J’ai entendu à Chavouot, 1939, Jérusalem
« Je suis le Seigneur ton Dieu. » Aussi dans le Zohar : « connu aux portes ». Question : Pourquoi nos sages ont changé le langage écrit qui appelle la fête de Chavouot [pentecôte] par le nom « le don de notre Torah » ? Dans la Torah, elle est désignée sous le nom « offrande des premiers fruits », comme il est écrit : « le jour des premiers fruits » et nos sages sont venus et l’ont appelée « le don de notre Torah ».
Le fait est que nos sages n’ont rien changé, ils n’ont fait qu’interpréter la question des premiers fruits. Il est écrit : « Que le champ exulte avec tout ce qui s’y trouve ; que les arbres des forêts chantent de joie. » La différence entre le champ et la forêt est que le champ donne des fruits et que la forêt a des arbres stériles, qui ne donnent pas de fruits. Cela signifie que le champ est Malkhout, qui est l’acceptation du fardeau du Royaume des Cieux, qui est la foi au-dessus de la raison.
Mais quelle est la mesure de la foi ? Pour cela il existe une mesure, ce qui signifie qu’elle doit être remplie dans la même mesure que la connaissance. Alors elle s’appelle « un champ que le Seigneur a béni », ce qui signifie qu’il donne des fruits. C’est le seul moyen par lequel il est possible d’adhérer au Créateur, car il ne lui met aucune limite, car il est au-dessus de la raison.
Par contre, la connaissance est limitée. La masse de connaissance mesure sa taille. Et c’est ce qu’il appelle « un autre Dieu est stérile et ne donne pas de fruits ». C’est pourquoi il est appelé « la forêt ». Mais dans tous les cas, les deux sont des extrémités et il doit y avoir la ligne médiane, c’est-à-dire qu’il a aussi besoin de la connaissance. Mais à condition qu’elle ne lui entrave pas la foi au-dessus de la raison.
Pourtant, s’il travaille avec la connaissance un peu mieux qu’avec la foi, il perd tout immédiatement. Ce doit être sans aucune différence pour lui. Alors « le champ exulte [...], tous les arbres des forêts chantent de joie », car alors il y a une correction même pour « un autre Dieu », qui est la forêt qui se renforce par la foi.
Tel est le sens de ce qui est écrit au sujet d’Abraham : « marche devant Moi et sois intègre. » Rachi interprète qu’il n’a pas besoin de soutien. Et à propos de Noé, il est écrit : « Noé marchait avec Dieu », ce qui signifie qu’il avait besoin de soutien, mais en tout cas, c’est le soutien du Créateur. Cependant, le pire qui puisse arriver, c’est qu’on ait besoin du soutien des gens. Il y a deux choses :
• Un cadeau.
• Un prêt.
Un cadeau que l’on prend des gens, c’est quand on prend le soutien. On ne veut pas le rendre, on veut l’utiliser pour le reste de la vie.
Un prêt, c’est quand l’homme prend pour un certain temps, tant qu’il n’a pas de force ni courage. Mais il espère que par le travail et les efforts dans la sainteté et la pureté, il obtiendra sa propre force. Alors, il rendra le soutien qu’il a pris. Pourtant, cela, aussi, n’est pas bien, car s’il n’arrive pas à l’obtenir, il tombe certainement.
Revenons à la question du « don de la Torah », et non de « la réception de la Torah », c’est parce qu’ils ont été récompensés du Donneur de la Torah, comme il est écrit : « nous souhaitons voir notre Roi ». Donc, l’essentiel est qu’ils ont été récompensés du Donneur de la Torah. Alors c’est appelé « un champ que le Seigneur a béni », qui signifie un champ qui donne des fruits. Tel est le sens des premiers fruits, c’est-à-dire du premier fruit du champ.
C’est le signe pour avoir été récompensé du « Donneur de la Torah » et de la pleine connaissance. C’est pourquoi il dit : « mon père était un Araméen errant. » Auparavant, il avait des descentes et de la ruse, mais maintenant il s’agit d’un lien permanent. C’est pourquoi nos sages expliquent que les premiers fruits, sont le « don de la Torah », qu’ils ont été récompensés du « Donneur de la Torah ».