verrions pas plus que « le désir de recevoir » représenté ainsi dans toutes ses formes particulières, de la perspective de la création renouvelée, qui la limitent à la fois en quantité et en qualité, il en résulte alors la force d’attraction et la force de répulsion en elles.
Mais tout ce que nous trouvons en dehors de ces deux forces est en fait considéré comme l’abondance venant de Son essence et cette générosité est identique pour toutes les créatures étant donné qu’il n’y a en son sein aucune nouveauté de la part de la Création, puisqu’elle provient de ce qui existe déjà.
Nous ne pouvons attribuer cela à quelque entité particulière, mais uniquement aux choses qui ont un aspect commun avec toutes les parties de la Création, qu’elles soient grandes ou petites. Chacune d’entre elles reçoit cette abondance en fonction des limites de son désir de recevoir et cette limitation singularise chaque entité les unes vis-à-vis des autres.
J’ai scientifiquement démontré ci-dessus le « moi » (l’ego) de chacun de façon scientifique, empêchant toute contestation possible, même au regard de la méthode automatique des matérialistes fanatiques. À présent, nous n’avons plus besoin de ces méthodes boiteuses baignées de métaphysique.
Bien entendu, cela ne fait aucune différence que cette force du désir de recevoir soit le fruit et le résultat de la structure qui s’est matérialisée par la chimie, ou que la structure soit le fruit et le résultat de cette force. Car nous savons, en essence, que c’est uniquement cette force présente dans chaque être et dans chaque atome du « désir de recevoir », défini dans ses limites, qui est considérée comme une entité distincte de son environnement. Cela est valable pour un seul atome aussi bien que pour un groupe d’atomes constituant un corps.
Tous les autres aspects dans lesquels on trouve un supplément de cette force ne sont en aucune façon liés à cette particule ou à ce groupe de particules au niveau de leur moi, mais uniquement au niveau général, dans l’abondance provenant du Créateur, matière commune à toutes les parties de la Création et sans aucune distinction des corps individuellement créés.
Désormais, nous pouvons comprendre la notion de « liberté individuelle » selon la définition du premier facteur, que nous avons appelé « le programme », dans lequel toutes les générations précédentes, les aïeux d’un individu, ont imprimé leur nature.
D’après ce que nous avons dit, le sens du mot « individuel » est défini par les limites du « désir de recevoir » présentes au sein de son groupe de particules.
Vous voyez donc que toutes les dispositions que l’homme a héritées de ses aïeux ne sont en fait que les limites de son « désir de recevoir », résultant soit de la force d’attraction, soit de la force de répulsion présentes en lui. Elles apparaissent à nos yeux comme des inclinations à l’avarice ou à la générosité, un penchant pour rencontrer d’autres personnes ou rester discret, etc.
Elles représentent donc vraiment son ego, lequel lutte pour son existence. Ainsi, si nous détruisons ne serait-ce qu’une seule tendance appartenant à cet individu, ce serait comme amputer un organe de son essence. Cela est aussi perçu comme une véritable perte pour toute la Création, car il n’y a pas et il n’y aura jamais plus quelqu’un d’autre comme lui dans le monde entier.
Après avoir bien examiné le droit légitime de l’individu à la liberté selon les lois de la Nature, voyons combien son existence dans la pratique est possible sans porter atteinte aux valeurs éthiques ou aux constitutions des états, et, surtout, comment ce droit est appliqué par notre Torah.
Se rallier à la majorité
Il est écrit « se rallier à la majorité », c’est-à-dire que toutes les fois où il existe un différend entre l’individu et le groupe, nous sommes tenus de nous soumettre à la volonté du groupe. Ce qui veut donc dire que le collectif dispose d’un droit de déposséder l’individu de sa liberté.
Cela soulève cependant une autre question, bien plus délicate, car cette loi semble faire régresser l’humanité plutôt que de la faire avancer. Puisque la majorité de l’humanité est encore en voie de développement et que ceux qui sont développés sont toujours en petite quantité, il s’avère que si l’on va toujours dans le sens de la majorité, c’est-à-dire des hommes sous-développés et irréfléchis, alors l’opinion des sages et des intellectuels de la société, qui sont toujours en minorité, ne sera jamais écoutée. Vous condamnez ainsi l’humanité à régresser, car elle ne sera même pas capable de faire un simple pas en avant.
Pourtant, d’après ce que nous avons vu dans l’article « La paix », au paragraphe « La nécessité d’être prudent avec les lois de la Nature », la Providence nous ordonne d’avoir une vie sociale, c’est alors que nous sommes tenus d’appliquer les lois relatives au maintien de la société. Si nous sous-estimons leur importance, ne serait-ce que dans une faible mesure, la nature se vengera sans se préoccuper de savoir si nous comprenions ou pas leur raison d’être.
Le fait est que nous ne disposons pas d’une autre façon de vivre en société que de se « rallier à la majorité », qui règle toute querelle et toute tribulation au sein de la société. Ainsi, cette loi est le seul instrument qui justifie l’existence de la société. Elle est donc considérée comme l’un des préceptes naturels de la Providence que nous devons accepter et appliquer avec minutie, sans nous préoccuper de ce que nous la comprenions ou non.
Cela ressemble aux commandements de la Torah, qui ne sont que les lois de la nature et de la Providence divine qui nous ont été données de « haut en bas ».
J’ai déjà analysé (dans l’article « De l’essence de la sagesse de la Kabbale », paragraphe « La loi de la racine et de la branche ») que tout l’entêtement que nous voyons dans les chemins de la nature en ce monde vient du fait qu’ils s’étendent et sont pris des lois et des conduites des mondes supérieurs spirituels.
Dès lors, vous comprendrez également que les commandements de la Torah ne sont que des lois et des conduites qui sont établies dans les mondes supérieurs et qui sont les racines de tous les comportements de la nature en ce monde. C’est pourquoi les lois de la Torah sont toujours en conformité avec les lois de la nature de ce monde, comme deux gouttes d’eau dans l’océan. C’est ce que nous avons prouvé dans la loi « se rallier à la majorité ». Nous venons donc de prouver que la loi « se rallier à la majorité » est une loi de la Providence et de la nature.
Le chemin de la Torah et le chemin des souffrances
Cependant, la question de la régression qui découle de cette loi n’a pas encore été réglée. C’est en effet notre préoccupation que de trouver des moyens de corriger cela. Mais la Providence, de son côté, ne s’arrête pas à cet état de fait, puisqu’elle a déjà proposé à l’humanité deux chemins : « le chemin de la Torah » et le « chemin des souffrances ». D’une certaine façon, elle garantit sans aucune réserve le développement continuel de l’humanité et son avancée vers le but (article « La paix », paragraphe « Tout est donné sous caution »). L’application de cette loi est de fait une obligation naturelle et nécessaire.
Le droit de la majorité de confisquer la liberté de l’individu
Nous devons continuer notre approfondissement, car les choses ne sont justifiées que lorsque les choses sont entre deux personnes, nous pouvons alors accepter la loi « de se rallier à la majorité » que la Providence nous assigne et qui nous demande toujours de veiller au bien-être et au bonheur des amis. Mais la Torah applique la loi « de se rallier à la majorité » dans des affaires concernant des différends entre l’homme et le Créateur, bien que ces questions semblent n’avoir aucun rapport avec la vie de la société.
