1927 Londres
Mon cher élève et âme sœur, et à tous les amis, que le Seigneur soit avec vous.
J’ai reçu toutes tes lettres, et puissent-elles plaire au Maître du monde. Toutefois, « Connais le Dieu de ton père et sers-Le ». Connaître, c’est être conscient, car une âme sans connaissance n’est pas bonne. Cela signifie que, si quelqu’un aspire et désire ardemment Le servir même s’il a une âme, ce n’est pas bien.
Bien qu’il ait une âme, il n’est pas prêt à Le connaître, et tant que « l’esprit » d’en haut n’est pas sur lui, il doit prêter attention et écouter les paroles des sages, et y croire entièrement.
Il est écrit: « La bonté et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie ». Le Baal Shem Tov l’interprète comme « Le Seigneur est ton ombre », comme l’ombre qui suit les mouvements de l’homme, ses directions sont comme celles de l’homme, et ainsi en est-t-il pour tout homme par rapport au Créateur. Cela signifie que lorsque de l’amour s’éveillera pour le Créateur, il comprendra qu’un fort engouement s’est réveillé chez le Créateur à son égard, etc. Tel est le sens des paroles de rabbi Akiva : « Heureux es-tu Israël, devant qui tu te purifies, et qui te purifie. »
Ainsi, lorsqu’une personne commence à s’approcher, on lui donne une âme qui est comme un cercle. Cela signifie que le Créateur s’éveille à son égard. À tout moment, il existe une opportunité d’adhérer à quelqu’un avec un grand désir. C’est ce que le poète écrit : « Oui, la bonté et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie », car le roi David est l’âme collective de tout Israël. Par conséquent, il aspirait toujours ardemment, désirait ardemment et voulait ardemment une véritable adhésion à Lui.
Cependant il faut savoir dans notre âme, que le Créateur nous poursuit autant qu’on poursuit le Créateur. Il ne faut jamais l’oublier, Dieu nous en préserve, même quand la nostalgie est plus grande. En se souvenant qu’il manque au Créateur et qu’Il poursuit l’homme pour adhérer à lui aussi intensément qu’Il le désire, les forces de l’homme augmentent pendant qu’il avance, avec un grande envie et nostalgie, dans un accouplement sans fin, la perfection complète de l’âme, jusqu’à être récompensé de la repentance par amour, ce qui signifie le retour du Vav au Hey, ce qui est l’union du Créateur à la Divinité.
Cependant, une âme sans compréhension ni connaissance de Son maître est en grand déclin après que la nostalgie eut augmenté dans une certaine mesure. Il en est ainsi parce qu’il lui semble que le Créateur ne l’aime plus, Dieu nous en préserve ! Malheur à cette honte et à cette disgrâce. Non seulement ne parvenons-nous pas à combler notre désir d’être rempli d’un amour éternel, mais nous sommes même comme « le détracteur qui se sépare du champion », Dieu nous en préserve, puisqu’il nous semble que c’est seulement nous qui voulons et désirons ardemment le Créateur. Nous ne croyons pas ce que disent nos sages, à savoir qu’exactement dans la même mesure, le Créateur Lui aussi nous désire et nous veut.
Que devons-nous faire pour aider ceux dont le cœur n’a pas accepté la foi en les sages? « De ma chair je verrai Dieu », Je vous ai déjà prouvé à plusieurs reprises que les comportements de ce monde sont des Otiot [lettres] que l’homme doit copier à leur vraie place dans la spiritualité, car la spiritualité n’a pas de lettres.
Cependant, à cause de la brisure des récipients, toutes les lettres se sont détachées en raison des conduites corporelles et des personnes. Quand l’homme se complète et parvient à la racine de son âme, il doit les recueillir de lui-même, une par une, et les ramener à leur racine, à la sainteté. C’est le sens de « se juger soi-même et le monde entier favorablement. »
La question de l’union du Créateur et de la Divinité que l’on provoque en atteignant la bonne mesure de désir ardent et d’aspiration, ressemble exactement à l’accouplement des inférieurs, qui s’appliquent à la naissance d’un corps matériel. Elle s’étend aussi nécessairement de cause à effet, c’est-à-dire par le durcissement, qui est une certaine mesure d’envie et de nostalgie, appelée dureté dans la langue matérielle. Ensuite, sa semence sera aussi bénie, car elle atteint comme une flèche Néfesh [âme], Shana [année] et Olam [monde]. C’est le sens de « comment la repentance existe-t-elle? » « Au même endroit, au même moment, et avec la même femme », puisque le Hey inférieur se compose de Néfesh, de Shana et d’Olam.
Néfesh est la mesure d’envie ardente et de nostalgie. Shana est le temps des préliminaires, car le rapport sexuel complet porte une mesure complète pour restaurer la gloire passée, c’est-à-dire comme lorsque tous deux adhéraient à leur racine avant d’être séparés dans le monde corporel. Cependant, on ne peut être prêt pour ce sublime accouplement, appelé l’union sexuelle complète, en une fois, mais plutôt « oui, la bonté et la grâce m’accompagneront ».
C’est pourquoi il y a des préliminaires qui sont le début du rapport sexuel, c’est le sens de « il est juste mais il se sent mal », car le Créateur ne veut pas de son adhésion, et il ne goûte donc pas à l’amour par nostalgie ni désir qui auraient besoin « de la même chose » et « du même lieu ». Ainsi, on se trouve dans un état de souffrance, qui est Néga [affliction] ; qui s’adoucira en Oneg [délice].
