[Extrait d’une lettre manuscrite]
Et il arriva, au cours des années de guerre, à l’aube d’un massacre menaçant, que j’ai prié et beaucoup pleuré, toute la nuit. Et voici, au petit matin, il me semblait que tous les individus de la terre étaient rassemblés en un seul groupe sous mes yeux. Et un homme planait au milieu d’eux, son épée pointée au-dessus de leur tête, et les frappait à la tête. Les têtes s’élevaient, et leurs cadavres tombaient dans un très grand bassin puis devenaient une mer d’os.
Et une voix m’a appelé : « Je suis El Shadaï, qui gouverne le monde entier avec grande miséricorde. Tends ta main et saisis l’épée, car maintenant Je t’ai donné le pouvoir et la puissance.» Et l’esprit de Dieu s’est revêtu en moi, et je tenais l’épée, et cet homme disparut immédiatement. J’ai regardé attentivement dans sa direction, et il était parti, et l’épée était en ma possession, mon bien personnel.
Et le Seigneur me dit : « lève-toi et quitte ta terre natale pour un pays agréable, la terre des saints patriarches, où Je ferai de toi un grand sage puissant, et tous les sages du pays seront bénis par toi, car Je t’ai choisi pour être le juste et le sage de toute cette génération, pour guérir la souffrance humaine par un salut durable. Prends cette épée dans ta main et garde-la de tout ton cœur et de toute ton âme, car c’est un signe entre Moi et toi que toutes ces bonnes choses arriveront grâce à toi, car jusqu’à présent, Je n’avais aucun homme aussi fidèle que toi à qui remettre cette épée. C’est pourquoi les méchants ont fait ce qu’ils ont fait, mais dorénavant, tout saboteur qui verra Mon épée dans ta main disparaîtra promptement et sera extirpé de la terre.»
Et j’ai caché mon visage, car j’ai eu peur de regarder Celui qui me parlait. Et l’épée, sous mes yeux semblait être une simple épée de fer sous la forme d’un horrible destructeur ; voilà qu’elle s’est transformée entre mes mains en lettres scintillantes du nom sacré El Shadaï dont l’éclat est rempli de lumière, de satisfaction, de tranquillité et d’assurance pour le monde entier. Et je me suis dit : « Faites que je puisse donner à tous les habitants du monde une goutte de la pureté de cette épée, car alors ils sauront qu’il y a de la bonté du Seigneur sur la terre.»
J’ai levé les yeux, et voici, le Seigneur se tenait au-dessus de moi et me disait : « Je suis le Seigneur, Dieu de tes pères. Lèves les yeux du lieu sur lequel tu te tiens devant Moi et vois toute la réalité que J’ai créée ex nihilo, les supérieurs et les inférieurs ensemble, depuis le tout début de leur découverte de la réalité, tout au long de leur évolution continue jusqu’à la fin de leur tâche, comme il sied à l’œuvre de Mes mains d’être glorifiée ».
Alors j’ai vu et j’étais très content de la magnifique création et de tout ce qu’elle renferme, et de la joie et du plaisir dont se réjouissent tous les habitants de la terre. Et j’ai remercié le Seigneur.
Alors, j’ai dit au Seigneur : « Nous te servirons avec peur et crainte et nous serons à jamais reconnaissants en ton nom, parce que de Toi ne sort ni mal ni bien, mais une longue succession de plaisirs qui nous attend du début à la fin. Heureux sont ceux qui marchent dans Ton monde, à qui Tu as préparé le plaisir, la douceur et l’abondance. Il n’y a pas de sournoiserie ou d’obstacles dans toutes Tes actions, en haut et en bas ensemble.» Et je me suis rempli d’une sagesse merveilleuse, et par-dessus tout, la sagesse de sa Providence individuelle absolue. C’est ainsi que j’ai acquis plus de sagesse chaque jour, pendant de nombreux jours -- cent quatre-vingts jours.
En ces jours-là, mon cœur m’a dit de prier le Seigneur en disant : « Vois, j’ai acquis plus de sagesse que tous mes prédécesseurs, et il n’y a rien au monde que je ne sache pas. Pourtant, je ne comprends pas un mot des paroles des prophètes et des sages du Seigneur. De plus, je ne comprends pas la plupart des noms sacrés. Et j’ai réfléchi ; le Seigneur m’a promis une sagesse et une connaissance telles qu’elles deviendront un modèle pour les sages et les individus, mais je ne comprends toujours pas leurs paroles.»