La question est donc toujours d’actualité : comment justifier cette loi qui nous oblige d’accepter l’opinion de la majorité, qui est sous-développée, et de repousser et d’annuler les opinions avant-gardistes qui sont toujours en minorité ?
Mais comme nous l’avons démontré (article « De l’essence de la religion et de son but », paragraphe « Développement conscient et développement inconscient »), toute la Torah et les commandements n’ont été donnés que pour purifier Israël, ce qui veut dire développer en nous le sens de la reconnaissance du mal, présent en nous depuis la naissance, qui est défini en général à nos yeux comme notre amour-propre, et d’en venir à un cœur pur, appelé « l’amour du prochain », qui est le seul et unique chemin vers l’amour du Créateur.
Les commandements entre l’homme et le Créateur appartiennent à cette catégorie et sont des instruments de vertu qui éloignent l’homme de son amour-propre, lequel nuit à la société. Il est donc évident que les sujets de discorde concernant les commandements entre l’homme et le Créateur sont également reliés au problème du droit d’exister de la société. C’est pourquoi eux aussi entrent dans le cadre « se rallier à la majorité ».
Nous comprenons alors la raison de la distinction entre la pratique (en hébreu : Halakha) et la légende (en hébreu : Agada). Ce n’est que dans la pratique que la loi « individu et collectivité, la pratique selon la majorité » s’applique, et non au niveau de la légende. Les légendes sont relatives à des choses n’ayant pas trait à l’existence de la société, car ce sont précisément des sujets ayant trait aux choses entre l’homme et le Créateur, et, dans cette catégorie, il n’y a aucune conséquence sur l’existence et le bonheur physique de la société.
Ainsi, il n’existe aucun droit ni justification pour la majorité de venir annuler l’opinion de l’individu, et « tout homme fait ce qui lui semble juste à ses yeux. » Alors que pour la pratique relative à l’exécution de la Torah et des commandements, tout le monde tombe sous la supervision de la société, afin de ne pas permettre l’anarchie grâce à la loi « se rallier à la majorité ».
Pour la vie sociale, la loi « se rallier à la majorité »
Nous sommes parvenus à une compréhension claire des termes « la liberté de l’individu », car en fait la question est de savoir où la majorité a pris le droit de confisquer la liberté de l’individu et de lui enlever ce qu’il a de plus précieux au monde, soit la liberté. Il ne s’agit là apparemment que d’une force sauvage.
Mais comme nous l’avons expliqué ci-dessus, c’est une loi naturelle et un commandement de la Providence qu’au sein de la Providence nous sommes tenus, tout un chacun, d’avoir une vie sociale et d’assurer à tous la subsistance et le bien-être de la société. Cela ne peut se faire qu’en se ralliant à la majorité et en ignorant l’opinion de l’individu.
Nous pouvons voir en cela l’origine de tous les droits et des justifications invoqués par la majorité lorsqu’elle confisque la liberté de l’individu contre son gré et le soumet à son autorité. C’est pourquoi il est évident que pour ces choses qui n’ont pas trait à l’existence matérielle de la société, la majorité n’a aucun droit — ni raison — de voler ou de léser la liberté individuelle, d’aucune manière que ce soit. Le ferait-elle qu’elle serait un voleur et un oppresseur opposant la force sauvage au droit et à la justice dans le monde, car l’individu n’est pas obligé dans ce cas de se plier aux désirs de la majorité.
Pour la vie spirituelle, la loi « aller selon l’individualité »
En ce qui concerne la vie spirituelle, il s’avère qu’il n’y a aucune obligation naturelle pesant sur l’individu vis-à-vis de la société. Au contraire, il y a ici une obligation naturelle de la majorité de se soumettre à l’individu. Ceci a été clarifié dans l’article « La paix », qui mentionne deux chemins auxquels la Providence a pensé et mis en place afin de nous faire parvenir au but ultime :
A. Le chemin des souffrances qui nous impose ce développement sans nous demander notre avis.
B. Le chemin de la Torah et de la sagesse qui occasionne un développement conscient, sans souffrance et sans contrainte.
Étant donné que l’individu est le plus développé dans la génération, il s’avère que lorsque les gens veulent se libérer de leurs terribles souffrances, en participant consciemment à leur développement, qui correspond au chemin de la Torah, ils n’ont d’autres choix que de soumettre leur liberté physique à la discipline de l’individu et d’obéir aux instructions et aux remèdes qu’il leur proposera.
Ainsi, nous voyons que ce qui a trait à la spiritualité inverse le droit de la majorité et l’oblige à suivre la loi « se rallier à l’individualité », plus précisément celle de l’individu développé. Car il est évident, dans toute société, que les hommes développés et instruits sont toujours en minorité. Il en ressort que tout le succès de la société et son bonheur spirituel sont liés et scellés entre les mains d’une minorité.
C’est pourquoi la majorité se doit d’être extrêmement prudente afin de veiller avec grande vigilance à ce que les opinions de la minorité soient maintenues et ne disparaissent jamais. Elle doit tenir pour sûr et certain que les opinions les plus développées et les plus authentiques ne se trouvent jamais chez la majorité gouvernante, mais précisément chez les plus faibles, c’est-à-dire chez une minorité non identifiable, car toute la sagesse et toute chose précieuse viennent en petite quantité dans notre monde. C’est pourquoi il convient d’être prudent et de préserver les opinions de tout individu, du fait que la majorité ne dispose pas de la possibilité de les clarifier.
La critique contribue à la réussite, son absence engendre la déchéance
Il convient de rajouter à ce qui a été dit que la réalité nous présente de profondes contradictions entre les choses matérielles et les choses relatives aux idées et aux concepts de notre étude. L’unité sociale, qui est la source de tout bonheur et de tout succès, n’existe qu’entre les corps et tout ce qui y est relatif, et leur séparation est source de malheurs et d’infortune.
Mais tout ce qui est relatif aux idées et aux concepts est en complète opposition, car l’unité et l’absence de critique sont considérées comme la source de tous les échecs et gênent même la progression de concepts éducatifs, car tirer les bonnes conclusions dépend de la multiplicité des désaccords et de la distance entre les opinions. Plus il y a de contradictions et de critiques entre les opinions, plus la connaissance et la sagesse augmentent, permettant ainsi aux choses d’être examinées plus clairement.
La dégénérescence et la défaillance de l’intelligence proviennent uniquement du manque de critique et de désaccord. Car il est clair que la base de tout succès matériel dépend de l’unité de la société, et que la base du succès de la connaissance et du savoir provient de séparations et de désaccords.
Il s’avère que lorsque l’humanité parviendra à son but en matière de succès matériels, c’est-à-dire en les faisant parvenir au niveau parfait de l’amour du prochain, tous les corps humains s’uniront en un seul corps avec un seul cœur (comme il est écrit dans l’article « La paix »). Ce n’est qu’alors que tout le bonheur voulu pour l’humanité se révélera dans toute sa splendeur. Cependant, il convient d’être prudent afin que les idées des membres de la société ne se rapprochent pas trop, pour ne pas que disparaissent les désaccords et la critique parmi les sages et les intellectuels, car l’amour physique amène aussi naturellement le rapprochement des idées. Si les désaccords et la critique venaient à disparaître, toute avancée des opinions et des concepts disparaîtrait aussi et la source du savoir se tarirait à jamais.