Néanmoins, « Le temps fera ce que l’esprit ne fait pas ». Le Créateur compte tous les préliminaires et les recueille dans une mesure complète, qui est la mesure de dureté pour le jour prévu. C’est ce que le poète veut dire par « Réveille-toi et sonne pour couper à tout cri ». Le « son », c’est l’orgasme, comme on dit: « coincé avec la femme de son frère », [son et coincé s’écrivent avec les même lettres en hébreu] qui est l’accouplement du Créateur avec la Divinité de haut en bas, avant que l’âme ne se revête de l’incarnation de ce monde.
Après cela, quand une personne se prépare à retourner à sa racine, elle ne fera pas un accouplement complet en une fois, mais réalisera des préliminaires, qui sont le degré de Néfesh, au moyen de cycles, pourchassant la Divinité de toutes ses forces, en frémissant et transpirant, jusqu’à ce qu’elle encercle cette extrémité toute la journée et toute la nuit, incessamment, comme cela est écrit dans les livres, c’est-à-dire par cycles.
Tant que son âme n’est pas parfaite aux degrés de Néfesh, l’homme s’approchera toujours plus près, et ainsi sa nostalgie et sa tristesse augmenteront. Il en est ainsi parce qu’une puissante passion insatisfaite laisse derrière elle une grande tristesse, selon l’ampleur de la passion.
C’est le sens de « sonnerie » [du Shofar, la corne de bélier]. Le poète nous enseigne et dit: « Éveillez », ce qui signifie que nous provoquons les préliminaires chez la Divinité. Le « son », c’est parce que nous provoquons une grande tristesse, comme nulle d’autre, ce qui est le sens de « il gémissait et gémissait », car « Que dit la Divinité quand l’homme regrette, etc. » Pourquoi fais-tu cela ? C’est pour « couper court à tout cri. »
Cela veut dire: « La justice du juste ne le sauvera pas le jour de son crime ». Pour celui qui connaît tous les mystères, la mesure du désir dans son cœur est connue pour se rapprocher du Créateur, et elle peut encore être interrompue ; Espérons que non ! Ainsi, le Créateur augmente Ses préliminaires, c’est-à-dire le début des relations sexuelles, car si l’homme écoute Sa voix, comme dans « le Seigneur est ton ombre », il ne tombe pas ni ne chute à cause de la souffrance croissante des préliminaires. Il en est ainsi parce qu’il voit et entend que la Divinité souffre aussi comme lui à cause d’une envie grandissante. Ainsi, les envies d’une personne s’intensifient de plus en plus à chaque fois, jusqu’à ce que son point dans le cœur atteigne un désir complet, un nœud solide qui ne casse pas.
Rabbi Shimon Bar-Yohaï a dit dans l’Idra: « je suis à mon bien-aimé et sur moi est Son désir. Tous les jours, où j’étais lié à ce monde, je l’étais par un nœud relié au Créateur, et de ce fait, maintenant Son désir est sur moi, etc. » Cela signifie « jusqu’à ce que celui qui connaît tous les mystères témoigne qu’il ne retournera plus à sa bêtise ». C’est ainsi qu’il est récompensé de ramener le Hey au Vav pour l’éternité, ce qui signifie l’union sexuelle complète et la restauration de la gloire passée, qui est le sens de la « grande sonnerie ».
Tout cela par la puissance et la vertu des sonneries, car elles ont coupé court à tout cri, et il ne reviendra pas à la bêtise. Alors il est récompensé de la conscience complète dans un accouplement sans fin, appelé « la connaissance ». De plus, il comprend que toutes les fois où il a eu des difficultés, ce n’était que « pour connaître ». C’est le sens de « au même moment », signifiant « connu de celui qui connaît les mystères », que ces périodes ont créé ce pouvoir en lui, de rester dans sa justice pour toujours.
« Au même endroit », c’est la restauration de la gloire passée, comme elle l’était avant sa diminution, comme vous l’avez entendu de moi à plusieurs reprises ; que le Créateur ne fait rien de nouveau à la réparation finale, comme le pensent les imbéciles. Mais c’est plutôt « Et vous mangerez une récolte passée », c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il dise : « Je veux. »
« Avec la même femme » car « la grâce est trompeuse et la beauté est vaine; mais une femme qui craint le Seigneur, sera louée ». Cela signifie que, pendant la préparation, la beauté et la grâce apparaissent comme l’essence de la perfection que l’on veut et désire ardemment. Cependant, au moment de la correction, quand « la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur », alors « je verrai un monde à l’envers », car seules la peur et la nostalgie sont l’essence de la perfection désirée. On sent alors que, pendant le temps de la préparation, on se mentait. C’est le sens de « un juste pour qui tout va bien », signifiant l’union sexuelle complète pour celui qui est récompensé de la grande sonnerie. C’est le juste complet.
Faites lire ces paroles à tous les amis, et je vous bénirai en écrivant et en signant dans les livres des justes.
Yéhouda Leib
J’ai de nombreux soucis, et je ne peux pas vous faire savoir combien vous me manquez, mais je suis très certain que la rédemption est proche. Ne me privez pas de vos lettres, au moins une lettre par semaine. Croyez-moi, alors que vous serez en train de m’écrire, vous obtiendrez immédiatement votre réponse.
Je n’ai pas de nouvelles de notre ami... n’a-t-il pas besoin de Le craindre? Ça aussi, il aurait dû me le dire. Ne rien entendre de lui ni de sa famille me manque.
Que tout se passe pour le mieux, et, si Dieu le veut, nous aurons l’opportunité de parler plus amplement de bonnes choses.
Yéhouda