Quelle est la différence entre une ombre de Kedousha et une ombre de Sitra Akhra?
Juin 1944
Il est écrit « Avant que souffle la brise du jour et que les ombres fuient » (Cantique des Cantiques 2,17).
Il faut comprendre ce que sont les « ombres » dans le travail et ce que sont les deux ombres.
Le fait est que quand on ne ressent pas Sa Providence, qu’elle mène le monde comme « bonne et bienfaisante », ceci est considéré comme une ombre qui cache le soleil. En d’autres termes, tout comme l’ombre matérielle qui cache le soleil ne change pas le soleil en aucune façon et que le soleil brille de toute sa vigueur, de même celui qui ne ressent pas l’existence de Sa Providence n’induit aucun changement en-haut. Il n’y a effectivement aucun changement en-haut, comme il est écrit : « Moi, le Seigneur Je n’ai pas changé ».
Tous les changements sont donc chez ceux qui reçoivent.
Il y a deux distinctions dans cette ombre, c’est-à-dire dans cette dissimulation :
1. Quand on a encore la capacité de surmonter l’obscurité et les dissimulations que l’on ressent et de justifier le Créateur et de prier le Créateur pour qu’Il lui ouvre les yeux pour voir que toutes les dissimulations que l’on ressent viennent du Créateur, c’est-à-dire que le Créateur fait tout ceci à une personne afin qu’elle puisse découvrir sa prière et désirer passionnément adhérer à Lui. Car c’est seulement à travers la souffrance que l’on reçoit de Lui et qu’on souhaite se libérer des ennuis et fuir les souffrances, que l’on fait tout ce qui est en notre pouvoir. C’est pourquoi, lorsque l’on reçoit les dissimulations et des souffrances, on est certain de suivre le traitement connu, multiplier les prières pour que le Créateur nous aide et nous délivre de l’état dans lequel nous sommes. Dans cette situation, on croit toujours en Sa Providence.
2. Quand on se trouve dans un état où on ne peut plus surmonter et dire que toutes les souffrances et tous les maux que l’on ressent sont parce que le Créateur nous les a envoyés, pour que nous ayons une raison de nous élever. On risque alors d’arriver à un état d’hérésie, parce qu’on ne peut pas croire en Sa Providence, et bien sûr, on ne peut pas prier. Il y a donc deux sortes d’ombres et ceci est la signification de « que les ombres fuient », c’est-à-dire que les ombres disparaîtront du monde.
L’ombre de la Klipa [coquille, écorce, peau] est appelée « Un autre dieu stérile qui ne fait pas de fruit. » Tandis que la Sainteté est appelée « À son ombre, j’ai pris plaisir à m’asseoir et son fruit était doux à mon palais. » C’est-à-dire qu’on dit que toutes les dissimulations et les souffrances que l’on ressent sont dues au Créateur qui nous a envoyé ces situations pour que nous soyons en mesure de travailler au-delà de la raison.
Quand nous avons la force de dire cela, que le Créateur a provoqué tout ceci et que c’est pour notre bien, c’est-à-dire qu’à travers cela, nous pouvons parvenir au travail dans le but de donner et non pas pour soi-même. À ce moment, nous parvenons à réaliser, c’est-à-dire à croire que le Créateur apprécie tout spécialement ce travail, lequel est construit entièrement au-dessus de la raison.
Il s’avère que l’on ne prie pas le Créateur pour que les ombres disparaissent du monde, mais on dit : « Je vois que le Créateur veut que je Le serve de cette façon, tout à fait au-dessus de la raison. » Donc, dans toute chose que l’on fait, on dit « Bien sûr, le Créateur apprécie ce travail, pourquoi donc devrais-je m’en faire si je travaille dans un état de dissimulation de la Face ? » Puisqu’on veut travailler dans le but de donner, autrement dit, afin que le Créateur en retire du plaisir, il n’y a donc aucun amoindrissement de ce travail, c’est-à-dire de sentir qu’on est dans un état de dissimulation de la Face et que le Créateur n’apprécie pas ce travail.
Mais, on accepte la direction du Créateur, c’est-à-dire comment le Créateur veut que l’homme ressente l’existence du Créateur pendant le travail et qu’il l’accepte de tout cœur et de toute son âme. Il est ainsi parce qu’il ne regarde pas ce qui peut lui faire plaisir, mais il regarde ce qui peut plaire au Créateur. Donc, cette ombre lui apporte la vie.
Ceci est appelé : « À son ombre, j’ai pris plaisir », c’est-à-dire qu’il convoite un tel état dans lequel il peut surmonter dans une certaine mesure au-dessus de la raison. Donc, s’il ne fait pas d’effort dans un état de dissimulation, alors il a encore de la place pour prier le Créateur qu’Il le rapproche de Lui et qu’il néglige cela, alors il lui est envoyé la seconde dissimulation dans laquelle il ne peut même pas prier. Ceci est dû au péché de ne pas s’être appliqué de toutes ses forces à prier le Créateur. Pour cette raison, il échoue dans un état de pareille bassesse.
Cependant, après être arrivé à cet état, il est alors pris en pitié en-haut et, de nouveau, il est donné à l’homme un éveil d’en-haut. La même séquence reprend de nouveau jusqu’à ce que, finalement, il se renforce dans la prière, et que le Créateur écoute sa prière, le rapproche de Lui, et le ramène vers le bien.