Concernant les concepts et les idées, nous avons la preuve absolue de la nécessité d’être prudent avec la liberté de l’individu, car tout le développement de la sagesse et du savoir est basé sur cette liberté de l’individu. C’est pourquoi il nous appartient d’y veiller le mieux du monde, afin que toute forme individuelle naissant en nous, généralement appelée « désir de recevoir » et que nous appelons « individu », reste la particularité de chaque individu.
L’héritage ancestral
Tous les détails que ce désir de recevoir comporte ont été définis comme le « programme », ou premier facteur, dont la signification englobe toutes les tendances et les habitudes héritées de ses aïeux et qui ressemblent à une longue chaîne constituée de milliers d’hommes qui étaient autrefois vivants et qui se trouvent l’un au-dessus de l’autre, ne représentant qu’une goutte de l’essence de ses ancêtres. Cette goutte que chacun d’entre nous reçoit comme l’héritage spirituel de ses géniteurs dans la myélencéphale, ou « bulbe rachidien », est aussi appelé le subconscient. L’individu emmagasine donc dans son subconscient les milliers d’héritages spirituels de tous les individus se trouvant dans cette chaîne, qui sont ses ancêtres.
Ainsi, tout comme le visage de chaque individu est différent, il en est de même pour ses opinions. On ne trouvera jamais au monde deux personnes qui auront les mêmes opinions, car chacune d’entre elles a un acquis formidable et merveilleux qu’elle a hérité de ses ancêtres et dont personne ne peut avoir la moindre idée.
C’est pourquoi tous ces acquis sont considérés comme la propriété de l’individu, et la société doit veiller à en conserver le goût et l’esprit, et que l’environnement ne les estompe pas, et s’efforcer de préserver pour chaque individu l’intégralité de son héritage. Ainsi, les désaccords et les différences entre chaque personne existeront pour toujours, afin de nous assurer que la critique et le progrès de la sagesse subsisteront pour l’éternité, car ils sont tous à l’avantage de l’humanité dont ils représentent les vrais désirs éternels.
Après être parvenu à un certain degré de compréhension en ce qui a trait au « moi » de l’homme, que nous avons défini comme une force et un « désir de recevoir », c’est-à-dire le point essentiel de tout être vivant, nous avons clairement vu dans toutes ses limites la mesure des acquis originaux de chaque individu que nous avons définis comme « héritage ancestral ». La signification de cette succession est que toutes les tendances et les attributs qui sont parvenus dans le « programme » par héritage sont la matière première de l’homme, qui est incluse dans le sperme de ses concepteurs. Voyons maintenant les deux aspects du « désir de recevoir ».
Deux aspects : A) La force potentielle, B) La force active
Pour commencer, nous devons comprendre que ce « moi », que nous avons défini comme le « désir de recevoir », bien qu’il soit l’essence même de l’homme, ne peut exister en réalité ne serait-ce qu’un instant.
Ce que nous appelons « force », avant de devenir réelle, n’existe que dans nos pensées, qui sont les seules à pouvoir la déterminer. En fait, il ne peut y avoir de vraie force en ce monde qui soit dormante et inactive. La force n’existe que lorsqu’elle est active dans le monde.
De même, on ne peut pas dire à propos d’un nourrisson qu’il possède une grande force, alors même qu’il ne peut soulever le moindre poids, mais nous pouvons dire qu’il sera très fort lorsqu’il sera grand.
Cependant, nous affirmons que cette force que nous trouvons en l’homme à l’âge adulte était présente dans ses organes et dans son corps lorsqu’il était enfant, mais cette force était cachée et n’était pas active.
Il est vrai que par la pensée on aurait pu déterminer les forces futures de l’enfant, car l’esprit nous y contraint quelque part. Cependant, dans le corps actuel de l’enfant, il n’existe assurément aucune force, car aucune force ne se manifeste dans ses actes.
Il en est de même avec l’appétit, cette force n’est pas présente dans le corps l’homme quand ses organes ne peuvent pas manger, c’est-à-dire lorsqu’il est repu. Pourtant, même quand il est repu, l’appétit existe, mais il est caché dans le corps de l’homme. Après un certain temps, lorsque la nourriture a été digérée, la force potentielle se transforme à nouveau en force active.
Cependant, la distinction d’une force, qui ne s’est pas encore manifestée, appartient au processus de la pensée, mais elle n’existe pas en réalité, car lorsque nous sommes repus, nous sommes certains que la force de l’appétit est partie et que, si nous la cherchons, nous ne la trouverons nulle part.
Il en ressort que nous ne pouvons pas présenter une force comme un sujet existant par lui-même, mais plutôt comme un prédicat, c’est-à-dire que lorsqu’une action se déroule, à ce moment précis, la réalité existe en même temps que se révèle la force au sein de l’action.
Nous en déduisons qu’il y a ici nécessairement deux choses, un sujet et un prédicat, c’est-à-dire une force potentielle et une active, tel l’appétit qui est le sujet, et la représentation de l’assiette qui représente le prédicat et l’action.
Dans la réalité, cependant, ils viennent ensemble et il n’arrivera jamais qu’un homme ait faim sans imaginer ce qu’il veuille manger. Ce sont deux moitiés d’une même chose. La force de l’appétit doit s’extérioriser et se revêtir dans cette imagination. Comprenez bien que le sujet et le prédicat apparaissent et disparaissent en même temps.
De là, ce désir de recevoir que nous avons présenté en tant que « moi » n’existe pas en l’homme en tant qu’envie voulant recevoir le prédicat, mais cela fait référence au sujet, qui se revêt dans l’image de la chose à manger et son action apparait sous la forme de la chose à manger et qu’elle revêt. C’est cette action que nous appelons « désir », c’est-à-dire que la force de l’appétit se révèle dans l’action de l’imagination.
Il en est de même avec ce qui nous intéresse, à savoir le désir général de recevoir, qui est l’essence même de l’homme. Il ne se révèle et n’existe qu’en revêtant les formes d’objets qui sont susceptibles d’être reçues. Il existe alors comme le sujet, et rien d’autre. Nous appelons cette action « vie », c’est-à-dire « l’existence de l’homme », ce qui signifie que la force du « désir de recevoir » apparaît et agit au sein des choses qu’il désire. Ce degré de révélation est la mesure de sa vie comme nous l’avons expliqué dans l’acte que nous appelons « envie ».
Deux créations : A) L’homme, B) L’âme vivante
Il s’avère que nous comprenons mieux le verset : « le Seigneur Dieu façonna l’homme avec la poussière du sol et insuffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devient une âme (Néshama) vivante (Haya).
Nous voyons ici deux créations :
A. L’homme lui-même
B. L’âme vivante en elle-même
Au commencement, l’homme a été créé à partir de la poussière du sol, d’un assemblage de particules au sein desquelles se trouvait l’essence de l’homme, c’est-à-dire son désir de recevoir. Ce désir de recevoir est présent comme nous l’avons expliqué dans toutes les particules de la matière d’où sont sortis les quatre types de création : minéral, végétal, vivant et Parlant. En cela, l’homme n’a aucun avantage supplémentaire par rapport aux autres créations, comme il est écrit : « poussière du sol ».
