« Appelez-Le pendant qu’Il est proche. » (Isaïe 55 :6) Il faut comprendre ce qu’est « pendant qu’Il est proche », car puisque « la terre est remplie de Sa gloire », il s’ensuit qu’Il est toujours proche. Donc, que signifie « pendant qu’Il est proche » ? Y aurait-il un temps où Il n’est pas proche ?
Le fait est que les états sont toujours évalués par rapport à l’individu qui atteint et ressent. Si l’homme ne sent pas la proximité du Créateur, alors rien n’en ressortira, car tout est mesuré en fonction de ses sensations. L’un pourra ressentir le monde comme étant rempli d’abondance et un autre ne ressentira pas la bonté du monde et ne pourra pas dire que le monde est bon, mais seulement ce qu’il ressent – que le monde est rempli des souffrances.
C’est pourquoi le prophète avertit : « Appelez-Le pendant qu’Il est proche ». Il vient et dit : « Sachez que le fait que vous appeliez le Créateur signifie qu’Il est proche, c’est-à-dire que vous avez maintenant une opportunité ; si vous êtes attentif, vous sentirez que le Créateur est proche de vous et c’est le signe de la proximité du Créateur. »
La preuve, c’est qu’il faut savoir que l’homme n’est pas naturellement qualifié pour adhérer au Créateur, car c’est contre sa nature. C’est parce que par la création, il n’a que le désir de recevoir, tandis que l’adhésion n’est que pour donner. Toutefois, comme le Créateur appelle l’homme, Il lui crée une seconde nature, pour qu’il veuille annuler sa propre nature et adhérer à Lui.
Par conséquent, l’homme doit savoir que s’il prononce des paroles de la Torah et de la prière, ce n’est qu’à cause du Créateur. Il ne doit jamais penser et dire que c’est « par ma force et la puissance de ma main », car c’est tout le contraire de sa force. Cela ressemble à celui qui est perdu dans une forêt dense et ne voit aucun moyen d’en sortir et d’arriver à un lieu habité, alors il est désespéré et pense qu’il ne retournera jamais chez lui. Mais quand il voit une personne au loin ou entend une voix humaine, le désir et l’envie de revenir à son origine s’éveillent en lui immédiatement et il commence à crier et à demander qu’on vienne le sauver.
De même, celui qui a perdu le bon chemin et est entré au mauvais endroit, qui s’est déjà habitué à vivre parmi les méchantes bêtes, d’après le désir de recevoir, il ne lui viendrait jamais à l’esprit de devoir retourner à l’endroit de la raison et de la sainteté. Mais quand il entend la voix qui l’appelle, il se réveille pour se repentir.
C’est la voix du Créateur et non pas sa propre voix. Mais s’il n’a pas encore terminé ses actions sur la voie de la correction, il ne peut pas sentir ni croire que c’est la voix du Créateur, et il pense que c’est sa force et la puissance de sa main. C’est à ce propos que le prophète nous met en garde, que l’homme doit surmonter sa raison et sa pensée et croire de tout son cœur que c’est la voix du Créateur.
Ainsi, lorsque le Créateur veut le sortir de la densité de la forêt, il lui montre une lumière au loin et l’homme rassemble le reste de ses forces pour marcher sur le chemin que la lumière lui montre, afin de l’atteindre. Mais s’il n’attribue pas la lumière au Créateur et ne dit pas que le Créateur l’appelle, alors la lumière disparaît et il se trouve de nouveau dans la forêt. Ainsi, là où il aurait pu montrer tout son cœur au Créateur pour qu’Il vienne le sauver d’un lieu malsain, le désir de recevoir, et qu’Il l’amène à l’endroit de la raison, appelé l’endroit des fils d’Adam, comme dans Adamé lé Elyon [je ressemblerai au supérieur], signifiant le désir de donner, l’adhésion, il ne profite pas de cette opportunité et reste à nouveau comme avant.