Et avant d’appeler, le Seigneur vint à moi et dit : « Vois ta sagesse et tes atteintes sont bien supérieures à celles de tous les sages qui ont vécu sur terre jusqu’ici. Que M’as-tu demandé que Je ne t’aie donné ? Pourquoi te tourmenter pour comprendre les paroles de la prophétie, dont tu sais pertinemment qu’elles ont été dites à un degré inférieur à ton atteinte ? Voudrais-tu que Je te fasse descendre de ton degré pour que tu puisses comprendre leurs paroles, comme eux ?»
J’étais silencieux, je pavanais, et je n’ai rien répondu. Ensuite, j’ai demandé au Seigneur : « Jusqu’à présent, je n’ai rien entendu quant à l’existence de mon cadavre ; tous les bienfaits et les missions me sont parvenus uniquement du spirituel, et tout est à cette fin. Et si une maladie ou une blessure me trouble l’esprit et que je pèche devant Toi ? Me renverras-Tu de Toi, et je perdrai toute cette abondance, ou me puniras-Tu ?»
Et le Seigneur m’a juré en Son grand et terrible Nom et en Son trône éternel, qu’Il ne laissera jamais Sa miséricorde me quitter pour l’éternité. Que je pèche ou non, Sa miséricorde et Sa sainteté ne me quitteront jamais. Et j’ai écouté et j’étais très content. (Car tu as déjà atteint ton but, et J’ai pardonné tous tes crimes, et cette miséricorde.)
Tout au long de ces jours, j’ai écouté attentivement toutes les promesses et les missions pour lesquelles j’ai été choisi par le Seigneur, mais je n’ai trouvé en elles ni la satisfaction ni les mots pour parler aux habitants de ce monde et les conduire à la volonté de Dieu, comme Il me l’avait annoncé. Je ne pouvais pas me résoudre à marcher au sein du peuple --, qui est vide de tout et calomnie le Seigneur et Sa création--, alors que j’étais rassasié, reconnaissant, et marchait dans la joie, comme si je me moquais de ces malheureux.
Ces choses m’ont touché au plus profond de mon cœur, et j’ai décidé que quoi qu’il advienne, même si je descends de mon haut degré, je dois adresser une prière sincère au Seigneur pour qu’Il m’accorde l’atteinte et la connaissance de la prophétie et de la sagesse, et les paroles avec lesquelles aider le peuple malheureux, pour l’élever au même degré de sagesse et de plaisir que moi. Bien que j’aie su qu’il m’était interdit de m’attrister, je n’ai pas pu me retenir, et j’ai épanché mon cœur avec une prière très sincère.
Le lendemain matin, j’ai levé les yeux et j’ai vu Celui qui est au ciel se moquer de moi et de mes paroles. Il m’a dit : « Que vois-tu ? »
J’ai dit « Je vois deux personnes qui se battent, l’une sage, parfaite et forte, l’autre petite et stupide, comme un nouveau-né. Et la seconde, la faible, la petite et sans goût vainc la forte et la parfaite.» Et le Seigneur me dit : « Ce petit deviendra grand.»
Et le petit ouvrit la bouche et me dit quelques versets que je n’ai pas compris suffisamment, mais j’ai senti en eux tous les trésors de la sagesse et de la prophétie qui s’appliquent à tous les vrais prophètes, jusqu’à ce que je sache que le Seigneur m’avait répondu et qu’Il m’avait donné des chemins parmi tous les prophètes et sages du Seigneur.
Et le Seigneur me dit : «Lève-toi, et regarde vers l’orient.» J’ai levé les yeux et j’ai vu que ce petit garçon s’est tout de suite levé et qu’il s’est élevé et a égalé son niveau à celui du grand, alors qu’il manquait encore de saveur et d’intelligence, comme avant. Et j’étais très émerveillé.
Ensuite, le Seigneur me parla en vision, en me disant : « Allonge-toi sur le côté droit.» Et je me suis allongé par terre. Et Il me dit : « Que vois-tu ?» Et j’ai dit : « Je vois beaucoup de peuples et de nations, qui se lèvent et tombent, et leurs visages sont des humains déformés.» Et le Seigneur me dit : « Si tu peux donner forme à toutes ces nations et leur insuffler l’esprit [également souffle] de vie, alors Je te conduirai dans le pays que J’ai promis à tes pères, Je te le donnerai, et tous Mes buts seront réalisés par toi. »