Mais nous avons vu que cette force, appelée le désir de recevoir, ne peut exister sans se revêtir et agir dans la convoitise d’un objet, c’est ce qui est appelé la Vie. Il en résulte qu’avant que l’homme ne reçoive la forme humaine du plaisir, qui diffère des autres créations, il était considéré comme un homme mort sans vie. En fait, son désir de recevoir, faute d’endroit, ne pouvait se revêtir ni montrer ses actions, qui sont les manifestations de la vie.
Il est écrit : « et insuffla dans ses narines un souffle de vie », qui est la forme générale de réception destinée à l’homme. Le mot « souffle », [Nishmat] en hébreu, vient du mot Samin [placer] la terre pour lui, qui est comme une « valeur », et l’origine du mot « souffle » se comprend selon ce qui est écrit dans Job (33) « L’esprit de Dieu m’a créé et le souffle du Seigneur soutient ma vie », consultez le commentaire du Malbin [Meir Leibush ben Yehiel Michel Wisser]. Le mot Néshama (âme) vient d’un groupe verbal à la voix passive (Nifal en hébreu), comme les mots « absent » (Nifkad), « accusé » (Nééshama), etc.
Les mots « et insuffla dans ses narines » signifient qu’Il insuffla en lui une âme (Néshama), ainsi que l’appréciation de la vie, qui est la somme totale de toutes les formes qui sont dignes de réception dans son désir de recevoir. Ensuite, cette force du désir de recevoir qui était enveloppé dans ses particules, a trouvé un lieu où se revêtir et agir, à savoir dans ces formes de réception qu’il a obtenues du Créateur, action qui se nomme « vie », comme nous l’avons dit ci-dessus.
À la fin du verset, il est écrit : « Et l’homme est devenu une âme (Néshama) vivante (Haya) ». Cela signifie qu’à partir du moment où le désir de recevoir a commencé à agir selon la capacité de ces formes de réception, la vie s’est immédiatement dévoilée en lui et il est devenu une âme (Néshama) vivante (Haya). Cependant, avant l’acquisition de ces formes de réception — et bien qu’en lui ait déjà été implanté la force du « désir de recevoir » —, il était encore considéré comme un corps sans vie, car il n’y avait encore aucune place pour l’action à venir.
Comme nous l’avons dit ci-dessus, bien que l’essence de l’homme soit uniquement le désir de recevoir, elle est toujours considérée comme la moitié d’un tout, car elle doit se revêtir dans une réalité qui se présente à lui. C’est pour cela que le désir de recevoir et l’image de son acquisition sont en fait une seule et même chose, car sinon il n’aurait pas le droit d’exister ne serait-ce qu’un instant.
C’est pourquoi lorsque le corps, qui est une machine, parvient à son apogée, c’est-à-dire vers la moitié de sa vie, son « ego » se tient sur toute la hauteur qui lui a été donnée dès sa naissance. De ce fait, il ressent un énorme désir de recevoir le poussant à vouloir faire fortune, à être honoré et à prendre tout ce qui peut se présenter à lui. Ceci est dû à la complétude de « l’ego » de l’homme, qui attire les formes des structures et des concepts dont il se revêt et se nourrit.
Cependant, après avoir vécu la moitié de sa vie, le déclin de l’homme commence, ce qui, selon le programme, le conduira à la mort, car l’homme ne meurt pas en un instant, contrairement à la vie que nous recevons en un instant. Mais son « ego », telle une bougie, s’éteint progressivement, et avec lui la mort des images et des biens qu’il veut recevoir.
Car maintenant il commence à renoncer à beaucoup de choses auxquelles il rêvait quand il était jeune et il se met à abandonner ce qu’il possède, selon la progression du déclin de sa vie jusqu’à ses vieux jours, et quand l’ombre de la mort plane sur lui, il se trouve alors en période d’aridité. Cela signifie que son désir de recevoir, qui est son « ego », s’amenuise et disparaît, et il ne reste en lui qu’une petite étincelle invisible, revêtue dans un certain objet. C’est pourquoi, lors de cette période, il n’a aucun désir ni espoir de recevoir quoi que ce soit.
Nous venons de prouver que le désir de recevoir, avec l’image de ce qu’il s’imagine recevoir, sont vraiment une seule et même chose. Leur révélation, leur existence et leur mesure sont égales. Cependant, il y a ici une distinction importante à faire quant à la forme du renoncement, dont nous avons parlé lors du déclin de la vie. Car ce renoncement ne provient pas de sa satiété, comme un homme renonce à manger quand il est repu, mais de son désespoir, c’est-à-dire que « l’ego », lorsqu’il commence à mourir, ou à décliner, ressent lui-même sa faiblesse et sa mort ; c’est ainsi qu’il abandonne et renonce à ses rêves et à ses espoirs de jeunesse.
Observons attentivement la distinction du renoncement dû à la satiété, car il n’occasionne aucun mal et ne peut s’appeler « mort partielle » puisqu’il ressemble à l’ouvrier qui a terminé sa tâche. Alors que le renoncement dû au désespoir est plein de tristesse et de souffrances, d’où son appellation de « mort partielle ».
Libéré de l’ange de la mort
Désormais, après tout ce que nous avons examiné, nous avons trouvé un moyen de comprendre ce que les sages ont voulu dire dans les mots : « Les tables gravées, ne prononce pas “gravées” (Haroute), mais “liberté” (Héroute). On nous enseigne que nous avons été libérés de l’ange de la mort. » Nous avons vu dans les articles « Le don de la Torah » et « La Solidarité » (Arvout) qu’avant le don de la Torah ils ont accepté à renoncer à toute possession privée, dans la mesure des mots « royaume de prêtres », et de prendre sur eux le but de la Création, qui est d’adhérer par équivalence de forme au Créateur, qui donne et ne reçoit pas — ainsi, ils donneront et ne recevront pas, ce qui est le dernier degré de l’adhésion, appelé « Nation sainte », comme il est écrit à la fin de l’article « La solidarité ».
Je vous ai déjà amené à comprendre que l’essence de l’homme, c’est-à-dire son « moi », défini comme le désir de recevoir, est une moitié qui ne peut exister sauf si elle se revêt dans l’image ou l’espoir d’un d’objet. Car ce n’est qu’alors que notre matière sera complète et pourra être appelée « l’essence de l’homme ».
Il s’avère que lorsque les enfants d’Israël ont été récompensés d’une adhésion parfaite en cette occasion, leurs récipients de réception se sont entièrement vidés de toute possession matérielle, et ils ont adhéré à Lui par l’équivalence de forme. Ce qui signifie qu’ils n’avaient aucun désir de posséder pour eux-mêmes des biens matériels, mais voulaient uniquement apporter satisfaction à leur Concepteur qui s’en réjouirait.
Puisque leur désir de recevoir s’était revêtu dans une image de cet objet, il s’en est revêtu et s’y est lié dans une union parfaite à Lui. C’est pourquoi ils ont été assurément libérés de l’ange de la mort, car la mort est obligatoirement une forme d’absence ou de négation de l’existence d’un certain objet. Ce n’est que lorsqu’une étincelle désire vivre pour son propre plaisir que l’on peut dire qu’elle n’existe pas et qu’elle est absente et morte.
