J’ai entendu, pendant le repas de Chavouot, Mai 1947, Tel-Aviv
« Un sage vient en ville ». Le Créateur est appelé Sage. Il vient en ville, car à Chavouot, Il se révèle au monde.
« Le paresseux dit : “il y a un lion sur la route, le sage n’est peut-être pas chez lui, la porte est peut-être verrouillée ?” » Comme nos sages ont dit : « si tu as fait des efforts et tu n’as pas trouvé, n’y crois pas. » Par conséquent, s’il voit qu’il ne s’est pas encore raproché du Créateur, alors ils disent qu’il n’a pas fait suffisamment d’efforts. C’est pourquoi le verset l’appelle « paresseux ».
Et quelle est la raison pour laquelle il n’a pas fait d’effort ? S’il recherche à se rapprocher du Créateur, pourquoi n’a-t-il pas voulu faire d’effort ? Après tout, même si on veut obtenir quelque chose de matériel, on n’y arrive pas sans effort. En vérité, il veut faire des efforts et ce n’est pas qu’il dit « Il y a un lion sur la route », signifiant la Sitra Akhra, comme il est écrit : « le lion guette embusqué ». Cela signifie que celui qui emprunte le chemin du Créateur rencontre un lion sur la route. Et celui qui échoue ne peut pas se redresser.
C’est pourquoi il a peur de commencer, car qui peut le vaincre ? Alors on lui dit : « il n’y a pas de lion sur la route », signifiant « il n’y a rien hormis Lui », comme c’est écrit. C’est parce qu’il n’y a pas d’autre force que Lui, selon « et Dieu a fait que les hommes Le craignent. »
Alors il trouve une autre excuse : « le sage n’est peut-être pas chez lui. » Sa maison est Noukva, la Shekhina [Divinité]. Dans ce cas, il ne peut pas savoir avec certitude s’il marche sur le chemin de la sainteté ou non.
C’est pourquoi il dit que peut-être le sage, signifiant le Créateur, n’est pas dans Sa maison. C’est-à-dire que ce n’est pas Sa maison, pas celle de la Kedousha. Alors comment peut-il savoir qu’il avance dans la Kedousha ? Alors on lui dit : « Le sage est chez lui », signifiant « l’âme de l’homme lui enseignera » et, enfin, il saura qu’il avance dans la Kedousha.
Alors il dit : « la porte est peut-être verrouillée » et il est impossible d’entrer dans le palais, comme il le dit : « pas tous ceux qui souhaitent prendre le Seigneur peuvent venir Le prendre » ? Alors on lui répond : « La porte n’est pas verrouillée ». Après tout, nous voyons que beaucoup d’individus ont été récompensés d’entrer dans le palais.
Et alors, il répond : « De toute façon, je n’irai pas », c’est-à-dire que s’il est paresseux et ne veut pas faire d’effort, il devient ingénieux et critique, et il pense qu’ils ne font que lui alourdir le travail.
Mais en vérité, celui qui veut faire des efforts voit le contraire. Il voit que beaucoup ont réussi. Et celui qui ne veut pas faire d’effort voit qu’il y a des individus qui n’ont pas réussi. Et s’ils n’ont pas réussi, c’est parce qu’ils ont découvert qu’ils ne voulaient pas faire d’effort. Mais comme il est paresseux et ne veut que justifier ses actes, il prêche comme un sage. En vérité, il faut accepter le joug de la Torah et des Mitsvot sans arguments ni polémiques, et alors il réussira.