Alors que si nous ne trouvons pas chez l’homme une telle étincelle, mais que toutes les étincelles se revêtent pour contenter leur Créateur, elles ne sont ni absentes ni mortes. Même si le corps s’annule, c’est le côté réception dans son intérêt personnel — duquel le désir de recevoir se pare et lui donne le droit d’exister — qui s’annule.
Cependant, lorsque l’homme vise le but de la Création et que le Créateur est satisfait de lui, car Sa volonté est faite, l’essence de l’homme se revêt alors de Son contentement, et il parvient à une complète immortalité, tout comme le Créateur.
Il se trouve qu’il est libéré de l’ange de la mort. Comme le Midrash dit : « libéré de l’ange de la mort » ; et dans la Mishna (Traité des Pères 6, 2) : « Les tables gravées, ne prononcez pas Haroute (gravée), mais Héroute (liberté), car il n’existe pas d’homme libre, sauf celui qui étudie la Torah. »
Avant de commencer à mettre en lumière l’histoire de la sagesse de la Kabbale, dont beaucoup discourent, j’estime urgent qu’il convienne d’abord d’en clarifier l’essence que je crois, peu connaisse. Et, il est naturellement impossible de parler de l’histoire d’une chose sans connaître cette chose elle-même.
Bien que cette connaissance soit plus étendue et plus profonde que l’océan, je ferai le plus grand effort, avec toute la force et la connaissance que j’ai acquise en ce domaine, pour clarifier et éclairer celle-ci sous tous ses angles, suffisamment pour que toute âme puisse en tirer les conclusions justes, telles qu’elles sont réellement, sans laisser de place à l’erreur, comme c’est souvent le cas dans de tels sujets.
A QUOI CETTE SAGESSE CORRESPOND T’ELLE?
Cette question vient à l’esprit de toute personne sensée. Afin d’y répondre convenablement, je fournirai une définition fidèle et fiable car cette sagesse n’est ni plus ni moins qu’une séquence de racines qui découle selon un système de causes à effets, selon des règles fixes et déterminées, s’entrelaçant en un but unique et exalté décrit comme « la révélation de Sa Divinité à Ses créatures en ce monde ».
Et voici la conduite, du particulier et du général
Pour le Général - cela signifie que l’humanité entière est obligée, tôt ou tard, de procéder à cette immense évolution, comme il est dit: « Car la Terre sera remplie de la connaissance du Seigneur, comme l’eau abonde dans le lit des mers », « Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement en disant: « Reconnaissez le Seigneur! Car tous me reconnaîtront du plus petit au plus grand », et « Ton guide ne se dérobera plus à ton regard, tes yeux pourront voir ton guide ».
Pour le Particulier - Avant même la perfection de l’humanité toute entière ; quelques élus sont amenés à chaque génération de réaliser cette chose. Ce sont ceux qui, à chaque génération ont été récompensés de certains degrés de révélation de Sa Divinité. Ce sont les prophètes et les hommes du Créateur.
Ainsi que nos sages le disaient: « Il n’y a pas une génération sans quelqu’un comme Abraham et Jacob ». Ainsi vous constatez que la révélation de Sa Divinité se réalise à chaque génération, tel que nos sages, dignes de foi, l’ont dit.
LA MULTIPLICITÉ DES PARTSOUFIM, DES SEFIROT ET DES MONDES
Cependant, sur ces bases, une question surgit: puisque cette sagesse ne vise qu’à cette seule et unique tâche, alors pourquoi existe-t-il une multiplicité de Partsoufim, de Sefirot et de connexions interchangeables, si nombreux dans les livres de Kabbale?
En vérité, si l’on considère le corps d’un petit animal, dont la seule tâche est de subsister afin de pouvoir, dans ce monde, exister, engendrer et permettre à son espèce de perdurer, vous trouverez en lui une complexité bien supérieure à celle d’un million de fibres et de tendons, tels que les physiologistes et anatomistes ont pu trouver et dont il reste encore tant à découvrir. De là, vous pouvez imaginer l’immense variété des structures et canaux demandant à être connectés, afin de trouver et de découvrir ce but sublime.
DEUX ORDRES: DE HAUT EN BAS ET DE BAS EN HAUT
On divise généralement cette sagesse en deux ordres identiques et parallèles, telles deux gouttes d’eau. La seule différence est que le premier ordre s’étend de haut en bas jusqu’à ce monde, et que le second ordre commence et monte de bas en haut, précisément selon les mêmes chemins inscrits dans leur racine, lorsqu’ils commencèrent leur descente de haut en bas.
La première voie est appelée « l’ordre d’enchaînement des mondes, Partsoufim et Sefirot », avec tous leurs évènements, qu’ils soient durables ou passagers. La deuxième est appelée « Perceptions ou degrés de prophétie et l’Esprit Saint », selon laquelle quiconque en est récompensé se doit de suivre les mêmes chemins et d’atteindre chaque détail et chaque degré, étape par étape, précisément selon les mêmes règles qui ont été inscrites lors de leurs émanations de haut en bas.
La révélation de la Divinité n’apparaît pas d’un coup, mais graduellement, sur un certain laps de temps, en fonction de la pureté de celui qui l’atteint, jusqu’à ce que tous les degrés de haut en bas soient selon un ordre, révélés et atteint l’un après l’autre et l’un au-dessus de l’autre, comme les barreaux d’une échelle. On les appelle « degrés ».
NOMS ABSTRAITS
Nombreux sont ceux qui croient que les noms et les mots dans la sagesse de la Kabbale, sont en quelque sorte abstraits. Il en est ainsi parce que l’on traite de la Divinité et de la spiritualité, qui se situent au-delà du temps et de l’espace, où même notre imagination n’a pas prise. C’est ainsi qu’ils ont décidé qu’assurément, tous ces thèmes traitaient de noms abstraits, voire même plus sublimes et exaltés que des noms abstraits puisqu’ils sont complètement - et ce dès le départ - exempts d’éléments imaginaires.
Mais il n’en est pas ainsi. Au contraire, la Kabbale emploie des noms et appellations qui sont bien concrets et bien réels. Il existe, pour tous les kabbalistes, une loi inflexible selon laquelle « tout ce qui n’est pas atteint n’est pas défini par un nom ou un mot ».
A ce stade, vous devez savoir que le mot « atteint » (héb. Hassaga) signifie le degré ultime de la compréhension. Il vient de la phrase « que ta main atteindra » (héb. Ki Tassig Yadkha). Cela signifie qu’avant qu’une chose ne devienne complètement évidente, comme s’ils l’a tenaient dans leurs mains, les kabbalistes ne l’appellent pas « atteinte », mais lui donne d’autres appellations comme « appréhendée », « comprise », etc.
LA RÉALITÉ DE LA SAGESSE DE LA KABBALE
On trouve même des choses réelles, dans une réalité matérielle étalée devant nos yeux, sans que nous n’ayons la perception ou l’image de leur essence. Ainsi en est-il de l’électricité et du magnétisme, qu’on appelle « fluides ».
Et pourtant, qui pourrait dire que ces noms ne sont pas réels alors que, de façon significative et satisfaisante, nous en connaissons les effets? Il nous est complètement égal de ne pas appréhender l’essence du sujet même, soit dans le cas présent l’électricité.
Ce nom nous est aussi tangible et aussi proche que s’il était entièrement perçu par nos sens. Même un petit enfant est familier avec le mot « électricité », tout comme avec des mots comme le pain, le sucre, etc.
De plus, si vous voulez bien faire un début d’examen minutieux, je vous dirai que de façon générale, comme il n’existe pas la moindre perception ni atteinte du Créateur, il est donc impossible d’accéder à l’essence d’aucune de Ses créatures, même s’agissant d’objets tangibles que nous pouvons toucher de nos mains.
Toutes les connaissances que nous avons de nos amis et de nos proches dans le monde ici-bas n’est rien d’autre qu’une « connaissance de leurs actions ». Elles sont dues à l’association de leur rencontre avec nos sens. Elles nous apportent complète satisfaction bien que nous ne percevions pas l’essence du sujet.
De plus, vous n’avez aucune perception ni atteinte de votre propre essence. Tout ce que vous connaissez de votre propre essence n’est rien de plus qu’une série d’actions émanant de votre essence.
Vous en déduirez donc aisément que tous les noms et appellations qui apparaissent dans les livres de Kabbale sont véritablement réels et tangibles, bien que nous n’en atteignions pas le sujet. Il en est ainsi parce que ceux qui s’y engagent sont pleinement satisfaits de la connaissance complète qu’ils ont de cet ensemble suprême à savoir une simple connaissance d’actions, issue de l’association de la lumière supérieure avec ceux qui l’atteignent.
Quoi qu’il en soit, cela est bien suffisant, car comme le veut la règle: « Tout ce qui est mesuré et sort de Sa providence afin de se réaliser dans la nature de la création, est parfaitement suffisant ». De la même façon qu’il ne viendrait pas à l’esprit de l’homme de réclamer un sixième doigt, alors que les cinq lui suffisent amplement.
LES TERMES MATERIELS ET LES NOMS PHYSIQUES DANS LES LIVRES DE KABBALE
Toute personne sensée comprendra que, lorsque nous traitons de questions spirituelles et encore plus lorsqu’il s’agit de divinité, nous ne disposons d’aucun mot ni d’aucune lettre pour l’envisager. C’est parce que notre vocabulaire entier n’est fait que de combinaisons des lettres venant de nos sens et de notre imagination. Comment donc peuvent-elles être de la moindre aide, là où ne réside ni imagination, ni les sens?
Même les mots les plus subtils que l’on emploie dans ce contexte, comme « lumière supérieure », ou même « simple lumière », restent associés à la lumière du soleil, ou à celle d’une bougie, ou à la lueur du plaisir que l’on ressent lors d’une trouvaille après avoir traversé une période de doute. Comment les employer dans le cadre du spirituel, et du divin? Ils n’offrent aux lecteurs rien de plus que mensonge et tromperie.
Il en est ainsi particulièrement lorsqu’il convient de trouver dans ces mots une certaine logique, afin d’aider une personne à trouver un compromis, chose fréquente dans la quête de sagesse. On doit ici être très strict et précis, en utilisant de descriptions sans ambiguïté aucune pour les lecteurs.
Si le sage venait à échouer ne serait-ce que sur un seul mot, il pourrait être certain de jeter le flou chez ses lecteurs. Ils ne comprendraient pas du tout ce qu’il a voulu dire à cet endroit, ni avant, ni après, ainsi que dans tout passage ayant trait à ce mot. Cela est connu de tout lecteur de livres de sagesse.
Par conséquent, il faut se demander: comment les kabbalistes peuvent employer des mots erronés pour expliquer les liens au sein de cette sagesse? De plus, nous savons qu’il n’y a pas de définition avec une fausse appellation, car le mensonge ne tient pas debout.
Cependant, il convient ici connaitre tout d’abord la loi de la racine et de la branche, par laquelle les mondes sont liés l’un à l’autre.
LA LOI DE LA RACINE ET DE LA BRANCHE VIS À VIS DES MONDES
Les kabbalistes ont découvert que les formes des quatre mondes, nommés Atsilout, Briya, Yetsira, Assiya, en commençant par le premier et le plus élevé des mondes, appelé Atsilout, et en finissant avec ce monde matériel, tangible, appelé Assiya, sont également les mêmes dans chaque détails et dans chaque évènements. Cela signifie que tout ce qui arrive et se produit dans le premier monde se trouve également, inchangé, dans le deuxième monde en dessous. Il en est de même pour tous les mondes suivants, jusqu’à ce monde.
Il n’y a pas de différence entre eux, simplement une différence de degré, perçue dans la substance des détails de la réalité de chaque monde. La quintessence de chaque élément contenu dans la réalité du premier monde, le plus élevé, est plus pure que la quintessence monde sous-jacent. Et la quintessence des détails de la réalité du deuxième monde est plus grossière que celle du premier, mais plus pure que tout ce qui est à un degré inférieur.
Cela se poursuit de façon similaire jusqu’à notre monde ici-bas, dont la substance des détails qui constituent la réalité est plus grossière et plus dense que tous les mondes qui la précèdent. Cependant, les formes des détails de la réalité de chaque monde et de tous leurs évènements demeurent inchangées et égales dans chaque monde, à la fois en quantité et en qualité.
On a comparé cela à ce qui se passe avec un sceau et son empreinte. Toutes les formes du sceau sont transférées parfaitement, en détail et avec précision, à l’objet à marquer. Ainsi, en est-il des mondes, où chaque monde inférieur est une empreinte du monde situé au-dessus. De la même façon, toutes les formes que l’on peut trouver dans le monde supérieur sont méticuleusement copiées, en quantité et en qualité, dans le monde sous-jacent.
Par conséquent, dans quelque monde que ce soit, il n’y a aucun détail, aucun événement dans la réalité qui n’ait son équivalent dans le monde qui lui soit supérieur, identiques comme deux gouttes d’eau. Ils sont appelés « la Racine et sa Branche », c’est-à-dire que toute chose trouvée dans un monde est considéré comme la branche de son modèle qui se trouve dans le monde supérieur, qui en est donc la racine, de même que le monde inférieur est l’endroit où l’empreinte de la racine et son existence est rendue possible.
Telle était l’intention de nos sages, lorsqu’ils disaient: « Il n’y a pas un brin d’herbe ici-bas qui n’ait une étoile et un gardien en haut qui le frappe et lui dit de pousser ». Il s’avère que la racine, appelée aussi destin, l’a poussé à croître et à recevoir son attribut en quantité et qualité, tel l’exemple du sceau et l’empreinte ci-dessus. Telle est la loi de la racine et de la branche, qui s’applique en chaque chose de la réalité dans quelque monde que ce soit, en relation avec le monde qui lui est supérieur.
LE LANGAGE DES KABBALISTES EST UN LANGAGE DES BRANCHES
Ceci signifie que les branches désignent leurs racines, qui sont leurs matrices existant nécessairement dans le monde supérieur. Car il n’existe pas de réalité dans le monde inférieur qui n’émane du monde qui lui soit supérieur. Comme dans le cas du sceau et de l’empreinte, la racine du monde supérieur oblige sa branche dans le monde inférieur, à révéler entièrement sa forme et sa caractéristique, comme nos sages ont dit que « la chance dans le monde supérieur se réfère à l’herbe inférieure la frappant et la forçant à pousser dans sa caractéristique ». C’est en cela que chaque branche est une image parfaite de sa matrice située dans le monde supérieur.
Ainsi les kabbalistes ont découvert un vocabulaire préétablit et annoté, suffisant pour créer un excellent langage parlé. Il leur permet de converser entre eux de ce qui se passe dans les racines spirituelles des mondes supérieurs, simplement en mentionnant la branche inférieure palpable dans ce monde, bien perçue par nos sens physiques.
Les auditeurs comprennent la racine supérieure vers laquelle pointe cette branche physique, qui lui est reliée et étant son empreinte. Par conséquence, tous les êtres de la création tangible et tout ce qui leur arrive, sont pour eux des noms et des mots bien définis, désignant leurs racines spirituelles supérieures élevées. Bien que l’on ne puisse pas s’exprimer verbalement sur ce qui est spirituel, puisque c’est au-delà de toute imagination, elles ont mérité le droit d’être exprimés via leurs branches, afin d’être perçues par nos sens dans notre monde physique.
Telle est la nature du langage parlé par les kabbalistes, par le biais duquel ils transmettent leurs atteintes spirituelles, d’une personne à l’autre et de génération en génération, à la fois oralement et par écrit. Ils se comprennent parfaitement, avec toute l’exactitude requise pour discuter de l’étude de la sagesse avec des définitions précises et sans équivoque. Il en est ainsi car chaque branche a sa propre et unique définition, absolue et naturelle. De plus, elle pointe naturellement vers sa racine dans le monde supérieur avec sa définition absolue.
Sachez que ce Langage des branches de l’enseignement de la Kabbale convient mieux pour expliquer les termes de la sagesse que tout autre langage courant. La théorie du nominalisme nous apprend que les langues ont été déformées par l’usage populaire. Autrement dit, dû à un usage excessif, les mots ont été vidés de leur contenu précis d’où de grandes difficultés à transmettre à autrui des déductions précises, que ce soit par oral ou par écrit.
Ce n’est pas le cas dans le « Langage des branches de la Kabbale » puisqu’il est issu du nom des créations et de leurs existences se déroulant sous nos yeux, définies par les lois immuables de la nature. Les lecteurs et les auditeurs ne seront jamais induits en erreur par une compréhension erronée des mots employés, car les définitions naturelles sont absolument immuables et incontournables.
TRANSMISSION PAR UN SAGE KABBALISTE À CELUI QUI LA REÇOIT ET QUI COMPREND
Ainsi écrivait le Ramban (Nahamanide) dans son introduction au commentaire de la Torah: « et j’apporte cette fidèle alliance à tous ceux qui étudient ce livre que j’affirme résolument que toutes les allusions que j’ai écrites dans les secrets de la Torah ne pourront pas être saisies par n’importe quel esprit ou n’importe quelle intelligence, sauf «de la bouche d’un sage kabbaliste à l’oreille de celui qui reçoit et qui comprend ». Tout comme le Rabbin Haïm Vital écrivait dans son introduction au livre « L’Arbre de Vie », ainsi que nos sages (Haguiga, 11): « On n’étudie pas la Merkava seul, à moins d’être sage et de la comprendre par soi-même ».
On comprend aisément leur propos qu’il faille recevoir de la bouche d’un sage kabbaliste. Mais pourquoi faut-il que le disciple soit d’abord sage et comprenne de lui-même? Si tel n’est pas le cas, alors il est interdit de lui enseigner, même s’il est la personne la plus juste au monde. Qui plus est, s’il est déjà sage et comprend par soi-même, aurait-il besoin alors d’apprendre des autres?
Il s’avère que leurs mots sont compris avec une absolue simplicité: nous avons vu que tous les mots et paroles prononcés par nos lèvres ne peuvent pas clarifier le moindre mot issu de sujets spirituels ayant trait au Divin, qui sont au-delà du temps et de l’espace imaginaire. A la place, il existe un langage spécial pour ces sujets, le « langage des branches », indiquant leur relation vis-à-vis de leurs racines supérieures.
Bien que ce langage soit extrêmement adapté à sa tâche pour se plonger dans l’étude de cette sagesse, plus que les langues ordinaires, il ne reste utilisable que si l’auditeur est lui-même un sage, c’est-à-dire s’il sait et comprend les relations entre les branches et leurs racines. Il en est ainsi parce que ces relations ne se clarifient pas de l’inférieur au supérieur. En d’autres termes, en regardant les branches inférieures, il est impossible de déduire quelles sont leurs racines supérieures.
C’est plutôt le contraire, les branches sont étudiées depuis leurs racines. Aussi doit-on d’abord atteindre les racines supérieures, ce qu’elles sont réellement dans la spiritualité, au-delà de toute imagination, mais d’une atteinte pure. Après avoir correctement atteint par l’esprit ces racines supérieures, il pourra alors regarder les branches tangibles de ce monde et savoir comment chaque branche se comporte par rapport à sa racine dans le monde supérieur, selon son ordre, sa qualité et quantité.
Quand quelqu’un sait et comprend parfaitement tout cela, un langage commun se met en place entre lui et son professeur, appelé le « Langage des branches ». En l’employant, le sage kabbaliste peut transmettre toute l’étude de la sagesse, s’appliquant dans les mondes supérieurs spirituels, à la fois celle qu’il a reçue de ses professeurs et celle qu’il a découverte par lui-même. C’est parce qu’ils ont désormais un langage commun et qu’ils se comprennent.
Cependant, si un disciple ne fait pas preuve de sagesse comprend le langage à sa façon, à savoir la manière dont les branches désignent leurs racines, le professeur ne peut évidemment pas lui expliquer le moindre mot de cette sagesse spirituelle, et encore moins d’en envisager avec lui un examen minutieux. Il en est ainsi parce qu’ils n’ont pas un langage commun pour parler, devenant pour ainsi dire muets. Ainsi le Maassé Merkava ne peut être transmis, c’est-à-dire la sagesse de la Kabbale, à moins d’être un sage et de comprendre par soi-même.
Il convient de se demander : comment donc le disciple est-il devenu sage au point de connaître les relations entre branche et racine en partant des racines supérieures? La réponse est que les efforts personnels sont vains; c’est de l’aide de Dieu dont nous avons besoin! Celui qui trouve grâce aux yeux de Dieu, Il le remplit de sagesse, de compréhension et de connaissance pour acquérir de sublimes atteintes. Il est, à ce stade, impossible d’être aidé physiquement.
Ainsi, après avoir trouvé grâce aux yeux de Dieu et être récompensé de l’atteinte supérieure, cette personne est alors prête à accepter l’immensité de la sagesse de la part d’un sage kabbaliste, car désormais ils ont un langage commun.
APPELLATIONS ÉTRANGÈRES À L’ESPRIT HUMAIN
Tout ce qui a été dit précédemment vous permettra de comprendre pourquoi nous rencontrons parfois dans les ouvrages de Kabbale des appellations et des termes tout à fait étrangers à l’esprit humain. Ces dénominations abondent dans les livres de base de Kabbale que sont le Zohar, les corrections et les livres du ARI. C’est très étonnant, pourquoi ces sages faisaient-ils usage d’appellations aussi viles pour exprimer des notions si saintes, si exaltées?
Vous comprendrez néanmoins parfaitement cela, après avoir acquis les concepts ci-dessus. Parce qu’il est désormais clair qu’aucun langage au monde ne peut être utilisé pour expliquer cette sagesse, hormis celui dont c’est le but même, soit le « langage des branches », d’après leurs relations avec leurs racines supérieures.
C’est pourquoi, il est évident qu’aucune branche ou rameau ne saurait être écarté en raison de son degré inférieur, ou devrait ne pas être employé pour décrire, au sein des interconnexions de la sagesse, tel concept souhaité, puisqu’il n’existe aucune autre branche dans ce monde qui puisse la remplacer.
Tout comme deux cheveux n’émergent pas de la même racine, il n’existe pas deux branches ayant la même racine. Par conséquent, en faisant abstraction d’un évènement, nous perdons le concept spirituel lui correspondant dans le Monde Supérieur, car nous ne disposons pas du moindre mot à prononcer à sa place, pour indiquer cette racine. De plus, un tel incident endommagerait la sagesse entière, dans toute son immensité, puisqu’il y aurait désormais un chaînon manquant dans la chaîne de sagesse liée à ce concept.
La sagesse entière en est ainsi mutilée puisqu’il n’existe pas d’autre sagesse au monde où les sujets sont si imbriqués et liés par voie de cause à effet, d’origine et de conséquence, comme l’est la sagesse de la Kabbale, connectés de la tête aux pieds comme une longue chaîne. Donc, à la suite de la perte temporaire d’une petite connaissance, c’est toute la sagesse qui s’assombrit devant nos yeux, car tout ce qui en découle est très fortement lié, s’imbriquant littéralement en un.
Vous ne vous étonnerez désormais plus de l’utilisation occasionnelle d’appellations étrangères. Il en est ainsi parce qu’ils n’ont pas de liberté de choix en ce qui concerne les appellations, pour remplacer le mal par le bien, ou le bien par le mal. Ils doivent toujours utiliser la même branche, ou l’événement qui indique précisément sa racine supérieure et cela dans toute sa nécessité. De plus, les sujets doivent être suffisamment développés pour fournir une définition précise aux yeux de leurs compagnons d’étude.
Il y a longtemps maintenant que ma conscience me pousse à sortir du silence et à mettre au point une synthèse des concepts fondamentaux s’appliquant à l’essence du Judaïsme, à la religion et à la Kabbale, pour la diffuser parmi la nation afin que les gens en arrivent à comprendre ces notions élevées. Avant les progrès de l’industrie de l’imprimerie, nous ne disposions pas d’ouvrages se référant à l’essence du Judaïsme, ni quasiment d’aucun écrivain qui aurait pu en être à l’origine, ce pour la simple raison qu’une personne irresponsable n’accède habituellement pas à la célébrité.
Par conséquent, si quelqu’un avait eu la chance d’être parvenu à rédiger une telle composition, aucun scribe ne l’aurait copiée du fait de l’absence de gain sur le très considérable investissement. Une telle œuvre était donc vouée à l’échec dès le départ. A cette époque, une personne savante n’avait aucun intérêt à écrire un tel ouvrage, du fait que le peuple n’éprouvait pas le besoin d’une telle connaissance. Au contraire, ils trouvèrent un intérêt à la dissimuler dans des caches secrètes car « la gloire du Créateur doit être cachée ». Il nous a été commandé de dissimuler l’essence de la Torah de ceux qui n’en avaient pas besoin ou qui ne la méritaient pas, ainsi que de ne pas la dégrader en l’exposant en vitrine aux yeux des envieux et des vaniteux, car tel est le désir de la gloire du Créateur. Mais depuis, l’édition d’ouvrages s’est vulgarisée et a pu être réalisée à moindre coût, ce qui a éliminé la nécessité de faire appel à des scribes manuels.
La voie a été dès lors ouverte aux auteurs irresponsables qui peuvent publier n’importe quels livres comme bon leur semblent, que ce soit pour l’argent ou pour la gloire. Mais ces auteurs ne réfléchissent pas à leurs propres actions, pas plus qu’ils n’examinent les conséquences de leur travail. Depuis ce moment jusqu’à nos jours, la publication d’ouvrages plus fantaisistes les uns que les autres n’a cessé de s’accroître, sans aucune supervision ni transmission orale par un rabbi qualifié pour cette entreprise, voire même sans aucune connaissance des œuvres existant déjà sur le sujet.
De tels écrivains ont fabriqué de toutes pièces leurs propres théories à partir d’idées vides et ils ont rattaché leurs propos aux notions les plus élevées, prétendant ainsi représenter l’essence et le trésor fabuleux de la nation. De tels inconscients ne savent même pas comment s’y prendre afin d’éviter de commettre des imprudences, et ils permettent par conséquent à des idées fausses de se répandre à travers les générations. De plus, ils commettent un péché à cause de leur envies ridicules et y entraînent derrière eux les générations à venir. Récemment leur malfaisance nous a inondés car ils ont touché à la sagesse de la Kabbale sans s’apercevoir que cette sagesse a été dissimulée et verrouillée derrière un millier de portes à ce jour, sans se rendre compte que personne ne peut saisir la signification véritable d’un seul de ses mots, encore moins comprendre le rapport qui existe entre un mot et le suivant. Cela provient du fait que dans tous les ouvrages majeurs qui furent écrits à ce jour ne se trouvent que des indices qui permettent tout juste à un disciple capable de comprendre la signification véritable de leur contenu, et ce, grâce aux indications orales dispensées par un Kabbaliste authentique et digne de foi.
Ici aussi le nombre d’imposteurs s’est multiplié; ils cuisinent des « mets » qui dégoûtent ceux qui les regardent. Certains d’entre eux vont jusqu’à se croire capable d’assumer le rôle de guides pour la génération, prétendant connaître comment distinguer les ouvrages anciens les uns des autres et nous disant même lequel mérite d’être étudié ou ne le mérite pas. Cela est à la fois frustrant et révoltant car jusqu’à aujourd’hui, la tâche de discerner ce qui est bien de ce qui est mal se limite tout au plus à une dizaine de guides pour une génération donnée, alors que des ignorants sont en train d’en abuser.
Par conséquent, la perception de ces notions par le public s’en est trouvée fortement corrompue. En plus de cela, il règne une atmosphère de frivolité qui pousse les gens à penser qu’il suffit de jeter un coup d’œil une fois de temps en temps pour étudier des concepts aussi élevés. Ils parcourent les profondeurs de la sagesse et de l’essence du Judaïsme d’un regard superficiel et en viennent à des conclusions induites par leur humeur passagère. Voilà les raisons qui m’ont conduit à sortir de ma réserve et à décider que le temps était venu « d’agir pour le Seigneur », et sauver ainsi ce qui pouvait l’être encore. J’ai ainsi pris sur moi la tâche de révéler une certaine portion de l’essence authentique, conformément à ce qui vient d’être énoncé et de la diffuser au sein de la nation.
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